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Ils sont issus de l'historique de l'escadron de chasse 1/3 "Navarre" de 1915 à 1999 publié par l'auteur de ce site en 1999.
Cet historique a été enregistré à la Grande Bibliothèque de France - Voir cette page : https://data.bnf.fr/13740807/albin_denis/
Travaillant activement sur une seconde édition en plusieurs tomes, je mets en ligne ces chapitres pour qu'ils soient lus par les membres du GC I/4 encore parmi nous, leurs familles,
les collectionneurs ou chercheurs qui pourraient apporter leur pierre à cet édifice.
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Un grand merci à tous ceux qui pourront m'aider. Albin DENIS

Groupe de chasse I/4

A partir du 17 juillet et jusqu'au 27 septembre, les avions sont chargés de la protection de la ville de Dakar et des environs contre le retour d'une escadre adverse.

> Carte Albin Denis

Le 2 septembre, les vols d'instruction sont à nouveau autorisés sur une base de cinq heures par avion et par mois dans un rayon de 10 km autour de Ouakam. Le 12, au cours d'une violente tempête de sable, trois H-75 sont endommagés à l'atterrissage. Le Ltt Minot met son H-75 en pylône, le Ltt Milbeau brise l'hélice de son avion après un atterrissage trop long et l'Asp Duval voit rebondir son chasseur. Une aile et le nez de l'appareil sont touchés.

De leur coté, les Britanniques préparent leur retour avec une nouvelle opération baptisée "Menace". Elle met en œuvre le porte-avions "Ark Royal", les cuirassés "Barham" et "Resolution", plusieurs croiseurs lourds et toute une flotte de navires plus petits. Plusieurs navires des forces navales françaises libres viennent se joindre à eux.

Le 19, l'escadre britannique inquiète directement trois croiseurs français qui se dirigent à Dakar. L'aviation de chasse est mise en alerte pour intercepter les avions anglais susceptibles de bombarder ou de torpiller les navires français. Le 20, le "Georges Leygues" et le "Montcalm" arrivent en port de Dakar. Le "Gloire", en raison d'avaries de machines, rentre sur Casablanca.

Insigne du GC I/4 - Dessin Albin Denis

Insigne de la 2ème escadrille du GC I/4 - Epoque Dakar en 1941 - Fabrication A. Augis Lyon - Fixation par deux anneaux - Trou perçé - Insigne Collection Patrice Gout que je remercie pour son aide.

Terrains d'aviation utilisés par le GC I/4 entre le 17 juillet 1940 et le 31 octobre 1943.

Attaque de la flotte anglaise :

Le 23, l'escadre franco-britannique arrive à pied d’œuvre devant la rade de Dakar. A 6h00, deux Curtiss, pilotés par l'Adc Billiot (H-75A n° 137) et le Ltt Minot (n° 299), décollent pour assurer la couverture de la rade de Dakar et des abords de la base. Ils se dirigent rapidement sur trois Swordfish britanniques qui évoluent au large de Ouakam, vers 1500 mètres d'altitude. L'Adc Billiot engage l'ailier gauche et tire une rafale qui reste sans effet. Les anglais disloquent leur formation et piquent vers la mer. Le Ltt Minot en suit un et l'attaque sans résultat. En même temps, l'Adc Billiot aperçoit un deuxième dispositif de trois Swordfish larguer des tracts sur la ville. Il en attaque un mais la DCA française ouvre le feu sur tous les avions et oblige les protagonistes à s'éloigner rapidement. Les deux pilotes français sont séparés. L'Adc Billiot, après avoir aperçu un autre avion isolé, ne peut le suivre et rentre. De son coté, le Ltt Minot attaque un Swordfish qui réussit à lui fausser compagnie en piquant au raz des flots. Pendant ce temps là, deux Caudron Luciole et un Swordfish, qui ont décollé du porte-avions Ark Royal, atterrissent sur la base de Ouakam. Ils laissent sur place cinq officiers et 2 sous-officiers envoyés par le général de Gaulle. Parmi eux, on trouve les Cne Gaillet, Soufflet et le Sgt Joire, ancien pilote du I/4 pendant la campagne de France et titulaire de six victoires pendant la campagne 39/40.

