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Ltt Philippe Chavane
de Dalmassy

Sa jeunesse :

Marie Joseph Philippe Chavane de Dalmassy est né le 22 avril 1887 au n° 152, rue de Strasbourg à Niort (Deux Sèvres). Il est le fils de Marie Joseph Chavane, qui est capitaine instructeur au 11ème régiment de cuirassiers en garnison à Niort, et de Jeanne Marie Gosset. Le 11ème régiment de cuirassiers a pris garnison dans la ville de Niort, à partir de 1880. Ils ont ensuite été domiciliés au 31, rue Léon Boyer à Tours (Indre-et-Loire) , puis au 9, rue de Lille à Paris en 1907. Ils ont eu 4 enfants : Henri (1881 - 1948), Germaine (1884 - 1972), Philippe (1887 - 1962), Michel (1899 - 1986). Son père a ajouté à son patronyme celui de sa mère, née Adélaïde de Dalmassy. Philippe est reçu au concours de l'école nationale des Mines. Etant étudiant, il est domicilié au 54, rue Madame à Paris.

Intersection du boulevard de Prémilly et de la rue Léon Boyer à Tours - La famille Chavane demeurait au 31, rue Léon Boyer - Ces maisons n'existent plus de nos jours - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Le n° 9 de la rue de Lille à Paris 7ème de nos jours - La famille Chavane de Dalmassy habitait dans cet immeuble en 1907 - Photo Google Map.

Engagé volontaire :

Né en 1887, il appartient à la classe 1907. C'est le bureau de Tours (Indre-et-Loire) qui a assuré son recensement militaire sous le matricule n° 1716. Il signe un engagement volontaire pour six ans (engagement spécial réservés aux jeunes gens reçus à l'école nationale des Mines), le 10 octobre 1908. Il est affecté au 6ème bataillon d'artillerie à pied (dit de forteresse), le 12 octobre 1908. Cette unité servait les fortifications de la place forte de Toul (Meurthe-et-Moselle). Il est nommé Brigadier, le 13 février 1909.

Caserne occupée par le 6ème bataillon d'artillerie à pied à Toul (Meurthe-et-Moselle) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Exercice de pointage au goniomètre par les servants d'un canon de 155 cours au 6ème bataillon d'artillerie à pied à Toul (Meurthe-et-Moselle) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Il est placé en disponibilité, le 1er octobre 1909. Il est alors affecté, dans la réserve, au 13ème régiment d'artillerie de Vincennes, dans le Val-de-Marne.

L'entrée de la caserne occupée par le 13ème régiment d'artillerie à Vincennes (Val-de-Marne) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Instruction sur le service du canon de 75 mm modèle 1897 au 13ème régiment d'artillerie à Vincennes (Val-de-Marne) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Il voyage en Russie, à partir du 11 juillet 1913. Avant guerre, il exerce la profession d'ingénieur des Mines, domicilié au 54, rue Madame à Paris (75).

Affecté au 2ème régiment d'artillerie lourde :

Il est rappelé à l'activité, par la mobilisation générale, le 1er août 1914. Le 2 août, il est affecté à la 1ère section (2 canons de 155 TR Rimailho et 4 caissons à munitions) du 1er groupe du 2ème régiment d'artillerie lourde. L'état-major du 1er groupe du 2ème régiment d'artillerie lourde se compose de la manière suivante : Cdt Drouhard, Ltt Baudelle, Ltt Dinet, Slt Guilmin, Off d'approvisionnement Teinturier, Médecon major Lenoble, Cne Meckler, commandant la 1ère batterie, Ltt Desaulle, Slt de Blois, Slt Chavane de Dalmassy. Cette unité compte 235 hommes et 245 chevaux. Le 1er groupe comprend trois batteries, respectivement de 235 hommes, 209 hommes et 212 hommes. Le régiment compte 3 colonnes légères et 3 sections de munitions. L'ensemble du régiment compte 1637 hommes ou 1803 chevaux.

Létat-major du 1er groupe du 2ème régiment d'artillerie lourde en 1914 - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Canon de 155 TR Rimailho qui équipait la 1ère section du 1er groupe du 2ème régiment d'artillerie lourde - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo fond Valois mis en ligne par la BDIC.

L'ambiance générale est à l'euphorie, beaucoup pensent que les Allemands vont être vite battus, mais Philippe pense le contraire. Son régiment fait mouvement sur Coulaines (Sarthe). Le 10 août, le régiment quitte le village, après un discours du maire et la distribution des bouquets de fleurs aux officiers par les jeunes filles. Le capitaine et de Blois partent en avant et Philippe se retrouve seul à la tête de la batterie. Ils entrent dans la ville du Mans où les canons 155 TR Rimailho ont du succès fou. Les pièces sont chargées sur un train, direction Rambouillet. Il a fallu 14 trains pour charger l'ensemble du 1er groupe. Il fait tellement chaud qu'ils se sont déhabillés dans le wagon. Heureusement, ils ont anticipé les fortes chaleurs en emportant 50 kg de glace.

Débarquement des chevaux du 2ème régiment d'artillerie lourde - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo fond Valois mis en ligne par la BDIC.

Dès le matin, Philippe prend la garde dans un des wagons de tête contre les avions. D'ailleurs, aucun appareil ami ou ennemi n'est aperçu. Au cours d'un arrêt dans la gare de Reims, ils apprennent qu'ils vont dans la région de Verdun. Le train y arrive vers 18 heures. Le train est déchargé rapidement en bon ordre. Ils forment le parc près de la gare de débarquement et préparent le bivouac. Le lendemain matin, départ à 5 heures du matin pour rejoindre Woinbey, à 21 km au sud-est de Verdun. La route est longue, faite sous une poussière très présente et une chaleur pénible.

