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Sgt André Casiez - pilote
des escadrilles C 6 - C 21

André César Charles Auguste Casiez
Né le 31 décembre 1894 à Busigny (59) - Avant guerre mécanicien électricien - Engagé au 2ème groupe d'aviation comme mécanicien d'aviation à l'école d'aviation de Saint-Cyr, le 10 août 1914 - Mécanicien de la SFA de Villacoublay - Ecole de Pau - Brevet de pilote militaire n° 1340 à l'école d'aviation de Pau, le 14 août 1915 - Brevet de pilote FAI n° 2104 - Pilote de l'escadrille C 6 - Pilote de l'escadrille C 21 - Croix de Guerre 1914-1918 - Une citation à l'ordre du 18ème corps d'Armée, le 9 septembre 1916 - Une citation à l'ordre de l'aéronautique de la 2ème armée, le 23 juin 1916.

Etude intégrale du carnet d'emploi du temps d'André Casiez

Ce document nous a été transmis par M. Eric Mattutini que je remercie chaleureusement pour son aide précieuse.

Ecole d'aviation de Pau :

Ouverture du carnet d'emploi du temps à l'école d'aviation de Pau, le 23 avril 1915.

. Division élémentaire :

Le 26 avril 1915, il commence sa formation pratique par une sortie sur un Blériot "rouleur" pendant 10 mn. Le "rouleur" est un avion incapable de décoller parce qu'on lui a coupé une partie de ses ailes ou bloqué les organes de commandes. Il est utilisé pendant la formation initiale des pilotes, pour la prise en mains des commandes et pour les familiariser à la manoeuvre lors des courses en lignes droites précédentes le décollage ou après l'atterrissage.
Pour sa première leçon pratique, il s'agit de mémoriser la position des commandes, de monter à bord, de démarrer le moteur avec l'aide d'un mécanicien. Le moniteur explique les actions à effectuer et les élèves l'apprennent par coeur. Quand ils ont compris et mémorisés, ils pourront passer à la phase suivante. Rien de plus, pour ne pas endommager l'avion, ni blesser le pilote ou le mécanicien. Pendant toute la durée de la formation, le moniteur augmentera progressivement la difficulté, en n'allant surtout pas trop vite et en vérifiant à chaque fois que l'élève maitrîse bien le dernier point enseigné avant de passer à un autre.

Les 27 et 28 avril, des petits tours de prise en mains de 10 mn sur un "rouleur" avant de passer aux choses sérieuses. Les 29 et 30, André Casiez réalise ses premières lignes droites à bord d'un Blériot "rouleur". Il est mis à pied 3 jours pour n'avoir pas suivi assez près les marais (en fait la limite du terrain d'aviation) aux commandes d'un Blériot "rouleur". Comme tous les élèves se suivent et effectuent des lignes droites, un seul en décalage pourrait provoquer une collision au sol avec un avion arrivant dans l'autre sens. C'est la raison de cette punition.

Le 4 mai, il reprend sa formation et poursuit son apprentissage de la course en ligne droite, les 6 et 7 à bord d'un Blériot 28 HP, puis progressivement à bord d'un Blériot 35 HP à moteur Anzany à 3 cylindres (en Y). Chaque fois, son temps de pratique n'excédé pas 10 mn par jour, ce qui est quand même faible. Il s'agit sans doute pour tenir compte de l'inexpérience des élèves et de leur nombre. Les 13, 15, 17, 19, 23 et 25 mai, il continue sa formation élèmentaire et exécute des séries de lignes droites. Il s'agit pour les élèves d'enchaîner des séries de lignes droites et s'entraîner aux déplacements de l'avion au sol.

Le 6 juin 1915, pendant 35 mn, il effectue ses premiers bonds à bord d'un Blériot à moteur Anzani de 35 HP. Ce n'est pas encore un vrai exploit, car il culmine à peine à 2 m d'altitude !
Le 7 juin, il grimpe à 5 mètres pour redescendre aussitôt. De toutes façons, son avion est incapable de décoller. Il va lui falloir passer dans la catégorie supérieure.

