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Ils sont issus de l'historique de l'escadron de chasse 1/3 "Navarre" de 1915 à 1999 publié par l'auteur de ce site en 1999.
Cet historique a été enregistré à la Grande Bibliothèque de France - Voir cette page : https://data.bnf.fr/13740807/albin_denis/
Travaillant activement sur une seconde édition en plusieurs tomes, je mets en ligne ces chapitres pour qu'ils soient lus par les membres du GC I/4 encore parmi nous, leurs familles,
les collectionneurs ou chercheurs qui pourraient apporter leur pierre à cet édifice.
Si vous détenez des documents officiels, états de service, livrets militaires, fiches matricules, citations, carnets de vol, notes, journal personnel, photos, souvenirs, insignes,
bref tous éléments permettant de préciser, compléter et corriger ce chapitre, je vous demanderais de bien vouloir me contacter à l'adresse Mail ci-dessus.
Un grand merci à tous ceux qui pourront m'aider. Albin DENIS

Groupe de chasse 1/4
Période sur P-39N "Airacobra"
Coastal Command

Reversement des Curtiss H-75A :

Après la remontée sur Meknès, les avions sont remis en état et reversés. Certains pilotes quittent leurs anciennes montures avec nostalgie. A cette époque, chaque pilote volait presque toujours sur le même avion. C'était un attachement comme on pourrait en ressentir vis à vis d'un compagnon. Le Col Lemaire se rappelle encore avoir tenu l'hélice de son fidèle n° 6 comme on caresse l'encolure d'un cheval. C'était difficile de s'arracher.

Transfo P-39 à Bir-Rachid :

Pendant le mois de juin le personnel peut se reposer à Ifrane. Les stages d'entraînement sur Bell P-39 Airacobra commencent pour les pilotes à l'école américaine de Bir-Rachid (mi-juin 1943). Les mécaniciens sont formés à Casablanca.

Le 5 juin 1943, au cours de son premier vol de transformation sur le P-39 (n° 24), le Ltt Lemaire est victime d'un incident mécanique. Il se rappelle : "Mon 1/2 train gauche n'est pas sorti et je me suis posé en douceur sur le 1/2 train droit, la roulette de nez et, bien forcé, enfin de course, sur le saumon gauche."

Mort du Ltt Sagon :

Le 22, le Ltt Sagon se tue en s'entraînant à la voltige. Il ne pourra redresser son P-39 parti en vrille à plat. Le Gal Philippe Maurin, alors capitaine et commandant la 1ére escadrille se rappelle : "Le Ltt Sagon avait terminé son entraînement avec la 2éme escadrille lorsque j’arrive avec les pilotes de la Une. Il me met en garde en me signalant que le P-39 avec son moteur arrière, était centré trop arrière et qu’il fallait se méfier ; il me dit qu’il va faire un ultime vol d’entraînement. Hélas, son avion se met en vrille pendant une manœuvre et s’écrase."

Bell P-39N Airacobra :

L'originalité du P-39, à l'époque de sa sortie, était son moteur placé à l'arrière du fuselage et propulsant une hélice tractrice par l'intermédiaire d'un arbre d'hélice rallongé. Le prototype vola le 6 avril 1938.
Il avait un canon Browning de 37 mm, alimenté par 200 obus, monté sur le moteur, deux mitrailleuses M 2 de 12,7 mm dans le fuselage et quatre mitrailleuses Browning M 2 de 7,62 mm dans les ailes.
Les modèles qui intéressent le GC 1/4 sont au nombre de deux :
- le P-39 N, propulsé par un moteur V 1710-85 de 1200 cv, fut le premier de la série à être vraiment fabriqué en grande série : 2095 exemplaires. Le GC 1/4 en fut doté en grande majorité.
- le P-39 Q, qui ne possédait plus de 7,62 mm d'ailes mais 2 gondoles avec des M 2 de 12,7 mm. Cette série sera également fabriquée en grande série : 4905 exemplaires.

Caractéristiques techniques du moteur V 1710-85 :
- au décollage 1200 ch à 3000 tr/mn pendant 5 mn max (537 litres à l'heure)
- exceptionnel max : 1125 ch à 3000 tr/mn pendant 15 mn max (522 litres à l'heure)
- maximum continu : 1000 ch à 2600 tr/mn ( 412 litres à l'heure)
- maximum économique : 750 ch à 2280 tr/mn (280 litres à l'heure)
- minimum de croisière : 600 ch à 2190 tr/mn (182 litres à l'heure)
- exceptionnel de combat : 1420 ch à 3000 tr/mn.

Vue du moteur Allison du P-39N-5-BE serial 42.18739 de la 2ème escadrille du Gc 1/4 "Navarre" sur le terrain de la Réghaïa en novembre 1943 - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Desfachelle que je remercie pour son aide.

Vices du P-39 Airacobra :

Le Col Lemaire apporte ici un complément d'informations : "Le P-39 avait des caractéristiques de vrille un peu vicieuses. Il partait en vrille à plat et c'est sans doute à un réflexe encore mal maîtrisé que je dois peut-être moi-même la vie, car à mon premier renversement, je suis aussi parti en vrille, une vrille inhabituelle et mon réflexe a été de réduire. Or, jusque là nous pilotions des avions équipés à la française, alors que les avions anglo-saxons avaient la commande de gaz inversée. En poussant brutalement la manette, j'ai donc mis plein gaz et fait faire une drôle de cabriole à l'avion, que j'ai pu aussitôt ramener en ligne de vol en réduisant cette fois pour de bon."

Equipement en P-39N Airacobra :

Le groupe touche son premier P-39N Airacobra, le 24 juin et perçoit son dernier avion le 1er juillet. Le GC I/4 est maintenant entièrement équipé de P-39. Le Cdt Albert Ladousse commande le groupe. Son adjoint est le Cne Labit.

Au 16 juillet, le GC I/4 est équipé de 25 P-39N :
La première escadrille avec les numéros : 4218736, 4218756, 4218761, 4218753, 4218763, 4218776, 4218769, 4218748, 4218785, 4218750, 4218782, 4218784 et 4218765.
La deuxième escadrille avec les numéros : 4218727, 4218728, 4218743, 4218816, 4218775, 4218729, 4218726, 4218764, 4218739, 4218767, 4218751 et 4218738.

Fin juin, les P-39 sont interdits de vol, le terrain de Meknès avec ses roches et des bosses, ne permet pas d'utiliser l'avion dans les meilleures conditions. De plus, les pilotes habitués au H-75A à roulette de queue posent leur P-39N à roue avant assez durement. On observe trop de trains avants cassés en moins de cinq jours. Le 30, le groupe déménage pour le terrain de La Médiouna plus propice. A cette occasion, deux P-39 sont accidentés : l'avion (4218738) du Sgt Lebrun, qui a fait une erreur de navigation, tombe en panne d'essence. Il se pose sur le ventre dans la région d'Ifrane. L'Adj Deschanet fait une erreur de pilotage et pose son avion dans les mêmes conditions à Meknès.

Dissolution de la 3ème escadrille du GC 1/4 :

La 3ème escadrille est dissoute, le 13 juillet 1943.

Insigne du GC 1/4 "Navarre" époque du P-39N Airacobra du 13 juillet 1943 au 21 juillet 1944 - Dessin Albin Denis.

Déménagement pour la Médiouna :

Le GC I/4 part pour la Médiouna. La première escadrille fait mouvement le 14 juillet. Elle est composée des Cne Maurin (4218756), Ltt de Pins (4218761), Ltt Auber (4218763), Ltt Fabry (4218776), Ltt Linteau (4218784), Adj Debéthune (4218750), Sgc Guth (4218769), Sgc Paris (4218748), Sgc Hurtin (4218782), Sgt Seeten (4218753), Sgt Yourgaince (4218785). Il faut ajouter le Cdt Ladousse (4218736), Cdt le GC I/4 et le Sgc Weber convoyant le dernier H-75 (n° 273) qui servira aux liaisons rapides.

Le 16, c'est au tour de la deux. L'escadrille, emmenée par le Cne Delfino (4218726), est composée des Ltt Minot (4218743), Ltt Husson (4218739), Adj Finochietti (4218728), Adj Liautard (4218738), Sgc Darlay (4218751), Sgc Bonjean (4218764) et le Sgt Lebrun (4218729). Les deux NAA 57 (n° 195 et 213) se joignent à ce groupe.

Sgt Henri Cougot, mécanicien avion dans le cockpit du P-39N Airacobra du GC 1/4 sur le terrain de la Médiouna en juillet 1943 - On peut remarquer l'accès limité par les portes - En opérations, avec les nombreux équipements de vol, très encombrants, le pilote a toutes les difficultés de monde à évacuer son avion - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Henri Cougot que je remercie pour son aide.

Le terrain de La Médiouna est très sec et poussiéreux, ce qui ne va pas faciliter les vols. La transformation continue normalement en alternant tirs en vol sur cible remorquée, tirs avec canon de nez de 37 mm sur bidons et bombardement en semi-piqué. Les pilotes s'initient aux méthodes britanniques et américaines mais reviennent vite à une organisation plus conforme au tempérament français. Le 1/4 restera sur place du 16 au 31 juillet.

Terrains d'aviation utilisés par le GC 1/4 "Navarre" pendant son passage sur P-39 Airacobra entre le 14 juillet 1943 et le 31 octobre 1943.

L'armement de bord du P-39 :

Un armurier, l'Adc Pelletier, alors sergent nous décrit l’armement du P-39 : "L'armement est assez puissant : un canon de 37 mm puissant mais avec des projectiles à la trajectoire trop courbe, deux mitrailleuses de 12,7 mm (calibre 50) synchronisées sous le capot et deux mitrailleuses de 7,62 mm (calibre 30) dans chaque aile. Le réglage de la synchro est un exercice de patience. Pour atteindre le boîtier de commande, il faut passer la main par une trappe exiguë et travailler à l'aveuglette. Avec le temps, le flegme et l'habitude, on finit par s'y faire sans trop de cris."

Cne Machet de la Martinière :

Le 1er août, le Cne Jean Machet de la Martinière prend le commandement du groupe 1/4 et succède au Cdt Albert Ladousse.

Cdt Jean Machet de la Martinière - Commandant de la 1ère escadrille du GC 1/42 (SPA 95) à Reims en 1936 - Commandant du GC 1/4 "Navarre" du 1er août 1943 au 21 juin 1944 - C'est lui qui donnera le nom de baptème "Navarre" au groupe qu'il commande - Titulaire d'une victoire homologuée contre un Junkers Ju 88, le 8 février 1944 - C'est d'ailleurs les projectiles de cet avion allemand qui ont endommagé son P-39N et l'ont obligé à sauter en mer - Il ne sera retrouvé que 48 heures plus tard - Photo collection Albin Denis source Colonel Jean Machet de la Martinière que je remercie pour son aide.

Biographie du colonel Joseph Marie Jean Machet de la Martinière – Né le 20 mai 1909 à Blois (Loir-et-Cher) - Fils de Marie Gabriel Henri Machet de la Martinière (inspecteur général des Haras) et de Marie de Lanete David de Floris - Ils ont eu neufs enfants (Henriette 1906, Suzanne 1907, Jean 1909, François 1912, Jeanne 1915, Paul 1916, Pierre 1918, Bernadette et Dominique 1927) - Elève de l’école militaire spéciale de Saint-Cyr - Promotion 1929-1930 - Nommé Sous-lieutenant, le 1 er octobre 1930 - Passé à l’école d’Avord pour passer son brevet de pilote militaire en août 1931 - Brevet de pilote militaire n,° 23.610 obtenu à l’école d’aviation d’Avord, le 25 novembre 1931 - Affecté au 38 ème régiment d’aviation mixte de Thionville-Basse-Yutz, en avril 1932 - Nommé Lieutenant, le 25 septembre 1932 - Affecté à la 6 ème escadre aérienne - Pilote de la 1ère escadrille du GC I/6 de Reims - Adjoint du Cne Richard commandant de la 1ère escadrille du GC I/6 - Le 29 août 1934, trois avions sont opposés lors de la présentation à la commission sénatoriale de l’armée, le Ltt Machet de la Martinière présente le Morane-Saulnier MS 225, Le Cdt Fanneau de la Horie, le Dewoitine D 500 et le Cne Curvale, le SPAD 510 - Désigné pour suivre le cours de liaisons et transmissions à l’école militaire et d’application de l’armée de l’Air, quartier des Petites-Ecuries à Versailles (Yvelines) du 2 octobre 1934 au 29 juin 1935 - Suite à la transformation des 6ème et 12ème escadres aériennes de Reims, affecté à la 42 ème escadre aérienne de Reims (Marne), le 1 er janvier 1935 - Pilote du GC I/42 - Marié avec Mlle Marie Morisson de la Bassetière à Saint-Julien des Landes (Vendée), le 24 avril 1935 - Ils ont eu 3 filles (Brigitte, Véronique, Odile) - Commandant de la 2ème escadrille (traditions de la SPA 153) du GC I/42 en 1936 - Affecté à la 4ème escadre aérienne de Reims - Nommé Capitaine, le 9 septembre 1937 - Affecté à l’état-major du groupement de chasse n° 23 comme responsable des transmissions - Chevalier de la légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 24 juin 1940 - Nommé Commandant - Commandant du GC1/4 et GC 1/4 " Navarre " du 1er août 1943 au 21 juin 1944 - C’est lui qui a donné le nom " Navarre " à son unité, le 1 er septembre 1943 - Initialement, il avait proposé le nom " Picardie ", où le GC I/4 avait écrit ses lettres de noblesse en 1940, nom qui était déjà utilisé par une escadrille FAFL - En désespoir de cause, il a adopté le nom " Navarre ", ne dit on pas " De France et de Navarre " - Le 8 mars 1944, deux patrouilles sont en l’air, l’une composée du Cdt de la Martinière (P-39N serial 42.18736) et Ltt Linteau (P-39N serial 42.18754) et l’autre appelée en renfort du Ltt Minot (P-39N serial 42.18770) et Sgc Paris (P-39N serial 41.8716) - Le Sgc Paris repère un avion et part pour l’identifier, il est suivi par le Ltt Minot - Ils se rendent vite compte qu’il s’agit d’un Junkers Ju 88 - Ils tirent ensemble trois passes effectuées par l’arrière et devant le peu de résultat visible, l’autre patrouille intervient - Les quatre avions se croisent dans tous les sens et font tout leur possible pour que l’Allemand ne leur échappe - Le P-39 du Ltt Minot reçoit un projectile dans le nez qui lui coupe la commande du pas de l’hélice - Le Sgc Paris qui se préparait à tirer une autre rafale, se voit dépasser par l’avion de la Martinière qui tire lui aussi sur le bimoteur - Il le suit dans sa manœuvre pour rattraper le Junkers et aperçoit soudain des flammes et de la fumée sortir de la buse du carburateur du P-39 du chef du " Navarre " - De la Martinière largue une des portes de son P-39 et évacue en parachute son appareil en perdition à peine à 600 pieds d’altitude - Il tombe en mer à peine à 100 mètres de son avion qui coule immédiatement - Le Sgc Paris prévient la base et doit rentrer car sa réserve de carburant ne lui permet pas de rester su zone - Les deux autres P-39 ont poursuivi l’attaque par 5 ou 6 passes, les mitrailleurs ne ripostent plus - A la dernière passe du Ltt Linteau, le bimoteur percute la mer de son aile droite et coule aussitôt - Des recherches entreprises par des Beaufighter, Hurricane et Ventura de Blida restent vaines, les pilotes du GC ¼ devant se concentrer sur la défense des convois qui passent au large - Le 10 mars, malgré l’ordre de stopper les opérations de recherche, le Cne Maurin repart avec le Cdt Monraisse, le Ltt Minot et un 4 ème pilote - Ce dernier s’étant éloigné à l’ouest après un virage, les autres pilotes se laissent glisser pour lui permettre de rejoindre - C’est à cet instant que le Ltt Minot aperçoit le dinghy qui avait beaucoup dérivé à l’ouest - Les opérations prévenues envoient une vedette de sauvetage pour le récupérer - Il est resté en mer 48 heures sans manger, ni boire - La victoire est homologuée contre le Junkers 88 aux quatre pilotes, en date du 8 mars 1944 - Nommé Lieutenant-colonel - Commandeur de la Légion d’Honneur - En congé définitif du personnel navigant et en retraire, à compter du 30 décembre 1949 - Décédé à Paris 7ème (75), le 26 juin 2003 - Sources : Historique EC 1/3 " Navarre " - Liste des brevets militaires - Site internet " Geneanet " - JORF – Revue Les Ailes – Revue L’Air - Dernière mise à jour : 21 mars 2020.

* Chevalier de la légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Cne Joseph Marie Jean Machet de la Martinière, groupe de chasse I/5, en date du 24 juin 1940 : "Brillant officier qui, au cours de neuf mois de campagne, s’est dépensé sans compter comme officier chargé des transmissions de l’état-major du groupement de chasse n° 23. A effectué comme volontaire plusieurs missions de guerre dans les rangs de son ancien groupe de chasse."

Composition du groupe de chasse 1/4 au 1er août 1943 :

1 - Personnel :

Etat Major : Cne Jean Machet de la Martinière, commandant le groupe - Cne Louis Delfino, commandant en second - Ltt Laurent Vincent, Adjoint technique - Ltt J.B Tausan, médecin - Adc Jammaud, Adjudant de discipline - Adj Braibant, chef du secrétariat - Cal Bosano, dactylo - Sol Dewandelle, aide secrétaire - Sol Lucien Cabrena, conducteur - Sol Guy Many, aide secrétaire.

Salle de renseignement : Cne Michel, chargé des opérations - Cne Perrolaz, chargé des opérations - Ltt Caquet, officier de renseignements - Adj Folliot, météo - Sgc Raymond Oursapt, secrétaire - Sgt Maus, interprète - Cal Robert Calmes, aide météo - Caporal Roger Faye, dessinateur - Sol André Landaret, aide secrétaire - Sol Gilbert Corbeil, aide météo - Sol René Naillon, dessinateur.

Centre de transmission : Sol Manuel Riccio, aide secrétaire - Clc Georges Garrigues, mécanicien électricien - Cal Hubert Dutech, aide électricien - Clc André Graziani, conducteur - Sol Raymond Mertz, aide secrétaire - Sol Philémon Ruitz, divers - Sol Adrien Merola, dactylo - Sol Manuel Tovaty, dactylo - Sgc Guy Brouard, mécanicien radio - Sgt Paul Klein, mécanicien radio - Cal Roger Demargne, lecteur au son - Cal Roger Gautheron, lecteur au son - Sol Jacques Christen, lecteur au son - Sol François Joyet, lecteur au son - Sol Jacques Counord, lecteur au son - Sgc René Jonchier, radio - Clc Brandalac, radio - Sol Moreau, lecteur au son - Sol Raymond Taillefer, aide mécanicien radio - Sol Leninger, divers - Sol Jean Pasquier, conducteur - Sol Louis Casses, conducteur.