Le 14 août, départ pour Dieue-sur-Meuse, à 10 km au Sud de Verdun. En route, ils rencontrent le 4ème groupe du 2ème régiment d'artillerie avec des 120 Baquet et le 4ème chasseurs d'Afrique. Ils sont logés dans la propriété de la famille d'Henry Villiers de la Noue qui a évacué. Le lendemain, départ pour Vacherauville, au nord-ouest de Verdun. Ils arrivent finalement après une erreur de parcours. Ils vont y rester jusqu'au 21 août.

Nommé Sous-lieutenant :

Il est nommé Sous-lieutenant comme élève de l'école nationale des Mines, (décret du 8 août 1914), le 20 août 1914.

Le 21 août, départ pour Vitarville à 4h00 du matin. Dans le lointain, on entend le canon. Le lendemain, le régiment reçoit l'ordre d'aller cantonner à Longuyon. En cours de route, après avoir passé Grand Failey, ils voient des éclatements qui ne paraissent pas si lointains. L'ordre leur est donné de mettre leurs pièces en batterie sur un côteau. Elles sont bien défilées mais la manoeuvre est difficile. Bien qu'ils ne tirent aucun coup, ils voient parfaitement le champ de bataille. Le lendemain, des batteries de 75 arrivent progressivement. Ses canons tirent 12 coups mais l'objectif assigné est trop loin. Malheureusement, les Français reculent et les convois partent dans le mauvais sens. A 17 heures, en voyant toutes les troupes qui se replient, l'ordre est donné d'amener les avant-trains (qui contiennent les munitions).

Un canon de 155 TR Rimailho en batterie - C'est ce type de pièce qui équipait la 1ère section du 1er groupe du 2ème régiment d'artillerie lourde - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo fond Valois mis en ligne par la BDIC.

Le 24 août, vers 3h30, les batteries sont remises en place en avant du Grand Failly. Elles tirent 380 obus sur Noers et Longuyon en deux heures. Les artilleurs allemands, qui n'ont plus rien devant eux, ripostent mais sans faire de dégât. Il faudra attendre 13h00 pour qu'une menace directe apparaisse. Une mitrailleuse ennemie ouvre le feu à 700 mètres et oblige l'évacuation des avant-trains. Sur place, les artilleurs ne disposaient que de la protection de 12 fantassins issus du 76ème régiment d'infanterie. Les obus adverses suivent le retrait, mais sans toucher personne. En fin de soirée, un ordre est reçu. Il donne l'ordre des troupes dans la retraite, d'abord l'infanterie, l'artillerie de 75, l'artillerie de 120 et finalement les 155 TR. En clair, le régiment de Philippe va protéger le repli.

Avant-train d'un canon de 155 TR Rimailho - C'est cette partie de l'attelage qui contient les munitions - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo fond Valois mis en ligne par la BDIC.

Le 25 août, à 3 heures du matin, l'ordre est reçu de mettre en batterie les pièces entre Merles et Dombras. Au moment d'entrer dans un bois, un avion ennemi les repère. Ils sortent de l'autre côté du bois et trouve sur place une batterie du 45ème régiment d'artillerie. Les canons sont placés en ligne quand éclate une fusillade intense. Un peloton de chasseurs à cheval traverse la batterie au galop. Les canons font rapidement demi-tour. Les trois colonnes d'artillerie réussissent à passer dans le bois, malgré une route pas très large. C'est passé de justesse cette fois car les Allemands avaient pris le Petit Failly dans la nuit et ils se trouvaient à 800 mètres du débouché du bois. Personne n'a été blessé mais Philippe en gardera un sentiment de désespoir d'avoir été contraint de battre en retraite. Ils partent en direction de Romagne-sous-Côtes pour mettre en batterie entre le village et la crête à contrepente. Une hérésie pour Philippe, le meilleur moyen de se faire tuer. Heureusement, après le passage du commandant du secteur, ils reçoivent l'ordre de changer de position. De plus, ils devaient être couverts par la 40ème division, qui est partie au petit matin. Il devient nécessaire de changer de secteur.

Canon de 155 TR Rimailho du 2ème régiment d'artillerie lourde en batterie à la lisière d'un bois en Argonne - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo fond Valois mis en ligne par la BDIC.

Le 26 août, vers 5 heures du matin, notre troupe croise un ravitaillement d'infanterie qui accepte de leur céder, contre un bon, 220 rations de pain et de viande. Comme ils n'avaient pas mangé depuis 2 jours, ils font un copieux repas à 6 heures et arrivé à Moirey, à 9 heures, recommencent de plus belle pour être sûr d'avoir l'estomac bien rempli pour les heures et jours qui vont suivre.

A 10 h00, départ en direction de Consenvoye. L'unité traverse la Meuse à cet endroit et le Génie fait sauter le pont juste après leur passage. Ils remontent vers Septsarges et installent le parc. Le 27, départ pour Nantillois. Le lendemain, ils mettent en batterie à Belle-Fontaine où cette fois, ils préparent soigneusement leurs positions. Ils sont à 600 mètres des avant-postes et la première ligne de défense est à 800 mètres derrière eux. Les batteries sont engagées et tirent jusqu'au lendemain à 18 heures. Après un ordre, ils bougent vers Nantillois et arrivés sur place, reçoivent l'ordre de reprendre leur position initiale. Arrivés à 20 heures, ils commencent les tirs de nuit.

