Historique
Création de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne :
La 30ème compagnie automobile d'aérostiers de campagne, instituée par le télégramme ministériel n° 727 / 12 en date du 25 septembre 1914, et placée sous le commandement du Cne Jacques Théodore Saconney, quitte le parc aérostatique de la Ménagerie à Versailles, le 27 septembre à 22 heures.
Mise à la disposition des groupes de 105 de la VIème armée :
Elle est mise à la disposition de la VIème armée et se rend par voie routière à Coeuvres (à 10 km au Nord de Villers-Cotterets) où elle cantonne. Le ballon travaille avec l'artillerie lourde (groupes des 105) et effectue des réglages de tir dans le secteur de Vic-sur-Aisne.
Mis à la disposition du 13ème corps d'armée :
Le 2 octobre, suite à l'ordre n° 188 du quartier général, la compagnie est mise, avec les groupes de 105, à la disposition de la IIème armée (13ème corps d'armée). Elle se rend par voie routière à Remangies (Somme) ou elle arrive le 4 octobre après avoir cantonné une nuit à Pierrefonds et à Lachelle. Le ballon effectue des réglages de tir de 105 dans la région de Roye et de la vallée de l'Avre. Le 12 octobre, la compagnie s'installe à Moreuil (Somme)
Le 13 octobre, la 30ème compagnie cantonne à Plessiers-Rozanvilliers. Le ballon régle les tirs des 105 dans les régions du Bouchoir et du Quesnoy-en-Santerre. Le 14, elle déménage au Quesnel, le 15 à Hangest, le 16 à Caix. Les conditions météorologiques ne permettent pas l'emploi du ballon.
La section des cerfs-volants est engagée :
Le 17 octobre, le section des cerfs-volants participe à l'action de l'artillerie française contre les ouvrages allemands du Bois Etoilé. Le 19, la compagnie s'installe à Harbonnières et est affectée aux batteries lourdes de 95 et 120 et fait exécuter de nombreux tirs sur les batteries et ouvrages allemands de Curlu, Mametz, Estrée et Fay. Le 28, le ballon ascensionne près de Bray-sur-Somme et participe à l'attaque de la position de Fay par les troupes françaises. Par ordre du Général commandant le XIVème corps d'armée, le ballon est dirigé de nuit sur Le Quesnel et participe le lendemain aux opérations contre les positions allemandes du Bouchoir et du Quesnoy-en-Santerre. Durant cette période, la compagnie a été souvent prise sous le feu des batteries et avions ennemis.
Rattachée au 32ème CA du détachement de l'armée de Belgique :
Le 30 octobre, la 30ème est mise à la disposition du Général d'Urbal et doit se rendre à Furnes, en Belgique. Après avoir cantonné à Caix et à St-Pol, elle arrive à Bulscamp (Belgique), le 1er novembre. De là, suivant les concentrations des armées allemandes, elle est dirigée sur Ypres et s'installe entre Voesten et Poperinghe. Elle reste sur place jusqu'au 7 décembre, participant à la grande bataille qui se déroule entre Ypres et Dixmude. Bien que les conditions atmosphériques aient souvent génés les observations, de nombreux repérages et réglages des tirs furent effectués, soit par le ballon, soit par les cerfs-volants dans les régions de Bixschoote, Langemark et Merkem notamment les 6, 8, 12, 15, 16, 17, 18, 23 novembre et 1er, 2, 4, 6 décembre. Plusieurs tirs allemands ont été effectués sans résultat contre le ballon.
Le Ltt Mandin prend le commandement :
Le 7 décembre, la compagnie reçoit l'ordre de partir pour Houdain (Pas-de-Calais). Le ballon est regonflé le 12 décembre, près du village d'Olhain où cantonne la compagnie. Le 13, le Ltt Mandin prend le commandement en remplacement du Cne Saconney, nommé aux fonctions de chef des compagnies d'aérostiers de la Xème armée. La brume et le mauvais temps vont souvent géner les opérations aériennes. Seules les journées du 17, 19 et 20 furent fertiles en observations et le ballon fait d'importants réglages de 75 et de 105 dans les régions de Souchez et Givenchy.
Le ballon emporté par une tempête :
Le 28 décembre, le ballon est arraché du campement par une tempête. Il retombe déchiré à 300 mètres plus loin. Pendant le mois de janvier, les observations aériennes sont considérablement génées par les conditions météorologiques très défavorables avec fréquence des pluies, brume, vents violents, irréguliers et présence de nuages très bas. Le vent empêcha toute ascension de ballon et la brume ou la pluie génèrent les cerfs-volants. Toutefois, ces derniers firent quelques observations dans les secteurs de Carency, sur la route de Camblain l'Abbé à Frévin Capelle, le 6 janvier 1915. Cette ascension monta à 300 mètres et a duré seulement 20 minutes, interrompu par la pluie. Pendant ce vol, le Sgt Tourtay a observé le tir d'une batterie de 105 allemand sans avoir le temps de la situer. Pendant les autres tentatives d'ascensions du train de cerfs-volants (1er, 2, 5, 8, 10, 11, 12 janvier), les personnels se sont vite rendus compte de l'impossibilité ou de l'inutilité de mettre en oeuvre les cerfs-volants en raison de l'irrégularité ou de la violence du vent ou de la présence sur zone de la brume. Le ballon spérique n'a pu être accroché au câble d'ascension qu'une seule fois, le 10 janvier et encore pour faire un essai qui n'a pas été concluant en raison de la violence du vent.
Formation des stagiaires des 21ème et 37ème compagnies :
Le 17 janvier, le Sgt Jean Tourtay (observateur) est décoré de la Médaille Militaire par le général Besse. Le Ltt Alexis Mandin, commandant de la compagnie, est nommé capitaine, le 1er février. La météo, devenue meilleure, permet aux cerfs-volants d'effectuer plusieurs réglages et observations, notamment les 1er, 3, 4 et 5 février. Des stagiaires cerfs-volistes des 21ème et 37ème compagnies d'aérostiers de campagne viennent se former à l'unité.
Le treuil hors d'usage :
Le 23 janvier, en rentrant au cantonnement, les aérostiers constatent que l'une des roues motrices du treuil du ballon et des cerfs-volants était folle sur son axe. Pour en trouver la cause, le différentiel a été démonté et trouvé hors d'usage, si bien que le treuil ne pouvait plus fonctionner sans changement des pièces endommagées. Les pièces en question, demandées le 25, sont arrivées le 31 à midi. Pendant cette période, toute ascension du train de cerf-volants était totalement impossible et seuls pouvaient être tentés des vols du ballon à bras, et seulement si i le temps était suffisamment clément. Cette possibilité ne se présenta pas car un vent assez fort était présent tous les jours.
Déménagement pour St-Cyr :
Le 10 février, la compagnie déménage pour Chalais-Meudon et est remplacée sur place par la 39ème compagnie. Contrairement aux ordres initiaux, elle arrive à St-Cyr le lendemain, pour réviser, réparer et compléter son matériel. Le 16, la compagnie est passée en revue par le Général Hirschauer. A cette occasion, il lit la lettre de félicitations décernée par le général de Maud'Huy à la 30ème compagnie.
Notre Dame de Lorette et Vimy :
Le 8 mars, l'unité quitte St-Cyr avec un matériel remis à neuf. Elle arrive à Villers-Châtels (Pas-de-Calais), dès le lendemain. La section de cerfs-volants est engagée dans l'action des troupes alliées contre La Bassée, le 10 mars. Malheureusement, les mauvaises conditions météorologiques rendent difficiles le travail du ballon. Le 14 mars, il est arraché du treuil par les rafales. Toutefois, le bilan n'est pas totalement négatif et plusieurs observations en ballon ont pu être effectuées dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette et Vimy, notamment les 15, 21, 26 et 28 mars. Le 29 mars, la 30ème déménage sur Hersin-Conpigny (Pas-de-Calais).
Tirs contre le ballon :
Le 21 mars, six obus fusants allemands sont tirés en direction du ballon, heureusement sans faire de victime. En avril, la météo n'étant pas encore de la partie, les observations aériennes sont considérablement génées. Il faudra attendre les 11, 12, 13 et 18, 19 pour que des réglages soient effectués dans le secteur d'Angres à Souchez. Le 20, le ballon est installé à Noeux-les-Mines et régle les tirs, les 21, 22, 29 et 30 avril.
La bataille d'Artois :
En mai 1915, les observations aériennes reprennent de plus belles et l'unité effectue de nombreuses ascensions pendant la bataille d'Artois. Le 5, le ballon régle les tirs de l'artillerie engagée sur son secteur. Les 11, 12, 15, 16, 17 et 20 mai, les observateurs du ballon détaillent les nouvelles positions de l'artillerie adverse, effectuent de nombreux réglages de tir et assurent, par des tirs de contre-batterie, la protection des unités françaises sur Souchez et les abords d'Angres, ainsi que la défense de Notre-Dame-de-Lorette contre les contre attaques allemandes. Le 26 mai, l'observateur régle onze tirs contre des batteries ennemies observées actives. Il faut ajouter des observations et des réglages de tir, les 29, 30 et 31 mai. De leur côté, les cerfs-volants ont fait l'objet de manoeuvres en différents points (Ouest des bois de Bouvigny et la carrière de Petit-Sains) pendant les journées des 23, 24, 27 et 28. Six ascensions ont été effectuées dont cinq de courte durée et à faible altitude et une de 1h57 à 275 m, elle aussi trop basse pour être efficace. Ajoutons que six obus fusants ont été tirés en direction du ballon, le 30.
Nombreuses observations :
En juin, le ballon sphérique est engagé à son maximum dans la bataille qui devient très intense. De nombreux réglages et tirs de contre-batterie sont réalisés contre les batteries allemandes qui sont découvertes ou pour assurer la couverture des troupes françaises. Les meilleures observations ont eu lieu pendant les journées des 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 12, 16, 17, 18, 19, 20, 21 et 26 juin.

