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MdL Gabriel Hébert

MdL Gabriel René Emile Hébert - Né le 3 février 1890 à Courcelles-lès-Gisors (Oise) - Fils d'Auguste Eugène Hébert et de Marie Louise Legrand - Profession avant guerre Mécanicien conducteur d'auto - Engagé volontaire pour 4 ans au 1er Chasseurs d'Afrique du 14 avril 1908 au 28 mai 1909 - Affecté au 12ème régiment de Hussards du 28 mai 1909 au 13 avril 1912 - Marié avec Marie Isabelle Ziégler, le 3 avril 1911 - Domicilés au n° 15 avenue des Capucins à Gray - Affecté spécial complémentaires des chemins de fer de l'Est, comme ajusteur à Cholindrey, le 20 juin 1914 - Remis à la disposition de l'autorité militaire et affecté au 1er groupe d'aviation de Dijon comme mécanicien à partir du 30 novembre 1914 - Arrivé dans l'unité, le 5 décembre 1914 - Mécanicien de l'escadrille N 37 du 4 février 1915 au 1er juillet 1916 - Passe élève pilote à l'école d'aviation militaire de Pau du 6 août 1915 au 31 mars 1916 - Premier essai de Blériot rouleur, le 14 septembre 1915 - A réalisé les différentes épreuves du brevet de pilote militaire du 26 novembre au 3 décembre 1915 - Nommé Brigadier en novembre 1915 - Brevet de pilote militaire n° 2039 obtenu à l'école d'aviation de Pau sur Blériot 60 HP, le 3 décembre 1915 - A cette date, il cumule 26h45 de vol pour 558 km parcourus - Affecté à la division Morane-Saulnier de l'école de Pau du 26 février au 9 mars 1916 - Affecté à la division Nieuport de l'école de Pau, le 9 au 31 mars 1916 - Totalise 12h25 de vol sur Morane-Saulnier et Nieuport - Stage de perfectionnement à la division des vols de nuit de l'école d'aviation militaire d'Avord du 30 mars au 19 avril 1916 - Stage du tir aérien à l'école de Cazaux du 20 avril au 7 mai 1916 - Une seule sortie aérienne pendant ce stage - Stage à la division d'application de combat (DAC) à l'école d'aviation militaire de Pau du 8 au 26 mai 1916 - Il comprend des vols de protection d'avion de réglage, de tir à la mitrailleuse - Nommé Maréchal des Logis en mai 1916 - Pilote de l'escadrille N 95 du CRP (Camp retranché de Paris) (future escadrille 461) du 26 mai au 16 juin 1916 - Entrainement au tir des fusées Le Prieur - Pilote de l'escadrille N 62 du 16 juin 1916 au 23 mars 1917 - Perçu un Nieuport 23 m² à moteur Clerget de 110 HP - Une citation à l'ordre de l'armée, le 24 août 1917 - Une citation à l'ordre de l'armée, le 17 octobre 1916 - Médaille Militaire, le 31 novembre 1916 - Une citation à l'ordre de l'armée, le 31 décembre 1916 - Une citation à l'ordre de l'armée, le 15 février 1917 - Transfert par Fismes, Lyon-Bron, Marseille, Tarente - Dirigé vers l'armée d'Orient, le 27 mars 1917 au 22 février 1918 - Embarquement à bord du Duc d'Aumale, le 25 avril 1917 - Débarquement à Salonique, le 30 avril 1917 - Pilote de l'escadrille 506 du 18 mai 1917 au 30 décembre 1917 - Chevalier de la Légion d'Honneur, le 24 août 1917 - Pilote de l'escadrille 507 du 30 décembre 1917 au 25 juillet 1918 - Pilote de l'escadrille 531 du 25 juillet au 15 août 1918 - Affecté au 3ème groupe d'aviation de Bordeaux - STAé de Paris à compter du 16 décembre 1918 - Domicilé 22 rue de l'Amiral Mouchez dans le 14ème arrondissement de Paris (75) - Décédé à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, le 7 juillet 1954 - Photo Gabriel Hébert transmise par son arrière petit-fils Xavier Hébert que je remercie pour son aide.

  • 12ème rég de Hussards du 28 mai 1909 au 13 avril 1912 :

Le Hussard de 1ère classe Gabriel Hébert, cavalier du 12ème régiment de Hussards, pose avec sa monture entre le 13 novembre 1909, date de sa nomination à la distinction de 1ère classe, et le 13 avril 1912, date de la fin de son engagement - Il a été affecté dans cette unité du 28 mai 1909 au 13 avril 1912 - Photo Gabriel Hébert transmise par son arrière petit-fils Xavier Hébert que je remercie pour son aide.

  • Ecole d'aviation militaire de Pau du 14 sept 1915 au 31 mars 1916 :

Carnet de vol ouvert, le 14 septembre 1915.
Début de la formation par des tours de piste en rouleur Blériot (avion sans aile ne pouvant décoller) du 14 au 30 septembre 1915. Passage sur rouleur rapide du 1er au 8 octobre. A la fin de ce cycle, il totalise 19 sorties en rouleurs pour 3h10 d'exercice.

Il passe sur Blériot à moteur 3 cylindres du 9 octobre au 5 novembre 1915. A la fin de ce cyle, il a réalisé 20 sorties pour 5h05. La prochaine étape est réalisée à bord d'un Blériot à moteur 6 cylindres du 6 au 20 novembre. Il s'agit pour notre pilote d'enchaîner des lignes droites et des virages. On constate que la puissance des moteurs augmente progressivement. Il a réalisé 20 sorties pour 4h55 lors de ce cycle.

Le prochaine étape se déroule sur Blériot à moteur 50 HP du 21 au 23 novembre 1915. Il s'agit cette fois de s'entrainer à faire des spirales. Une nouvelle fois, la puissance du moteur augmente. L'avion est un Blériot à moteur 60 HP, avec lequel il va passer les épreuves de son brevet de pilote militaire, du 24 novembre au 3 décembre 1915. En voici le détail :

- 1er voyage préliminaire entre Pau - Tarbes - Pau, le 26 novembre 1915. Gabriel Hébert parcourt la distance de 86 km en 1 h 05, à une altitude moyenne de 1300 m.
- 2ème voyage préliminaire entre Pau - Amou - Pau, le 29 novembre 1915. Il parcourt la distance de 94 km en 2 h, à une altitude moyenne de 1600 m.
- 1er triangle entre Mont-de-Marsan - St-Martin - Pau, le 1er décembre 1915 (2h00 - 133 km - 1500 m)
- 2ème triangle entre Pau - St-Martin - Mont-de-Marsan - Pau, le 2 décembre 1915 (3h00 - 189 km - 1800 m)
- Epreuve de hauteur sur Parasol Blériot, le 3 décembre 1915 (2h00 à 2600 m d'altitude)

Il obtient le brevet de pilote militaire n° 2039 à l'école d'aviation de Pau, sur Blériot 60 HP, le 3 décembre 1915. Il a réalisé les épreuves du brevet militaire en 11h20 pour 558 km parcourus. Pour l'ensemble de cette formation du 14 septembre au 3 décembre 1915, il a réalisé un total de 26h45.

Brevet "papier" n° 2039 délivré par l'inspection technique de l'aviation militaire (ITA) au soldat de 2ème classe Gabriel Hébert, le 3 décembre 1917 - Photo Xavier Hébert, arrière petit fils de Gabriel Hébert, que je remercie pour son aide.

Formation intermédaire de 6 heures de vol sur Morane-Saulnier à moteur 45 HP, Blériot à moteur 60 HP (n° 151 et 155), Blériot parasol à moteur 80 HP du 4 décembre 1915 au 25 février 1916.

Affectation à la Division Morane (Vidard) du 26 février au 8 mars 1916. Il y effectue 4 sorties avec un Morane-Saulnier à moteur 45 HP pour un total de 50 mn de vol.

Affectation à la division Nieuport (Drouhet) du 9 au 29 mars 1916. Il y effectue 56 sorties pour 9h40 de vol, aux commandes de Nieuport 18 m² et 23 m², successivement en position de pilote avant et pilote arrière.

