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Ils sont issus de l'historique de l'escadron de chasse 1/3 "Navarre" de 1915 à 1999 publié par l'auteur de ce site en 1999.
Cet historique a été enregistré à la Grande Bibliothèque de France - Voir cette page : https://data.bnf.fr/13740807/albin_denis/
Travaillant activement sur une seconde édition en plusieurs tomes, je mets en ligne ces chapitres pour qu'ils soient lus par les membres du GC I/4 encore parmi nous, leurs familles,
les collectionneurs ou chercheurs qui pourraient apporter leur pierre à cet édifice.
Si vous détenez des documents officiels, états de service, livrets militaires, fiches matricules, citations, carnets de vol, notes, journal personnel, photos, souvenirs, insignes,
bref tous éléments permettant de préciser, compléter et corriger ce chapitre, je vous demanderais de bien vouloir me contacter à l'adresse Mail ci-dessus.
Un grand merci à tous ceux qui pourront m'aider. Albin DENIS

Groupes de chasse I/42 et I/4

Création de la 4ème escadre de chasse mixte :

Le 15 octobre 1936, sur la base aérienne de Reims-Courcy, création de la 4ème escadre de chasse mixte (4ème ECM) par changement de numérotation avec la 42ème escadre de chasse mixte.

La 4ème ECM compte 2 groupes :

    • GC I/4 avec 2 escadrilles de Dewoitine D 500, D 501 et D 510,
    • GC II/4 avec 2 escadrilles : une de Dewoitine D 500, D 501 et D 510 et une de Mureaux 113 Cn2.

Base aérienne de Reims-Courcy photographiée le 11 février 1930 - En 1939, cette grande base de l'armée de l'Air abritait les 4ème et 5ème escadres de chasse, toutes les deux équipées du Curtiss H-75A, une adaptation à la française du Curtiss P-36 et la 12ème escadre de bombardement (GB I/12 et GB II/12) - Dès la déclaration de guerre, toutes ces unités seont dispersées sur des terrains de campagne moins exposés - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

La 4ème escadre de chasse :

Le 1er octobre 1936, les escadres de chasse mixtes sont transformées en escadres de jour. Arrivée du GC I/5 sur la base aérienne de Reims (Marne), le 13 octobre 1936.

Le Cne Raguenet de St-Albin remplace le Cne Robert à la tête du GC I/4, le 16 décembre 1936. A cette date, le Cne Engler remplace le Cne Borne comme adjoint au commandant de groupe.

De gauche à droite, le Cne André Gauthrin, commandant en second du GC I/4 et le Cdt Gaston Raguenet de Saint-Albin, commandant du GC I/4 du 16 décembre 1936 au 3 septembre 1939, puis du 15 mai au 12 juin 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Cne Gaston Marie Raymond Raguenet de Saint-Albin - Né le 8 juin 1901 à Saint-Cyr-en-Val (Loiret) - Fils d’Albin Fernand Marie Raguenet de Saint-Albin (raffineur de sucre) et de Marie Thérèse Mathilde Warnier de Wailly de Wandonne - Ont eu ensemble six enfants - Domiciliés au château de Reyville (Loiret) - Classé 55ème sur 162 au concours d’entrée à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1920 - Entré à l’école, à compter du 27 octobre 1920 - A souscrit un engagement de huit ans - A bénéficié d’une bourse avec trousseau pour suivre sa scolarité à St-Cyr - Elève de la promotion "Devise du drapeau" de l’école militaire spéciale de Saint-Cyr de 1920 à 1922 - Nommé Sous-lieutenant - Affecté au 146ème régiment d’infanterie de Saint-Avold (Moselle), le 13 avril 1923 - Mis à la disposition du général commandant en Algérie et détaché au 1er régiment étranger à Sidi-Bel-Abbès (Algérie) en octobre 1924 - Nommé Lieutenant à titre définitif, le 6 octobre 1924 - Affecté au 3ème régiment étranger au Maroc - Détaché au 37ème régiment d’aviation en avril 1927 - Volontaire pour passer dans l’aéronautique militaire - Suite à sa réussite aux épreuves du brevet de navigation aérienne, est admis dans l’arme de l’aéronautique, en conservant son grade, le 14 avril 1927 - Rapatrié du Maroc et affecté au 146ème régiment d’infanterie, le 6 mai 1927 - A suivi un stage inférieur à six mois des officiers d’infanterie volontaires pour passer dans le personnel navigant de l’aéronautique militaire, à l’école d’aviation militaire d’Avord, à compter du 16 mai 1927 - Détaché pendant sa formation au 5ème groupe d’ouvriers d’aéronautique - Brevet de pilote militaire n° 21.578 obtenu à l’école d’aviation militaire d’Avord, le 3 août 1927 - Affecté au 3ème régiment d’aviation de Châteauroux, le 9 janvier 1928 - A participé à une mission en Pologne et en Tchécoslovaquie de dix Loire-Gourdou-Leseure LGL 32 à moteur Jupiter de 420 cv, à compter du 28 août 1929 - Les avions appartenaient aux 3ème (Châteauroux), 35ème (Lyon) et 38ème (Thionville) régiments d’aviation - Ils ont quitté Thionville, lieu de rassemblement des avions, pour gagner Strasbourg, puis Prague qu’ils ont atteint le lendemain - Le 29, neuf avions atterrissaient à Varsovie et le 30 rejoignaient Posen (Pologne), où ils restèrent plusieurs jours - Désigné pour suivre un cours de liaison et transmission à l’école de Versailles en novembre 1932 - Chevalier de la Légion d’Honneur, en date du 15 décembre 1932 - Marié avec Mlle Pierrette Le Grix de la Salle, le 4 octobre 1933 - Le 3ème régiment d’aviation de Châteauroux devient la 3ème escadre aérienne, lors de la création de l’armée de l’Air en 1933 - Affecté comme adjoint au commandant du groupe de chasse de l’aviation maritime autonome, le 9 août 1934 - Rejoint le groupe, le 15 octobre 1934 - Affecté à la 8ème escadre de chasse et nommé adjoint au commandant de la 3ème flottille de chasse, le 4 décembre 1935 - Affecté à la 42ème escadre aérienne mixte de Reims (Marne), le 17 novembre 1936 - Commandant du GC I/4 du 16 décembre 1936 au 3 septembre 1939 - Nommé Commandant, le 21 janvier 1939 - Commandant du centre d’instruction à la chasse de Chartres du 3 septembre 1939 au 15 mai 1940 - Commandant du GC I/4 du 15 mai au 12 juin 1940 - Officier de la légion d’Honneur, en date du 24 juin 1940 - Commandant du groupement de chasse 25 au Maroc (GC I/5 et GC III/5) jusqu’en novembre 1942 - Commandant de l’école de chasse de Meknès en 1944 - Nommé Colonel en 1946 - Commandant de la base aérienne d’Oran La Sénia - Décédé à Vaugrigneuse (Loiret), le 28 septembre 2002 - Sources : Liste des brevets militaires - Site internet Armée de l’air française 1939-1940 - Site internet Généanet - Site internet de François Xavier Bibert - JORF - Revue Les Ailes - Dernière mise à jour : 14 mars 2020.

* Chevalier de la Légion d’Honneur du Cne Gaston Marie Raymond Raguenet de Saint-Albin, au 3ème régiment d’aviation, en date du 15 décembre 1932 : « 11 ans de services, 3 campagnes, 9 années de bonification pour services aériens. »

* Officier de la légion d’Honneur du Cdt Gaston Marie Raymond Raguenet de Saint-Albin du groupe de chasse I/4, en date du 24 juin 1940 : « Officier d’élite qui s’est toujours fait apprécier par sa valeur morale, sa haute conception du devoir, ses qualités de chef ; remarquable commandant d’unité, placé à la tête d’un groupe de chasse dans un moment difficile, a été pour tous une exemple d’énergie et d’allant. »

En juin 1938, le Slt Hirschauer sort son Dewoitine D 500 de la rangée où il stationnait pour aller prendre le départ et percute le D 500 du Ltt Renaud qui rentrait de mission. Le bilan n'est pas trop grave avec Hirschauer indemne et Renaud qui passe huit jours à l’hôpital. Trois mois plus tard, le même sous-lieutenant, en vol avec l'Adc Verry, percute le sol en rase-mottes. L'Adjudant-chef rentre en affirmant que son camarade s'est tué. Heureusement, le pilote n'effectuera qu'un séjour de huit jours à l’hôpital.

L'aviation allemande, qui monte rapidement en puissance, oblige le gouvernement à diversifier ses approvisionnements. Les constructions aéronautiques françaises ne pouvant fournir tous les avions nécessaires, la France va s'adresser aux Etats-Unis pour les appareils manquants. Le choix se porte sur le Curtiss H-75, un dérivé du Curtiss P-36, pour un total de 100 exemplaires avec 100 supplémentaires en option. Les cents derniers seront transformés en commande ferme, le 8 mars 1939.

Choix du Curtiss H-75A :

Les H-75A 1 à 3 (P-36A) livrés à la France sont des modèles adaptés pour l'Armée de l'Air. Ils ne se différenciaient des modèles américains que par des détails d'équipements et d'armement. Ils étaient équipés d'instruments métriques (sauf l’altimètre) et d'une manette des gaz inversée à la française. L'armement comprend 4 à 6 mitrailleuses Browning Mle 38 fabriquées par FN en Belgique et utilisaient les mêmes munitions de 7,5 mm que les mitrailleuses Darne ou MAC. L’avion est manœuvrant, très stable et possédant de bonnes accélérations en piqué.

Insigne métallique de l'unité de montage des avions Curtiss H-75A à la S.N.C.A.C de Bourges - Fixation par une épingle - Fabrication Moret - Insigne collection Patrice Gout que je remercie pour son aide.

Initialement, l'Etat-major de l'Armée de l'Air décide d'affecter les premiers H-75 à Tunis pour la création de la 9ème Escadre de chasse. Huit de ces avions sont affectés au Centre d'Expérimentation de Reims (CEAM). Or, sur cette base, sont stationnées les 4ème et 5ème escadres dotées de Dewoitine D 500 et 501 complètements démodés. Normalement, ces deux grandes unités devaient être équipées de Bloch 151 et 152. Or, les usines Bloch sont inCalables de sortir les avions dans les délais prescrits. Il est donc décidé d'équiper en priorité les deux escadres du nouveau chasseur américain.

Les Groupes de chasse I/5 et II/5 sont dotés du Curtiss H-75A en mars 1939. Au premier avril, 36 avions sont en dotation pour les deux groupes.

Terrains d'aviation utilisés par le GC I/4 entre le 30 septembre 1933 et le 16 juillet 1940.

Livraison des premiers H-75A1 au GC I/4 :

En fin du mois d'avril 1939, le GC I/4 reçoit ses premiers H-75A.

Le 16 mai, c'est au tour du GC II/4 de passer sur H-75. Le 1er juillet 1939, la 4ème escadre compte 41 H-75A répartis entre ses deux groupes. Le 16 août 1939, la 4ème escadre de chasse compte 16 D 500, 22 D 501, 54 H-75A et un Potez 630.

Le 15 août 1939, la 4ème escadre de chasse compte dans ses groupes :

  • GC I/4 :
    • 1ère escadrille (traditions de la SPA 95)
    • 2ème escadrille (traditions de la SPA 153)
  • GC II/4 :
    • 3ème escadrille (traditions de la SPA 160)
    • 4ème escadrille (traditions de la SPA 155)

soit un total de 54 H-75A et un Potez 630, 8 Potez 631, 4 Bloch 131.

Rassemblement des Curtiss H-75A des 4ème et 5ème escadres de chasse présentés à la revue sur la base aérienne de Reims-Courcy en 1939 - A la date du 3 septembre 1939, la base de Reims abritait 54 H-75A, 8 Potez 631, 4 Bloch 131 et un Potez 630 - Certains avions ne sont pas peints car ils viennent d'être livrés par Bourges, où ils sont assemblés - Je cherche d'autres photos de ce rassemblement, si vous en possèdez des photos, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Insigne du GC I/4 - Dessin Albin Denis.

Insigne de la 1ère escadrille du GC I/4 - La 1ère escadrille a hérité des traditions de l'escadrille SPA 95 de la Grande Guerre - Elle a successivement été affectée au 1er régiment de chasse de Thionville-Basse-Yutz, au 38ème régiment d'aviation de Thionville-Basse-Yutz, au GC I/6 de Reims-Courcy, au GC I/42 de Reims-Courcy et finalement au GC I/4 - Dessin Albin.

Insigne de la 2ème escadrille du GC I/4 - La 2ème escadrille a hérité des traditions de l'escadrille SPA 153 de la Grande Guerre - Elle a successivement été affectéee au 1er régiment de chasse de Thionville-Basse-Yutz, au 38ème régiment d'aviation de Thionville-Basse-Yutz, au GC I/6 de Reims-Courcy, au GC I/42 de Reims-Courcy et finalement au GC I/4 - Dessin Albin.

Insigne métallique peint de la 1ère escadrille du GC I/4 époque 1939-1940 - Fabrication Augis - Insigne collection M. Patrice Gout que je remercie chaleureusement pour son aide.

Insigne métallique de la 1ère escadrille du GC I/4 époque 1939-1940 - Fabrication Augis - Fixation par deux anneaux - Insigne collection M. Jean-Jacques Leclercq que je remercie chaleureusement pour son aide.

Insigne métallique de la 2ème escadrille du GC I/4 en 1939-1940 - Fabrication Drago Béranger - Fixation épingle avec boléro - Trou non perçé - Photos droits réservés.

Le 3 septembre 1939, le Cdt Raguenet de Saint-Albin transmet le commandement du GC I/4 au Cdt Hertaut. Le Cne Louis Delfino remplace le Cne Engler comme Adjoint au commandant de groupe.

Cdt André Hertaut, commandant du groupe de chasse I/4 de septembre 1939 au mai 1940 - Tué au cours d’un combat aérien dans les environs de Zoersel, dans la province d’Anvers (Belgique), le 11 mai 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Cdt André Henri Hertaut - Né le 26 février 1905 à Montcornet (Aisne) - Fils d’Emile Henri Hertaut (charcutier) et de Alphonsine Marie Joséphine Caplain - Domiciliés au 92, rue de l’Isle à Saint-Quentin (Aisne) - Scolarité à l’école primaire Lyon-Jumentier de Saint-Quentin puis au lycée Henri Martin à Saint-Quentin - A bénéficié d’une bourse de ½ pensionnat de 1.008 fr à Saint-Quentin - A réussi simultanément les concours à l’école centrale et à l’école Polytechnique - Classé 156ème sur 219 élèves au concours d’entrée à l’école Polytechnique - Elève de l’école Polytechnique de 1925 à 1927 - A bénéficié d’une bourse entière avec trousseau à son entrée à l’école, à compter du 9 juin 1926 - Classé 166ème sur 214 au concours de sortie de l’école Polytechnique, en date du 27 août 1927 - Affecté à l’aéronautique militaire en 1927 - Nommé Sous-lieutenant, le 1er octobre 1927 - Affecté au 3ème groupe d’ouvriers d’aviation de Versailles (Yvelines) et détaché au cours d’application de l’aéronautique du 1er octobre 1927 au 6 mars 1929 - Brevet de pilote militaire n° 22.260 obtenu à l’école d’aviation militaire d’Avord, le 29 octobre 1928 - Affecté à la chasse du 33ème régiment d’aviation de Mayence (Allemagne), le 6 mars 1929 - Nommé Chronométreur militaire de l’Aéroclub de France au 33ème régiment d’aviation en mai 1930 - Maintenu chronométreur militaire de l’Aéroclub de France au 33ème régiment d’aviation, le 19 janvier 1931 - Désigné pour suivre un stage au cours de perfectionnement de pilotage à Etampes en mars 1931 - Affecté à la 3ème brigade d’aviation légère de défense - Affecté au centre d’essais et d’armement du camp d’instruction de Cazaux - Nommé Capitaine, le 16 septembre 1934 - Affecté à l’inspection de l’aviation de défense métropolitaine et des écoles - Affecté à l’état-major du 2ème corps aérien, le 15 septembre 1936 - Commandant du groupe de chasse I/4 du XX septembre 1939 au 11 mai 1940 - Nommé Commandant, à titre temporaire, le 27 janvier 1940 - Nommé Commandant, à titre définitif, le 8 avril 1940 - Tué par plusieurs balles au cours d’un combat aérien dans les environs de Zoersel, dans la province d’Anvers (Belgique), le 11 mai 1940 - Le Curtiss H-75 n° 172 qu’il pilotait et son corps ne seront retrouvés que trois jours plus tard - C’est le médecin du groupe I/4, le Cne Clair Cadéot, qui est parti à sa recherche, a découvert les restes du Curtiss et ramené le corps de l’infortuné commandant du groupe à Dunkerque où il sera inhumé - Les obsèques du Cdt Hertaut ont eu lieu à Dunkerque, le 15 mai 1940 - Son corps a été repris par sa famille, le 7 janvier 1952 - André Hertaut repose dans le cimetière nord Saint-Jean de Saint-Quentin (Aisne) - Cette sépulture a été offerte et entretenue par la ville de Saint-Quentin - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 49760) - Liste des brevets militaires - Livre "Ils étaient là" de Paul Martin - Livre "Mémorial de l’aéronautique" tome 1 de Marcel Catillon - Livre "Curtiss H-75" de Lionel Persyn - Site internet de la bibliothèque centrale de l’école Polytechnique - Site Internet Armée de l’Air française 1939-1940 - Répertoire méthodique de Germaine L’Herbier-Montagnon (fiche n° 184) - Revue Icare n° 54 La Bataille de France / La chasse - JORF - Journal l’Intransigeant - Revue Les Ailes - Revue L’Aérophile - Revue L’Aéro - Revue L’Air - Site Internet "Gallica" de la Grande Bibliothèque de France - Dernière mise à jour : 11 mars 2020.

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne du Cdt André Henri Hertaut, commandant du GC I/4, en date du 25 mai 1940 : "Commandant de groupe de chasse hors de pair. A trouvé une mort glorieuse, à la tête de ses escadrilles, qu’il entraînait par son brillant exemple, pour dégager une colonne immobilisée depuis plusieurs heures par un violent bombardement aérien. Par la vigueur de son action, a permis à nos éléments de reprendre leur marche en avant."

H-75A du Cdt André Hertaut, commandant du GC I/4, sur la base aérienne de Reims-Courcy en septembre 1939 - Cet officier a été tué au combat, aux commandes du H-75A1 n° 172, le 11 mai 1940 - Je ne suis pas capable de préciser le numéro de son avion de 1939, ce profil ayant été réalisé à partir d'une photo dont le numéro de série n'est pas visible - Si un lecteur possède une photo de cet appareil, qu'il veuille bien prendre contact avec l'auteur du site - Dessin Albin Denis.

Insigne du groupe de chasse I/4 tel qu'il était peint sur l'avion du Cdt André Hertaut en 1939 et 1940 - Seul son emplacement a changé, en 1939 sur le fuselage et en 1940, à la base du cockpit, lors de la standardisation des marques de nationalité avec les britanniques - Dessin Albin Denis.

Composition du GC I/4, le 26 août 1939 :

Commandant du groupe : Cdt André Hertaut.
Officiers attachés à l'état-major du groupe : Cne Louis Delfino Louis, commandant en second - Cne Jacques Allez, Ltt Charles Goubault - Cne Clair Cadéot (médecin).

- 1ére escadrille (SPA 95) :
Pilotes : Cne Patrick O'Byrne, commandant de la 1ére escadrille, Ltt Jean Louis Hirschauer, Ltt Edmond Guillaume, Ltt Jean Renaud, Slt André Weiss, Adc Pierre Verry, Sgc Jean Hotellier, Sgt André Naudin, Sgt Raymond Cartier, Sgt Charles Debéthune, Sgt David Bompain, Sgt Fernand Lacroix, Sgt Jules Joire.
Section d'avions de commandement : Sgc Marcel Farrenkopf (radio naviguant), Sgt Moïse Bés (pilote).
Mécaniciens : Adc Léon Saget, Adj Gaston Kinoski, Sgc Roger Larcher, Sgc Gaston Dufay, Sgc André Bertholet, Sgt Léon Didier, Sgt Ernest Bretzner, Sgt Georges Le Dieu, Sgt Raymond Leroy, Sgt Roger René, Sgt Jean Seiller, Sgt Jean Kiffer, Sgt Jouare, Clc Michel Claude, Clc Albert Gaudrillot, Clc Auguste Lannoy.

- 2ème escadrille (SPA 153) :
Pilotes
: Cne Bernard Barbier, commandant de la 2ème escadrille, Slt Marcel Audemard d'Alançon, Slt Jacques Tardy de Montravel, Slt Robert Milbeau, Ltt Pierre Meyzonnier, Adc Charles Kesse, Sgc Charles Dagbert, Sgt Joannès Cucumel, Sgt Jehan Forzy, Sgt Auguste Keller, Sgt Georges Lemare.
Section d'avions de commandement : Sgc Haven (radio naviguant), Sgt Chavarot (pilote), Sgt Fidier (radio).
Mécaniciens : Adj Joseph Gubry, Sgc Harvin, Sgc Paul Lemoine, Sgc Gustave Schwartz, Sgc André Biscaut, Sgc Fernand Pierre, Sgt Louis Lemerle, Sgt Monchin, Sgt Marcel Petit, Sgt Marcel Le Menn, Sgt Paul Rouah, Clc Edgard Laurent, Clc Jean L’Hoste, Clc Alexandre Barre, Cal Paul Villalard, Cal René Leroux.

- Section technique : Ltt Marius Bindreiff, officier mécanicien, Adc François Hoffmann, Adj Marcel Marceau, Adj René Sorlin, Sgc André Tintillier, Sgt Jacques Rongier, Sgt Jean Charleuf, Sgt Camille Nivoit, Sgt Nidal Lepinoit, Cal Emile Bourgoin, Cal André Creslon, Cal Emile Thuot, Cal Marcial Allard, Cal Marceau Brunet, Cal Jean Massa, Cal Roger Wiart, Cal Lucien Gerber.
Responsable de la défense du terrain : Adj Marcel Derollez, Magasin technique : Sgc Maurice Dutilleul, Mécanicien d’avion d’état-major : Sgc Roland Granger, Comptable et vaguemestre, Sgc André Fecherolle, Section administrative : Cal Jean Leclerc, Cal Jacques Daublain.

Le personnel du GC 1/4 est de 178 personnes, total incluant les officiers, les sous-officiers et les hommes de troupes.

En ordre de bataillon :

Le Groupe 1/4 est mis en alerte le samedi 26 août 1939 sur le terrain de Reims-Courcy. Il est alors doté de 26 Curtiss H-75A (13 par escadrille) et de 2 triplaces Potez 631. Les pilotes sont au nombre de 26 dont 18 entièrement confirmés.

Intégré au groupement 23 :

Les groupes de chasse de Reims sont intégrés à deux groupements dépendant de la 1ère Armée. Les GC I/4 et I/5 sont affectés au Groupement 23.

Un groupement intègre quatre ou cinq groupes d'aviation dans une même région. Ces escadrilles effectuent des missions de tous types avec une certaine priorité établie par l'Etat-major. La priorité numéro une est la défense des terrains d'aviation, puis la protection des voies ferrées vitales et l'interception des formations adverses.

Curtiss H-75A1 n° 85 / immatriculé X-884 / codé "7 du Sgc Joannès Cucumel, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 en juillet 1939 - Ce pilote va remporter 9 victoires homologuées pendant la campagne de 1940 - Successivement pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 sur Curtiss H-75A où il a remporté 3 victoires, il est muté à la 4ème escadrille du GC II/9 sur Bloch 152 où il remporte 6 nouvelles victoires - Dessin Albin Denis.

Installation sur le terrain de Wez-Thuisy :

Le 27 et 28 août 1939, l'ensemble du groupe s'installe sur le terrain de resserrement de Wez-Thuisy, à 15 km de Reims. Le logement du personnel est assuré dans les villages de Wez, Thuisy et Prunay. Ce terrain est occupé par les états-majors du groupement 23 (Col Canton), de la 5ème escadre (Col Nuville), des détachements de transmissions III/103 (Slt Lesquillien), IV/33 (Ltt Piepenbring) et par la compagnie de l'air 73/112 (Ltt Bargeon) installée à la ferme des Marquises qui prend en compte le groupe.

Une partie de l 'état-major du GC I/4 déployé sur le terrain de Wez-Thuisy en septembre 1939 - De gauche à droite : Cne Charles Goubault - Cdt André Hertaut, commandant du GC I/4 - Ltt Jean Renaud - Cne Jacques Allez - Cne Patrick O'Byrne, commandant de la 1ère escadrille (traditions de la SPA 95 de la Grande Guerre) - Cliquez sur l'image pour agrandir l'image - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A1 du GC I/4 arrivant sur le terrain de Wez-Thuisy, le 27 août 1939 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Les H-75A de la 2ème escadrille du GC I/4 très sommairement camouflés et dispersés sur le terrain de Wez-Thuisy au début septembre 1939. Le GC I/4 a occupé ce terrain du 27 août au 12 novembre 1939, puis du 1er au 10 mai 1940.La seule protection a été de séparer suffisamment chaque appareil, pour minimiser les résultats d'une attaque aérienne. En effet, une bombe ne détruirait qu'un seul avion - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

La défense du terrain est préparée en disposant 4 mitrailleuses Hotchkiss de 7,5 mm contre avions, en aménageant des alvéoles pour les avions et en creusant des tranchées de protections. Les deux escadrilles installent leurs PC aux extrémités Est et Ouest du terrain. Deux voitures de transmissions du IV/33 assureront les communications : une SFR de radiotélégraphie et une Thomson de radiotéléphonie.

Pilotes et mécaniciens de la 2ème escadrille du GC I/4 sur le Terrain de Wez-Thuisy - De gauche à droite : Ltt Marcel Audemard d'Alançon, Ltt Jacques Trady de Montravel, Ltt Robert Milbeau, Sgt Georges Lemare, Adj Pierre Feuillat, Sgc Gustave Schwartz, Sgt Marcel Petit, Sgc Chavarot - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A2 n° 107 / immatriculé U-007 / codé "3" du Ltt Jacques Tardy de Montravel, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 en avril 1940 - Ce pilote a remporté deux victoires homologuées pendant la campagne de 1940 - L'avion porte la marque de deuil en hommage au Cne Fernand Bonneton - Le chiffre code de la 2ème escadrille est blanc sur fond noir et celui de la 1ère, blanc sur fond bleu - Dessin Albin Denis.

Réglage des armes de bord :

A son arrivée, chaque escadrille règle les armes de bord des Curtiss H-75. Le colonel Jacques Tardy de Montravel alors Lieutenant pilote de la 2ème escadrille se rappelle ces instants : "Pour cela, on plaçait l'avion en ligne de vol à environ 20 mètres d'un panneau sur lequel on pointait la ligne de visée et les points théoriques d'arrivée des balles. Puis on réglait chaque arme en tirant une balle, puis une autre ... J'ai été chargé de cette opération à la 2ème escadrille. Comme il y avait une route derrière le panneau, j'ai estimé prudent de protéger les voitures et pour cela j'ai fait ériger un "mur" avec ce que j'avais sous la main : des balles de paille. Résultat, les balles ont traversé sans problème le "mur". Heureusement aucune voiture ne passait jamais par-là. Les balles incendiaires des bandes (une sur trois) ont mis le feu à la paille. Pour essayer de l'éteindre, sans résultat, on a vidé un extincteur de 200 litres qui valait bien plus que les balles de paille."

Biographie du Ltt Jacques Maurice Amédée de Tardy de Montravel - Né le 15 octobre 1912 à Paris 16ème (75) - Fils de Théodore Antoine "Maurice" de Tardy de Montravel et de Gilberte Jeanne Marguerite Tardieu - Elève de l’école nationale supérieure d’aéronautique - Préparation militaire supérieure - Elève pilote du centre de préparation aérienne nationale d’Angers, à compter du 2 août 1937 - Brevet de pilote militaire n° 26.4023 obtenu à l’école d’aviation d’Angers, le 30 septembre 1937 - Nommé sous-lieutenant à titre définitif, le 20 octobre 1938 - Marié avec Mlle Claire Jeanna Guillemet, le 5 janvier 1939 - Nommé Lieutenant, le 20 octobre 1939 - Commandant de la 2ème escadrille du GC I/4 du 11 juin 1940 au 21 juin 1940 - Croix de guerre et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 23 juin 1940 - Deux victoires homologuées pendant la campagne 1940 - Passe en Afrique du Nord, aux commandes du Curtiss H-75 n° 327, le 18 juin 1940 – Commandant de la 1ère escadrille du GC I/4 du 6 février 1941 au 23 juillet 1942 - Commandant du GC 2/5 La Fayette d’octobre 1944 à novembre 1945 - Nommé Général de brigade aérienne - Directeur des études d’engins et d’électronique de la société Aérospatiale - Commandeur de la Légion d’Honneur - Médaille de l’Aéronautique - Sources : Liste des brevets militaires - Site internet Armée de l’air française 1939-1940 - JORF - Site internet Généanet - Dernière mise à jour : 16 mars 2020.

* Croix de guerre et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt Jacques Tardy de Montravel du groupe de chasse I/4, en date du 23 juin 1940 : "Le 5 juin 1940, a efficacement protégé notre aviation de bombardement en abattant un chasseur ennemi qui la menaçait (2ème victoire)."

Pilotes de la 1ère escadrille du GC I/4 déployés sur le terrain de Wez-Thuisy en septembre 1939 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source Rémi Baudru que je remercie pour son aide.