1ére escadrille (trad. de la SPA 95 de la Grande Guerre) :
Pilotes : Cne Philippe Maurin, commandant l'escadrille, Ltt Gérard de Pins, Ltt Roger Desmoulins, Ltt Jacques Fabry, Ltt Jean Auber, Ltt Christian Linteau, Adj Charles Debéthune, Sgc René Weber, Sgc Charles Guth, Sgc André Paris, Sgc Jean Hurtin, Sgt Michel Seeten, Sgt Charles Reverchon, Sgt Léon Boursier, Sgt Nicolas Yourgaince.
Mécaniciens avions : Adj Marcel Trichet, Adj André Odin, Sgc Louis Dormegnies, Sgc Jean Thomas, Sgc André Manzac, Sgc Louis Benoit, Sgc Pierre Fricker, Sgt Jacques Viala, Sgt Roger René, Sgt Roger Réaud, Sgt Julien Discamp, Sgt Pierre Curan, Sgt Louis Mautaufray, Cal Victor Labrune, Mécaniciens électriciens : Sgc Jean Peyron, Sgt Georges Lamothe, Sgt Fabrice Simard, Sgt Georges Favas, Mécaniciens radios : Sgc Félix Sylvestre, Sgt Henri Raufast, Sgt Victor Le breton, Mécaniciens armement : Sgc Paul Labrot, Sgc Raymond Gardeur, Sgt Roger Beauvieux, Sgt René Adnet, Sgt Ernest Royer, Sgt André Villard, Sgt Maurice Lovage, Mécanicien équipement : Sgc Pierre Hugot, Sgc Louis Lahouratate, Sgt Georges Fourquier - Secrétaire : Adj Raoul Paulme - Aides mécaniciens avions : Sol Maurice Marmet, Sol Bernard Flamant, Sol Raymond Merel, Sol Bernard Chartier, Sol André Faye, Sol Marcel Marti, Sol Victor Martinez, Sol Alfred Merle, Sol Raymond Semand, Sol Henri Ferrie, Sol François Flores, Sol Vincent Garcia, Sol Alfred Robles, Sol François Molines - Aide Mécanicien radio : Sol Louis Oddon - Aides Mécaniciens armement : Sol Hubert Moreto, Sol Joseph Lopez, Sol Manuel Morilla, Sol Roger Navaro, Sol Louis Violante, Sol Jean Perrin - Aides-Mécanicien équipement : Sol André Puja, Sol Hector Payan, Sol Louis Keraudren - Aide secrétaire : Sol Emile Rossi.

2éme escadrille (trad. de la SPA 153 de la Grande Guerre) : Pilotes : Ltt Guy Husson, commandant l'escadrille, Ltt Henri Leroux, Ltt Pierre Minot, Ltt Louis Lemaire, Ltt Antoine Allard, Adj Henri Liautard, Adj Marcel Finochetti, Sgc René Meunier, Sgc René Darlay, Sgc Roger Pinon, Sgc Louis Bonjean, Sgt Maurice Lebrun, Sgt Albert Krauss, Sgt André Xima, Sgt Georges Lemare.
Mécaniciens avions : Adj Aimé Charton, Sgc Marcel Petit, Sgc André Bernard, Sgt René Laborde, Sgt François Touchoux, Sgt Georges Drugé, Sgt Henri Latoulie, Sgt René Joseph, Sgt Paul Desfachelles, Sgt René Poinot, Sgt Marcel Mazoyer, Sgt Jean L'Hoste, Sgt Emile Girard, Sgt Jacques Dahuron - Mécaniciens électriciens : Adj Marcel Mazadel, Sgt Eugène Guimard, Sgt Paul Dhers, Sol Marcel Guiffray - Mécaniciens radios : Sgt Léopold Hénin, Sgt Emile Tebib, Sgt Jacques Boissier - Mécaniciens armement : Sgc Eugène Peyron, Sgt Roger Fournier, Sgt Armand Stierle, Sgt Louis Romand, Sgt Jean Vidal, Sgt Albert Drelon - Mécaniciens équipement : Sgt Lucien Stocky, Sgt Robert Euller, Sgt Hugues Wolsperger - Secrétaire : Sgt Meiller - Aides mécaniciens avions : Cal André Gourlia, sol André Bachut, Sol Jean Podesta, Sol Jacques Clapaud, Sol Antoine Brotons, Sol Jean Astier, Sol Georges Dupuis, Sol Michel Martinez, Sol Hauller de la Cour, Sol Alexandre Gisbert - Aides mécaniciens radios : Sol Jacques Menard, Sol Jacques Mouret, Sol Antoine Ortega - Aide mécaniciens armement : Sol Roland Labelle, Sol Gaston Pons, Sol André Bourdon, Sol Pierre Rosines, Sol Raymond Rodriguez, Sol Manuel Ramirez, Sol Georges Moncho - Aides mécaniciens équipement : Sol Germain Simon, Sol François Puli - Aide secrétaire : Sol Manuel Riado.

Services commandement : Cne Jules Bourcet - Cne Adjoint, Sol Maurice Vaugien - aide secrétaire, Sol François Peral - aide secrétaire, Sgc Ernest Petit - secrétaire Z, Sgt Robert Pailhes Robert - vaguemestre, Sgt André Tanquart - vaguemestre.

Section administrative : Slt René Toma - chef de section, Sgc François Pennel - comptable du personnel, Sol Sylvain Gardeil - aide secrétaire, Cal Jean Hazera - conducteur, Sgc Etienne Chauvet, Sgc Jean Thiriat, Sgc Henri Bastous - comptables, Sgc Charles Rochet - comptables, Sol André Cleisz, Sol Marcel Gonzales, Cal Raymond Florentini, Sol Victor Meisse, Sol Jacques Bouchet - aides secrétaires, Adj Guy Castelin - mécanicien avion matières, Sgc Casimir Michel, Sgt Jean Balmes - secrétaires subsistances, Sgc Hubert Girard, Sgt Jacques Gagnardeau - cuisiniers, Sol Burguion, Sol Henri Pasquier, Sol Louis Abram, Sol Henri Demersmann, Sol Joseh Villegas, Sol Emmanuel Forner - aides cuisiniers, Sgc François Desiles, Clc Ramon Martinez, Sol Jean Martinez, Sol Antoine Garcia, Sol Marcel Lopez, Sol Boulkes Zoviten - divers.

Approvisionnements : Ltt Schott - chef de section, Sgc Franck Fauchereau, Sgt Denis Capo - encadrement, Sol François Léon - coiffeur, Sgt Jean Pichon, Sgt Jacques Chevalier - mécaniciens avions, Cal Marcel Langrognet - aide mécanicien avion, Clc Marcel Horon - aide mécanicien armurier, Sgc Georges Rey - mécanicien artificier, Sol Emile Ignesta, Sol Maurice Martinez, Sol Michel Mercadal, Sol Nusshamn, Sol Joseph Matteas - divers.

Entretien et Réparations : Ltt Lacomne - chef mécanicien, Adc François Schmiederer, Adj Valentin Arribault, Sgt Eugène Kloepper, Sgt Henri Collardey, Sgt Louis Delforce, Sgt Robert Linger, Sgt Henri Roure, Sgt Toublanc - mécaniciens avions, Sol Hubert Mazoyer, Sol Norbert Fiallon, Sol Marcel Liedo, Sol Joachim Nieto - aides mécaniciens avions, Sol Gilbert Leouffre - ouvrier fer, Sol Jean Durander - ouvrier bois, Sol Vincent Linares - ouvrier peintre.

Atelier électrique et transmission : Ltt Bres - chef électricien, Sgc André Debauge, Sol Albert Stent - mécaniciens électriciens, Sgt Paul Pailler, Sol Eugène Cabrera, Sol Robert Echarroux - mécaniciens radio, Sol Guyot de la Hardoyere - aide mécanicien électricien, Sol Antoine Perez, Sol Joseph Doubali, Sol Jean Panzani, Sol Jean Carayon - monteurs téléphonistes, Sgc Georges Petit, Sgt Adrien Pelletier, Sgt Etienne Petit - mécaniciens armement, Sol Berantrd Sanchez, Sol René Martinez - aides mécaniciens armement, Sgt Jean Oudinot - secrétaire, Sol Edouard Olalainty, Sol Camille Marquez - divers.

Transport - Sécurité - Eclairage : Adj Roland Pilliot, Sgt Henri Cougot - mécaniciens avions, Adj Vidal, Sgt Jean Laporte - divers, Sol René Delplan, Sol Georges Dupuis, Maître ouvrier René Monier, Sol Paul Avarquez, Sol Emilien Martinez, Sol Gérard Gendre, Sol Guy Jannenot, Sol Jean Soler, Sol Ange Fuster, Sol Gérôme Beltran, Sol Jean Dexant, Sol Charles Lanie, Sol Suise - conducteurs, Sgc Noël Bascoul - secrétaire, Sol Raymond Cases - divers, Clc Roger Telmont - mécanicien électricien, Sol Lucien Leonis, Sol Raymond Marcos - aides mécaniciens électriciens.

Service de santé : Clc Robert Barbieri - infirmier, Sol Gaston Dejean, Sol Jean Sevilia - conducteurs, Sol François Peraldi, Sol Joseph Plaza, Sol Jacques Mattei - aides infirmiers.

2 - Véhicules :

Parc véhicules du groupe en juillet 1944 : 11 Jeeps, 3 Dodge 750 Kg, 1 Dodge Command , 1 Dodge Sanitaire , 2 camions GMC, 1 camion GMC grue , 1 camion GMC atelier , 2 camions GMC citernes , 2 tracteurs Cletrac , 2 camions Opel Blitz, 1 camion Latil électricité , 2 citernes à eau , 2 citernes à huile , 4 remorques 1 tonne , 9 remorques 1/4 de tonne , 1 remorque porte-hélice , 2 cuisines roulantes , 8 chariots porte-bombes , 4 camions porte-bombes, 4 remorques à bombes M 5 , 3 remorques à essence A 2 A , 2 remorques Coder.

La maintenance au GC 1/4 :

Le Gal Lacombe alors officier mécanicien nous explique l'organisation de la mécanique de cette époque : "Le Ltt Vincent était adjoint technique. Il était l'intermédiaire entre le groupe et le 4éme bureau de la 5éme région aérienne. Il effectuait les liaisons et communiquait à cet organisme les situations techniques (disponibilités avions, besoins moteurs, carburant, difficultés techniques rencontrées ). La maintenance était ainsi organisée de la manière suivante :
* à l'échelon escadrille, les S.E.J (Section d'Entretien Journalier ) étaient commandées par le Slt Schmiederer. Il y avait un S.E.J par escadrille. Elles étaient chargées des pleins d'essence et d'huile, des munitions et des dépannages du 1er degré, c'est à dire ne prenant pas plus de 24 heures (changement de bougies, magnétos...). C'était la préparation pour le vol avec une surveillance spéciale du niveau d'huile qui contenait très souvent des paillettes de métal provenant de la détérioration des coussinets des paliers moteurs (ces coussinets étaient d'un alliage à l'argent).
* au niveau groupe, la S.V.R (Section de Vérification et de Réparation ) était commandée par le Ltt Lacombe et assisté du Slt Robert plus spécialement chargé de l'atelier radio. Elle accueillait les avions indisponibles au 2éme degré, c'est à dire plus de 24 heures. La plupart du temps, il s'agissait de changement moteur, il était exceptionnel d'amener un moteur à la révision des 50 heures (cycles de 25 / 50 / 100 heures ). Par contre, les cellules subissaient sans problèmes le cycle des révisions. Le gros problème du P-39 était sa transmission moteur-hélice de plus de 2 mètres de long qui donnait naissance aux fameuses vibrations dont se plaignaient les pilotes. Ces vibrations détérioraient les coussinets des paliers moteurs."

L'Adc Fricker, alors sergent-chef mécanicien avion à la 1ére escadrille rajoute : "On avait de gros ennuis avec l'allumage. Le matin, tout tournait rond puis à la mise en route par le pilote, vibrations, claquements... Changements de bougies".

Mécanicien avion dans le cockpit d'un P-39N Airacobra du GC 1/4 "Navarre" - Grâce aux larges portes, la mécanique peut travailler à l'aise - Il n'en n'est pas de même pour les pilotes harnachés d'une multitude d'équipements de survie qui entravent une bonne partie de leurs mouvements - Plusieurs en feront la cruelle expérience, dont le Sgc Giraud, à bord du 42.18739 - Photo collection Albin Denis source ECPA du Fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Devant un P-39Q en entretien, quelques figures du GC 1/4 "Navarre", probablement à l'AIA d'Alger - Debouts de droite à gauche : 1er Ltt Garello, officier mécanicien, devant la pâle de l'hélice, 2ème Cne Philippe Maurin, commandant en second du GC 1/4, 4ème Cne Gérard de Pins, commandant de la 1ère escadrille, 12ème Cdt Jean Machet de la Martinière, cdt du GC 1/4 - Au premier rang et accroupis de droite à gauche,3ème Ltt Serrier et 4ème Ltt Weiss - Si vous êtes capables d'identifier certains de ces hommes, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis sources colonel Jean Machet de la Martinière que je remercie pour son aide.

Mort du Sgt Darlay :

Le 23 août, le Sgc Darlay (P-39 n° 4218751 ) se tue pendant un exercice de voltige, son avion part en vrille à plat. Le pilote quitte son P-39 trop tard et se tue en s'écrasant au sol.

Biographie du Sgc René Pierre Léon Darlay - Né le 20 janvier 1916 à Bordeaux (Gironde) - A signé un contrat initial de trois ans - Elève pilote géré par la base aérienne 131, à compter du 26 août 1935 - Formation initiale à l’école d’aviation civile de Royan (Charente-Maritime) - Brevet de pilote militaire n° 24.945 obtenu à l’école de Royan (Charente-Maritime), le 25 novembre 1939 - Pilote du GC I/8 en mai juin 1940 - Une victoire non homologuée ou probable pendant la campagne de France de 1940 - Pilote des GC I/4 puis GC 1/4 " Navarre " du XXX au 24 août 1943 - Tué au cours d’un accident d’avion à Chaouia (Maroc), le 24 août 1943 - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 112663) - Liste des brevets militaires - Site internet Armée de l’air française 1939-1940 - JORF - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

Terrain de la Sebala :

Le groupe reçoit l'ordre de se déplacer vers le terrain de la Sebala, à 15 km au nord de Tunis. Il va y remplacer le GC II/5 "Lafayette" pour les missions de Coastal Command (protection des convois en mer ). Le transfert se fera en deux échelons.

Le 3 septembre, un premier groupe part avec 17 avions :
* la 1ère escadrille avec les avions 736 (Cne De la Martiniére), 750 (Sgc Paris), 753 (Ltt Desmoulins), 756 (Cne Maurin), 761 (Ltt De Pins), 763 (Ltt Auber), 765 (Ltt Linteau), 769 (Adj Debethune), 782 (Sgc Hurtin), 776 (Sgc Guth).
* la 2ème escadrille avec les avions 767 (Sgc Pinon), 739 (Adj Liautard), 738 (Ltt Allard), 728 (Sgc Bonjean), 729 (Ltt Leroux), 764 (Ltt Husson) et le Caudron Simoun n° 322.

Un deuxième groupe partira par petits éléments entre le 8 et le 14 septembre :
* 1ère escadrille avec les avions 748 (Sgc Weber), 784 (Ltt Fabry), 785 (Sgt Reverchon).
* 2ème escadrille avec les avions 775 (Adj Finochetti), 816 (Sgc Meunier), 727 (Sgt Lebrun), 770 (Ltt Lemaire), 734 (Ltt Minot).

Sgt Charles Guth, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Brevet de pilote militaire n° 25.862 obtenu à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu, le 10 août 1937- Photo collection Albin Denis.

La mécanique fait mouvement avec 11 jeep avec remorques, 7 Dodge avec remorques, 7 camions 2t35 avec remorques, 1 camion sanitaire et remorque, 1 camion citerne à huile et remorque, 6 camions 2t5 avec remorques prêtés par le GC I/5. Les 2 tracteurs sont convoyés par voie ferrée.

Dés l'arrivée du groupe sur place, ils découvrent plutôt un grand champ entre Tunis et Bizerte qui servait aux allemands et encore recouvert de carcasses de Fw 190. Des essais avec bidons (belly tank) sont immédiatement effectués pour calculer l'autonomie du P-39. Ainsi équipé, il peut voler sur 1100 km. C'est le "Lafayette" qui héberge le I/4 en attendant que l'échelon routier n'arrive. Le convoi mettra finalement 12 jours pour rejoindre le nouveau terrain. Sur place cohabite plusieurs unités équipées de P-40 (GC II/5) et de Spitfire (GC I/7).

Terrain de la Sebala près de Tunis en octobre 1943 - Les personnels du groupe sont logés dans de grandes tentes américaines - Photo collection Albin Denis.

Le Ltt Roger Desmoulins, pilote de la 1ère escadrille décrit son dernier vol à ses camarades à l'intérieur de sa tente US sur le terrain de la Sebala en octobre 1943 - Photo collection Albin Denis.

Ltt Roger Desmoulins, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Muté comme commandant de la 6ème escadrille du GC 3/6 "Roussillon", il a été tué au combat, le 21 novembre 1944 - Son P-39N a été abattu par la Flak au-dessus du pont de Gaiola (Italie) - Le mécanicien derrière lui, dont on ne voit pas le visage, est le Sgt Pierre Curan - Photo collection Albin Denis.

Le GC 1/4 prend le nom de "Navarre" :

C'est à partir du 3 septembre 1943 que le groupe prend l'appellation "Navarre". Il convient d'en rappeler les circonstances : L'Etat-major, désirant intégrer le plus rapidement possible les unités ralliées après le débarquement en AFN de 1943, demande à chaque commandant de groupe de proposer un nom de province pour son unité. Ainsi tous les groupes français seront rattachés symboliquement à une région de France.

Le général Philippe Maurin, alors commandant la 1ère escadrille se rappelle : "J’ai personnellement suggéré que le groupe prenne le nom de "Picardie" car basé à Norrent-Fontes dans le Nord en septembre 1939 et début 1940, le GC I/4 y avait perdu son commandant tué en combat. Il nous fut répondu que "Picardie" avait déjà été attribué à une escadrille de trois Potez 25 basée à Djibouti dont le chef était originaire de Picardie. C’est alors que fut proposé et obtenu le nom "Navarre".

Le colonel Jean Machet de la Martinière, alors Capitaine et commandant le GC 1/4 ajoute : "Le nom "Picardie" ne pouvant être transféré, l'état-major nous propose "Aunis et Saintonge". Cette appellation n'ayant vraiment rien en commun avec le groupe. Je propose alors "Navarre". Ici encore, l'état-major intervient ; la petite partie restant en France ne représentant pas, par la taille, une province ou une région française. Je tiens bon, insiste et c'est finalement le nom qui est adopté. Ne dit t’on pas "De France et de Navarre". C'est un nom qui sonne bien et qui provoque une équivoque entre la province et le nom de l'as de 14/18, Jean Navarre."

Les missions de Coastal Command :

Les pilotes ont fait connaissance avec les missions de Coastal Command, cela n'a rien de près réjouissant. Partir loin en mer pour assurer la sécurité des convois à bord d'un avion aux réflexes inattendus et après avoir subi pendant des heures, le supplice de l'attente en bout de piste dans une cabine transformée en sauna leur met les nerfs à rudes épreuves.

Dés le 7 septembre, le groupe assure les premières couvertures de convois :
-> Convoi Gladstone, le 8 septembre avec 2 P-39 et arrivée de l'échelon routier.
-> Convoi Ribband, le 9 avec 8 P-39.
-> Convoi Monica, le 11 avec 4 P-39.
-> Convoi Floptsam, le 13 avec 6 P-39.
-> Convoi Untrue (49 bateaux, 17 bateaux de débarquement, 7 navires d'escorte), le 14 avec 4 P-39.
-> Convoi Swann (1 bâtiment et 2 escorteurs), le 18 avec 10 P-39.
-> Convoi Globe (2 croiseurs, 4 porte-avions, 7 destroyers), le 20 avec 4 P-39.
-> Convois Burdett et Manucure, le 21 avec 24 P-39 se relayant.
-> Convoi Rockfield, le 23 avec 5 P-39.
-> Convoi Collins (7 cargos et escorteurs), le 24 avec 2 P-39 et départ du GC 2/5 pour Bone.
-> Convoi Cheese, le 25 avec 4 P-39.
-> Convoi Manucure (7 cargos, 5 escorteurs, 1 destroyer), le 27 avec 20 P-39.

Les conditions météorologiques ne sont pas favorables. Les pluies abondantes noient de boue les environs. Les décollages deviennent vite problématiques avec des grandes projections d'eau dégagées par les roulettes avants. Une demi-douzaine d'hélices est changée pendant cette période.