A la fin de son stage à l'école de Pau, il totalise 157 sorties pour 43h15. Dans le détail, 21h20 sur Blériot et 12h25 sur Morane-Saulnier et Nieuport

  • Ecole d'aviation militaire d'Avord du 30 mars au 18 avril 16 :

Il est affecté à la division des vols de nuit de l'école d'application et y effectue, comme passager, 4 vols sur MF (50 mn) et 2 sur Voisin (20 mn), moitié de jour et moitié de nuit.

  • Ecole du tir aérien de Cazaux du 29 avril au 4 mai 1916 :

Une seule sortie en MF de 10 mn.

  • Ecole d'application de combat de Pau du 8 au 26 mai 1916 :

Il effectue seize vols sur Nieuport, avec des tirs à la mitrailleuses, des entraînements à la protection d'avions d'observation ou de reconnaissance.

  • Escadrille N 95 du CRP du 26 mai au 15 juin 1916 :

Il est affecté à l'escadrille N 95 du Cne Gourlez. Il va y effectuer 3 heures de vol, principalement des vols d'entraînement au tir de fusées le Prieur.

  • Escadrille N 62 du 16 juin 1916 au 23 mars 1917 :

Affecté à l'escadrille N 62 commandée par le Cne Henri Horment, il arrive à Cachy, le 15 juin 1916. Cette unité a été transformée sur avions Nieuport 10, 11, 12 et 16, le 18 mai 1916.

A la date du 15 juin 1916, les personnels navigants de l'escadrille N 62 sont : Cne Henri Horment, pilote et commandant de l'unité - Ltt Jacques Mouronval (pilote) - Ltt Charles de Guibert (pilote) - Ltt Henri le Cour Grandmaison (pilote) - Ltt Robert Franc (obs) - Ltt Jean Billon (obs) - Slt André Frémont (obs) - Slt Jean Thobie (obs) - Slt Henri Petit (obs) - Slt Désiré Duvauchelle (obs) - Ltt Jean Varenard de Billy (obs) - Slt Ernest Gilleron (obs) - Adj Paul Tarascon (pilote) - Adj Louis de Guibert (pilote) - Sgt Pierre Besnier (pilote) - Sgt Marcel Bloch (pilote) - Sgt Georges Nautré (pilote) - Sgt Alfred Petit (mitrailleur) - MdL Célestin Sanglier (pilote) - Caporal Gabriel Hébert (pilote) - Caporal Jean Huffer (pilote USA) - Caporal Roger Tassou (pilote) - Caporal Paul Guth (mitrailleur) - Soldat Léon Duclos (mitrailleur).

La N 62 est plus particulièrement chargée des reconnaissances sur l'arrière du dispositif allemand qui fait face à la VIème armée. C'est pour réaliser ces missions à haut risque qu'elle est dotée de monoplaces de chasse (Nieuport 11 et 16) et de biplaces de reconnaissance (Nieuport 12 et très vite de Sopwith 1A2). Quand Gabriel Hébert rejoint l'unité, la transformation a déjà eu lieu et il va y trouver des personnels navigants très expérimentés dont une grande partie provient de la N 3.

C'est aussi à cette époque que les pilotes de la N 62 vont multiplier les attaques de Drachens en utilisant des fusées Le Prieur. Même s'il a été formé à l'emport et au tir de tels projectiles, Gabriel va être affecté sur avions biplaces, d'abord Nieuport 12, puis très vite sur Sopwith 1A2.

Le 18 juin 1916, un Nieuport 12 à moteur Clerget de 110 HP est affecté au Caporal Hébert. Du 19 au 21, la mécanique s'affaire pour rendre l'appareil opérationnel car son moteur est en panne avec une bielle fondue. Après plusieurs vols d'essais, le biplan est déclaré bon pour le service.

Le 22 juin 1916, le caporal Hébert effectue ses premières missions de guerre, d'abord entre la Somme et l'Avre, en compagnie du mitrailleur Léon Duclos (1h10 / 3200 m), puis un vol de reconnaissance du Nord-Ouest de la Somme à Roye, avec le Ltt Thobie (1h35 / 3500 m). Le 26 juin, une mission de reconnaissance avec le Ltt Robert Franc (1h45 / 2900 m). C'est avec cet officier qu'il va effectuer ses premières missions à la N 62.

Le 28 juin, son Nieuport 12 est transféré au caporal Roger Tassou et Hébert perçoit un Sopwith 1A2. Avec la mécanique, il va passer 2 jours à modifier les réglages moteur pour obtenir le meilleur de cet avion très rapide pour l'époque. Les premiers exemplaires de ce modèle ont été directement livrés par la firme Sopwith et sont facilement reconnaissables car ils portent les marquages britanniques sur la dérive. Voir plus bas le Sopwith Strutter n° 1 livré à la N 62 sur le terrain de Cachy à la fin juin 1916. A l'heure actuelle, trois Sopwith Strutter et 1A2 (construits en France) de la N 62 ont été recensés, il s'agit des n° 1, 6 et 22. En raison des indisponibilités, de la casse très rapide des appareils, il est fortement probable qu'il y ait eu plusieurs autres avions de ce type affectés à l'unité. La réponse viendra certainement de l'exploitation des carnets de vol.

Le 30 juin, première mission de reconnaissance à bord de son Sopwith 1A2, en compagnie du Ltt Franc (1h30 / 3000 m). Le lendemain, deux missions dans la journée, d'abord une reconnaissance de 2h15 (4000 m), en compagnie du même observateur puis un accompagnement de Nieuport 16 armés de 8 fusées le Prieur sur Barleux (1h35 / 3800 m). Le 2 juillet, il emmène le Ltt Franc à la verticale de la gare de Roisel pour une mission photo (1h50 / 4500 m).

Sopwith Strutter directement livré par la société Sopwith à l'escadrille N 62 stationnée sur le terrain de Cachy, à la fin juin 1916 - Tous ses marquages sont d'origine britannique, à l'exception des cocardes tricolores françaises - Il était destiné aux reconnaissances d'armée dans la profondeur du dispositif allemand - Très rapide pour l'époque, il pouvait distancer les chasseurs lançés à sa poursuite - Il a été baptisé "Betty" - L'escadrille N 62 a compté un maximum de trois Sopwith Strutter et 1A2 dans ses rangs - Les carnets de vol de Gabriel Hébert ont permis d'identifier les n° 1, 6 et 22 - L'avion représenté sur cette photo est en toute vraisemblance le n° 1 - Il est possible qu'avec les roulements d'appareils, plusieurs autres sopwith aient servi dans cette unité - Photo famille Detraz que je remercie pour son aide.

Sopwith 1A2 à moteur Clerget de 130 HP de l'escadrille N 62 - Cet avion, livré le 9 juillet 1916, possède un armement constitué d'une Lewis dans l'axe, montée sur l'aile supérieure et d'une autre arme du même type en tourelle arrière - La N 62 a compté un maximum de 3 avions de ce type en utilisation simultanée - Rapide à l'époque, il était réservé aux missions à très longue distance derrière le dispositif allemand (100 km et +) pour le compte de l'aéronautique de la 6ème armée - Sur cette photo, l'observateur, en place arrière, est le Ltt Jean Thobie - Photo SHD de Vincennes.

Le 6 juillet 1916, les monoplaces de la 62 sont engagés dans l'accompagnement d'une mission de reconnaissance de Corps d'Armée. Ils atterrissent près de Le Hamel (Sud-Est de Grandvilliers). Les aviateurs ont pour mission d'empêcher les Allemands de passer et de permettre le réglage d'artillerie du 1er Corps Colonial qui cherche à percer sur Péronne. Pour cette mission, Hébert est aux commandes d'un Nieuport 16 et participe à la chasse aux avions de reconnaissance dans le secteur du front compris entre Flaucourt - Athies - Barleux (2h00 / 1300 m).