Carte reprenant l'ensemble des batteries allemandes repérées par les observations de la 30ème compagnie pour la période du 1er au 15 juin 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".

Carte reprenant l'ensemble des batteries allemandes repérées par les observations de la 30ème compagnie pour la période du 16 au 30 juin 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
Au mois de juillet, un vent violent et irréglier a beaucoup géné les observations en ballon, obligeant à chaque fois les opérateurs a ramener le ballon au sol. Les réglages les plus significatifs furent réalisés les 2, 6, 26, 27, 29 et 30 juillet. Les meilleures observations furent effectuées les 13 et 31. Le 13 au soir, au moment où le ballon était ramené au sol, une salve de cinq obus percutants de 105 sont tirés dans sa direction et tombent à environs 150 mètres sans faire de victime. Le 18 juillet, la 30ème compagnie s'installe à Barlin (Pas-de-Calais).
Bilan de la quinzaine :
Du 16 au 31 juillet, deux observateurs se sont partagés les heures d'ascension : le Slt Tourtay avec 22h22 de vol, 14 batteries vues en action, 6 réglages d'artillerie effectués et le Sgt Delplanque avec 8h35 de vol, 2 batteries vues en action, un réglage effectué.

Carte reprenant l'ensemble des batteries allemandes repérées par les observations de la 30ème compagnie pour la période du 1er au 15 juillet 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".