    . Division supérieure :

Ayant acquis les bases pour maintenir son avion en ligne droite, au sol lors des déplacements et pendant les courses du décollage et de l'atterrissage, il passe sur Blériot à moteur 6 cylindres Anzani. Le 8 juin, il grimpe maintenant à 7 métres d'altitude et poursuit ses séries de lignes droites.

Les 9, 10 et 11 juin, toujours sur Blériot à moteur 6 cylindres Anzani, il effectue des séries de lignes droites de 30 mn à 1h15. Progressivement, l'altitude monte, il passe de 15 m à 25 m. Quand il a acquis la maîtrise de son appareil, il commence son apprentissage du virage en vol. Cette fois, l'altitude est de 200 mètres et le temps de vol plus conséquent avec 45 mn.

. Brevet de l'Aéroclub de France :

Le 14 juin, il passe le brevet de l'aéroclub de France sur un Blériot à moteur 6 cylindres Anzani. Il a volé à une altitude de 500 m pour un temps de vol de 20 mn.

Le 15, toujours sur le même type d'avion, il est formé sur les virages avec inclinaison négative (on disait à l'époque des virages penchés), puis le 16, sur la descente en vol plané. Le 18, il continue à s'entraîner sur la descente en vol plané et sur la demi-spirale. Le 20 juin, il passe sur Blériot à moteur 50 HP Gnôme.

. Collision aérienne :

Le 22 juin, volant aux commandes du Blériot n° 80 à moteur 50 Hp Gnôme, il percute un autre Blériot 50 HP Gnôme. Pris en écharpe à une altitude de 130 m, son avion tombe en feuille morte après un retournement complet. Son avion est détruit et ira grossir la grande liste des avions détruits au sein de cette école. Il est hospitalisé à l'hôpital temporaire n° 5 de Pau. Il ne pourra reprendre son entraînement qu'à la fin du mois de juillet.

. Reprise de l'entraînement :

Le 28 juillet, maintenant rétabli, il reprends sa formation et effectue une sortie de 10 mn aux commandes d'un Blériot à moteur 50 HP. Le lendemain, un vol de 30 mn sur un avion du même type avec une descente en vol plané et une 1/2 spirale à l'altitude de 400 mètres. Du 30 juillet au 3 août, il travaille la descente en spirales, peu à peu, en augmentant l'altitude de travail. En fin d'atelier, il vole maintenant à une moyenne de 600 m.

. Epreuves du brevet militaire :

Le 4 août, il passe la partie administrative du brevet de pilotage (test écrit), puis effectue le trajet Pau - Tarbes - Pau, aux commandes du Blériot n° 147 à moteur 60 HP, comptant comme la 1ère épreuve visant à l'obtention du brevet de pilote militaire. (86 km en 1 heure de vol à 700 m d'altitude). Dans la foulée, il réalise le trajet Pau - Amon - Pau (80 km en 1 heure de vol à 750 m d'altitude). Le lendemain, il ne peut poursuivre son vol car son Blériot tombe en panne moteur à Garmande (Landes). Le 6, le Blériot n° 147 est démonté sur place et rapatrié à Pontonx.

Le 7 août, André prépare le Blériot n° 45 à moteur 60 HP. Finalement, le 9, il essaye un autre avion, un Blériot à moteur 80 HP en vue de ses missions nécessaires à l'obtention du brevet militaire (15 mn de vol à 300 m).

Le 10 au matin, il effectue sans problème le trajet Pau - Pontonx - Tarbes - Pau, soit la 2ème épreuve du BM (l'épreuve du triangle). Le même jour, il effectue le trajet dans le sens inverse et réussit la troisième épreuve. Il a volé un total de 5 heures, sur un trajet aller et retour de 450 km, à une altitude moyenne de 700 m.

. Il reçoit une lettre de félicitation :

Ayant réalisé les deux épreuves du triangle le même jour, volé 5 heures sur 450 km, André Casiez reçoit une lettre de félicitations du capitaine Bernard-Thierry, commandant l'école d'aviation militaire de Pau (en date du 12 août 1915). Le 11 août, il passe sur Caudron G 3 à moteur Anzani de 45 HP (40 mn de vol à 300 mètres). Les 12 et 13, il vole sur un Caudron G 3 à moteur Gnôme de 80 HP (2 x 1 heure à 500 m).