Le 9 juillet, une reconnaissance photographique de 2h00 avec le Ltt Franc. Deux jours plus tard, pendant une reconnaissance du secteur Equancourt - Athies - au Nord de Nesle en compagnie du Ltt Franc, il livre deux combats contre cinq LVG et un bimoteur sur Roisel. Finalement, les aviateurs français s'en tirent bien avec une balle qui perce le plan arrière (1h15 / 3200 m). Le 15, Gabriel, accompagné du soldat Emile Leblond, son mécanicien, va visiter l'escadrille britannique stationnée à Fienvillers et équipée sur Sopwith Strutter.

Liste des personnels navigants de l'escadrille N 62 au 3ème trimestre 1916 :

  • Pilotes : Cne Henri Horment commandant l'escadrille, Ltt Charles de Guibert, Ltt Henri Le Cour Grandmaison, Adj Paul Tarascon, Sgt Henri de Guibert, Sgt Marcel Bloch, Sgt Georges Nautre, MdL Célestin Sanglier, Cap Gabriel Hebert, Cap John Huffer, Cap Roger Tassou.
  • Observateurs : Ltt Robert Franc, Slt Jean Thobie, Slt Henri Petit, Slt Désiré Duvaucelle, Slt Ernest Gilleron.
  • Mitrailleurs: Sgt Alfred Petit, Cap Paul Guth, soldat Léon Duclos.

Le 21 juillet, une mission de 2 heures pour une liaison d'infanterie et de protection d'une reconnaissance photo en compagnie du Ltt Robert Franc. Le 28, au retour d'une mission photo sur Biaches - Villers-Carbonel jusqu'à la Somme (2h10 / 2500 m), avec le Ltt Jean Thobie, le Nieuport 12 n° 1308 capote en perdant la roue gauche. Du 29 au 31 juillet, installation et réglage de l'appareil photographique mis au point par l'Adj Charles Borzecki, à bord du Sopwith A2 de Gabriel. Le 2 août 1916, première mission de reconnaissance photo, à bord du Sopwith modifié, de Doingt à la ferme des Epinettes (1h20 / 3500 m). Depuis l'installation de cet appareil de prise de vue à bord de son biplan, Gabriel fait maintenant équipage avec l'Adj Borzecki.

De temps en temps, Gabriel Hébert délaisse son Sopwith pour prendre les commandes d'un Nieuport 16. Le 6 août, il patrouille sans résultat à la recherche d'adversaires entre Christ et la Somme (2h05 / 4200 m) puis, avec l'Adj Borzecki, part en mission photo sur Aizecourt-le-Haut - le bois de l'Epinette - Aizecourt-le-Bas - Nurlu-Sorel - Manancourt - Moislain (1h40 / 3400 m).

La dernière mission du 6 a été fatale au moteur du Sopwith qui demande des soins attentifs de la mécanique. Du 7 au 8, pendant le changement du moteur par le soldat Leblond, son mécanicien, Gabriel Hébert s'entraîne sur Morane-Saulnier, en compagnie du Sgt Bordes. Ces essais ne donneront pas grand chose car l'appareil est endommagé au décollage du terrain de Chippilly.

Le 25 août, une mission de chasse, à bord d'un Nieuport 12, en compagnie du soldat Léon Duclos, mitrailleur, entre Chaulnes et le Nord de la Somme (2h15 / 600 m) puis une mission photo, avec Borzecki, entre Péronne - Roisel - Nurlu à bord du Sopwith 1A2 réparé. Ils reviennent avec un éclat dans l'aile supérieure. Le 31, une nouvelle mission photo avec l'Adj Borzecki sur Roisel - Tincourt. Ils croisent 2 Aviatik à l'Ouest de Roisel vers 2600 m, puis un Drachen au Nord de Tincourt. Le photographe tire un camenbert de cartouches et met en fuite ses adversaires (1h15 / 3000 m). Le 1er septembre 1916, une mission photo à l'Ouest de Roisel avec son fidèle photographe (1h05 / 3500 m).

Du 3 au 7 septembre 1916, début de la bataille de la Somme. La VIème Armée prend la 1ère ligne allemande. Le 7 septembre, une mission photo, sous escorte, sur Nurlu - Bus - Neuville-Bourjonval, en compagnie du Ltt Duval (1h30 / 4200 m). Pendant cette mission, les français aperçoivent une vingtaine d'avions ennemis croisant vers 2500 m d'altitude et trois sur Neuville-Bourjonval à 4000 mètres. Comme la mission photo est prioritaire, l'escorte de chasse n'intervient pas. Les adversaires se sont croisés de loin, seul un camenbert de cartouches sera tiré sans résultat.

Le N 62 est détachée auprès du 2ème Corps de Cavalerie tandis que la N 69 est rattachée au 1er C.C. La 62 compte à cette époque six observateurs de cavalerie et trois observateurs d'artillerie dans ses rangs. Les reconnaissances profondes sont toujours dirigées par du personnel aguerri à ce type de mission. Il a donc été nécessaire d'affecter des observateurs issus de la cavalerie et particulièrement compétents pour ces missions difficiles. Ces observateurs sont toujours affectés aux grandes unités de type corps d'armées ou divisions. On garde toujours un noyau dur pour couvrir le même secteur. Ces personnels suivent les unités aériennes tant que celles-ci restent dans la zone définie mais changent d'unité à chaque fois que cela est nécessaire pour rester dans leur zone d'affectation. La N 62 n'échappera pas à cette règle et verra de très nombreux observateurs se succéder dans ses rangs.

Du 7 au 14 septembre 1916, la VIème Armée enlève la 2ème ligne de défense ennemie et prend Bouchavesnes. Dans toute la zone des combats, les avions de la 62 sont envoyés pour vérifier que la préparation d'artillerie fait bien son travail. Les aviateurs, comme d'habitude, remplissent leur tâche avec abnégation malgré des conditions météorologiques très défavorables. Malheureusement, les Allemands se reprennent et défendent le terrain mètre par mètre.

Le 9, nouvelle mission photo, avec le Ltt Duval, sur Bapaume - Ribecourt - Fins ( 1h60 / 4400 m). Ils croisent une dizaine d'avions ennemis sur Berlincourt, Fins et Ribécourt. Un de ces avions est mitraillé sans résultat visible.

Le 12 septembre, une reconnaissance d'une heure, en compagnie du Cne de Seyés, sur la gare de Roisel à 800 mètres. La DCA allemande les canonne sévérement à la hauteur de Buire. En fin de mission, ils repassent la Somme à 400 mètres et sont mitraillés par les tranchées de 1ère ligne. Le 13, atterrissage à Morlancourt lors d'une liaison d'infanterie sur Bouchavesnes (1h15).

Le 14 septembre, essai d'une installation TSF. A cette occasion, il emporte à bord le soldat Foucault, télégraphiste, pour un vol de 20 mn. Le 15, lors d'une mission de chasse sur St-Christ - Péronne - Rancourt, à bord d'un Nieuport 16 ou 17, il pique d'une hauteur de 3.000 mètres sur 2 gros biplans à queue style Nieuport, sur Brie et se dirigeant vers Villers-Carbonel. Un 3ème appareil du même type suivait à distance la formation. Les 3 adversaires ont été mis en fuite (1h45 / 3500 m).

Le 17, une longue mission de 2h15, en compagnie du Ltt Thobie, sur la région de Lens et l'Ouest de Douai. Ils livrent un combat contre un gros Albatros sur Vimy et sont canonnés. Au retour, les mécaniciens trouveront un éclat dans le stabilisateur du coté droit. Le 21, une ronde de chasse sur Rancourt - Bouchavesnes - Péronne - Chaulnes - Andechy pendant 1h40.

Le 22 septembre 1916, une mission de reconnaissance à longue distance, à bord du Sopwith 1A2 n° 6, en compagnie du Ltt Jean Thobie, sur Valenciennes - Maubeuge - Laon pendant 4h30 de vol (4000 m). Pour l'accomplissement de cette mission à haute risque, il reçoit une citation à l'ordre de la 6ème l'armée, en date du 17 octobre 1916.