Carte présentant l'ensemble des batteries allemandes repérées par les observations de la 30ème compagnie pour la période du 16 au 31 juillet 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
Le Cne Devaulx, nouveau chef de la 30ème compagnie :
Le 1er août 1915, le Cne Alexis Maudin est nommé à la tête de la 47ème compagnie et passe son commandement au Cne Devaulx.
Le Ltt de Kergariou prend la suite :
Le 9 août, le Slt Pierre Hatton prend provisoirement le commandement de la compagnie en attendant l'arrivée du successeur du Cne Devaulx, qui vient d'être muté à la tête de la 49ème compagnie en cours de création. Le 17 août, le Ltt Edgard de Kergariou prend officiellement la tête de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne. En août, les observations furent très bonnes entre le 9 et 31. Elles ont presque toujours donné lieu au repérage de batteries ennemies et le réglage des tirs. Le 22 août, l'unité fait mouvement vers Hersin-Conpigny, où elle s'installe à la sortie Sud de Conpigny.

Carte présentant l'ensemble des batteries allemandes repérées par les observations de la 30ème compagnie pour la période du 1er au 15 août 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
Réception d'un ballon Caquot type L :
Le 24 août, la compagnie perçoit un ballon allongé Caquot type L en remplacement du ballon sphérique avec lequel elle a effectué toutes les missions depuis la début de la guerre. Le nouveau ballon a été gonflé le même jour à proximité du campement du sphérique (Sortie Sud de Conpigny), puis transporté à la corne Nord-Ouest du bois de Verdrel où il a été campé. Ses essais ne commenceront que deux jours plus tard car il était nécessaire d'attendre l'arrivée d'un sergent spécialiste envoyé par Chalais-Meudon pour procéder à l'arrimage. Ce nouveau ballon apporte une grande évolution technique par rapport à son prédécesseur, la plus marquante étant de permettre des ascensions beaucoup moins génées par le vent. Le Caquot a ensuite été employé, à partir du 27, à proximité du campement (corne Nord-Ouest du bois de Verdrel) et au point de stationnement (le Forage). La section de cerfs-volants n'a pu effectuer aucune sortie.
Bilan du mois d'août 1915 :
En août, les observateurs suivants se sont partagés les heures de vol : Sgt Bérard (49h59, 16 batteries repérées, 7 réglages effectués), Sgt Delplanque (2h40, 1 batterie repérée, 1 réglage effectué), Sgt Calderon (32h40, 21 batteries repérées, 2 réglages), MdL Rougholle (1h20) et Cal Méniel (24 mn).

Localisation du cantonnement, du campement et du point de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 16 au 31 août 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
En septembre, le ballon prend une part active à la préparation d'artillerie de l'attaque qui est engagée en Artois. De nombreux repérages et réglages sont réalisés les 2, 4 au 6, 10 au 15, 19 au 23, 25, 26 et 30 septembre.
Pendant la première quinzaine, ils sont été réalisés à proximité du campement (lisière Nord-Ouest du bois de Verdrel), soit aux points de stationnements (à la corne Sud-est du bois de Verdrel et au Puit de forage à l'Est du bois de Verdrel. Pratiquement toutes les ascensions ont permis le répérage de batteries adverses en action et le réglage des tirs sur 17, ainsi que sur 17 objectifs indiqués par l'artillerie lourde et le contrôle des tirs d'efficacité ou de démolition sur plusieurs objectifs. Les observateurs suivants ont effectués les heures de vol : Sgt Calderon (83h36), Sol Frachet (28h34), Sol Neuhauss (1h15). Ils ont repérés 35 batteries, 34 réglages effectués, 9 contrôle de tir). Leurs ascensions ont consommé 210 tubes d'hydrogène pour le renflouement journalier.
Pendant la seconde quinzaine, le ballon a été employé tous les jours à partir de trois points de stationnement : 1. le Forage à l'Est du bois de Verdrel, 2. à 800 mètres à l'Ouest du moulin de Bouvigny, 3. à 100 mètres au Sud du moulin de Bouvigny et a permis le réglage de tir sur 16 batteries, sur 25 batteries indiquées par l'artillerie lourde et le contrôle de plusieurs tirs d'efficacité ou de démolition. Le 29, la compagnie, est prise dans la tempête, installe un campement de fortune à proximité de la ferme Margaux, au croisement de route qui se trouve à 700 m à l'Ouest du moulin de Bouvigny. Une accalmie l'après-midi permet le transport du ballon à son campement et la réparation du câble qui avait subi des avaries près de la boucle d'attache au moment de l'atterrissage pendant la bourrasque. Du 16 au 30 Septembre, les observateurs suivants ont effectués les heures de vol : Sgt Calderon (105h35, 83 batteries repérées, 39 réglages effectués, 9 contrôles de tir), Sol Frachet (élève observateur 8h05), Adj Decugis (élève observateur 7h30), Sol Desgray (élève observateur 10h15). Leurs ascensions ont consommé 272 tubes d'hydrogène pour le renflouement journalier.

Localisation du cantonnement, du campement et des points de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 1er au 15 septembre 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
La météo guère favorable :
Le ballon a pour mission de surveiller les batteries ennemies en action dans le secteur de Givenchy. Il fait exécuter de nombreux réglages sur ces dernières et sur des points stratégiques indiqués par l'artillerie. A partir du 6 octobre, la brûme gène souvent les observations qui ne peuvent être faites que durant deux ou trois heures par jour. Le temps s'améliore le 10 et les missions confiées par l'artillerie sont exécutées, notamment les 11, 12, 13 octobre. Jusqu'au 30 octobre, les conditions atmosphériques ne permettent que de rares observations et réglages de tir.
En octobre, les observateurs suivants se sont répartis les heures de vol : Sgt Calderon (89h03, 130 batteries en action, 44 réglages effectués et 9 contrôles de tirs), Sol Desgrey (éleve obs 27h27), Adj Omer Decugis (élève obs 17h13). Leurs ascensions ont consommé 212 tubes d'hydrogène pour le renflouement journalier.