Desserement sur Bizerte-Sidi-Admed :

Pour profiter d'une piste en dur, douze P-39 du groupe font mouvement sur Bizerte-Sidi-Admed, base américaine qui, en plus de posséder une piste en béton, abrite une unité de P-39 américaine. Les avions décollent le 28 sous des trombes d'eau. L’accueil des américains est si froid que le trajet retour s'effectue dès le lendemain.

-> Convoi Zipper, le 29 avec 4 P-39.
-> Convoir Spirit (1 cuirassé et 3 contre torpilleurs), le 1er octobre avec 16 P-39.
-> Convoi Bedspread, le 2 avec 6 P-39.

Le 2 octobre, deux décollages en alerte sont bloqués par la pluie qui ne cesse de tomber. Le lendemain, ce sont les pannes électriques qui bloquent les avions au sol. C'est ainsi que chaque patrouille de la journée va laisser un avion au sol.

-> Convoi Blanket (2 cuirassés et 6 escorteurs), le 3 octobre avec 34 P-39.

Accident du Ltt Fabry :

Le 3 octobre, le Ltt Jacques Fabry de la 1ère escadrille est victime d'un incident. Il nous raconte son aventure : "A bord du P-39 n° 4218761 au cours d'une mission de protection à un mile de la côte tunisienne (Kroumirie), la lampe de contrôle du refroidissement moteur passe au rouge. Après avoir changé de réservoir, je largue le belly tank (réservoir ventral) et prend le cap plein sud. En traversant la côte, le moteur commence à serrer. Je cherche un espace peu chaotique assez grand dans cette région montagneuse. J'en trouve un et me pose train rentré et après quelques soubresauts brutaux, l'avion s'arrête à 5 ou 6 mètres d'une ravine profonde de 2 à 3 mètres."

Ltt Jacques Fabry, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Remporte une victoire homologuée contre un Junkers Ju 88, le 30 mai 1944 - Commandant de la 2ème escadrille du GC 1/4, le 27 juillet 1944 - C'est lui qui commandera l'escadrille lors des campagnes de France et d'Allemagne de 1944 et 1945 - Photo collection Albin Denis sources lieutenant-colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Le secteur où il a atterri n'est pas entièrement sécurisé et comporte encore de nombreuses zones minées. Le lieutenant sera finalement guidé par un cavalier jusqu'à Sedjenane. La reconnaissance des mécanos venue évaluer les dégâts tourne mal, le véhicule fait une embardée de nuit et ses deux occupants sont blessés, le Sgc Lebretton et le Sol Jeannenot.

-> Convoi Untrue (40 bateaux et 6 escorteurs), le 4 avec 23 P-39.
-> Conoi Gladstone, le 5 avec 24 P-39.

Explosion d'un compresseur :

Le 5, après avoir décollé, le Sgt Yourgaince manœuvre le désableur et perçoit un grand bruit à l’arrière, des pétarades et son moteur qui s'étouffe presque entièrement. Il se pose en catastrophe et constate avec horreur l'arrachement de la buse d'entrée d'air supérieure et du capotage correspondant. Le compresseur est percé d'un trou de 5 cm vers le bas. Cet incident a été causé par la manœuvre du désableur qui a provoqué une concentration d'essence dans le compresseur, qui au retour au régime normal, a explosé. Le moteur est irrécupérable. Cet incident s'était déjà produit deux fois au groupe mais en moins grave.

-> Convoi Untrue avec 8 P-39.
-> Convoi Tobacco avec 8, le 6 octobre.

Ce jour, la mécanique réussit le tour de force de remonter un moteur neuf sur le P-39 n° 748. Les mécaniciens n'utilisent pas moyen de levage mais le font rouler sur des pipes de levage. L'opération réussit.

-> Convoi Dunnock avec 2 P-39.
-> Convoi Gladstone avec 8 P-39, le 7 octobre.

Le 7, le P-39 du Sgc Xima s'embourbe et projette de la boue sur un autre avion et le couvre de la tête à la queue. L'avion du Sgc Meunier plonge la roue avant dans la boue et tord son hélice. Le 9, les pluies incessantes bloquent le terrain. Tous les avions sont déplacés sur le terrain de Bizerte-Sidi-Admed. Les hommes s'installent dans les bâtiments restés debout et habitables malgré les dégradations infligées par les Allemands au moment de leur retraite.

-> Convoi Gladstone, le 9 avec 32 P-39.
-> Convoi Gucles, le 10 avec 4 P-39.
-> Convoi Accent (13 bâtiments, 1 escorteur), le 11 avec 6 P-39.
-> Convoi Horatius, le 11 avec 6 P-39.

Perception d'un Hurricane :

Le 11, le groupe touche un Hawker Hurricane (n° 168) pour la liaison courrier avec la Sicile (liaison Tunis-Catane). Cet avion assurera la navette régulièrement en effectuant le trajet Sidi-Admed, La Marsa , Borizzo, Palerme, Catane et retour en 3 jours. Du 10 au 12, le Cne Maurin part en mission à Palerme et à Catane en Sicile pour prendre des contacts opérationnels avec le commandement américain au sujet des protections de convois vers le Sud de l’Italie.

Hawker Hurricane sur le terrain de la Sebala (Tunisie) en octobre 1943 - Cet avion, affecté au GC 1/4, pour les liaisons courrier avec la Sicile, met trois jours pour relier Tunis à Catane et retour - Il porte le n° 168 a la base de la queue - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef André Manzac que je remercie pour son aide.

-> Convoi Horatius avec 18 P-39.
-> Convoi Tunic avec 14 P-39.
-> Convoi Annexe avec 8 P-39, le 12 octobre.

Nombreux cas d'embourbement :

Deux avions endommagés, le 4218738 (Ltt Lemaire) sur virage raté sur sol glissant, le 13 et le 4218765 (Sgc Yourgaince) sur panne de freins, le 14. D'ailleurs le 13 ne sera pas jour de fête pour le Sgc Meunier. En effet, il tente de décoller avec le P-39 n° 4218739 qui s'embourbe. Il tente un autre essai avec le 4218727 et se retrouve dans la même situation.

-> Convoi Bandage avec 6 P-39.
-> Convoi Turban avec 2 P-39
-> Convoi Taunton avec 12 P-39, le 16 octobre.
-> Convoi Jessie, le 18 avec 6 P-39.
-> Convoi Riblon (19 bateaux, 15 escorteurs venant de Malte) avec 19 P-39
-> Convoi Brace avec 6 P-39, le 19.
-> Convoi Kitkat (12 bateaux, 7 chalands) avec 4 P-39, le 20.

Le même jour, l'avion (4218748) du Ltt Auber décroche à l'atterrissage. Sans gravité pour le pilote mais son avion est endommagé.

-> Convoi Odette (4 bateaux) avec 8 P-39
-> Convoi Lilac avec 4 P-39, le 21.
-> Convoi Untrue avec 13 P-39,
-> Convoi Tasty avec 24 P-39
-> Convoi Trafford avec 6 P-39, le 24 octobre.
-> Convoi Dunnock (40 bateaux, 5 escorteurs) avec 15 P-39,
-> Convoi Placid (12 bateaux, 6 escorteurs) avec 7 P-39, le 25.
-> Convoi Sateen (7 bateaux, 6 escorteurs, 1 sous-marin) avec 20 P-39, le 26.
-> Convoi Dancrost (9 transports, 9 escorteurs) avec 4 P-39, -> Convoi Thistledown (2 croiseurs, 6 escorteurs) avec 11 P-39.
-> Convoi Papch avec 8 P-39, le 27 octobre.
-> Convoi Tomtit (1 destroyer) avec 8 P-39
-> Convoi Chip avec 12 P-39, le 28.
-> Convoi Staffy avec 18 P-39,
-> Convoi Muriel avec 8 P-39,
-> Convoi Cockatoo avec 6 P-39
-> Convoi Damsel (9 bateaux, 9 escorteurs) avec 2 P-39 le 29 octobre.

Terrain d'Alger - La Réghaïa

Le 1er novembre, le groupe I/4 s'installe à Alger - La Réghaïa (Algérie). En résumant, les avions suivants ont effectué le trajet.

* 1ère Escadrille : 4218756 - 776 - 754 - 763 - 753 - 784 - 785 - 748 - 782 - 736.
* 2ème Escadrille : 4218716 (H) - 727 (D) - 728 (C) - 729 (E) - 734 (B) - 738 (K) - 739 (F) -743 (X) - 764 (J) - 767 (I) - 770 (A) - 775 (G). Entre parenthèses, il est indiqué la correspondance du serial et lettre code.

Une partie de la mécanique a suivi en C-47. Le terrain est une bande goudronnée de 1800 métres qui passe dans un bois de chênes liège, le tout construit sur du sable. Tout le monde s'installe comme il peut. Le personnel est logé par six, sous de vastes tentes américaines pyramidales très spacieuses dont le sol est recouvert de grilles ou des planchers bricolés à partir de caisses d'emballage. La moustiquaire du GI est de rigueur pour se protéger la nuit contre les rats. Les avions sont parqués à l'air libre. La zone compte seulement un hangar 1/2 tonneau pour les entretiens plus importants. L'avion qui est rentré le soir par un bout, est complètement décortiqué et ressort le lendemain matin à l'autre bout, prêt à voler. Le travail de la mécanique se traduit par un effort constant, intensif souvent nocturne car il faut maintenir à tout prix le maximum d'avions en état de vol.

Les mécaniciens avion s'activent autour du Bell P-39N-5 Airacobra serial 42.18739 codé "F" de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" sur le terrain de la Reghaïa en décembre 1943- Cet avion sera perdu en mer, au nord de Port Gueydon, le 9 février 1944 - So pilote, le Sgc Giraud, ne souffrira que d'une fracture du péroné consécutive à sa sortie très mouvementée de son appareil - Sur P-39, les avions de la 2ème escadrille sont toujours identifiés par une lettre code, ici "F" - Photo collection Albin Denis source ECPA Fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Sur place, le groupe 1/4 va trouver deux groupes britanniques sur Beaufighter et le GC 1/7 sur Spitfire. A partir de ce jour, l'altitude des patrouilles baisse de 6000 à 4000 pieds. En effet, les Allemands larguent leurs bombes planantes à cette altitude. Les attentes interminables en bout de piste s'ajoutent les missions à longues distances en mer pour intercepter les avions ennemis venus de France ou d'Italie au ras de l'eau. Ces sweep s'effectuent souvent dans des conditions météorologiques très difficiles et durent jusqu'à la nuit tombante.

Bell P-39N-5-BE Airacobra serial 42.18764 codé "J" de la 2ème escadrille du GC 1/4 sur le terrain de la Reghaïa en novembre 1943 - Cet avion sera détruit lors d'une collision en vol entre le 764 piloté par le Ltt Leroux et un Hurricane du GC 2/3 piloté par le Slt Leblanc, le 28 janvier 1944 - Les deux pilotes ont été tués - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Desfachelles que je remercie pour son aide.

Le Coastal Command :

Le général Philippe Maurin nous explique ce qu’étaient les missions de Coastal Command : "Les missions aux ordres du Coastal Command anglais étaient géographiquement liées au terrain de chaque groupe  : il y avait donc les limites en mer correspondant aux zones de surveillance dévolues à chacun de nos groupes qui assuraient :
- soit la protection rapprochée des convois,
- soit un décollage sur alerte si le radar du Coastal avait découvert un avion allemand dans la zone en mer propres au groupe.
Les convois étaient composées d’une centaine de bateaux principalement américains qui passaient par le détroit de Gibraltar. Des bimoteurs allemands les repéraient en altitude, puis l’attaque était préparée de façon suivante : un maître de cérémonie (Ju 88) venait en rase flot de France baliser en mer puis sur le convoi même, les bateaux principaux à attaquer. L’attaque se faisait à la tombée de la nuit par des Dornier qui suivaient les indications laissées par l’avion guide. Nos avions étaient relayés de nuit par des Beaufighter britanniques de chasse de nuit."

-> Convoi Taunton avec 14 P-39, le 2 novembre.
-> Convoi Wicked (convoi comprenant le cuirassé HMS Warpite touché par trois missiles Fritz X prés de Salerne. Il rentre, tiré par 4 remorqueurs et protégé par 6 escorteurs, sur Malte pour y être réparé) avec 30 P-39 le 5.
-> Convoi Peacock (25 transports de troupe et l'escorte, ce convoi est attaqué dans la soirée. Deux transports sont touchés et un destroyer est coulé), le 6 avec 2 P-39.
-> Convoi Untrue (45 bateaux et 5 escorteurs) avec 15 P-39.
-> Convoi Bedspread avec 8 P38, le 12.
-> Convoi Harper le 13 avec 13 P-39.
-> Convoi Trafford avec 6 P-39
-> Convoi Rooney avec 8 P-39, le16.
-> Convoi Testeam avec 11 P-39
-> Convoi Damsel avec 12 P-39, le20.
-> Convois Damsel et Blanket (46 bateaux marchands, 1 sous-marin et 8 escorteurs) avec 32 P-39, le 21 novembre.
-> Convoi Kitten avec 2 P-39, le 22.

Bell P-39N-5-BE Airacobra serial 42.18784 codé "F" de la 2ème escadrille du GC 1/4 sur le terrain de la Reghaïa en novembre 1943 - Cet avion sera endommagé deux fois : d'abord le 28 décembre 1943 avec un atterrissage sur le ventre avec le Ltt Jochem puis le 16 juin 1944 avec une course d'atterrissage qui se termine sur le nez avec le Ltt Segura - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Desfachelles que je remercie pour son aide.

Arrivée du GC 2/3 et départ du GC 1/7 :

Arrivée sur le terrain de la Réghaïa du GC 2/3. Il remplace le GC 1/7 qui part pour Thaer.

-> Convoi Creeper, le 23 avec 14 P-39.
-> Convoi Raben avec 9 P-39,
-> Convoi Annexe avec 23 P-39
-> Convoi Rump avec 4 P-39

Le Ltt mécanicien Garello remplace le Ltt Vincent, le 28.

-> Convoi Mollie avec 36 P-39, le 29.
-> Convoi Across avec 4 P-39, le 30.
-> Convoi Triplet, le 1 er décembre avec 4 P-39.

Le même jour, le Sgc Xima atterrit en dehors des limites de la piste et casse son avion. (P-39 n° 4218767)

-> Convoi Lester avec 18 P-39
-> Convoi Filbert avec 4 P-39, le 4.

Le 4, le Sgt Lagache est victime de la même mésaventure que Xima et casse l'hélice de son avion. (P-39 n°4218775)

-> Convoi Tryst, le 5 avec 4 P-39.

Le 5 décembre, départ de huit P-39 pour Sidi-Admed (base de P-39 américains). Ces avions renforceront les avions US lors de la venue du président Roosevelt à Tunis.

Terrain de la Reghaîa en décembre 1943 - A l'arrivée du GC 1/4, ce terrain était occupé par deux squadron britanniques équpés de Bristol Beaufighter Mk VI F de chasse de nuit et le GC 1/7 équipé de Spitfire - A partir du 22 novembre 1943, le GC 1/7 laisse la place au GC 2/3 équipé de Hawker Hurricane - Sur cette photo, au premier plan, les installations du GC 1/4 et de l'autre coté de la piste, deux Hurricane du GC 2/3 - Au fond, à la limite du cliché, les implantations des squadron britanniques - Photo collection Albin Denis source ECPA du fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Pilote du GC 1/4 "Navarre" en train de s'équiper avant de partir en mission sur le terrain de la Réghaïa en décembre 1943 - Les équipements de vol, les tenues de vol, les uniformes sont entièrement d'origine américaine. Avec l'arrivée des P-39N Airacobra, les pilotes et mécanciens ont tous été rééquipés de neuf et volent uniquement avec des effets de vol standardisés - Photo collection Albin Denis source ECPA du fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

P-39N de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" s'aligne en bout de piste du terrain de la Réghaïa en décembre 1943 - Cette photo permet de détailler l'armement puissant du P-39N Airacobra : Un canon de 37 mm, alimenté par 200 obus, tirant à travers l'hélice, deux mitrailleuses Browning M 2 de 12,7 mm dans le nez, quatre mitrailleuses Browning M2 de 7,62 mm dans les ailes - Pour les missions de Coastal Command, le P-39N emportait toujours un réservoir largable - Photo collection Albin Denis source ECPA fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Patrouilles en alerte en bout de piste du terrain de la Réghaïa en décembre 1943 - Six avions sont visibles sur ce cliché - Au top de la défense côtière britannique, les P-39N du GC 1/4 s'élancent par patrouille de deux - L'attente est interminable et pas souvent toujours couronnée de succès - Photo collection Albin Denis source ECPA fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Tente du Ltt Roger Desmoulin, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 sur le terrain de la Réghaïa en décembre 1944 - Photo collection Albin Denis.

Nouvelle organisation pour la maintenance :

Le 6, le groupe adopte une nouvelle organisation identique à celle des squadrons américains et destinée à centraliser le travail des mécaniciens en piste sous les ordres de l'officier mécanicien (Ltt Garello). On enlève aux escadrilles les éléments nécessaires pour former cette section. En premier, une équipe de piste, commune aux deux escadrilles dont les mécanos sont détachés, en second, deux équipes volantes d'entretien et réparation, composée chacune de cinq membres chargés des réparations non courantes ou des révisions de moins de 100 heures et pour finir une équipe de dépannage et réparation pour tous les gros travaux (changement moteur, révisions 100 heures). Chaque escadrille conserve cinq chefs mécaniciens chargés chacun de deux avions, onze aide mécaniciens, un soutier, un secrétaire et deux ordonnances.

Hangar de la mécanique sur le terrain de la Reghaia en décembre 1943 - Ce hangar est réservé aux travaux de maintenance ou de réparations plus importants - L'avion a réparer entre d'un côté et doit absolument sortir de l'autre côté, le lendemain matin - Les mécaniciens se relayent toute la nuit pour obtenir une disponibilité maximale - Le P-39N serial 42.18769 codé "6" de la 1ère escadrille sera détruit lors d'un atterrissage en campagne près d'Alma, le 23 janvier 1944 - Son pilote, le Ltt Christian Linteau, sera indemne - Les avions de la 1ère escadrille sont toujours identifiés par des chiffres, et ceux de la 2ème escadrille par des lettres - La cocarde de nationalité est peinte à l'anglaise, avec un rond blanc très fin - Photo collection Albin Denis source ECPA du fort d'Ivry que je remercie pour leur aide.

En ce qui concerne l'entretien du P-39, l'Adc Manzac, alors sergent-chef mécanicien avion à la 1ére escadrille, nous livre les points faibles de l'avion : "En ce qui concerne le moteur, la cellule, l'hydraulique, les pannes étaient maîtrisées. Pour l'allumage, boîtiers de distribution et magnétos étaient victimes d'une condensation importante. Les bougies étaient changées fréquemment car les électrodes étaient recouvertes de particules de plomb provenant du carburant utilisé. Pour le train d'atterrissage, réglage des contacts de signalisation assez fréquents, bris de jambe de train avant provenant d'atterrissages défectueux, divers réglages de verrouillage."

L'adjudant-chef Discamps, lui aussi sergent mécanicien à l'époque rajoute : "Seules les hélices nous donnaient du travail. Vibrations dues aux joints toriques qui laissaient passer la graisse du moyeu. Dépose et démontage obligatoire."

Le 8, au retour de Sidi-Admed, l'Adj Debéthune se trompe, rentre le train à la place des volets et pose son avion sur le ventre. (P-39 n° 4218721)

Adj Charles Debéthune, pilote de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Photo collection Albin Denis.

-> Convoi Lincs (2 bateaux, 3 escorteurs) avec 7, le 16 P-39.
-> Convoi Tassy avec 6 P-39, le 8.
-> Convoi Zanela avec 2 P-39,
-> Convoi Zepper avec 4 P-39
-> Convoi Tea Party avec 4 P-39, le 9 décembre.
-> Convoi Venus, le 10 avec 4 P-39.
-> Convoi Jane (2 VM et 4 escorteurs) avec 10 P-39, le 12.
-> Convoi Stuffy avec 10 P-39
-> Convoi Decade avec 4 P-39, le 13.
-> Convoi Tudor avec 24 P-39
-> Convoi Ferguson avec 4 P-39, le 17.
-> Convoi Tryst (26 MV, 4 escorteurs) avec 20 P-39, le 20.