Gabriel Hébert pose à côté d'un Sopwith 1A2 de l'escadrille N 62 en fin de l'année 1916 - Pendant son séjour à l'unité, Hébert a piloté les trois Sopwith 1A2 n° 1 - 6 - 22 pendant la période allant du 1er novembre 1916 au 18 février 1917 - Photo Gabriel Hébert transmise par son arrière petit-fils Xavier Hébert que je remercie pour son aide.

Citation à l'ordre de la 6ème armée décernée au MdL Gabriel René Emile Hébert, pilote de l'escadrille N 62, le 17 octobre 1916 : "Excellent pilote, dévoué, plein d'entrain, courageux, remplit gaiement toutes les missions qui lui sont confiées. Le 22 septembre, a affectué une reconnaissance à longue portée dans des circonstances extémément périlleuses, parcourant plus de 300 kilomètres dans une zone sillonnée par l'aviation de chasse ennemie."

Le 23 septembre, une ronde de chasse de Roye à Péronne pendant 2h05. Il livre un combat contre un LVG sur St-Mard-les-Tricot, sans résultat en raison de 3 enrayages successifs. Le 24, une mission photo sur Bapaume - Bus, en compagnie du Ltt Duval (1h10 / 3400 m) puis une patrouille de chasse sur Bouchavesnes - Chaulnes (2h10 / 4800 m). Le lendemain, deux nouvelles missions photographiques, d'abord sur Bouchavesnes - Moislans - Sailly-Saillisel, avec le Ltt Lhotel (1h30 / 3500 m), puis sur St-Amand - Antoing - Toumai -Menain, avec le Ltt Thobie (2h45 / 4100 m).

Le 28 septembre 1916, deux Sopwith 1 A2 de la 62 sont envoyés avec des appareils de 0,50 m de focale. Ils travaillent respectivement sur les secteurs des 1er, 32ème C.A et 5ème, 6ème, 33ème C.A. Pour ces deux missions, les biplaces sont montés par des équipages mixtes comprenant un observateur de corps d'Armée.

Le 7 octobre 1916, une reconnaissance de terrain sur Lubeuf et Rancourt, en compagnie du Ltt Thobie (2h00 / 3000 m). Cette mission réalisée en compagnie du Ltt Thobie a nécessité un atterrissage à Morlancourt. Le 20, une mission sur Péronne - Bapaume - Arras (1h30 / 4500 m), avec le Ltt Duval. Plusieurs avions adverses sont aperçus, à l'Est de Bapaume. Ils rebroussent chemin à l'approche des français.

Du 12 au 21 octobre 1916, attaque de Sailly qui sera prise le 15. La bataille de la Somme prend fin et les Britanniques relèvent la 6ème Armée. Le 15 octobre 1916, l'escadrille fait mouvement sur Chippilly (Somme). Le 22 octobre, pendant une mission de reconnaissance photo sur Roye - St-Quentin - Péronne, Hébert, en équipage avec le Ltt Alexandre Thobie, livre un violent combat contre 6 biplaces (Roland) dans les environs de Gricourt. Un des assaillants est touché et s'échappe en piquant. Soudain, quatre Albatros se mêlent à la bagarre et c'est maintenant contre 9 adversaires que l'équipage de la N 62 combat pour survivre. Thobie touche un Albatros qui glisse sur l'aile et ne se rétablit qu'à très basse altitude. Au-dessus de Cartigny, deux Albatros supplémentaires s'invitent à la bagarre. Dix contre un ! Par chance, ils soutiennent le combat jusqu'à Péronne. Quand les Allemands quittent la zone, le Sopwith 1A2 de la N 62 a été touché par 15 balles. Une traverse et une hauban ont été tranchées, 2 cordes à piano coupées. Un des projectiles a coupé le bout du nez de Hébert. Ce n'est pas passé loin cette fois ! Pour en rajouter, leur avion est mitraillé par les troupes au sol quand ils passent les lignes à 1000 m d'altitude. Après 1h30 de vol, ils rentrent au terrain de Chipilly sains et saufs. Il faudra 4 jours à la mécanique pour remettre en état de vol le Sopwith.

Le 31, une reconnaissance photo sur Roye - Péronne, en compagnie du Ltt Duval. Leur Sopwith 1A2 (n° 1) tombe en panne, les obligeant à rebrousser chemin et à se poser au Nord de Hamel (2h00 / 3500 m). Ils ne rejoindront le terrain que le 3 novembre. Le 16 novembre, une reconnaissance photo, avec le Ltt Thobie, dans les nuages sur Villers-aux-Thos - Haplincourt. Quelques avions ennemis sont aperçus entre Bapaume et Bus (1h45 / 3800 m). Le lendemain, avec le même observateur, une mission photo sur Villers-aux-Thos - Haplincourt pendant laquelle des avions allemands sont observés sur Nurlu.

Le 23 novembre 1916, au cours d'une mission de reconnaissance photo sur Allaines - Aizecourt-le-Haut - Templeur-la-Fosse - Hurlu - Ytres, le Sopwith 1A2 n° 6 piloté par Gabriel Hébert est attaqué par huit avions allemands. Un des adversaires, un biplace, est abattu par le Ltt Charles Borzecki dans les environs d'Ytres (Péronne). Cette victoire a été homologuée à l'équipage, c'est la première de Gabriel Hébert.

Le 13 décembre 1916, l'escadrille N 62 fait mouvement de Chipilly vers Grivesnes. Gabriel fait le trajet en 25 mn, à bord du Sopwith 1A2 n° 6, en compagnie du soldat Brabant, un mécanicien.

Pour sa mission du 22 octobre et sa victoire aérienne du 23 novembre, Gabriel Hébert est décoré de la Médaille Militaire avec une citation à l'ordre du GQG des armées du Nord et du Nord-Est en date du 31 décembre 1916 : "Pilote remarquable par son audace, son sang-froid et son habileté. déjà cité à l'ordre. Le 22 octobre, étant seul, en reconnaissance, à 40 km à l'intérieur des lignes allemandes, a livré combat à dix avions ennemis, en a obligé deux à atterrir désemparés, a dispersé les autres, est rentré avec un appareil criblé de balles. Le 23 novembre, attaqué par huit avions, a abattu l'un d'eux et est rentré porteur de documents précieux."

Remise de la Médaille Militaire au MdL Gabriel Hébert par le Cne Horment, commandant l'escadrille N 62 sur le terrain de Chipilly, le 31 décembre 1916 - Les récipendiaires, de gauche à droite : Ltt Emile Thiry (obs) - Slt Paul Tarascon (pilote) - Slt Alexandre Borzecki (obs) - Sgt Gabriel Hébert (pilote) - un aviateur caché - Cne François Coli (pilote) de dos, remettant la décotation de Gabriel Hébert - Sgt John Huffer (pilote USA) - Cne Henri Horment (pilote et commandant la N 62) de profil - un lieutenant non identifié (peut-être le Ltt Jacques Lebouc) - Photo Gabriel Hébert transmise par son arrière petit-fils Xavier Hébert que je remercie pour son aide.

Le 23 janvier 1917, nouveau changement de terrain. Cette fois, la N 62 quitte Grivesnes pour s'installer à Fismes. Gabriel convoie le Sopwith 1A2 n° 6 avec le soldat mécanicien Brabant. Le 24, une mission photo sur Laon avec le Ltt Gabalto (1h30 / 3600 m). Le 28, une mission photo, au Nord et à l'Ouest de Laon, avec le Ltt Borzecki (1h10 / 2400 m). Le 9 février 1917, il teste un nouvel avion, le Nieuport 17 n° 2312

Le 10 février 1917, au cours d'une mission photo au Nord de Laon, l'équipage composé par Gabriel Hébert / Charles Borzecki est attaqué par 3 avions allemands. Un des belligérants adverses est abattu dans les environs d'Etouvelles, au Sud de Laon, et les deux autres rompent le combat. Le Sopwith 1A2 n° 22 de la N 62 a été touché de 5 balles, dont l'une a coupé la commande de profondeur. Cette victoire a été homologuée, c'est la seconde de Gabriel Hébert.