Localisation du cantonnement, du campement et des points de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 15 au 30 octobre 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
La météo est vraiment trop mauvaise :
En novembre, seulement quelques rares observations sont réalisées. Des essais de cerfs-volants sont tentés, mais les trains de la compagnie étant trop usagés, aucun résultat pratique n'est obtenu. Total des heures de vol du mois : Sgt Calderon (1h55, 2 batteries repérées), Adj Omer Decugis (élève observateur 14h04, 1 batterie repérée). Leurs ascensions ont consommé 264 tubes d'hydrogène pour le renflouement journalier.

Localisation du cantonnement, du campement et du point de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 16 au 30 novembre 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
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En décembre, en raison des vents violents ou de la brûme intense, les observations sont impossibles. Total des heures de vol du mois : Adj Omer Decugis (élève observateur 6h25). Ses ascensions ont consommé 181 tubes d'hydrogène pour le renflouement journalier et le gonflement du ballon en a consommé 146 tubes de plus, soit un total de 248 tubes pour un mois sans quasiment pas de vol.

Localisation du cantonnement, du campement et du point de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 1er au 15 décembre 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
Mise à disposition du 33ème corps d'armée :
Le 28 décembre, la 30ème compagnie est mise à la disposition du 33ème corps d'armée et s'installe à Cambligneul (Pas-de-Calais). Le campement du ballon est établi à la ville d'Acq.
En janvier 1916, le treuil et les appareils de la section de cerfs-volants étant en réparation à Chalais-Meudon, les vols de cette section n'ont pas été possible. Les conditions météorologiques, toujours défavorables, empêchent toute ascension. Quelques éclaircies, le 25 janvier, permettent des réglages et des contrôles de tir. Total des heures de vol pour le mois de janvier : Adj Omer Decugis (2h10), Cal Debré (élève observateur 7h45). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 86 tubes d'hydrogène.
Le temps toujours mauvais gène, durant le mois de février, les observations aériennes. Toutefois, des réglages furent réalisés les 5, 8, 9, 10 et 21. Total des heures de vol pour le mois de février : Adj Calderon (15h50, 24 batteries repérées, 1 réglage effectué), Asp Billardon (7h10), Sol Desgrey (élève observateur 29h18, 7 batteries repérées, 1 réglage effectué), Adj Omer Decugis (éleve observateur 0h55), Cal Debré (élève observateur 3h50). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 243 tubes d'hydrogène.
Rattachement organique au 9ème corps d'armée :
Le 25 février 1916, sans changer de secteur, la 30ème compagnie est rattachée organiquement au 9ème corps d'armée qui prend la place du 33ème corps d'armée partant vers l'arrière. Elle restera rattachée à cette grande unité jusqu'à la fin de la guerre.
Travail avec la 3ème armée britannique :
Durant le mois de mars, la météo fut plus clémente et permit l'emploi du ballon. Les observations des 8, 13, 20, 30 et 31 mars signalèrent des batteries ennemies en action et permit d'effectuer des réglages de tir. Le 11 mars, l'unité, maintenue dans son secteur, reste à la disposition des éléments français d'artillerie travaillant avec la 3ème armée britannique. Elle est rattachée administrativement à la mission française Zone Sud.
Formation de la section 30 bis :
Le 21 mars, la 30ème compagnie se divise et forme la section 30 bis. La compagnie fournit à sa cadette seize personnels qui sont renforcés par le personnel arrivé du dépôt, le 17 mars. La section 30 bis se compose désormais d'un sous-lieutenant commandant (Slt Hatton), un sous-lieutenant adjoint, un Adjudant observateur, un Sergent comptable, quatre sergents, neuf caporaux, un brigadier, un Maître Ouvrier et 128 hommes. La 30ème section bis reste cantonnée à Cambligneul.
En mars, les observateurs de la compagnie ont effectué les heures de vol suivantes : Adj Omer Decugis (élève observateur 15h10), Sol Desgrey (élève observateur 14h00), Adj Caldéron (observateur 9h00), Cal Debré (élève observateur 23h40). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 189 tubes d'hydrogène. La section des cerfs-volants n'a pas pu être utilisée malgré le retour du treuil type 1915 car les appareils associés du même type n'ont pas été livrés à la 30ème
Installation entre Brocourt-en-Argonne et Brabant :
Du 1er au 18 avril, le ballon a été mis à la disposition de l'artillerie de position française, attachée à la 2ème armée britannique. Il a procédé à plusieurs réglages de contre-batteries, ainsi que sur points de tranchées ennemies. Le 19 avril, la 30ème se déplace, en partie par la route (75 hommes et 160 tubes d'hydrogène) et en partie par chemin de fer à destination de St-Dizier. Le 23 avril, elle bivouaque au campement du ballon, installé à 500 mètres au Nord de la route de Brocourt-en-Argonne et Brabant et à mi-chemin entre ces deux villages. Du 23 avril au 22 mai, le ballon a été mis à la disposition de l'artillerie du 9ème corps d'armée (affecté à la 2ème armée). Nous pouvons détailler son intervention avec neuf réglages de 4 batteries, les 24, 25, 26, 27 avril et 1er, 2, 3 mai; le signalement de 34 batteries ennemies en activité, le violent bombardement de la cote 304, la grande activité de l'artillerie adverse, le 4 et 5 mai.
En avril, les observateurs ont réalisés les heures suivantes : Slt Calderon ( 12h00, 3 batteries, 3 réglages, 3 contrôles), Adj Omer Decugis (8h35), Cal Desgrey (3h45), Cal Debré (17h00, 13 batteries, 5 contrôles). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 215 tubes d'hydrogène. Les équipements type 1915, destinés à la section des cerfs-volants, n'ayant pas été livrés, la section est toujours cloué au sol.
Mort du Slt José Garcia- Calderon :
Le 5 mai, un fort coup de vent balaie tous les ballons en activité dans les environs. A bord du ballon de la compagnie, à 950 m d'altitude, le Slt José Garcia-Calderon, un observateur d'origine péruvienne, est occupé au cours d'un réglage d'une batterie de 155 L sur un groupe de deux canons de 210 mm positionnés non loin du Moulin de Guénoville. En raison de la violence des rafales, le câble de retenue est rompu, entrainant au loin le ballon désemparé qui s'écrase dans les environs de Brabant (Meuse). L'observateur, qui a évacué son engin en parachute dans de très mauvaises conditions, s'est tué.
Installation à St-Eulien et Omey :
Lors des journées des 16, 17, 18, des violents bombardement des cotes 304 et 287 sont signalés. Durant les 19, 20, 21 mai, on observe le bombardement de la cote 304, du Mont Homme, Chattancourt et Cumières avec des repérages de batteries. Le 23 mai, nouveau changement et installation à St-Eulien (Marne). Quelques jours plus tard, le 28, l'unité s'installe à Omey (Marne).
En mai, les observateurs ont réalisé les heures de vol suivantes : Sgt Debré (106h10, 42 batteries en action, 11 réglages, 7 contrôles), Slt Calderon (30h40, 54 batteries; 10 réglages, 6 contrôles), Sgt Giacobbi (48h50, 12 batteries, 4 réglages, 2 contrôles). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 149 tubes d'hydrogène, auquel il faut ajouter 150 tubes qui ont été nécessaires pour le gonflement du ballon.