Bloquer les Allemands :

Le 30, les tirs se poursuivent. Il s'agit de tirer un obus toutes les 3 minutes pour empêcher les Allemands de construire un pont. Vers 8 heures du matin, un avion ennemi largue une fusée de réglage sur leur position. Le résultat ne se fait pas attendre. Mais heureusement les premiers coups sont trop courts et à gauche. Vingt et un coups de suite n'éclatent pas, très certainement un mauvais réglage des obus. L'ennemi réagit et plusieurs obus explosent sur l'emplacement des avants-trains, mais sans faire de dégat. Les pièces françaises sont maintenant à court de munitions. Ne voyant pas venir ses colonnes légères, le capitaine envoie l'échelon à leur rencontre. Bien lui a pris, car après leur départ, 5 obus tombe sur l'emplacement exact de leur position. A court de munitions, le capitaine fait coucher tous les hommes et sépare les officiers pour éviter qu'un obus bien placé ne décapite la tête de la section. Au moment où Philippe reçoit cet ordre, il est surpris par l'explosion de deux obus qui explose à 5 mètres en avant et 6 mètres en arrière. Il n'est pas blessé, ni sa jument. Mais cette fois, sa monture ne veut plus rien savoir. Après plusieurs explosions, il réussit à faire repartir sa jument et gagne sous les obus le village de Nantillois. Sur place, il rend compte de la situation des batteries qui sont en avant sans munitions et rencontre le commandant du secteur qui lui dit de replier sa section. Après avoir fait le chemin inverse, dans les mêmes conditions, il permet à son unité d'atteler les avant-trains et les canons et de filer sous une grêle d'obus Il était temps ! A 15 heures, ils arrivent à Cierges où ils nettoient et réparent les pièces. Ils repartent à 20 heures pour s'installer le long d'un bois, au-dessus de Nantillois.

Sli Philippe Chavane de Dalmassy - Il a été affecté à la 1ère section du 1er groupe du 2ème régiment d'artillerie lourde - Sa serction est équipée de 2 canons de 155 TR Rimailho et 4 caissons à munitions - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Reconnaissance d'aviation :

Le 31 août, à 3 heures du matin, les pièces tirent 80 coups. A peine les tirs terminés et les avant-trains attelés, qu'un avion ennemi passe. Ils quittent leur position vite fait car très vite des obus bien réglés tombent sur leur position qui était heureusement vide.

Le 1er septembre, ils reçoivent l'ordre de se mettre en batterie sur la route de Cunel à Brieulles. Arrivés sur place, ils sont cueillis par un tir de contre-batterie qui les obligent à replier sur Cierges. Aussitôt, ils partent se mettre en position sur la route de Cierges à Montfaucon. Sans tirer un seul obus, ils repartent vers une autre position, car les Allemands ont franchi la Meuse, malgré de très lourdes pertes. La retraite continue, cette fois de nuit, pour Charpentry. Les chevaux, qui n'ont pu être désanglés, sont à bout, blessés par leur harnachements. Sur les routes, la population fuit l'arrivée de l'ennemi. Ils arrivent à Cheppy vers minuit.

Un repas entre deux actions au 2ème régiment d'artillerie lourde - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Echange d'artillerie :

Le lendemain après-midi, ils reçoivent l'ordre de contre-battre l'artillerie ennemie en position sur la route de Lumel à Romagne-sous-Montfaucon. Ils installent leurs pièces en dessous d'Epinonville, en passant par une route battue par l'artillerie allemande. Heureusement, il ne s'agit que de 77 mm. En place, sa batterie crache un feu d'enfer sur Cierges et Vesles. Probablement trop, car très vite toutes les pièces doivent stopper les tirs, à l'exception d'une qui continue à expédier ses projectiles mortels. Bientôt, l'ennemi réagit et les Shrapnells arrosent la zone des Français puis soudain un impact de 21 cm (210 mm) tiré depuis Montfaucon. L'infanterie allemande recule et les nôtres entrent dans Cierges. Malgré cela, la batterie reçoit l'ordre de se replier sur Charpentry. Au passage, ils embarquent sur leur caissons, les fantassins blessés qui sont contrait de quitter le front.

Un des deux canons de 155 TR Rimailho qui équipait la 1ère section du 1er groupe du 2ème régiment d'artillerie lourde, commandée par le Ltt Philippe Chavanne de Dalmassy - Cette photo illustre un tir courbe dirigé, à distance, par un observateur qui est en vue directe de l'objectif - L'observateur dirigeait le tir par téléphone ou à défaut par l'intermédiaire d'agents de liaison - Après plusieurs obus de réglage, où il indiquait aux servants où était tombé le dernier obus (trop court, trop loin, à droite, à gauche), il dirigeait des tirs de destruction sur l'ensemble de la zone visée (20 à 30 obus) - Il est évident qu'un tir réglé par téléphone ou TSF était plus rapide qu'un tir réglé par coursiers - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Des replis successifs :

Du 3 au 5 septembre, repli progressif sans recevoir l'ordre de mettre en batterie. Le 6, ils reçoivent l'ordre de se mettre en position à Villers-aux-Vents. Après avoir traversé Louppy-le-Château et Fontenoy, ils se mettent en position de rassemblement dans un repli sur la rive gauche de la Mauzance et y retouvent l'artillerie du corps d'armée. Arrivé à 10 mètres de la rivière, ils sont accueillis par des salves d'obus explosifs et fusants. Un cheval a une patte cassée et Philippe reçois un éclat qui déchire sa tunisque sans le toucher. La batterie est mise en position et riposte immédiatement. Heureusement, les Allemands tirent trop haut. L'infanterie ennemie sont dans le bois et ils reçoivent l'ordre de se replier de toute urgence. Après un repli statégique, ils se mettent en position près de Bussy-la-Côte, derrière un bois. Après le départ d'une batterie du 13ème régiment d'artillerie, ils restent seuls avec le mot d'ordre de tenir. Après avoir mis leurs pièces derrière les avants-trains, le capitaine envoie une reconnaissance destiné à estimer la force de l'adversaire qui approche. La reconnaissance, menée par l'Adj Lemasson, repèrent les colonnes ennemies qui avancent et qui sont seulement à 500 mètres de là. Aussitôt, demi-tour vite fait en s'éloignant au plus vite de la menace.