Cne Patrick O'Byrne, commandant de la 1ère escadrille du GC I/4 du 3 septembre 1939 au 10 mai 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Cne Patrick Henry René O’Byrne - Né le 11 mai 1909 à Bresson (Isère) - Fils de John Joseph " Gabriel " O’Byrne et de Marguerite Marie Thérèse de Gaudemaris - Elève de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr de la promotion 1929-1931 - Sorti 134ème sur 404 du concours de sortie de l’école St-Cyr en août 1931 - Nommé Sous-lieutenant, le 1er octobre 1931 - Formation à l’école militaire et d’application de l’aéronautique, quartier des Petites Ecuries à Versailles, à compter du 1 er octobre 1931 - Marié avec Mlle Marie Thérèse Anne Juliette de Vigouroux d’Arvieux à Toulon (var), le 10 novembre 1931 - Ont eu deux enfants ensemble (Gabrile et Chantal) - Brevet de pilote militaire n° 23.938 obtenu à l’école d’aviation militaire d’Avord, le 24 novembre 1932 - Affecté au 3ème régiment d’aviation de Châteauroux en juillet 1933 - Nommé Lieutenant, le 27 août 1933 - Affecté à la 5ème escadre aérienne - Commandant de la 1ère escadrille du 3 septembre 1939 au 10 mai 1940 - Blessé par une balle à la main droite lors d’un combat aérien contre une formation de huit Dornier Do 17, le 10 mai 1940 - Arrivé à rentrer au terrain et est évacué sur l’hôpital de Reims (Marne) - Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée, en date du 30 mai 1940  - Rejoindra le GC I/4 à bord d’un Curtiss H-75 A4 en Afrique du Nord - Commandant de la 1ère escadrille du 21 juin 1940 au 1er novembre 1940 - Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 25 septembre 1940 - Nommé Commandant, le 25 décembre 1945 - Décédé à Rabastens (Tarn), le 29 juin 1977 - Sources : Liste des brevets militaires - JMO GC I/4 - Site internet " Armée de l’air française 1939-1940 " - Site internet " Geneanet " – Historique EC 1/3 " Navarre " - JORF - Dernière mise à jour : 14 mars 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée du Cne Patrick O’Byrne du groupe de chasse I/4, en date du 30 mai 1940 : " Chef d’escadrille de tout premier ordre, d’une ardeur et d’un enthousiasme communicatifs. Le 10 mai, a été blessé en se portant, avec son équipier, résolument à l’attaque d’une formation de hui avions Dornier. "

* Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Cne Patrick Henri René O’Byrne du GC I/4, en date du 25 septembre 1940 : " Officier de premier ordre, chasseur enthousiaste et brave, commandant d’escadrille qui a su donner à son unité une instruction parfaite, une cohésion et un allant qui ont permis d’inscrire à son palmarès vingt-trois victoires sur le front de France. Vient à nouveau d’affirmer ses qualités de décision et de sang-froid en se portant victorieusement à l’attaque d’un parti adverse dont le plan était d’occuper la base aérienne de Ouakam lors de la tentative de débarquement à Dakar. Deux fois cité à l’ordre de l’armée aérienne. "

Curtiss H-75A2 n° 105 / immatriculé U-005 / codé "1" du Cne Patrick O-Byrne, commandant de la 1ère escadrille du GC I/4 en septembre 1940 - Dessin Albin Denis.

La France entre en guerre contre l'Allemagne, le 3 septembre 1939. Les Fairey Battle de l'Advanced Air Striking Force britannique (A.A.S.F) rejoignent immédiatement leurs terrains avancés de Reims, d'Auberive, Challerange et Betheniville. Les deux escadrilles du GC 1/4 reçoivent pour mission la protection des terrains de Reims, Auberive, Betheniville, Berry-au-Bac, ainsi que la couverture du terrain de Wez-Thuisy. Elles assureront également des missions de défense aérienne dans le cas où les groupes de chasse du Groupement 21 (région de Paris et Basse-Seine) soient en contact avec l'ennemi.

Deux victoires homologuées pour Verry :

Le 24 septembre, deux patrouilles de la 1ère escadrille renforcent le GC II/4 (Cdt Borne) à Xafévilliers. Le 25, deux patrouilles sont chargées d'une mission de protection dans le secteur Bergzabern- Buchelberg sur le Bienwald. La patrouille basse (4000 m) est composée des Adc Verry (chef de patrouille), Sgc Hotellier et Sgt Cartier; la haute (5000m), des Cne O'Byrne (chef de patrouille), Cne Delfino et Sgt Debéthune. Le dispositif haut est assuré par trois H-75A du GC II/4 des Cne Claude, Slt Baptizet et Adj Tesseaud. Six Messerschmitt Me 109 attaquent, par trois, la patrouille du Cne O'Byrne. L'affrontement tourne au combat tournoyant avec dégagement en piqué. La patrouille basse est attaquée à son tour. L'Adc Verry tire sur un des adversaires et le touche. Il suit jusqu'au sol, le voit sortir son train et s'écraser peu après. Un autre Me 109 en profite pour attaquer le français mais emporté par sa vitesse, le dépasse et devient une cible idéale pour Verry qui lui lâche une rafale bien ajustée. Les deux chasseurs se sont écrasés à proximité du massif forestier du Bienwald. Trois autres Me 109 s'en prennent à la patrouille haute, la confrontation tourne à l'affrontement individuel. L'Adc Verry, encore lui, dégage le Cne O'Byrne d'un Me 109 particulièrement redoutable. Les adversaires se séparent sans autre résultat. L'Adc Verry voit homologuer les deux premières victoires du 1/4. Le 27, six H-75 de la 2ème escadrille relèvent leur camarades de la Une à Xafevilliers. Du 27 au 29, ces avions participeront à trois missions sans rencontrer l'ennemi. Les avions rentrent à Wez-Thuisy, le 29.

Le 29 octobre 1939, l'Adc Pierre Verry reçoit la Croix de Guerre pour ses deux victoires du 25 septembre 1939 - Il est porté en triomphe par les sergent Jules Joire et Charles Debéthune, pilotes comme lui de la 1ère escadrille du GC I/4 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Slt Pierre Jean Verry - Affecté au 38ème régiment d'aviation - Nommé Sergent - Admis dans le corps des sous-officiers de carrière, le 2ème trimestre 1932 - Nommé Sergent-chef, le 1er juillet 1933 - Affecté à la base aérienne n° 112 de Reims - Pilote du GC I/6 - Nommé Adjudant, le 1er octobre 1936 - Pilote du GC I/42 - Nommé Adjudant-chef, le 1er octobre 1938 - Pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 du XXX au 11 mai 1940 - 1ère victoire homologuée contre un Messerschmitt Me 109 abattu dans les environs de Bienwald, le 25 septembre 1939 - 2ème victoire homologuée contre un Messerschmitt Me 109 abattu dans les environs de Bienwald, le 25 septembre 1939 - Croix de Guerre et citation à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 16 novembre 1939 - Nommé Sous-lieutenant à titre temporaire, le 21 janvier 1940 - Blessé au cours d'un combat aérien, évacue son H-75A en parachute, le 11 mai 1940 - Evacué sur l'hôpital militaire d'Anvers (Belgique) - Citation à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 28 mai 1940 - Sources : Livre "Curtiss H-75" de Lionel Persyn - Livre "Ils étaient là" de Paul Martin - Site internet "Armée de l’air française 1939-1940" - JORF - Revue Les Ailes - Dernière mise à jour : 25 avril 2020.

* Croix de Guerre et citation à l'ordre de l'armée aérienne de l'Adc Pierre Verry, pilote du GC I/4, en date du 16 novembre 1939 : "Pilote de chasse remarquable, animé des plus belles qualités de bravoure et de sang-froid, sous-officier l'élite. Le 25 septembre 1939, au cours d'un engagement sur les lignes avec la chasse ennemie et après un premier combat dont il est sorti victorieux, s'est porté au secours d'une patrouille de son escadrille au prise avec un ennemi supérieur en nombre. A réussi à dégager un de ses camarades particulièrement menaçé."

* Citation à l'ordre de l'armée aérienne du Slt Pierre Verry du groupe de chasse I/4, en date du 28 mai 1940 : "Chef de patrouille hors de pair. Le 11 mai 1940, au cours d'un dur engagement aérien, a mené sa patrouille au combat avec auant d'intelligence que de hardiesse. A personnellement engagé le combat à quatre reprises contre un ennemi supérieur en nombre. Gravement blessé, a dû sauter en parachute en abandonnant son avion désemparé."

Le 1er octobre, six H-75 de la 1ère escadrille, dirigés par le Cne O'Byrne, doivent renoncer à rejoindre Xafévilliers en raison d'une météo exécrable. Trois des avions rebroussent chemin et rentrent tandis que les trois derniers se posent à Toul où ils resteront jusqu'au 3. Le 4, les six avions arrivent à Xafévilliers et effectuent le jour même une mission de couverture de secteur sur Scherbach-Gersheim.

Le 10, ils sont relevés par six avions de la 2ème escadrille et un Potez 631 de commandement. Le lendemain, ils réalisent une mission de protection et rentrent à Wez, le 12. Le 23, sept missions avec décollages sur alerte sont lancées par le service de sécurité générale qui signale plusieurs avions ennemis. La batterie de DCA de Vrilly en profite pour ouvrir le feu sur deux Curtiss qui heureusement croisent à 5000 mètres.

Croix de Guerre pour l'Adc Verry :

Le 29 octobre, le Général Vuillemin, commandant en chef les forces aériennes, remet la croix de guerre avec palme à l'Adc Verry pour ses deux victoires du 25 septembre.

Biographie du général d'armée aérienne Joseph Vuillemin - Né le 14 mars 1883 à Bordeaux (33) - Classe 1903 - Recrutement de Bordeaux sous le matricule n° 2818 - Service militaire dans l'artillerie en novembre 1904 - Suit les cours de l'école militaire de l'artillerie et du Génie à Versailles en 1909 - Nommé Sous-Lieutenant en 1910 - Stage d'observateur au camp de Châlons en 1913 - Passe à l'aéronautique militaire, le 5 juin 1913 - Stage d'instruction théorique à Versailles - Brevet de l'Aéroclub de France n° 287 obtenu à l'école Caudron du Crotoy - Brevet de pilote militaire n° 402 en date du 28 novembre 1913 - Moniteur de la division Caudron de l'école de pilotage de Reims à compter de mars 1914 au 2 août 1914 - Pilote de l'escadrille CM (Caudron Monoplace) du 2 août 1914 au 16 février 1915 - Chevalier de la Légion d'Honneur, le 8 septembre 1914 - L'escadrille CM devient l'escadrille C 39, le 16 février 1915 - Commandant de l'escadrille CM / C 39 du 13 janvier au 16 février 1915 - Assure les essais du Caudron G 4 à la RGA du Bourget - Pilote et commandant de l'escadrille C 11 du 26 juin 1915 au 16 octobre 1917 - Perçoit le Caudron G 4 n° 1106 au RGA du Bourget du 7 au 12 juillet 1915 - Nommé Capitaine à titre définitif, le 4 avril 1916 - Officier de la Légion d'Honneur, le 28 octobre 1916 - Commandant du GB 5 du 16 octobre 1917 au XXX - Commandant de l'escadre de bombardement n° 12 du XXX au XXX - Nommé Chef d'Escadron en février 1918 - 11 citations à l'ordre de l'armée - 5 citation à l'ordre de l'aéronautique - 7 victoires homologuées - 1400 heures de vol - Commandant du 11ème régiment d’aviation de bombardement - Commandeur de la Légion d'Honneur, le 1er mai 1920 - Commandant de l'aviation en Algérie en 1925 - Nommé Colonel en 1928 - Grand Officier de la Légion d'Honneur, le 2 juillet 1931 - Commandant de l'aéronautique au Maroc en 1932 - Dirige la Croisière Noire aérienne en Afrique occidentale française et Afrique équatoriale française en novembre et décembre 1933 - Nommé Général de Brigade aérienne, le 8 mars 1933 - Grand-Croix de la Légion d'Honneur, le 13 janvier 1934 - Commande le 1er corps aérienne entre 1935 et 1936 - Membre du Conseil Supérieur de l'Air du 1er juillet 1937 au 5 décembre 1940 - Promu Général de division aérienne, le 14 octobre 1937 - Nommé chef d'état-major général de l'Armée de l'air le 18 février 1938 - Inspecteur général de la défense aérienne du territoire - Promu au grade de général d’armée aérienne, le 24 juin 1939 - Chef d'état-major général de l'armée de l'Air du 22 février 1938 au 24 juin 1940 - Commandant en chef des forces aériennes françaises du 2 septembre 1939 au 24 juin 1940 - Nommé inspecteur général de l'armée de l'air, chargé de la coordination des opérations aériennes de défense du 24 juin au 5 novembre 1940 - Placé sur sa demande en congé de personnel navigant, le 5 novembre 1940 - Grand Croix de la Légion d'honneur - Médaille militaire, le 17 juillet 1940 - Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures avec une palme - Placé dans la section de réserve, le 14 mars 1945 - Décédé d'une crise cardiaque à Lyon, le 23 juillet 1963 - Joseph Vuillemin repose dans le cimetière de la Chartreuse à Bordeaux.

Pour meubler les longues journées d'attente, le personnel du GC I/4 se lance dans la construction d'une cabane en troncs d'arbres de 20 x 10 mètres avec salle de jeux, cuisine, bar... Elle sera terminée le 3 novembre. Jusqu'au 11 novembre, les quinze missions de couvertures se succèdent sans grand résultat pour le groupe.

Déménagement pour Norrent-Fontes :

Le 11 novembre 1939, le GC 1/4 reçoit l'ordre de gagner le terrain de Norrent-Fontes (Sud de St-Omer). Les avions se posent dans l'après-midi du 12 et la mécanique, avec ses camions, arrive le lendemain. Les hommes sont logés dans les villages de Auchy-au-Boisn Rely et Saint-Hilaire-Cottes. C'est la compagnie de l'air 137/104 qui prend le GC I/4 en compte.

Officiers du GC I/4 à Norrent-Fontes en 1940 - De gauche à droite : Cne Clair Cadéot (médecin) - Ltt Jacques Tardy de Montravel (2ème escadrille) - Cne Bernard Barbier (commandant 2ème escadrille) - Cdt André Hertaut (commandant GC I/4) - Ltt Marcel Didier - Slt Robert Milbeau (2ème escadrille) - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Cne André Jean Charles Gauthrin - Né le 1er mars 1906 à Bône (Algérie) - Ses parents ont résidé au Maroc - A fait ses études à Casablanca (Maroc) - Brevet de pilote militaire n° 21.391 obtenu à l’école d’aviation militaire d’Istres, le 27 avril 1927 - Nommé Caporal - Affecté au 12ème régiment d’aviation de bombardement de Neustadt (Allemagne) - Nommé Sergent - Affecté au 31ème régiment d’aviation d’observation de Tours (Indre-et-Loire) - Classé 11ème sur 16 au concours d’entrée de 1929 de l’école militaire de l’aéronautique de Versailles, quartier des Petites-Ecuries - A passé et réussi les trois concours (personnel navigant / mécanicien / personnel non navigant) - Elève de l’école militaire de l’aéronautique de Versailles, à compter du 2 octobre 1929 - Affecté, pendant son séjour à l’école, au 3ème groupe d’ouvriers d’aéronautique, à compter du 2 octobre 1929 - A choisi le personnel navigant pour poursuivre - Sorti 6ème sur 15 au concours de sortie de l’école de Versailles, le 7 août 1930 - Nommé Sous-lieutenant et affecté au 12ème régiment d’aviation de Neustadt (Allemagne), le 1er octobre 1930 - Nommé Lieutenant, le 1er octobre 1932 - Affecté à la 22ème demi-brigade aérienne de la 42ème escadre aérienne à Chartres - Désigner pour effectuer un stage à l’école de perfectionnement de pilotage d’Etampes du 19 février au 28 avril 1934 - Affecté à la 42ème escadre mixte de Reims, le 1er janvier 1935 - Pilote du GC I/42 qui vole sur MS 225 - Classé 17ème ex-aequo du challenge Zénith qui réunissait 33 équipages de l’armée de Air et de l’aéronautique maritime, le 7 septembre 1935 - Chevalier de la Légion d’Honneur en 1936 - Nommé Capitaine, le 15 juin 1937 - Commandant en second du GC I/4 du 28 novembre 1939 au 11 mai 1940 - Commandant, par intérim, du GC I/4 du 11 mai au 14 mai 1940 - Une victoire homologuée, en coopération avec le Cne Delfino, Ltt Hirschauer, Ltt Guillaume, Ltt Meyzonnier, Ltt Tardy de Montravel, Adc Kesse, Adc Feuillat contre un Heinkel He 111 abattu dans la région de Halle (Belgique), le 11 mai 1940 - Passe en Afrique du Nord aux commandes du Curtiss H-75 n° 137, le 18 juin 1940 - Une victoire homologuée, en coopération, contre un avion britannique, le 25 septembre 1940 - Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 10 novembre 1940 - Commandant, par intérim, du GC I/4 du 12 au 16 décembre 1942 - Blessé au cours d’un accident d’avion, le 14 décembre 1942 - En panne moteur, il pose son H-75 n° 187 codé " 27 " en campagne entre Sangalkam et Diarekhate - Le Curtiss termine sa course contre un palmier, le choc provoque un incendie qui détruit entièrement l’avion - Le pilote s’en tire avec de graves brûlures à l’avant bras gauche - Il sortira de l’hôpital en février 1943 – Revient au GC I/4 après convalescence, le 17 mars 1943 – Affecté à l’école de pilotage de Kasbab-Tadla - Nommé Lieutenant-colonel - Officier de la Légion d’Honneur en 1947 - Nommé Colonel - Nommé Général de brigade aérienne en août 1956 - Président fondateur de l’association des anciens élèves de l’école militaire de l’Air en 1958 - Décédé, le 5 octobre 1989 - Sources : Liste des brevets militaires - Site internet Traditions des escadrilles de l’armée de l’air - Site internet Armée de l’air française 1939-1940 - Revue Les Ailes - Revue L’Aéro - Journal Le Petit Marocain - JORF - Dernière mise à jour : 13 mars 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Cne André Gauthrin du GC I/4, en date du 10 novembre 1940 : " Officier de haute valeur, chasseur expérimenté d’une froide audace, qui avait déjà prouvé toute sa valeur au cours de la bataille de France. A abattu, le 25 septembre 1940, un avion de renseignement adverse au cours d’un combat au large de Dakar, en collaboration avec son équipier. Déjà cité à l’ordre de l’armée. "

Le 14, le GC I/4 est rattaché au sous-groupement de chasse Nord (Lcl Augier de Moussac), aux forces aériennes de la VIIème armée (Col Chambe) et se voit affecter le secteur St-Omer-Dunkerque, la zone frontalière et le secteur d'Armentières. Sur place, la mission particulière du groupe sera la reconnaissance à haute altitude d'hostiles éventuels. Dès le 15, les premières missions dans ce secteur sont réalisées. A partir de cette date, les patrouilles vont se succéder pour dénicher les avions allemands qui se risqueraient dans la zone.

Victoire homologuée contre un Heinkel He 111 :

Le 22, pendant une patrouille, les Ltt Hirschauer et Weiss repèrent un Heinkel He 111 (5J + FA) isolé, volant à 7500 m au-dessus de Marck et se dirigeant vers les côtes anglaises. L'avion allemand du STAB/KG 4 basé à Quackenbruck va presque aussi vite que les chasseurs, la poursuite est longue. C'est au bout de 17 mn que les Français peuvent enfin le rattraper et l'attaquer par l'arrière. Le Ltt Hirschauer tire à 500 m puis s'efface pour laisser le Ltt Weiss continuer le travail de destruction. Le moteur droit touché, l'Allemand ralentit et est attaqué cette fois à 200 m. Ralentissant encore plus, c'est à 50 m que les chasseurs ajustent leurs tirs. Les membres d'équipage sautent en parachute au-dessus de Gravelines, seul le pilote demeure à bord de son avion gravement endommagé aux gouvernails de profondeur et de direction, les moteurs étant sur réduit. Le Heinkel He 111 se pose sur le ventre à Wevelgem (Belgique). Le pilote est indemne mais ses trois équipiers, qui ont sautés au-dessus de Gravelines, sont tombés en mer et se sont noyés. La victoire sera homologuée aux deux pilotes français.

Ltt Jean Louis Hirschauer, pilote de la 1ère escadrille, de retour sur le terrain de Norrent-Fontes, après sa victoire contre un Heinkel He 111 STAB/KG 4, le 22 novembre 1939 - Photo collection Albin Denis sources SHD Vincennes.

Curtiss H-75A1 n° 79 / immatriculé X-878 / codé "2" du Ltt Jean Louis Hirschauer de la 1ère escadrille du GC I/4 en avril 1940 - En 1940, l'insigne de fuselage laissera la place à une grande cocarde - Ce pilote a remporté trois victoires homologuées et une probable pendant la campagne de 1939-1940 - Dessin Albin Denis.

Ltt André Weis et Ltt Jean-Louis Hirschauer sur le terrain de Norrent-Fontes, après leur victoire contre un Heinkel He 111, le 22 novembre 1939 - Photo collection Albin Denis sources SHD Vincennes.

Le 23, à 10 km au Nord-Ouest de Dunkerque, deux H-75 de la 2, dirigés par le Cne Barbier attaquent un He 111 qui s'en tire en piquant de 5000 à 500 mètres et en s'évanouissant dans un banc de brume.

Du 24 au 28 novembre, le temps est pourri et ne permet pas l'accomplissement de mission normale. Le 28, arrivée du Cne André Gauthrin qui prend la fonction de commandant en second du groupe. Le 29, deux H-75 patrouillent dans le secteur de Valenciennes-Aulnoye.

Pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 sur le terrain de Norrent-Fontes - De gauche à droite : Sgt David Bompain - Sgt Jules Joire - Adc Pierre Verry - Sgt Charles Debéthune - Sgt Moïse Bès - Sgt André Naudin - Adj Jean Hotellier - Ltt André Weis - Sgt Marcel Farrenkoff - Ltt Edmond Guillaume - Cne Patrick O'Byne, commandant de l'escadrille - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Les pilotes de la 2ème escadrille du GC I/4 présentés au Duc de Windsor en visite sur le terrain de Norrent-Fontes de décembre 1939 - De gauche à droite : Cdt André Hertaut (Cdt I/4) - le Duc de Windsor - Ltt Robert Milbeau - Ltt Pierre Meyzonnier - Ltt Jacques Tardy de Montravel - Sgt Joannès Cucumel - Adj Charles Dagbert - Adc Pierre Feuillat - Adc Charles Kesse - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Croix de guerre pour Hirschauer et Weiss :

Le 1er décembre, le Gal d'Astier de la Vigerie, Cdt la ZOAN remet la croix de guerre avec palme aux Ltts Hirschauer et Weiss pour leur victoire du 22 novembre. Le 3, plusieurs avions britanniques rendent visite au groupe. Ces rencontres permettent de familiariser les pilotes français aux différents types d'avions alliés. Les avions étudiés seront les Hurricane, Gladiator, Blenheim Mk I et IV, Lysander, Tiger Moth et DH 89. Le 10, le GC 1/4 met en alerte 12 H-75 et 6 Potez 631 (3 en renfort). Le 21, deux H-75 sont envoyés sur le terrain de Mardyck, à l'est de Dunkerque, pour assurer la couverture du secteur. Les patrouilles conjointes H-75 et Potez 631 vont se multiplier pendant ce mois de décembre.

Biographie du général François Pierre Raoul d'Astier de la Vigerie - Né le 7 mars 1886 au Mans (Sarthe) - Fils de Raoul Ollivier d'Astier de la Vigerie (officier) et de Jeanne Marie Amélie Françoise Masson de Montalivet - Domiciliés au 11, rue de Courcelles à Paris 8ème (75) - Classe 1906 - Recrutement du ?ème bureau de la Seine sous le matricule n° XXX - Engagé volontaire pour quatre ans au titre de l'école spéciale militaire de St-Cyr - Promotion "Maroc" - Incorporé au 29ème régiment de Dragons, pour son année de service militaire, du 10 octobre 1907 au 16 mai 1910 - Nommé Brigadier, le 1er avril 1908 - Nommé Maréchal des Logis, le 20 octobre 1908 - Victime d'une commotion cérébrale suite à une chute de cheval, le 1er juillet 1909 - Nommé Sous-lieutenant et affecté au 13ème régiment de Dragons, le 1er octobre 1909 - Victime d'une entorse du genou droit au cours d'une chute de cheval, le 6 décembre 1909 - Marié avec Anne Marie Maurice De-Salignac-Fénelon à Paris 8ème (75), le 8 août 1910 - Nommé Lieutenant, le 1er octobre 1911 - Toujours au 13ème régiment de Dragons lors de la mobilisation générale du 2 août 1914 - Chef de peloton du 3ème escadron - Prend part à la bataille de la Woëvre en août 1914 - Prend part à la retraite de Belgique en octobre-novembre 1914 - Affecté à l'état-major de la 1ère brigade de la division du Maroc comme officier de liaison, le 22 mai 1915 - Prend part à l'offensive d'Artois en juin 1915 - Prend part à l'offensive de Champagne en septembre 1915 - Citation n° 18 à l'ordre de la 1ère brigade de la division du Maroc, en date du 22 octobre 1915 - Passé à l'aéronautique militaire, le 22 décembre 1915 - Détaché à l'école d'aviation militaire du Crotoy comme élève pilote, le 1er janvier 1916 - Brevet de pilote militaire n° 3249 obtenu à l'école d'aviation militaire du Crotoy, le 16 avril 1916 - Insigne de pilote militaire n° 4627 - Stage de perfectionnement "Avions rapides" à l'école d'aviation militaire d'Avord du 23 avril au 14 mai 1916 - Stage de tir à l'école de tir aérien de Cazaux du 14 mai au 14 juin 1916 - Stage de "Haute Ecole" à l'école d'aviation militaire de Pau du 14 juin au 22 juillet 1916 - Pilote du GDE du Plessis-Belleville du 22 juillet au 19 août 1916 - Pilote de l'escadrille N 65 du 19 août 1916 au 3 mars 1917 - Titulaire de 76 heures de vol sur les lignes, le 2 mai 1916 - Prend part à la bataille de la Somme en août-septembre 1916 - Une victoire homologuée contre un avion abattu à l'Est d'Estrées, le 15 septembre 1916 - Blessé au combat, aux commandes d'un Nieuport 17, d'une balle qui a traversé le pied gauche avec amputation de 3 orteils, le 23 septembre 1916 - Hospitalisé à l'hôpital Pauchet d'Amiens (Somme), le 23 septembre 1916 - Transféré sur l'hôpital auxiliaire n° 28, rue Bizet à Paris, le 15 octobre 1916 - Chevalier de la Légion d'Honneur et citation n° 3887 à l'ordre de l'armée, en date du 18 octobre 1916 - Croix de Guerre avec palme, en date du 18 octobre 1916 - En convalescence jusqu'au 10 décembre 1916 - Reprend sa place à l'escadrille N 65, le 10 février 1917 - Commandant de l'escadrille SPA 88 du 4 avril 1917 au 7 octobre 1917 - Nommé Capitaine à titre définitif, le 4 avril 1917 - Prend part à l'offensive du Chemin des Dames en avril 1917 - Une victoire homologuée contre un avion, le 1er mai 1917 - Une victoire homologuée contre un biplace forcé d'atterrir dans les lignes françaises dans les environs de Soppe (Haut-Rhin), le 11 mai 1917 - Citation n° 22 à l'ordre de la 7ème armée, en date du 12 mai 1917 - Citation n° 23 à l'ordre de la 7ème armée, en date du 18 mai 1917 - Citation à l'ordre de l'aéronautique de l'escadrille N 88, en date du 26 septembre 1917 - Blessé au combat, aux commandes d'un SPAD VII, d'une balle qui a traversé la jambe gauche, le 1er octobre 1917 - Son avion est tombé en flammes dans les environs de Vailly - Ses adversaires étaient probablement le Ltn Ebelt et l'Uffz Bechert du FlAbt 226 (leur 1ère victoire) - Evacué sur l'hôpital OE 8 de (Vasseny ou Vasny), le 1er octobre 1917 - Citation n° 512 à l'ordre de la 6ème armée, en date du 5 octobre 1917 - Transféré sur l'hôpital auxiliaire 28, rue Bizet à Paris, le 20 octobre 1917 - Nommé Adjoint technique à l'état-major du Groupement Féquant, le 3 mars 1918 - Hospitalisé pour traitement suite à ses blessures de guerre sur l'hôpital militaire du Val de Grâce à Paris du 15 mai au 26 juin 1918 - Nommé Commandant de la Division Breguet du GDE de Chartres du 1er août au 25 décembre 1918 - Lâché sur Breguet 14, le 6 octobre 1918 - Citation n° 11651 à l'ordre de l'armée de l'escadrille SPA 88, en date du 19 novembre 1918 - Termine la guerre avec la croix de guerre 14-18 avec 5 palmes de bronze, une étoile de vermeuil et une étoile de bronze - Commandant de la Division Breguet du GDE de Marigny-le-Châtel du 25 décembre 1918 au 19 février 1919 - Affecté à l'aéronautique du camp retranché de Paris (CRP) du 19 février au 5 mars 1919 - Chef de la mission aéronautique militaire française en Finlande du 5 mars au 6 août 1919 - Chevalier de 1ère classe de l'ordre de la Rose Blanche de Finlande - Affecté au 4ème bureau de la 12ème direction du Ministère de la Guerre, le 6 août 1919 - Officier de la Légion d'Honneur, le 16 juin 1920 - Domicilié au 2 bis, rue Montebello à Versailles (Seine-et-Oise) - Affecté à l'inspection technique de l'aéronautique, le 10 octobre 1921 - Chef adjoint du cabinet technique du secrétariat d'état à l'aéronautique & des transports aériens, le 22 février 1922 - Détaché comme attaché militaire à Rome (Italie), le 1er mai 1923 - Nommé Chef de bataillon, le 25 septembre 1925 - Affecté au 2ème bureau à l'administration centrale de l'aéronautique, le 1er janvier 1926 - Nommé Inspecteur du matériel technique à la direction de l'aéronautique, le 22 juin 1926 - Affecté au 34ème régiment d'aviation, le 23 février 1927 - Affecté comme commandant du 5ème groupe du 37ème régiment d'aviation, le 13 août 1927 - Nommé Commandant tactique de la région de Fez (Maroc), le 1er septembre 1927 - Nommé Commandant du 2ème groupe du 37ème régiment d'aviation et de l'aviation de la région de Meknès (Maroc), le 13 mars 1929 - Prend part aux combats de Gueffiat, le 8 avril 1929; El-Bordj et Aït-Yacoub, le 29 avril 1929; El-Bordj, le 10 mai 1929 - Citation n° 88 à l'ordre de l'armée, en date du 25 juillet 1929 - Nommé Lieutenant-Colonel et affecté à l'état-major général de l'inspection du matériel et des installations, le 25 décembre 1929 - Citation n° 8050 / TOE à l'ordre du Ministère de la Guerre, en date du 20 janvier 1930 - Commandeur de la Légion d'Honneur, le 1er avril 1931 - Affecté au 3ème régiment d'aviation de chasse de Châteauroux et commandant par intérim de ce régiment, le 25 juin 1932 - Désigné par assurer le commandement provisoire de la 3ème brigade aérienne de Tours, le 1er septembre 1933 - Nommé Colonel, le 25 septembre 1933 - Continue à exercer provisoirement les fonctions de commandant de la 23ème brigade aérienne - A suivi les cours du centre d'études tactiques d'artillerie à Metz (Moselle) du 1er au 30 octobre 1934 - Affecté à l'école militaire et d'application de l'armée de l'Air pour suivre les cours du centre des hautes études militaires, le 11 juillet 1934 - Désigné pour suivre les cours du centre des hautes études militaires du cycle d'information des officiers généraux et colonels du 2 au 24 novembre 1934 - Nommé Adjoint au général inspecteur de l'aviation légère de défense métropolitaine, le 11 décembre 1934 - Nommé Général de brigade aérienne, le 25 octobre 1936 - Nommé Commandant de la 23ème brigade aérienne, le 22 février 1938 - Commandant par intérim de la 4ème région aérienne - Nommé Général de division aérienne, le 10 mai 1939 - Nommé Commandant, par intérim, inspecteur général des écoles, le 13 juin 1939 - Nommé Général de corps aérien, le 10 septembre 1939 - Grand-Officier de la Légion d'Honneur, le 30 décembre 1939 - Nommé Commandant de la zone d'opérations aériennes du Nord (ZOAN) - Il a sous ses ordres les 2/3 des forces aériennes françaises - Relevé de son commandement par le Général Pujo, le nouveau ministre de l'Air, il est contraint d'accepter le commandement des forces aériennes au Maroc - Après l'attaque britannique de Mers El-Kébir contre la flotte française, il refuse d'effectuer des représailles contre les navires anglais mouillant à Gibraltar - Il est relevé de son commandement, le 23 août 1940 - Rentré en France, il participe à la résistance au sein du mouvement Libération-Sud - Il gagne Londres par Lysander, le 18 novembre 1942 - Nommé Adjoint au Général De Gaulle et membre du haut comité militaire, le 1er décembre 1942 - En mission à Alger du 19 au 22 décembre 1942 pour étudier la situation sur place et préparer la venue du général de Gaulle - Nommé Commandant des forces militaires françaises en Grande-Bretagne, le 3 juillet 1943 - Nommé Commandant supérieur des troupes françaises en Grande-Bretagne, le 16 octobre 1943 - Nommé Délégué militaire à Londres du Comité d'action en France et délégue auprès du Haut-commandement interallié pour les questions d'administration militaire en France sur le théâtre d'opérations Nord, le 3 décembre 1943 - Rappelé à Alger par le général de Gaulle en avril 1944 - En mission en Espagne de juin à juillet 1944 - Rejoint le général de Gaulle après la libération de Paris - Fait Compagnon de la libération, le 8 novembre 1944 - Nommé ambassadeur de France à Rio de Janeiro (Brésil) du 8 novembre 1944 à 1946 - Décédé à Paris, le 10 octobre 1956 - François d'Astier de la Vigerie repose dans la 10ème section du cimetière du Père-Lachaise à Paris (75) - Sources : Acte de naissance - Pam - Etat des services - LO - Bailey/Cony - Liste des brevets militaires - Relevé des citations - JORF - Dernière mise à jour : 16 avril 2017.