Le Ltt Lemaire touche la surface de la mer :

Au cours de la mission Tryst, le lieutenant Lemaire ne passe pas loin du crash. Il nous raconte sa mésaventure : "Mon belly tank a éclaté sur la crête d'une vague au cours d'un sweep à l'aube en rase-motte au large des côtes, le 20 décembre. Je n'étais pas fier de rendre à son mécano, mon vieux n° 28 avec des ferrures d'attaches tordues mais l'avion était solide et opérationnel dès le lendemain."

-> Convoi Filbert avec 2 P-39, le 22.
-> Convoi Petrol avec 12 P-39, le 23.
-> Convoi Creeper avec 20 P-39, le 24.
-> Convoi Mollie avec 20 P-39, le 25.
-> Convoi Tangle avec 30 P-39, le 26.

Le 28 décembre, le Ltt Jochem endommage son avion (P-39 n°4218784) en atterrissant train rentré.

-> Convoi Mammoth avec 20 P-39, le 30.

Le Cdt Jean Machet de la Martinière (P-39 n°4218753) fait un atterrissage forcé à Maison-Blanche. Son avion étant victime d'une panne moteur.

Année 1944 - Rattachement à la 3ème EC :

Le 3 janvier 1944, le GC 1/4 "Navarre" est rattaché à la 3ème escadre de chasse. Cette grande unité se compose des GC 1/4 "Navarre", GC 1/5 "Champagne" et GC 3/6 "Roussillon. Elle est placée sous le commandement du Cdt Hubert Monraisse. Il est alors le plus jeune commandant d'escadre. Ces trois groupes sont commandés par le Cdt Marin La Meslée pour le GC 1/5, Cdt Viguier pour le 3/6 et Jean Machet de la Martinière pour le 1/4

En date du 1er janvier 1944, le GC I/4 comprend 25 Bell P-39 Airacobra et 33 pilotes qui se répartissent comme tels : 6 chefs de dispositif, 5 chefs de patrouille + un assimilé, 12 équipiers, 9 élèves équipiers.

-> Convoi Throgmorton avec 2 P-39, le 2 janvier 1944.
-> Convoi Redruth avec 6 P-39, le 4.

Bout de piste à la Réghaia pour les pilotes de la 1ère escadrille du GC 1/4 au début de l'année 1944 - Sur cette zone appelée "Scramble", le GC 1/4 déploie en permanence trois patrouilles de deux P-39N - L'avion porte une cocarde de nationalité à la française, les trois couleurs ayant la même importance - De gauche à droite : Cne Gérard de Pins, Sgc André Paris, Sgc Nicolas Yourgaince, Sgc Léon Boursier - Photo collection Albin Denis.

Le 5, le Sgc Yourgaince endommage son P-39 (serial n°4218765). En fin d'atterrissage, il rentre son train par erreur.

-> Convoi Voice avec 2 P-39
-> Convoi Filbert (un porte avions, 5 VM, 5 escorteurs) avec 7 P-39, le 6.

Le 6, le Slt Pierre Chappuis endommage son avion (P-39N n°4218782) suite à un atterrissage dur.

Ltt Pierre Chappuis, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Photo collection Albin Denis.

-> Convoi Tinhat avec 2 P-39, le 7.
-> Convoi Scram avec 4 P-39,
-> Convoi Vellum avec 6 P-39
-> Convoi Across (21MV, 6 escorteurs) avec 22 P-39, le 9.

Salle pilotes du terrain de la Réghaïa en janvier 1943 - De gauche à droite : Adj Charles Debéthune, Sgt Léon Boursier, Sgc René Weber, Cdt Jean Machet de la Martinière, commandant du GC 1/4 "Navarre", X, X, Ltt Christian Linteau, Sgt Nicolas Yourgaince, Sgc Jean Hurtin - Si vous êtes capable d'identifier les deux militaires qui restent inconnus, je vous demanderais de bien vouloir entrer en contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source Cne René Weber que je remercie pour son aide.

Le Cne Louis Delfino volontaire pour la Russie :

Le 11, plusieurs pilotes du groupe dont le Cne Louis Delfino se portent volontaires pour le front Oriental et le fameux groupe «Normandie» en Union Soviétique.

-> Convoi Gladstone avec 10 P-39
-> Convoi Testeam avec 12 P-39, le 17.
-> Convoi Nipper avec 11 P-39,
-> Convoi Triplet avec 2 P-39
-> Convoi Nostril avec 2 P-39, le 19.

Cne Philippe Maurin - Commandant de la 1ère escadrille du GC 1/4 du 23 juillet 1942 au 11 janvier 1944 - Commandant en second du GC I/4 pour les opérations de Coastal Command sur P-39 Airacobra du 11 janvier au 21 juin 1944 - Titulair d'une victoire homologuée et une probable qu'il a remporté au GC II/1 en 1940 - Titulaire une victoire homologuée contre un Junkers Ju 88, le 11 mai 1944 - Photo collection Albin Denis source EC 1/3 "Navarre" que je remercie pour son aide.

Biographie du Cne Philippe Henri Maurin - Né le 1 er janvier 1913 à Paris (75) - Fils de Louis Maurin (Ministre de la Guerre) et de Anne-Marie Bigault - Ils ont eu ensemble 6 enfants (Jean 1903, Jacqueline 1906, Antoinette 1910, Philippe 1913, Marie-Thérèse 1915, François 1918) - Etudes aux lycées Concordet et Saint-Louis à Paris - Diplôme d’ingénieur de l’école Centrale des Arts et Manufactures - A satisfait aux épreuves d’aptitude au grade de Sous-lieutenant en 1937 - Dirigé vers le centre école d’Avord (Cher), le 8 septembre 1937 - Elève de l’école de l’air de la promotion 1938 " Lieutenant-colonel Mailloux " - Brevet de pilote militaire n° 26.049 obtenu à l’école d’Ambérieu, le 26 septembre 1937 - Nommé Sous-lieutenant, le 20 octobre 1937 - Elève de l’école d’application - Pilote de la 6ème escadrille du GC II/1 d’Etampes du XX 1939 au 14 mai 1940 - Nommé Lieutenant, le 20 octobre 1939 - 1ère victoire homologuée contre un Henschel He 126 abattu dans les environs de Vrigne-aux-Bois (Ardennes) , le 14 mai 1940 - Le même jour, il est blessé par deux balles dans le bras et gravement brûlé à la face et au mains après que son Bloch 152 n’ait été descendu au combat, le 14 mai 1940 - Il est récupéré par les personnels d’une batterie d’artillerie française en retraite – Il est évacué sur l’hôpital de Tours - Croix de Guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 27 mai 1940 - Il quitte l’hôpital, replié sur Marmande, non encore guéri et rejoint son escadrille qui stationne au Luc, le 23 juin 1940 - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 23 juin 1940  - Affecté au GC I/4 stationné à Dakar (Sénégal) - Commandant de la 1ère escadrille du GC 1/4 du 23 juillet 1942 au 11 janvier 1944 - Nommé Capitaine, le 25 mars 1943 - Commandant en second du GC I/4 pour les opérations de Coastal Command sur P-39 Airacobra du 11 janvier au 21 juin 1944 - 2ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Linteau, contre un Junkers Ju 88 au large d’Alger, le 11 mai 1944 - Commandant du GC I/4 pour les opérations en Tactical Command sur P-47D Thunderbolt du 21 juin au 5 décembre 1944 - Chevalier de la Légion d’Honneur, en date du 29 juin 1944 - Le 5 décembre 1944, après avoir décollé du terrain d’Ambérieu (Ain), pendant une mission de bombardements des gares de Lorrach (Allemagne) et du pont de Neuf-Brisach (Haut-Rhin), son P-47D-28-RE codé " 99 " serial 44.20057 est touché par la Flak dans les environs de Sausheim, au nord de Mulhouse - Il pose son P-47D dans un champ - Il a juste le temps de détruire sa radio avant d’être fait prisonnier par les Allemands - Il est transféré sur Rustenhart (Haut-Rhin) - Croix de Guerre 39-45 avec six citations à l’ordre de l’armée - Après sa libération, commandant du GC II/6 stationné à Salon-de-Provence - Commandant de la 1 ère escadre de chasse du 16 mars au XX juillet 1946 - Nommé Commandant, le 25 mars 1946 - Marié avec Mlle Lucienne Devaurs, le 17 mai 1946 - Ils ont eu trois enfants (Christian, Xavier, Laurence) - Officier de la Légion d’Honneur, en date du 1 er septembre 1946 - Affecté en Indochine - Breveté parachutiste en Indochine en 1947 - Nommé chef d’état-major du commandement de l’air en Extrême-Orient à Saïgon en 1948 - Commandant de la 2 ème escadre de chasse venue en relève en Indochine - Croix des TOE avec trois citations à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 18 octobre 1948 - Rentre en France en 1949 - Commandeur de la Légion d’Honneur, en date du 13 janvier 1949 – Directeur du centre d’expériences aériennes militaires en 1949 - Croix de la Valeur militaire - Nommé Lieutenant-colonel, le 1 er avril 1950 – Ecole supérieure de guerre en 1951 - Commandant de la base aérienne de Mont-de-Marsan en 1951 - Breveté d’état-major en 1952 - Chef du bureau des plans d’emploi à l’état-major de l’armée de l’Air en 1952 - Stage au centre d’essais de vol de Brétigny - Nommé Colonel, le 1 er octobre 1954 - Commandant de la 30 ème escadre de chasse de nuit et de la base aérienne de Tours en 1956 - Nommé à l’état-major particulier du ministre des Armées en mai 1958 - Nommé Général de brigade, le 1 er février 1959 - Commandant du groupe aérien tactique n° 1 basé à Constantine - Affecté à l’état-major particulier du président de la République du 1 er octobre 1960 au 1 er novembre 1962 - Nommé Général de division aérienne, le 1er août 1961 - Commandant du 1 er corps aérien tactique (CATAC) et des forces aériennes françaises en Allemagne du 1 er novembre 1962 au 30 avril 1964 - Nommé Général de corps aérien en 1963 - Commandant des forces aériennes stratégiques, le 27 février 1964 - Assure la mise en œuvre du Dassault Mirage IVA doté de l’arme nucléaire AN 52 - Nommé Général d’armée aérienne, le 1er février 1967 - Nommé Chef d’état-major de l’armée de l’Air du 27 février 1967 au 12 décembre 1969 - Grand Croix de la Légion d’Honneur - Admis en congé définitif du personnel navigant en 1970 - Quitte le service en ayant effectué plus de 9000 heures de vol - Président-directeur général de la Société française du tunnel sous la Manche de 1971 à 1975 – PDG de la société Précision mécanique Labinal de 1975 à 1981 – Président d’honneur de la société Précision mécanique Labinal à compter de 1981 - Décédé à Paris (75), le 13 mai 2008 - Les obsèques de l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’Air de 1967 à 1969 ont eu lieu en la cathédrale Saint-Louis des Invalides, le 19 mai 2008 - Philippe Maurin repose dans le cimetière du père Lachaise à Paris – Sources : Liste des brevets militaires – Historique EC 1/3 " Navarre " - Site Internet " Who’s Who en France " – Site internet " Geneanet " – Site internet " Armée de l’Air française 1939-1940 " - Site Internet " France crashes 39-45 " - Site Internet du Ministères des Armées - Journal Le Monde – Site internet " P-47 Data base " - Revue Aérojournal – Site internet " Gallica " de la Grande Bibliothèque de France - Livre " L’entourage du Général de Gaulle " - JORF - Dernière mise à jour : 19 mars 2020.

* Croix de Guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt Philippe Henri Maurin, du GC II/1, en date du 27 mai 1940 : "Jeune officier très brave, excellent pilote de chasse. Le 14 mai 1940, s'est porté résolument à l'attaque de nombreux avions de bombardement dans une zone particulièrement dangereuse et a abattu, avec un pilote de sa patrouille, un de ses adversaires. Blessé au cours du combat, a réussi à se poser en pleine campagne avec son avion criblé de balles et d'éclats d'obus."

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt Philippe Henri Maurin, du GC II/1, en date du 23 juin 1940 : "Brillant officier possédant les plus belles qualités militaires. Pilote de chasse remarquable. Grièvement brûlé, a quitté l'hôpital avant d'être guéri pour rejoindre son escadrille, le 23 juin 1940. Le 21 juin, a participé à l'attaque au sol contre une colonne ennemie dont plusieurs véhicules ont été incendiés. Déjà cité." 

Le 22 janvier, le Ltt Augustin de la Croix de Castries se tue près de St-Pierre-St-Paul. Son P-39 n°4218743 s'écrase au sol, en percutant à pleine vitesse. L'avion est complètement disloqué et ses débris répandus sur 500 mètres.

Biographie du Ltt Augustin Marie Joseph de Lacroix de Castries - Né le 4 octobre 1919 à Paris 8ème (Paris) - Elève officier de l’air suite au concours du 7 août 1939 - Classé 85ème sur 198 au concours d’entrée à l’école de l’air, le 31 août 1939 - Nommé Sous-lieutenant, le 20 mars 1940 - Brevet de pilote militaire n° 30.692 obtenu à la base dépôt de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 10 mai 1940 - Pilote du GC 1/4 " Navarre " du XXX au 22 janvier 1944 - Tué au cours d’un accident d’avion à Saint-Pierre-Saint-Paul (Algérie), le 22 janvier 1944 - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - JORF - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

-> Convoi Mollie avec 4 P-39, le 23.

Mort du Ltt Henri Leroux :

Le 23, le Ltt Linteau doit poser son P-39 (n°4218769) en campagne prés d'Alma. La pression d'huile tombant à zéro, il se pose au plus vite. L'Airacobra est irréparable mais son pilote est indemne. Le 28, le P-39 (n°4218764) du Ltt Henri Leroux, qui a des ennuis moteur, se traîne 500 mètres derrière ses équipiers. Le pilote veut certainement couper le virage de ses camarades pour les rattraper sans voir arriver la formation de Hurricane du GC 2/3. Il percute en virage celui piloté par le Slt Leblanc, les deux avions explosent. Les corps des pilotes seront retrouvés à Souk-El-Had, prés de Ménerville.

Bell P-39N serial 4218769 de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" en décembre 1944 - Cet avion a été détruit après un atterrissage en campagne, dans les environs d'Alma, le 23 janvier 1944 - Dessin Albin Denis.

Photo du Ltt Henri Leroux

Biographie du Ltt Henri Leroux - Né le 1 er janvier 1912 à Luzarches (Yvelines) - Elève officier - Brevet de pilote militaire n° 28.310 obtenu à l’EMAA de Saint-Cyr (Yvelines), le 15 décembre 1939 - Pilote du GC 1/4 " Navarre " du XXX au 29 janvier 1944 - Tué en service aérien commandé à Isserville-les-Issers (Algérie), le 29 janvier 1944 - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

-> Convoi Useful avec 2 P-39.
-> Convoi Watchoog avec 2 P-39, le 30 janvier.
-> Convoi Topical (88 navires ) avec 4 P-39, le 1er.

Combat contre un Junkers Ju 88 :

Le 1er février, les Ltt Allard (P-39 n° 4218728) et Adj Xima (P-39 n° 4218734) décollent en alerte pour intercepter un avion hostile. Lors de la montée dans les nuages, les deux équipiers sont séparés. Le Ltt Allard surprend une formation d'une vingtaine de bombardiers protégés par deux Junkers JU 88. Il engage le combat contre l'un des deux et malgré quatre passes successives, ne peut empêcher l'avion ennemi touché à un moteur, de prendre la fuite dans les nuages. L'attaque de l'escorte provoque la dislocation du dispositif allemand. Le convoi Topical composé de 88 navires ne sera pas attaqué. (Citation ordre général n° 8 du 23 juin 1944)

Le Lcl Xima nous parle maintenant de sa monture de l'époque : "Le P-39 Airacobra est très beau aérodynamiquement. Il est mince, avec un maître couple du fuselage très faible. On le croirait taillé sur mesure pour le pilote mais il a quelques défauts majeurs :
- le moteur est à l'arrière, derrière le pilote. L'axe moteur-hélice est très long si bien que chaque petite vibration du moteur est ressentie avec intensité à l'avant. Ensuite, son centrage arrière le rend chatouilleux aux grands angles de vol et fait craindre la mise en vrille, vrille à plat dont il se sort mal et qui a fait des victimes. De plus, le poste radio est placé derrière le moteur et les fils qui relient le poste à la cabine passent prés de la rampe d'allumage du moteur, entraînant des parasites rendant parfois la communication inaudible.
- et puis, il y a la trouvaille de la maison Bell qui en est très fière, on rentre et sort de la cabine par une porte qui s'ouvre comme une porte de voiture. Mais ceci procure plus d'inconvéniants que d'avantages. En effet, la taille de cette portière a du être étudiée à partir d'un mannequin de taille moyenne. Mais pour les missions de protection de convois en mer, nous avions un parachute siège et un dinghy, ce qui nous rehaussait d'une bonne vingtaine de centimètres et le passage par la portière exigeait quelques contorsions, d'autant qu'il fallait lever une jambe pour passer au-dessus de l'arbre d'hélice et passer le pied entre le siège et le manche. Donc, grosses difficultés en cas d'évacuation.
- le moteur était refroidi par liquide (coolant). Les radiateurs étaient tout petits, situés dans le bord d'attaque de l'aile, prés du fuselage. Si, en vol au régime de croisière, le refroidissement était correcte. Par contre, en roulant au sol, il était pratiquement inexistant et , pour aller décoller, il fallait rouler vite et décoller immédiatement. Pendant le roulage au sol, on voyait l'aiguille du thermomètre de coolant monter à toute allure, au point d'être obligés de couper le moteur s'il fallait attendre le feu vert au moment du décollage. Ces défauts mis à part, l'avion était agréable à piloter, relativement nerveux, mais manquait un peu de vitesse ascensionnelle. Son armement était un peu léger, malgré son canon de 37 mm tirant dans l'axe d'hélice et dont le recul était très sensible et la trajectoire peu tendue
."

Cabine de pilotage d'un Bell P-39N Airacobra - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Robert Mesplet que je remercie pour son aide.

Seconde victoire sur P-39 :

Le 3, deux pilotes, les Adj Weber (P-39 n° 4218782) et Sgt Seeten (P-39 n° 4218750) interceptent un autre Ju 88 à 60 miles du cap Corbelin (au large de Dellys). Le Cne Weber se rappelle ces événements : "Ce jour là, nous étions en scamble en bout de piste, la visibilité était très médiocre, le plafond bas et c'est grâce au radar anglais (Boxcar) que nous sommes tombés sur le Ju 88 qui se trouvait à basse altitude juste au-dessous de nous. Après que Seeten lui eu adressé le tir décisif, nous avons obtenu le seconde victoire du groupe en Coastal Command." Deux passes de Seeten et une de Weber ont été nécessaire pour abattre l'hostile. C'est la deuxième victoire du groupe sur P-39 Airacobra en mission de Coastal Command. (homologuée 880 E.M.G.A du 18 février 1944)

-> Convoi Turban avec 12 P-39, le 4.

Sgc Jean Weber, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Ce pilote, déjà titulaire de deux victoires homologuées pendant la camapgne de France, aus ein du GC I/2, remporte une troisième victoire contre un Junkers Ju 88, le 3 février 1944 - Photo collection Albin Denis source capitaine Jean Weber que je remercie pour son aide.

P-39N serial 42.18782 codé "11" de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" en patrouille au large des côtes algériennes en février 1944 - C'est l'avion du Sgc Jean Weber lors de sa victoire du 3 février 1944 - Photo collection Albin Denis source général Gérard de Pins que je remercie pour son aide. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Bell P-39N serial 42.18782 codé "11" de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Cet avion a été utilisé par le Sgc Jean Weber lors de sa victoire du 3 février 1944 - Les P-39N de la 1ère escadrille sont toujours identifiés par des chiffres - Dessin Albin Denis.