Le village de Thiaucourt en flammes :

Le 13, après plusieurs jours d'errance, la batterie repart vers l'avant . Le lendemain, ils poursuivent la marche vers l'avant. Partout des cadavres humains, des chevaux tués, une odeur épouvantable. En passant près d'un bois, une batterie allemande a été massacrée. Gisent péle-mèle, chevaux, hommes et matériel dans un fouillis inextricable. Idem, pour une tranchée ravagée et comblée de fantassins tués sur place. L'aspect de Thiaucourt est terrifiant. Partout des cadavres et des maisons enflammées. Impossible pour Philippe de dormir après ce qu'il a vu.

Des dépôts de munitions abandonnés :

Le lendemain, la batterie passe par Foucaucourt-Waly. Sur place, ils trouvent un dépôt de munitions que les Allemands ont abandonné. Partout, des piles d'obus et de douilles de 7,7, 10,5, 15, 21. Philippe récupèrent un panier de douille de 21 et dévisse une fusée de 77 mm. Un détail, les calibres allemands sont toujours donnés en centimètres, comme 15, 21, tandis que leurs homologues français sont toujours donnés en millimètres, comme 75 et 105. A la sortie de Clermont, ils découvent 4 pièces de 21 dans un autre dépôt de munitions. Après avoir dépasse Neuvilly, ils reçoivent l'ordre de bombarder Very. Ils se mettent en batterie devant le village de Vauquois qui brûle comme une torche. Le brasier va faciliser la mise en batterie des canons qui tirent dès qu'ils sont en place. Ils dorment au moulin du Près de l'Orfèvre qui a été laissé dans un état épouvantable par les Allemands qui l'ont quitté très vite.

Une visite bien sympathique dans cette période où la vie humaine est très fragile - Le Padré du régiment se fait présenter le matériel et réconforte les hommes loin de leurs familles- Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Un tué et deux blessés :

Le 16, à 5h30, les obus ennemis se rapprochent. La partie haute du parc n'est pas défilé. A 9h00, ils reçoivent l'ordre de se mettre en batterie pour tirer sur Charpentry et les crêtes. A 11h40, les artilleurs allemands tirent sur les batteries qui ne sont pas défilées. La situation devient vite intenable. Il faut évacuer le personnel, un canon de 120 court est touché avec 3 blessés dont un décédera des suites de ses blessures. Les avants-trains sont amenés péniblement et à chaque fois qu'une voiture arrive, les 21 allemands tirent. Vers 20h30, la batterie va cantonner à la Hardonnerie. Tous les officiers s'installent dans la même pièce, trop fatigués pour réaliser qu'un seul obus de 21 bien placé, décapiterait la batterie. Le village de Vauquois brûle toujours !

Le 17 septembre, les pièces sont mises en batterie entre le moulin du Pré et le bois de Cheppy. Plusieurs avions ennemis survolent les batteries mais comme elles sont bien abritées, ces reconnaissances n'ont pas de conséquences. Vers midi, les tirs allemands se concentrent sur le clocher du village de Vauquois. La pluie tombe en trombe, le parc d'artillerie est inondé par 40 cm d'eau. Le lendemain, de la boue partout, Philippe s'enfonce jusqu'à mi-jambe. Les batteries reprennent leurs positions de la veille et ouvrent un feu intense. Les Allemands répondent peu, en concentrant leurs tir sur le clocher et les attelages qui passent sur la route. Le soir à 22 heures, le clocher est toujours en place. Le 19, le clocher du village de Vauquois, touché par un nouveau projectile ennemi, s'effondre.

Le 21, l'ordre est reçu de mettre en batterie au delà de Varennes pour appuyer l'attaque sur Charpentry. Un quart d'heure après le départ des batteries, des obus de 15 cm tombent sans discontinuer. Ces tirs ont probablement été provoqués par le passage des caissons de munitions du 45ème régiment d'artillerie. Après un coup long, puis un coup court, un obus touche de plein fouet un caisson. Deux chevaux sont tués. Le 22, un obus explose près d'une pièce en déplacement vers Boureuille, un servant est tué, trois sont blessés et 5 chevaux tués.

Le 23, les Allemands ont repris Cheppy pendant la nuit, les batteries doivent se replier sur Neuvilly. La 3ème batterie a eu 4 tués, 5 blessés et 7 chevaux tués. La 2ème batterie a déploré 3 morts et 25 chevaux tués. La 1ère batterie n'a pas été touchée et reste en position. Le lendemain, suite à un nouveau ordre de recul, une accumulation de convois, d'échelons, de sections de munitions et d'ambulances se met en route, sans être défilée à la vue de l'ennemi. Cela ne manque pas, les artilleurs adverses allongent leurs tirs qui provoquent une panique épouvantable. La batterie déplose la mort et deux blessés.