Accident d'un Curtiss H-75A de la 1ère escadrille du GC I/4 sur le terrain de Norrent-Fontes entre décembre 1939 et février 1940 - Le viseur Baille-Lemaire GH-38 qui équipe tous les H-75 français est clairement visible - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Composition du GC I/4, le 1er janvier 1940 :

Cdt André Hertaut, commandant le groupe I/4, Cne André Gauthrin, commandant en second.
Officiers attachés à l'état major du groupe : Cne Louis Delfino, Cne Jacques Allez, Ltt Charles Goubault, Ltt Marcel Didier, Ltt De Ridder, Cne Clair Cadéot (médecin).

- 1ère escadrille : Cne Patrick O'Byrne (commandant la 1ére), Ltt Jean Louis Hirschauer, Ltt Edmond Guillaume, Ltt Jean Renaud, Slt André Weiss, Adc Pierre Verry, Sgc Jean Hotellier, Sgt André Naudin, Sgc Raymond Cartier, Sgc Charles Debéthune, Sgt David Bompain, Sgt Fernand Lacroix, Sgt Jules Joire.
. Section d'avions de commandement : Sgc Marcel Farrenkopf (radio naviguant), Sgc Moïse Bès (pilote).

- 2ème escadrille : Cne Bernard Barbier (commandant la 2éme), Slt Marcel Audemard d'Alancon, Slt Jacques Tardy de Montravel, Slt Robert Milbeau, Ltt Pierre Meyzonnier, Adc Charles Kesse, Adj Pierre Feuillat, Sgc Charles Dagbert, Sgc Joannès Cucumel, Sgt Jehan Forzy, Sgt Auguste Keller, Sgt Georges Lemare.
. Section d'avions de commandement : Sgc Chavarot (pilote), Sgc Haven (radio naviguant), Sgt Fidier (radio).

- Mécaniciens et personnel divers : Ltt Marius Bindreiff, officier mécanicien, Adc François Hoffmann, Adc Léon Saget, Adj Marcel Marceau, Adj Daniel Derolez, Adj René Sorlin, Adj Joseph Gubri, Adj Gaston Kinoski, Sgc Gustave Schwartz, Sgc André Fecherolle, Sgc Roger Larcher, Sgc Gaston Dufay, Sgc Paul Lemoine, Sgc André Biscaut, Sgc André Tintillier, Sgc André Bertholet, Sgc Maurice Dutilleuil, Sgc Fernand Pierre, Sgc Haven, Sgc Matras, Sgc Georges Le Dieu, Sgc Ernest Bretzner, Sgc Marcel Petit, Sgc Bossaert, Sgt Jacques Rongier, Sgt Julio Brunclaire, Sgt Marcel Le Menn, Sgt Jean Charleuf, Sgt Raymond Leroy, Sgt Wolfsperger, Sgt Camille Nivoit, Sgt Paul Rouah, Sgt Armand Biteau, Sgt Louis Lemerle, Sgt Roger René, Sgt Jean Kofer, Sgt Léon Didier, Sgt Alexandre Barre, Sgt Jean L’Hoste, Sgt Michel Claude, Sgt Albert Gaudriand, Sgt Auguste Lannoy, Sgt Edgard Laurent, Sgt Jean Massa, Clc Paul Villalard, Clc Alfred Dermitte, Clc Jacques Daublain, Clc Jules Roucayrol, Clc Georges Lenoble, Cal Roger Wiart, Cal Emile Thuot, Cal Marceau Brunet, Cal Marcial Allard, Cal Emile Bourgoin, Cal Lucien Gerber, Cal Auguste Creslon, Cal René Leroux, Cal Paul Bouancheau, Cal Marc Segonnes, Cal Jean Massot, Cal André Fourdrinier, Cal Raymond Nourtier, Cal Didelot, Sol René Martin, Sol Emile Calpel, Cal Bernard Kuckynski, Sol Omer Saget, Sol Eugène Anceaux, Sol Pierre Renaudin, Sol Fernand Colau, Sol Francis Dumont, Sol Maurice Maissonneuve, Sol Roger Lienard, Sol Lucien Deregnaucourt, Sol Gabriel Prout, Sol Raymond Albessart.

Le passage de l'année 1940 est fêté au cours d'un banquet à Lille avec l'escadrille britannique de Seclin.

Pilotes de la 1ère escadrille du GC I/4 à Norrent-Fontes pendant l'hiver 1940 - De gauche à droite : Slt André Weis - Ltt Edmond Guillaume - Sgt David Bompain - Sgt Marcel Farrenkopf - Sgc Charles Debéthune - Sgt Moïse Bès - Sgt Raymont Cartier - Ltt Jean Renaud - Sgt Jean Hotellier - Sgt Fernand Lacroix - Sgt Jules Joire - Adc Pierre Verry - Cne Patrick O'Byrne, commandant de la 1ère escadrille - Cne Louis Delfino, commandant en second du groupe I/4 - Assis dans la neige : Ltt Jean Louis Hirschauer - Il manque sur la photo le Sgt André Naudin - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Pilotes et mécaniciens de la 2ème escadrille du GC I/4 gèlent sur place sur le terrain de Norrent-Fontes pendant l'hiver 1939-1940 - L'équipement individuel n'est pas au top - De gauche à droite : deux mécaniciens qui restent à identifier - Sgc Joannès Cucumel - Ltt Jacques Tardy de Montravel - Sgc Jehan Forzy - Adc Charles Kesse - Photo collection Albin Denis source Général Jacques Tardy de Montravel que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A1 de la 1ère escadrille du GC I/4 sur le terrain de Norrent-Fontes pendant l'hiver 1939-1940 - A l'arrière plan, un des deux Potez 631 qui équipait la section de commandement du groupe - Photo collection Albin Denis source Rémi Baudru que je remercie pour son aide.

H-75A du I/4 sommairement camouflés et dispersé sur le terrain de Norrent-Fontes en janvier 1940 - On peut remarquer que les avions ne sont pas protégés contre le souffle et les éclats de bombe par des merlons de terre - Les travailleurs du bataillon mis à la disposition du groupe par la 7ème armée ne donneront jamais satisfaction - Photo couleur d'époque - Photo collection Albin Denis source Général Jacques Tardy de Montravel que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A du GC I/4 sous la neige sur le terrain de Norrent-Fontes en janvier 1940 - Le moteur et la cabine sont bachés et la silhouette de l'avion brisée à l'aide de filets de camouflage - Sous l'hélice, on aperçoit le tuyau souple du système de réchauffage du moteur - Avec les grands froids de l'hiver 1939-1940, il était vital de réchauffer par avance le Pratt & Whitney IR-1830 ScG de 1050 cv - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Potez 631 de la section de commandement du GC I/4 à Norrent-Fontes en janvier 1940 - Le groupe possède à l'époque deux avions de ce type pour les vols de liaison rapide - Ce modèle est équipé de moteurs Gnôme et Rhône 14 Mars en étoile - Ces avions seront reversés lors de la création des groupes de chasse de nuit (GCN) - Photo collection Albin Denis sources SHD Vincennes.

Potez 631 de la section de commandement du GC I/4 à Norrent-Fontes en janvier 1940 - Photo collection Albin Denis sources SHD Vincennes.

Le Ltt Marcel d'Audemar d'Alançon pose en compagnie de son Curtiss H-75A, victime d'une rupture de train sur une taupinière gelée sur le terrain de Norrent-Fontes en février 1940 - L'hiver 1939-1940 a été très froid avec d'importantes chutes de neige - Les quinze premiers jours de février, aucun vol ne sera effectué en raison des chutes de neige quasi quotidiennes et du froid glacial - Même la graisse des armes de bord gelait en altitude - Photo couleur d'époque - Photo collection Albin Denis source Général Jacques Tardy de Montravel que je remercie pour son aide.

4ème victoire homologuée :

Le 13 janvier, deux patrouilles du GC 1/4 sillonnent les environs de Dunkerque-Mardyck. Un Dornier Do 17 SO ( T5 + FH ) du 1.(F) / ObdL (Oberkommando der Luftwaffe) est repéré à 9000 m par les deux H-75 de la patrouille du Cne Barbier et du Sgt Lemare. L'hostile, en route pour le sud de l'Angleterre, les ayant repéré, met pleins gaz et essaye de s'éloigner. Son avion étant plus puissant, le Cne Barbier réussit à rattraper l'avion de reconnaissance. Il lui place plusieurs attaques qui ont pour résultat de changer sa route et de le placer dans la trajectoire du Sgt Lemare qui peut l'attaquer à son tour. Le sous-officier se place à 50 m derrière et tente de le toucher. Le pilote allemand alterne manœuvres violentes, virages serrés et redresse au raz des flots mais sans arriver à décrocher les deux pilotes français bien décidés à ne pas le laisser repartir. En désespoir de cause, il se pose train sorti à coté du village de Les Hemmes, à l'ouest de Calais. En fin de course, le train s'efface en passant dans un fossé, l'avion stoppe sans trop de dégâts. Seul le réservoir d'huile du moteur gauche et plusieurs tuyauteries présentaient des impacts de 7,5 mm. On en relèvera soixante dans l'avion. Les trois hommes d'équipage sont indemnes et l'avion sera récupéré intact. C'est un modèle particulier, construit seulement à trois exemplaires et variante du modèle Do 17 P dédié à la reconnaissance. qui possède pour tout armement de trois appareils photographiques de 500 mm (1 vertical et 2 obliques). La qualité du matériel capturé va surprendre les spécialistes chargés d'examiner l'appareil. La victoire est homologuée conjointement au Cne Barbier et au Sgt Lemare.

Le Ltt Georges Lemare et le Cne Bernard Barbier remporte un victoire homologuée ccontre un Dornier Do 17 SO de grande reconnaissance, le 13 janvier 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Cne André Barbier, commandant de la 2ème escadrille du GC I/4 - Titulaire de 3 victoires homologuées en 1939-1940 - Il est blessé au cours d'une reconnaissance au-dessus des lignes ennemies, le 11 juin 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Cne Bernard Marie Barbier - Né le 24 février 1913 à Raffelot (Seine-Maritime) - Elève de l’école spéciale militaire de Saint Cyr suite au concours de 1930 - Classé 306ème sur 454 au concours d’entrée - Engagement pour huit ans, à compter du 1er octobre 1930 - Nommé Sous-lieutenant, le 1er octobre 1932 - Cours d’application à l’école militaire et d’application de l’aéronautique, quartier des Petites-Ecuries à Versailles, à compter du 1er octobre 1932 - Brevet de pilote militaire n° 24.045 obtenu à l’école d’aviation militaire d’Avord, le 4 septembre 1933 - Brevet d’observateur en avion n° 2699 obtenu le 13 juillet 1934 - Affecté à la 6ème escadre aérienne de Reims, le 25 juillet 1934 - Pilote de la 2 ème escadrille du GC I/6 - Nommé Lieutenant, le 1er octobre 1934 - La 6ème escadre aérienne devient le 42ème escadre de chasse mixte, le 11 août 1935 - Victime d’un accident d’avion, le 8 mars 1938 - En pleine tempête de neige, son Morane-Saulnier MS 225 s’écrase sur la montagne de Reims - Par chance, il n’est pas blessé - Commandant en second de la 1ère escadrille du GC I/42 qui vole sur Dewoitine D 500 et D 501, le 1er mai 1936 au 10 avril 1937 - Pilote du groupe aérien régional 564 basé à Cuers-Pierrefeu (Var), le 10 avri 1937 - Affecté à la 4ème escadre aérienne, le 28 mai 1938 - Commandant de la 2ème escadrille du GC I/4 du 3 septembre 1939 au 11 juin 1940 - Nommé Capitaine, le 15 septembre 1938 - 1ère victoire homologuée, en coopération avec le Sgt Georges Lemare, contre un Dornier Do 17 SO de grande reconnaissance, le 31 janvier 1940 - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 6 février 1940 - Légèrement blessé à l’œil par une balle tirée plein travers par un Messerschmitt Me 109 au cours d’un combat aérien, le 11 mai 1940 - Une victoire non homologuée contre un Henschel Hs 126, le 16 mai 1940 - 2ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt d’Alançon, contre un Me 109 au-dessus de la forêt d’Eu (Seine-Maritime), le 5 juin 1940 - 3ème victoire homologuée, en coopération avec le Sgt Keller, contre un Hs 126 sur lequel il tire 2525 balles et qui s’écrase dans les environs de Preuseville (Seine-Maritime), le 6 juin 1940 - Blessé au pied par une balle venue du sol pendant qu’il tentait de repérer en basse altitude le PC du groupe vers Yvetot, le 11 juin 1940 - Malgré la douleur, il parvient à poser son H-75 en campagne à l’est d’Evreux et rentre à Chartres - Il est aussitôt évacué sur l’hôpital de Chartres - Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 23 juin 1940 - A remporté trois victoires homologuées et une non homologuée pendant la campagne de France de 1939-1940 - Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne, date du 5 août 1940 - Affecté à la 1ère escadrille (SPA 94) du GC II/1 qui vole sur Bloch 152 en novembre 1940 - Affecté au GC I/4 à Dakar-Ouakam, le 5 avril 1941 - Commandant de la 6ème escadrille de chasse autonome de Thiès (Sénégal) sur Curtiss H-75 en septembre 1941 - Pilote de la 3ème escadrille (SPA 26) du GC II/6 sur Dewoitine D 520 en janvier 1942 - Commandant de la 3ème escadrille (SPA 26) du GC II/6, le 22 avril 1942 - Commandant de la 3ème escadrille (SPA 124 Jeanne d’Arc) du GC I/4 en janvier 1943 - Ecole d’application du personnel navigant à Marrakech pour se former sur les avions américains du 14 mai au 15 juillet 1943 - Commandant de l’escadrille des Cigognes (SPA 167) du GC La Fayette sur Curtiss P-40 du 18 juillet au 16 novembre 1943 - Commandant du groupe de chasse 2/3 Dauphiné sur Hawker Hurricane II C à la fin novembre 1943 - Le groupe passe sur Républic P-47D Thunderbolt en mai 1944 - Commande une importante mission sur le port de Rio-Marina (Ile d’Elbe), le 17 juin 1944 - Citation du GC 2/3 par le Gal de Lattre de Tassigny, commandant des forces de débarquement - Nommé Commandant, le 25 juin 1944 - Commandant en second de la 4ème escadre de chasse en octobre 1944 - Reçoit l’insigne n° 3 de la 4ème escadre de chasse - Continue à voler avec le GC 2/3 - Le 3 janvier 1945, alors qu’il attaquait un train en Allemagne, son P-47D est sévèrement touché par la Flak aux gouvernes qui sont mises en miettes - Il réussit néanmoins à regagner la base de Luxeuil - Chef du 3ème bureau du 1er corps aérien en mars 1945 - N’effectue plus de mission de guerre jusqu’au 8 mai 1945 - Officier de la Légion d’Honneur, le 16 juin 1945 - Lâché sur Supermarine Spitfire en septembre 1945 - Affecté en Indochine où il arrive en décembre 1945 - Effectue trois vols sur un avion japonais Hayabusa Ki 43 III (Oscar pour les américains) en décembre 1945 - En janvier 1946, effectue des missions de mitraillage à bord de Spitfire Mk VIII puis MK IX - Nommé Commandant de la 1ère escadre de chasse en février 1946 - Reçoit l’Air Medal, en récompense pour ses combats avec les groupes de chasse américains en 1944, le 25 février 1946 - Le 15 mars 1946, parti seul en mission de reconnaissance, aux commandes d’un Spitfire Mk IX, il est victime d’ennuis mécaniques et est contraint de se poser dans une rizière - Très vite, il est attaqué par les soldats Vietminh - Malgré une défense héroïque, il est tué - Son corps mutilé sera retrouvé par des légionnaires, trois jours plus tard - Ses obsèques ont eu lieu dans la cathédrale de Saïgon, le 19 mars 1946 - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, en date du 21 juin 1946 - Sources : Liste des brevets militaires - Livre "Ils étaient là" de Paul Martin - Site internet "Pilotes de chasse" de Jean-Jacques Leclercq - Site internet "Armée de l’air française 1939-1940" - JORF - Dernière mise à jour : 16 mars 2020.

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne du Cne Bernard Marie Barbier du groupe de chasse I/4, en date du 6 février 1940 : "Commandant d’escadrille de chasse dont la valeur et l’audace sont un exemple pour tous. A abattu avec un équipier, un avion de reconnaissance ennemi dans nos lignes, après un combat engagé à 9000 mètres d’altitude et poursuivi en vol rasant."

* Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Cne Bernard Marie Barbier du groupe de chasse I/4, en date du 23 juin 1940 : "Brillant chef d'escadrille qui, le 5 juin 1940, a réussi à abattre un Messerschmitt Me 109 (deuxième victoire). Le 6 juin 1940, a poursuivi jusqu’au sol et gravement endommagé un Henschel 126 au cours de mission de protection de notre aviation."

* Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Cne Bernard Marie Barbier du groupe de chasse I/4, en date du 5 août 1940 : "Chef d’escadrille de premier ordre, effectuant à la tête de son unité toutes les missions depuis le début des opérations. Blessé en combat aérien, le 11 mai et demeuré à la tête de son unité, a effectué du 10 mai au 10 juin, plus de 30 missions de guerre. De nouveau blessé le 11 juin au cours d’une mission périlleuse au-dessus des troupes encerclées, a réussi cependant à rentrer dans nos lignes. A tenu malgré sa blessure à se faire transporter auprès du commandant pour rendre compte de sa mission."

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, du Cdt Bernard Marie Barbier, commandant de la 1 ère escadre de chasse, en date du 21 juin 1946 : "Officier supérieur animé du patriotisme le plus pur. Pilote de chasse et commandant d'escadre de très grande classe. Après s'être brillamment distingué au cours de la guerre 1939-1945, a rejoint l'Indochine pour participer aux opérations de pacification. Au retour d'une mission aérienne au profit des opérations du Moyen Donnai, n'a pas hésité à faire un crochet pour renseigner le commandant du secteur sur la situation vers Longh Thanh. Contraint à un atterrissage forcé au moment où, ayant repéré une bande rebelle, il la prenait en chasse. S'est battu à terre seul contre un groupe important. A succombé sous le nombre après s'être vaillamment défendu. Emporte dans une mort glorieuse l'admiration de tous. Restera un des plus beaux exemples de la campagne d'Extrême-Orient 1945-1946."

Le 3 février, à Wez, le Gal d'Astier de la Vignerie remet la croix de guerre au Cne Barbier et au Sgt Lemare pour leur victoire du 13 janvier.

Le terrain est impraticable pendant les 15 premiers jours de février. En mars, couverture aérienne de la zone Armentières, Steenvoorde, Hondschoote. Ces mois d'hiver devaient être consacrés aux travaux d'aménagements du terrain mais c'est sans compter sur les travailleurs du bataillon mis à la disposition du groupe par la VIIème Armée. Ceux ci ne seront jamais créatifs et les cinq mois d'activité ne laisseront même pas une alvéole pour abriter un avion. En avril, couverture du secteur Marquise, Hondschoote, Bergues, Cassel, Béthune.

Pilotes et mécaniciens de la 2ème escadrille du GC I/4 à Norrent-Fontes en avril 1940 - Sur cette photo couleur d'époque, on peut voir de gauche à droite debouts : Ltt Marcel Audemard d'Alançon, Sgc mécanicien qui reste à identifier, Adc Charles Kesse, Cne Bernard Barbier, Sgt Georges Lemare, Sgt mécanicien qui reste à identifier, Sgc Gustave Schwartz, chef de hangar et mécanicien de la 2ème, Sgc Joannès Cucumel, Sgc Marcel Petit, Slt Robert Milbeau - Accroups de gauche à droite : Sgc Jehan Forzy, Adc Pierre Feuillat et Adj Charles Dagbert - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source Général Jacques Tardy de Montravel que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A n° 107 de la 2ème escadrille du GC I/4 affecté au Ltt Jacques Tardy de Montravel sur le terrain de Norrent-Fontes en avril 1940 - Photo couleur d'époque - Photo Albin Denis source Général Jacques Tardy de Montravel que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A n° 107 de la 2ème escadrille du GC I/4 affecté au Ltt Jacques Tardy de Montravel sur le terrain de Norrent-Fontes en avril 1940 - Photo couleur d'époque - Photo collection Albin Denis source Général Jacques Tardy de Montravel que je remercie pour son aide.

H-75A de la 1ère escadrille du GC I/4 sommairement camouflés sur le terrain de Norrent-Fontes en mars avril 1940 - Photo collection Albin Denis source Peter Tagnon origine Potié.

Curtiss H-75A1 n° 48 / immatriculé X-847 / codé "4" de la 1ère escadrille du GC I/4 à Norrent-Fontes en mars-avril 1940 - Le grand insigne de fuselage a laissé la place à une cocarde tricolore - La trace du fanion est toujours visible sous la peinture grise qui a été peinte dessus - La symbolique n'a pas été oubliée avec le transfert de l'insigne sous le cockpit - Dessin Albin Denis.

Curtiss H-75A1 n° 48 / immatriculé X-847 / codé "4" de la 1ère escadrille du GC I/4 à Norrent-Fontes en mars-avril 1940 - Photo collection Albin Denis source Potie, via Peter Taghon que je remercie pour son aide.

Pilotes et mécaniciens de la 2ème escadrille du GC I/4 sur le terrain de Norrent-Fontes en avril 1940 - De droite à gauche : un sergent mécanicien qui reste à identifier - Adj Charles Dagbert - Sgt Georges Lemare - Accroupi Slt Robert Milbeau - Dans le cockpit Sgt Auguste Keller - Sgc Jehan Forzy - Sgc Joannès Cucumel - Adc Charles Kesse - Sgt mécanicien qui reste à identifier - Si vous êtes capables d'identifier les deux mécaniciens, je vous demanderais de bien vouloir entrer en contact avec moi - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

De gauche à droite, en cabine, Sgt Auguste Keller et debouts Sgt Georges Lemare et un adjudant-chef qui reste à identifier sur le terrain de Norrent-Fontes en avril 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Retour à Wez-Thuisy :

Les 1er et 2 mai 1940, le GC 1/4 revient sur le terrain de Wez-Thuisy pour assurer la relève du GC III/6. Le groupe aura effectué plus de 400 sorties à partir du terrain de Norrent-Fonte, principalement des missions visant à empêcher l'ennemi d'effectuer ses vols de reconnaissances. Il est pris en compte par la Compagnie de l'air 73/112. Le GC I/4 passe sous le commandement du GC n° 23 commandé par le Général Romatet. Les 6 et 8 mai, missions de guet aérien dans le secteur Rocroi-Flize.

Le 10 mai 1940 - Début de la guerre de mouvement :

La dotation du groupe est composée de 31 Curtiss H-75. Le groupe doit être capable de mettre en l'air, en permanence, 18 avions soit 9 par escadrille. Une patrouille composée par les Adj Hotellier, Sgt Joire, Sgt Bompain décolle sur alerte à 4 h 10 et rejoint vers 5500 m, un He 111 au-dessus du terrain. Le Sgt Joire l'attaque en premier dans le secteur arrière. Son assaut permet à ses coéquipiers de rejoindre le bombardier adverse et de le prendre en sandwich. L'appareil est touché par les trois chasseurs qui ne lui laissent aucun espoir de fuite. Deux hommes d'équipage préfèrent sauter, leur avion étant pris dans un orage de balles. Les mitrailleurs du He 111 continuent à riposter avec l'énergie du désespoir. Le pilote réussira à poser son engin train rentré, prés de Neufchâteau. De retour au terrain, les mécaniciens constate que le Curtiss du Sgt Joire a littéralement été criblé de projectiles.

Les deux officiers à la tête du groupe de chasse I/4 au début des hostilités - A droite, le Cdt André Hertaut, commandant de groupe et le Cne André Gauthrin, son second - Photo collection Albin Denis sources SHD Vincennes.

Patrouille élémentaire française à trois avions - Ce dispositif, ici illustré par des H-75A de la 2ème escadrille du GC I/4, était beaucoup plus difficle à faire évoluer que la patrouille à deux avions allemande - Cette photo prise en 1940 montre au premier plan le H-75A2 n° 124 de l'Adj Dagbert - Les marquages se limitent aux seules cocardes de fuselage et d'ailes - L'insigne, qui a disparu sous la cocarde de fuselage, n'a pas encore été peint sous l'avant du cockpit - Sur les deux autres H-75A, on aperçoit l'insigne du gypaéthe qui déborde sous la cocarde de fuselage - Photo collection Albin Denis sources SHD Vincennes.