Départ du Cne Delfino et de l'Adj Lemare :

Le 4, départ pour la Russie du Cne Delfino, de l’Adj Lemare et de l’Adj Pinon où ils vont se couvrir de gloire. Le Cne Philippe Maurin devient commandant en second et le Cne Gérard de Pins commandant de la 1ére escadrille.

L'Air vice Marshall Lyold, commandant de la Mediterranean Allied Coastal Air Force et le Lieutenant- colonel Jacques Murtin viennent féliciter les pilotes victorieux la veille.

Entrainement au tir aérien :

Le groupe perçoit un Hawker Hurricane (n°146) pour le tractage de cibles. Le Navarre va s'en servir pour l'entraînement au tir aérien. La méthode la plus employée est le tir en virage. C'est le Ltt Auber qui a introduit cette technique britannique au 1/4 après un stage en Egypte. Le plus dur est de décoller en 300 mètres sans que la cible et son câble ne s'accrochent au sol.

Ltt Jean Auber, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre", a effectué un stage tractage de cibles chez les Britanniques en Egypte - Photo collection Albin Denis.

Le 8, le groupe commence un nouveau type de mission. Il effectue des vols de ratissages en mer qui mettent en œuvre six P-39 guidés par un Beaufighter. Ce type de patrouille permet de couvrir une surface en mer beaucoup plus importante et ainsi de surprendre les incursions ennemies beaucoup plus tôt. En plus, le Beaufighter, ici dans sa version de chasse de nuit, prend le relais des P-39 lorsque la nuit tombe.

Accident du Sgc Giraud :

Le 9 février, le P-39 (n° 4218739) du Sgc Giraud givre dans les nuages au cours d'une interception. Le pilote ne peut redresser la vrille à plat et saute en parachute. Il tombe en mer à 4 miles au nord de Port Gueydon et sera repêché 3 heures plus tard. Son bateau pneumatique et son gilet de sauvetage ayant fonctionnés normalement, il ne souffre que d'une facture du péroné consécutive à sa sortie mouvementée de son avion en perdition. La porte donnant accès au cockpit est trop étroite pour un pilote normalement équipé.

Bell P-39N Airacobra serial 42.18739 codé "F" de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Cet avion a été perdu en mer, le 9 février 1944 - Son pilote, le Sgc Giraud, a évacué en catastrophe son avion tombé en vrille à plat et s'est cassé le péronné - Dessin Albin Denis.

Bell P-39N-5-BE Airacobra serial 42.18739 codé "F" de la 2ème escadrille du GC 1/4 sur le terrain de la Reghaïa - Cet avion sera détruit en mer, le 9 février 1944 - Son pilote, le Sgc Giraud, ne souffrira que d'une fracture du péroné - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Desfachelles que je remercie pour son aide.

Bell P-39N Airacobra serial 42.18739 codé "F" de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Dessin David Méchin que je remercie pour son aide.

Equipements en Air Sea Rescue :

Liste des matériels emportés par les pilotes pour leurs missions en mer : dotation complète d'Air Sea Rescue (secours en mer) : un parachute, un dinghy (canot pneumatique), deux paquets de vivres, une boite d'allumettes, un sac en caoutchouc, une boussole de poche, un paquet de permanganate pour la désinfection de l'eau, une ancre flottante, une boite de colorant en poudre (sea marker), une bouteille d'eau, une pompe de secours en caoutchouc avec tuyau raccord, quatre fusées, une trousse premier secours, un volume de gaz carbonique (pour le canot). Il faut ajouter à cette liste impressionnante une mae-west (gilet de sauvetage), un sifflet, un miroir parabolique de secours et une lampe électrique.

-> Convoi Annex, le 12 avec 8 P-39.
-> Convoi Neighbour avec 4 P-39, le 14.

Le Ltt Robbins , officier de liaison américain auprès du groupe, est remplacé par le Ltt Hawkins. Le 15, la remorque d'un camion britannique endommage le P-39 n° 4218782. Les dégâts sont si importants que l'avion passera en atelier de réparation.(AIA)

-> Convoi Greeper avec 4 P-39, le 18.

Mort du Ltt Dujardin :

Le 21, lors d'une patrouille à 10 miles du nord d'Alger, le P-39 (n° 4218775) est victime d'une panne moteur. Son pilote, le Ltt Dujardin tente un amerrissage, les portes ne sont pas ouvertes, ni larguées, l'avion coule immédiatement. On ne le reverra plus. Son leader, le Ltt Allard (P-39 n° 716) rentre sans avoir pu intervenir.

Biographie du Ltt Georges Francis Dujardin - Né le 25 juillet 1916 à Dammerie-les-Lys (Seine-et-Marne) - A effectué une année d’étude à l’école militaire spéciale de St-Cyr - Affecté à l’école militaire et d’application de l’armée de l’air - Elève de l’école de l’air promotion 1939 - Nommé Sous-lieutenant, le 2 septembre 1939 - Brevet de pilote militaire n° 27.911 obtenu à l’école de Versailles (Yvelines), le 23 novembre 1939 - Pilote du GC 1/4 " Navarre " du XXX au 21 février 1944 - Tué au cours d'un accident d'avion, aux commandes du P-39N serial 42.18775 lors d'une patrouille au large d'Alger, le 21 février 1944 - L'avion et le corps du pilote n'ont pas été retrouvés - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - Historique EC 1/3 " Navarre " - JORF - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

-> Convoi Rump avec 4 P-39, le 23.

Morts de Hurtin et Yourgaince :

Le 23, une mission à 120 miles au nord de Dellys, tourne au drame. Par une météo catastrophique, le soir, six avions sont pris dans la tourmente. Deux P-39 rentrent presque à court d'essence.
Le général Philippe Maurin alors capitaine commandant en second du groupe se souvient : "J’étais commandant du dispositif au centre :
- Cdt Machet de la Martinière / Adj Finochetti
- Cne Maurin / Sgc Lebrun
- Sgc Hurtin / Sgc Yourgaince.
Les anglais dont nous dépendions ne nous avaient pas prévenu qu’un très mauvais temps allait s’installer entre notre zone de mission et la côte, et le Beaufighter qui nous relayait de nuit non plus. J’ordonnais le demi-tour quand je m’en suis aperçu. De nuit, nous dûmes affronter le front qui venait s’intercaler entre nous et la côte, les patrouilles étant trop éloignées pour se voir et se rapprocher les uns des autres; Tout en faisant des appels radio, je rentrai au terrain avec Lebrun, de la Martinière et Finochetti rentrèrent pratiquement sans pétrole 30 minutes après nous. Par contre, hélas ! Hurtin ne répondait plus à mes appels. Il a dû tomber en vrille dans la mer avec Yourgaince et malgré les recherches le lendemain, nous n’eûmes plus jamais de nouvelles de ces deux remarquables garçons !
"

Les archives du groupe permettent de préciser que la patrouille du chef du « Navarre » est rentré après 3h15 de vol dont 1h30 de nuit. Le Cdt de la Martinière (P-39 n° 4218736) et l'Adj Finochetti (P-39 n° 4218728) retrouvèrent le terrain d'extrême justesse. Malheureusement, le dernier dispositif du Sgc Hurtin (P-39 n° 4218750) et Sgc Yourgaince (P-39 n° 4218763) se perds. Ils ont certainement tournés au large sans jamais pouvoir retrouver la base. Les recherches menées les jours suivants ne donneront rien. Le Sgc Hurtin était titulaire de six victoires.

L'Adc Pelletier alors sergent mécanicien se souvient également de cette mission dramatique : "Deux patrouilles de deux avaient décollé sous un ciel bas pour un de ces balayages à longue distance. Le temps se dégrade de plus en plus et la visibilité devient pratiquement nulle. Les chasseurs perdent de vue le Beaufighter britannique qui les menaient et ne s'aperçoivent même plus entre eux. La radio déficiente ne leur est d'aucun secours. Quatre pilotes réussirent à rejoindre le terrain, un par un, pratiquement à cours d'essence. L'attente du retour des deux derniers se teinte d'angoisse, à la salle d'opérations, on capte leur radio grésillante quasi inaudible. Le Cne Maurin, du sol, tente désespérément de les faire revenir plein sud pour qu'ils puissent sauter en parachute. En pure perte, dans la radio un déclic puis le silence complet. Pour tout le groupe, la journée du lendemain fut pénible à vivre."

Sgc Jean Hurtin, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Titulaire de quatre victoires homologuées et une probable pendant la campagne de France, remporte une 5ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Auber, le 2 février 1944 - Il trouvera la mort au cours d'une patrouille, en compagnie du Sgc Yourgaince, le 25 février 1944 - Photo collection Albin Denis.

Biographie du Sgc Jean Hurtin - Né le 7 mars 1919 à Cesseins (Ain) - Scolarité à l’école communale de Loyes, près de Méximieux - Passé par les sections d’aviation populaires - Engagé volontaire au titre du 13 ème bataillon de l’air, le 22 avril 1938 - Réussit le concours d’entrée des boursiers de pilotage à l’école Caudron d’Ambérieu-en-Bugey - Rejoint l’école Caudron en mai 1938 - Brevet de pilote militaire n° 26.352 obtenu à l’école d’Ambérieu (Ain), le 25 juillet 1938 - Pilote de la 6 ème escadrille du GC III/3 à Toul de septembre 1939 au XXX - 1ère victoire homologuée, en coopération avec 4 pilotes, contre un Henschel He 126 abattu dans les environs de Tirlemont (Belgique), le 13 mai 1940 - 2ème victoire homologuée, en coopération avec 9 pilotes du GC III/3, contre un Henschel He 126, dans les environs du Quesnoy (Nord), le 19 mai 1940 - 3ème et 4ème escadrilles homologuées contre deux Henschel He 126, le 19 mai 1940 - Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 23 juin 1940 - Le GC III/3 est dissous, le 12 août 1940 - Affecté au GC II/3, le 26 août 1940 - Engagé dans les combats contre les britanniques en Syrie et remporte une 5 ème victoire homologuée, en coopération avec l’Adc Leblanc, contre un Hawker Hurricane abattu dans la région de Rakka (Syrie), le 2 juillet 1941 - Pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 " Navarre " du 1 er septembre 1942 au 25 février 1944 - 6ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Jean Marie Auber, contre un Junkers Ju 88 abattu à 20 miles au nord de Sidi-Ferruch (Algérie), le 2 février 1944 - Le 23 février 1944, au cours d’une mission à 120 miles au nord de Dellys (Algérie) et par une météo catastrophique, six avions sont pris dans la tourmente - Quatre P-39 atterrissent presque à court d’essence (Cdt Jean Machet de la Martinière, Cne Philippe Maurin, Adj Marcel Finochetti, Sgc Maurice Lebrun) et les deux derniers, pilotés par le Sgc Jean Hurtin et le Sgt Nicolas Yourgaince, à court d’essence, tombent en mer, aux larges des côtes algériennes - Ils sont portés disparus - Malgré les recherches qui seront entreprises le lendemain, on ne retrouvera pas les avions et les pilotes - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - Historique EC 1/3 " Navarre " d’Albin Denis - Etude Hommage aux aviateurs de l’Ain - JORF - Livre " Les As de la Guerre 1939-1945 " de Daniel Porret - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Sgt Jean Hurtin du GC III/3, en date du 23 juin 1940 : " Jeune pilote qui n’a cessé de donner des preuves de sa valeur et s’est révélé en quelques semaines brillant chasseur. Le 16 juin 1940, a pris part à la destruction de deux Henschel 126, au mitraillage d’un terrain d’aviation et d’une colonne motorisée ennemie. (troisième et quatrième victoires)

Biographie du Sgc Nicolas Yourgaince - Né le 26 mars 1919 à Odessa (Russie) - Brevet de pilote militaire n° 28.444 obtenu à l’école de Bourges (Cher), le 22 décembre 1939 - Pilote du GC 1/4 " Navarre " du XXX au 23 février 1944 - Disparu en mer, en compagnie du Sgt Jean Hurtin, aux larges des côtes algérienne, le 23 février 1944 - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - Historique EC 1/3 " Navarre " - Dernière mise à jour : 17 mars 2020.

-> Convoi Raven avec 4 P-39, le 28.
-> Convoi Zipper avec 9 P-39, le 1er mars.

Troisième victoire homologuée :

Le 4 mars, un avion de reconnaissance allemand passe seulement à 15 km du terrain. Les deux P-39 envoyés pour l'intercepter, ne peuvent pas le rattraper. L'après-midi, dans un décollage sur alerte, les Ltt Husson (P-39 n° 4218729) et Slt Fougère (P-39 n° 4218728) sont dirigés vers un avion ennemi. Ils aperçoivent de loin un avion qui semble être un Beaufighter. Par acquis de conscience, ils s'approchent pour une identification plus sûre et sont accueillis par des rafales. C'est un Ju 88 qui s'échappe. Le Ltt Husson se place dans son secteur 3/4 arrière et envoie cinq rafales en alternant coté droit et gauche. Pendant la dernière, l'équipage ennemi tente un amerrissage. Le Junkers se brise, explose à l'impact et coule immédiatement. Le Slt Fougère n'a pu participer à l'attaque. Il a désamorcé son bidon ventral à 100m d'altitude et a eu toutes les difficultés pour faire repartir son moteur. C'est la troisième victoire du groupe. (homologuée 1428 E.M.G.A du 13 mars 1944). Le même jour, une autre interception est manquée suite à une hésitation entre les Beaufighter du Squadron 153 et les P-39 du GC 1/4.

-> Convoi Nursemaid avec 14 P-39, le 6.

Accident mortel du Ltt Husson et de l'Adj Trichet :

Le 6, l'accident du Simoun de liaison coûte la vie aux Ltt Husson, commandant la 2ème escadrille et au chef de la mécanique de la 1ère escadrille, l'Adj Trichet. L'avion en panne moteur, a capoté en tentant un atterrissage en campagne sur le territoire de la commune de Miliana (Algérie). Dans les débris, un rescapé, le Sgt Adnet (armurier) qui passera trois mois à l'hôpital de Blida emprisonné dans un plâtre qui lui enserre le thorax, le cou et les deux bras. Tous les dimanches, quatre armuriers se relayeront pour lui remonter le moral et lui apporter le salut des copains. Le même jour, le Ltt Auber, officier de tir, s'entraîne sur le Hurricane (n° 146) tracteur de cible. Il rentre avec l'arrière de son avion complètement désentoilé. Un Douglas A-24 Dauntless d'Alger le remplacera.

Biographie du Ltt Guy Paul Husson - Né le 1er juillet 1916 à Haïphong (Tonkin) - Nommé Elève officier de l’école de l’air promotion 1926 - Brevet de pilote militaire n° 25.930 obtenu au centre école d’Avord, le 24 août 1937 - Pilote de la 1 ère escadrille du GC I/2 pendant la campagne de 1940 - Une victoire homologuée - Nommé Lieutenant, le 15 septembre 1940 - Commandant de la 2 ème escadrille du GC 1/4 " Navarre " du XXX au 7 mars 1944 - Tué au cours d’un accident d’avion à Aïn Defla (Algérie), le 7 mars 1944 - Le Caudron Simoun, qu’il pilotait, est tombé en panne moteur et capoté lors de l’atterrissage forcé en campagne - Le Ltt Husson, l’Adc Trichet (chef de la mécanique de la 2 ème escadrille du GC 1/4 " Navarre ") sont tués et le Sgt Adnet (armurier du GC 1/4) est grièvement blessé et passera trois mois à l’hôpital de Blida avec un plâtre qui enserre le thorax, le cou et les deux bras - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - Historique de l’EC 1/3 " Navarre " - JORF - Site internet " Armée de l’Air française 1939-1940 - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

* Citation à l’ordre de l’armée du Slt Guy Pol Pierre Husson du GC I/2, en date du 23 juin 1940 : " A effectué de nombreuses missions de guerre. Le 10 mai 1940, en attaquant successivement avec son chef de patrouille deux pelotons de six bombardiers ennemis, a endommagé sérieusement l’un des ces derniers après avoir eu son avion atteint par le tir de son adversaire. N’a rompu le combat qu’près avoir épuisé ses munitions. Le 5 juin 1940, a attaqué en patrouille trois pelotons de cinq bombardiers. A remporté sa première victoire officielle en contribuant à abattre dans nos lignes un Ju 88. "

Adj Marcel Trichet, chef de la mécanique de la 1ère escadrille - Tué au cours d'un accident d'avion, en compagnie du Ltt Guy Husson, le 6 mars 1944 - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Fricker que je remercie pour son aide.

Biographie de l'Adj Marcel Trichet - Né le 14 octobre 1913 à Chantonnay (Vendée) - Chef de la mécanique de la 1 ère escadrille du GC 1/4 " Navarre " du XXX au 6 mars 1944 - Tué au cours d’un accident d’avion, en compagnie du Ltt Guy Husson, à Miliana (Algérie), le 6 mars 1944 - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Historique EC 1/3 " Navarre " - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

-> Convoi Venus avec 14 P-39, le 7.
-> Convoi Hannah (50 bateaux) avec 4 P-39.
-> Convoi Norah avec 2 P-39, le 8.

Quatrième victoire homologuée :

Le 8, les décollages en alerte se succèdent. Il faudra attendre le dernier pour voir arriver un résultat. A cet instant, deux patrouilles sont en l'air, l'une normale composée du Cdt Machet de la Martinière (P-39 n° 4218736) et le Ltt Linteau (P-39 n° 4218754) et l'autre appelée en renfort avec les Ltt Minot (P-39 n° 4218770) et Sgc Paris (P-39 n° 418716).

Bell P-39N-5-NE serial 41.18736 du Cdt Jean Machet de la Martinière, commandant du GC 1/4 "Navarre" sur le terrain de la Réghaïa en février 1944 - Cet avion sera abattu lors d'un combat contre un Junkers Ju 88, le 8 mars 1944 - Le chef du 1/4 remporte cette victoire, en coopération avec trois des pilotes de son unité - Photo collection Albin Denis source ECPA fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Bell P-39N-5-NE serial 41.18736 du Cdt Jean Machet de la Martinière, commandant du GC 1/4 "Navarre" sur le terrain de la Réghaïa en février 1944 - Il porte les deux insignes d'escadrilles sur les portes d'accés au cockpit - Cet avion sera abattu lors d'un combat contre un Junkers Ju 88, le 8 mars 1944 - Dessin Albin Denis..

P-39N serial 42.18770 codé "A" de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Cet avion, piloté du Ltt Pierre Minot au cours de l'affrontement du 8 mars 1944, a reçu un projectile qui a sectionné la commande de pas d'hélice - Une croix allemande a été peinte pour marquer l'impact - Dessin Albin Denis.

Le Sgc Paris repère un avion et part pour l'identifier. Il est suivi par le Ltt Minot. Ils vont vite se rendre compte qu'ils ont à faire à un Ju 88. Ils tirent ensemble trois passes effectuées par l'arrière et devant le peu de résultat visible, l'autre patrouille intervient. Les quatre avions se croisent dans tous les sens et font tout pour éviter que l'Allemand ne leur échappe. Le P-39 du Ltt Minot reçoit un impact dans le nez qui lui coupe la commande du pas de l'hélice. Le Sgc Paris qui se préparait à tirer une autre rafale, voit passer l'avion du Cdt de la Martinière. Il le suit dans sa manœuvre pour rattraper le Junkers et aperçoit soudain des flammes et de la fumée sortir de la buse du carburateur du P-39 de la Martinière . L'avion vient d'être touché, son pilote largue une des portes et évacue son P-39 à une hauteur d'à peine 600 pieds. Il tombe en mer à une centaine de mètres de son avion qui coule immédiatement. Le Sgc Paris prévient la base et doit rentrer, sa réserve de carburant ne pouvant lui permettre de rester sur zone. Les deux autres P-39 continuent leur attaque et font chacun cinq ou six passes dans l'arrière de l'allemand. Le bombardier ne riposte plus et à la dernière passe du Ltt Linteau, le Ju 88 percute la mer avec son aile droite et coule aussitôt. C'est la quatrième victoire du GC 1/4. (homologuée 1707 E.M.G.A du 25 mars 1944)

Sgc André Paris, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Titulaire d'une victoire homologuée pendant la campagne de France de 1940 au sein du GC II/9, il remporte une seconde victoire contre un Junkers Ju 88, le 8 mars 1944 - Photo collection Albin Denis source lieutenant-colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Ltt Pierre Minot, pilote de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Titulaire de deux victoires homologuées contre des appareils britanniques en 1940 et 1942, il remporte une victoire supplémentaire contre un Junkers Ju 88, le 8 mars 1944 - Photo collection Albin Denis.