Localisation du cantonnement, du campement et du point de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 16 au 31 mai 1916 - 1. Cantonnement de la compagnie - 2. campement du ballon - 3. Points d'ascension et de stationnement - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
La ferme de Nantivel :
Le 2 juin, l'unité s'installe non loin de la ferme de Nantivel, à Suippes (Marne). Du 3 au 30 juin, le ballon est mis à la disposition de l'artillerie du 9ème corps d'armée (affecté à la 4ème armée) et a opéré de nombreux réglages de contre-batterie et sur points contre les tranchées ennemies notamment, le 4, 9, 10, 16, 17, 20, 21, 22, 23 et à signalé de nombreux nouvements de troupe.
En juin, les observateurs ont réalisé les heures de vol suivantes : Slt Guernier (36h40, 5 batteries, 2 réglages), Mdc Martinet (29h35, 2 batteries, 10 réglages), Sgt Debré (17h00), Sgt Icart (9h20, 3 batteries, 1 réglage), Cal Frachet (2h15). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 294 tubes d'hydrogène, auquel il faut ajouter 177 tubes qui ont été nécessaires pour le gonflement du ballon.

Localisation du cantonnement, du campement et du point de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 1er au 15 juin 1916 - 1. Cantonnement de la compagnie - 2. campement du ballon - 3. Points d'ascension et de stationnement - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
Du 1er juillet au 9 septembre, le ballon reçoit pour mission la surveillance générale du front du 9ème corps d'armée s'étendant de l'Ouest d'Auberive à l'Est de la butte de Souain, la signalisation immédiate des batteries ennemies en activité, les trains en déplacement, les mouvements de troupe, les convois, les réglages de tir de contre-batteries d'accrochage, d'efficacité et de démolition des AD 17, AD 18, AC 9 et AL 9. Les observateurs ont eu fréquemment à observer des tirs sur tranchées et boyaux de communication, notamment dans les régions des tranchées de la Kultur, des Satyres, de Manstein, d'Altona, d'Hindenbourg, de Magdebourg, de Coblentz, de brandebourg, des Rhénans, de Cattaro, de Palmyre, de Munich, des Vandales et des boyaux du bois Delat, François Joseph, des Vandales, Wictoria-Weg, Marien-Weg, Friedrischafen..., sur les intersections de pistes, boyaux, voies de chemin de fer, gares.
Bilan des mois de juillet à septembre 1916 :
En juillet, les heures de vol effectuées sont les suivantes : Slt Guernier (28h20, 2 batteries, 32 réglages), Mdc Martinet (29h20, 2 batteries, 19 réglages), Sgt Gicobbi (75h28, 2 batteries, 35 réglages), Sgt Debré (43h17, 6 réglages), Slt Tournaire (7h45, 1 batterie, 1 réglage). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 338 tubes d'hydrogène.
En août, les heures de vol effectuées sont les suivantes : Sgt Giacobbi (71h49, 6 batteries, 31 réglages, 3 contrôles), Slt Tournaire (45h26, 6 batteries, 16 réglages, 3 contrôles), Sgt Debré (32h31, 1 batterie, 31 réglages), Slt de Larminat (24h05, 1 batterie, 13 réglages). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 313 tubes d'hydrogène. Pendant cette période, le seul ballon 30 (de la 30ème compagnie) a réalisé à lui seul autant de réglages que l'ensemble des réglages et contrôles que tous les autres ballons réunis de la 4ème armée.
Exercices de signalisation par projecteurs :
En plus, le ballon a été employé à des exercices de signalisation par projecteurs avec des stagiaires d'artillerie et l'infanterie détachés dans l'aviation. Pendant cette période, le ballon a assuré dix ascensions de nuit.
Le 10 septembre 1916, la compagnie démonte son matériel et se rend par voie routière à St-Ouen (Marne) pour finalement s'installer au hameau de Domprot, dès le lendemain. Du 10 au 21 septembre, le ballon a participé aux manoeuvres et exercices du 9ème corps d'armée au camp de Mailly.
Le front de la Somme :
Nouveau transfert via Meaux (77) qu'elle atteint le 22 septembre, puis sur Frétoy, où elle s'installe le 23. A peine trois jours après, nouveau changement pour le ravin d'Agnières (Somme) qui est atteint le 26 du même mois. En fait, la 30ème compagnie a suivi le transfert du 9ème CA vers le front de la Somme.
En septembre, les observateurs de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne ont réalisé les heures de vol suivantes : Slt de Larminat (18h20, 15 réglages), Sgt Debré (17h56, 3 batteries), Sgt Giacobbi (20h10, 4 batteries, 4 réglages). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 85 tubes d'hydrogène, auquel il faut ajouter 148 tubes qui ont été nécessaires pour le gonflement du ballon.
Du 1er au 6 octobre, l'unité est cantonnée dans la zone de repos du 9ème corps d'armée, unité à laquelle elle est rattachée organiquement. Pendant cette période, elle est utilisée pour des exercices de signalisation d'infanterie.
Le 7 octobre, la compagnie quitte Agnières (Somme) pour gagner son secteur de combat, moyennant une étape au ravin du Bois Favière, dans les environs d'Hardécourt-au-Bois, où est installé le campement du ballon. Du 8 octobre au 5 décembre, période de stationnément au ravin du bois Favière, le ballon a opéré 27 ascensions au cours desquelles les observateurs ont assuré la surveillance du champ de bataille, repéré les batteries adverses et opéré de nombreux réglages et des contrôme de tir d'artillerie de campagne et d'artillerie lourde dans le secteur tenu par le 9ème CA.