Sgt Jules Joire, pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 d’août 1939 au 25 mai 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Sgt Jules Paul Marie Joseph Joire -Né le 29 août 1914 à Roubaix (Nord) - Appelé pour effectuer son service militaire dans l’armée de l’Air en octobre 1934 - Passé élève pilote - Brevet de pilote militaire n° 25.026 obtenu au 2ème bataillon de l’Air, le 25 janvier 1936 - Pilote du groupe de chasse I/42 de Reims de février 1936 à octobre 1936 - Profession avant guerre cadre dans une banque - Effectue des périodes volontaires de réserve au groupe aérien d’observation de Lille (Nord) - Rappelé à l’activité comme pilote de Curtiss H-75 de la 1ère escadrille (traditions de la SPA 95 de la Grande Guerre) du GC I/4 d’août 1939 au 25 mai 1940 - Nommé Sergent en 1940 - 1ère victoire homologuée, en coopération avec l’Adj Hotelier et le Sgt Bompain, contre un Heinkel He 111 abattu dans les environs de Neufchâteau (Belgique), le 10 mai 1940 – 2ème victoire homologuée, en coopération avec l’Adj Hotelier et le Ltt Weiss, contre un Heinkel He 111 abattu au nord de Rosendaal (Pays-Bas), le 13 mai 1940 – 3ème victoire homologuée contre un Heinkel He 111 abattu dans les environs de Middelburg (Pays-Bas), le 17 mai 1940 - 4ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Hirschauer, Ltt Guillaume, Sgt Bompain, Adj Hotelier, Sgc Bès, Ltt Stiquel, Sgt Cartier, Sgt Collart, contre un Messerschmitt Me 109 abattu dans les environs d’Anvers (Belgique), le 17 mai 1940 - 5ème victoire homologuée contre un Dornier Do 17 abattu sur le canal de la Somme à la Scarpe au sud de la route Bapaume-Cambrai, le 22 mai 1940 - Blessé, au cours d’un combat aérien, par deux balles à la tête et à la cuisse, le 25 mai 1940 - Pose son Curtiss H-75A2 n° 115 codé "13" en campagne près de Loeuilly (Somme) et est hospitalisé à Beauvais (Oise) - Il a réalisé 80 missions en France, Belgique, Pays-Bas - Remporte 5 victoires aériennes homologuées - Il est ensuite évacué sur l’hôpital d’Argentan (Orne) puis sur Douarnenez (Finistère) - Quitte l’hôpital non guéri et part le 18 juin en débarquant à bord d’un langoustier, le " Trébouliste " pour Angleterre - Le Ltt Edouard Pinot, un ancien mécano de Guynemer, puis pilote de la SPA 62 de la Grande Guerre, a permis l’évacuation d’une centaine d’élèves pilotes volontaires et les moniteurs des écoles de pilotages 23 (Le Mans) et 27 à bord de ce langoustier - Débarqué à Falsmouth, le 22 juin 1940 - Engagé dans les FAFL, le 1er juillet 1940 - Stage pratique à l’Operational Training Unit n° 6 de Sutton Bridge - Affecté au groupe mixte de combat n° 1 en juillet 1940 - Embarqué sur le porte-avions britannique HMS Ark Royal, participe à l’expédition sur Dakar (Sénégal) pour rallier les aviateurs présents sur place de rejoindre la France Libre - Le 23 septembre 1940, après avoir décollé du HMS Ark Royal, à bord d’un Caudron Luciole, il atterrit sur le terrain de Dakar-Ouakam, en compagnie de l’Adj Moulenes - Un autre Caudron Luciole les accompagne, celui de l’équipage composé des Cne Henri Gaillet et Jacques Soufflet – Trois officiers FAFL sont en plus déposés sur place par un avion anglais, il s’agit du Ltt Frad Scamaroni, Slt Marcel Sallerinet l’officier des équipages Gabriel Pecunia - Après une courte fraternisation car Joire retrouve le groupe de chasse avec lequel il a fait la campagne de France, le LcL Fanneau de la Horie, commandant du GC I/4, intervient et fait interner les gaullistes qui seront transférés en France en décembre 1940 - En France, Joire bénéficie d’un non lieu, comme tous ses camarades, le 28 décembre 1940 et est libéré en janvier 1941 - Il tente de rejoindre l’Afrique du Nord pour reprendre le combat en passant par l’Espagne - Est arrêté par les espagnols et incarcéré plusieurs mois à la prison de Pampelune - Libéré, il renouvèle sa tentative et parvient jusqu’à Gibraltar, d’où il passe en Algérie, le 14 mai 1943 - Volontaire pour une affectation au groupe de chasse " Normandie ", il est envoyé en URSS en octobre 1943 - Nommé Aspirant en octobre 1943 - Affecté à la 2ème escadrille du GC n° 3 " Normandie " stationnée à Sloboda - Nommé Sous-lieutenant, le 18 mars 1944 - Tué au cours d’un vol d’entrainement au-dessus de Toula, le 18 mars 1944 - Au cours du vol par mauvais temps, son avion et celui piloté par le Slt Maurice Bourdieu entrent en collision - Joire saute en parachute mais son avion, livré à lui-même, revient sur sa course et arrache le parachute - Joire est tué en arrivant au sol - Croix de guerre 39/45 avec 5 citations à l’ordre de l’armée aérienne - Fait Compagnon de la Libération, à titre posthume, le 28 mai 1945 - Médaille de la Résistance avec rosette - Inhumé initialement dans le cimetière des étrangers à Moscou (Russie) - Son corps a été rapatrié, en compagnie de dix de ses camarades du " Normandie Niemen " en avril 1953 - Il repose désormais dans le cimetière militaire de Tourcoing - Sources : Mémoire des Hommes (AI 3D 302/1 87) - Liste des brevets militaires - Les As de la guerre 1939-1945 par Daniel Porret – Ils étaient là de Paul Martin - Site internet " Les compagnons de la Libération " - Dernière mise à jour : 9 avril 2020.

Blessure du Cne O'Byrne :

Une patrouille légère composée des Cne O'Byrne et Sgc de Béthune décolle à 4 h 45 pour couvrir la zone Rocroi-Flize. Les deux chasseurs interceptent huit Dornier Do 17 et attaquent le dernier de la formation. Au cours de la première passe, le Cne O'Byrne est blessé à la main droite par un projectile tiré par le mitrailleur dorsal. La balle, qui le touche, finit sa course contre la boucle de son parachute. Son moteur reçoit plusieurs impacts et l'oblige à faire demi-tour. Il réussit à regagner le terrain. Le Ltt Hirschauer le remplace, pendant son hospitalisation, à la tête de la 1ère escadrille. Dans l'intervalle de temps, le Sgc de Béthune attaque 4 Heinkel He 111 sans résultat.

Cne Patrick O'Byrne, commandant de la 1ère escadrille du GC I/4 du 3 septembre 1939 au 10 mai 1940 - Blessé par une balle à la main droite lors d’un combat aérien contre une formation de huit Dornier Do 17, le 10 mai 1940 - Arrivé à rentrer au terrain et est évacué sur l’hôpital de Reims (Marne) - Rejoindra le GC I/4 à bord d’un Curtiss H-75 A4 en Afrique du Nord - Commandant de la 1ère escadrille du GC I/4 du 21 juin 1940 au 1er novembre 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Le Ltt Hirschauer, commandant de la 1ère escadrille :

A 5 h 15, la patrouille de la 1ère escadrille des Slt Verry , Sgc Bés et Sgt Lacroix attaque quatre Do 17. La cible est le dernier bombardier de la formation. Le Slt Verry, pourtant placé en position idéale dans un angle mort, ne peut tirer le moindre projectile, victime d'une panne électrique. Pendant ce temps, ses deux ailiers se sont concentrés sur un autre Do 17 en compagnie d'une patrouille du GC II/5. Après 3 passes, le bombardier pique vers le sol et s'écrase à l'Ouest de la trouée d'Argonne. Les Sgc Bés et Sgt Lacroix ont tirés chacun 600 cartouches. Cette victoire est homologuée en collaboration avec le GC II/5.

Biographie du Ltt Jean Louis Edouard Marie André Hirschauer - Né le 28 janvier 1915 - Fils de Charles Hirschauer (conservateur de la bibliothèque de Versailles) et de Thérèse Prat - Elève de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr suite au concours de 1933 - Brevet de pilote militaire n° 25.319 obtenu au centre école d’Avord, le 25 septembre 1936 - Affecté à la 4ème escadre d’aviation légère de Reims - Marié avec Mlle Alice Morel, le 23 avril 1937 - Pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 du (avant 1939) au 10 mai 1940 - Le 22 novembre 1939, 1ère victoire homologuée, en coopération avec le Ltt André Weis, contre un Heinkel He 111 (5J + FA) du STAB / KG 4 de Quackenbruck - L’équipage allemand est contraint de poser le bombardier sur le ventre dans les environs de Wevelgem (Belgique) - Le pilote est indemne mais les trois membres d’équipage qui ont sautés en parachute au-dessus de la mer, se sont noyés - Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 7 mars 1940 - Commandant de la 1ère escadrille (traditions de l’escadrille SPA 95 de la Grande Guerre) du GC I/4 du 10 au 17 mai 1940 - 2ème victoire homologuée, en coopération avec sept pilotes du GC I/4, contre un Heinkel He 111 abattu dans la région de Halle (Belgique), le 11 mai 1940 - Le même jour, après avoir décollé du terrain de Dunkerque-Mardyck (Nord), le Curtiss H-75 A1 n° 71 immatriculé X-870, qu’il pilote, est endommagé pendant un combat contre des Messerschmitt Me 109 - Il pose son avion sur le ventre et n’est pas blessé - Une victoire non homologuée ou probable contre un Me 109 contraint d’atterrir dans les lignes françaises de la 7 ème armée (Belgique), le 17 mai 1940 - 3ème victoire homologuée, en coopération avec 8 pilotes du GC I/4, contre un Me 109E abattu dans la région de Halle (Belgique), le 11 mai 1940 - Blessé au cours d’un combat aérien, le 17 mai 1940 - Contraint de faire un atterrissage forcé à Clinge, près de Hult (Pays-Bas) - Il a pu regagner la base - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 26 mai 1940 - Nommé Lieutenant, le 15 juin 1940 - Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée, en date du 24 juin 1940 - Trois victoires homologuées et une probable pendant la campagne de France de 1939-1940 - Le 4 février 1945, au cours d’une mission sur Bremgarten (Allemagne), après avoir décollé du terrain de Dôle-Tavaux, le P-47 D-28RE serial 44-20809 du GC 1/4 "Navarre" qu’il pilote, est touché par la Flak - Hirschauer est contraint de faire un atterrissage sur le ventre dans les alentours de Jebsheim (Haut-Rhin), à 10 km au nord-est de Colmar - Il est indemne - Repose dans le cimetière Montparnasse à Paris 14ème (75) - Sources : Liste des brevets militaires - Site internet Armée de l’air française 1939-1940 - Livre Mémorial de l’aéronautique - Site internet France Crashes 39-45 - Revue Les Ailes - JORF - Dernière mise à jour : 15 mars 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne du du Ltt Jean Louis Edouard Marie André Hirschauer, pilote du groupe de chasse I/4, en date du 7 mars 1940 : "Officier pilote de chasse de tout premier ordre. Chef de patrouille adroit. Animé des plus belles qualités de bravoure et de sang-froid. Le 22 novembre 1939, a attaqué un avion de reconnaissance ennemi à 7000 mètres d’altitude. A réussi à l’aide de son équipier, a abattre cet avion après 17 minutes de combat. N’a pas hésité à se placer à plusieurs reprises à très courte distance sous le feu des mitrailleurs ennemis, pour obtenir une décision."

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt Jean Louis Edouard Marie André Hirschauer, pilote du groupe de chasse I/4, en date du 26 mai 1940 : "Magnifique combattant de l’air. S’est dépensé sans compter durant les journées des 11, 12 et 13 mai, au cours desquels il livra quatre combats, rentrant deux fois avec des balles dans son avion. Le 11 mai, a attaqué le premier et gravement endommagé un Heinkel 111 qui a été abattu par la suite. Le 12 mai, a attaqué un Heinkel 111 qui a réussit à s’échapper dans un nuage, bien que semblant atteint."

* Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt Jean Louis Edouard Marie André Hirschauer, pilote du groupe de chasse I/4, en date du 24 juin 1940 : "Officier pilote d’une valeur et d’un enthousiasme inébranlables. A pris part à tous les engagements de son unité en Belgique et en Hollande. Le 17 mai 1940, au cours d’un dur combat livré contre un adversaire supérieur en nombre, a été abattu en flammes à la tête de sa patrouille. Grièvement blessé, puis fait prisonnier, s’est évadé pour rejoindre son unité alors qu’il était à peine remis de ses blessures. A réussi, malgré les plus grandes difficultés, à regagner le territoire ami après avoir franchi plus de 500 kilomètres en territoire occupé par l’ennemi. Déjà deux fois cité (deuxième victoire)."

Cliquez sur l'image pour l'agrandir Un Dornier Do 17 abattu :

A 7 h 30, une patrouille décolle en vue de protéger le terrain. Cette formation de la 2ème escadrille, composée du Sgc Cucumel , Slt Milbeau et Sgt Forzy, attaque un Dornier Do 17 isolé, 3/4 d'heure après. Le chef de patrouille, le Sgc Cucumel, place une attaque par l’arrière. Ses équipiers suivent et attaquent en noria. Après 5 passes, l'avion ennemi prend feu et s'écrase à proximité de Buzancy. Deux allemands évacuent le bombardier en perdition mais l'évacuation se termine mal, le premier étant touché par balle à sa sortie et l'autre, victime de son parachute, se tue en arrivant au sol.

Sgc Joannès Cucumel, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Remporte trois victoires homologuées au I/4, puis sept autres au sein de la 4ème escadrille du GC II/9, où il a été muté pour renforcer cette unité qui vient d'être créée, le 16 mai 1940 - Tué au cours d'un accident d'avion, le 28 août 1942 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie de l'Adj Joannès Cucumel - Né le 1er juin 1915 à Belley (Ain) - Profession avant engagement Mécanicien ajusteur - Elève pilote boursier de l'aéroclub d'Auvergne - Engagé volontaire pour trois ans comme élève pilote, au titre de la base aérienne 105 d'Aulnat, le 26 août 1935 - Brevet de pilote militaire n° 24.750 obtenu à l'école d'aviation d'Aulnat (Puy-de-Dôme), le 4 décembre 1935 - Nommé Sergent en 1936 - Pilote de la 2ème escadrille (traditions de l'escadrille SPA 153 de la Grande Guerre) du GC I/4 sur Curtiss H-75A de 1936 au 16 mai 1940 - 1ère victoire homologuée, en coopération avec le Slt Milbeau et le Sgt Forzy, contre un Dornier Do 17Z du Stab./KG 76 abattu dans les environs de Buzancy (Aisne), le 10 mai 1940 - 2ème victoire homologuée contre un Messerschmitt Me 109 du 2./JG 26 abattu dans la région d'Anvers (Belgique), le 11 mai 1940 - 3ème victoire homologuée contre un Heinkel He 111H-2 du 3./KGr 126 abattu dans la région d'Anvers (Belgique), le 11 mai 1940 - Pilote de la 4ème escadrille du GC II/9 sur Bloch 152 du 16 mai 1940 au 6 juin 1940 - 4ème victoire homologuée, en coopération avec le Sgc Colombes et les Adj Becquet et Sgt Montfort du GC II/1, contre un Dornier Do 215 du 4.(F)/11 abattu près de la route de Senlis (Oise) à Crépy-en-Valois (Oise), le 20 mai 1940 - 5ème victoire homologuée, en coopération avec le Cne Delfino, contre un Messerschmitt Me 109E-3 du 9./JG 2 abattu au nord de Moreuil (Somme), le 26 mai 1940 - 6ème victoire homologuée, en coopéeration avec le Cne Delfino, Ltt Chesnais, Sgt Leschi, Sgt Pinson contre un Henschel Hs 126 du 3.(H)/13 abattu sur la route de Ham (Somme) à Péronne (Somme) entre Estrées et Montigny, le 26 mai 1940 - Croix de guerre et citation à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 26 mai 1940 - Citation à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 27 mai 1940 - 7ème victoire homologuée, en coopération avec le Sgt Daunizeau contre un Dornier Do 17 du 6./KG 76 abattu dans les faubourg d'Epernay (Marne), le 3 juin 1940 - Une victoire probable et non homologuée, en coopération avec le Slt Bardet, contre un Dornier Do 17 combattu dans la région d'Epernay (Marne), le 3 juin 1940 - 8ème victoire homologuée, en coopération avec le Cne Delfino, Ltt Chesnais, Slt Faisandier, Slt Ponneau, Sgt Bernard, Sgt Daunizeau contre un Henschel He 126 abattu dans les environs de Chaulnes (Somme), le 5 juin 1940 - Au cours d'une mission de protection de bombardiers sur Noyon et Tergniers, il remporte une 9ème victoire homologuée, en coopération avec le Cne Delfino, Ltt Chesnais, Adc Rebière, Sgt Paris contre un Henschel He 126 du 4.(H)/22 abattu au Nord de Soissons (Aisne) le 6 juin 1940 - Après avoir remporté sa 9ème victoire, son Bloch 152 n° 612 est touché par la Flak alors qu'il regagnait les lignes - Touché par deux balles à la tête et à la jambe, il perd connaissance - La douleur à la jambe et le feu qui monte en cabine le réveillent alors qu'il est en plein piqué - Il tente d'évacuer en parachute, déboucle son harnais mais en vain, la verrière est bloquée par les impacts d'obus qui ont touché son avion - Il reprend le manche, tire dessus comme un forcené et réussit à redresser juste à quelques mètres du sol, mais percute un bouquet d'arbres - Il perd à nouveau connaissance et quand il reprend ses esprits, il est évacué sur une civière par les Allemands - Dans le choc dans les arbres, il a été éjecté à travers la cabine, son sternum est fracturé, les pieds déchaussés et les talons à vif - Il est fait prisonnier mais véritable miraculé - Il est évacué sur l'hôpîtal de Saint-Quentin (Aisne) - Citation à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 14 juin 1940 - Médaille militaire et deux citations à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 23 juin 1940 - Libéré, comme ainé d'une famille de onze enfants et arrivé en gare de Lyon, en compagnie de 800 autres militaires dans son cas, le 16 juin 1941 - Affecté à la base dépôt de Salon-de-Provence - Pilote du GC II/9 sur Bloch 152 sur le terrain d'aviation d'Aulnat de juin 1941 au 28 août 1942 - Nommé Adjudant en 1941 - Nommé Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 25 juin 1942 - Adjudant-chef en 1942 - A participé, en envoyant les couleurs, aux manifestations organisées par l'Aéroclub d'Auvergne, le 16 août 1942 - Grièvement blessé au cours d'un accident d'avion, quand il convoyait le Bloch 152 n° 347, le 28 août 1942 - Victime d'une panne moteur, à 2000 mètres d'altitude, il tente un atterrissage forcé, train rentré - Malheureusement, son Bloch 152 percute la cime d'un arbre qu'il n'a pas vu dans le brouillard et s'écrase le territoire de la commune de Nonards, à l'extrême Sud de la Corréze, dans le bas Limousin - Evacué sur l'hôpital de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), il est décédé des suites de ses blessures, le même jour - Croix de Guerre avec 6 citations à l'ordre de l'armée aérienne - Totalisait 670 heures de vol dont 89 heures de vol de guerre - Joannès Cucumel repose dans le cimetière de Saint-Germain-les-Paroisses (Ain) - Sources : Livre "Les As de la Guerre 1939-1945" de Daniel Porret - Liste des brevets militaires - Livre "Qui était là" de Marcel Catillon - Site internet "France Crashes 39-45" - Livre "Ils étaient là" de Paul Martin - JORF - Journal "Le Journal" - Journal "Journal des débats politiques et littéraires" - Journal "L'Action française" - Dernière mise à jour : 11 avril 2020.

* Croix de guerre et citation à l'ordre de l'armée aérienne du Sgc Joannès Cucumel du groupe de chasse I/4, en date du 26 mai 1940 : "Excellent pilote de chasse plein de fougue. Tireur d'élite. Le 10 mai 1940, faisant fonction de chef de patrouille, a abattu en flammes, sur le territoire français, un Dornier 17 avec l'aide de ses équipiers."

* Citation à l'ordre de l'armée aérienne du Sgc Joannès Cucumel du groupe de chasse I/4, en date du 27 mai 1940 : "Chef de patrouille de valeur. Après s'être signalé, le 10 mai 1940, en Argonne et, le 11 mai 1940 en Hollande, a fait à nouveau preuve de ses belles qualités d'adresse et de courage en abattant, le 20 mai 1940, un avion multiplace ennemi dans la région de Crépy-en-Valois."

* Citation à l'ordre de l'armée aérienne du Sgt Joannès Cucumel du groupe de chasse II/9, en date du 14 juin 1940 : "Chef de patrouille et exécutant remarquable qui, après s'être distingué les 10, 11 et 21 mai 1940, a de nouveau affirmé ses magnifiques qualités en abattant le 27 mai, en collaboration avec ses équipiers, deux avions ennemis."

* Médaille militaire et citation à l'ordre de l'armée aérienne du Sgt Joannès Cucumel du groupe de chasse II/9, en date du 23 juin 1940 : "Pilote magnifique d'adresse et d'allant. A, le 3 juin 1940, abattu un Do 17 dans la région d'Epernay."

* Citation à l'ordre de l'armée aérienne du Sgc Joannès Cucumel du groupe de chasse II/9, en date du 23 juin 1940 : "Brillant chef de patrouille, a remporté ses deuxième et troisière victoires, en abattant seul, le 11 mai 1940, un Messerschmitt 109 et un Heinkel 111."

* Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée aérienne de l'Adj Joannès Marius Cucumel, du groupe de chasse II/9, en date du 25 juin 1942 : "Pilote de chasse d'une ardeur exceptionnelle. Combattant d'élite joignant à des qualités professionnelles hors de pair de magnifiques vertus de courage et d'audace. En moins d'un mois de combat, a totalisé neuf victoires certaines et une probable. Médaillé militaire. Déjà cité six fois à l'ordre de l'armée."

Terrain de Dunkerque-Mardyck :

Le groupe reçoit l'ordre de changer de terrain pour Dunkerque-Mardyck. A 13h15, les Curtiss décollent pour se poser à Mardyck vers 14h30, bientôt suivis d'un trimoteur qui amène les mécaniciens. Le GC I/4 passe sous les ordres du Groupement de chasse n° 25 commandé par le Lcl Augier de Moussac. La compagnie de l'air 55/104 prend en compte l'unité qui arrive. Moins de 3 heures après son arrivée, le GC I/4, sans avoir complété ses pleins d'essence faute de moyens disponibles, reçoit pour mission la couverture des éléments motorisés de la VIIéme Armée pour le franchissement de l'Escaut. Douze H-75 décollent immédiatement pour assurer cette mission. Deux heures après, ils sont relevés par douze autres H-75. Ces deux missions ne donnent lieu à aucun affrontement. Des avions ennemis ont bien été observés mais hors limite de secteur. La fin de la journée sera consacrée à l'installation sommaire du matériel sur le terrain. Celui-ci affecté au groupe, ne permet pas un aménagement rapide ni un camouflage facile. Le Cne Reyne de l'inspection de la chasse notera, lors de son passage, la dispersion des avions autour de la piste et des environs ainsi que l'absence totale d'abris pour avions.

H-75A1 de la 2ème escadrille du GC I/4 en 1940 - Cet avion, dont les premiers exemplaires sont arrivés en France, le 24 décembre 1938, est le meilleur avion de chasse en service dans l'armée de l'Air. Grâce à lui et à ses pilotes, le groupe I/4 va remporter 35 victoires homologuées et 7 probables - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Mission en Belgique :

Le 11 mai, décollage de tous les avions disponibles pour dégager une colonne française bloquée depuis deux heures sur la route Anvers-Breda par un violent bombardement aérien . Le GC I/4 lance quatre patrouilles soit 26 avions. La 1ère Escadrille assure une double (6 H-75), à 1200 mètres, sous le commandement du Ltt d'Alançon et une triple (9 H-75), à 2000 mètres, sous le commandement du Cdt Hertaut . La 2ème, une double (6 H-75), à 1500 mètres, commandée par le Cne Barbier et une autre (6 H-75), à 2000 mètres, dirigée par le Slt Verry . La visibilité est bonne avec seulement une couche de cumulus à 1500 m. En arrivant dans la région d'Anvers, les chasseurs français engagent les bombardiers Do 17 et He 111 qui bloquent nos forces au sol. La patrouille haute (6 H-75) des Slt Verry et du Cne Delfino aperçoit six Dornier Do 17 qui s'éclipsent dans les nuages. L'escorte de chasse des Me 109 arrive à la rescousse et c'est bientôt le corps à corps. Le Sgc Debéthune ( H-75 n° 77) abat un Me 109 mais dans l'affrontement il est blessé à la cuisse par une balle tirée par un autre Me 109. Il parvient à rentrer malgré sa blessure et les dégâts porté à son avion. A son arrivée sur le terrain, il est contraint d'effectuer un atterrissage train rentré, une tuyauterie hydraulique ayant été sectionnée par un projectile.

Une patrouille élémentaire (3 avions) de la 2ème escadrille du GC I/4 en 1940 - Le H-75A eut rude affaire contre le Me 109 E à moteur DB 601. Les résultats sont dû essentiellement à l'expérience et l'entrainement poussé des pilotes de chasse français - Le H-75A, version françisée sur Curtiss P-36, pêchait par sa vitesse insuffisante et son armement pas assez puissant - En effet, les munitions de 7,5 mm des mitrailleuses Browning FN 38 ne possédaient pas la force d'impact suffisante - Les choses auraient bien changé si le chasseur de chez Curtiss avait pu disposer de mitrailleuses lourdes ou d'un canon de 20 mm - Même les versions A2 et A3 dotés de 6 mitrailleuses de 7,5 mm, sorties plus tard, souffriront du même manque de puissance de feu - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Mort du Cdt Hertaut, commandant du groupe I/4 :

Les neuf H-75 de la patrouille du Cdt Hertaut sont séparés par l'action des chasseurs allemands. Les trois Curtiss, placés sous les ordres du commandant de groupe, se lancent à la poursuite d'un He 111 et tombent sur les quatre Me 109 de protection. On ne reverra plus le chef du GC I/4 dont l'avion (H-75 n°172) est abattu et s'écrase près de Zoersel, à 23 km au nord-est d'Anvers. Le Cdt Hertaut sera retrouvé avec plusieurs balles dans le corps. Ses restes seront inhumés prés de Zoersel. Le Cne Gauthrin ne verra son salut qu'en utilisant les nuages pour semer ses poursuivants. Les six autres avions de son dispositif assurent la couverture de la zone et accrochent un Heinkel He 111, qui est mitraillé simultanément ou séparément par huit H-75. Le bombardier allemand tombe dans la forêt prés de Halle. Ce bombardier sera homologué au Ltt Hirschauer, Cne Delfino, Cne Gauthrin, Ltt Guillaume, Adc Kesse, Adj Feuillat, Ltt Meyzonnier, Ltt de Montravel.

Curtiss H-75A2 n° 172 / immatriculé U-072 du Cdt André Hertaut, commandant du GC I/4, jusqu'au 11 mai 1940, date de sa mort en combat aérien - Il porte l'insigne double, marque du chef du GC I/4 - Dessin Albin Denis.

Adc Charles Kesse, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - A remporté deux victoires homologuées contre un Heinkel He 111 et un Messerschmitt Me 109E, le 11 mai 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

De son coté, la patrouille double (6 H-75) du Cne Barbier et de l'Adc Kesse tombe sur les Me 109E. L'Adc Kesse s'en prend à un Me 109 qu'il abat en quelques rafales. Dans la mêlée qui suit, le Cne Barbier est légèrement blessé au-dessus de l’œil par une balle tirée plein travers par un Me 109 et doit rompre le combat pour rentrer au terrain, accompagné de l'Adc Kesse en protection. Ils réussiront à revenir malgré une attaque des Me 109 sur le trajet. Les quatre pilotes de leur patrouille contribuent à abattre un He 111.

Cne Bernard Barbier, commandant de la 2ème escadrille du GC I/4 du 3 septembre 1939 au 11 juin 1940 - Titulaire de 3 victoires homologuées et une probable en 1940 - A été blessé deux fois au combat - Sa seconde blessure, reçue au cours d'une reconnaissance, l'a obligé à quitter son unité - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

La deuxième patrouille double (6 H-75) du Ltt d'Alançon et Sgc Cucumel tente de rattraper un Do 17. C'est deux patrouilles doubles de Me 109 qui leur tombent dessus. Un des chasseurs ennemis est pris pour cible par le Sgc Cucumel. Quelques rafales suffisent à ce valeureux pilote pour augmenter son tableau de chasse. Le même pilote attaque encore un He 111 et remporte sa deuxième victoire de la journée. Les deux avions ennemis sont tombés dans la région d'Anvers.

Le Slt Verry, quant à lui, attaque trois He 111, engage ensuite plusieurs Me 109 et en poursuit un jusqu'au canal d'Anvers à Thurnhout. Il aperçoit nettement plusieurs impacts sur le fuselage de son adversaire mais se fait surprendre par un autre Me 109 qui lui arrive dans le dos. Son Curtiss (H-75 n° 116) est touché par une rafale qui le désempare complètement. Le pilote, qui est grièvement blessé par des éclats au talon, perd à demi connaissance dans les soubresauts de son chasseur blessé. Le cockpit noyé dans la fumée, le Slt Verry largue sa verrière, dégrafe son harnais et tombe quand son avion passe sur le dos. Il atterrit avec son parachute prés de Broxot.

Cne Pierre Verry photographié en 1945 - Ce pilote a remporté deux victoires homologuées contre des Messerschmitt Me 109 E, le 25 septembre 1939 - Son avion a été abattu au cours d'un combat aérien, le 11 mai 1940 - Blessé au talon, il a réussit à évacuer son avion en perdition en sautant en parachute - Photo collection Albin Denis source Général Jean Cardot que je remercie pour son aide.

Deux pilotes hospitalisés à Anvers :

Il est immédiatement hospitalisé à Anvers et retrouve là un autre pilote du GC I/4 qui vient d'être abattu. Le Messerschmitt qu'il a touché à plusieurs reprises lui sera compté comme probable, un honneur qu'il devra partager avec le Cne Delfino. Pour sa part, le Slt Naudin a été attaqué par plusieurs Me 109 qui ne lui ont laissé aucune chance. Le moteur de son avion (H-75 n° 75) est endommagé. Notre infortuné pilote, blessé à la cuisse, met l'hélice en croix et manœuvre vivement son chasseur pour échapper à l'ennemi. Il tente un atterrissage sur le ventre à Stekeve près de la route Anvers-St Nicolas. L'avion glisse, percute une ligne d'arbres et est complètement détruit. Le Slt Naudin est hospitalisé à l’hôpital militaire d'Anvers où il retrouvera le Slt Verry. Pendant son combat contre les Me 109, le Slt Verry aperçoit le Curtiss (H-75 n° 99) du Sgt Lacroix tomber en flammes. L'épave carbonisée, encore occupée par son pilote, sera retrouvée entre Wuestwezl et Zundert (prés d'Anvers).