Ltt Christian Linteau, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Remporte deux victoires homologuées, le 8 mars et le 11 avril 1944 - Il est le pilote qui a obtenu le plus de victoires sur P-39N au GC 1/4 - Photo collection Albin Denis.

-> Convoi Ingrid avec 14 P-39, le 9.

Les missions pour retrouver le Commandant sont effectuées par les Beaufighter, Hurricane, Ventura de Blida. Le groupe, devant protéger le convoi Ingrid, est dans l'impossibilité de rechercher son chef.

Le Cdt de la Martinière passe deux jours en mer.

Le 10, malgré l’ordre des opérations d’arrêter les recherches, le Cne Maurin repart avec le Cdt Monraisse, le Ltt Minot et un quatrième pilote. Ce dernier s’étant éloignés à l’Ouest après un virage, les autres pilotes se laissent glisser pour permettre à l’équipier de rejoindre. C’est alors que le Ltt Minot voit le dinghy de la Martinière qui avait beaucoup dérivé à l’Ouest. Les Ops prévenues, envoient la vedette de sauvetage pour le récupérer. Il aura passé 48 heures en mer sans boire ni manger. Le 11, affectation d'un A-24 Dauntless (n° 701) pour la pénétration sans visibilté (PSV) et le vol de nuit (VDN).

-> Convoi Annex avec 8 P-39, le 11.
-> Convoi Topical avec 2 P-39.
-> Convoi Vapex avec 22 P-39, le 12 mars.

Le 12, deux accident: le Slt Fougère fait un atterrissage train rentré (P-39 n°741) et l'Adj Weber (P-39 n°4218794) se pose train rentré. Le bidon qui n'a pas été largué, prends feu. Il embrasse tout l'avion et son pilote n'a que le temps de l'évacuer. Le Cne Weber se rappelle de quelques détails supplémentaires : "Lorsque que j'ai voulu m'extraire de l'appareil, les portes étaient bloquées; elles se sont ouvertes par bonheur lorsque le réservoir supplémentaire a explosé et j'ai pu m'échapper in extremis".

Sgt Jean Weber, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Trois victoires homologuées - Photo collection Albin Denis.

Le même jour, une patrouille composée du Cne Maurin et du Sgc Lebrun intercepte un avion non identifié. Le Cne Maurin envoie de loin une rafale qui touche l'arrière de l'avion hostile. Malheureusement, celui-ci se révèle être un B-26 américain. Le mitrailleur est légèrement blessé, le pilote n'avait pas mis son IFF.

-> Convoi Joanna avec 2 P-39, le 14.
-> Convoi Muriel avec 18 P-39, le 17.

Le 18, le Ltt Auber emmène le Ltt Lacombe à bord de son P-39 pour qu'il constate lui-même l'ampleur des vibrations : "Je fais enlever les postes radios, l'IFF positionnés sur le plancher au-dessus du moteur et je me glisse dans cet emplacement, ma tête était à coté de celle du pilote, évidemment pas question de prendre de parachute, nous faisons 30 minutes de vol. Jamais je n'avais vu vibrer pareillement une planche de bord, toutes les aiguilles des instruments de vol battaient à un tel point qu'il était impossible de faire une lecture correcte. J'ai alors compris que les pilotes ne se plaignaient pas à tort !"

-> Convoi Elicit avec 20 P-39.
-> Convoi Rubble avec 2 P-39, le 19 mars.
-> Convoi Redruth avec 6 P-39, le 21.

Le 22 mars, affectation de cinq P-39 au groupe. Ils sont en piteux état et avec des carnets de vols bien remplis. (n° 276, n° 368, n° 407, n° ?, n° ? )

-> Convoi Watchdog avec 26 P-39, le 23.
-> Convoi Triplet avec 18 P-39
-> Convoi Hairpine avec 8 P-39, le 25.

Mort du Sgt Galliot :

Le 25, le groupe reçoit pour mission de protéger quatre convois simultanément. La disponibilité étant trop mauvaise, le GC II/3 en couvrira un et demi. Le 28, le Sgt Galliot, arrivé récemment au 1/4, se tue avec son P-39 (serial n° 429368). Il effectue une fausse manœuvre lors d'une passe de tir d'exercice. Son avion flotte un instant, passe sur le dos, se redresse et finalement s'écrase à l'est du terrain.

Biographie du Sgt Michel Galliot - Né le 18 avril 1920 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) - Brevet de pilote militaire n° 30.039 obtenu à l’EE Kasba Tadla (Maroc), le 1er juin 1943 - Pilote du GC 1/4 " Navarre " du (mars 1944) au 28 mars 1944 - Tué en service aérien commandé, aux commandes du P-39-N1 serial 42.9368 à Félix Faure (Algérie), le 28 mars 1944 - A fait une fausse manœuvre pendant une passe de tir d’exercice - Son avion flotte un moment, passe sur le dos, se redresse et finalement s’écrase à l’est du terrain - Le pilote est tué - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - Historique de l’EC 1/3 " Navarre " - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

-> Convoi Thumps Up (50 bateaux) avec 22 P-39
-> Convoi Neighbour avec 2 P-39, le 29.

Ce 29 mars, les allemands changent de tactique. Auparavant, ils attaquaient de jour. Ils essayent l'attaque de nuit. C'est le convoi Thumps Up qui en fait l'expérience et subit l'attaque des Junker et autres Dornier. Heureusement les Beaufighter du squadron 153 en abattent trois.

-> Convoi Tenant (80 bateaux) avec 14 P-39, le 1er avril.
-> Convoi Rump avec 4 P-39, le 4.

Le 4 avril, le Cne Maurin procède à des essais sur P-39. Il s'agit d'étudier la maniabilité de l'avion quand il est chargé plus avant. On enlève le poste radio et on place 20 kg dans le nez. Le pilote constate alors que le P-39 réagit nettement mieux. Il se rappelle : "Le déplacement du poste radio avait deux buts : comprendre pourquoi le poste situé à l’arrière du dos du pilote était souvent troublé par le moteur situé en dessous, et vérifier que son poids agissait dangereusement sur le centrage de l’avion. Le Ltt Robbins, officier de liaison de l’Us Army air Force au groupe, m’ayant dit que l’Obs britannique se plaignait de mauvaise compréhension radio avec les pilotes français de P-39. Je lui proposais de venir en P-39 en se mettant la tête sur mon épaule et le corps replié à l’emplacement du poste radio étant entendu que je n’emmenais pas de parachute. Le vol fut amusant, peu confortable pour Robbins mais instructif car il comprit ce qu’était la réception radio, et ayant tiré au canon sur un rocher en mer, il constate aussi la fumée dégagée à l’intérieur du cockpit."

-> Convoi Gladstone avec 8 P-39.
-> Convoi Raven avec 4 P-39, le 8.
-> Convoi Aertx (80 bateaux) avec 16 P-39, le 11.

Mort du Sgc Heinis :

Le 11, pendant une interception, le P-39 (sérial n° 429341) du Sgc Henri Heinis percute la mer. Le Cne de Pins (4218754), son chef de patrouille, n'aperçoit qu'une colonne d'eau qui monte à 40 m. On ne retrouvera que quelques débris qui flottent et l'habituelle tache d'huile.

Biographie du Sgc Henri Joseph Heinis - Né le 25 avril 1919 à Dellys (Algérie) - Nommé Caporal - Brevet de pilote militaire n° 27.367 obtenu à l’école de Royan (Charente-Maritime), le 10 août 1939 - Pilote du GC 1/4 " Navarre " du XXX au 11 avril 1944 - Tué au cours d'une patrouille en mer quand son P-39N a percuté les flots aux larges des côtes algériennes, le 11 avril 1944 - L’avion et le corps du pilote n’ont pas été retrouvés - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - Historique de l’EC 1/3 " Navarre " - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

Patrouilles de jour :

Les attaques allemandes se déroulant de jour comme de nuit, les groupes français et britanniques vont se relayer sur les convois qui passent sans arrêt le long des côtes algériennes. Ce sont des missions très difficiles exécutées par tous temps et réalisées en basse altitude. Les pilotes n'apercevant le convoi qu'ils doivent protéger qu'au dernier moment en arrivant à hauteur des mats. Les P-39 du GC 1/4 voleront le jour et les Beaufighter Mk VI F du Squadron 153 de la RAF, la nuit. Ces protections de nuit permettront ce squadron britannique de remporter quatre victoires sûres et une probable dans la nuit du 11 au 12 avril.

Le Squadron 153 de la Royal Air Force a stationné sur le terrain de la Réghaïa du 22 juillet 1943 au 5 septembre 1944. Commandé par le Wing Commander John Richard Hensman Gayner, elle était équipée de Bristol Beaufighter Mk XI F de chasse de nuit. John Gayner est décédé en mars 1987 à Luton dans le Bedfordshire (Grande-Bretagne) - Les lettres du code d'identification de ce squadron étaient "TB".

Le 12, l'avion du Sgt Barberis (4218786), victime d'une panne de freins, sort du taxiway, monte sur un talus et se plante dedans. Le P-39 est endommagé, l'hélice est tordue et la jambe de train avant est à réviser.

-> Convoi Venus avec 24 P-39.
-> Convoi Pannier avec 4 P-39, le 13.

Malaise en vol du Ltt Torillac :

Le 14, le Ltt Torillac est victime de son alimentation en oxygène et perd le contrôle de son avion (4218728). Son P-39 monte jusqu'à 25.000 pieds, décroche, passe sur le dos, part en vrille retournée pour finalement piquer vers le sol. Puis il remonte subitement et redécroche. Son pilote se réveille et reprend le manche.

Comme les attaques allemandes arrivent souvent en altitude et que le P-39 n'est vraiment pas fait pour grimper vite, on ajoute au groupe, une patrouille de Spitfire IX du GC 1/7. C'est cette association qui permettra au Ltt Périer du GC 1/7 de remporter une victoire sur un Me 410, quelques jours plus tard.

-> Convoi Donaghue Two avec 8 P-39, le 16.
-> Convoi Monica avec 10 P-39.
-> Convoi Daring avec 4 P38, le 18.
-> Convoi Lester avec 4 P-39, le 19.
-> Convoi Whoopee (74 navires) avec 16 P-39.
-> Convoi Joanna avec 4 P-39, le 20.

Le 20, le Cne Maurin enméne à nouveau un passager. Le Ltt Brés , alors officier des transmissions s’en souvient encore : "Nous décidâmes de faire un vol exceptionnel pour fiare pâlir d’envie les militaires américains et anglais qui se trouvaient à l’Ops-Room de ce site. Il s’agissait de m’embarquer comme passager d’un monoplace P-39 ! Pour cela, je dus démonter l’équipement radio et l’IFF qui se trouvaient derrière l’appui-tête du pilote. Je me glissai alors dans le petit espace horizontal ainsi libéré (en position de garde à vous horizontal et couché sur le ventre), mon menton venant reposer sur l’épaule droite du pilote qui se déportait alors vers la gauche. Ainsi calé, le P-39 prit son vol, avec cependant quelques difficultés. Mais très vite, au gré des changements d’altitude, je glissai vers l’avant et mon nez vint alors buter sur une mitrailleuse. Pour me taquiner, le capitaine Maurin alla faire un tir, sur cible en mer et je pus alors, à vue de nez, apprécier le recul de l’arme en action ! Pour me reculer dans mon site, le Capitaine amorçait alors une superbe chandelle et je reprenais de ce fait une bonne distance de sécurité avec la mitrailleuse. Au sol, on me tira de ma position très inconfortable et j’eux quelque peine à me tenir immédiatement debout."

Le 21, le convoi Whoopee est attaqué par les allemands. Plusieurs navires sont touchés (trois MV) ou coulés (un MV et un DD). Les anglais perdent un Beaufighter mais revendiquent deux victoires sur un Do 217 et un He 177. Le convoi Donaghue est attaqué, les P-39 ne peuvent intervenir et les Spitfire du GC 1/7 sont accueillis par six Ju 88 de chasse. Le convoi perds un MV, le Il-Biar qui aura un mort et 6 blessés parmi son équipage.

-> Convoi Cushion avec 14 P-39.
-> Convoi Rump avec 6 P-39, le 23.
-> Convoi Donaghue avec 16 P-39.
-> Convoi Knout avec 4 P-39, le 24.
-> Convoi Knout Three avec 2 P-39.
-> Convoi Clinch avec 4 P-39, le 27.
-> Convoi Neignbour avec 2 P-39, le 28.

Le 28, le GC 1/7 quitte la base. (12 Spitfire MK V, un Hurricane, un A-24 Dautless). Il laisse sur place 4 Spitfire MK IX au GC III/6 qui prend la suite.

-> Convoi Knout Two avec 2 P-39,
-> Convoi Ridgeway avec 6 P-39, le 29.
-> Convoi Jagged avec 12 P-39,
-> Convoi Popcorn avec 8 P-39, le 1er mai.

Rattachement à la 4ème escadre de chasse :

Le 1er mai 1944, le GC 1/4 "Navarre" passe de la 3ème escadre de chasse à la 4ème escadre de chasse. Elle y retrouve les GC 2/3 "Dauphiné" et GC 2/5 "La Fayette".

-> Convoi Wardle avec 14 P-39, le 2.
-> Convoi Numerator avec 4 P-39, le 3.
-> Convoi Tiberius avec 12 P-39, le 6.
-> Convoi Grasp avec 6 P-39,
-> Convoi Across avec 4 P-39, le 8.
-> Convoi Wardle avec 6 P-39, le 10.
-> Convoi Element avec 24 P-39, le 11.

Cinquième victoire homologuée :

Le 11 mai, plusieurs reconnaissances ennemies passent en altitude et ne peuvent être interceptées. Pendant la couverture du convoi Element, deux P-39 décollent en alerte. Au cours de leur progression, ils aperçoivent un avion qui file en basse altitude cap au nord. Ils larguent immédiatement leur bidon ventral et s'approchent pour l'identifier. Un seul y arrive, le Cne Maurin (P-39 n°4218774) qui est accueilli par une rafale, reconnaît un Junkers Ju 88. Il manœuvre, se place dans sa queue et tire. Il touche l'Allemand qui dégage des flammes sur son moteur droit. Néanmoins, le bombardier ennemi alterne virages et tentatives pour s'éloigner dans les nuages. Le second P-39 (n°429397) arrive à la rescousse. Le Ltt Linteau, qui avait confondu la commande de largage du réservoir et celle du frein à main, a pu larguer son bidon ventral. Il se met à son tour dans le sillage du bimoteur. Celui-ci vole maintenant au raz de l’eau avec l’aile droite en feu et envoie plusieurs rafales bien ajustées. Le bimoteur allemand pique et amerrit, malheureusement pour l'équipage, l'avion coule immédiatement et personne ne peut l'évacuer. C'est la cinquième victoire du groupe. (homologuée 3022 E.M.G.A du 25 juin 1944)

Pendant le même accrochage, les Beaufighter MK VI F du squadron 153 revendiquent 2 victoires sûres et une probable, les Mosquito deux sûres et deux endommagés.

Cne Philippe Maurin, commandant de la 1ère escadrille - A remporté une victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Linteau, contre un Junkers Ju 88, le 11 mai 1944 - Photo collection Albin Denis.

P-39N serial 42.18774 du Cne Philippe Maurin, commandant en second du GC 1/4 "Navarre" en mai 1944 - C'est aux commandes de cet avion que le capitaine Maurin remportera une victoire homologuée, le 11 mai 1944 - Dessin Albin Denis.

Le Cne Philippe Maurin pose en compagnie de son P-39N serial 42.18774 sur le terrain de la Réghaïa en mai 1944 - C'est aux commandes de cet avion que le capitaine Maurin remportera une victoire homologuée, le 11 mai 1944 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

-> Convoi Horn avec 4 P-39, le 13.
-> Convoi Solo avec 6 P-39, le 14.
-> Convoi Wardle Two avec 10 P-39, le 15.

Accident du Sgt Barberis :

Le 17, le P-39 (n° 429366) du Sgt Jean Barberis est victime d'ennui électrique. Ces circonstances bien particulières reviennent à la mémoire du pilote : "Après avoir eu une panne électrique complète et avoir ainsi pompé la batterie, il ne me restait que la commande manuelle pour sortir le train. C'était une vis sans fin et lorsqu'on sentait un dur sur la commande, le train était verrouillé mais pas automatiquement en position sortie. C'est ce qui s'est passé et le Cdt de la Martinière m'a mis "quatre jours" pour n'être pas allé en mer larguer le "belly tank" (réservoir ventral)." Au posé des roues, le train s'affaisse et écrase le bidon ventral qui s'enflamme aussitôt. Le P-39 brûle entièrement mais son pilote réussit à l'évacuer sans dommage.

-> Convoi Tarbat avec 4 P-39, le 18.
-> Convoi Mangrove avec 4 P-39, le 19.
-> Convoi Casing avec 26 P-39, le 20.

Mort du Ltt Louis Michaud :

Le 20 mai, le Ltt Louis Michaud part faire des essais avec un P-39N (sérial 429397) sans bidon. L'avion prend feu en vol. Son pilote tente de rentrer et vire vers la base. Il n'en aura pas le temps, le P-39 part en piqué à la verticale et explose au sol en laissant un cratère de 5 m sur 2. Il s'écrase au Sud-Est de Kolea.

Ltt Louis Michaud - Né le 20 août 1916 à La Pacaudière (Loire) - Brevet de pilote militaire n° 26.956 obtenu, le 13 avril 1939 - Tué au cours d'un accident d'avion, aux commandes du P-39N serial 429397, qui s'est écrasé dans les environs de Koléa (Algérie), le 21 mai 1944 -

Biographie du Ltt Louis Ernest Michaud - Né le 20 août 1916 à La Pacaudière (Loire) - Elève officier - Brevet de pilote militaire n° 26.956 obtenu, le 13 avril 1939 - Pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 " Navarre " du XXX au 21 mai 1944 - Tué au cours d’un accident d’avion, aux commandes du P-39N1 serial 42.9397, à Koléa (Algérie), le 21 mai 1944 - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - Historique EC 1/3 " Navarre " - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

-> Convoi Ashmole avec 6 P-39, le 22.
-> Convoi Bunter avec 4 P-39, le 23.
-> Convoi Wardle avec 12 P-39, le 24.
-> Convoi Almanac avec 14 P-39,
-> Convoi Dahlia avec 4 P-39, le 25.
-> Convoi Lotus avec 4 P-39, le 28.
-> Convoi Lily avec 10 P-39, le 29.
-> Convoi Earphone avec 16 P-39,
-> Convoi Stinker avec 20 P-39,
-> Convoi Ghost (100 navires dont 84 marchands) avec 6 P-39, le 30 mai.