Un des deux canons de 155 TR Rimailho qui équipait la 1ère section du 1er groupe du 2ème régiment d'artillerie lourde, commandée par le Ltt Philippe Chavanne de Dalmassy - La pièce, en attente, est bâchée et protégée des intempéries - Voir le caisson à munitions à droite - On peut constater, en voyant la décontraction des deux officiers et du servant, qu'il n'y a pas de menace, car un coup direct volatiliserait le caisson et les hommes - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Le capitaine est relevé de son commandement :

Le général ordonne de mettre en batterie les 155 CTR vers Le Vauquois et garde en réserve ses 75. Les avants-postes ont déclarés que les obus étaient tombés de plein fouet sur les Allemands qui faisaient de la musique. Ils n'ont pas apprécié la grosse caisse des français. Le 29 septembre, le capitaine commandant du groupe est relevé de ses fonctions, par mesure disciplinaire. Une manière de couvrir l'action inexistante du général. Le 30 septembre, les 1ère et 3ème batteries sont mises en batterie au delà de Neuvilly. Philippe est en arrière. Il en profite pour monter dans le clocher de l'église du village et pour la première fois, il voit de visu les tirs des batteries et ses effets chez l'adversaire. Un quart d'heure après, les premiers obus incendiaires allemands tombent sur le village et mettent le feu un peu partout dans les maisons. Les unités reculent pour se réfugier dans un chemin bien défilé que Philippe avait reconnu auparavant.


Canon 155 TR en batterie préparée - Les rondins parotégent des éclats, pas des coups directs - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Le 8 octobre, le Cne Annibert, arrivant du Mans, vient remplacer l'officier qui a été relevé de son commandement du groupe. Cette nouvelle enchante tous les hommes. 12, lassé de ces interminables reculades, Philippe demande à passer dans l'aéronautique militaire. Il faudra presque une année pour que se demande soit acceptée.

Le 26 octobre, sa batterie exécute un tir de contre-batterie et prend la garde aux canons, le soir. Le lendemain, sa batterie tire à mitraille sur une batterie de 77 adverse, puis l'après midi, avec des obus explosif sur le bois en équerre. Le 30, les tirs de succèdent toute la journée. Le 2 et 3 novembre, il est en poste à la pièce contre-avions mais n'en voit pas. Un seul tir, manqué, est délivré pendant cette période.

Le 16 décembre, le cuisinier, qui était à côté de Philippe, est tué par un éclat d'obus. Le lendemain, sa batterie tire sur la route de Varennes. La veille du jour de l'an, son groupe détruit un blockhaus et une batterie. A midi, toutes les batteries françaises tirent les douze coups de minuit.

L'année 1915 :

Le 3 janvier 1915, il reçoit 69 projectiles pour compléter sa dotation et une heure après, on vient lui en récupérer 49. Le 5, toutes les batteries du secteur tirent, le vacarme est assourdissant. Un coup touche au but, ce qui déclenche une énorme explosion suivie de fortes vibrations. Cent douze Allemands sont fait prisonniers et ramenés en arrière sous le commandant du Ltt Brugère du 8ème bataillon de chasseurs. Le 8 janvier, toutes les batteries de 75 et celle de 155 de Philippe ouvrent le feu sur les troupes allemandes qui tentent d'encercler la position rendue accessible par le recul du 46ème régiment d'infanterie. Ils avancent à l'occasion de 800 mètres.

Détaché dans l'infanterie pour détruire un ouvrage :

Le 11 janvier, Philippe fait tirer sa batterie sur une tranchée allemande sur le ravin de l'Osson. Après quelques obus de réglage, tous les obus suivants hachent les hommes. Du 13 au 15 janvier, Philippe est détaché à la 8ème compagnie du 4ème régiment d'infanterie pour être mis à la disposition du Cdt Lecomte pour détruitre un ouvrage entre Les Meurissons et le Chemin Creux. Il se rends dans la tranchée au risque de se noyer dans la boue, présente partout. L'ouvrage en question est maintenant devant lui, à seulement 30 mètres. Comme le téléphone ne fonctionne pas bien, il faut l'usage de 15 agents de liaison pour rapporter à la batterie le résultat des tirs. Après quelques obus dans la nature, les quatre suivants explosent en plein dans l'ouvrage, soulevant un gros chêne et le rabattant dedans. En même temps, un 75 tire des obus fusants et les fantassins, à ses côtés, tirent sans interruption. L'ouvrage est neutralisé mais Philippe est noyé jusqu'au os par une pluie battante.

La prise de la cote 263 :

Le 18 janvier, les Allemands ont pris la tranchée de première ligne de la côte 263, or la 263 est la clef de Verdun. Le lendemain, sa batterie tire sur cette côte pour ralentir le renforcement de la position par l'ennemi. Le 20, on signale aux batteries le passage d'un dirigeable français venant de Toul pour éviter que nos artilleurs tirent dessus. L'ennemi lance une attaque depuis la 263 qui est repoussée à coup d'obus bien placés.

Le 21, la neige est tombée et recouvre toutes les positions. Le général lui envoie des félicitations pour les tirs de sa batterie du 20 et 21. Il reçoit des nouveaux obus mais sans leurs tables de tir. N'ayant rien d'autre pour arroser, ils sont tirés en espérant un bon résultat. Le 30 janvier, il est encadré par trois obus de 77 dont il entend les éclats siffler autour de lui. Heureusement, ce n'était pas le jour, il n'a pas été touché.

Le 16 février, les Allemands attaquent vigoureusement à l'abri de l'Etoile Bolante et le coin de la côte 263 vers la haute chevauchée. Sa batterie tire 139 coups. La situation à 263 est difficile, les Français ont perdu 3 pièces de montagne, 750 obus, trois mitrailleuses. Les contre-attaques reprennent le terrain dans la soirée mais pas les armes et munitions qui ont été déplacées. Le lendemain, une gigantesque attaque d'artillerie sur la côte 263 pilonne la position mais qui n'est pas suivie d'une avancée d'infanterie. Le 28 février, sa batterie tire 62 obus sur la côte 207 et neutralise une batterie de 77 qui devient muette après l'explosion des obus sur sa zone.

Trente-quatre Allemands touchés par un seul obus :

Le 14 mars, sa batterie effectue un réglage sur le Faux Ravin de Courte Chaussée où les Allemands sont en train de masser des troupes dans leurs tranchées. Un des obus en tue et blesse 34 d'un seul coup.