Ce jour funeste, le groupe I/4 perd encore deux avions, d'abord le H-75 du Ltt Hirschauer qui tombe en panne de moteur à 3 km du terrain et se brise en se posant sur le ventre, ensuite celui du Sgt Bompain qui heurte à l'atterrissage une bombe décrochée d'un Loire Nieuport 401 de la Marine.

Le H-75A n° 71 codé "2", piloté par le Sgt David Bonpain, pilote de la 1ère escadrille, a été endommagé à l'atterrissage par une bombe décrochée d'un Loire Nieuport 401 de la Marine, le 11 mai 1940 - Photo légendée par Lionel Persyn que je remercie - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Le 12 mai à l'aube, en raison des pertes terribles de la veille, la disponibilité est de six avions pour 26 pilotes. Il faudra les efforts conjugués de toute la mécanique pour faire remonter le chiffre à treize pour 7h30. Pour assurer la continuité du commandement, le Cne Gauthrin prends provisoirement le commandement du GC 1/4. Durant cette journée, le groupe va assurer la couverture du terrain et lancera ses avions en alerte pour l'interception d'appareils hostiles.

Cne André Gauthrin - A la mort du Cdt André Hertaut, il prend le commandement du groupe, par intérim, en attendant l'arrivée du Cdt Gaston Raguenet de Saint-Albin - Cet officier supérieur a déjà commandé le groupe du 16 décembre 1936 au 3 septembre 1939 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Le 13, dès l'aube, les patrouilles simples (3 H-75) vont se succéder pour assurer la couverture du terrain. Vers 18 heures, c'est un dispositif de neuf avions qui décolle pour intercepter les bombardiers ennemis de la zone Rosenthal à Brecht. La patrouille composée de l'Adj Hotellier, du Ltt Weiss et du Sgt Joire attaque deux He 111 mais subit la riposte de neuf Me 109. Malgré cette chasse adverse mordante, l'Adj Hotellier et le Ltt Weiss rattrape un He 111 et l'abattent sur le secteur Nord-Ouest de Rosenthal. Une série de combats va opposer les patrouilles du Cne Delfino et du Ltt Hirschauer à la chasse allemande, un Me 109 est descendu par le Ltt Hirschauer. L'appareil adverse s'écrase près d'Ostende. Un autre Me 109 est attaqué et probablement abattu par le Cne Delfino. L'avion a disparu dans le secteur de Rosendael.

Biographie d'Adj Jean Phillipe Octave Hotellier - Né le 14 février 1912 à Vesancy (Ain) - Elève boursier de l’école d’aviation René Caudron d’Ambérieu (Ain), le 2 mai 1932 - Brevet de pilote n° 23.804 obtenu à l’école Caudron d’Ambérieu (Ain), le 8 septembre 1932 - Engagé volontaire, le 31 janvier 1933 - Stage à l’école de perfectionnement d’Etampes - Nommé Sergent en 1933 - Pilote du GC I/6 sur MS 225 de septembre 1933 au 1er octobre 1934 - Pilote du GC I/42 sur MS 225, puis sur Dewoitine D 500 et 501 du 1er octobre 1934 au 1er octobre 1936 - Pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 sur Dewoitine D 500 et 501 puis sur Curtiss H-75 du 1er octobre 1936 au 26 mai 1940 - A participé au meeting international de Zurich (Suisse), aux commandes d'un Dewoitine D 500 avec le 42ème escadre de chasse en compagnie du Cne Adam, Ltt Pouyade, Sgt Vetry, Villey, Delage, Paulhan, Amarger, Titard et Bellatore du 23 juillet au 1er août 1937 - Admis dans le corps des sous-officiers de carrière, le 4ème trimestre 1937 - Nommé Sergent-chef en 1938 - 1ère victoire homologuée, en coopération avec le Sgt Joire et le Sgt Bompain, contre un Heinkel He 111 du 7/KG 53 abattu dans les environs de Ell (Luxembourg), le 10 mai 1940 - 2ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Weis et le Sgt Joire, contre un Heinkel He 111 du 5/KG 4 abattu au nord de Rosendael (Pays-Bays), le 13 mai 1940 - 3ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Hirschauer, Ltt Guillaume, Ltt Stiquel, Sgc Bès, Sgt Bompain, Sgt Joire, Sgt Cartier, Sgt Collard, contre un Messerschmitt Me 109E3 du 1/JG 20 abattu dans la région d’Anvers (Belgique), le 17 mai 1940 - 4ème victoire homologuée contre un Messerschmitt Me 109E4 du 1/JG 20 abattu dans les environs de Merelbeck / Anvers (Pays-Bas), le 17 mai 1940 - 5ème victoire homologuée, en coopération avec le Sgt Joire, contre un Dornier Do 17 du 3 (F)/31 abattu sur le territoire de Pontru (Somme), sur le canal de la Somme à la Scarpe, au sud de la route Bapaume à Cambrai, le 22 mai 1940 - Grièvement blessé au cours d’une mission de protection de deux Potez 63-11 du GR II/33 sur la zone entre Péronne, Douai, Valenciennes, le 26 mai 1940 - Après avoir décollé du terrain du Plessis-Belleville (Oise), la formation de 5 Curtiss H-75 du GC I/4 et 10 Morane-Saulnier MS 406 du GC III/1 est attaquée par un dispositif de 20 Messerschmitt Me 109 du JG I/JG21 au nord-ouest de Péronne - Hotellier réussit à abattre un Messerschmitt Me 109 du 1/JG 21 mais son Curtiss H-75 A2 n° 109 codé U 009 est touché à son tour et tombe en flammes - Ce Me 109, sa 6ème victoire, ne sera homologuée qu’en 1941 - Grièvement brûlé au visage et aux mains, il réussit à évacuer son avion en flammes qui s’écrase près de Tortequesne, à 20 km à l’Est d’Arras (Pas-de-Calais) - Il est fait prisonnier et évacué sur Cambrai par les Allemands - Croix de guerre avec palme et citation à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 26 mai 1940 - Deux citations à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 3 juin 1940 - Evacué sur l’hôpital Edouard Herriot de Lyon (Rhône) où il passera de longs mois - Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, en date du 24 juin 1940 - Sera ensuite libéré par les Allemands qui l’ont jugé inapte au service en 1941 - Citation à l'ordre de l'armée aérienne de l'Adj Jean Hotellier du GC I/4, en date du 6 décembre 1941 - Nommé Sous-lieutenant en 1945 - Affecté au centre d’instruction militaire de l’armée de l’Air de Valence (Drôme), le 20 février 1945 - Affecté au centre d’instruction de la chasse à Meknès en mars 1945 - Nommé Lieutenant en septembre 1945 - Affecté comme moniteur de pilotage à l’école de réentrainement des moniteurs à Tours en mars 1946 - Affecté à l’escadrille d’instruction des troupes aéroportée à Pau en octobre 1948 - Nommé Capitaine, le 1er octobre 1949 - Commandant de l’escadrille de liaisons aériennes 43 de Bordeaux, le 16 juillet 1954 à 1959 - Nommé Commandant, le 1er février 1958 - En retraite, le 1er mars 1964 - A alors presque 5000 heures de vol - Maire de Vesancy (Ain) de mars 1965 à octobre 1968 - Décédé, le 22 décembre 1996 - Jean Hotellier repose dans le cimetière communal de Vesancy (Ain) - Sources : Liste des brevets militaires - Livre "Les As de la Guerre 1939-1945" de Daniel Porret - Livre "Ils étaient là" de Paul Martin - Site internet "France Crashes 39-45" - Revue Les Ailes - JORF - Dernière mise à jour : 10 avril 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l'ordre de l'armée aerienne de l'Adj Jean Hotellier du GC I/4, en date du 26 mai 1940 : "Excellent chef de patrouille, plein d'allant et d'un sang-froid parfait. Le 10 mai 1940, a abattu un Heinkel 111 avec l'aide de ses deux équipiers. Le 13 mai 1940, a abattu un deuxième Heinkel 111 avec l'aide d'un équipier"

Citation à l'ordre de l'armée aérienne de l'Adj Jean Hotellier du GC I/4, en date du 3 juin 1940 : "Chef de patrouille de très grande valeur, conduisant avec sang-froid ses équipiers au combat. A abattu un avion ennemi, le 17 mai 1940."

Citation à l'ordre de l'armée aérienne de l'Adj Jean Hotellier du GC I/4, en date du 3 juin 1940 : "Déjà titulaire de trois victoires officielles, a abattu, le 22 mai 1940, un nouvel avion ennemi (quatrième victoire)."

Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée de l'Adj Jean Hotellier du GC I/4, en date du 24 juin 1940 : "Chef de patrouille hors de pair dont le calme, la résolution et l'esprit de décision font l'admiration de tous. A toujours mené à bien les missions délicates qui lui étaient particulièrement confiées en raison de sa valeur professionnelle et de son cran. Déjà titulaire de quatre victoires officielles, a fait, le 22 mai 1940, une nouvelle fois la preuve de ses brillantes qualités de combattant en abattant seul un avion de bombardement ennemi."

Citation à l'ordre de l'armée aérienne de l'Adj Jean Hotellier du GC I/4, en date du 6 décembre 1941 : "Chef de patrouille remarquable, dont la virtuosité, le sang froid et le courage peuvent être cités en exemple. Le 26 mai 1940, au cours d'un violent engagement au-dessus du territoire ennemi, s'est trouvé isolé contre hui chasseurs allemands. A réussi à abattre l'un d'eux d'une seule rafale (sixième victoire officielle). Poursuivant avec acharnement une lutte inégale, gravement brûlé au visage et aux mains, a dû finalement évacuer son avion en flammes. Fait prisonnier, a été libéré après trois mois de captivité en raison de la gravité de ses blessures. Cinq victoires officielles antérieures."

Au retour vers le terrain, les deux patrouilles s'attaquent à deux He 111 dans la région de Hulot, c'est au cours de l'engagement qu'un He 111 est endommagé. Malheureusement pour les H-75 français, l'avion du Ltt Hirschauer est touché au moteur. Son pilote n'a pour seule alternative de poser son avion sur le ventre prés de La Clinge. Le Curtiss est gravement endommagé. En même temps, un Do 17 est attaqué sans succès par le Cne Delfino et le Ltt Guillaume. L'Adj Dagbert et le Ltt de Montravel font de même sur un Me 110 et n'obtiennent pas plus de résultat.

Le 14, le groupe assure 21 sorties de chasse soit 2 patrouilles triples (2 de 9) et une simple (1 de 3). Au petit matin, les H-75 assurent la couverture d'une mission de reconnaissance de Potez 63-11 du GAO 501 sur le secteur Anvers - Brecht - Turnhout - Woensdre. L'ennemi ne montre pas le bout de son nez et aucun accrochage n'est à signaler. Dans l'après-midi, les Curtiss du I/4 escortent un Potez 63-11 de la même unité sur le secteur Bergent-Op-Zoom - Roosendaal - Esschen. Ici encore, les allemands ne se montreront pas.

Le 15, le corps du Cdt Hertaut est ramené de Zoersel (nord-est d'Anvers) à l’hôpital de Dunkerque où une messe est célébrée à sa mémoire. Il est inhumé au cimetière de la même ville.

Raguenet de Saint-Albin, commandant par intérim :

Le Cdt Gaston Raguenet de Saint-Albin Gaston prends le commandement du GC I/4 en attendant que le Cdt Guy Fanneau de la Horie, désigné pour succéder au commandant de groupe, rejoigne son poste. Dix-huit sorties de chasse sont assurées dans une mission principale, au matin, avec la protection de 8 bombardiers en piqué Loire Nieuport LN 401 sur l'île de Beveland. Deux combats avec un He 111 et un Me 109 ne donnent rien.

Départ du Cne Delfino et du Sgt Cucumel pour le GC II/9 :

Le 16, le Cne Delfino et le Sgc Cucumel sont mutés à la 4ème escadrille du GC II/9, une unité qui vient d'être formée et qui manque cruellement de chefs de patrouille confirmés. A 09H30, trois H-75 du groupe décollent sur alerte pour intercepter les bombardiers allemands qui harcèlent les bateaux au large d'Ostende. Une patrouille de trois Curtiss patrouille au-dessus du canal situé entre Beveland et Walcheren. Le Cne Barbier engage un HS 126, tire 200 coups et neutralise le mitrailleur arrière. L'avion, visiblement touché, pique vers Beveland.

Sgc Joannès Cucumel, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Il a été muté à la 4ème escadrille du GC II/9, une unité nouvellement créée et qui manque cruellement de chef de patrouille, le 16 mai 1940 - Malgré qu'il soit passé sur Bloch 152, nettement moins puissant que le H-75A, il ajoutera sept autres victoires à son tableau de chasse - Photo collection Albin Denis source Général Jacques Mutin.

Cne Louis Delfino, commandant en second du GC I/4 - Commandant de la 4ème escadrille du Gc II/9 à compter du 17 mai 1940 - A commandé le Normandie-Niémen en Russie - Termine la guerre avec 16 victoires homologuées - Je cherche une photo du Cne Delfino, époque GC I/4 ou GC II/9 - Si vous possèdez ce document, veuillez entrer en contact avec l'auteur du site - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Cne Louis Barthélémy Delfino - Né le 15 octobre 1912 dans la rue Arson à Nice (Alpes-Maritimes) - Fils de Félix Joseph Delfino (ébeniste, mobilisé au 111ème RI et tué au combat à Montcourt (Meuse), le 14 août 1914) et de XXX (ouvrière de la manufacture des tabacs) - Etudes au lycée de graçons de l'avenue Félix Faure de Nice (Alpes-Maritimes) - Joueur de l'équipe première de l'Olympique Gymnaste Club de Nice (OGCN) en 1930 - Demi-finaliste de la coupe de France de football 1930-1931 - Réussit le concours d'entrée à l'école militaire spéciale de Saint-Cyr en 1931 - Elève de la 118ème promotion "Du Tafilalet" de l'école militaire spéciale de Saint-Cyr, à compter du 13 septembre 1931 - Nommé Sous-lieutenant, le 1er septembre 1933 - Elève de l'école d'application de l'armée de l'Air (de Versailles (Yvelines), caserne des Petites-Ecuries - Formation élémentaire de pilote militaire au centre école d'Avord - Brevet de pilote militaire n° 24.359 obtenu au centre école d'Avord, le 27 juillet 1934 - Stage de tir à l'école de tir de Cazaux - Pilote puis commandant de la 3ème escadrille (traditions de l'escadrille SAL 33 de la Grande Guerre) du GO II/33 de Nancy (Meurthe-et-Moselle) sur Potez 25 A2 - Commandant, par intérim, de la 2ème escadrille (traditions de l'escadrille BR 244 de la Grande Guerre) du GO I/33 de Nancy (Meurthe-et-Moselle) sur Potez 25 A2 - Nommé Lieutenant, le 25 septembre 1935 - Nommé Capitaine - Pilote et commandant adjoint du groupe de chasse I/4 sur Dewoitine D 500 et D 501, puis Curtiss H-75A du 21 septembre 1938 au 17 mai 1940 - 1ère victoire homologuée, en coopération avec le Cne Gauthrin, Ltt Hirschauer, Ltt Guillaume, Ltt Meyzonnier, Ltt de Montravel, Adc Kesse, Adc Feuillat, contre un Heinkel He 111 abattu dans les environs de Halle (Belgique), le 11 mai 1940 - Une victoire non homologuée ou probable, en coopération avec le Slt Verry, contre un Messerschmitt Me 109 combattu au nord du canal d'Anvers (Belgique), le 11 mai 1940 - Une victoire non homologuée ou probable, en coopération avec le Ltt Hirschauer, contre un Messerschmitt Me 109 combattu dans le environs de Rosendael (Belgique), le 13 mai 1940 - 2ème victoire homologuée, en coopération avec le Sgc Cucumel, contre un Messerschmitt Me 109 abattu dans dans les environs de Moreuil (Somme), le 26 mai 1940 - Croix de guerre avec palme et citation à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 26 mai 1940 - Commandant de la 2ème escadrille du GC II/9 sur Bloch 152 du 17 mai 1940 au 29 mai 1942 - 3ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Chesnais, Sgc Cucumel, Sgt Leschi, Sgt Pinson, contre un Messerschmitt Me 109 abattu sur la route de Ham à Péronne, entre Estrées et Montigny (Somme), le 26 mai 1940 - Croix de guerre avec palme et citation à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 26 mai 1940 - 4ème victoire homologuée contre un Heinkel He 111 abattu au nord de Compiègne (Oise), le 5 juin 1940 - 5ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Chesnais, Slt Faisandier, Slt Ponnau, Sgc Cucumel, Sgt Bernard, Sgt Daunizeau, contre un Henschel He 126 abattu aux environs de Roye (Somme), le 5 juin 1940 - 6ème victoire homologuée, en coopération avec le Slt Chesnais, Adc Rebière, Sgc Cucumel, Sgt Paris, contre un Henschel He 126 abattu au nord de Soissons (Aisne), le 6 juin 1940 - 7ème victoire homologuée, en coopération avec le Slt Chesnais, Slt Faisandier, Adc Rebière, Sgt Pinson contre un Henschel He 126 abattu dans les environs de Formerie (Oise), le 9 juin 1940 - Une victoire non homologuée ou probable, en coopération avec le Slt Faisandier, contre un Dornier Do 17 combattu au nord de Fismes (Marne), le 10 juin 1940 - Deux citations à l'ordre de l'armée aérienne, en date du 23 juin 1940 - Commandant de la 2ème escadrille du GC I/4 sur Curtiss H-75A du 29 mai 1942 au 4 août 1943 - 8ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Minot, Ltt Husson contre un Vickers Wellington britannique abattu au large de Dakar (Sénégal), le 12 août 1942 - Commandant en second du GC I/4 sur Curtiss H-75A du 4 août 1943 à février 1944 - Affecté au groupe de chasse "Normandie" en Russie du 28 février 1944 au 20 juin 1945 - Nommé Commandant en juin 1944 - Nommé commandant en second du groupe de chasse "Normandie", le 12 novembre 1944 - Une victoire non homologuée ou probable contre un Focke-Wulf Fw 190 combattu dans les environs de Darkehmen (Russie), le 16 octobre 1944 - 9ème victoire homologuée contre un Me 109 abattu dans les environs de Darkehmen (Russie), le 16 octobre 1944 - 10ème victoire homologuée contre un Fw 190 abattu au Nord de Stallupönen (Russie), le 18 octobre 1944 - Une victoire non homologuée ou probable contre un Fw 190 combattu au Nord de Stallupönen (Russie), le 18 octobre 1944 - 11ème victoire homologuée, en coopération avec l'Asp Carbon et l'Asp Menut, contre un Fw 190 abattu dans les environs de Wehlau (Russie), le 22 octobre 1944 - 12ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt de La Salle, contre un Me 109 abattu à 15 km au Sud-Sud-Ouest de Gumbinnen (Russie), le 26 octobre 1944 - Commandant du régiment "Normandie-Niémen" du 12 décembre 1944 au 8 mai 1945 - 13ème victoire homologuée contre un Fw 190 abattu à l'ouest de Kussen (Russie), le 16 janvier 1945 - 14ème victoire homologuée contre un Fw 190 abattu à la verticale du terrain d'Heiligenbeil (Russie), le 5 février 1945 - 15ème victoire homologuée, en coopération avec le Slt Guido, contre un Me 109 abattu dans les environs de Rositten (Lettonie), le 11 février 1945 - 16ème victoire homologuée, en coopération avec l'Asp Perrin, contre un Fw 190 abattu à l'Ouest de Pillau (Russie), le 27 mars 1945 - Nommé Lieutenant-colonel, le 26 avril 1945 - Croix de guerre 1939-1945 avec 12 palmes de bronze et 3 étoiles - 16 victoires homologuées et 7 probables pendant la 2ème GM - Décoré de l'ordre du Drapeau rouge de l'URSS - Décoré de l'ordre de la guerre pour la patrie 1er dégré de l'URSS - Décoré de la médaille de la Victoire et de Koenigsberg de l'URSS - Retour en France à la tête de ses hommes, aux commandes des Yak 3 qui ont été offerts par l'Union Soviétique, le 20 juin 1945 - Stage au CEAM - Commandant de la 6ème escadre de chasse en janvier 1946 - Grande médaille d'Or de l'Aéro club de France en février 1946 - Commandant de la 1ère escadre de chasse de Friedrichshafen (GC 2/7 et 1/5) jusqu'août 1946 - Commandant de la base aérienne d'Oran - Stagiaire de l'école de guerre aérienne, puis du 1er CSI de 1947 à 1949 - Breveté de l'école de guerre aérienne, le 1er avril 1949 - Nommé Chef d'état-major de la défense aérienne du territoire - Nommé Colonel en février 1951 - Nommé inspecteur de la chasse, le 12 septembre 1952 - Commandant de la ZDA 901 en octobre 1954 - Exécute, avec les forces sous son commandement, aux manœuvres "Regulus", "Whipsaw" et "Parasol" - Stagiaire des cours du CHEM en 1955 - Nommé Général de brigade aérienne en octobre 1957 - Commandant de l'école de l'Air d'octobre 1957 à janvier 1960 - Nommé Commandant de la 4ème région aérienne, PC à Aix-en-Provence, le 10 janvier 1960 - Nommé Général de division aérienne, le 1er mars 1961 - Nommé Adjoint pour la défense aérienne du territoire au chef d'état-major de l'armée de l'Air - Nommé Commandant de la défense aérienne du territoire, le 27 mai 1961 - Nommé Général de corps aérienne, le 1er mars 1962 - Membre du conseil supérieur de l'Air - Nommé Général d'armée aérienne, le 1er janvier 1964 - Inspecteur général de l'armée de l'Air en 1964 - Décoré de l'ordre d'Alexandre Newsky de l'URSS, le 5 mai 1965 - Avait 4500 heures de vol - Décédé d'une crise cardiaque, le 11 juin 1968 - Louis Delfino repose dans le cimetière orthodoxe de Caucade à Nice (Alpes-Maritimes) - La promotion 1970 de l'école de l'Air de Salon-de-Provence porte son nom - Sources : Site Internet "Mémoire des Hommes", base de données "Mort pour la France" (pour son père) - Liste des brevets militaires - Livre "Les As de la guerre 1939-1945" de Daniel Porret - Livre "Qui était là" de Marcel Catillon - Site internet "Aérostèles" - Revue L'Aérophile - Revue Icare - Revue L'Air - Revue Aviation Magazine International - JORF - Dernière mise à jour : 22 avril 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l'ordre de l'armée aérienne du Cne Louis Delfino du GC I/4, en date du 26 mai 1940 : "Officier d'élite. Pilote de chasse plein de cran. A assumé, en l'absence de son chef blessé, le commandement d'une escadrille au cours des journées des 10, 11, 12 et 13 mai 1940. S'est particulièrement distingué à la tête de ses patrouilles au cours des durs combats qui ont marqué cette période. Le 11 mai, a contribué à abattre un Heinkel He 111. Le 13 mai, par son tir précis, a gravement endommagé un Messerschmitt 109."

* Citation à l'ordre de l'armée aérienne du Cne Louis Delfino du GC II/9, en date du 23 juin 1940 : "Magnifique chef d'escadrille. S'est de nouveau distingué , le 5 juin 1940, en abattant à la tête de sa patrouille deux appareils ennemis : un Heinkel 111 au nord de Compiègne et un Henschel 126 à Roye."

* Citation à l'ordre de l'armée aérienne du Cne Louis Delfino du GC II/9, en date du 23 juin 1940 : "Pilote et chef d'escadrille d'un cran magnifique. A, le 16 juin 1940, à la tête de sa patrouille, abattu un Henschel 126 dans la région de Soissons."

Durs combats aux Pays-Bas :

Le 17 mai, le groupe de chasse I/4 se voit confier la protection des actions effectuées par l'aéronautique navale sur Walcheren et en particulier la couverture des bombardiers en piqué Vought 156F et Loire Nieuport 401 de la Marine pendant leur attaque contre la digue reliant Walcheren et Beveland. La zone est également couverte par les Potez 631 de la flottille de chasse AC 1 de la Marine. Plusieurs dispositifs denses se relayeront au-dessus du secteur à protéger. D'abord, de 5H00 à 5H30, avec un premier groupe de huit H-75, cette mission permet au Sgt Joire d'attaquer un He 111. Le bombardier ennemi touché, tombe à 500 mètres de la mer, au Nord-Ouest de Baarland. Le deuxième groupe de huit H-75 patrouille de 9H00 à 9H30 et ne rencontre aucune opposition. C'est la troisième mission de la journée qui va rencontrer la plus forte opposition. Le dispositif du I/4 (9 H-75), qui arrive vers 16H00 sur le nord de Walcheren, est immédiatement attaqué par une formation importante de Me 109. La patrouille haute (3 H-75) perd deux avions, le H-75 du Ltt Hirschauer est touché, prends deux obus dans le pare-brise, perd la moitié de son aileron droit et les commandes de vols sont bloquée avec un début d'incendie. Son pilote, touché au pied par un obus explosif, abandonne son H-75 et saute en parachute. Après une descente de 2000 mètres où il est mitraillé par deux chasseurs allemands, il tombe, à marée basse, sur un banc de sable de l'Escaut. Ses blessures, plusieurs éclats dans le pied droit avec des brûlures à la main droite et au visage, sont sérieuses. Il est immédiatement transporté sur un navire hôpital hollandais. Vient ensuite le H-75A1 (n° 84) du Sgc Cartier qui termine sa carrière sur le ventre. En effet, lors de la descente en parachute du Ltt Hirschauer, le Sgc Cartier tire sur les deux Me 109 qui s'en prennent à son camarade. Son action opportune sauve son frère d'arme d'une mort certaine. Dans l'action, son avion est touché par l'attaque de deux autres Me 109. Il dégage rapidement et profite des nuages pour semer ses poursuivants. C'est au retour à Mardyck, avec un train d'atterrissage refusant de sortir, qu'il pose son avion sur le ventre. Il aura tiré avec ses quatre mitrailleuses 590 coups.

 

Curtiss H-75A1 n° 84 / immatriculé X-883 / codé "14" du Sgc Raymond Cartier de la 1ère escadrille du GC I/4 - Cet avion a été touché en combat aérien et posé en catastrophe sur le terrain de Dunkerque-Mardyck, le 17 mai 1940 - Cet avion sera abandonné sur place après avoir été saboté et désarmé par les armuriers - Dessin Albin Denis.

H-75A1 n° 84 de la 1ère escadrille du GC I/4 - Le 17 mai 1940, cet avion, piloté par le Sgc Cartier, est touché par deux Messerschmitt Me 109E alors qu'il couvrait la descente en parachute du Ltt Jean Louis Hirschauer - Il a posé son avion sur le ventre - Cet avion a été abandonné lors de l'évacuation du terrain de Mardyck - Bien plus tard, les Allemands qui occupent la zone de Dunkerque, se font photographier sur l'épave - Les mécaniciens français n'ont toutefois pas abandonné le H-75 tel quel - En effet, ils ont saboté le moteur Pratt & Whitney et enlevé les armes de bord d'ailes et de capot - Photo collection Albin Denis source Jean-Louis Roba que je remercie pour son aide.

Au cours de la première attaque, l'avion du Sgt Bompain est endommagé. Ne pouvant redresser la situation avec son avion touché à mort, notre pilote saute en parachute au nord de Middelburg. Pendant sa descente, il est tiré par des soldats hollandais. Arrivé au sol, il est immédiatement capturé. Il parvient néanmoins à se faire identifier. Il se joint ensuite à un officier d'artillerie qui regagne Flessingue et rejoint le I/4 le lendemain. Au cours du même affrontement, après un combat tournoyant très âpre, le Ltt Guillaume harcèle un Me 109 qui cherche à s'enfuir en rase mottes. Le chasseur ennemi vole à 50 mètres d'altitude et cherche à semer le H-75 qui le rattrape. Finalement, son pilote abandonne et se pose train sorti sur l'île de Duvaland. Le Ltt Guillaume aura tiré 346 coups avec ses quatre mitrailleuses.

La patrouille basse, après ces accrochages, se reforme et après cinq minutes de vol est à nouveau attaquée par les Me 109. L'Adj Hotellier descend un Me 109 qui s'abat au Nord-Ouest de Goes-en-Beveland. Le H-75 de l'Adjudant aura tiré 883 coups avec ses six mitrailleuses pendant cette dure mission.

Le Sgt Joire, quant à lui, en mitraille un presque de face. Il aperçoit très nettement les impacts de ses coups sur le capot moteur adverse. Le Me 109, désemparé, tombe dans la région de Walcheren, à deux kilomètres de Arnewinden. Le H-75 aura consommé 118 coups pour quatre mitrailleuses de bord.

Pour cette dernière mission, il faut rajouter une victoire collective sur un pilote de Me 109 qui se pose son avion dans les lignes alliées près d'Anvers. Il racontera plus tard avoir été complètement harcelé par les chasseurs français et ne sachant plus que faire, à préféré se poser au plus prés. L'avion sera homologué aux pilotes suivants : Ltt Hirschauer, Ltt Guillaume, Ltt Stiquel, Adc Bés, Adj Hotellier, Sgt Joire, Sgt Bompain, Sgt Cartier et Sgt Collart.

Le bilan de cette journée de combat est édifiant, du coté allemand, on constate l'efficacité du camouflage des Me 109 et la supériorité de leur formation de combat. La patrouille élémentaire française (3 H-75) est en effet bien trop rigide face à la souplesse des patrouilles de deux chasseurs allemands. Du coté français, l'annulation des missions de bombardement n'est pas signalée aux chasseurs d'escorte et c'est en cherchant vainement les avions qu'ils doivent protéger qu'ils se font surprendre à chaque fois par les Me 109 en maraude.