Sgt Jules Joire, pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 d’août 1939 au 25 mai 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Biographie du Sgt Jules Paul Marie Joseph Joire -Né le 29 août 1914 à Roubaix (Nord) - Appelé pour effectuer son service militaire dans l’armée de l’Air en octobre 1934 - Passé élève pilote - Brevet de pilote militaire n° 25.026 obtenu au 2ème bataillon de l’Air, le 25 janvier 1936 - Pilote du groupe de chasse I/42 de Reims de février 1936 à octobre 1936 - Profession avant guerre cadre dans une banque - Effectue des périodes volontaires de réserve au groupe aérien d’observation de Lille (Nord) - Rappelé à l’activité comme pilote de Curtiss H-75 de la 1ère escadrille (traditions de la SPA 95 de la Grande Guerre) du GC I/4 d’août 1939 au 25 mai 1940 - Nommé Sergent en 1940 - 1ère victoire homologuée, en coopération avec l’Adj Hotelier et le Sgt Bompain, contre un Heinkel He 111 abattu dans les environs de Neufchâteau (Belgique), le 10 mai 1940 – 2ème victoire homologuée, en coopération avec l’Adj Hotelier et le Ltt Weiss, contre un Heinkel He 111 abattu au nord de Rosendaal (Pays-Bas), le 13 mai 1940 – 3ème victoire homologuée contre un Heinkel He 111 abattu dans les environs de Middelburg (Pays-Bas), le 17 mai 1940 - 4ème victoire homologuée, en coopération avec le Ltt Hirschauer, Ltt Guillaume, Sgt Bompain, Adj Hotelier, Sgc Bès, Ltt Stiquel, Sgt Cartier, Sgt Collart, contre un Messerschmitt Me 109 abattu dans les environs d’Anvers (Belgique), le 17 mai 1940 - 5ème victoire homologuée contre un Dornier Do 17 abattu sur le canal de la Somme à la Scarpe au sud de la route Bapaume-Cambrai, le 22 mai 1940 - Blessé, au cours d’un combat aérien, par deux balles à la tête et à la cuisse, dans les environs de Beauvais (Somme), le 25 mai 1940 - Réalise 80 missions en France, Belgique, Pays-Bas - Remporte 5 victoires aériennes homologuées - Evacué sur l’hôpital d’Argentan (Orne) puis sur Douarnenez (Finistère) - Quitte l’hôpital non guéri et part le 18 juin en débarquant à bord d’un langoustier, le " Trébouliste " pour Angleterre - Le Ltt Edouard Pinot, un ancien mécano de Guynemer, puis pilote de la SPA 62 de la Grande Guerre, a permis l’évacuation d’une centaine d’élèves pilotes volontaires et les moniteurs des écoles de pilotages 23 (Le Mans) et 27 à bord de ce langoustier - Débarqué à Falsmouth, le 22 juin 1940 - Engagé dans les FAFL, le 1er juillet 1940 - Stage pratique à l’Operational Training Unit n° 6 de Sutton Bridge - Affecté au groupe mixte de combat n° 1 en juillet 1940 - Embarqué sur le porte-avions britannique HMS Ark Royal, participe à l’expédition sur Dakar (Sénégal) pour rallier les aviateurs présents sur place de rejoindre la France Libre - Le 23 septembre 1940, après avoir décollé du HMS Ark Royal, à bord d’un Caudron Luciole, il atterrit sur le terrain de Dakar-Ouakam, en compagnie de l’Adj Moulenes - Un autre Caudron Luciole les accompagne, celui de l’équipage composé des Cne Henri Gaillet et Jacques Soufflet – Trois officiers FAFL sont en plus déposés sur place par un avion anglais, il s’agit du Ltt Frad Scamaroni, Slt Marcel Sallerinet l’officier des équipages Gabriel Pecunia - Après une courte fraternisation car Joire retrouve le groupe de chasse avec lequel il a fait la campagne de France, le LcL Fanneau de la Horie, commandant du GC I/4, intervient et fait interner les gaullistes qui seront transférés en France en décembre 1940 - En France, Joire bénéficie d’un non lieu, comme tous ses camarades, le 28 décembre 1940 et est libéré en janvier 1941 - Il tente de rejoindre l’Afrique du Nord pour reprendre le combat en passant par l’Espagne - Est arrêté par les espagnols et incarcéré plusieurs mois à la prison de Pampelune - Libéré, il renouvèle sa tentative et parvient jusqu’à Gibraltar, d’où il passe en Algérie, le 14 mai 1943 - Volontaire pour une affectation au groupe de chasse " Normandie ", il est envoyé en URSS en octobre 1943 - Nommé Aspirant en octobre 1943 - Affecté à la 2ème escadrille du GC n° 3 " Normandie " stationnée à Sloboda - Nommé Sous-lieutenant, le 18 mars 1944 - Tué au cours d’un vol d’entrainement au-dessus de Toula, le 18 mars 1944 - Au cours du vol par mauvais temps, son avion et celui piloté par le Slt Maurice Bourdieu entrent en collision - Joire saute en parachute mais son avion, livré à lui-même, revient sur sa course et arrache le parachute - Joire est tué en arrivant au sol - Croix de guerre 39/45 avec 5 citations à l’ordre de l’armée aérienne - Fait Compagnon de la Libération, à titre posthume, le 28 mai 1945 - Médaille de la Résistance avec rosette - Inhumé initialement dans le cimetière des étrangers à Moscou (Russie) - Son corps a été rapatrié, en compagnie de dix de ses camarades du " Normandie Niemen " en avril 1953 - Il repose désormais dans le cimetière militaire de Tourcoing - Sources : Mémoire des Hommes (AI 3D 302/1 87) - Liste des brevets militaires - Les As de la guerre 1939-1945 par Daniel Porret – Ils étaient là de Paul Martin - Site internet " Les compagnons de la Libération " - Dernière mise à jour : 9 avril 2020.

Atterrissage des Français Libres :

Après avoir tenté de rallier, en vain, le Cdt Fanneau de la Horie à leur cause, les Gaullistes le désarment et bloquent le central téléphonique. Après un moment de flottement, les aviateurs se reprennent, neutralisent les agresseurs et les jettent en prison. Ces événements pour le moins ambigus, où français s'opposent à d'autres français, laissent augurer d'autres combats fratricides qui vont se dérouler dans les mois qui vont suivre. Cela n'empêchera pas de trouver le Sgt Joire accoudé au bar de la 1ére escadrille en compagnie de ses anciens camarades du I/4 avant son départ pour en captivité. Pour la petite histoire, les français libres seront rapatriés en métropole quelques semaines plus tard avant d'être graciés en 1941. Le Sgt Joire, aprés un passage en Espagne, rejoindra l'AFN avant d'incorporer le groupe de chasse "Normandie" (celui qui deviendra "Niémen").

Cdt Guy Fanneau de la Horie, commandant du GC I/4 du 13 juin 1940 à 19 mai 1941 - Photo collection Albin Denis source famille Fanneau de la Horie que je remercie pour son aide.

Biographie du Cdt Guy Paul Alphonse Marie Fanneau de la Horie - Né le 24 août 1905 à Paramé-Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) - Fils de Charles Joseph François Marie Fanneau de la Horie (militaire de carrière) et de Valentine Marie Phélie Colette Brindejonc de Bermingham - Domicilié au 57, rue de la République à Senlis (Seine-et-Oise) - Engagé volontaire pour huit ans, le 1 er octobre 1924 - Elève de l’école Polytechnique en 1925 et 1926 - Classé 191ème sur 228 au concours d’entrée de l’école Polytechnique en 1925 - Classé 196 ème sur 227 au concours de sortie de l’école Polytechnique en 1926 - Nommé Sous-lieutenant, le 1er octobre 1926 - Affecté au 3ème groupe d’ouvriers d’aéronautique à Versailles, le 1er octobre 1926 - Envoyé à l’école militaire et d’application de l’aéronautique, quartier des Petites-Ecuries à Versailles (Yvelines) du 6 octobre 1926 au 24 octobre 1927 - Brevet d’observateur en avion en août 1927 - Affecté au 5ème groupe d’ouvriers d’aéronautique et détaché à l’école pratique d’aviation d’Avord, le 24 octobre 1927 - Brevet de pilote militaire n° 21.808 obtenu à l’école d’aviation militaire d’Avord, le 30 décembre 1927 - Affecté au 3ème régiment d’aviation, le 21 avril 1928 - Certificat d’aptitude au tir obtenu à l’école de tir aérien de Cazaux en 1929 - Affecté à l’aéronautique d’Indochine - Embarqué pour Haiphong en 1929 - Affecté à la 4ème escadrille d’Indochine - Retour en France en 1931 - Marié avec Mlle Madeleine Husson en octobre 1931 - Instructeur de l’école de perfectionnement de pilotage d’Etampes en 1931 - Nommé Capitaine en 1933 - Affecté comme instructeur à la direction technique du centre d’essai du matériel aéronautique (CEMA de Vélizy-Villacoublay) en janvier 1934 - A participé, aux commandes d’un Dewoitine D 500, à la tournée de présentation de 14 prototypes en France, Espagne et Portugal en octobre 1934 - Un voyage de 4800 km en 22 escales - Chevalier de la Légion d’Honneur, en date du 28 décembre 1934 - A réalisé les essais aériens des Dewoitine D 510, Potez 551 multiplace et Loire-Nieuport LN-46 en 1935 - Cette école utilise des MS138, MS 230, Potez 25, Lioré 20, MS 225 - Elève de l’école supérieure de guerre en 1936 - Certificat d’aptitude aux fonctions de commandant d’avion à l’école supérieure de guerre aérienne en 1938 - Affecté à l’état-major de l’armée de l’air - Nommé Commandant, le 2 septembre 1939 - Commandant du GC I/4 du 13 juin 1940 à 19 mai 1941 - Passe en Afrique du Nord, aux commandes du Curtiss H-75 n° 248, le 18 juin 1940 - Officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 25 septembre 1940 - Officier chargé de l’emploi de la chasse à l’état-major en 1942 – Commandant, par intérim, du GC I/4 du 16 décembre 1942 au 1 er janvier 1943 - Nommé Lieutenant-colonel, le 25 juin 1943 - Chef d’état-major du commandement de l’air au Maroc en juillet 1943 - Affecté au dépôt 201 et détaché au Groupe de chasse 1/4 " Navarre " de la 4 ème escadre de chasse, le 21 août 1944 - Désirant vérifier par lui-même, l’efficacité des attaques au sol de son groupe sur les colonnes allemandes dans la région de Donzère, il intègre un des dispositifs d’attaque du GC 1/4, le 25 août 1944 - Après avoir décollé du terrain d’Alto-Folelli (Haute-Corse), son P-47D Thunderbolt codé " 99 " du GC I/4 "Navarre" est touché par la Flak allemande - De la Horie, blessé, tente un atterrissage forcé, mais son P-47D percute un muret en pierre en bordure de la ferme de Malataverne (Drôme) et brûle avant d’exploser - Le pilote est tué - Le P-47D codé "99" était l’avion du Cne Philippe Maurin, commandant du GC 1/4 " Navarre " - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 22 février 1945 - Son nom a été donné à la base aérienne 110 de Creil (Oise) - Sources : Liste des brevets militaires - Mémoire des Hommes (AC 21 P 181827) - Historique EC 1/3 " Navarre " - Site internet Armée de l’air française 1939-1940 - Site Internet France Crashes 39-45 - Site internet Aerostèles - Site internet Mémorial Gen Web - Site internet Généanet - Site internet de la bibliothèque centrale de l’école Polytechnique - Revue L’Aérophile - Revue Les Ailes - Revue L’Air - Revue L’Aéro - JORF - Dernière mise à jour : 12 mars 2020.