Construction d'un abri à proximité des pièces pour assurer aux servants un abri sûr en cas de tirs de contre-batteries allemands - Il faudra refaire maintes fois ce type d'abri au fur et à mesure de l'avancée ou du recul du front - Il ne protégeait pas d'un coup direct mais seulement des éclats dans la zone - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Interdiction de tir :

Le lendemain, bombardement du même lieu où les obus font un massacre chez l'ennemi. Un des obus éclate prématurément et tue un homme et en blesse un autre. Dès le 16 mars, la commission d'examen des projectiles vient à la batterie examiner les munitions tirées. Résultat immédiat, interdiction de tirer ce type de munitions.

Tirs devant les officiers généraux :

Le 17 avril 1915, Philippe emmène un canon de 155 et trois caissons en avant de la Chalade, à 500 mètres des lignes ennemies. Ils se mettent en batterie sur le bord du chemin mais doivent attendre la dissipation du brouillard pour permettre au Slt Gros, qui dirige le tir, de voir les cibles en question. Vers 6 heures du matin, la visibilité est bonne et les tirs commencent. Le général Bonfay, commandant la division, le général Marchand, commandant la brigade, le colonel commandat le 5ème colonial, deux commandants quatre capitaines et trois lieutenant assistent en direct. Si les Allemands avaient sû, ils décapitaient, avec un seul obus, la tête de toutes les grandes unités du secteur. Heureusement, aucun obus n'est reçu dans cette zone et la pièce rentre à 7h moins 20 après avoir tiré 69 coups. Le 25, tirs sur la même zone, mais cette fois, c'est Philippe qui règle les tirs. Quand les tirs sont réglés, il voit distinctement les Allemands voltiger, les chaises et des quantités de papier.

Détaché dans l'aéronautique militaire :

Il est détaché au sein de l'aéronautique militaire comme observateur d'artillerie, le 15 octobre 1915. Il effectue d'abord un stage au sein de l'escadrille MF 2 du 15 octobre au 1er novembre 1915. Le même jour, il est affecté administrativement au 105ème régiment d'artillerie lourde. Il est donc officier du 105ème RA, détaché comme observateur d'artillerie au sein de l'escadrille MF 2.

Observateur de l'escadrille MF 2 :

Il occupera le poste d'observateur détaché à l'escadrille MF 2 / F 2 du 1er novembre 1915 au 28 octobre 1916. A son arrivée, la MF 2 est commandée par le Cne Léon Bretey. Elle est équipée de Maurice Farman MF 11 et MF 11 bis. Il est envoyé en mission à la RGAè (Réserve Générale de l’Aviation) du Bourget-Dugny du 20 au 29 décembre 1915.

Vue du terrain de Clermont-en-Argonne (55) au début de l'année 1916 - L'avion, au premier plan, est le MF 11 bis n° 1338 appartenant à l'escadrille F2 - Ce numéro SFA (numéro délivré par l'aéronautique militaire) était présent en date du 8 avril 1916, date d'une liste de dotation qui a été conservée - Tous les autres appareils sont des MF 11 bis - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Cne Léon Bretey collection Bruno Moreau que je remercie pour son aide. Cliquez sur l'image

Vue du terrain de Clermont-en-Argonne (55) au début de l'année 1916 - Tous les appareils sont des MF 11 bis - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Cne Léon Bretey collection Bruno Moreau que je remercie pour son aide. Cliquez sur l'image

Intérieur d'un hangar du terrain d'aviation de Clermont-en-Argonne (Meuse) à la fin de l'année 1915 - Les avions sont des MF 11 bis à moteur Renault de 130 ch - Le Cne Léon Bretey, commandant de l'escadrille MF 2 pose pour le Ltt Philippe Chavanne de Dalmassy qui est alors un des observateur de son unité - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

MF 11 de l'escadrille F 2 armé d'une mitrailleuse américaine Colt au printemps 1916 - Ce type d'avion a été remplacé par les MF 11 bis à moteur Renault de 130 ch - Il est possible qu'il soit utilisé en monoplace armé pour couvrir les missions de reconnaissance - Photo Philippe de Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Les mécaniciens sortent les avions des hangars et les alignent sur le terrain de Clermont-en-Argonne (55) - La dispersion n'est pas encore de mise - Tous les appareils visibles sur cette photo sont des MF 11 bis à moteur de 130 HP - Photo Cne Léon Bretey collection Bruno Moreau que je remercie pour son aide.

Retour d'une mission d'un MF 11 bis à moteur Renault de 130 ch - Il est armé d'une mitrailleuse Colt monté sur un affut à trois barres - A gauche, le Cne Léon Bretey, commandant de l'escadrille MF 2 - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Chambrée d'un soldat affecté à la section de photographie, détachée à l'escadrille MF 2 - Visiblement, c'était un dessinateur ou un peintre dans le civil - Il a décoré les murs et les tissus d'occultation avec des demoiselles qu'il a peint et découpé - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Il est envoyé en Gironde pour suivre un stage de tir à l'école de tir aérien de Cazaux du 1er au 29 février 1916. La formation commence toujours par des tirs aux armes d'épaule, puis avec les différentes mitrailleuses en service dans l'aéronautique militaire française, comme la Hotchkiss, la Lewis, la Colt et la Vickers. La seconde partie de la formation consistait par des tirs sur ballons, en étant embarqué sur un canot automoteur. Ces tirs en mouvement pouvaient se rapprocher aux mouvements d'un avion. Elle se terminait par des tirs sur le lac, à bord des hydravions.