Pour cette victoire, Gabriel Hébert reçoit une citation à l'ordre de la 6ème armée en date du 15 février 1917 : "Pilote de tout premier ordre. Le 10 février 1917, au cours d'une mission lointaine, a été attaqué par trois avions; a abattu l'un d'eux et mis en fuite les deux autres. N'est rentré qu'une fois sa mission complétement terminée."

Le 17, reprise des essais du Nieuport 17 n° 2312, puis le lendemain, avec le Sopwith 1A2 n° 6, en compagnie du Ltt Borzecki. En ce début d'année, Gabriel Hébert va alterner les missions de chasse en monoplace et les missions de reconnaissance photo en Sopwith 1A2 biplace.

Le 4 mars 1917, une mission de protection photo, à bord du Nieuport 17 n° 1662 (1h50 / 4200 m). C'est un appareil qui a été utilisé au combat par l'As Paul Tarascon. Le 11 mars, tests en vol du SPAD VII n° 136 avec essais de tir de la mitrailleuse Vickers de bord (1h00 / 2200 m). C'est l'ancien appareil du commandant de la N 62, le Cne Horment en décembre 1916 - Le 15 mars, il effectue sa première mission de chasse, aux commandes de cet appareil (1h20 / 4000 m).

Le 16 mars, au cours d'une mission de chasse, aux commandes du SPAD VII n° 136, sur Fismes et les environs, Gabriel livre 4 combats contre 3 avions ennemis. Un des adversaires pique brutalement vers ses lignes, peut-être touché (1h45 / 4000 m). Le 19, il mène sa dernière mission à l'escadrille N 62. Il s'agit d'un vol de protection d'une reconnaissance sur Laon - Tergnier et St-Quentin (1h50 / 4900 m).

Quelques As et grands aviateurs de l'escadrille N 62 - De gauche à droite : Adj Célestin Sanglier (pilote) 4 victoires homologuées - MdL Gabriel Hébert (pilote) - X - Slt Alexandre Borzecki (obs) 5 victoires homologuées - Sgt John Huffer (pilote USA) - Photo Gabriel Hébert transmise par son arrière petit-fils Xavier Hébert que je remercie pour son aide.

Gabriel Hébert est affecté à l'armée d'Orient en exécution d'une circulaire ministèrielle en date du 15 mars 1917. Dès que sa mutation est effective, il fait mouvement de Fismes vers Lyon-Bron, où étaient rassemblées les troupes d'aviation affectées en Orient. Puis transfert sur Tarente, via Marseille. Le 26 avril, il embarque sur le Duc d'Aumale et débarquement à Salonique, le 30 du même mois.

  • Escadrille 506 du 18 mai au 30 décembre 1917 :

Le 18 mai 1917, Gabriel effectue le transfert de Salonique à Batels, aux commandes du SPAD VII n° 1084, qui lui a été affecté à son arrivée en Grèce (1h30 / 2000 m). Le lendemain, il participe à une mission de chasse sur le secteur Ouest de Monastir (1h45 / 4900 m). Le 2 juin 1917, pendant une mission de chasse, il livre un combat contre un Albatros à 4300 mètres d'altitude. Après avoir tiré plusieurs cartouches, l'appareil adverse abandonne et rentre dans ses lignes (1h45 / 5300 m). Hébert effectue tous les jours une mission de chasse qui dure en moyenne 1h30 à plus de 5000 mètres. Jusqu'au 21 juin, il ne signale pas d'adversaires dans son carnet de vol.

MdL Gabriel Hébert, pilote de chasse de l'escadrille 506 du front d'Orient, porte ses décorations de Chevalier de la Légion d'Honneur, Médaille Militaire et Croix de Guerre avec 4 palmes de bronze, marque de 4 citations à l'ordre de l'armée - Il a obtenu sa dernière citation, le 24 août 1917 - 5 victoires aériennes homologuées - Photo Gabriel Hébert transmise par son arrière petit-fils Xavier Hébert que je remercie pour son aide.

Le 7 juillet, il convoie le SPAD VII n° 1099 vers Salonique et rentre le lendemain avec le 1084. En trois jours, il va voler avec 3 SPAD VII, aucun ne donnera satisfaction (n° 1084 - 1050 et 1092). Le 16 juillet, les ennuis mécaniques étant terminés, il réalise deux missions de chasse à bord du 1050, le 16 juillet. Le 17 juillet, pendant une mission de chasse, aux commandes du SPAD VII n° 1092, Hébert prend en chasse un biplace sur Négocani. Au lac de Prespa, après une dizaine de coups tirés, le biplan rompt le combat et pique anormalement. Le voyant disparaitre au-dessous de la cîme des montagnes, Hébert abandonne la partie.

Le 20 juillet 1917 voit le premier succès d’un SPAD VII de l’escadrille, que l’on confie au MdL Hébert, un pilote expérimenté venu de France de l’escadrille SPA 62 où il a déjà remporté 2 victoires. Une patrouille de deux Nieuport pilotés par le capitaine de Thézy et le Slt Nast accompagne le SPAD d’Hébert quand ils aperçoivent un biplace ennemi qui est aussitôt attaqué. Comme souvent, l’allemand prend la fuite ne piqué mais cette fois ci le SPAD peut le suivre et continuer le tir. Ayant reçu près de 800 cartouches, le biplace ennemi s’écrase dans un champ au sud de Rabodor dans les marais de la Cerna. Les trois chasseurs rentrent à leur base et un avion de reconnaissance part sur les lieux du crash mais il ne peut localiser l’épave de la victime, qui n’est ainsi pas homologuée aux pilotes français.

Le 20 juillet, Hébert, aux commandes d'un SPAD VII et le Cne Jacques de Thézy et le Slt Robert Nast, à bord de Nieuport, attaquent à plusieurs reprises un biplace ennemi. Au second assaut, comme d'habitude, l'appareil adverse pique à mort pour s'échapper. Mais cette fois, c'est sans compter sur la vitesse du SPAD d'Hébert qui le rattrape et continue à le mitrailler. Après avoir tiré 800 cartouches, les français voient l'avion adverse s'écraser entre le Nord des Marais de la Cerna et le Sud de Radobor. (1h50 / 4200 m). Malheureusement l''avion de reconnaissance, qui a été envoyé pour retrouver l'épave, n'a pas été en mesure de le faire. Cet avion n'a pas été homologué.
Pour sa seconde mission de la journée, Hébert poursuit 5 avions ennemis et tente de retrouver l'endroit où l'avion adverse aurait pu s'écraser (45 mn / 3500 m). Jusqu'à la fin du mois de juillet, notre pilote va multiplier les mission de chasse, volant en moyenne 1h40 à 5000 mètres. Il faudra attendre le 31 juillet pour voir, lors d'une patrouille sur Margarivo et Rahotin, un combat contre un Albatros. Sans résultat car l'avion sera ensuite engagé par un autre pilote.

Le 1er août 1917, une mission de protection d'avions de bombardement sur Malovista (1h05 / 2500 m), puis une poursuite d'avions adverses se dirigeant sur Florina. Ils ont disparus lors de l'arrivée sur zone sur Gabriel Hébert (45 mn / 3500 m). Le lendemain, au cours d'une patrouille sur le front, un appareil ennemi, pris à partie par la DCA française de Monastir, fuit à l'arrivée du pilote français (1h45 / 5400 m). Du 3 au 5, il multiplie les patrouille sur le front sans résultat.