* Chevalier de la Légion d’Honneur du Cne Guy Paul Alphonse Marie Fanneau de la Horie du centre d’essais du matériel aéronautique, en date du 28 décembre 1934 : " 9 ans de services, 2 campagnes, une blessure, 11 ans de bonifications pour services aériens. "

* Officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre avec palme et citation à l’ordre de l’armée aérienne, du Cdt Guy Paul Alphonse Marie Fanneau de la Horie, en date du 25 septembre 1940 : " Brillant officier, chef et exécutant de classe. Après avoir combattu sur le front français à la tête de son groupe de chasse auquel il a su communiquer la foi et l’ardeur qui l’animent, vient de se signaler à nouveau lors des événements de Dakar en évitant, par son énergie personnelle et son ascendant sur sa troupe, la main mise de l’assaillant sur la base aérienne de Ouakam. A complété cette action décisive à terre par une victoire aérienne en abattant, le 25 septembre 1940, un avion de réglage adverse. "

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne du LcL Guy Fanneau de la Horie, en date du 22 février 1945 : " Officier supérieur de la plus haute valeur. Pilote de chasse de grande classe et chef incontesté. A trouvé la mort, le 25 août 1944, au cours d’une mission particulièrement délicate, l’avion qu’il pilotait ayant été abattu par la DCA ennemie. Le lieutenant-colonel de la Horie laisse à tous ses camarades de l’armée de l’air le plus beau témoignage qu’un chef puisse donner l’exemple "

Un peu plus tard, vers midi, pendant une mission de couverture de Dakar et des Mamelles, deux H-75 pilotés par le Cne O'Byrne (H-75A n° 332) et le Slt Chapuy (n° 258) repèrent un Swordfish peint en bleu pâle. L'appareil britannique dégage et pique à la vertiale immédiatement suivi du Slt Chapuy qui tire cinq à six rafales dont la dernière, à moins de 100 mètres. Le pilote français, qui ne peut suivre son adversaire dans ses évolutions étant donné la trop grande différence de vitesse, perd sa cible. Pendant ce bref combat, le 258 a été touché par deux balles tirées par le mitrailleur arrière qui trouent l'aile gauche.

Mort de l'Asp Duval :

Une heure après, trois H-75 des Cdt Fanneau de la Horie (H-75A n° 301), Ltt Milbeau (n° 324) et Asp Duval (n° 312) décollent en alerte pour l'interception d'un avion anglais qui passe à 4 ou 5 km au large des Mamelles. Les français arrivent avec l'avantage de l'altitude, le Swordfish volant seulement à 100 mètres au-dessus de la crête des vagues. Ils déboulent par l’arrière avec le soleil dans le dos. Comme d'habitude, le biplan anglais pique au raz des vagues et se défend en virant serré lorsque les français sont à moins de 300 mètres. Les trois Curtiss réalisent six à sept passes au raz de l'eau en 3/4 arrière ou en plein travers à des altitudes variant de 50 à 200 mètres. L'Asp Duval place une attaque plein arrière et percute la mer en ligne de vol. Le Curtiss n° 312, malgré le choc effroyable, flotte à la surface quelques instants et coule en piquant du nez en une dizaine de secondes. Le pilote, qui n'a pas évacué, a été certainement tué au moment de l'impact. Le Swordfish en profite pour leur fausser compagnie en partant en chandelle dans le soleil. Il réussit à se poser en catastrophe sur son porte-avions avec trois blessés.

Biographie de l'Asp Gilbert André Nicolas Duval - Né le 5 août 1918 à Gray-sur-Mer (Calvados) - Brevet de pilote militaire n° 27.571 obtenu à l’école de Bourges, le 25 septembre 1939 - Pilote du groupe de chasse I/4 du XXX au 25 septembre 1940 - Tué lors de l'attaque d'un Fairey Swordfish britannique au large de Dakar (Sénégal), le 23 septembre 1940 - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, en date du 10 novembre 1940 - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 178592) - Liste des brevets militaires - Curtiss H-75 de Lionel Persyn - Site internet Memorial Gen Web - Historique EC 1/3 " Navarre " - JORF - Dernière mise à jour : 11 mars 2020.

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, de l’Asp Gilbert Duval, pilote du GC I/4, en date du 10 novembre 1940 : " Jeune pilote ardent et brave, toujours volontaire pour toutes missions. A trouvé une mort glorieuse au cours d’un combat aérien contre un avion de renseignement adverse."

Le 24, la première mission de la journée décolle dés 5h30. Elle consiste en une protection d'un Glenn Martin en mission de reconnaissance le long de la côte à proximité de Rufisque. Trois H-75 des Cne Viguier (H-75 n° 160), Adc Feuillat (n° 79) et Sgt Lebrun (n° 306) sont chargés de cette mission. Le Glenn et ses anges gardiens ne repèrent aucun débarquement de troupe sur la côte, ils aperçoivent juste un navire de guerre d'assez faible tonnage en feu à 2 km au sud-est de Rufisque à 200 mètres de la côte. Ils survolent ensuite un hydravion Loire qui longe la côte en basse altitude. La patrouille remarque soudain un Skua au-dessus de la baie de Hann. Les H-75 le rattrape à 5 km en mer au nord de Camberene et placent chacun 2 attaques, sans résultat apparent. L'appareil adverse, qui n'a pas été touché, est perdu dans un piqué.