Pilotes et observateurs en stage de tir à l'école de tir aérien de Cazaux au tout début de leur formation entre le 1er et le 29 février 1916 - Elle commençait toujours par les tirs avec des armes d'épaule - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Hangars pour hydravions de l'école de tir aérien de Cazaux en février 1916 - Cliquez surl'image pour l'agrandir - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Le 15 mars 1916, l’escadrille F 2 quitte Clermont, les avions font mouvement sur Autrécourt-sur-Aire où ils restent jusqu’à fin juillet. L'unité perçoit progressivement de Farman F 40 et Caudron G 4. Il est nommé Lieutenant de réserve à titre définitif, le 24 juin 1916.

Nettoyage des voitures de la MF 2 dans la rivière l'Aire au niveau du village d'Autrecourt-sur-Aire (Meuse) en mars 1916 - Le moulin, à l'arrière plan, existe toujours - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Personnels navigants de l'escadrille F 2 sur le terrain d'aviation d'Autrécourt-sur-Aire (Meuse) en avril-mai 1916 - Autochrome Louis Lumière pris par Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Superbe autochrome d'époque du Ltt Philippe Chavanne de Dalmassy - L'ensemble de ses galons de lieutenant, de son brassard de personnel de l'aéronautique militaire et ses trois chevrons d'ancienneté au front est parfaitement visible - Les chevrons d'ancienneté ont été adoptés à partir du 21 avril 1916 - Le premier chevron correspond à une année au front, les suivants chacun pour 6 mois - Il a reçu le premier chevron pour sa période allant d' août 1914 à août 1915, puis deux chevrons supplémentaires pour la période allant d'août 1915 à août 1916 - Autochrome Louis Lumière pris par Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

La même scène en noir et blanc mais cette fois dans sa tenue d'artilleur - Photo Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Il est récompensé, pour ses faits de guerre, par la Croix de Guerre, qui est associée à une citation à l'ordre du corps d'armée, le 14 juillet 1916. Il est de nouveau en stage du 7 août au 13 septembre 1916. L’escadrille F 2 fait mouvement sur Mailly pour gagner le front de la Somme du 15 septembre au 28 octobre 1916. La F 2 est mise au repos à Châlons-sur-Marne. Exténué par de longs mois de guerre et par la tension des combats, il est envoyé au repos à la maison de convalescence VR 75 de Viry-Châtillon du 28 octobre au 2 décembre 1916. Cet établissement traite surtout des cas de surmenage. Il reprend sa place au sein de l'escadrille F 2, le 18 décembre 1916. Elle est maintenant entièrement équipée d'avion Farman F 40 et ses dérivés (F 41 et F42).

Nieuport 17 n° N 1445 du Sgt Jacques Allez, pilote de l'escadrille N 65, sur le terrain d'aviation de Lemmes (Meuse) en août - septembre 1916 - Remarquez le camouflage en deux tons, les bandes tricolores peintes sur l'aile supérieure, les marques de reconnaissance de l'unité et l'insigne personnel du pilote, une lune qui pleure en regardant un soldat qui tombe un parapluie retourné à la main - Cet avion est armé d'une mitrailleuse Lewis non synchronisée avec le fonctionnement de l'hélice fixée sur l'aile supérieure et qui tire en dehors du champ de l'hélice - Autochrome Louis Lumière pris par Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Superbe Caudron G 4 immortalisé à l'aide d'un autochrome Louis Lumière par le Slt Chavanne de Dalmassy - Cette photo a été prise lors du séjour de l'escadrille F 2 sur le terrain d'aviation d'Autrécourt-sur-Aire (Meuse) pendant l'été 1916 - Ce terrain n'ayant jamais accueilli d'unité équipée de Caudron G 4, la photo a probablement été prise sur le terrain de Vadelaincourt ou celui de Lemmes - Trois escadrilles sont possibles pour Lemmes, les C 4, C 6 et C 27 et trois pour Lemmes, les C 18, C 27 et C 53 - Photo prise par Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Photo d'un Farman F 40 de l'escadrille F 2 en finale d'atterrissage - On aperçoit la tête de l'observateur sur le côté gauche de la carlingue - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Cne Léon Bretey collection Bruno Moreau que je remercie pour son aide.

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Le Cne Joseph Collard prend le commandement de la F 2 et succède au Cne Léon Bretey, le 25 janvier 1917. Il y restera jusqu'au 13 juillet 1917, date à laquelle il est dirigé sur Lyon-Bron avant son départ sur le front d'Orient.

* Croix de Guerre et citation à l'ordre du corps d'armée du Ltt Philippe Chavane de Dalmassy, observateur à l'escadrille F 2  : "Excellent Observateur, consciencieux et très dévoué. A rendu les plus grands services sur la Somme et au cours des dernières opérations par ses réglages d’artillerie lourde effectuées à faible altitude et dans des conditions très difficiles, notamment du 10 au 20 avril 1917."

Commandant de l'escadrille AR 521 :

Il est engagé sur le front d'Orient, à compter du 6 août 1917. Il est commandant de l'escadrille AR 521 du 19 août 1917 au 5 mars 1918. Un observateur ne pouvant prendre le commandement d'une escadrille que provisoirement, il commence une formation de pilote militaire à l'école militaire d'aviation de Seddès. Il obtient le brevet de pilote militaire n° 11.187 à l'école d'aviation du front d'Orient, le 31 janvier 1918. Le 17 janvier 1918, l'escadrille AR 521 est devenue la 2ème escadrille de l'armée Serbe.

Dorand AR 1 n° 1885 de l'escadrille 521 en 1918 - L'avion porte les couleurs serbes - Photo Boris Ciglic que je remercie pour son aide.