Le Ltt Guillaume prend le commandement de la 1ére Escadrille. Le 18, les missions se résument à des patrouilles de couverture des îles de Walcheren et Beveland. Pendant la nuit, quinze vagues de bombardiers allemands se relayent pour pilonner la ville de Dunkerque. C'est le port qui est la cible prioritaire. Plusieurs écluses sont bloquées suite à la rupture des tuyauteries d'eau comprimée servant à leur manœuvre.

Le 19, à l'aube, la situation du groupe I/4 est la suivante : 28 pilotes dont 21 disponibles, 21 avions dont 18 disponibles. On compte trois H-75 indisponibles : un sur le terrain de Wez-Thuisy, un sur le terrain de Mardyck, un reversé au parc. Sur le terrain, il reste deux mitrailleuses Hotchkiss et 2 FM. La compagnie de l’air dispose d’une batterie de 25 mm anti-aérien mais elle manque d’hommes pour la servir correctement. Les avions sont dispersés autour de la piste pour limiter les dégâts d’une éventuelle attaque.

Six missions viendront ponctuer cette journée. La première, de 6h00 à 7h00, avec 6 H-75, est une patrouille de couverture de la zone de Gand (Belgique). La deuxième, de 8h00 à 9h00, avec 6 H-75, effectue la même mission. La troisième, de 12h30 à 13h10, avec 3 H-75, décolle sur alerte pour intercepter des Junkers Ju 88. La quatrième, de 13h30 à 14h30, avec 6 H-75, couvre le secteur de Gand. Les cinquièmes et sixièmes, respectivement de 15h30 à 16h30 et 17h30 à 18h30, ont encore la zone de Gand comme objectif. Plusieurs fois, n'étant pas prévenu à temps, les Curtiss ratent les Ju 88 venus bombarder le port de Dunkerque. Le port de Dunkerque est à nouveau bombardé pendant la nuit.

Le 20 mai, à 2h00 du matin, un long message est reçu au groupe. Le surchiffrage rend la traduction longue et c'est seulement deux heures après que le GC I/4 prend connaissance de l'ordre de transfert sur Villacoublay. Les préparatifs commencent immédiatement mais le transfert d'une telle quantité d'hommes et matériels prendra malheureusement plusieurs heures.

Curtiss H-75A1 n° 72 de la 1ère escadrille du GC I/4 abandonné sur le terrain de Mardyck, le 20 mai 1940 - Photo collection Albin Denis source Jean Louis Roba que je remercie pour son aide.

A 6h00, une patrouille de trois H-75 décolle pour défendre la zone de Dunkerque. Les chasseurs français, après avoir repéré un Ju 88 qui bombarde les bateaux au large du port, s'approche pour le neutraliser. A leur vue, le bombardier adverse tente de s'éclipser et se lance dans une manœuvre de dégagement en S. Le Ltt d'Alançon tire 1860 coups à 300 mètres, ne pouvant se rapprocher plus, en raison de la vitesse du Junkers. Un second H-75, piloté par le Sgt Lemare, prend la suite et tire à son tour 1200 coups. Cette fois, les projectiles portent car l'avion allemand en rase motte au dessus de l'eau, ralentit à 300 km / h visiblement touché. Deux H-75 s'associent cette fois pour donner le coup de grâce. Le Sgt Lemare et le Slt de la Taille- Trétinville s'approchent à 50 mètres et font feu de toutes leurs armes. Les deux moteurs sévèrement touchés, fument noirs. Les mitrailleurs dorsaux sont neutralisés et ne tirent plus. Malheureusement, le combat a trop éloigné les H-75 de leur base et oblige nos pilotes à faire demi-tour sans avoir achevé leur travail. Ils étaient alors au large de Zeebruge.

Les H-75A de la 2ème escadrille du GC I/4 patrouillent à la recherche des avions ennemis - L'avion, au premier plan, est le n° 99 du Sgt Georges Lemare, futur As du groupe - Il a remporté 5 victoires homologuées pendant la campagne 1939-1940 puis neuf autres au sein du groupe "Normandie Niémen" - Il a trouvé la mort, aux commandes d'un Bloch 161, le 26 janvier 1948 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A1 n° 99 / immatriculé X-898 / codé "9" du Sgt Georges Lemare, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Ce pilote a volé sur les H-75A n° 99, 113 et 295 - Dessin Albin Denis.

Départ de l'échelon lourd :

Le démontage et le chargement du matériel étant presque terminé, un premier groupe, comprenant trois voitures légères et deux camions Matford, part pour Villacoublay à 7 h 00. Les H-75 des deux escadrilles décollent à 8 h 00 pour atterrir une heure plus tard sur le terrain qui leur a été désigné. Les mécaniciens de piste suivent dans un avion de transport assigné à cette mission. L'échelon lourd, comprenant la plus grande partie des mécaniciens, tous les véhicules de la mécanique, les dossiers administratifs du personnel et les archives, part à 8 h 30. Les deux heures perdues pendant la nuit vont être fatales pour ce groupe parti le dernier.

La colonne perd d'abord une remorque contenant du matériel de hangar de la 1ére escadrille par bris de la fourche d'attelage à Holque prés de Watten. La progression est vite entravée à partir de St-Omer, les routes étant encombrée par les colonnes militaires et les civils qui évacuent la zone. Plus loin, la traversée d'Hesdin durera 2 h 30.

Mort du soldat Girouard :

Les quatre véhicules qui composent l'échelon précurseur sont d'abord retardé par une panne puis par le passage de chars ennemis dans les environs de Hauterive. Le soldat Girouard, conducteur de car, est mortellement blessé à son volant en essayant de forcer le barrage. Deux de ses camarades, les soldats Auber et Saget n'hésiteront pas à risquer leurs vies pour aller rechercher leur camarade. L'officier médecin, le Cne Cadéot et une trentaine de sous-officiers et soldats de ce groupe se rendront après avoir épuisé leurs munitions.

Cne Clair Cadéot, médecin du GC I/4 en 1940 - Parti avec les quatres véhicules de l'échelon précurseur, il est fait prisonnier avec son groupe dans les environs d'Hauterive après avoir livré combat contre plusieurs blindés - Ce n'est après avoir épuisé ses munitions, que le groupe a déposé les armes et s'est rendu - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Cne Clair Joseph Robert Cadéot - Né à Eauze (Gers), le 10 octobre 1908 - Fils de Jean Joseph Stanislas Frédéric Cadéot (médecin) et de Marie Isabelle Saint-Blancat - Classe 1928 - A obtenu le brevet de préparation militaire supérieure en 1931 - Entré à la section médecine de l'école du service de santé militaire, le 27 septembre 1931 - Reçu docteur en médecine, le 22 novembre 1932 - Nommé Médecin Sous-lieutenant, le 23 novembre 1932 - Affecté provisoirement à l'hôpital militaire d'instruction Desgenettes à Lyon (Rhône), le 6 décembre 1932 - Classé 117ème sur 142 au stage à l'école d'application du service de santé militaire de décembre 1932 à juillet 1933 - Nommé médecin lieutenant - Affecté aux troupes de Tunisie, le 1er août 1933 - Marié avec Mlle Marie Henriette Paule Renée Micheline Linette Du Suau de La Croix en mairie de La Houga (Gers), le 22 juillet 1936 - Ils ont eu ensemble une fille Madeleine Marie Bernadette Monique Madie - Affecté à la base aérienne de Reims (Marne), le 23 août 1937 - Nommé Médecin Capitaine, le 22 décembre 1938 - Médecin chef du groupe de Chasse I/4 en 1939 et 1940 - Fait prisonnier entre Dunkerque et Abbeville lors de la retraite du GC I/4, le 20 mai 1940 - Envoyé en captivité d'abord dans l'Oflag VI-A de Hemer/Iserlohn - Ce camp abritait 1300 officiers français, à partir du 31 juillet 1940 - Transféré ensuite sur l'Oflag IX A/Z de Rotenburg-an-der-Filda - Ce camp de prisonniers gardaient les personnels de la Royal Air Force britannique et de l'armée de l'Air française - Envoyé dans le village de Solz, à 10 km, (probablement sur un hôpital ou une infirmerie) - Auparavant détaché au département de l'Air par le département de la guerre, est mis définitivement à la disposition du secrétariat d'état à l'aviation, le 1er janvier 1942 - Nommé Médecin Commandant, le 25 mars 1947 - Décédé à Eauze (Gers), le 18 mars 2001 - Sources : JORF - Site internet Geneanet - Liste officielle des prisonniers de guerre - Familiales - Dernière mise à jour : 25 mars 2021.

Biographie du Sol Lionel Marcel Girouard - Né le 9 septembre 1918 à Paris (75) - Affecté au 112 ème bataillon de l’air - Affecté au GC I/4 du XXX au 21 mai 1940 - Grièvement blessé et décédé des suites de ses blessures à Auxi-le-Château (Pas-de-Calais), le 21 mai 1940 - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 193288) - JMO GC I/4 - Dernière mise à jour : 12 mars 2020.

Un autocar tombe en panne à Régnauville sur la D 928. L'Adc Hoffmann reste avec une partie du personnel. La colonne est encore retardée d'une heure en raison du bombardement sur Le Boisle puis perd encore une demi-heure lors d'un second bombardement sur Cauchy. L'arrivée à Abbeville se fait à 22 heures, la ville est en flammes. Plusieurs blindés allemands sont aperçus dans les environs. D'abord quatre semi-chenillés et deux chars puis quelques camions protégés par des semi-chenillés. Une remorque 4 roues de type Coder est laissée sur place avec du matériel de hangar de la 2éme escadrille et des bagages. La colonne fait demi-tour et s'engage sur la RN 1 dans l'espoir de trouver un pont vers St-Valéry-sur-Somme.

En arrivant à Buigny-Saint-Maclou, l'ensemble aperçoit deux semi-chenillés. La progression est à nouveau stoppée et ne peut reprendre qu'au départ de celle-ci. Le groupe est mitraillé sur un kilomètre par les deux véhicules blindés sans subir de dommage. Arrivée presque au but, la colonne est à nouveau bloquée sur la D 40 devant Noyelles-sur-Mer. Le pont, encombré de nombreuses voitures civiles et militaires belges, est entièrement verrouillé par un char et cinq semi-chenillés allemands. Une reconnaissance menée par le Ltt Bindreiff montre que la ville est tombé aux mains de l'ennemi. Il faut à nouveau rebrousser chemin cette fois vers Berck-Plage. Des Dornier Do 17 bombardent la colonne le 21 mai vers 9 h 30 aux environs de Quend. Par chance, toutes les bombes explosent à 200 mètres devant les premiers véhicules du dispositif. Quelques véhicules sont séparés du convoi lors de la traversée de Rhue complètement embouteillée.

Le Ltt Binfreiff est séparé de ses hommes :

Après avoir reçu des instructions auprès du Parc 15/131 et de la Compagnie de l'air 55/104, le 1/4 fait mouvement sur Berck-Plage. En arrivant sur place, le Ltt Bindreiff laisse la colonne au sous-officier le plus ancien, l'Adj Pocherolle et part pour prendre des ordres. Au moment où il revenait vers ses hommes, il est séparé par des half-tracks ennemis. Il voit les véhicules de son convoi démarrer en trombe, obéissant aux ordres d'un capitaine qu'il ne peut identifier et qui ordonne à l'adjudant de gagner Boulogne pour y faire embarquer son détachement. Malgré sa séparation avec le groupe principal, le lieutenant et les quatre hommes qui l’accompagnent, réussissent à passer entre les lignes et à traverser la Somme en se servant d'un abreuvoir comme embarcation.

Ltt Marius Bindreiff, officier mécanicien du GC I/4 en mai 1940 - S'est rendu célèbre pour sa participation à la croisère noire du géréral Vuilemin sur potez 25 TOE - Il sera un des sept mécaniciens à passer les lignes ennemies et à rejoindre le terrain de Villacoublay - Photo collection Albin Denis souce Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Dispersion et défense de Calais :

De son coté, le gros du détachement poursuit sa route et arrive à Boulogne, le 22 mai à 7 h 00. Ne réussissant pas à faire embarquer son convoi, l'Adj Pocherolle pris la direction de Calais. La colonne subit plusieurs bombardements aériens. Aux environs de Marquise, les hommes du 1/4 durent livrer combat à la grenade et au fusil contre une automitrailleuse de reconnaissance. Calais fut atteint dans la nuit du 22. La progression est définitivement bloquée. Dans l'impossibilité d'embarquer, ordre est donné au personnel de se disperser. Les véhicules sont abandonnés après avoir été mis hors d'usage. Les hommes se réunissent par petits groupes, s'éparpillent dans la ville et participeront à la défense de Calais lors de l'attaque finale allemande.

Environs de Dunkerque en fin mai 1940 - La colonne de l'échelon lourd comprenant une grande partie de mécaniciens, les rechanges avions, les outillages spécialisés, les bagages ainsi que les archives du groupe, tente de forcer le passage à plusieurs reprises autour de Saint-Omer, Berck, Calais - Malheureusement, il est trop tard - Seuls sept hommes réussiront à passer entre les mailles du filet allemand et rejoindront à pied Villacoublay - Les autres, soit 110 hommes,sont faits prisonniers par les troupes allemandes qui encerclent la région - La prise de cette colonne premte d'expliquer en partie la disparition des archives pour les périodes allant de 1918 à 1939 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Mort du Sol Henri Alary :

C'est au cours de ses affrontements, le 24 mai, que le soldat Henri Alary, embusqué rue Voltaire à Calais, engage le combat avec un FM 24/29 et abat plus de 10 adversaires avant d'être abattu d'une balle dans la tempe. Il sera d'ailleurs enterré provisoirement dans le jardin de Mr Louvet à Calais. Son corps sera ensuite transféré grâce à l'intervention de Mme L'Herbier-Montagnon. Plusieurs de ses compagnons réussirent à s'évader après une captivité plus ou moins longue, il faut ici les citer: Sgc Bretzer, les Sgts Le Menn et Didier, le Cal Allard et le Sol Brachut.

Biographie du Sol Henri Alary - Né le 12 septembre 1920 à Saint-Jory-de-Chalais (Dordogne) - Affecté au bataillon de l’air 112 sur la base aérienne de Reims (Marne) - Affecté au groupe de chasse I/4 du XXX au 23 mai 1940 - Tué en combattant l’infanterie allemande dans les rues de Calais, le 25 mai 1940 - Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, en date du 24 avril 1941 - Médaille militaire et citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, en date du 29 décembre 1941  - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 4345) - JORF - Dernière mise à jour : 12 mars 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, du sol Henri Alary du GC I/4, en date du 24 avril 1941 : "Soldat d’un courage exemplaire. Au cours de la défense de Calais, le 23 mai 1940, a participé avec une énergie farouche aux engagements qui se sont déroulés dans les rues de la ville. A trouvé une mort glorieuse à son poste de combat, après avoir tué plus de 10 soldats ennemis."

* Médaille militaire et citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, du Sol Henri Alary du GC I, en date du 29 décembre 1941 : "Soldat d’un courage exemplaire. Au cours de la défense de Calais, le 23 mai 1940, a participé avec une énergie farouche aux engagements qui se sont déroulés dans les rues de la ville. A trouvé une mort glorieuse à son poste de combat, après avoir tué plus de 10 soldats ennemis."

Mort du Sgc Charles Pierre :

Un sous-officier du GC I/4 est tué à Gravelines, le 24 mai 1940. Je ne connais pas les circonstances.

Biographie partielle du Sgc Charles Pierre - Né le 3 avril 1910 à Ménil-Lépinois (Ardennes) - Mécanicien du GC I/4 du XXX au 24 mai 1940 - Tué au combat à Gravelines, le 24 mai 1940 - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 128865) - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

Le 28, une patrouille, composée d’un capitaine d’artillerie et des soldats Coudert, Dujardin, Gachet, Gentil, Portier, Le Flem (affectés à la section administrative du GC I/4), est constituée dans le but de faire des prisonniers et d'obtenir ainsi des renseignements sur la position des forces allemandes dans le secteur de Saint-Folquin. Elle fait coup double grâce au soldat Dujardin qui tire et délivre le Sgc Cassan du GC I/4 alors prisonnier. Son action décisive permet de capturer le soldat adverse qui menaçait Cassan.

Capture de l'échelon lourd par les Allemands :

Seuls 7 hommes passeront à travers les mailles du filets et rejoindront Villacoublay. Le reste du personnel, soit 110 hommes, ainsi que la totalité des véhicules seront capturés par les allemands.

Terrain de Villacoublay :

A son arrivée à Villacoubaly, le 20 mai, le groupe I/4 repasse sous les ordres du Groupement de chasse n° 23 commandée par le Général Romatet. Le bataillon Air 107 assure la subsistance et la compagnie de l'air 46/104, fraîchement repliée du nord, prend le groupe en compte. Cette dernière unité, commandée par le Ltt Gillod, est installée à Bièvres.

Le Sgt Forzy est fait prisonnier :

A 17 h 00, le 20, le Groupe assure sa première mission à partir du terrain de Villacoublay. Il s'agit cette fois d'assurer la protection d'une patrouille de Bloch 152 (9 avions) dans la région de Péronnes-Ham. Cette tâche est accomplie par les Curtiss pilotés par le Cne Barbier, le Ltt Meyzonnier, le Slt Milbeau, l'Adj Dagbert et le Sgt Forzy . A 17h30, trois Me 109 les attaquent sans trop insister, il n'y a pas de dégâts à signaler. A 17h40, c'est cette fois six Me 109 qui s'élancent à l'assaut du dispositif du I/4. Au cours de cet engagement, le Curtiss H-75 A1 (n° 86) du Sgt Forzy est talonné par un Me 109. L'Adj Dagbert et du Slt Milbeau tente de le dégager de cette mauvaise passe. Malheureusement, le H-75, endommagé, pique brusquement vers le sol. Ses camarades le perdent de vue dans le secteur de Péronne. Le Sgt Forzy, blessé, ne peut rentrer et doit poser son chasseur. Il est capturé par l'ennemi qui occupe la zone d'atterrissage de l'avion. Au cours de cet accrochage, un Me 109 est endommagé mais faute de témoin et de possibilité de retrouver l'avion, rien ne sera homologué aux pilotes du I/4. La patrouille est même prise à parti par la Flak allemande, à l'est de Péronne.

Slt Robert Milbeau de la 2ème escadrille du GC I/4 - Il est titulaire de deux victoires homologuées et deux probables sur des Messerschmitt Me 109E et Dornier Do 17 pendant la campagne de 1940 - Cette photo a été prise sur le terrain de Wez-Thuisy en septembre 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

A 18 h 00, une seconde mission est accomplie pour assurer la protection de neuf Morane Saulnier MS 406 dans le secteur Péronne-Ham. L'ensemble aperçoit une formation de 12 Dornier Do 17 évoluant à 2000 m dans la direction Rosières vers Péronne. Une deuxième formation de Do 17, accompagnée d'une section de Me 110, est repérée se dirigeant vers le Sud- Est. La patrouille basse (3 H-75) est attaquée par deux patrouilles de Me 109. Le combat ne donne aucun résultat et les protagonistes repartent sans le moindre résultat. La patrouille du Ltt d'Alençon (3 H-75) est assailli par cinq Me 109. Mais là aussi, aucun des adversaires ne prend le dessus, les chasseurs se séparent sans perte. Le dispositif du I/4 est encore attaqué entre Noyon et Rebecourt par deux Me 109 qui n'insistent pas devant les Curtiss français en nombre.

Terrain de Chavenay-Villepreux :

En raison des mouvements avions incessants sur Villacoublay, une deuxième plate-forme est aménagée. Le terrain de Chavenay-Villepreux servira pour les avions qui rentrent de mission, ce dédoublement de la piste permettra de dégager la terrain principal. Malheureusement, le terrain, trop exigu et mal nivelé, se révélera difficile à utiliser. De plus, il sera la cause de plusieurs accidents avec au moins un H-75 détruit. Il sera vite abandonné.

Le 21 mai 1940, en début d'après midi, six H-75 sont chargés de protéger une contre attaque des troupes françaises dans le secteur Arleux-Cambrai-Le Catelet-Fins. Le dispositif est composé des pilotes suivants : Ltt Guillaume, Ltt Weiss, Ltt Stiquel, Adj Hotellier, Sgc Bés et Sgt Joire. Le Curtiss du Sgc Bès, éloigné de ses camarades, est engagé par trois Me 109. Le pilote français réagit promptement et dégage en virage sur les nuages. Il réussit à rompre le combat et à semer ses poursuivants. Il rejoint ensuite la zone de ralliement et subit encore l'attaque de six Me 109. Il renouvelle la même tactique et échappe à nouveau à ses adversaires bien supérieurs en nombre. Cette mission de chasse ne repérera aucun bombardier dans ce secteur.

Une heure après, un autre groupe de six Curtiss participe à une mission de protection en coopération avec d'autres groupes de chasse. Les pilotes du I/4 sont : Ltt d'Alançon, Ltt de la Taille Trétinville, Adc Kesse, Adc Feuillat, Sgt Lemare et le Sgt Keller. Le dispositif, fort de dix huit chasseurs, se composait comme tel : 3 Bloch 152 du GC II/8 et 3 MS 406 du GC I/6 en position basse, trois H-75 de la 1ére Escadrille du GC I/4 et trois H-75 de la 2éme Escadrille du GC I/4 en position moyenne, couvrant le tout, trois MS 406 de la 1ére Escadrille du GC I/3 et trois MS 406 de la 2éme Escadrille du GC I/3. Cette concentration d'avions français découvrira quelques avions allemands isolés qui ne demandent pas leur reste et s'éloignent rapidement. Par contre, la DCA adverse sera mordante dans la zone de Cambrai-Bapaume.

Le 22 mai, la couverture du secteur Arras-Bapaume est confiée aux groupes III/7, III/1 et I/4. La mission du I/4 est assurée par neuf H-75 et consiste en la protection de neuf MS 406 au dessus du secteur Bapaume-Cambrai-Marquion-Ervillers. Le Ltt de Montravel (H-75 n° 107), victime d'une panne électrique rendant tout tir impossible, doit rebrousser chemin. La patrouille de l'Adj Hotellier rattrape un Do 17 au dessus d'Arras. L'Adj, plein arrière et légèrement au dessus, ouvre le feu et endommage le moteur gauche qui fume. Le mitrailleur du secteur arrière, probablement touché au début de l'attaque, ne riposte pas. Le Sgt Joire engage à son tour et termine le travail de son chef de patrouille. Le bombardier, complètement désemparé, s'écrase prés du canal de la Somme à la Scarpe, dans la région de Marcoing, à l' Est de Cambrai. L'activité de la Flak est intense et précise, les flocons encadrent les chasseurs français qui s'empressent de quitter ce secteur malsain. L'avion de l'Adj Dagbert est atteint par des éclats d'obus. Au retour de la mission, nous connaissons le nombre de munitions consommées pour obtenir cette victoire. L'avion de l'Adj Hotellier aura tiré 1075 coups répartis comme tels : pour les armes de capot 55 coups à droite et 20 coups à gauche, l'arme étant victime d'un enrayage par coincement de la culasse par une amorce et pour les armes d'ailes 500 coups à droite et 500 coups à gauche. Le H-75 du Sgt Joire a tiré 203 coups avec pour les armes de capot 5 coups à droite avec une arme présentant un défaut de percussion, 40 coups à gauche et pour les ailes : 100 coups à droite et 98 à gauche. Le 23, une seule mission de protection du terrain est accomplie avec 3 H-75 qui décollent sur alerte.

Le 24, dès 6 heures, neuf H-75 du groupe assurent la couverture d'une mission dans le secteur de Péronne - Nesler - Mondidier. Deux groupes sont mis à contribution : le GC III/7 avec ses MS 406 pour le dispositif bas et moyen et le GC I/4 en haute altitude. En début d'aprés-midi, trois Curtiss décollent pour la patrouille de protection du terrain. A 16 h 00, neuf H-75 couvrent une mission de bombardement sur la zone Amiens-Villers-Bretonneux. Cette journée ne donne lieu à aucun engagement contre l'ennemi.

Le 25, au matin, décollage des 3 H-75 de la patrouille de protection du terrain. En fin d’après-midi, 9 avions patrouillent sur une zone comprise entre Amiens et Paris. Au cours de cette mission, les pilotes signaleront des formations de 40 bombardiers sur Amiens, 45 sur Provin et 21 sur Paris. Cette mission est encore ici partagée entre plusieurs groupes de chasse: le GC III/3 pour la patrouille basse, le GC III / 2 pour l'intermédiaire et le GC I/4 pour le dispositif supérieur. A 19 h 00, 9 autres H-75 (Adj Dagbert, chef du dispositif, Slt de la Taille Trétinville , Slt Milbeau, Adj Hotellier, Ltt Weiss, Sgt Joire, Ltt Stiquel, Ltt Guillaume, Sgc Bès) assurent la protection sur zone d'un bombardement dans le secteur de St-Paul-Hesdin. En arrivant au-dessus de la Somme, les français interceptent une formation de 18 Do 17 qui bombardent à 5 km au sud-ouest d'Amiens. Lors du premier contact, les formations de bombardiers allemands se séparent et lâchent leurs bombes au petit bonheur en faisant demi-tour. Les combats font rage de toutes parts. Un Do 17, qui avait entraîné le Ltt Weiss en rase-mottes, est abattu par une rafale bien ajustée. L'appareil ennemi s'écrase à 30 km au nord d'Amiens après avoir touché de plusieurs balles le H-75 de Weiss. Il lui sera homologué. Le Slt Milbeau et l'Adj Dagbert attaquent 2 Do 17 qui se sont séparés du groupe. Les mitrailleurs arrières ne ripostent plus et les bimoteurs s'enfuient en rase-mottes toujours poursuivis par les chasseurs français. Après avoir tiré une rafale, le Slt Milbeau aperçoit un Do 17 qui s'écrase en flammes près du village de Boves. Il lui sera donné comme probable. L'Adj Dagbert avait été contraint de rompre le combat sur le 2ème Do17 suite à l'enrayage de trois de ses mitrailleuses (capot gauche, aile gauche et capot droit). Seule sa mitrailleuse d'aile droite a tiré toutes ses munitions. De plus, les mitrailleuses de capot du Slt Milbeau n'ont pas fonctionné. De son coté, le Sgt Joire attaque seul, cinq Dorniers. Dans l'action qui suit, il est touché d'une balle dans la cuisse, frôlé à la tempe par une balle et se voit contraint de se poser en campagne, dans les environs de Loeuilly (à 17 km à l'est de Poix-de-Picardie). Il sera soigné à l’hôpital de Beauvais (Oise). Le Ltt de la Taille Trétinville, après une poursuite de quelques instants voit 3 de ses mitrailleuses enrayées. Au moment où il dégage, il est pris à partie par la Flak qui touche son Curtiss de deux obus. Le premier, en explosant, arrache un bout d'aile gauche et le second une partie de la dérive et du gouvernail de direction. Il se trouve encadré d'obus traçants de petits calibres. Heureusement, les dégâts n'empêchent pas l'avion de voler et permettent au sous-lieutenant de garder sa place dans la formation et d'atterrir sans encombre à Villacoublay. Les autres équipiers, le Ltt Stiquel, l'Adj Hotellier et le Sgc Bés s’attaquèrent à d'autres avions sans toutefois réussir à en abattre un. Entre Amiens et Péronne, le dispositif français repère une colonne motorisée allemande.

Curtiss H-75A1 (probablement le n° 115 codé "13" du Sgt Jules Joire) de la 1ère escadrille du GC I/4 abandonné après un atterrissage forcé en campagne dans les environs de Loeuilly (Somme), le 25 mai 1940 - Légendée par Lionel Persyn - Photo collection Albin Denis source Peter Taghon que je remercie pour son aide.

Les deux premiers rescapés de Beck rejoignent le groupe, il s'agit du Sgc Dufay et du soldat Anceaux. Le 26, une patrouille de protection d'une mission de reconnaissance de 2 Potez 63 en mission photo sur Arras avec 5 avions (Ltt Stiquel H-75 n° 106, Ltt Guillaume, Sgc Bés n° 84, Adj Hotellier n° 109, Ltt Weiss) est effectuée sur la zone de Villacoublay-Plessis- Belleville-Péronne-Bapaume-Arras-Douai-Valenciennes-St-Quentin-Le Plessis-Belleville. Les Ms 406 composant la patrouille basse sont attaqués par des Me 109 à 25 km au Nord-Ouest de Péronne.

La patrouille de l'Adj Hotellier passe à l'attaque pour dégager les MS 406 et c'est la mêlée générale. Voyant un Curtiss pris en chasse par un Me 109 et visiblement touché, le Ltt Guillaume veut le dégager et est à son tour encadré par des rafales d'obus traceurs. Il vire et engage un combat tournoyant contre ses poursuivants. Un des Me 109 tente de dégager en chandelle et le Ltt Guillaume le touche. Le pilote saute en parachute. Cet avion, qui tombe au Nord-Ouest de Péronne, lui sera homologué. Après regroupement, les Curtiss sont à nouveau attaqué par une quinzaine de Me 109. Dans un nouveau combat tournoyant, le Ltt Guillaume réussit à placer une rafale sur un Me 109 qui passe sur le dos et pique à la verticale toujours suivi du pilote français. Prés du sol, le chasseur allemand part en chandelle, amorce un looping mais se fait tirer par le H-75. Le Me 109 s'écrase au sol dans un terrain marécageux, toujours dans le secteur du Nord-Ouest de Péronne. C'est le deuxième avion homologué de la journée pour ce pilote. En rentrant vers sa base, le Ltt survole le secteur de Péronne-Saint- Quentin-Le Cateau-Cambrai et surprend trois terrains d'aviation utilisés par l'ennemi. Au passage de l'un d'eux, il mitraille un bombardier qui décollait. Sur les deux autres, il aperçoit les formation de Me 109 parfaitement alignés. Durant son vol en basse altitude, il a l'occasion de mitrailler des colonnes adverses et d'apercevoir des groupes de 50 Ju 87 Stuka protégés chacun par une quinzaine de Me 109. Il est même pris à parti par la Flak à 10 km au Nord-Ouest de Péronne.