Cne Armand Viguier, commandant de la 2ème escadrille du GC I/4 - Photo collection Albin Denis source colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Attaques de Swordfish britanniques :

La seconde mission décolle à 08h15 pour Dakar et sa rade. Les Ltt de Montravel (H-75 n° 318), Adc Baillet (n° 306) et Sgt Lemare (n° 295) repèrent une formation de six Swordfish du Squadron 810, armés de bombes de 250 livres, qui vient de l'ouest en direction de la rade à 2000 mètres d'altitude. Leur objectif est le cuirassé Richelieu. Les H-75 arrivent par le sud avec un léger avantage d'altitude (200 m). La DCA française ouvre le feu sur tous les belligérants. Se voyant attaqué par la chasse et par l'artillerie, les anglais virent très serré en piquant. Ils larguent leurs bombes au hasard pour s'alléger. L'Adc Baillet tire de face le 3éme avion de la formation qui vire vers la droite et part en chandelle. Le biplan tombe verticalement en mer. Il attaque ensuite un second biplan qu'il touche d'une longue rafale. Cet avion sera sa deuxième victoire homologuée de la journée. Le Sgt Lemare, de son coté, a engagé le dernier Swordfish du groupe. Il a déboulé dans sa queue à seulement 150 mètres de distance. Il tire plusieurs rafales mais ne réussit pas à concrétiser ses attaques. Il change alors d'adversaire et tire en rase motte sur un autre Swordfish. Le biplan du Squadron 810, après avoir dégagé en virage, percute les flots. Un des membre d'équipage s'en tire sur un canot. Le Ltt de Montravel n'a tiré que 20 cartouches avant que son avion ne soit victime d'un enrayage complet.

Deux Curtiss H-75A2 de la 1ère escadrille du GC I/4 survolent le cuirassé Richelieu au mouillage dans le port de Dakar à la fin 1941 - Ce superbe navire, orgueil de la flotte française, a été endommagé par les attaques des Swordfish britanniques lançés du porte-avions HMS Hermés, le 8 juillet 1940 - Bloqué en rade de Dakar pour une longue période, il fera l'objet d'une protection rapprochée pendant de long mois. Les bandes rouge et jaune sont portées sur les avions du groupe qu'à partir de la fin 1941 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Adc Abel Baillet, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Sgc Georges Lemare, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Ce pilote au calme légendaire reporte un total de 13 victoires homologuées et deux probables au GC I/4 et au groupe "Normandie-Niémen" - Il trouvera la mort au cours d'un accident d'avion, le 26 janvier 1948 - Photo collection Albin Denis source colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Presque en même temps, un autre dispositif du I/4 couvre le secteur de Rufisque-Dakar. La patrouille se compose des Cne O'Byrne (H75 n° 258), Slt Chapuy (n° 207), Adc Malaquin (n° 299). Au cours de la mission, le 207 du Slt Chapuy est pris à partie par la DCA de deux cargos. A l'atterrissage, l'avion part en cheval de bois avec un train fauché et l'aile gauche endommagée.

La quatrième mission décolle à 9h40. Le but est la protection d'un hydravion Loire 130 devant régler les tirs de batteries du Richelieu. Le Cdt Fanneau de la Horie (n° 301) et Ltt Milbeau (n° 324) rejoignent l'hydravion Loire à partir de 10h00 à 1500 mètres d'altitude. Le 324 du Ltt Milbeau est victime d'une panne électrique et doit rebrousser chemin. Le commandant reste seul avec l'avion de la marine pour remplir la mission. Il repère alors un monoplan anglais à 2200 mètres à environ 15 km au Sud-sud-est du Cap Manuel. La première attaque de la Horie ne donne rien, le Skua du Squadron 800 se dérobe dans les nuages. A leur sortie, l'avion britannique vire très sec et pique vers la mer. Pendant une autre tentative, le Swordfish s'échappe au ras de l'eau et tente d'amener le Curtiss vers 2 cuirassés au large. Le commandant doit rompre le combat. Il retrouve l'avion ennemi quelques instants après mais ne peut le toucher, celui-ci se dérobant à la cime des flots. Ce Skua, touché sévèrement, finit par amerrir à coté de la flotte anglaise.

Ensuite, une patrouille composée du Cne Viguier et de l'Adc Feuillat assure l'escorte d'un Martin 167F du GB I/63. Un Skua vient les taquiner mais l'affrontement se termine par rien de concret. En tout cas, l'avion anglais termine sa mission en amerrissant prés de sa flotte. Ça commence à devenir une habitude ! Le Martin poursuit sa reconnaissance et repère un bâtiment en feu au sud de Rufisque.

La dernière mission de la journée part à 16h05. Ici encore, il s'agit d'une protection d'un hydravion Loire effectuant une reconnaissance au sud de Dakar. La patrouille se compose de deux H-75 des Cne Viguier (H-75 n° 160) et Adc Feuillat (n° 79). Après un rendez-vous réussi sur le Cap Manuel à 300 mètres d'altitude, les trois avions remontent la côte vers le sud puis survolent la rivière Saloum. Ils poursuivent par un vol d'une trentaine de kilomètres au large avant de se séparer. Les Curtiss laisseront enfin leur hôte qu'à son amerrissage.

De son coté, l'aviation de bombardement n'a pas chômé. Les Glenn Martin ont été engagés dans six missions. Les résultats sont les suivants avec une bombe au but sur un croiseur à 10h37, 29 bombes de 50 kg larguées en tir d'encadrement sur 2 croiseurs à 10h43, 16 bombes de 50 kg sur des torpilleurs (tir long) et 2 bombes sur un porte-avions (50 m court). Tous ces avions ont été accroché par l'artillerie antiaérienne britannique et un Glenn attaqué par trois Skua.