Incendie d'un abri et deux blessés :
Le 23 octobre, une lampe a pétrole du modèle réglementaire était placée sur une petite tablette dans un abri occupé par deux hommes de la compagnie, quand la lampe tomba, en raison des vibrations produites par le tir des grosses pièces d'artillerie, sur la paille des couchettes. Les occupants, malgré leur intervention rapide, ont été légèrement brûlés aux mains. Leurs vêtements et couchage durent être remplacés.
En octobre, les heures de vol réalisées par les observateurs ont été les suivantes : Sgt Gicobbi (16h05, 15 batteries, 3 réglages), Sgt Debré (17h15, 12 batterie, 4 réglages), Slt de Larminat (12h00, 9 batteries, 6 réglages), Cal Picot (0h45). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 290 tubes d'hydrogène, auquel il faut ajouter 40 tubes qui ont été nécessaires pour le gonflement du ballon.
40 % des personnels en permission :
Le 5 décembre, la 30ème compagnie quitte son bivouac de Favière et s'installe à son cantonnement de repos de Quevauvillers (Somme), après un transfert par voie routière. Sur place, pendant la période du 6 au 24 décembre, la compagnie va réviser ses matériels et envoyé en permission 40 % de son personnel.
Le 24 décembre, l"unité démonte ses matériels, ses installations et part par la route pour s'installer son bivouac à l'Ouest de Curlu (Somme). Du 26 au 31 décembre, le ballon réalise deux ascensions et les observateurs ont surveillé normalement le champ de bataille, repéré 11 batteries ennemies et assuré un réglage d'artillerie.
En décembre, les observateurs de la compagnie ont effectué les heures de vol suivantes : Adj Debré (2h30, 2 batteries), Sgt Giacobbi (3h55, 9 batteries, 1 réglage). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 160 tubes d'hydrogène.
Des personnels de la 30ème récompensés :
Plusieurs militaires de la compagnie ont été récompensés pour leurs actes :
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Sgt Marc Germain Debré, observateur avec la citation n° 2116 à l'ordre de la 154ème division, en date du 30 novembre 1916.
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Sgt Simon Jean Baptiste Giacobbi, observateur avec la citation n° 2817 à l'ordre de la brigade de l'artillerie du 9ème corps d'armée, en date du 1er décembre 1916.
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Sgt Edmond Paul Dannacher, avec la citation n° 3233 à l'ordre de la brigade de l'artillerie du 9ème corps d'armée, en date du 1er décembre 1916.
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Cal Henri Félix Plénécassagne , téléphoniste avec une citation à l'ordre de l'aéronautique de la 6ème armée, en date du 5 décembre 1916.
En position à l'Ouest de Curlu :
Du 1er au 21 janvier 1917, les observateurs ont pu signaler la position de six batteries ennemies vues en activité, situer l'emplacement de Drachens, effectuer plusieurs réglages de tirs d'accrochage et tirs de destructions sur emplacements de batterie et intersections de routes, tranchées ou boyaux.
Mort du soldat Léonard Borie :
Pendant cette période, le ballon a essuyé plusieurs bombardement d'artillerie de son campement, notamment les 8, 10, 11 et 12 janvier, journées pendant lesquelles le ballon a subi des avaries par éclats ainsi que le parc automobile qui a eu un camion endommagé par éclats d'obus, le 9. L'obus ennemi est tombé non loin du camion et a touché ses deux occupants. Le soldat Léonard Borie a été très grièvement par un éclat qui l'a touché à la tempe. Il est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital militaire d'Amiens, le 11 janvier. L'autre occupant, le soldat Henri Vallée guérira de ses blessures et reprendra sa place après convalescence, le 9 février 1917.
Le 22 janvier, la compagnie quitte son emplacement pour rejoindre son cantonnement de repos de Courcelles-sous-Thoix, près de Conty, qu'elle atteint en fin de soirée. Sur place, son ballon et l'ensemble du matériel aérostatique et des véhicules ont fait l'objet d'une révision complète.
En janvier 1917, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (5h40, 3 batteries, 4 réglages), Adj Debré (3h15, 4 batteries, 2 réglages), Sol Villeboeuf (0h20). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 214 tubes d'hydrogène. Le ballon, ayant été touché par trois reprises par des éclats d'obus, a fait l'objet d'importants compléments d'hydrogène.
Du 8 au 10 février, la compagnie assure son transfert pour Juvisy (Marne), via deux escales à Rautigny et la Ferté-sous-Jouarre, pour rejoindre la nouvelle zone d'opérations du 9ème corps d'armée. Pendant cette période, le ballon ne sera pas gonflé et les personnels utilisés à l'aménagement du campement, à l'organisation du chemin d'approche et au montage de baraques. Le 18 février, l'unité fait mouvement sur le bois Long sur le camp de Châlons. Du 19 février au 2 mars, la 30ème compagnie est mise à la disposition du 12ème corps d'armée et placée en position dans le ravin Ouest à 1 km de Neuville-au-Pont (Marne). Pendant cette période, les observateurs ont pu signaler plusieurs batteries adverses en activité et exécuter une partie des missions données par l'AL 8 et l'AD 169.