Trois avions ne rentrent pas de cette funeste mission. Tout d'abord le Ltt Stiquel (H-75 n° 106) qui est abattu et porté disparu. Son avion ainsi que sa dépouille mortelle ne seront retrouvés qu'en 1942, dans les marais d'Etaing, à Sailly-en-Ostrevent, à 15 km au sud-ouest de Douai par Madame l'Herbier-Montagnon. Son H-75 s'est complètement disloqué en vol en explosant. Une aile a été retrouvée à 2 kilomètres du point d'impact. Ensuite l'Adj Hotellier qui est isolé et doit faire face à plusieurs Me 109. Après un échange de rafales, un Me 109 est touché et son pilote évacue son avion en perdition. Ce combat ne sera pas homologué. Peu après, une forte explosion se produit, son avion est touché. La cabine est bientôt envahie par les flammes et la fumée. Le pilote largue sa verrière et saute aussitôt sans avoir vu l'avion qui l'avait touché. Il est brûlé aux doigts et au visage et sera capturé par les troupes allemandes. Et pour finir, le Sgc Bés qui se trouve opposé à 3 Me 109. Il en abat un très rapidement (non homologué) et s'attaque au deuxième. Malheureusement c'est le troisième qui le touche. Son avion est touché au moteur et lui est blessé à la jambe gauche. Après son dégagement, il ne reste qu'un Me 109, le deuxième a disparu. Le sergent-chef tente de poser son avion car le moteur présente des signes de faiblesses. Le chasseur adverse le suit toujours et tente plusieurs fois de l'achever. Il se pose, train rentré, dans un champs de blé à un kilomètre du terrain de Douai. Son H-75 est criblé de balles. Le pilote est évacué par les allemands sur l’hôpital de Cambrai. Les deux pilotes seront ensuite relâchés par les allemands car jugés inaptes au service aérien en raison des blessures reçues.

La deuxième mission de la journée consiste à la couverture de la zone d'Aumale-Formerie-Feuquières. Elle met en œuvre 9 H-75. Une grosse formation de bombardiers bimoteurs escortés par de nombreux Me 109 est repérée. Le chef de patrouille décide, vu les nuages et le nombre d'appareils adverses, de ne pas attaquer.

Le dernier groupe rescapé de la poche de Berck composé du Ltt Bindreiff, le Sgc Schwartz, les Sgt Collart et Brunclair ainsi que le soldat Lefevre rentre le même jour. Ces cinq militaires additionnés aux deux premiers de la veille seront les seuls à passer.

Du personnel en renfort :

Le groupe reçoit enfin le personnel qui lui fait tant défaut. D’abord des tchécoslovaques qui se décomposent comme tel :
- Neuf pilotes : Cne Hlobil, Ltt Anton Velebnovsky, Ltt Burda, Sgc Frantisek Porta, Sgc Puda, Sgt Frantisek Novotny, Sgt Vaclav Bresjcha, Sgt Fruhlar, Clc Frantisek Sticka.
- un mécanicien : Sgc Hysik.
et un pilote français, le Ltt Edmond Chapuy.

Le soir, il reste 20 pilotes aptes au combat du groupe : Raguenet-de-St-Albin, Gauthrin, Barbier, Loeuillet, Guillaume, Weiss, d'Alançon, de Montravel, Milbeau, Meyzonnier, de la Taille Trétinville, Kesse, Feuillat, Dagbert, Cartier, Lemare, Keller, Collart, Bresca, Sticka et deux en formation les Ltt Burda et Chapuy.

Citation à l'ordre de l'armée aérienne du GC I/4 :

Le Général Vuillemin, commandant en chef des forces aériennes, cite à l'ordre de l'armée aérienne le groupe de chasse 1/4, en date du 26 mai 1940 : "Groupe de chasse hors pair auquel son chef, le commandant Hertaut et ses commandants d'escadrille, les capitaines Barbier et O'Byrne, ont su inculquer le plus bel esprit de devoir. Le 11 mai 1940, chargé de dégager une colonne immobilisée depuis 2 heures par un violent bombardement aérien, s'est engagé avec vigueur à 185 km de sa base contre d'importantes forces ennemies auxquelles il a infligé des pertes sérieuses. Par son action énergique, a permis aux troupes terrestres le reprise du mouvement en avant."

Le 27, la première mission consiste à assurer la protection d'une patrouille de neuf MS 406 sur Abbeville et Pont-Rémy. En arrivant sur place, les 9 H-75 (Cne Barbier, Ltt de Montravel H-75 n° 107, Ltt Meyzonnier, Adc Kesse, Adc Feuillat, Sgt Keller, Adj Dagbert, Sgt Lemare, Slt Milbeau) ne trouvent pas de MS 406. En désespoir de cause, ils assurent seuls la couverture de la zone. Ils repèrent une batterie lourde en action à 200 mètres à l'ouest du croisement de la voie ferrée et de la RN 401 à Pont-Rémy.

Vers 16 h 00, neuf avions patrouillent dans le secteur d'Airaines pour assurer la protection de troupes. Le lendemain, une protection de bombardiers dans la région de Corbie à 9 H-75. L'ensemble couvre la zone de Naours-Villers-Bretonneux-Proyart-Bray-sur-Somme. Le groupe assure le dispositif en altitude et le GC II/9 les deux patrouilles basses et moyennes. Grâce aux patrouilles de chasse, la mission de bombardement va se dérouler normalement sans intervention de l'aviation allemande.

Le 29, la visibilité est très réduite, aucune mission importante ne sera réalisée. Le jour suivant, seule une mission de recherche de la chasse ennemie est montée avec 9 appareils dans la région d'Abbeville. Hélas elle ne donne rien. Le 31, une patrouille triple (9 H-75 avec le Cne Barbier, Adc Feuillat, Sgt Keller, Adj Dagbert, Ltt Meyzonnier, Slt Milbeau, Ltt d'Alançon, Ltt de Montravel H-75 n° 78, Slt de la Taille Trétinville) sillonne le ciel d'Abbeville. Alors qu'ils volent à 4500 mètres, ils s'aperçoivent, en plus d'une importante activité terrestre, une formation de Me 109 qui passe 2500 mètres plus bas.

Curtiss H-75A2 codé "6" de la 2ème escadrille du GC I/4 posé sur le ventre - Pour l'instant, il n'a pas été possible d'identifier cet avion, son pilote et les circonstances qui l'ont obligé à atterrir là - Si un lecteur possède une autre photo qui permettrait d'identifier cet avion, qu'il veuille bien prendre contact avec l'auteur du site - Photo collection Albin Denis source Jean-Louis Roba que je remercie pour son aide.

Terrain d'Evreux-Fauville :

Le 1er juin, le GC I/4 ayant reçu l'ordre de faire mouvement sur Evreux-Fauville, les 21 H-75 en état de vol décollent à 19 h 30 et rejoignent 45 mn après le nouveau terrain du groupe. Le 22ème Curtiss reste à Villacoublay sur panne mécanique et rejoindra le 2. Le lendemain, l'échelon roulant, en partie reconstitué à St-Cyr et rhabillé par la base de Villacoublay, fait mouvement à son tour et arrive à Evreux à 09 h 00. Le personnel est logé dans les communes de St-Aubin-Nétreville-Fauville. Le 1/4 passe sous les ordres de la 10ème Armée commandée par le Gal Meyer et pris en compte par la compagnie air 62/122. Une mission de couverture est menée sans résultat particulier. Le 3 et 4, plusieurs missions de protection sur Abbeville et Amiens sont réalisées.

Mort du Ltt Meyzonnier :

Le 5, le matin, une mission de protection de 7 bombardiers Bréguet 693 avec deux dispositifs, l'un de 9 H-75 en trois patrouilles (Cne Barbier, Adj Feuillat, Sgt Keller, Adj Dagbert, Ltt Meyzonnier, Slt Milbeau, Ltt D'Alançon, Slt de la Taille Trétinville , Sgt Lemare) et l'autre avec 6 H-75 en deux patrouilles (Ltt de Montravel, Sgt Collart, Ltt Burda, Ltt Guillaume, Ltt Weiss, Sgc Cartier), est menée sur Abbeville. Dés l'arrivée sur la zone, les Bréguet 693 et les patrouilles basses du 1/4 sont attaqués par une quinzaine de Me 109. Heureusement pour eux, les patrouilles supérieures des Ltt de Montravel et Guillaume surprennent les assaillants et contre-attaquent. Un Breguet 693 voit son salut grâce à l'intervention efficace du Sgt Lemare. Dans la mêlée qui suit, en une demi-heure, sept avions allemands sont abattus. Les Me 109 revendiqués se détaillent de la manière suivante : un Me 109 est descendu par le Cne Barbier et le Ltt d'Alançon. Le pilote ennemi est aperçu sautant en parachute au Nord-Ouest de la forêt d'Eu, son avion s'écrasant dans un champ le long d'une route. Un autre Me 109 est descendu en flammes pat le Ltt de Montravel (H-75 n° 257) et le Ltt Guillaume. Le pilote adverse réussit encore à évacuer son chasseur en perdition qui tombe en forêt d'Eu. Deux Me 109 sont abattus par l'Adc Feuillat sur la zone entre Picquigny et Amiens. Un autre Me 109 est touché et descend en flammes sous les coups du Slt de la Taille Trétinville. Un deuxième Me 109 lui sera accordé comme probable. Deux autres pilotes (Adj Dagbert, Sgt Collard) s'en prennent à un Me 109 qui s'écrase au sol sans que le pilote n'évacue son avion. Le dernier Me 109 est lui aussi victime de trois H-75 pilotés par le Ltt Burda, les Sgt Collard et Keller. Tous les avions adverses sont tombés dans une zone comprise entre Abbeville, Amiens, Grandvilliers et Senarpont. Malheureusement ce brillant palmarès est endeuillé par la perte du Ltt Meyzonnier qui ne rentre pas. On apprendra après guerre qu'il a succombé lors d'un combat qui l'opposait 4 H-75 à 7 Me 109. Son corps sera retrouvé dans les débris de son avion à Beaucamps-le-Vieux. L'intervention efficace des Curtiss du groupe a permise aux sept Br 693 d'effectuer le bombardement initialement prévu.

Curtiss H-75A1 codé "4" du Ltt Pierre Meyzonnier de la 2ème escadrille du GC I/4 alors qu'il était stationné sur le terrain de Norrent-Fontes - La cocarde a été peinte directement sur l'insigne qui n'a pas été effacé - l'insigne de la 2 viendra bientôt sous le cockpit - Dessin Albin Denis.

Représentation artistique d'un combat du Cne Bernard Barbier, commandant de la 2ème escadrille du GC I/4, aux commandes du H-75A2 n° 270 codé "1" contre une patrouille de Messerschmitt Me 109E - Peinture de l'Adj Thierry Brabant que je remercie pour son aide.

Le colonel Jacques Tardy de Montravel nous raconte sa victoire : "Au retour, à basse altitude (- 50m), d'une mission du coté d'Amiens, et d'un accrochage avec des Me 109, j'ai vu, alors que je ne m'y attendais pas du tout, un Me 109 volant à la même altitude, poursuivit de loin par un H-75 et dont la trajectoire était presque parallèle à la mienne. J'ai mis pleins gaz et ai pu tirer presque aussitôt; à la 2éme ou 3éme rafale, le pilote a éjecté sa verrière et a sauté. Je n'ai jamais su si le Ltt Guillaume, pilote de l'autre H-75 avait tiré avant moi; le Me 109 a été partagé entre nous."

Le rapport d'engagement conservé au SHAA de Vincennes donne les renseignements complémentaires suivants : noms des pilotes, numéros de leurs avions et nombre de coups tirés pendant cette mission. Ltt Guillaume H-75 n° ? / 580 cartouches de 7,5 mm tirées, Ltt Weiss H-75 n° 207 / 491 coups, Ltt Burda H-75 n° 212 / 1180 coups, Sgc Cartier H-75 n° 256 / 95 coups, Sgt Collart H-75 n° 258 / 2075 coups, Cne Barbier H-75 n° 270 / 2500 coups, Ltt d'Alançon H-75 n°260 / 1770 coups, Ltt de Montravel H-75 n° 257 / 1850 coups, Sgt Lemare H-75 n° 113 / 1150 coups, Adj Dagbert H-75 n° 223 / 1150 coups, Slt de la Taille Trétinville H-75 n° 124 / 600 coups, Adc Feuillat n° 79 / 770 coups et Sgt Keller H-75 n° 65 / 690 coups.

En fin de journée, une autre grosse mission est effectuée. Elle consiste à protéger un avion de reconnaissance avec 13 H-75 soit une patrouille triple à 9 avions par la 2éme escadrille et une patrouille double légère à 4 avions par la 1ére escadrille et le Ltt Guillaume. Ce vol couvre la zone qui va de Flixécourt-Canaples-Talmas-Rubempre-Lahoussoye-Corbie. Les français apercevront 40 bombardiers allemands avec leur escorte. La priorité étant donné à la mission de reconnaissance, les chasseurs du 1/4 n'engagent pas le combat.

Sgt Raymond Collart, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4- A remporté trois victoires homologuées contre des Me 109 E et une probable pendant la campagne de France de 1940 - Resté au groupe jusqu'à la fin 1940, il a été démobilisé comme réserviste - De retour en métropole, il est entré en résistance - Déporté en Allemagne, il est décédé le 20 janvier 1945 - Une rue proche de l'aérodrome de Poitiers-Biard porte son nom - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Le 6 juin, le matin, une mission de protection d'un avion d'observation par 15 H-75 (9 avions de la 2ème escadrille et 6 de la 1ère escadrille ) sur le trajet Evreux - Conty - Airaines - Picquigny - Nord d'Amiens - Corbie - Moreuil - Montdidier. La mission se déroule sans encombre et ne rencontre pas la chasse adverse. En fin de journée, une mission identique met en œuvre 15 H-75 (Cne Barbier, Adc Feuillat, Sgt Keller, Adj Dagbert, Ltt de Montravel, Slt Milbeau, Ltt d'Alançon, Slt de la Taille Trétinville, Sgt Lemare, Ltt Guillaume, Ltt Burda, Sgt Collart, Ltt Weiss, Sgc Cartier, CLC Stricka) sur l'itinéraire Conty - Poix de Picardie - Airaines - Picquigny - Corbie - Moreuil pour la couverture d'un Potez 63-11 de reconnaissance.

Deux pilotes doivent rebrousser chemin sur problèmes mécaniques : le Sgc Cartier, victime d'une panne d'inhalateur au-dessus de Gisors et l'Adc Feuillat qui se pose avec une hélice endommagée. Le Cne Barbier de la patrouille basse surprend un Henschel Hs 126 qui passe devant son Curtiss à moins de 50 mètres. Il engage le combat immédiatement suivi du Sgt Keller. Les deux pilotes tirent respectivement 2525 coups et 600 coups contre leur adversaire et le touchent à plusieurs reprises. Le Henschel, qui semble désemparé, pique vers la forêt d'Eu obligeant ses assaillants à virer pour se remettre en position de tir. Le pilote allemand profite alors de la manœuvre des français pour s'éclipser vers Preuseville. L'avion sera compté comme probable aux deux aviateurs.

D'un autre coté, les 12 H-75 restés en couverture du Potez sont pris à parti par la Flak. Vingt minutes plus tard, deux Me 109 s'en prennent au Potez 63-11 qui est rapidement couvert par une des patrouilles moyennes. Le Ltt Milbeau et l'Adj Dagbert attaquent chacun un adversaire et abattent les deux Me 109E dans les environs de Ferrière. Au rassemblement, ils surprennent un autre Me 109E que l'Adj Dagbert abat au sud de Ferrière. Le Ltt Milbeau, isolé, est attaqué par cinq Me 109E qui se contentent de faire chacun une passe et de dégager en piqué.

La bataille aérienne qui fait rage oppose les aviateurs du 1/4 à plus de vingt Me 109E. Le Ltt Guillaume augmente son tableau de chasse avec un Me 109 sûr et un autre probable. Le premier tombe au sud de Ferrière et le second dans les environs de Picquigny. Le Sgt Collart fait de même avec un Me 109 probable au nord de Picquigny. Le Ltt Burda et le Sgt Lemare continuent cette longue liste avec un Me 109E sûr chacun qui s'abattent dans un secteur compris entre Picquigny - Quevauvilliers - Ferrière.

Trois pilotes tués :

Malheureusement, si les pilotes français réalisent des prouesses, leurs adversaires allemands s'illustrent également. Les Ltt Weis (H-75 n° 265), d'Alançon (H-75 n° 260) et le Slt de la Taille Trétinville (H-75 n° 124) ne rentrent pas. Le premier sera pas retrouvé, même pendant les recherches des années 41 et 42. Le second et le troisième ont été vu luttant courageusement contre un adversaire supérieur en nombre. Le Ltt d'Alançon est tué dans son avion qui tombe prés de Morvillers (dans la Somme, à l'est d'Aumale) et le Slt de la Taille Trétinville , qui a évacué son chasseur désemparé, tombe victime de son parachute qui ne s'ouvre pas. Il sera retrouvé prés du village d'Orival et sera inhumé dans le cimetière de cette commune. Le Clc Sticka, légèrement blessé, pose son avion endommagé par plusieurs rafales dans un champ prés de Bolbec. Le H-75 n° 221 est détruit mais son pilote est sauf et sera hospitalisé à Bolbec. Le dernier de cette longue liste sera le Ltt Burda qui tombe en panne d'essence avec son H-75 et se pose en campagne prés de Bernay. Ici encore, l'avion est détruit mais le pilote n'est que légèrement blessé.

Pendant cette mission, les pilotes qui sont rentrés ont consommés les munitions suivantes : Cne Barbier 2525 coups, Ltt Milbeau 1310 coups, Adj Dagbert 890 coups, Sgt Lemare 640 coups, Sgt Keller 600 coups, Sgt Collart 2060 coups et Ltt Guillaume 400 coups.

Biographie du Ltt André Emile Weis - Né le 16 mars 1914 à Angoulême (Charente) - Formation de pilote civil sur l’aérodrome de Chavenay-Villepreux dépendant de l’aéroclub de Boulogne-Billancourt d’octobre à décembre 1937 - Brevet de pilote militaire n° 26.526 obtenu à l’école de l’air de Versailles (Yvelines), le 19 juillet 1938 - Pilote de la 1ère escadrille (traditions de la SPA 95 de la Grande Guerre) du groupe de chasse I/4 du XXX au 6 juin 1940 - Une victoire homologuée, en coopération, contre un Dornier Do 17, le 22 novembre 1939 - En patrouille avec le Ltt Jean-Louis Hirschauer, ils ont livré combat pendant 17 minutes et ont contraint l’équipage allemand à poser leur bimoteur sur le ventre - Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 11 décembre 1939 - Une victoire homologuée, en coopération, contre un Heinkel He 111 du KG-4, le 13 mai 1940 - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 26 mai 1940 - Une victoire homologuée contre un Dornier Do 17, le 25 mai 1940 - Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 5 juin 1940 - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 23 juin 1940 - Après avoir décollé du terrain d’Evreux-Fauville (Eure), il livre combat, aux commandes du Curtiss H-75 A3 n° 265 dans les environs d’Amiens (Somme), le 6 juin 1940 - Tué pendant ce combat, son corps et son avion n’ont pas été retrouvés - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 169206) - Liste des brevets militaires - Curtiss H-75 de Lionel Persyn - Site internet Armée de l’air française 1939-1940 - Site internet France Crashe 39-45 - JORF - Revue L’Air - Revue Icare - Revue Les Ailes - Dernière mise à jour : 12 mars 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt André Emile Weis, pilote du GC I/4, en date du 11 décembre 1939 : "Jeune pilote de chasse très doué, calme et adroit. Animé des plus belles qualités de bravoure et de sang-froid. Le 22 novembre 1939, a attaqué, avec son chef de patrouille, un avion de reconnaissance ennemi à 7.000 mètres d'altitude. Cet avion a été abattu après 17 minutes de combat. N'a pas hésité à se placer, à plusieurs reprises, à très courte distance, sous le feu des mitrailleurs ennemis, pour obtenir une décision."

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt André Emile Weis, pilote du GC I/4, en date du 26 mai 1940 : "Brillant pilote de chasse. A participé à tous les combats aériens livrés par son groupe durant les journées des 11 et 13 mai 1940. Le 13 mai, a abattu, avec son chef de patrouille, un Heinkel 111."

* Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt André Emile Weis, pilote du GC I/4, en date du 5 juin 1940 : "Officier de grande valeur. N'a cessé de faire preuve pendant toute la campagne du plus bel esprit offensif A su acquérir en quelques semaines un ascendant considérable sur tout le personnel de son escadrille dont il a conduit fous les combats. A remporté seul, au cours de durs engagements, trois victoires certaines."

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt André Emile Weis, pilote du GC I/4, en date du 23 juin 1940 : "Officier de grande valeur, faisant constamment preuve du plus bel esprit offensif. A abattu, le 25 mai 1940, un Dornier 17 (troisième victoire)."

Slt Harold Marie Martin Oswald de la Taille-Trétinville - Né le 26 juillet 1918 à Fontenay-le-Comte (Vendée) - Fils de Robert de la Taille-Trétinville et de Claire Ascough House - Elève de la classe de mathématiques élémentaires du Prytanée militaire suite au concours d’entrée de 1935 - Admis comme élève officier du cadre navigant à l’école de l’air de Salon-de-Provence, le 12 septembre 1937 - Brevet de pilote militaire n° 26.870 obtenu au centre école d’Avord, le 16 février 1939 - Pilote de la 2ème escadrille (traditions de la SPA 153 de la Grande Guerre) du GC I/4 du 1 er mars au 6 juin 1940 - Après avoir décollé du terrain d’Evreux-Fauville (Eure) et au cours d’une mission de protection d’un Potez 63-11 à l’ouest d’Amiens (Somme), les Curtiss H-75 du GC I/4 livrent combat à une formation de Messerschmitt Me 109 des 1/JG 3 , 4/JG 3 et 1/JG 76, le 6 juin 1940 - Le H-75 A2 n° 124 immatriculé U 024 qu’il pilote, est touché - Il parvient à évacuer son avion en feu mais son parachute se met en torche et il est tué en s’écrasant au sol - Son avion percute dans les environs d’Orival (Somme) - Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 23 juin 1940  - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, en date du 24 avril 1941  - Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, en date du 4 septembre 1941  - Harold de la Taille-Trétinville repose tombe n° 2 dans la nécropole nationale de Retaud (Charente-Maritime) - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 70328) - Liste des brevets militaires - Livre "Curtiss H-75" de Lionel Persyn - Livre "Ils étaient là" de Paul Martin - Site internet "Armée de l’air française 1939-1940" - Site Internet "France Crashes 39-45" - Sépultures de guerre - JORF - Dernière mise à jour : 11 mars 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Slt Harold Marie Martin Oswald de la Taille-Trétinville, pilote du GC I/4, en date du 23 juin 1940 : "Jeune officier très ardent. A remporté sa première victoire, le 5 juin sur un avion de chasse ennemi."

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, du Slt Harold Marie Martin Oswald de la Taille-Trétinville, pilote du GC I/4, en date du 24 avril 1941 : "Jeune officier pilote de chasse, plein d’ardeur au combat. Après avoir participé, depuis le 10 mai 1940, à tous les engagements de son escadrille, son avion ayant été atteint à plusieurs reprises, a abattu seul un avion ennemi, le 5 juin. A succombé glorieusement, le 6 juin 1940, après plusieurs combats victorieux."

* Chevalier de la Légion d’Honneur et citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, du Slt Harold Marie Martin Oswald de la Taille-Trétinville, pilote du GC I/4, en date du 4 septembre 1941 : "Jeune officier pilote de chasse, plein d’ardeur au combat. Après avoir participé, depuis le 10 mai 1940, à tous les engagements de son escadrille, son avion ayant été atteint à plusieurs reprises, a abattu seul un avion ennemi, le 5 juin. A succombé glorieusement, le 6 juin 1940, après plusieurs combats victorieux."

Ltt Marcel Audemar d'Alançon, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 et le Sgc Gustave Schwartz, ceh de piste de la même unité - Le Ltt d'alançon remporte une victoire sûre contre un Messerschmitt Me 109E, le 5 juin 1940 - Il a été tué au cours d'un combat aérien, le lendemain, dans les environs de Morvillers dans la Somme - Le Sgc Schwartz est l'un des sept hommes à avoir échappé aux Allemands à Berck - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Ltt Eric Henri Marcel Audemard d’Alançon - Né le 5 janvier 1914 à Paris 7ème (75) - Fils de Marcel Eric Audemard d’Alançon (officier supérieur mort en 1917) et de Marie Amélie Hélène Saski - Elève de l’école de l’Air de Versailles promotion "Guynemer", à partir du 1er octobre 1935 - Début des cours sur Morane-Saulnier MS 315 et Potez 25 à l’école de Villacoublay - Nommé Caporal, le 4 avril 1936 - Stage de pilotage au centre école d’Avord d’avril à août 1936 - Brevet de pilote militaire n° 25.090 obtenu au 5ème BA, le 3 juillet 1936 - Nommé Sergent, le 1er août 1936 - Nommé Sous-lieutenant et breveté observateur en avion, le 1er octobre 1937 - Affecté à la 23ème escadre de bombardement de Toulouse en octobre 1937 - Stage à Istres pour transformation sur avions multimoteurs, dont le Lioré et Olivier LeO 20 BN 3 d’octobre 1937 à janvier 1938 - Détaché comme instructeur chasse à Salon-de-Provence pendant la promotion 1937-1938 - Pilote de la 2ème escadrille (traditions de la SPA 153 de la Grande Guerre) du groupe de chasse I/4 du 1er juillet 1936 au 6 juin 1940 - Marié avec Mlle Eliane Bouffet, le 4 mars 1939 - Nommé Lieutenant, le 1er octobre 1939 - Une victoire homologuée contre un Messerschmitt Me 109 au cours d’une mission de protection, le 5 juin 1940 - Après avoir décollé du terrain d’Evreux-Fauville pour effectuer une mission d’escorte d’un Potez 63.11 du GR I/36, il livre combat à deux Messerschmitt Me 109, le 6 juin 1940 - Tué au cours du combat aérien, le Curtiss H-75 A3 n° 260 s’écrase en piqué dans les environs de Morvillers-Saint-Saturnin (Somme) - Son adversaire était probablement le Ltn Roloff-von-Aspern (1/JG 76) - L’épave, enfouie à plusieurs mètres de profondeur, a été retrouvé après de longues recherches par les gendarmes de Poix-de-Picardie, à la fin 1940 - Repose dans le cimetière communal de Morvillers-Saint-Saturnin (Somme) depuis le 29 décembre 1940 - Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 23 juin 1940 - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, en date du 24 avril 1941 - Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaille Militaire et citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, en date du 20 janvier 1942 - Son nom a été donné à la promotion 1966 de l’école de l’air de Salon-de-Provence - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 10259) - Liste des brevets militaires - Site internet Mémorial Gen Web - Site Internet France Crashes 39-45 - Livre "Curtiss H-75" de Lionel Persyn - Livre "Ils étaient Là" de Pazul Martin - JORF - Revue L’Air - Dernière mise à jour : 11 mars 2020.

* Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt Marcel Audemard d’Alançon, pilote du GC I/4, en date du 23 juin 1940 : "Officier de grande valeur, montrant toujours le plus bel exemple et d’un moral magnifique. A abattu, le 5 juin 1940, un Messerschmitt 109 au cours d’une mission de protection."

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, du Ltt Marcel Audemard d’Alançon, pilote du GC I/4, en date du 24 avril 1941 : "Officier d’escadrille animé du plus bel esprit de dévouement et de sacrifice, recherchant toujours au combat la mission la plus difficile. Après plusieurs combats victorieux, a succombé glorieusement, le 6 juin 1940, sous le nombre très élevé des adversaires en assurant la protection de ses patrouilles."

* Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaille Militaire et citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, du Ltt Marcel Audemard d’Alançon, pilote du GC I/4, en date du 20 janvier 1942 : "Officier d’escadrille animé du plus bel esprit de dévouement et de sacrifice, recherchant toujours au combat la mission la plus difficile. Après plusieurs combats victorieux, a succombé glorieusement, le 6 juin 1940, sous le nombre très élevé des adversaires en assurant la protection de ses patrouilles."

Le 7, vers midi, un groupe de six Me 109E, qui n'avait pas été signalé par le guet aérien, déboule en basse altitude et mitraille au canon et à la mitrailleuse les avions au sol. Un H-75 de la 2éme escadrille s'enflamme ainsi qu'un Glenn-Martin. Le bombardier, chargé de bombes, explose quelques instants après, bientôt suivi d'un Potez 63-11. Plusieurs appareils reçoivent des projectiles, deux H-75, un potez 63-11 et un Glenn-Martrin seront gravement endommagés par les obus. Les chasseurs allemands font un total de trois passages avant de disparaître. Pendant leur raid, aucun décollage n'a été possible. Deux mécaniciens sont blessés alors qu'ils tentaient de démarrer des avions : le Sgt Massa d'une balle dans le dos alors qu'il se trouvait dans un H-75 en bordure de piste et le Soldat Gosson d'une balle dans le pied. Par chance, ce sont les seuls personnels du groupe qui sont touchés. Les pièces de 25 mm de défense de terrain ont tirées sans résultats apparents. Ces pièces avaient, en partie, remplacées les affûts perdus à Berck avec l'échelon roulant. Vers 15 heures, après un décollage en alerte, trois avions assurent la protection du terrain. Aucun autre chasseur ennemi ne sera aperçu. Une autre mission, en fin de journée avec six avions, tentera d'intercepter, sans succès, une formation de bombardiers dans la région de Rouen.