Nouveaux combats contre des Swordfish :

Le 25, la première mission matinale (5h35) envoie trois H-75 pour assurer la protection de Dakar et sa rade. Les pilotes qui composent cette patrouille sont le Cne Gauthrin (H-75 n° 212), le Cne O'Byrne (n° 258) et le Ltt Minot (n° 226). Le Cne O'Byrne repère en premier un Swordfish venant du sud en direction de Tiaroye Le biplan, en voyant débouler les trois H-75, pique en virant vers le sud-ouest. Il est mitraillé à moins de 50 mètres d'altitude par O'Byrne qui place une passe d'abord en 3/4 arrière puis en plein travers. L'avion anglais vire à 180° et passe en face à face sous les projectiles du Cne Gauthrin. Le Ltt Minot n'est pas en reste et tire l'avion adverse en plein arrière. Le combat fait rage en vol rasant au large du CAP Manuel. Le pilote anglais défend chèrement sa peau en multipliant les changements de cap au ras de l'eau, tout en s'éloignant de la côte. Les H-75 tirent chacun plusieurs rafales. A cet instant, la DCA française ouvre le feu et oblige les adversaires à se séparer très rapidement. Le Swordfish, qui a disparu, est donné comme abattu aux Cne Gauthrin et Ltt Minot. La patrouille reprend donc sur la rade à 1500 mètres d'altitude. Un nouveau Swordfish est repéré à la fois par le dispositif du I/4 et par la DCA du Richelieu. Cet avion suit une route au sud au large de Rufisque à 1000 mètres d'altitude. Dés qu'il aperçoit les Curtiss s'approcher de lui, le biplan britannique pique jusqu'à raser la surface de la mer. Il est, malgré tout, facilement rattrapé. Le Cne O'Byrne tire trois rafales en se plaçant dans le secteur arrière. Le mitrailleur, qui lui est opposé, riposte lors de la première passe. Sans doute touché, il ne réagit plus ensuite. Le Ltt Minot tire 2 rafales en 3/4 et plein avant. Trois chasseurs anglais Skua viennent alors participer à la bagarre. Heureusement, les H-75 sont très supérieurs aux chasseurs adverses et peuvent rompre le combat très facilement. Le Cne Gauthrin, isolé, approche deux cuirassés et deux croiseurs britanniques.

Ltt Pierre Minot, pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 - Remporte une victoire homologuée contre un Swordfish, le 25 septembre 1940 - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Un Walrus britannique abattu :

La seconde mission met en route à 8h40. Elle a pour but principal la recherche et la destruction de l'aviation de réglage d'artillerie de l'escadre anglaise. Trois avions sont lancés avec le Cdt Fanneau de la Horie (n° 301), Ltt Milbeau (n° 324) et Sgt Lemare (n° 295). Le 295 se repose presque immédiatement sur panne électrique. Les deux pilotes restants aperçoivent l'escadre ennemie à 20 km au Sud-sud-ouest de Rufisque avec deux cuirassés, deux croiseurs, 4 contre-torpilleurs ou torpilleurs. Les navires se dirigent vers Dakar. Ils repérent alors un hydravion de réglage de tir Walrus qui vole 1800 mètres au-dessus de la flotte. Les H-75 approchent, le soleil dans le dos, avec un avantage d'altitude de 400 mètres. La première passe, pourtant pleine arrière, ne donne rien. La seconde, beaucoup plus dangereuse, se fait par passes successives. L'avion anglais dégage alors brutalement et tente de semer ses poursuivants en piqué. Les rafales ont été tirées à très courte distance. La dernière attaque, du Cdt Fanneau de la Horie, est réalisée en plein arrière seulement à quelques mètres de distance. Volant à cet instant à 400 m d'altitude, le Walrus fait une abattée et percute la surface de la mer. L'artillerie des anglais n'a jamais cessé de tirer, envoyant un feu nourri sur les belligérants. Le Walrus sera homologué au Cdt de la Horie et au Slt Milbeau. Avant de rentrer, ils aperçoivent un cuirassé avançant à faible vitesse et donnant de la bande à bâbord en traînant de la fumée noire.

Ltt Robert Milbeau, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - A remporté deux victoires homologuées et deux probables pendant la campagne de 1942 - Une victoire supplémentaire contre un Swordfish britannique, le 25 septembre 1940 - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Vers 10h00, six H-75 des Ltt de Montravel, Adc Baillet, Cne Loeuillet, Adc Billiot, Adc Malaquin, Sgt Collart assurent la protection de bombardiers Glenn Martin 167F sur l'axe Dakar-Bathurst-Dakar dans le but de repérer et de bombarder l'escadre anglaise. A 11h15, une autre mission à deux H-75 partira pour assurer la couverture de l'espace aérien de Dakar. Pour une fois, la mission ne donne rien.

Les britanniques renoncent :

Maintenant, les britanniques renoncent et font route vers Freetown. L'opération "Menace" aura été un échec avec deux cuirassés endommagés et 8 Swordfish, 2 Skua, un Walrus abattus par la chasse française.

Tragique méprise de la 6ème escadrille d'AOF :

Le 26, trois missions seront réalisées à partir de Dakar. La première décolle à 5H45 avec trois Dewoitine D 501 de la 6éme escadrille d'AOF avec le Col Viguier, le Cne Baratoux et le Sgc Pezet. Ce vol va donner lieu à une tragique méprise. Au sud de Gorée, la patrouille repère un hydravion Loire 130 de la Marine. Ils reprennent de l'altitude et à 1000 m de haut aperçoivent un autre hydravion peint en brun-vert. L'avion, en route vers le sud-ouest, se trouve au-dessus des nuages. L'approche se fait par le dessous, le colonel pique et déboîte vers la droite. La tourelle arrière semble tirer. Il se remet dans l'axe par dessous et tire trois rafales. A la dernière, l'hydravion qui pique en prenant feu s'écrase en mer à 10 miles au sud-ouest de Gorée. A l'atterrissage, ils apprennent que l'avion abattu est un Loire. Seul le pilote a survécu et a été recueilli par le premier Loire aperçu par les trois Dewoitine. Seul le Col Viguier, chef de patrouille, a tiré. La seconde mission a lieu dans l’après-midi à partir de 15h35. Trois H-75 du I/4 sont chargés de trouver et de détruire toute trace d'aviation ennemie. La dernière est réalisée par un Glenn Martin (n° 162) pour un vol de reconnaissance. Pour ces 4 jours des 23 au 26 septembre, le GC I/4 aura effectué un total de 47 sorties pour 40h30 de vol et 5600 cartouches de 7,5 mm tirées.

En octobre 1940, le Cdt Guy Fanneau de la Horie et le Cne Patrick O'Byrne sont décorés pour leur participation aux combats contre les Brianniques de septembre 1940 - Photo collection Albin Denis source famille Fanneau de la Horie que je remercue pour son aide.

Renfort de H-75 arrivant du GC II/5 :

Le 8 octobre, douze H-75, en provenance du GC II/5, viennent renforcer le groupe. Ce détachement, en provenance de Meknés, est commandé par le Cne Arnaud. Le lendemain, le Cdt Rozanoff arrive à la tête de sept autres H-75 du même groupe.

A compter du 16 octobre 1940, seize Curtiss H-75A sont affectés au GC I/4 de Dakar-Ouakam (6 exemplaires) et à la 6ème escadrille de Thiès (10 exemplaires) - Cette photo montre les pilotes et mécaniciens qui ont effectué le convoyage des avions d'Afrique du Nord (AFN) vers Dakar - Debouts de gauche à droite, Sgt Marin de la Meslée, Sgc De La Chapelle, Ltt Brunet, Sgc Guy Bouttier, Sgt Boulher, Cne de Rusquer, Sgt Descamps, Sgt Linger, Sgt Collardey, Sgt Lavie, Ltt Dugas, Sgt Lascurain - Assis Clc Louage, Sgt Chausse, Sgt Dallet - Les pilotes convoyeurs sont retournés en AFN en fin décembre 1940, ainsi que le Sgt Boulher (électricien) - Sont restés à la 6ème escadrille de Thiès, le Cne de Rusquer, Ltt Brunet et les mécaniciens Sgt Linger, Sgt Descamp, Sgt Collardey, Sgt Dalley et Clc Louage - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source Adjudant-chef Eugène Kloepfer que je remercie pour son aide.