Localisation du cantonnement, du campement et du point de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 19 au 28 février 1917 à l'occasion du détachement de l'unité au 12ème corps d'armée - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
En février, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (8h45, 8 batteries, 1 réglage), Slt Renson (1h05). Leurs vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 40 tubes d'hydrogène auquel il faut ajouter 158 tubes qui ont été nécessaires pour le gonflement du ballon.
Participation aux manoeuvres de guerre de mouvement :
Le 3 mars, elle bouge pour rejoindre la 9ème CA et s'installe à St-Quentin-les-Maris (Marne) où elle arrive en fin de soirée. Le lendemain, elle poursuit son transfert pour monter ses équipements au camp de Mailly (Marne). Le 12 mars, la 30ème compagnie quitte Mailly pour s'installer à Grandville (Aude). De là, elle participe, avec son ballon gonflé, aux manoeuvres de guerre de mouvement du 9ème CA, au camp de Mailly, du 12 au 28 mars. Le 29 mars, l'unité d'aérostation installe son ballon et ses équipements à Ecury-le-Repos.
En mars, seul l'adj Debré a réalisé 2h30 de vol, à l'occasion des manoeuvres de division. Les vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 41 tubes d'hydrogène auquel il faut ajouter 176 tubes qui ont été nécessaires pour le gonflement du ballon.

Localisation du cantonnement, du campement et du point de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 16 au 31 mars 1917 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
Du 3 au 9 avril, la 30ème compagnie d'aérostiers s'installe à Vertus (Marne), où elle est mise au repos. Du 10 au 13 avril, elle fait mouvement par la route, avec les unités du 9ème CA, qui est affecté à la 10ème armée (en réserve) avec cantonnements successifs à Oeuilly (le 10) et Romigny (le 12).
Du 14 au 15 avril, l'unité bivouaque à l'Ouest du Grand Hameau. Les 16 et 17 avril, la compagnie passe l'Aisne, sans ballon gonflé, le 16 au matin, et campe à 500 mètres à l'Est de la sortie de Beaurieux, sur la route de Pontavert. Le 9ème corps d'armée n'ayant pas été engagé à la suites des attaques du 16 avril mais devant prendre un secteur, la compagnie rejoint par voie routière la nouvelle zone et cantonne à Neutelay.
Nombreuses attaques contre le ballon :
Du 19 avril au 30 juin, le ballon est mis en oeuvre le 20 avril et campe successivement à 1 km à l'Ouest de la ferme du Faité, au bois "Les Chenevières" au Sud de Conavreux, au "Haut de Cucherie" et au bois "Les Morna", au Sud de Maizy (secteur Hurtebise à Craonne), à l'emplacement du ballon 94. Pendant cette période, le ballon a observé 285 réglages de tirs d'accrochage et de destruction sur emplacements de batteries et obsjectifs divers, en exécution des missions de l'artillerie du 9ème corps d'armée et signalé 137 batteries ennemies en action, des mouvements de troupe, de trains, de convois, ainsi que l'activité de l'aviation et de l'aérostation ennemie. Pendant toute cette période, dans un secteur actif, le ballon subit plusieurs tirs fusants et percutants de l'artillerie ennemie et des attaques d'avions, notamment le 25 juin. Ce jour là, à 12h22 avec le Cal Villeboeuf, observateur à bord, le ballon est atteint, sans être incendié, par 30 balles, dont deux ont traversé la nacelle sans toucher son occupant.
Mort du Sgt Simon Giacobbi :
Le 25 avril 1917, le Sgt Simon Giacobbi, observateur, se tue au cours d'un atterrissage difficile du ballon. L'accident a été provoqué par un coup de rabat amenant la nacelle contre le sol et déclenchant l'ouverture du parachute, qui se dépliant à l'arrière du ballon, a arraché l'observateur de la nacelle et l'a précipité contre le sol d'une hauteur de 15 à 20 mètres.
* Après guerre, il a été décoré de la Médaille Militaire, à titre posthume, en date du 21 octobre 1921 dans les termes suivants : "Sous-officier observateur de haute valeur professionnelle et morale. A rendu les plus grands services en accomplissant avec un inlassable dévouement et sans se soucier des attaques d'avions ennemis et du tir de l'artillerie ennemie, toutes les missions périlleuses qui lui furent confiées. A trouvé une mort glorieuse, le 25 avril 1917, à son poste de combat. A été cité."
En avril, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (31h35, 4 batteries, 22 réglages, 1 contrôle), Adj Debré (68h55, 8 batteries, 41 réglages, 4 contrôles), Sgt Giacobbi (55h52, 9 batteries, 16 réglages, 7 contrôles). Il faut préciser qu'un certain nombre de ces heures de vol ont été réalisées à la 29ème compagnie, dont voici le détail : Adj Debré, détaché du 8 au 16 avril, pour 39h00 et le Sgt Giacobbi, détaché du 9 au 15 avril, pour 24h35. Les vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 96 tubes d'hydrogène auquel il faut ajouter 37 tubes qui ont été nécessaires pour le gonflement du ballon. Il faut préciser que les derniers tubes (37) ont servi au complément, après le transfert de l'hydrogène contenu dans le ballon n° 915 vers le n° 917, récemment perçu.
En mai, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (76h09, 32 batteries, 93 réglages), Adj Debré (88h27, 29 batteries, 72 réglages), Sol Villeboeuf (33h20, 18 batteries, 6 réglages). Les vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 482 tubes d'hydrogène.
En juin, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (46h12, 9 batteries, 42 réglages), Adj Debré (27h05, 1 batterie, 14 réglages), Sol Villeboeuf (60h50, 30 batteries, 23 réglages), Cal Trial (4h55, 5 réglages), MdL Sarra (8h00, 1 batterie). Les vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 420 tubes d'hydrogène. Le ballon n° 943 a été gonflé grâce à la vidange du ballon n° 1143 et au compément de 82 tubes d'hydrogène.
Mort du Sol Georges Radenac :
Le soldat Georges Radenac est décédé des suites de blessures de guerre à l'ambulance 4/9 à Maizy (Aisne), le 12 juillet 1917. Je n'ai pas trouvé les circonstances sur le CCC et le JMO de la compagnie.
En juillet, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (62h58, 5 batteries, 45 réglages), Adj Debré (16h18, 3 batteries, 15 réglages), Cal Villeboeuf (45h50, 33 batteries, 25 réglages), Slt Journetre (5h07, 5 réglages). Les vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 457 tubes d'hydrogène.
Installation en Meurthe-et-Moselle :
Le 2 août, la 30ème quitte son cantonnement du bois "Les Morna", au Sud de Maizy pour s'installer à St-Agnan. Le 8, elle quitte St-Agnan pour cantonner à St-Dizier et finalement s'installer à Mirecourt (Meurthe-et-Moselle), le lendemain. Le 26 août, les arrimeurs, mécaniciens et téléphonistes, soit 35 hommes, quittent Mirecourt pour cantonner à Brouville (Meurthe-et-Moselle). Le reste de la compagnie (56 hommes) rejoignent leurs camarades, le lendemain.
En août, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (0h40), Slt Debré (1h00), Sgt Villeboeuf (1h00). L'ensemble des heures de vol ont été effectuées à la 20ème compagnie d'aérostiers. Les vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 39 tubes d'hydrogène, auquel il faut ajouter 155 tubes qui ont été nécessaires pour le gonflement du ballon.