Le 6 août, il poursuit un Albatros très rapide, qui vient d'être canonné sur Skocior. Il le rejoint au Sud du lac Ostrovo et engage le combat sans résultat jusqu'à Rozden. (1h35 / 5100 m). Le 10 août, il décolle sur alerte pour intercepter des avions qui ont été signalés sur les lignes. Après un bref combat, il rentre au terrain avec une balle dans l'aile supérieure et dans un croisillon du train d'atterrissage. (45 mn / 4000 m)

Le 12, nouveau combat. Au cours d'une patrouille de chasse sur le font, il combat un Albatros, un grand modèle très rapide, qu'il attaque à plusieurs reprises et le contraint à rentrer sur ses lignes. L'avion de Hébert est touché d'une balle qui perce l'aile supérieure (40 mn / 4200 m). Du 13 au 15, plusieurs patrouilles de chasse qui donnent toujours le même résultat, les avions adverses font immédiatement demi-tour et évitent le combat contre la chasse française.

Les 18, 19 et 20 août, trois missions de protection d'avions de bombardement sur Prileps. Lors de la seconde mission sur Prilep, les chasseurs français livrent 5 combats contre des Albatros sans résultat visible (1h45 / 4000 m)

Le mois d’août 1917 voit la réalisation de gros raids groupés sur les objectifs ennemis du secteur de l’AFO (Prilep notamment) ainsi que la venue pour quelques jours d’un nouveau renfort de chasse de l’escadrille 507 et de l’aviation britannique, afin d’appuyer les opérations aériennes. C’est à cette occasion que le 21 août, le Ltt Lebouc et le MdL Hébert, volant chacun sur SPAD VII, peuvent intercepter un LVG allemand, l'attaquer 2 fois et le forcer à se poser au Sud-Ouest de Florina dans les lignes françaises. Les deux membres d'équipage ont été blessés et faits prisonniers. L’observateur, l’Oberleutnant Herbert Esche de la FA 246, décèdera des suites de ses blessures, quelques jours plus tard. C'est la 3ème victoire homologuée de Gabriel Hébert (1h25 / 4000 m).

Le 21 août 1917, le Ltt Lebouc en patrouille avec le MdL Hébert, volant tous les deux sur SPAD VII, interceptent un LVG allemand, l'attaquent deux fois et le forcent à atterrir dans les lignes françaises, au sud-ouest de Florina. Les deux aviateurs allemands ont été blessés et faits prisonniers. L’observateur, l’Oberleutnant Herbert Esche de la FA 246, décèdera des suites de ses blessures, quelques jours plus tard. Ce LVG est la 3ème victoire homologuée de Gabriel Hébert - Photo droits réservés.

Nomination au grade de chevalier de la Légion d'Honneur avec citation à l'ordre de l'armée décernée au MdL René Hébert, pilote de l'escadrille 506 de l'armée d'Orient en date du 24 août 1917 : "Pilote de chasse adroit et brave. Le 23 août 1917, a attaqué le permier un avion ennemi qui s'apprêtait à bombarder une ville alliée, lui a porté les premiers coups de telle sorte que l'appareil adverse encore porteur de ses bombes, est tombé dans nos lignes à proximité même de l'objectif qu'il voulait bombarder. A déjà abattu 4 avions dans les lignes ennemies." [PS : la victoire date bien du 21 août 1917 - La citation comporte une erreur de date]

Le 1er septembre 1917, au cours d'une patrouille à bord d'un SPAD VII, trois avions ennemis sont repérés en fin de mission. A l'approche du Français, ils piquent et disparaissent en direction de Kanatharei (1h20 / 3800 m). Le 2 et 3, départ sur alerte et chasse sur avions signalés sur Monastir et Florina (50 mn / 3000 m). Le 6, décollage sur alerte contre un avion signalé au-dessus de Florina, à l'arrivée de Hébert, le biplan adverse n'est plus sur zone et a rejoint ses lignes. Un autre avion, qui vient d'être canonné par la DCA sur les marais de la Cerna, rebrousse chemin en voyant arriver le français. (50 mn / 4400 m).

Les 8 et 9, trois missions contre des avions qui viennent d'être pris à partie par la DCA dans les alentours de Florina. A chaque fois, les appareils adverses ont quitté la zone à l'arrivée des Français. Le 10, plusieurs avions ennemis sont signalés sur zone. La chasse française livre plusieurs combats contre des biplaces au Nord-Est de Monastir. Un des adversaires de Hébert pique fortement en direction de Kanatharei. Malgré sa manifeste volonté d'abattre son adversaire, il n'arrive pas à le rejoindre et rebrousse chemmin au Sud entre Kjosli et Dobrusovo (1h25 / 4000 m). Le lendemain, lors d'un barrage, Gabriel poursuit un gros biplace au Nord de Florina qui rentre immédiatement vers ses lignes. Sévèrement canonnés par la DCA alliée, il doit rompre provisoirement le combat. Eloigné de la zone dangereuse, il reprend la poursuite et malgré une dizaine d'enrayages, réussit à le suivre jusqu'à Karrathani où il atterrit (1h35 / 5000 m).

Le 17 septembre, après un décollage sur alerte, il rejoint l'avion adverse au Sud du lac Ostrovo. Celui-ci attaque, Hébert s'en tire en reprenant de la hauteur. Il peut le réengager dans la région de Nisia mais doit cesser l'engagement car il est canonné par la DCA française. (55 mn / 3000 m). Plus tard dans la journée, il rejoint un avion signalé qui quitte le secteur en piquant vers ses lignes. Le lendemain, nouveau décollage sur alerte sur un avion qu'il rejoint au-dessus de Florina. Sa Vickers s'enraye dès les premières cartouches tirées. Malgré cela, il reste au contact du biplan adverse et l'oblige à regagner ses lignes qu'il repasse à 1000 mètres d'altitude (1h45 / 4000 m).

Le 19 septembre, il participe à une longue mission de barrage et de protections de convois sur le col de Pisoderi. (2h00 / 4400 m). Le lendemain, l'avion objet du décollage en alerte ne se fait pas prier et fuit à l'arrivée sur zone des chasseurs français. Le 25, au cours d'une patrouille sur le front et le col de Pisoderi avec reconnaissance sur Prilep et Topolcani, les chasseurs français se dirigent sur les éclatements de DCA dans la vallée de Magonevo. Le biplan adverse fuit, tout comme un autre aperçu venant de Resna. Le 27, pendant une mission de reconnaissance sur la vallée de Prevalu Resna, ils rencontrent un avion au-dessus de Lejatica qui fuit immédiatement en direction de Polcani (1h35 / 4400 m).

Le 28, au cours d'une reconnaissance sur Ribilu, la patrouille poursuit un appareil qui vient d'être canonné au Nord de Florina. L'équipage adverse pique fortement dans la direction de Resna et repasse ses lignes à très basse altitude (1h00 / 4000 m). On ne peut pas dire que l'ennemi soit très mordant et combattif. Le 29, deux missions successives avec une patrouille sur Pisoderi, les lacs et une protection de Dorand AR 1 (1h45 + 1h20 / 4500 m).

Le 30 septembre 1917, Gabriel décolle sur alerte contre un avion qui ne se laisse pas faire et l'oblige à livrer plusieurs combats. Deux balles, dont une explosive, coupe le longeron droit supérieur, traverse un montant et tranche deux cordes à piano qui font sauter la ferrure de fixation du stabilisateur (1h00 / 4300 m).

Le 5 octobre 1917, pendant une patrouille sur le front des lacs, Hébert attaque un avion ennemi venant de Koriza et se dirigeant sur Florina. A l'issue du combat, l'adversaire glisse et pique fortement en direction de ses lignes. L'observateur a été probablement blessé ou tué car le poste arrière parait inoccupé et l'arme arrière est pendante sur son support (1h20 / 4200 m). Le 16, au cours d'une mission de protection de Dorand AR 1 sur Prileps, Gabriel éloigne un avion qui venait d'attaquer le groupe (1h55 / 4000 m).

Le 15 novembre 1917, pendant une mission de protection d'un groupe de bombardement sur Kanatlani, les chasseurs d'escorte attaquent un monoplace qui piquait sur les Dorand. Il part en glissage et rompt le combat en piquant fortement. L'escorte des bombardiers étant prioritaire, les français ne peuvent le suivre. Ils mitraillent ensuite un biplan qui pique à mort pour s'échapper. Il ne redresse que très près du sol pour regagner son terrain. Un troisième appareil, arrivé à la rescousse, fait demi-tour, après le premier échange de projectiles (1h35 / 3600 m).