Sixième victoire homologuée :

Le 30, pendant la protection des convois Ghost et Stinker, une patrouille décolle en alerte. Le Gal Jacques Fabry nous raconte cette mission : " Je décolle de la Réghaïa en qualité de chef de patrouille (P-39 n°4218781) accompagné du Ltt Bertin (P-39 n°4218785). Guidé par le contrôle, nous interceptons un Ju 188 de reconnaissance au raz des vagues, à 30 km au Nord d'Alger. Je me réserve l'attaque plein arrière et demande à mon équipier d'attaquer en oblique en venant de la droite. Je largue mon Belly tank et le moteur s'arrête. J'avais oublié de changer de réservoir. Je cabre en dégageant vers la gauche. Je passe sur réservoir, le moteur reprend aussitôt. J'attaque alors plein arrière et tire quelques obus de 37 mm et quelques rafales courtes de mitrailleuses jusqu'à ce que l'armement arrière du Ju 188 ne tire plus. Je me rapproche alors beaucoup plus près et tire une longue rafale de mitrailleuses sur le moteur gauche qui s'enflamme aussitôt. Je dégage alors sur la gauche et dit au Ltt Bertin de l'achever si nécessaire. Mais presque au même moment, deux membres de l'équipage se parachutent à 10 mètres au-dessus des vagues et je les vois passer à 2 ou 3 mètres de mon aile gauche. Leur avion en flamme percute la mer et disparaît. Au retour, tonneau traditionnel et atterrissage. Je rend compte de la mission à l'officier de renseignement et un mécanicien vient nous dire que mon avion avait l'hélice percée d'une balle de mitrailleuse allemande."

C'est la sixième victoire du groupe. (homologuée n°21 du 24 juin 1944). Durant la nuit, c'est le convoi Earphone qui est attaqué à la bombe et à la torpille. Un bateau sera coulé.

Ltt Jacques Fabry, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 - Prend le commandement de la 2ème escadrille, le 27 juillet 1944 - Remporte une victoire homologuée contre un Junkers Ju 188, le 30 mai 1944 - Photo collection Albin Denis.

Ltt Jean Bertin, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - A remporté une victoire homologuée contre un Junkers Ju 188, le 30 mai 1944 - Photo collection Albin Denis.

-> Convoi Ghost avec 6 P-39, le 31 mai.
-> Convoi Stump avec 4 P-39, le 1er juin.

Revue du Gal René Bouscat :

Le 2 juin 1944, le général René Bouscat, chef d'état-major général des forces aériennes françaises, décore les aviateurs de la 3ème escadre de chasse qui se sont signalés par leur conduite au feu.

Le général d'armée aérienne René Bouscat, chef d'état-major général des forces aériennes françaises salue le Cdt Hubert Monraisse, commandant la 3ème escadre de chasse sur le terrain de la Reghaïa (Algérie), le 2 juin 1944 - Le général est venu décorer les pilotes de la 3ème escadre de chasse qui se sont illustrés au combat, lors de missions de Coastal Command - A droite, à l'arrière plan, le Cdt Paul Stehlin, l'ancien commandant du GC I/4 à Dakar - Photo collection Albin Denis source ECPA du fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

De gauche à droite : le général d'armée aérienne René Bouscat, chef d'état-major général des forces aériennes françaises, le LcL Jacques Murtin, Cdt Hubert Monraisse, commandant de la 3ème escadre de chasse, Cdt Jean Machet de la Martinière, commandant du GC 1/4 "Navarre" et les pilotes qui ont été décorés de la croix de guerre avec palme sur le terrain de la Réghaïa (Algérie), le 2 juin 1944 - Voir l'autre photo avec un cadrage plus large - Photo famille Monraisse que je remercie pour son aide.

Revue des escadrilles de la 3ème escadre de chasse présentes sur le terrain de la Reghaia, après remise de décorations au commandant d'escadre, au commandant du GC 1/4 "Navarre" et aux pilotes de son unité qui se sont illustrés au combat - De gauche à droite, au premier rang : Gal René Bouscat, chef d'état-major général des forces aériennes françaises, LcL Jacques Murtin, Cdt Hubert Monraisse, commandant de la 3ème escadre de chasse, Cdt Jean Machet de la Martinière, commandant du GC 1/4 "Navarre", Ltt Minot, Ltt Auber, Ltt Linteau, Sgc Weber, Sgc Paris, Sgt Seeten, tous pilotes du GC 1/4 pour les victoires du 3 février et du 8 mars 1944 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source ECPA fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Le général d'armée aérienne René Bouscat, chef d'état-major général des forces aériennes françaises passe en revue les personnels des différents groupes de chasse de la 3ème escadre de chasse présents sur le terrain de la Réghaïa, le 2 juin 1944 - De gauche à droite, le Cdt Hubert Monraisse, commandant de la 3ème escadre de chasse et à droite, le Cdt Jean Machet de la Martinière, commandant du GC 1/4 "Navarre" - Photo famille Monraisse que je remercie pour son aide.

PC de la 3ème escadre de chasse sur le terrain de la Réghaîa (Algérie), le 2 juin 1944 - Sur les murs, les insignes des trois groupes de chasse sous le commandement de la 3ème escadre de chasse - De gauche à droite : GC 3/6 "Roussillon", GC 1/5 "Champagne" et GC 1/4 "Navarre" - Photo collection Albin Denis source ECPA du Fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Le général d'armée aérienne Jean Bouscat, chef d'état-major général des forces aériennes françaises, en compagnie du LcL Murtin, Cdt Monraisse et Cdt Jean Machet de la Martinière, commandant du GC 1/4 "Navarre" dans la salle de repos des pilotes sur le terrain de la Réghaîa (Algérie), le 2 juin 1944 - Photo collection Albin Denis source ECPA du Fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Biographie du général d'armée aérienne Jean Bouscat - Né le 7 septembre 1891 à Thuir (Pyrénées-Orientales) - Fils de Jean François Etienne Bouscat (instituteur) et de Thérèse Françoise Nuria Sistach - Ils ont eu 5 enfants ensemble - Domiciliés en 1914 à Limours (Seine-et-Oise) - A obtenu une bourse internat à l'école primaire supérieure de Rambouillet (Seine-et-Marne), le 6 avril 1905 - Classe 1911 - Recrutement de Versailles (Yvelines) sous le matricule n° 4209 - Incorporé au 146ème régiment d'infanterie, le 12 octobre 1912 - Nommé Caporal, le 15 avril 1913 - Nommé Sous-lieutenant, de réserve, le 29 mars 1914 - Fin de service militaire et passage dans la disponibilité, le 1er août 1914 - Rappelé à l'activité au 124ème régiment d'infanterie, caserné à Chartres, par la mobilisation générale, le 2 août 1914 - Nommé Lieutenant, le 16 novembre 1914 - Citation à l'ordre du 4ème corps d'armée, en date du 30 décembre 1914 - Affecté au 102ème régiment d'infanterie - Blessé par un éclat d'obus à la main à Perthes, le 19 février 1915 - Blessé par éclat d'obus au cuir chevelu à Auberive, le 25 septembre 1915 - Citation n° 10 à l'ordre du 54ème régiment d'infanterie, en date du XX septembre 1915 - Détaché au centre de mitrailleurs du Mans (Sarthe) comme adjoint au Cne Guilbert, le 16 août 1916 - Commandant de la 60ème compagnie de mitrailleurs de position du 30ème régiment territorial d'infanterie, 13 octobre 1916 - Grièvement blessé par un éclat d'obus à la tête à Massignes, le 11 novembre 1916 - Suite à cette blessure, il est rendu inapte à l'infanterie - Passé à l'aéronautique militaire comme observateur, le 4 décembre 1916 - Stage de tir à l'école de tir aérien de Cazaux jusqu'au 4 janvier 1917 - Observateur de l'escadrille F 72 du 7 janvier au 12 juillet 1917 - Stage au GDE du 4 au 20 mars 1917 - Citation n° 285 à l'ordre du 7ème corps d'armée, en date du 27 avril 1917 - Titularisé observateur en avion, le 5 mai 1917 - Détaché à la section photographique d'armée de la 5ème armée du 18 juin au l2 juillet 1917 - Commandant de la section photographique d'armée de la 5ème armée du 12 juillet au 24 décembre 1917 - Nommé Capitaine de réserve, à titre définitif, le 12 juillet 1917 - Passé dans l'armée d'active, le 12 juillet 1917 - Brevet de pilote militaire n° 9281 obtenu à l'aéronautique de la 5ème armée, le 16 octobre 1917 - Marié avec Mlle Marie Louise Adrienne Huin en la mairie de Paris 18ème, le 21 mai 1918 - Domiciliée au 9, rue Lili Jobard à Vesoul (Haute-Saône) puis aux thermes romains d'Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales) - Citation n° 39 à l'ordre de l'a'aéronautique de la 5ème armée, en date du XX octobre 1918 - Affecté au centre d'aviation d'Holay-la-Neurec, le 15 décembre 1918 - Affecté au DPTA / 12ème compagnie d'ouvriers d'aviation, le 6 février 1919 - Parti au 2ème groupe d'aviation de Lyon-Bron, pour affectation en Orient, le 13 mai 1919 - Affecté au service aéronautique de l'armée d'Orient à Constantinople, le 30 mai 1919 - Embarqué à Marseille, le 6 juin 1919 - Débarqué à Constantinople, le 15 juin 1919 - Affecté à l'aéronautique de l'armée du Danibe, le 18 juin 1919 - Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, en date du 6 juillet 1919 - Citation n° 64 à l'ordre de l'armée du Danube, en date du 18 août 1919 - Commandant du centre de Stéphana, le 30 août 1919 - Affecté au 54ème régiment d'infanterie et maintenu détaché à l'aéronautique, le 22 janvier 1920 - Affecté, comme adjoint technique et commandant en second de l'aéronautique de l'armée d'Orient, le 27 février 1920 - En mission dans le Caucase du 31 mars au 6 mai 1920 - Classé hors cadres aéronautique et affecté au 1er régiment d'aviation d'observation (aéronautique de l'armée d'Orient), le 25 mai 1920 - Affecté au 35ème régiment d'aviation et maintenu à l'aéronautique de l'armée d'Orient, le 15 septembre 1920 - Evacué malade de Constantinople, le 6 mai 1921 - Affecté au 37ème régiment d'aviation (Maroc) du 20 juillet 1921 - Embarqué à destination du Maroc, le 10 novembre 1921 - Débarqué à Casablanca, le 14 novembre 1921 - Affecté à la 2ème escadrille, le 15 novembre 1921 - Citation n° 315 à l'ordre des Théatres d'opérations outre-mer (TOM) de la 2ème escadrille du 37ème régiment d'aviation, en date du 28 mai 1922 - Citation n° 32 à l'ordre de la colonne, en date du 10 janvier 1923 - Autorisé à prolonger son séjour au Maroc de deux ans, à compter du 14 décembre 1923 - Citation n° 432 à l'ordre des Théatres d'opérations outre-mer (TOM) du 1er groupe du 37ème régiment d'aviation, en date du 29 décembre 1923 - Affecté à l'état-major du 37ème régiment d'aviation, comme adjoint technique du 6 mars 1924 au 22 avril 1927 - Officier de la Légion d'Honneur, en date du 28 décembre 1924 - Nommé Commandant, le 25 septembre 1925 - Citation n° 22 à l'ordre des théatres d'opérations outre-mer (TOM) en XX (1925 ou 1926) - Croix de guerre des TOE avec cinq citations - Autorisé à prolonger son séjour au Maroc de 14 mois, à compter du 1er janvier 1926 - Commandeur du Ouissam Alaouite, le 18 février 1926 - Blessé au cours d'un accident d'avion avec rupture musculaire partielle de la hanche, le 30 avril 1926 - Citation n° 425 à l'ordre de l'armée, en date du 27 septembre 1926 - Médaille du Maroc, le 6 novembre 1926 - Désigné pour accomplir le cycle d'instruction des commandants du 7 juin au 21 juillet 1927 - Affecté à l'inspection du matériels et des installations techniques de l'aéronautique et détaché à la 12ème direction du ministère de la guerre, le 22 avril 1927 - Directeur de la division tactique de l'école d'aéronautique de Versailles en 1927 - Marié avec Mlle Pauline Darmon en la mairie de Paris 12ème, le 6 juillet 1927 - A réalisé, en compagnie du Ltt Ténot, aux commandes d'un Henry Potez à moteur Lorraine-Dietrich de 450 cv, le trajet séparant Le Bourget à Copenhague (Danemark) en 3 heures et 40 mn, le 2 septembre 1927 - Mis à la disposition du ministère des colonies pour l'aéronautique de l'Afrique Occidentale Française (AOF) et affecté administrativement au 34ème régiment d'aviation, le 6 juillet 1928 - Commandant de l'aéronautique de l'Afrique occidentale française (AOF), puis en Mauritanie - En tournée d'inspection, aux commandes d'un Potez 25 TOE à moteur Lorraine 450 cv, en équipage avec le Sgt Bidaud, mécanicien, du 3 au 16 décembre 1928 - Pendant cette mission, il a relié Dakar, Tambacounda, Kayes, Bamako, Mopti, Tombouctou, Gao, Niamey - Ensemble, ils ont volé sur 6000 kilomètres en 36h20 de vol - A réalisé une mission de 12.500 kms en mars 1929 - Elle était composée de trois Potez 25 TOE des équipages suivants : Cdt Bouscat / Sgt Bidaud (mécano), Cne Lafosse / Sgt Sol (mécano), Cne Gaillard / Sgt Dagay (mécano) - Les trois avions ont parcouru le trajet aller suivant : Dakar, Bamako, Ouagadougou, Niamey, Zinder, N'guigmi (sur le Tchad), Bilma, Seguedine et retour : Bilma, N'Guigmi, Zinder, Niamey, Gao, Tombouctou, Bamako, Dakar - Chaque pilote a réalisé 80 heures de vol - Médaille d'or de l'éducation physique et des sports, en date du 7 mai 1929 - Affecté comme chef-adjoint du cabinet militaire de M. Painlevé, Ministre de l'air du 8 septembre 1930 à décembre 1932 - A participé à la tournée d'inspection des centres aéronautiques d'Afrique par le ministre de l'Air J.L Dumesnil, à compter du 4 avril 1931 pendant trois semaines - L'appareil choisit était le Breguet 19 grand raid, à moteur Hispano-Suiza de 600 cv (avion de Girier / Weiss) et était piloté par Dieudonné Costes - Les quatre Breguet 19 accompagnateurs étaient du modèle à moteur Hispano-Suiza de 500 cv pour le Cdt Bouscat et le Cne Tavera et à moteur Lorraine à 450 cv pour le Col Vuillemin et le Cdt de Turenne - Ils ont relié le Bourget, Colomb-Béchar, traversée du Sahara par Ouallen, Reggan, Gao, Tombouctou, Kayes, Dakar et retour par Port Etienne, Cap Juby, Marrakech et Fez - Nommé Lieutenant-Colonel, le 25 juin 1931 - Rapporteur du groupe 1 chargé d'étudier la situation actuelle de l'aviation aux colonies au congrès national d'aéronautique coloniale du 5 au 10 octobre 1931 - Le 14 mai 1932, dans le cadre de la coupe Ribesco, a réalisé, en équipage avec le Cne Tavera, aux commandes d'un Breguet 330 à moteur Hispano-Suiza de 650 cv, une liaison entre Paris et Bucarest - Les 2000 km ont été réalisés en 9 h 39 mn - Pendant le vol retour, l'équipage a battu le record et faisant la même distance en 8h33 - Nommé Chef du cabinet militaire du ministre de l'Air en décembre 1932 - Affecté à l'état-major général des forces aériennes et désigné pour organiser une liaison postale, avec des moyens aériens et des personnels militaires, entre Alger et le Tchad, via Reggan, Gao, Niamey, Zinder, le 8 février 1933 - Il s'agit, à titre d'essai, de réaliser une liaison postale par semaine, pendant trois mois - Le 25 février 1933, désirant reconnaitre le parcours entre Alger et Zinder, le LcL Bouscat, en équipage avec son frère, le Sgt Jean Bouscat, mécanicien, décolle du Bourget, aux commandes d'un Breguet 33 à moteur Hispano-Suiza de 650 cv, à destination de Zinder - La première mission réelle suivra, au départ d'Alger, le 14 mars pour arriver à Zinder, le 18 mars - Affecté au 37ème régiment d'aviation, le 26 août 1933 - Commandant en second de la Croisière Noire qui effectuera un parcours de 25.000 km à travers les colonies françaises d'Afrique du 8 novembre 1933 au 15 janvier 1934 - Vingt-huit Potez 25 TOE sont engagés dans ce raid - Elle est dirigée par le général Vuillemin, commandant de l'aviation du Maroc - Nommé Colonel, le 25 décembre 1933 - Commandeur de la Légion d'Honneur, en date du 30 décembre 1933 - Commandeur du Nichan Iftihkar, en date du 25 janvier 1934 - Embarqué à Marseille, le 24 mars 1934 - Débarqué à Casablanca, le 26 mars 1934 - A dirigé la 1ère escadrille du 37ème RA du Maroc entre Rabat et Tunis, via le sud Algérien et le sud Tunisien entre le 26 et le 29 octobre 1934 - Commandant de l'Air au Maroc, le 15 novembre 1934 - Commandant de la demi-brigade aérienne du Maroc, le 27 décembre 1934 - Sa femme Pauline, née Darmon, épousée le 6 juillet 1927, a été assassinée par un caporal marocain qui servait d'ordonnance - Ses obséques ont eu lieu à Rabat, le 1er avril 1935 - A obtenu le certificat d'aptitude aux fonctions de chef de bord, le 13 mai 1935 - A reçu le drapeau de la 3ème escadre et l'a remis officiellement à l'unité, à Marrakech (Maroc), le 16 juillet 1935 - Médaille d'or du mérite aéronautique de Roumaine, le 26 juillet 1935 - A dirigé une mission de 27 avions venant de Meknès et Marrakech pour participer à des manoeuvres dans la région d'Oran, le 3 octobre 1935 - En novembre 1935, a dirigé une reconnaissance de six avions du 2ème groupe du sud-marocain sur le parcours Maroc-Niger pour marquer la liaison aérienne entre le Maroc et l'AOF - Les six pilotes étaient : Col Bouscat, Cdt Dasque, Cne Chassandre-Patron, Ltt Albertus, Adc Tristch et Sgt Eve - Arrivé à Taoudeni, Bouscat, commandant de la 37ème demi-brigade aérienne a rencontré le Cdt Pelletier d'Oisy, commandant de l'aviation d'AOF - ILs ont réalisé 200 heures de vol pour parcourir les 3000 km - A inauguré un monument en hommage à l'aviation française au Maroc avec 215.000 heures de vol, 150.000 photos, 3594 malades ou blessés évacués et 181 tués (65 officiers, 89 sous-officiers, 27 caporaux et soldats) en 1936 - Désigné pour être détaché au centre des Hautes Etudes Aériennes, le 25 juin 1936 - Nommé Commandant de l'école de l'Air de Versailles (Yvelines), le 1er juillet 1936 - Embarqué à Casablanca, le 4 juillet 1936 - Débarqué à Marseille, le 6 juillet 1936 - Commandant des centres écoles de Versailles et de Villacoublay - Nommé Général de Brigade, le 20 octobre 1936 - Nommé commandant, par intérim, de la 1ère région aérienne, le 11 septembre 1937 - Marié avec Mlle Blanche Léonie Chrétien en la mairie d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le 14 septembre 1937 - Commandant de la 1ère région aérienne, le 5 octobre 1937 - Chef du cabinet militaire du Ministre de l'Air Guy La Chambre de janvier 1938 au 13 juin 1939 - Nommé Général de Division en mai 1939 - Commandant, par intérim, la 5ème région aérienne et inspecteur général, par intérim, des forces aériennes d'outre-mer avec poste à Alger (Algérie), le 13 juin 1939 - Grand officier de la Légion d'Honneur, en date du 21 juin 1939 - Commandant le la 5ème région aérienne, le 25 juillet 1939 - Nommé Général de Corps aérien, le 10 septembre 1939 - Nommé Chef d'état-major de l'armée de l'Air, le 23 octobre 1939 - Commandant de la zone d'opérations aériennes de l'Est en février février 1940 - Après l'armistice, commandant de la région aérienne d'Algérie - Placé en congé d'armistice par le gouvernement de Vichy, le 16 octobre 1940 - Membre du réseau Alliance et Chef de la branche algérienne en 1942 - Réintégré en activité, le 15 mars 1943 - Engagement dans les FAFL à Londres en avril 1943 - Commandant de l'aviation française en Afrique du Nord et en Afrique Occidentale Française, le 5 juin 1943 - Chef d'état-major général des forces aériennes françaises, le 1er juillet 1943 - Nommé Général d'armée aérienne, le 11 novembre 1943 - Réalisa la fusion des forces aériennes de la France Libre et celles de l'Afrique du Nord - Inspecteur général de l'armée de l'Air et commandant en chef des forces aériennes engagées du 3 novembre 1944 au 19 juillet 1945 - Grand Croix de la Légion d'Honneur avec attribution de la Croix de Guerre, en date du 16 juin 1945 - Inspecteur général de l'armée de l'Air du 20 juillet 1945 au 27 février 1946 - Chef d'Etat-Major général de l'armée de l'Air et inspecteur général de l'armée de l'Air du 28 février 1946 au 7 septembre 1946 - Admis en congé définitif du personnel navigant pour cinq ans, à compter du 7 septembre 1946 - Médaille Militaire, en date du 13 juillet 1946 - Compte plus de 4000 heures de vol - Auteur de "De Gaulle-Giraud, dossier d'une mission" paru en 1967 - Décédé à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris 5ème, le 22 juin 1970 - Sources : Pam (2 fiches) - Fiche matricule conservées aux archives départementales des Yvelines - CCC de l'escadrille F 72 - JORF - Site Traditions Air - Site Geneanet - Site Internet Les Français Libres - Revue Les Ailes - Revue L'Aérophile - Revue L'Aéronautique - Dernière mise à jour : 24 février 2020.