Localisation du cantonnement, du campement et des points de stationnement de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne du 16 au 31 août 1917 - Document issu du JMO de la 30ème compagnie d'aérostiers de campagne conservé au SHD du château de Vincennes et mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
En septembre, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (11h28, 13 réglages), Slt Debré (10h30, 5 réglages), Asp Philibert (12h50), Sgt Lurcat (17h15). Les vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 207 tubes d'hydrogène.
En octobre, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (7h45, 4 réglages), Slt Debré (3h20, 1 réglage), Sgt Villeboeuf (6h05), Brig Nève (4h02), Slt de Neuville (3h40), Asp Philibert (2h15). Les vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 310 tubes d'hydrogène.
En novembre, les observateurs de la compagnie ont réalisé les heures de vol suivantes : Ltt de Larminat (7h32, 3 réglages), Slt de Neuville (8h38, 1 batterie), MdL Plateau (4h20, 2 réglages), Sol Rigal (3h25), Sgt Lurcat (1h05). Les vols et le gonflage journalier du ballon ont consommé 212 tubes d'hydrogène.
La compagnie est mise à la disposition de la division de droite du corps d'armée. Les observateurs ont pu, au cours de 5 ascensions, assurer des missions de surveillance et exécuter 5 réglages d'artillerie. Le 22 janvier, la compagnie est mise au repos à Rambervillers (Vosges).
Mise à la disposition du 7ème corps d'armée :
Le 6 février 1918, la 30ème compagnie est mise temporairement à la disposition du 7ème corps d'armée pour être employée aux travaux de renforcement de la 2ème position. L'unité s'installe à Larouxe (Meurthe-et-Moselle), sans ballon gonflé et fait des aménagements consistant en des abattages d'arbres, itinéraires d'ascensions, campement de ballon et construction d'abris. Le 11 mars, la compagnie rejoint le 9ème corps d'armée en réserve dans la région du Grand-Couronné et cantonne à Faulx-St-Pierre (Meurthe-et-Moselle). Du 11 au 29 mars, la compagnie travaille au plan de renforcement en exécutant les travaux nécessaires à trois installations de compagnies d'aérostiers.
Le 30ème compagnie d'aérostiers fait mouvement avec le 9ème corps d'armée, embarquée en chemin de fer à Einvaux (Meurthe-et-Moselle), le 30 mars. Elle débarque ses matériels, ballon, véhicules à St-Just (Oise), le lendemain. Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, la zone de concentration du corps d'armée. Elle installe son cantonnement à Esserteaux (Somme), le 1er avril 1918.
Le 2 avril, l'unité cantonne à la ferme Bel Air, près de la Faloise (Somme). Le campement du ballon, parc et bureau dans le bois du château de La Faloise. Le 23 avril, la 30ème compagnie cantonne toujours à la Faloise et son campement bouge pour s'installer au Sud de la route La Faloise - Hallivillers. Le 10 juin, l'unité déménage son bivouac dans les bois au Sud de la route La Faloise - Hallivillers.
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