Le 19, lors d'un décollage sur alerte contre un avion signalé sur Florina, il rejoint l'avion ennemi qui pique immédiatement et s'enfuit sans combattre en direction de Prileps. (45 mn / 4000 m). Durant la seconde mission, Hébert attaque un avion dans nos lignes qui pique à mort. Ce combat n'aura pas de résultat en raison de l'enrayage de la Vickers. D'autres avions français le mitraillent et l'oblige à rebrousser chemin pour repasser ses lignes à seulement 300 mètres d'altitude (1h50 / 4000 m).

Le 25, lors d'une patrouille sur la cote 1050 - Margarivo, Gabriel livre combat à un biplace adverse. A son tour, il est mitraillé par un monoplace et doit rompre le combat, trop éloigné de ses équipiers (1h30 / 5000 m). le 30, lors d'une patrouille offenvise sur la vallée de Privalec, les français aperçoivent 3 avions ennemis aux environs de Kanaslarci. Hébert tente de les attaquer mais ils refusent le combat en s'éloignant en piquant sur le Nord ( 1h30 / 5000 m). Le 7 décembre, Gabriel Hébert fait le voyage de Salonique vers l'escadrille 506, aux commandes d'un Sopwith 1A2 (1h00/ 5000 m). Le 25, pour sa dernière mission à l'escadrille 506, il se lance à la poursuite d'un avion qui lui échappe en piquant vers Prilep (45 mn / 3200 m).

Gabriel Hébert est affecté à l'escadrille 507. Il effectue le transfert entre le terrain de la 506 (sur la côte 619, au Sud de Negocani) vers celui de Lembet (au Nord-Est de Salonique) où est stationné la 507, les 29 et 30 décembre 1917 (55 mn / 6000 m)

  • Escadrille 507 du 30 décembre 1917 au 25 juillet 1918 :

Le 19 janvier 1918, une mission de protection sur la tour blanche de Salonique avec une patrouille sur les lignes. A 2000 mètres, la patrouille descend reconnaître un groupe de 5 avions qui se dirige vers Dovian puis une formation de 7 avions ennemis volant vers le Nord. Dès qu'ils aperçoivent les Français en approche, les aviateurs ennemis font immédiatement demi-tour sans combattre. (1h10 / 5500 m). Le 21, décollage sur alerte pour intercepter un biplan qui vient d'être canonné par la DCA alliée. Hébert rejoint l'hostile dans la région de Stanos. N'arrivant pas à atteindre son niveau, il tente de le mitrailler par le dessous. Dès qu'il s'approche à bonne distance, il est copieusement arrosé par l'arme arrière. Impossible d'approcher sans prendre trop de risque. Il tente alors une passe de très loin (300 m). Immédiatement, le pilote adverse baisse le nez de son appareil pour augmenter sa vitesse et peut regagner ses lignes sans dommage. Pour Hébert, il s'agit d'un nouveau type d'appareil car c'est la première fois qu'il en rencontre un. La journée du 22 est consacrée à la synchronisation des armes de bord et celle du lendemain aux tests en vol.

Le 27 janvier 1918, le MdL Hébert décolle sur alerte, en compagnie du Ltt Nast, contre un DFW de reconnaissance qui vient d'être canonné dans les environs de Salonique à près de 4.400 mètres d'altitude. Une patrouille de Nieuport déjà en barrage peut le croiser et lui tirer quelques rafales avant de se faire distancer. Le restant de l’escadrille décolle mais seuls les deux SPAD VII de nos chasseurs peuvent le rejoindre, en compagnie d’un appareil britannique, et le raccompagner dans ses lignes en vidant sur lui leurs munitions. L’ennemi est vu piquant fortement vers sa base, et malgré qu'il ait reçu près de 1000 cartouches, ne sera pas homologué.

Les deux jours suivants, nouvelles missions sur Salonique pour empêcher les pénétrations de bombardiers adverses (1h30 / 5000 m). Le 7 février, Gabriel participe à la protection d'une prise d'armes sur le Grand Parc Aéronautique de Salonique pendant une heure. Les missions s'enchaînent, alternant les décollages sur alerte, les patrouilles de barrage, bien souvent sans voir le moindre adversaire.

Le 22 mars 1918 voit la création d’une nouvelle escadrille de chasse dans laquelle sont affectés les meilleurs pilotes, l’escadrille 531 ou 2ème escadrille hellénique qui s’installe à Gorgop et prend en charge tout le secteur du Vardar, et qui remportera rapidement quelques succès. Lors de l’attaque de l’armée grecque sur la montagne du Serka Di Legen, les chasseurs français sont sollicités pour des missions d’attaque au sol sur les positions fortifiées bulgares et l’escadrille 507 va y déployer plusieurs appareils.

Gabriel Hébert ne reprend les vols que le 24 mai 1918. Sur 4 jours, il effectue plusieurs liaisons entre Salonique et Gorgop, peut-être des convoyages d'avions entre ces deux terrains. Le dernier trajet s'effectue à bord du SPAD VII n° 3089 (30 mn /1500 m). Les 1er et 4 juin, il prend part à des missions d'escorte d'avions de bombardement (5400 m). Le 7, déplacement entre Gorgop et Salonique (30 mn / 1100 m). Deux jours plus tard, il décolle de Salonique pour patrouiller jusqu'à Monastir (2h10 / 3500 m).

A l’autre extrémité du front tenu par les troupes françaises, dans la vallée de Monastir où stationne l’Armée Française d’Orient (AFO), l’escadrille 506 est loin d’obtenir les résultats de l’escadrille 531. Il faut souligner que ses Nieuport au nez peint en rouge ont la charge d’un front beaucoup plus étendu… Le commandant Denain, chef de l’aviation d’Orient, décide alors de détacher temporairement à la 506 ses deux nouveaux as, Costes et Sauné. Ils vont rejoindre le sergent Hébert, qui a déjà 3 victoires homologuées à son actif, dans le but de reprendre l’ascendant sur l’ennemi dans ce secteur. Arrivés le 17 juin, ils commencent immédiatement les vols en étant intégrés dans les patrouilles de l’escadrille.

Le 23 juin est une journée plutôt mouvementée. Tout d'abord, au cours d'une patrouille, Gabriel livre un combat sans résultat contre un LVG ( 2h10 / 4900 m) puis décolle deux fois pour intercepter un hostile (1h10 et 1h30 à 4500 m). La journée du 24 juin 1918 va être beaucoup plus favorable à Gabriel Hébert. Au cours d'une patrouille, quatre pilotes, l'Adc Dieudonné Costes (escadrille 531), Sgt Henri Leman (escadrille 506), Caporal Antoine Aumaïtre (escadrille 506), le MdL Gabriel Hébert, tous aux commandes de Nieuport, livrent combat à un LVG C qui tombe désemparé à l'Est de Gardesnica (à l'Est de Monastir et à l'Est de Cerna), à 6 km au Nord-Ouest de Drobropolje (1h30 / 4500 m). C'est la 4ème victoire homologuée de Gabriel Hébert et sa dernière.

Le 1er juillet, il convoie en vol un SPAD VII qui doit être réparé au Grand Parc Aéronautique de Salonique. Il ne fera le voyage retour que le 20 juillet, aux commandes du SPAD VII n° 7199. Je ne sais pas ce qu'il a fait pendant cette période, peut-être une permission.