Le 14 août, il réussit la dernière épreuve nécessaire à l'obtention du brevet de pilote militaire, soit une heure de vol au-dessus de l'altitude de 2000 m. Il est cette fois aux commandes d'un Caudron G 3 à moteur 80 HP (1h40 de vol à 2600 mètres).

. Brevet de pilote militaire n° 1340 :

Après avoir réussi les tests écrits, ainsi que les 4 épreuves pratiques nécessaires, il est maintenant titulaire du brevet de pilote militaire n° 1340 décerné à l'école d'aviation de Pau, le 14 août 1915. Il a réalisé à l'école de Pau 24h05 aux commandes de différents modèles de Blériot ( à moteurs 28 HP - Anzani 35 HP - Gnôme 50 HP - 60 HP - 80 HP) puis 5 heures sur Caudron G 3 (à moteurs Anzani 45 HP - Gnôme de 50 HP - 80 HP).

RGAé du Bourget :

Du 18 août au 1er septembre 1915, il poursuit son entraînement aux commandes de Caudron G 3 à moteur Gnôme de 80 HP. Il réalisera 13h00 de vol sur ce type d'appareil. Avant d'envoyer un nouveau pilote, fraichement formé en école, dans son unité au front, il est nécessaire qu'il accumule encore plusieurs heures de vol aux commandes d'un avion similaire à celui qu'il va trouver. La transition se fera ainsi plus facilement. Auparavant, les élèves, formés sur des avions déclassés et généralement sous-motorisés, étaient victimes de beaucoup trop d'accidents quand ils arrivaient dans leur unité de combat. C'est pour rendre la transition plus douce qu'à été organisé ce passage à la RGAé. La RGAé du Bourget recevait tous les avions neufs livrés par les différents constructeurs. Ils étaient testés en vol par des pilotes testeurs, contrôlés par des mécaniciens et finalement, s'ils étaient conformes, pris en compte par l'aéronautique militaire. Après cette étape, ils étaient affectés à une unité du front, et convoyés par le personnel navigant de cette escadrille, ou par des pilotes spécialement formés pour cette mission, les pilotes convoyeurs.

Escadrille C 6 :

André Casiez est affecté à l'escadrille C 6. Cette unité a été rattachée au 18ème corps d'Armée dès le 26 octobre 1914. Le 5 septembre 1915, il effectue le voyage Le Bourget - Fismes, soit 140 km en 1h30 de vol. Il réalise des essais de TSF. Le 12 septembre, il effectue sa première mission de guerre, en l'occurence un réglage d'artillerie (1h20 de vol à 2600 mètres d'altitude). A partir de cette date, il va être employé presque quotidiennement à cette mission type de l'escadrille C 6.

Nota : Pour simplifier le texte, il n'a été donnée que les missions dont l'objectif est mentionné.

Les 18, 20 septembre, 1er (sur Oulches), 3 et 6 octobre, missions de réglage d'artillerie avec le Ltt Thévenin. ces missions durent entre 1h00 et 1h50 à une altitude moyenne de 1500 mètres. Le 22 novembre 1915, une mission de réglage sur Aille (1h20 à 2300m). Le 14 décembre, un réglage d'artillerie d'essai sur Bronges (1h15 à 1800m) puis le 15, un essai TSF (45 mn à 1200 mètres). Le 19, il réalise un réglage d'artillerie, sur les lignes ennemies, en compagnie du Ltt de Lapeyrelle

Sgt André Casiez - Page 1

Licence FAI de pilote aviateur de André César Charles Auguste Casiez délivrée le 25 juin 1915 - Photo collection Eric Mattutini que je remercie pour son aide.

 

 

Page en cours de rédaction

 

Tous mes remerciements à :

- M. Eric Mattutini pour le prêt du carnet de vol du Sgt André Casiez.

Bibliographie :

- Site Internet "Mémoires des hommes" du Ministère de la défense - Voir le lien
- Les "As" français de la Grande Guerre en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918
par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes - par le Commandant E. Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre - Voir le lien

 

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