-> Convoi Eastcheap avec 4 P-39, le 2.
-> Convoi Millionaire avec 12 P-39,
-> Convoi Abinger avec 14 P-39, le 3.

Le 5, le Sgc Lecorre pose son P-39 sur le bidon ventral et détruit son avion (P-39 n°391).

-> Convoi Wardle Two avec 2 P-39, le 6.
-> Convoi Cinderella avec 14 P-39,
-> Convoi Black Feet avec 4 P-39, le 7.
-> Convoi Cormorant avec 4 P-39,
-> Convoi Tilting avec 2 P-39, le 8.
-> Convoi Abinger avec 4 P-39, le 9.
-> Convoi Stubbs avec 10 P-39, le 10.
-> Convoi Starry avec 22 P-39,
-> Convoi Ocean avec 4 P-39, le 12.

Le 12 juin, l'avion du Ltt Cavaroz est victime d'ennuis moteur. Le pilote pose son P-39 (n° 4218776) sur le ventre dans la région de Boufarik.

-> Convoi Finnegan avec 4 P-39, le 13.

Le 15, une patrouille est envoyée contre un avion de reconnaissance allemand qui photographie la baie et le port d'Alger. Mais son plafond de 28.000 pieds et sa vitesse ne permettent pas aux P-39 de le rattraper.

-> Convoi Crowder avec 4 P-39,
-> Convoi Creation avec 4 P-39, le 16.
-> Convoi Tendency avec 12 P-39,
-> Convoi Crupper avec 4,
-> Convoi Gertrude avec 2, le 17.

Mort du Sgt René Coste :

Le 18 juin, pendant un exercice de tir au sol, l'avion du Sgt René Coste (P-39 n°429434) percute la cible et touche le talus qui se trouvait derrière. Le P-39 perds une aile et s'écrase à Félix Faure (Algérie). Son pilote est tué sur le coup.

Sgt René Coste, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Tué dans l'accident de son P-39N serial 42.9434, le 18 juin 1944 - Photo collection Albin Denis.

Biographie du Sgt René Pierre Coste - Né le 29 mars 1921 à Roanne (Loire) - Issu de l’aviation populaire - Brevet de pilote militaire n° 27.277 obtenu à l’école d’Ambérieu (Ain), le 3 juillet 1939 - Pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 " Navarre " - Tué au cours d’un exercice de tir au sol, le 18 juin 1944 - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Liste des brevets militaires - Historique EC 1/3 " Navarre " - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

-> Convoi Insert avec 8 P-39, le 19.

Le 19, une partie du personnel de la flottille 1F de Port Lyautey est affecté au groupe pour une durée indéterminée. Le Cam Mauban nous rappelle dans quelles circonstances : "Entre l'opération Torch de novembre 1942 et le printemps 1943, la 1 F finissait d'user ses D 520 et avait sans succès demandé le remplacement de ces appareils par du matériel valable. On lui avait opposé l'absence de réserves. Elle avait 24 pilotes bien entraînés, mais rien pour compenser les pertes à prévoir en opérations. De son coté, l'Armée de l'Air avait reçu du matériel mais le personnel en cours d'entraînement n'arrivait qu'au compte-gouttes. Il fut donc décidé de dissoudre la flottille 1 F, de former à partir de son personnel, quatre détachements de renfort composés chacun de cinq pilotes dont deux officiers, plus sept mécaniciens. Dans l'idée initiale, chaque détachement devait fournir une patrouille de quatre avions, autonome dans le groupe. Autant dire tout de suite que le personnel marin détaché fut intégré dans les groupes selon ses compétences et sans considération d'autonomie. Il fut convenu que deux des détachements renforceraient des groupes engagés en Tactical Command et les deux autres, des groupes engagés en Coastal Command. Quand le GC I/4 , en juillet 44, passera du Coastal Command au Tactical Command, il léguera ses marins, ses vieux P-39 et ses tentes au 3/3. Quand à son tour le 3/3 touchera ses P-47 et passera du Coastal au Tactical, il léguera ses marins, ses vieux P-39 et ses tentes au 2/6."

Les pilotes de la Marine viennent renforcer le GC 1/4 :

C'est un B-25 de servitudes qui débarque les marins à la Réghaïa. Trop occupé par les missions qui se succèdent à un rythme soutenu, le groupe leur épargne les plaisanteries coutumières. Six pilotes : LV Graignic, EV Mauban, MT Guyot, MT Conq, SMT Surzur, Friot, deux officiers mariniers mécaniciens : les SM Lasserre et Mahé et une dizaine de quartiers maîtres et matelots viennent grossir les rang du GC 1/4.

Pilotes de la 2ème escadrille (traditions de la SPA 124 "Jeanne d'Arc" de la Grande Guerre) du GC 2/6 "Travail" sur le terrain de la Reghaïa en octobre 19144 - Cette photo permet de distinguer presque tous les pilotes de l'aéronautique navale qui ont servi au sein du GC 1/4 "Navarre" avant d'être mutés au GC 2/6 - De gauche à droite accroupis : Cne Labussière, Sgt Del Monaco, LV Mauban*, Asp Derivière, Sgt Brenot - Debouts : Ltt Torillec, Slt Labessant, Asp Denelle, Sgt Martinot, Sm Surzur*, Mt Concq*, Sm Friot*, Sgt Damour, Sgt Bardou, Sgt Mandin (* anciens du Gc 1/4) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source OCE Joseph Concq que je remercie pour son aide.

Pilotes du Gc 1/4 "Navarre" sur le terrain de la Reghaïa à la fin juin 1944 - Au premier rang, assis de gauche à droite : Slt Chappuis, X (de dos), Mt Guyot, Sgt Astier - Debouts : Ltt Laurent, Ltt Auber, Ltt Dugard, Ltt Segura, Ltt Bertin, SM Surzur, Adj Weber, Sgc Boursier - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis.

Second-Maître Surzur, pilote de l'escadrille 1F de l'aéronautique navale, pilote du GC 1/4 "Navarre" du 19 juin au 22 juillet 1944 - Photo collection Albin Denis.

Maître Guyot, pilote de l'escadrille 1F de l'aéronautique navale - Pilote du GC 1/4 "Navarre" du 19 juin au 22 juillet 1944 - Photo collection Albin Denis.

Sgt Léon Boursier, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Assurera le commandement, par intérim, de la 1ère escadrille du 1/4, après la mort au combat du Cne Le Corre en Indochine, le 24 octobre 1948 - Le 8 juin 1949, son Spitfire Mk IX est touché par la DCA Vietminh - Très grièvement blessé pendant l'atterrissage en catastrophe de son avion, près de Bao Ha, il décéde des suites de ses blessures quelques plus tard - Photo collection Albin Denis.

Ltt Jean Dugard, pilote de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Tué au cours d'une collision aérienne, près de Maizières-les-Metz (Moselle), le 7 juin 1946 - Il était alors le commandant en second de la 1ère escadrille - Photo collection Albin Denis.

Le même jour, le P-39 ( 4218784) du Ltt Segura termine son roulage sur le nez. Heureusement les dégâts ne sont que matériels.

Le Cam Mauban effectue sa première mission en compagnie du Ltt Fabry. Il nous livre ses impressions : "La première mission fut une protection de convoi en tant que son équipier, suivie d'un retour au terrain au ras des pâquerettes en patrouille serrée. Pour l'honneur de l'aéronautique navale, je ne regardais pas le sol quand on virait vers moi mais je morpionnais enserrant les dents.... et les fesses."

Il nous livre également son avis sur le P-39 : "Les P-39 du groupe étaient des modèles N 5 avec hélice tripale, il était facile à piloter, tournait bien et au sol, on voyait bien devant ce qui simplifiait le vol de nuit. Mais il était tiré par un moteur muni d'un compresseur à un seul étage, une seule vitesse, rétablissant à 3000 m, alors qu'à l'époque, les bagarres de chasse se passaient à 6000 m et au-dessus. Pour couronner le tout, le moteur n'était guère fiable; quand des paillettes de régule commençaient à apparaître dans le filtre à huile, le commandant d'escadrille ordonnait une séance de voltige. Après plus d'hésitation : le moteur était à changer. Les armes les plus sérieuses étaient les deux mitrailleuses lourdes synchronisées de capot, le canon de 37 mm avait une cadence de tir et des caractéristiques balistiques trop mauvaises et les quatre mitrailleuses d'ailes étaient trop légères. Un seul lance-bombe auquel était accroché en permanence un belly tank de 300 litres, bon pour 1 h 15 de vol. La radio : un VHF crachotant, à quatre fréquences, un IFF et un récepteur de range, visiblement monté après coup."

-> Convoi Snodland avec 26 P-39.
-> Convoi Liftshaft avec 4, le 20.
-> Convoi Finnegan avec 4 P-39, le 21.
-> Convoi Hamkey avec 6 P-39, le 22.
-> Convoi Goldrock avec 6 P-39, le 25.
-> Convoi Bunter avec 26 P-39, e 26.
-> Convoi Horn avec 4 P-39,
-> Convoi Abinger avec 6, le 27.
-> Convoi Broasway avec 4 P-39, le 28.
-> Convoi Ashmole avec 8 P-39, le 29.
-> Convoi Convent avec 4 P-39, le 30 juin.

Sgt Pierre Dubos, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 - Brevet de pilote militaire n° 27.304 obtenu à l'école d'aviation de la Rochelle (Charente-Maritime), le 7 juillet 1939 - Photo collection Albin Denis.

Le 5 juillet, le Sgc Lecorre effectue un atterrissage train rentré. L'avion est endommagé mais son pilote est indemne. La nuit, un Ju 88 passe pour faire des photos. A 28.000 pieds, il est hors d'atteinte et repart comme il est venu.

-> Convoi Dribble avec 4 P-39, le 6.

Le 6, pendant une mission de nuit, le P-39 (n°4218727) du Ltt Racon est victime d'ennuis moteur. Son pilote ne peut le ramener et doit sauter aux environs de Port Gueydon (Cap Tdeles). Il se pose sans mal sur la terre ferme.

-> Convoi Pasture avec 4 P-39,
-> Convoi Exodus avec 4, le 7.
-> Convoi Cinderella avec 12 P-39, le 9.

Passage sur P-47D Thunderbolt :

Le 9 juillet 1944, le Groupe 1/4 Navarre apprend sa transformation sur Republic P-47D Thunderbolt . Dés le 10, un Curtiss P-40 est envoyé par le GC 3/3 pour permettre aux pilotes du Navarre de s'habituer aux roulettes de queues. C'est finalement un total de trois P-40 qui seront prêtés au I/4. (n° 210, n° 489, n° 639)

-> Convoi Chadband avec 4 P-39, le 10.
-> Convoi Ghost avec 4 P-39, le 15.

Perception du premier P-47D :

Le 12 juillet, le groupe reçoit son premier P-47.

-> Convoi Tambourin avec 2 P-39, le 14.
-> Convoi Taunton avec 4 P-39, le 15.
-> Convoi Tebworth avec 4 P-39, le 17.

Mort du Slt Coulombelle :

Le 16, treize Hurricane du Groupe de chasse 3/3 se pose sur le terrain de la Reghaïa . Le 18, le P-39 (n° 4218742) du Slt Philippe Coulombelle s'écrase lors d'une mission d'entraînement. Il percute en faisant du rase-mottes à proximité de la propriété de sa famille. Il est tué sur le coup. De même, le Sgt Seeten décroche à l'atterrissage et pose son P-40 sur le ventre. Le lendemain, un A-24 Dauntless termine sa course de décollage sur le ventre. Le pilote, le Cne Auber ayant rentré le train un peu prématurément. Le 19, l'échelon roulant du GC 3/3 arrive sur place. Le jour suivant, les pilotes du 3/3 commencent leur entraînement sur les P-39 que le GC 1/4 va leur laisser.

Biographie du Slt Philippe Coulombel - Né le 12 mars 1915 à Paris 14 ème (Paris) - Admis au baccalauréat en série philosophie en 1933 - Certificat de morale et de sociologie à la faculté des Lettres de l’université d’Alger en juin 1935 - Passe son brevet de pilote civil à l’école de pilotage d’Air Algérie, sur le terrain d’aviation d’Hussein-Dey, d’août 1936 à mars 1937 - Brevet de pilote civil délivré par l’aéroclub Jean Mermoz, aérodrome d’Hussein-Dey en mars 1937 - Candidat au certificat d’études supérieures de licence ès lettres en logique et philosophie générale en juin 1937 - Pilote du GC 3/3 " Ardennes " - Pilote du GC 1/4 " Navarre " du XXX au 18 juillet 1944 - Tué au cours d'un accident d'avion, aux commandes du P-39 (n° 4218742) près de Tipasa (Algérie), le 18 juillet 1944 - Sources : Mémoire des Hommes (AI 1Mi 28) - Historique EC 1/3 " Navarre " - JORF - Journal L’Echo d’Alger - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

-> Convoi Billy Boy avec 4 P-39,
-> Convoi Stubbs avec 4 P-39, le 21.

Dernière mission sur P-39 :

Le 21 juillet 1944, le GC 1/4 transfère ses avions P-39 Airacobra au GC 3/3 qui prends la suite en Coastal Command . Le Cne Maurin et le Ltt Cavaroz effectuent la dernière mission sur P-39 du groupe Navarre.

Le 22, le groupe fait ses bagages. Les toiles de tentes sont démontées et mises en caisse. Le personnel dormira à la belle étoile jusqu'au départ. Le personnel de la Marine, à l'exception du LV Graignic, restera sur place et est affecté au III/3. L'Oce Conq se rappelle le déménagement du groupe et dans quelles circonstances il a déménagé de sa tente : "Quand le I / 4 est parti, j'ai hérité de la cabane en bois de l'Adjudant Meunier qu'il avait construite de ses mains. Elle avait tout le confort avec deux lits picots, l'électricité, l'eau froide, l'eau chaude. Le château d'eau était un belly tank d'Airacobra situé sur le toit de la baraque. Il y avait même un chauffage à essence et une véranda. J'y suis resté jusqu'en décembre 1944 avec mon camarade Suzur."

Les P-39N Airacobra utilisés par le GC 1/4 "Navarre" du 24 juin 1943 au 21 juillet 1944 - Colonnes de gauche à droite : trois premiers chiffres du serial servant d'identification sur les registres de vol - Serial US des avions - Date de la première apparition au GC 1/4 "Navarre" - Evénements particuliers - Victoires obtenues avec - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Si vous possédez des élèments permettant de compléter ces données, je vous demanderais de bien vouloir entrer en contact avec l'auteur du site - Tableau Albin Denis

Bilan du GC 1/4 "Navarre" sur P-39N Airacobra :

Le Groupe de chasse 1/4 "Navarre" a réalisé pendant cette période :

En opérations :
- 1928 sorties et 3317 h 20 de vol en protection de convois,
- 236 sorties et 196 h 50 de vol en scramble (décollage en alerte),
- 150 sorties et 249 h 15 de vol en air sea rescue (secours en mer),
- 245 sorties et 327 h 50 de vol en sweep (ratissages en mer),
soit 2559 sorties et 4090 h 15 de vol.

En hors opérations :
- 3673 sorties et 3807 h 55 de vol en entraînement, missions DCA, radars, voyages, convoyages et essais avions,
soit un total de 6232 sorties pour 7898 h 10 de vol.

Ses pilotes ont remporté 6 victoires homologuées.

Attention, ce texte et les photos associées ne sont pas libres d'utilisation.
Ils sont issus de l'historique de l'escadron de chasse 1/3 "Navarre" de 1915 à 1999 publié par l'auteur de ce site en 1999.
Cet historique a été enregistré à la Grande Bibliothèque de France - Voir cette page : https://data.bnf.fr/13740807/albin_denis/
Travaillant activement sur une seconde édition en plusieurs tomes, je mets en ligne ces chapitres pour qu'ils soient lus par les membres du GC I/4 encore parmi nous, leurs familles,
les collectionneurs ou chercheurs qui pourraient apporter leur pierre à cet édifice.
Si vous détenez des documents officiels, états de service, livrets militaires, fiches matricules, citations, carnets de vol, notes, journal personnel, photos, souvenirs, insignes,
bref tous éléments permettant de préciser, compléter et corriger ce chapitre, je vous demanderais de bien vouloir me contacter à l'adresse Mail ci-dessus.
Un grand merci à tous ceux qui pourront m'aider. Albin DENIS

Remerciements à :

- M. Patrice Gout pour l'envoi des photos des insignes de sa collection.
- M. David Méchin pour l'envoi du profil du P-39N du Sgc Giraud.

Bibliographie :

- Historique de l'escadron de chasse 1/3 "Navarre" de 1915 à 1999 par l'Adj Albin Denis - publié à compte d'auteur en 1999.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes
par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- Carnets de vol et témoignages du Gal Tardy de Montravel datés du 17 janvier, 4 mars et 18 juillet 1993.
- Témoignage de Mr Paul Martin daté du 1er juillet 1993 - Auteur de "Invisibles vainqueurs" en 1990.
- Les "As" français de la guerre 1939-1945 en deux tomes par Daniel Porret - éditeur SHAA - 1991.
- Site Internet "Insignes des escadrilles de l'Armée de l'Air" de Henri Guyot - Voir le lien
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Cahiers d’enregistrement des heures de vols des escadrilles - SHD de Vincennes.
- Témoignages de l'Adc Paul Desfachelle datés de 6 janvier et du 15 février 1993.
- Témoignages du Gal Yves Rupied datés du 24 mai 1993 et 19 novembre 1998.
- Comptes-rendus d’engagements aériens du GC I / 4 - SHD de Vincennes.
- Témoignages du Cdt Georges Metz datés du 23 mars et 24 avril 1993.
- Entretien avec le Col Jean Machet de la Martinière en mai 1993.
- Témoignage du Gal Philippe Maurin daté du 9 décembre 1998.
- Journal quotidien du GC 1/4 "Navarre" - SHD de Vincennes.
- Témoignage du Lcl Jean Bony datés du 11 mars et avril 1993.
- Témoignage de l'Adc Pierre Fricker daté du 10 février 1993.
- Témoignage du Lcl Henri Liautard daté du 23 mars 1993.
- Témoignage du Col Louis Lemaire daté du 2 mars 1993.
- La 4ème escadre de chasse - SHD carton n° G 7663.
- Témoignage de Mr Jean Bres daté du 3 mars 1999.

Si vous avez des documents écrits ou photographiques pouvant compléter les données de cette page, veuillez contacter l'auteur du site.

Gc I/4 1940-1943 GC 1/4 sur P-47D en 44 à 45

pas de fiche > 1918

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