Le 8, vers 10 heures, trois avions assurent la couverture du terr ain sur renseignement du guet à vue, sans résultats. A 15 heures, les allemands attaquent en force Evreux avec des Junkers Ju 87 Stuka, eux-mêmes protégés par une forte escorte de chasse. Un des groupes passe à seulement 3 km de terrain mais ne peut être engagé par la patrouille de garde (3 H-75 conduits par le Cne Barbier). La différence numérique est telle que le commandant du 1/4 interdit toute attaque contre ces formations bien trop supérieures. Le 1/4 n'a plus le moyen de combler ses pertes, que cela soit en pilotes, qu'en avions. L'Adj Dagbert, qui décolle, est gêné par un Potez 63-11 endommagé sur le piste. Son avion part en perte de vitesse et il est blessé gravement à la mâchoire avec une fracture du maxillaire inférieur. Juste après, une mission commune met en œuvre 6 H-75 du I/4 et 9 H-75 du I/5 pour une patrouille dans le secteur Les Andelys - Maguy-en-Vexin - Melun. Dans les environs de 20h00, les allemands s'en prennent à nouveau à Evreux et plus particulièrement à sa gare. Les Ju 87 sont de nouveau engagés avec leur grosse couverture de Me 109. Ici encore, faute de moyens plus importants et sans réserves, les chasseurs du groupe restent en position d'attente. En fin de journée, le Cne Gauthrin et le Ltt Milbeau effectuent des vols de reconnaissance à très basse altitude pour échapper à la Flak ennemie. L'un est chargé du secteur de Beauvais et l'autre celui de Gisors. Les deux avions seront touchés par des tirs mais pourront néanmoins exécuter leurs missions complètement.

Le lendemain, dés 04h00, un groupe de Heinkel He 111 escorté par de la chasse bombarde la ville d'Evreux et le terrain. Cette fois, le groupe I / 4 n'aura pas à déplorer de dégâts. Une heure et demie plus tard, c'est au tour des Ju 87 Stuka avec leurs escorte de Me 110 de bombarder la gare d'Evreux. Au passage, les avions ennemis en profitent pour mitrailler le terrain. Un H-75 est endommagé par plusieurs projectiles qui crèvent ses réservoirs et un Bloch 174 est la proie des flammes. Avec ces deux attaques en moins de trois heures, la situation est devenue intenable. L'ordre est reçu d'un transfert du groupe sur le terrain de Droisy. A 07h00, les H-75 disponibles quittent le terrain et atterrissent à Droisy - Novancourt. L'échelon roulant démarre à 08h00 et rejoint au complet le nouveau terrain. Le I/4 est pris en compte par la Compagnie Air 59/104. Le personnel est logé dans les villages de Droisy et des Ardillières (nord-est de Nonancourt). En fin de journée, le Ltt de Montravel (H-75 n° 238) exécute une reconnaissance en très basse altitude sur les ponts de la Seine - Rouen - Les Andelys. Il rencontre une Flak très active et mordante. Son avion est touché à deux reprises au gouvernail de direction et dans une aile. Les dégâts, bien importants, ne l'empêchent pas d'accomplir sa mission.

Le 11, à 4h00 du matin, le groupe reçoit un nouvel ordre de mouvement. Cette fois, ce sera Chartres. Les avions décollent à 06h00 et joignent le terrain assigné. La mécanique et tout le train roulant démarre deux heures plus tard et arrivent dans son ensemble. Le GC I/4 est pris en compte par la Compagnie Air 52/104. Le personnel est alors logé à Chartres et dans les villages voisins d'oisemes et de Champhol.

Comme il est devenu nécessaire de joindre le Général commandant le IXème Corps d'armée, le Cne Barbier tente, par les airs, de trouver son PC normalement situé au nord d'une ligne Bolbec-Yvetot. Pendant sa mission, le capitaine n'aperçoit que les troupes adverses et est blessé d'une balle au pied en tentant d'identifier un groupe au sol. Malgré le sang qu'il perd, il réussit à rentrer au-dessus des lignes françaises et à poser son avion en campagne. Il détruit le message qu'il convoyait avant d'être évacué sur l’hôpital de Chartres. Le Ltt de Montravel prend le commandement de la 2éme escadrille en attendant le retour du Cne Barbier.

Curtiss H-75A n° 162 codé "6" du Cne Bernard Barbier, commandant de la 2ème escadrille du GC I/4 posé en campagne, le 11 juin 1940. L'officier a été blessé d'une balle au pied au cours d'une liaison sur le PC du IXème Corps d'armée français - Photo collection Lionel Persyn que je remercie pour son aide.

Le lendemain, après avoir participé un stage de tir à Cazaux, le Cdt Fanneau de la Horie et le Ltt Cressaty sont affectés au groupe. Ils sont rejoint par deux pilotes récemment sortis du CIC d'Oran (Centre d'Instruction de la Chasse) : les Slt Blondeau et Sgt Lebrun.

Le 13 juin, sur ordre, le Groupe I/4 doit faire mouvement vers le terrain de Châteauroux - La Martinerie (à l'est de la ville). L'échelon roulant avec toute la mécanique démarre à 11h15 et arrive à bon port vers 20h20. Les H-75, pour une fois, partent les derniers. A 17h00, tous les avions décollent et arriveront eux aussi sans problèmes. D'ailleurs, il était temps. Juste après le départ, une grosse formation de Me 110 revient et détruit plusieurs avions sur la piste. Le 14, en fin de matinée, lors de son premier vol, le H-75 du Slt Blondeau part en perte de vitesse. Le pilote est tué dans les débris de son avion qui tombe prés du village de Déols au lieu dit le Fous Puits. Le Cne Loeuillet est chargé d'effectuer une reconnaissance en basse altitude sur le secteur Chartres-Dreux. Juste après, vers 15h00, six H-75, soit la totalité des moyens disponibles, sont lancés pour une mission de couverture de la Seine sur un secteur compris entre Corbeil - Melun - Fontainebleau - Montereau. Aucun contact avec les allemands ne sera réalisé.

Le 15, dés 05h00, trois pilotes (Cdt Raguenet de Saint-Albin, Sgt Lemare, Sgt Keller) chargés d'une reconnaissance sur Chartres - Dreux - Verneuil-sur-Avre, aperçoivent l'ennemi bombarder les troupes françaises. Malheureusement la couverture de chasse des Me 109E est encore omniprésente et largement supérieure en nombre, toute attaque serait suicidaire. Le Sgt Keller n'est pas rentré de cette mission. Bien qu'il y ait un doute, son avion (H-75A1 n° 65) a certainement été touché par la DCA française.

Le lendemain, la première mission consiste, pour trois H-75, a assurer la protection de bombardiers dans les environs de Bourges. La ville d'Avord et son terrain sont la proie des flammes. Les ponts sont intacts sur la Loire. Le groupe reçoit l'ordre de déménager vers La Champenoise (à l'ouest d'Issoudun). Les 21 H-75 décollent à 10h00 et atterrissent sans encombre à 17 km plus au nord. L'échelon roulant fait mouvement vers midi et arrive lui aussi en entier. Le groupe est pris en compte par la Compagnie Air 59 / 104.

Départ pour Perpignan :

Le 17, nouvel ordre de mutation. Cette fois, le groupe reçoit l'ordre de gagner Oran en Algérie (ordre n° 2244 / 35 du 16 juin 1940). Vers 14h00, 20 des 21 H-75 décollent de La Champenoise à destination de Perpignan, ultime étape avant l'Afrique. La patrouille du Cdt de la Horie fait demi-tour sur ennuis mécaniques et le Ltt Cressaty brise son avion à l'atterrissage. Les 17 H-75 restants atterrissent à Perpignan - La Salanque vers 17h00. L'échelon roulant constitué de 10 camions et de 4 voitures légères, partent pour Bordeaux dans l'espoir d'être embarqué pour l'Algérie.

Départ pour l'Algérie :

Le 18, les 17 avions du groupe décollent à 06h00. La navigation est assurée par un Douglas DB 7 piloté par le Cne d'Autefeuille. En cours de route, le Sgt Brischa pose son avion, en panne d'essence, à Fleurus (à 20 km à l'ouest d'Oran) et le Cne Loeuillet se pose dans le même secteur sur ennuis moteur sur un lac asséché. Les quinze avions restants se posent à Oran- La Sénia à 09h15. De son coté, la mécanique ne peut embarquer à Bordeaux comme prévu. La colonne rebrousse chemin et repasse coté Méditerranée avec l'espoir d'être embarqué à Port-Vendres.

Le 19, la mécanique arrive à Toulouse - Francazal. Du coté Afrique, les 17 H-75 du I/4 font mouvement sur Alger. Ils se posent sans encombre sur le terrain d'Alger - Maison Blanche situé au sud-ouest de la ville. Seize mécaniciens avions ont été transportés par un hydravion. Le lendemain, les Cdt de la Horie , Cne O'Byrne, Ltt Cressaty et Sgc Cartier atterrissent avec leurs H-75.

L'échelon roulant, pour sa part, a continué son périple et a rejoint Port-Vendres à 2 h00 du matin. Le personnel embarque à bord du trois mâts à moteur auxiliaire "La Doulce France". Le navire étant déjà chargé à l'arrivée des hommes, les véhicules sont laissés sur place. Le lendemain, les moteurs étant en très mauvais état, le bateau ne peut quitter le quai. Tout le monde débarque et prends place à bord du "Mayenne".

Le 22, le chargement est terminé. Ce bateau est encombré de plusieurs unités de l'Armée de l'Air : le GAO 506, les GC I/5 et I/4, Bai Air 107. Le I/4 embarque une camionnette Renault 1500 kg, une Peugeot 202 et une Simca. Les véhicules qui ne peuvent être chargés feront le voyage dans un autre convoi. Pour l'instant, le groupe laisse sur place 4 camions Shudebaker, 2 Berliet, 2 remorques armurerie, une camionnette Matford, une camionnette Citroën, un camion Richet-Schneider, un Peugeot 202, et une Peugeot 402. Le 23, le bateau appareille et rejoint en mer dix huit autres navires marchands qui seront escortés pour la traversée par trois navires de guerre.

Citation à l'ordre de l'armée aérienne du GC I/4 :

Le Général Vuillemin, commandant en chef des forces aériennes, cite à l'ordre de l'armée aérienne le groupe de chasse 1/4, en date du 23 juin 1940 : "Remarquable unité, déjà citée pour ses brillants faits d'arme. N'a cessé de donner, sous les ordres de son nouveau chef, le commandant de Saint-Albin, des preuves répétées de son excellente valeur combative, et a attesté par les succés remportés, la classe, l'habilité et le courage de ses pilotes. Au cours de nombreux combats livrés depuis le 25 mai 1940, a abattu 30 appareils ennemis totalisant ainsi 42 victoires dont 35 assurées et 7 probables".

Revenons aux avions. Le 21, trois nouveaux pilotes sont affectés au groupe et rejoignent avec leurs avions. L'Adc Billiot rejoint la 1ére escadrille et les Cne Viguier, Adc Baillet et Ltt Bret la 2éme escadrille. Le jour suivant, les 25 H-75 qui constituent le parc aérien quittent Alger pour Meknès via Oran. Le bateau transportant la mécanique arrive en rade d'Oran - Mers-el-Kébir, le 26 juin. Le personnel est cantonné à la ferme Maravel, prés de la Sénia (au sud de la ville). Le 30 juin, le groupe est rééquipé sur la base de Meknès. Le I/4 est enfin complet avec avions, personnels et matériels.

Départ des personnels Tchéques :

Les 1er et 2 juillet, les pilotes tchécoslovaques : Ltt Frantisek Burda, Sgt Frantisek Sticka, Ltt Anton Velebnovsky, Sgt Vaclav Brechja, Sgt Frantisek Novotny , quittent le groupe et s'embarquent à bord du cargo Cibel-Dersa à destination de Gibraltar Ils iront ensuite s'engager dans la Royal Air Force en Grande-Bretagne. Le Ltt Burda et le Sgt Sticka sont décorés de la croix de guerre.

Les hélices des H-75 sont démontées pour éviter tous risques de désertion vers l'Angleterre ou ses alliées. De leur coté, les anglais, complètement isolés et craignant d'être coupé du monde par un blocus naval, ont lancé une action rapide pour neutraliser la flotte française. L'opération "Catapult", fixée au 03 juillet, a mis en œuvre une flotte, baptisée Force "H", comprenant le porte-avions Ark Royal et les cuirassés Hood, Resolution et Valiant. Les navires britanniques se sont présentés devant le port de Mers-el-Kébir avec un ultimatum donnant aux français les choix suivants : ralliement à la Royal Navy pour continuer le combat, gagner un port anglais avec équipage réduit, rallier un pays neutre ou une colonie éloignée pour y être désarmés. Si aucune de ces propositions n'était acceptée, les français disposaient de six heures pour envoyer par le fond leurs navires s'ils ne voulaient pas que les britanniques s'en chargent.

Pendant plusieurs jours et jusqu'au 06 juillet, les anglais vont bombarder les navires en rade et lancer des groupes d'avions de chasse Skua et torpilleurs Swordfish à l'assaut des navires de Mers-el-Kébir. L'interdiction de vol est suspendue en raison de l'attaque britannique. Les GC I/4 et II/4 sont placés sous les ordres du Lcl Augier de Moussac, commandant du groupement de chasse du Maroc. Il donne l'ordre de remonter les hélices et de réarmer les avions. Ces opérations sont réalisées en 4 heures. La mission principale de ces groupes devient la couverture des côtes marocaines contre la flotte et l'aviation britannique.

Cdt Guy Fanneau de la Horie :

Le lendemain, Le Cdt Guy Fanneau de la Horie prend officiellement le commandement du GC I/4. Sa mutation a ce poste datait du 28 mai 1940. C'est Cdt Raguenet de Saint-Albin qui a assuré le commandement jusqu'à cette date. (extrait des états de service du LCL Fanneau de la Horie). La 2éme escadrille du Ltt de Montravel avec 13 H-75 est envoyée à La Médiouna, à 20 km au sud de Casablanca. Elle y assurera des missions de couverture sur alerte le 5, 6 et 7 juillet et rejoindra le groupe le 9 juillet.

Cdt Guy Fanneau de la Horie - Commandant du GC I/4 du 13 juin 1940 à 19 mai 1941 - Photo collection Albin Denis source Famille Fanneau de la Horie que je remercie pour son aide.

Biographie du Cdt Guy Paul Alphonse Marie Fanneau de la Horie - Né le 24 août 1905 à Paramé-Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) - Fils de Charles Joseph François Marie Fanneau de la Horie (militaire de carrière) et de Valentine Marie Phélie Colette Brindejonc de Bermingham - Domicilié au 57, rue de la République à Senlis (Seine-et-Oise) - Engagé volontaire pour huit ans, le 1 er octobre 1924 - Elève de l’école Polytechnique en 1925 et 1926 - Classé 191ème sur 228 au concours d’entrée de l’école Polytechnique en 1925 - Classé 196 ème sur 227 au concours de sortie de l’école Polytechnique en 1926 - Nommé Sous-lieutenant, le 1er octobre 1926 - Affecté au 3ème groupe d’ouvriers d’aéronautique à Versailles, le 1er octobre 1926 - Envoyé à l’école militaire et d’application de l’aéronautique, quartier des Petites-Ecuries à Versailles (Yvelines) du 6 octobre 1926 au 24 octobre 1927 - Brevet d’observateur en avion en août 1927 - Affecté au 5ème groupe d’ouvriers d’aéronautique et détaché à l’école pratique d’aviation d’Avord, le 24 octobre 1927 - Brevet de pilote militaire n° 21.808 obtenu à l’école d’aviation militaire d’Avord, le 30 décembre 1927 - Affecté au 3ème régiment d’aviation, le 21 avril 1928 - Certificat d’aptitude au tir obtenu à l’école de tir aérien de Cazaux en 1929 - Affecté à l’aéronautique d’Indochine - Embarqué pour Haiphong en 1929 - Affecté à la 4ème escadrille d’Indochine - Retour en France en 1931 - Marié avec Mlle Madeleine Husson en octobre 1931 - Instructeur de l’école de perfectionnement de pilotage d’Etampes en 1931 - Nommé Capitaine en 1933 - Affecté comme instructeur à la direction technique du centre d’essai du matériel aéronautique (CEMA de Vélizy-Villacoublay) en janvier 1934 - A participé, aux commandes d’un Dewoitine D 500, à la tournée de présentation de 14 prototypes en France, Espagne et Portugal en octobre 1934 - Un voyage de 4800 km en 22 escales - Chevalier de la Légion d’Honneur, en date du 28 décembre 1934 - A réalisé les essais aériens des Dewoitine D 510, Potez 551 multiplace et Loire-Nieuport LN-46 en 1935 - Cette école utilise des MS138, MS 230, Potez 25, Lioré 20, MS 225 - Elève de l’école supérieure de guerre en 1936 - Certificat d’aptitude aux fonctions de commandant d’avion à l’école supérieure de guerre aérienne en 1938 - Affecté à l’état-major de l’armée de l’air - Nommé Commandant, le 2 septembre 1939 - Commandant du GC I/4 du 13 juin 1940 à 19 mai 1941 - Passe en Afrique du Nord, aux commandes du Curtiss H-75 n° 248, le 18 juin 1940 - Officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 25 septembre 1940 - Officier chargé de l’emploi de la chasse à l’état-major en 1942 – Commandant, par intérim, du GC I/4 du 16 décembre 1942 au 1 er janvier 1943 - Nommé Lieutenant-colonel, le 25 juin 1943 - Chef d’état-major du commandement de l’air au Maroc en juillet 1943 - Affecté au dépôt 201 et détaché au Groupe de chasse 1/4 " Navarre " de la 4 ème escadre de chasse, le 21 août 1944 - Désirant vérifier par lui-même, l’efficacité des attaques au sol de son groupe sur les colonnes allemandes dans la région de Donzère, il intègre un des dispositifs d’attaque du GC 1/4, le 25 août 1944 - Après avoir décollé du terrain d’Alto-Folelli (Haute-Corse), son P-47D Thunderbolt codé " 99 " du GC I/4 "Navarre" est touché par la Flak allemande - De la Horie, blessé, tente un atterrissage forcé, mais son P-47D percute un muret en pierre en bordure de la ferme de Malataverne (Drôme) et brûle avant d’exploser - Le pilote est tué - Le P-47D codé "99" était l’avion du Cne Philippe Maurin, commandant du GC 1/4 " Navarre " - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 22 février 1945 - Son nom a été donné à la base aérienne 110 de Creil (Oise) - Sources : Liste des brevets militaires - Mémoire des Hommes (AC 21 P 181827) - Historique EC 1/3 " Navarre " - Site internet Armée de l’air française 1939-1940 - Site Internet France Crashes 39-45 - Site internet Aerostèles - Site internet Mémorial Gen Web - Site internet Généanet - Site internet de la bibliothèque centrale de l’école Polytechnique - Revue L’Aérophile - Revue Les Ailes - Revue L’Air - Revue L’Aéro - JORF - Dernière mise à jour : 12 mars 2020.

* Chevalier de la Légion d’Honneur du Cne Guy Paul Alphonse Marie Fanneau de la Horie du centre d’essais du matériel aéronautique, en date du 28 décembre 1934 : " 9 ans de services, 2 campagnes, une blessure, 11 ans de bonifications pour services aériens. "

* Officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, du Cdt Guy Paul Alphonse Marie Fanneau de la Horie, en date du 25 septembre 1940 : " Brillant officier, chef et exécutant de classe. Après avoir combattu sur le front français à la tête de son groupe de chasse auquel il a su communiquer la foi et l’ardeur qui l’animent, vient de se signaler à nouveau lors des événements de Dakar en évitant, par son énergie personnelle et son ascendant sur sa troupe, la main mise de l’assaillant sur la base aérienne de Ouakam. A complété cette action décisive à terre par une victoire aérienne en abattant, le 25 septembre 1940, un avion de réglage adverse. "

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne du LcL Guy Fanneau de la Horie, en date du 22 février 1945 : " Officier supérieur de la plus haute valeur. Pilote de chasse de grande classe et chef incontesté. A trouvé la mort, le 25 août 1944, au cours d’une mission particulièrement délicate, l’avion qu’il pilotait ayant été abattu par la DCA ennemie. Le lieutenant-colonel de la Horie laisse à tous ses camarades de l’armée de l’air le plus beau témoignage qu’un chef puisse donner l’exemple "

Le 8, à Meknès, un nouvel ordre de mouvement arrive. Cette fois, ce sera Dakar en Afrique Occidentale Française (AOF). Une flotte anglaise, avec à sa tête le porte-avions Hermés, s'est présentée au large de la rade de Dakar dans l’après-midi du 7. Dans les mêmes circonstances, les britanniques ont attaqué et endommagé le cuirassé Richelieu en rade. Une torpille, tirée par un Swordfish du Squadron 814, a provoqué une voie d'eau à tribord, endommageant une ligne d'arbre et mettant hors d'usage les moteurs de barre principaux. A cet instant, le secteur n'était couvert que par l'escadrille n° 6 dotée de six Dewoitine D 500 et 501, complètement dépassés. Cette unité, basée à Dakar-Ouakam, est commandée par le Cne Labit.

Le 13, le Général d'Harcourt, inspecteur de l'aviation de chasse, préside une grande cérémonie aux morts et remet aux pilotes plusieurs décorations pour la campagne de France. Le 14 juillet, séparation au sein du groupe, les Cdt Guyon (H75 n° 285), Ltt Guillaume (n° 78) et Ltt Bret (n°328), réservistes, demeurent à Meknès avec leurs avions. Les 19 Curtiss H-75 restants font mouvement vers Dakar. Seuls les pilotes de carrière seront du voyage. Ils seront accompagnés dans leur périple par deux Lockheed 14 d'Air Afrique (F-ARTF et F-ARTY) qui transporteront les mécaniciens et un Glenn Martin M 617 F de la 62éme EB qui servira à déterminer les points d'atterrissages en cas de problèmes et à récupérer le pilote qui devrait atterrir. L’itinéraire choisi passe par Meknès - Marrakech - Tindouf - Bir Hoghrein - Atar - Dakar.

Liste des pilotes et de leurs avions : Cdt Fanneau de la Horie (H-75 n° 301), Cne Gauthrin (n° 137), Cne Loeillet (n° 286), Cne Viguier (n° 160), Cne O'Byrne (n° 323), Ltt Minot (n° 212), Ltt Tardy de Montravel (n° 327), Slt Chapuy (n° 207), Slt Milbeau (n° 324), ASP Duval (n° 312), Adc Malaquin (n° 299), Adc Billiot (n° 232), Adc Baillet (n° 329), Adc Feuillat (n° 79), Sgc Mathis (n° 226), Sgc Vermeilh (n° 318), Sgt Collard (n° 258), Sgt Lebrun (n° 306), Sgt Lemare (n° 295).

Liste des mécaniciens qui sont du voyage : Ltt Bindreiff officier mécanicien, Adj Schwartz, Adj Kinosky, Sgc Matras, Sgc Lemoine, Sgc Biscaut, Sgc Petit, Sgt René, Sgt Segonnes, Sgt Leroy, Sgt Rouah, Sgt Lhoste, Sgt Barret, Sgt Barre, Sgt Claude mécaniciens avions, Sgc Braibant comptable, deux électriciens du II/4 mutés au I/4 les Sgc Mazade, Sgt Lamothe.

La traversée se déroule sans encombre : les 14 et 15, Meknès - Marrakech - Tindouf. Le 16, Tindouf - Bir Hoghrein - Atar en deux groupes de 9 et 10 avions. Le 17, étape finale avec Atar - Nouackchott - Dakar Le GC I/4 s'installe sur la base de Ouakam, à 6 km de Dakar. Les pilotes sont logés par deux en chambres doubles. Celles-ci sont dotées d'un minimum de confort avec une douche commune, une table, deux lits militaires et une vieille armoire. Il n'y a pas de restriction alimentaire, la pêche est très facile et abondante, le pain à discrétion et la viande matin et soir. Les hommes sont peuvent profiter des œufs, pommes de terre et café ....

Attention, ce texte et les photos associées ne sont pas libres d'utilisation.
Ils sont issus de l'historique de l'escadron de chasse 1/3 "Navarre" de 1915 à 1999 publié par l'auteur de ce site en 1999.
Cet historique a été enregistré à la Grande Bibliothèque de France - Voir cette page : https://data.bnf.fr/13740807/albin_denis/
Travaillant activement sur une seconde édition en plusieurs tomes, je mets en ligne ces chapitres pour qu'ils soient lus par les membres du GC I/4 encore parmi nous, leurs familles,
les collectionneurs ou chercheurs qui pourraient apporter leur pierre à cet édifice.
Si vous détenez des documents officiels, états de service, livrets militaires, fiches matricules, citations, carnets de vol, notes, journal personnel, photos, souvenirs, insignes,
bref tous éléments permettant de préciser, compléter et corriger ce chapitre, je vous demanderais de bien vouloir me contacter à l'adresse Mail ci-dessus.
Un grand merci à tous ceux qui pourront m'aider. Albin DENIS

Remerciements à :

- M. Patrice Gout pour l'envoi des photos des insignes de sa collection.
- M. Jean-Jacques Leclercq pour l'envoi des photos des insignes de sa collection.
- M. Thierry Brabant pour sa peinture du combat du Cne Bernard Barbier.
- M. Lionel Persyn pour l'envoi des photos de sa collection.

Bibliographie :

- Historique de l'escadron de chasse 1/3 "Navarre" de 1915 à 1999 par l'Adj Albin Denis - publié à compte d'auteur en 1999.
- Les Curtiss H-75 de l'armée de l'Air
par Lionel Persyn.
- Ils étaient là
par Paul Martin.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes
par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- De l'Aéronautique militaire "1912" à l'Armée de l'Air "1976" par Myrone N. Cuich publié à compte d'auteur en 1978.
- Les aiglons / Combats aériens de la drôle de guerre Sept 1939 - Avril 1940 de C.J Ehrengardt, C.F Shores, H Weisse et J Foreman - Editeur Charles Lavauzelle - 1983.
- L'aviation de Vichy au combat - Tome 1 - Les campagnes oubliées du 03 juillet 1940 au 27 novembre 1942 de C.J Ehrengardt et C.F Shores - éditeur Lazauzelle - 1985.
- 3 juillet 1940, lever de rideau sur une tragédie - Les années 40 - pages 449 à 475 - Editeurs Tallandier - Hachette.
- Site Internet "Insignes des escadrilles de l'Armée de l'Air" de Henri Guyot - Voir le lien
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Les "As" français de la guerre 1939-1945 en deux tomes par Daniel Porret - éditeur SHAA - 1991.
- L’aviation de chasse française 1918-1940 de J Cuny et R Danel - Editeur Docavia / Editions Larivière n° 2.
- Le Dewoitine D 520 de Raymond Danel et J Cuny - Editeur Docavia / Editions Larivière n° 4.
- Disparus en plein ciel de G. L’Herbier Montagnon - Editeur Fasquelle / 1944.
- La 4ème escadre de chasse - SHD carton n° G 7663.
- Compte-rendus d’engagements aériens du GC I/4 - SHD de Vincennes.
- Carnets de comptabilité du GC I/4 en date du 1er septembre 1939.
- Carnets de comptabilité du GC I/4 en date du 1er janvier 1940.
- Carnets d’émargements du personnel tchécoslovaque du GC I / 4 en juin 1940.
- Rapport du Ltt Bindreff sur la perte de l'échelon roulant à Berck, le 29 mai 1940.
- Carnets de vol et témoignages du Col Tardy de Montravel datés du 17 janvier, 4 mars et 18 juillet 1993.
- Aviation mon grand amour de Cdt P. Paquier - éditeur Didier - 1942.
- Curtiss Hawk 75 de J Cuny et G Beauchamp - éditeur Docavia / Editions Larivière n° 22 - 1985.
- La Luftwaffe attaque à l'Ouest (France 1939-1942) page 6 dans Historica n° 25 en 1991.
- L'aviation néerlandaise 1939-40 / La bataille de France - Page 52 - Editeur Icare n° 79 - 1976.
- 1939-40 / La drôle de guerre - Editeur Icare n° 53 - 1970.
- 1939-40 / La bataille de France - Volume 1 et 2 : la chasse - Editeur Icare n° 54 et 55 - 1970.
- Les Tchéques 1939-40 / La bataille de France - Pages 31, 39, 41, 136 à 139 - Editeur Icare n° 131 - 1989
- Témoignage de Mr Martin Paul daté du 1er juillet 1993 - Auteur de "Invisibles vainqueurs" en 1990.
- Journal quotidien du GC I/4 « Navarre » - SHD de Vincennes.
- Cahiers d’enregistrement des heures de vols des escadrilles - SHD de Vincennes.
- Comptes-rendus d’engagements aériens du GC I / 4 - SHD de Vincennes.
- Témoignage du Gal Philippe Maurin daté du 09 décembre 1998.
- Témoignages du Gal Yves Rupied datés du 24 mai 1993 et 19 novembre 1998.
- Témoignage du Col Louis Lemaire daté du 02 mars 1993.
- Témoignage du Lcl Henri Liautard daté du 23 mars 1993.
- Témoignage du Lcl Jean Bony datés du 11 mars et avril 1993.
- Témoignages du Cdt Georges Metz datés du 23 mars et 24 avril 1993.
- Témoignage de Mr Jean Bres daté du 03 mars 1999.
- Témoignages de l'Adc Paul Desfachelle datés de 06 janvier et du 15 février 1993.
- Témoignage de l'Adc Gilbert Discamps daté du 16 décembre 1992.
- Témoignage de l'Adc Pierre Fricker daté du 10 février 1993.
- Carnets de vol du Cdt Lucien Stocky.
- Etat de service du Lcl Guy Fanneau de la Horie.
- Carnets de vol du Col Louis Lemaire.
- Londres attaquait Dakar, Vichy bombardait Gibraltar dans Le choc du mois n° 31 en 1990.
- Guy Fanneau de la Horie du LCL Cressaty dans Les ailes n° 1247 du 24 décembre 1949 page 5.
- Cahier du Cne Jean Marie Auber par A.Auber - Imprimerie du palais - 1946.

Si vous avez des documents écrits ou photographiques pouvant compléter les données de cette page, veuillez contacter l'auteur du site.

H-75A en 40-43 6eme escadre de chasse

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