A la date du 16, on trouve 32 H-75 disponibles à Dakar (sans compter le GC II/5). Six H-75 sont affectés au I/4 pour son recomplètement (n° 273, n° 291, n° 319, n° 320, n° 314, n° 332). Les autres H-75, arrivés en renfort, sont repartis entre le GC I/4 et la 6éme escadrille de Thiès (10 H-75 en dotation). Le 29, le groupe défile au-dessus de Dakar avec les numéros 79, 160, 137, 295, 273, 226, 299, 212, 291, 319, 301, 324, 318, 320, 329, 314, 332.

Un des Curtiss H-75A livré en AOF en octobre 1940 - Cet avion a été livré à la 6ème escadrille autonome de Thiès par la suite - Cette unité est dotée de 10 H-75A - Le mécanicien, au prmeier plan, est le Clc Latoulie - Photo collection Albin Denis source Adjudant-chef Eugène Kloepfer que je remercie pour son aide.

Composition du GC I/4 au 1er novembre 1940 :

Cdt de la Horie commandant de groupe, Cne Loeuillet commandant en second, Cne Gauthrin officier Adjoint, Ltt Bindreiff, officier mécanicien.

1ère escadrille : Cne O'Byrne commandant la une, Cne Arnaud détaché du GC II/5, Ltt Minot, Slt Chappuy, Slt Tremolo, Adc Billiot, Adc Malaquin, Sgc Mathis, Sgt Collard, Adj Danse détaché du II/5, Sgc Queguiner détaché du GC II/5, Adj Kinosky chef de hangar.

2ème escadrille : Cne Viguier, Ltt de Montravel , Ltt Milbeau, Slt Avon, Adc Feuillat, Adc Baillet, Sgc Pezet, Sgt Lemare, Sgt Lebrun, Sgt Bony détaché du II/5, Sgt Heine détaché du II/5, Adj Schwartz chef de hangar.

Le parc aérien est composé de 22 Curtiss H-75 et de 2 Potez 25 TOE (n° 2237 et 1620)

Carte de l'Afrique occidentale française (AOF) valable pour les années 1940 à 1943 - Positionnement des différents terrains d'aviation, des postes, de TSF et des oasis - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte Albin Denis.

La manoeuvre du Curtiss H-75A3 n° 275 devant un des hangars de la base aérienne de Dakar Ouakam à la fin 1940 - Le mécanicien en cabine est le Sgt Barret - En AOF, les avions du GC I/4 gardent leur camouflage de la campagne de France durant les années 1940 et 1941 - Ce n'est qu'en fin de la 2ème année que les bandes rouges et jaune du régime de Vichy commenceront à faire leur apparition sur les H-75A du groupe - Cet avion a été livré par Curtiss, le 3 avril 1940 - Affecté à la 3ème escadrille du GC III/2, le 3 juin 1940 - Passé en Afrique du Nord, le 20 juin 1940 - Reversé et affecté à la 1ère escadrille du GC I/4 - Retour en AFN avec le GC I/4, le 4 juin 1943 - Affecté au GC I/5 - reversé en juillet 1943 - Affecté à la BE 706 de Cazaux en juin 1946 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Séjours à Bamako :

Le 13 novembre, le Cne Arnaud prend le commandement de la 1ére escadrille à la suite du Cne O'Byrne. A partir du 14 novembre, les H-75 du I/4 partent pour Bamako via Kayes. Le voyage se fait en deux groupes, le 14 avec 2 avions et le 15 pour les 16 suivants. Les mécaniciens sont amenés sur place en plusieurs voyages. Les avions suivants assurant leur transport : deux Lockheed 14 d'Air Afrique (F-ARTF et Ville de Gao), le Bloch 120 n° 01, le Dewoitine 338 d'Air France (F-ARIG).

Détails des pilotes et de leurs H-75 qui font le déplacement pour Bamako :
- Le 14 avec le Cne Gauthrin (H-75 n° 137) et Slt Chappuy (n° 273).
- Le 15 avec le Cdt Fanneau de la Horie (n° 314), Ltt Milbeau (n° 324), Sgt Lemare (n° 295), Cne Viguier (n° 319), Adc Baillet (n° 329), Sgt Lebrun (n° 318), Ltt de Montravel (n° 327), Adc Feuillat (n° 79), Slt Avon (n° 320), Cne Arnaud (n° 301), Adc Malaquin (n° 212), Sgt Collard (n°291), Sgc Mathis (n° 226), Ltt Minot (n° 323), Cne Loeillet (n° 282). Appartenant à ce dernier groupe, l'Adc Billiot avec le H-75 n° 329 rentre à Dakar après 25 mn de vol sur panne.

Le 16, la 1ére escadrille arrive à Gao. Les avions sont victimes de plusieurs problèmes moteur en raison de la mauvaise qualité de l'huile ajoutée à Bamako. Deux avions sont contraints d'atterrir en route à Segou et à Ouamboua. Un autre se pose à Gao avec un moteur grillé. La 2éme arrive à Segou. Le Ltt Minot, suite à une erreur de navigation, pose son chasseur sur le ventre à Zammar. Il est indemne. Le 15 décembre, cet avion sera ramené par radeau sur le Niger.

Arrivée du GC II/5 "La Fayette" :

C'est le GC II/5 "La Fayette" qui remplace le GC I/4 à Dakar. Le Sénégal étant bien loin des commissions d'armistice, les heures de vol ne leur seront pas contingentées. Certains pilotes réussiront à voler quatre à cinq heures par jour.

Les pilotes du I/4, pendant 1eur séjour à Bamako, pousseront sur Gao, Segou, Niamey, Birmi, Zuiver, Dosso. Ils compléteront leur entraînement avec les différents avions présents sur place (Potez 25 TOE n° 2216, n° 1542, n° 2172, Potez 29 n° 84)

Curtiss H-75A 3 n° 332 codé "12" de la 1ère escadrille du GC I/4 piloté par le Sgc Mathis lors du trajet Dakar à Kayes, le 24 janvier 1941 - Cet avion a été livré par Curtiss, le 25 avril 1940 - Affecté à la 1ère escadrille du GC I/4, le 21 juin 1940 - Passé en Afrique du Nord puis en Afrique occidentale française, le 16 octobre 1940 - Codé "12" puis "25" en 1943 - Remotorisé au parc n° 96 de Ouakam, le1er novembre 1942 - Remonté en AFN, le 4 juin 1943 - Photo collection Albin Denis sources Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

Carte du déplacement du GC I/4 sur Bamako et Niamey du 14 novembre 1940 au 22 janvier 1941 - Positionnements des terrains d'aviation, des postes TSF et des oasis - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte Albin Denis.