  • Escadrille 531 du 25 juillet au 15 août 1918 :

L’escadrille 531 voit le jour suite à un marchandage entre les gouvernements français et grec. La Grèce n’est entrée officiellement dans le conflit qu’en 1917, au terme d’un imbroglio opposant le Roi et son ancien premier ministre, Elephterios Venizélos. Ce dernier, soutenu par les alliés qui ont contraint le roi à l’abdication, dirige désormais le pays et engage l’armée nationale contre les empires centraux en la purgeant de ses officiers les plus germanophiles. L’équipement moderne fait alors défaut, et tout particulièrement l’aviation : les grecs ne disposent qu’une poignée de vieux Farman vétérans des guerres balkaniques de 1912-1913. Très concerné par l’arme aérienne, Venizélos obtient en 1917 la création d’une escadrille de corps d’armée, la 1ere escadrille hellénique ou escadrille 532 équipée de biplace Dorand AR 1 et quelques chasseurs. Il aimerait en avoir plus mais il se heurte au refus de l’état-major de l’armée française, qui a de gros problèmes de logistique pour ravitailler le front de Salonique à partir des ports italiens et français. Les U-booten allemands et autrichiens mènent la vie dure aux cargos de ravitaillement, et du matériel reste en caisse notamment au port de Brindisi. Venizélos offre alors les services de la marine marchande grecque, en échange d’une escadrille supplémentaire. Le commandant Denain, qui découvre avoir plusieurs chasseurs en réserve dans son parc de Sedès, accepte à condition que ce soit une escadrille de chasse. L’escadrille 531, ou 2ème escadrille hellénique, est alors créée le 22 mars 1918.

Pour autant, la création de l’escadrille 531 correspond bien à un besoin militaire : le secteur de Monastir et les montagnes sont sous la garde respective des escadrilles 506 et 523, et la protection de la ville de Salonique est assurée par la 507. Il n’y a rien sur le secteur du Vardar où stationnent les troupes grecques et la 122ème division d’infanterie française, sinon les chasseurs de la patrouille de protection de l’escadrille 502 quelquefois renforcés par des appareils de Salonique. Le capitaine Pacquin, commandant du secteur aérien du Vardar, insiste pour y affecter les meilleurs pilotes de chasse disséminés dans les autres escadrilles : on lui donne rapidement raison puisqu’on y affecte l’adjudant-chef Dieudonné Costes, considéré comme le meilleur chasseur d’Orient avec 4 victoires dont 2 homologuées. A des fins politiques, on y affecte à la tête le seul pilote grec breveté pour la chasse, le Slt Alexandros Zannas, venizéliste convaincu. Les pilotes s’installent sur le terrain de Gorgop qu’ils partagent avec les escadrilles 502 et 532.

Gabriel Hébert est affecté à l'escadrille 531, en date du 25 juillet 1918. Il retrouve le secteur du Vadar où l’ennemi se fait plus rare pendant les mois d’été et où le capitaine Pacquin a laissé son commandement du secteur aérien au capitaine Perrin de Brichambaut, vétéran de l’aviation d’orient depuis 1916.

Le 28 juillet, aux commandes d'un Sopwith 1A2, il effectue une reconnaissance sur Négorci - Huma, en compagnie du soldat Le Tellier, un mitrailleur (1h50 / 4200 m). Le 31, il livre le courrier officiel, aux commandes d'un SPAD XIII (1h00 / 1500 m).

Le 1er août 1918, notre pilote effectue une mission sur Huvova, en compagnie de Le Tellier, à bord d'un Sopwith 1A2. Ils sont canonnés par la DCA à leur retour (2h10 / 2700 m). Les 2 et 3 août, Hébert effectue comme passager / mitrailleur un vol avec le Sgt Paul Andrillon, puis un autre avec l'Adc Dieudonné Coste. Le 7, il revient de Salonique, aux commandes d'un SPAD XIII (30 mn / 2500 m). Finalement, son dernier vol en Orient aura lieu le 10 août 1918. Il s'agissait de l'essai en vol d'un SPAD.

Le 28 septembre, ses chasseurs se posent sur le terrain d’Hudova abandonné par les allemands. Deux jours plus tard, l’armistice est signé avec Sofia, mettant fin aux combats. Les pilotes français étant démobilisés, l’escadrille 531 passera sous le contrôle du gouvernement grec mais sera rapidement dissoute en 1919, ses chasseurs répartis entre les diverses escadrilles grecques de corps d’armée.

Pilotes de l'escadrille 531 - De gauche à droite : Adj Basile Sauné - MdL Gabriel Hébert - MdL Maurice Lashermes - Slt Alexandros Zannas commandant de l'escadrille 531 - Adc Dieudonné Costes - Sgt Paul Andrillon - Photo Paul Andrillon transmise par son neveu Benoit Henriet que je remercie pour son aide.

  • 3ème groupe d'aviation de Bordeaux :

Rentré en France, Gabriel Hébert est affecté au 3ème groupe d'aviation de Bordeaux - Pendant cette période, il va effectuer une série de convoyages avions entre Dugny-le-Bourget et plusieurs terrains. Dans le détail, il assure le transfert des SPAD VII ou XIII n° 8921 / 5236 / 7067 entre le Bourget et le terrain de Prunay-le-Gillon (Chartres), du SPAD XII n° 473, du SPAD n° 6639 vers St-Dizier. Finalement, deux SPAD XI ou XVI n° 6386 et 6450 de Calais vers Dugny-le-Bourget.

  • Escadrille des Essais en Vol (EEV) du STAé de Paris :

Le 16 décembre 1918, il est affecté à l'EEV du STAé de Paris. Pendant cette période, il effectue des essais en vol, aux commandes du Breguet XIV n° 12146, d'un palonnier à blocage puis aux commandes du SPAD monoplace n° 4492, d'une ceinture de pilote.
En janvier 1919, il assure ses trois derniers vols militaires avant d'être démobilisé. Le 18 janvier avec le convoyage d'un SPAD entre Villacoublay et St-Cyr; le 21, un essai de camouflage sur le Nieuport n° 6049 et le convoyage d'un Dorand AR 1 entre Villacoublay et St-Cyr.
Dernière page du second carnet de vol.

Décorations du MdL Gabriel Hébert - Rangée du haut, de gauche à droite : Légion d'Honneur modèle IIIème république (1870) - Médaille Militaire modèle IIIème république (1870-1940) - Croix de Guerre 1914-1918 avec 4 palmes de bronze (4 citations à l'ordre de l'armée) - Croix du Combattant volontaire 1914-1918 - Croix du combattant - X.
Rangée du bas, de gauche à droite : Médaille Interalliée 1914-1918 - Médaille de la campagne d'Italie - Médaille d'Orient - Médaille 1886 de la Société Parisienne de Sauvetage - Insigne métallique de pilote militaire n° B 494 qui lui a été délivré à l'école d'aviation militaire de Pau - Réduction du même insigne - Photo Xavier Hébert, arrière petit fils de Gabriel Hébert, que je remercie pour son aide.

Dîplome de la Médaille Interalliée dite "de la Victoire" émise le 13 juillet 1935 - Photo Xavier Hébert, arrière petit fils de Gabriel Hébert, que je remercie pour son aide.

L'après-guerre

Gabriel Hébert a repris à son ancien métier après la guerre - Photo Gabriel Hébert transmise par son arrière petit-fils Xavier Hébert que je remercie pour son aide.

Carte de combattant de Gabriel Hébert émise le 1er mai 1935 - Photo Xavier Hébert, arrière petit fils de Gabriel Hébert, que je remercie pour son aide.

Carte de membre adhérant de l'association des membres de la Légion d'Honneur décorés au péril de leur vie de Gabriel Hébert - Photo Xavier Hébert, arrière petit fils de Gabriel Hébert, que je remercie pour son aide.

Carte de la Société d'entraide des membres de la Légion d'Honneur émise le 23 février 1948 - Photo Xavier Hébert, arrière petit fils de Gabriel Hébert, que je remercie pour son aide.

Carte d'identité de Gabriel Hébert - Photo Xavier Hébert, arrière petit fils de Gabriel Hébert, que je remercie pour son aide.

 

Remerciements :

- M. Xavier Hébert pour l'envoi des archives de Gabriel Hébert, son arrière-grand-père.

Bibliographie :

- Historique de l'escadron de Chasse 1/3 "Navarre"- par l'Adj Albin Denis - Ouvrage publié en 1999.
- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes - par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
- Les "As" français de la Grande Guerre en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien

 

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Charles Chanaron Benoit Bellet

 

 

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