Commandant de l'escadrille 522 :

Il prend le commandant de l'escadrille 522 du front d'Orient (Salonique) du 5 mars 1918 à juin 1918. L'escadrille 522 est dissoute en juin 1918. Ses personnels sont répartis dans d'autres unités. Il est alors nommé Sous-directeur de l’école d’aviation de l’armée d’Orient de juin à octobre 1918. Il tombe malade et est soigné pour congestion pulmonaire grippale en octobre 1918. Il est de nouveau récompensé par une citation à l'ordre de l'armée, en date du 20 novembre 1918.

* Citation à l'ordre de l'armée serbe du Ltt Philippe Chavane de Dalmassy : "A toujours donné le plus bel exemple de courage et de sang froid en accomplissant les missions de guerre au même titre que les pilotes. A eu son appareil fréquemment atteint par des projectiles en particulier les 19 et 21 mars et le 5 avril 1918."

Dorand AR 1 de l'escadrille 522 à la fin 1917 - Photo Collection Boris Ciglic.

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt Philippe Marie Chavane de Dalmassy du 105ème régiment d'artillerie lourde, adjoint au commandant du CES, en date du 20 novembre 1918 : "Officier de grand mérite, très brave. Excellent pilote. A rempli de nombreuses missions de guerre de la façon la plus brillante."

Son parcours dans la réserve :

Rendu à la vie civile, il est nommé capitaine de réserve, à titre définitif, le 23 avril 1919. Il exerce la profession d'ingénieur des Mines de la Sarre à Sarrebruck. Il se marie avec Mlle Geneviève Madeleine Marie Wattebled à Neuilly-sur-Seine, le 10 février 1920. La cérémonie religieuse a eu lieu en l'église St-Pierre de Neuilly. Il est élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, le 16 juin 1920.

Il est affecté, dans la réserve, au 3ème régiment d'aviation de bombardement de Neustadt en Allemagne, le 22 juin 1920. Suite à la réorganisation des régiments d'aviation de bombardement, il est affecté, dans la réserve, au 12ème régiment d'aviation de bombardement de Neustadt, le 7 juillet 1920 - Il est domicilié au 8, rue Decou à St-Maurice (Val-de-Marne), à partir du 18 juillet 1922, puis au 10, rue Berteaux-Dumas à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), à compter du 27 mars 1923.

Il quitte l'arme de l'artillerie et passe dans celle de l'aéronautique, le 20 juin 1923. Il est affecté, dans la réserve, au centre de mobilisation d'aviation n° 12, le 1er août 1928. Son épouse, Geneviève Chavane de Dalmassy, née Wattebled, est décédée à Lausanne (Suisse), le 14 août 1928. Elle a été inhumée dans le cimetière du village de Vermelles (Pas-de-Calais). Il se remarie avec Mlle Mathilde Louise Ménot à Martory (Haute-Garonne), en date du 26 janvier 1931. Il bénéficie d'une pension d'invalidité inférieure à 10 %, pour séquelles d'une congestion pulmonaire grippale contactée en octobre 1918, par la commission de réforme de Toulouse, le 26 juin 1932.

Affecté, dans la réserve, à la base aérienne de Reims, le 1er décembre 1936. Sur sa demande, il passe dans la réserve, dans le cadre sédentaire, c'est à dire qu'il perd sa qualification de personnel navigant. Alors âgé de 49 ans, il estime qu'il n'a plus sa place dans un avion. Il est affecté, dans la réserve, à la base aérienne d'Issy-les-Moulineaux, le 6 août 1937. Continuant son parcours au sein de la réserve, il est nommé Commandant de réserve, du cadre sédentaire, le 25 juin 1938.

Rappelé en septembre 1939 :

Il est rappelé à l'activité par la mobilisation générale, le 1er septembre 1939. Il est détaché à l'état-major de la 2ème région aérienne et auprès du préfet de la Somme. Il est affecté au centre de récupération de matériels de St-Pierre-des-Corps et est administré par le bataillon de l'air n° 109, le 2 décembre 1939. Il est rayé des contrôles du bataillon de l'air n° 117, le 7 décembre 1939.

Sa vie après la guerre :

Après sa vie militaire, il exerce la profession d'expert auprès des assurances au sujet des constatation et devis sur les véhicules automobiles accidentés. Il est élevé au grade d'officier de la Légion d’Honneur, en date du 31 décembre 1951. Philippe Chavane de Dalmassy est décédé à Pessac (Gironde), le 13 décembre 1962.

Sources :

Registre d'état-civil (acte n° 127) de la ville de Niort (Deux-Sèvres) - Pam - FM département d'Indre-et-Loire - JMO du 1er groupe du 2ème régiment d'artillerie lourde (26 N 1165/2) - CCC escadrille MF 2 / F 2 - JORF - Revue "L'Aérophile" - Journal "Le Gaulois" - Journal "L'Echo de France" - La "Revue de Champagne et de Brie"

Dernière mise à jour :

Le 30 novembre 2023.

 

Remerciements à :

- M. Bernard Carmouze pour l'envoi des photos de Philippe Chavane de Dalmassy, son grand-père.
- M. Bruno Moreau pour l'envoi des photos du Cne Léon Bretey.
- M. Boris Ciglic pour l'envoi des photos des avions des escadrilles 521 et 522.

Bibliographie :

- "Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920"
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- "The French Air Service War Chronology 1914-1918" par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Le Journal Officiel de la République Française (JORF) mis en ligne sur le site "Gallica" de la Grande Bibliothèque de France.
- Carnets de Comptabilité en Campagne des escadrilles mis en ligne par le Site "Mémoire des Hommes."
- "Les "As" français de la Grande Guerre" en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- "Les Armées françaises dans la Grande Guerre" publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Site Internet " Pages 14-18 " de Joël Huret.

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Jean Dugard Jean Alfred Bordage

 

 

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