Année 1941 :

A partir du 22 janvier 1941, le groupe rentre à Dakar par Gao, Ségou, Bamako, Kayes. Le retour se fera en quatre vagues. Le 23, l'Adc Baillet (n° 327), Cne Viguier (n°319), Sgc Pezet (n° 318), Ltt Milbeau (n° 324), Sgt Lemare (n° 295), Adc Feuillat (n° 79). Le 24, Slt Chapuy (n° 226), Cne Gauthrin (n° 137), Sgc Mathis (n° 332), Slt Trémolo (n° 291), Ltt Trady de Montravel (n° 323). Le 4 février, l'Adc Billiot (n° 320) et le 27/02, le Cne Loeuillet (n° 286), Sgt Lebrun (n° 329).

Curtiss H-75A 1 n° 79 codé "12" de la 2ème escadrille du GC I/4 piloté par l'Adc Feuillat survolant la région de Gao pendant le trajet de retour entre Bamako et Dakar, le 23 janvier 1941 - L'avion, vétéran de la campagne de France, porte toujours son camouflage de métropole - La cocarde de fuselage a été renforcée d'un cercle blanc et d'une large bande de la même couleur - Cet avion a été livré par Curtiss, le 17 mars 1939 - Sorti de la SNCAC, le 25 avril 1939 - Affecté à la 2ème escadrille du GC I/4 - Passé en AFN le 18 juin 1940 - Codé "12" - Passé en OAF, le 17 juillet 1940 - Retour en AFN, le 24 avril 1943 - Affecté à la 1ère escadrille du Gc I/5 - Reversé en juillet 1943 - Affecté au GBM II/62 - Accidenté le 21 août 1943 - Accidenté le 10 septembre 1943 - Affecté à l'escadron d'entrainement de Kasba-Tadla - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A1 n° 79 codé 12 de la 2ème escadrille du GC I/4 de l'Adj Feuillat en janvier 1941 - Jusqu'à la fin 1941, les H-75A du groupe I/4 porte intégralement leur camouflage de la campagne de France. Seule la cocarde de fuselage est agrémentée d'un cercle blanc et une large bande de la même couleur traverse le fuselage de part et d'autre - Dessin Albin Denis.

Dix nouveaux pilotes lui sont affectés : Ltt de Pins, Slt Rupied, Slt Auber, Slt de l'Espinay, Slt Thomas, Sgt Xima, Sgt Bernard, Sgt Paris, Sgt Pascal, Sgt Yourgaince.

Pilotes du GC I/4 à Dakar-Ouakam entre janvier et mai 1941 - De gauche à droite : Ltt Trémolo, Ltt Gérard de Pins, Ltt Pierre de l'Espinay,Cne Patrick O'Byrne, Cne Jacques Tardy de Montravel, Cdt Guy Fanneau de la Horie, Cne Loeuillet, Ltt Alain Thomas, Ltt Jacques Fabry, Ltt Yves Rupied, Ltt Edmond Chapuy - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis source Famille Fanneau de la Horie que je remercie.

Passage du Sgt Milan en Gambie britannique :

Le 6 février, le Cne Arnaud retourne au GC II/5, le Ltt de Montravel prend le commandement de la 1ère escadrille. Le 10, le Sgt Marcel Milan de la 6ème escadrille autonome pose son Curtiss à Sainte-Marie de Bathurst en Gambie britannique. Son passage vers les FAFL provoque une cessation totale et immédiate des vols. Cette interdiction ne sera levée que vers la mi-mars.

Capture d'un Fulmar du Sqn 800 :

Le 27 mars, un Fulmar du Squadron 800 du porte-avions Furius se pose par erreur à Ouakam. Son équipage, qui est fait prisonnier, a confondu la piste de Dakar avec celle de Bathurst. Une belle occasion pour effectuer quelques heures de vol sur un avion méconnu.

Curtiss H-75A3 n° 327 codé "1" du Cne Arnaud, commandant de la 1ère escadrille du GC I/4 sur le parking de la base aérienne de Dakar-Ouakam en avril 1941 - Livré par Curtiss, le 23 avril 1940 - Affecté à la 2ème escadrille du Gc I/4, le 13 juin 1940 - Passé en AFN, le 18 juin 1940 - Codé sucessivement "1", "14", 15", "3" - Départ en AOF, le 14 juillet 1940 - Retour en AFN - Affecté à l'escadron d'entrainement de Kasba-Tadla - Affecté à la BE 706 de Cazaux en 1946 - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Un des Potez 25 TOE du GC I/4 en fachuse posture, le 19 avril 1941 - Le groupe posséde à cette époque deux Potez 25 TOE n° 1620, 2233 et un North American NAA 578 n° 200, réservés aux vols d'entrainement - Photo collection Albin Denis source Adjudant-chef Eugène Kloepfer que je remercie pour son aide.

Cdt Stehlin, commandant du GC I/4 :

Le 20 mai, le Cdt Paul Stehlin prend le commandement du GC I/4 à la suite du Cdt Fanneau de la Horie . Cet officier d'aviation était en poste à Berlin de 1935 à 1939 comme attaché de l'air adjoint de l'ambassade de France. Il avait fait preuve, à cette occasion, une vision très prophétique sur l'avenir de la défense française contre une attaque allemande.

Cdt Paul Stehlin, commandant du GC I/4 du 20 mai 1941 au 12 décembre 1942 - Il terminera sacarrière comme général d'armée aérienne, chef d'état-major de l'armée de l'air du 15 mars 1960 au 30 septembre 1963 - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A3 n° 314 du Cdt Paul Shelhin, commandant du GC I/4 du 20 mai 1941 au 12 décembre 1942 - Cet avion a été livré par Curtiss, le 17 avril 1940 - Affecté à l'état-major du GC II/4, le 16 juin 1940 - Passé en AFN, le 20 juin 1940 - Reversé en août 1940 - Passé en AOF, le 16 octobre 1940 - Affecté à l'état-major du GC I/4 comme avion du commandant de groupe - Retour en AFN, le24 avril 1943 - Reversé - Affecté à la 2ème escadrille du GC I/5 - Reversé en juillet 1943 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Messe dans le Hangar "Duval" sur le terrain d'aviation de Dakar-Ouakam en mai 1941 - Au premier plan, le H-75A3 n° 314 du Cdt Stelhin, commandant du GC I/4 - Photo collection Albin Denis source Adjudant-chef Pierre Fricker que je remercie pour son aide.

Alignement des Curtiss H-75A3 de la 2ème escadrille en juin 1941 - De premier plan à l'arrière plan, on trouve les n° 320 codé "1" du chef de la 2, le n° 295 codé "9", n° 314 du chef du I/4 - Tous les avions sont équipés du viseur OPL RX 39 - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Le 22 juin, le Ltt de Pins fait un atterrissage forcé avec un Potez 29 dans la forêt entre Thiès et Kaye. Le Slt Moulinet, passager, a une jambe cassée. Les passagers, le Sgc Trichet et l’aumônier de la base, ainsi que le pilote, sont indemnes.

Le 6 juillet, les patrouilles de H-75 assurent la couverture du port en raison du changement de quai du Richelieu.

Stage bombardement à Bamako :

A partir du 14 août, des pilotes effectuent un stage de 3 semaines à Bamako sur multiplaces de bombardement Glenn Martin 167F. Le voyage par rail dure 36 heures. C'est un chemin de fer à voie étroite, le seul chauffant au charbon présent en AOF et qui plafonne à 30 km/h. Les gens du pays l'ont appelé le "Rapide du Soudan". Sur place, les pilotes sont instruits sur la navigation, le bombardement, la radio et sur les cinémitrailleuses.

H-75A1 posé à court d'essence dans un champ d'arachides en septembre 1941 - Cet avion, piloté par le Sgc Meunier, appartient à la 6ème escadrille de Thiès - Photo collection Albin Denis source Adjudant-chef Eugène Kloepfer que je remercie pour son aide.

Combats contre des Sunderland britanniques :

Le 29 septembre, à 17h10, un dispositif de trois H-75A (Sgc Lemare, Ltt Minot, Ltt Fichepain) décolle sur alerte pour intercepter un avion non identifié qui survole le secteur de Dakar. Un hydravion Sunderland est repéré 7 ou 8 km plus en avant, naviguant en basse altitude. L'hydravion lourd, appartenant au Squadron 204, est en mission d'escorte de convoi au large des côtes sénégalaises. Les trois Curtiss rattrapent rapidement l'avion anglais et constatent à cet instant qu'il n'est pas seul. Les deux hydravions lourds qui volent en échelon refusé vers la droite, accélèrent à 300 km/h et mettent le cap vers le sud. Le Sgc Lemare (H75 n° 295) attaque et fait deux passes en piqué en 3/4 arrière par la droite à une distance allant de 50 à 100 mètres. Le Ltt Fichepain rejoint alors le sergent-chef et fait deux passes en sa compagnie. Le lieutenant, dans le feu de l'action, a oublié de sélectionner ses armes et ne peut tirer. Le Sgc Lemare refait alors six passes en se faisant arroser par les deux tourelles arrières des hydravions. Le H-75 est touché par une vingtaine de projectiles (10 dans les ailes, 10 dans le fuselage dont une dans l'appui tête). A sa dernière passe, Lemare constate qu'un des avions a le moteur extérieur droit qui tourne au ralenti et que la vitesse avion décroît rapidement. Malheureusement pour lui, ayant épuisé toutes ses munitions, il ne peut poursuivre ses attaques et doit laisser filer les anglais.

Au retour, les armuriers font le compte des tirs du 295 avec pour les armes de capot 600 coups par l'arme de gauche et un enrayage au premier coup pour celle de droite. Pour l'aile gauche, l'arme intérieure tire 500 coups et celle de droite 250 coups après qu'une balle britannique ait coupé la bande. Du coté droit, une panne électrique empêche le fonctionnement des deux mitrailleuses.

 

Curtiss H-75A3 n° 291 codé "7" de la 1ère escadrille du GC I/4 en novembre 1941 - Cet avion fait partie du lot livré par le GC II/5, le 8 octobre 1940 - Dessin Albin Denis.

Entrainement au bombardement en piqué :

Le 16 octobre, début d'une phase d'entraînement au bombardement en piqué. Les premiers essais sont effectués par le Cne Gauthrin (H-75 n° 137) au-dessus du Richelieu et à la verticale de batteries d'artillerie.

Curtiss H-75A 3 n° 291 codé "7" de la 1ère escadrille du GC I/4 en fin 1941 - Cet avion a été livré par Curtiss, le 9 avril 1940 - Affecté à la 6ème escadrille du GC III/2, le 15 juin 1940 - Passé en AFN, le 18 juin 1940 - Reversé - Passage en AOF, le16 octobre 1940 - Affecté à la 1ère escadrille du GC I/4 - Codé "7" puis "13" - Accidenté avec le Ltt Auber à l'atterrissage à Ouakam, le 24 août 1942 - Retour en AFN, le 4 juin 1943 - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Le Cdt Paul Stehlin, commandant du GC I/4, aux commandes du H-75A 3 n° 314, encadré par deux H-75 des 1ère et 2ème escadrille, le 15 novembre 1941 - Au premier plan, le H-75A2 n° 295 codé "9" de la 2ème escadrille et au fond, le H-75A 3 n° 226 codé "4" de la 1ère escadrille - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A3 n° 301 codé "2" de la 1ère escadrille du GC I/4 du Ltt Gérard de Pins en fin 1941 - Livré par Curtiss, le 12 avril 1940 - Affecté à la 1ère escadrille du GC I/4 - Passé en AFN, le 18 juin 1940 - Codé "2" "Ltt Weis" puis "3" - Passage en AOF, le 14 juillet 1940 - Passé au parc de Thiès en novembre 1941 - Détruit par accident avec le Ltt Fichepain (+), le 11 décembre 1942 - Cet avion porte la bande blanche adoptée en AFN en 1940 - Le capot moteur est entièrement jaune et n'a pas encore reçu ses bandes rouges - Photo collection Albin Denis source Général Gérard de Pins que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A 3 n° 301 codé "2" de la 1ère escadrille du GC I/4 du Ltt Gérard de Pins à la fin 1941 - Le capot moteur est jaune - Dessin Albin Denis.

A partir du 4 décembre, trois H-75 accomplissent un voyage de 2600 km en six jours à travers la Guinée et le Sénégal. Leur périple relie Dakar - Tamba - Counda puis Konakry.

Mort du Sgt Marque :

Le 16, au cours d'un exercice avec un Laté 298 de la Marine, le Sgt Marque, détaché de la 6ème escadrille de chasse de Thiès au GC I/4, se tue en percutant la mer avec le Curtiss n° 156 appartenant à la 2ème escadrille du Gc I/4. L'avion et le corps du pilote seront repêchés trois jours plus tard.

Remontée de l'épave du H-75A2 n° 156 de la 2ème escadrille du GC I/4 dans le port de Dakar, le 19 décembre 1941 - Le Sgt Marque, un pilote détaché de la 6ème escadrille de chasse de Thiès, s'est tué en percutant, avec son avion, la surface de la mer, le 16 décembre 1941 - A l'arrière plan, on aperçoit les navires français au mouillage - Cet avion a été livré par Curtiss, le 27 juin 1939 - Sorti de la SNCAC, le 11 août 1939 - Livré à Châteaudun - EAA 301 de Châteaudun - Affecté à la 3ème escadrille du GC II/5 - Passé en AFN, le 20 juin 1940 - Codé "6" - Accident é en AOF - Reversé au Parc de Ouakam en janvier 1941 - Affecté à la 2ème escadrille du GC I/4 - Accidenté en mer, avec le Sgt Marque (+) - Réformé, le 1er février 1942 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Année 1942 :

Liste des pilotes du GC I/4 en janvier : Cdt Stehlin commandant le groupe, Cne Gauthrin, adjoint au commandant de groupe, Cne Viguier, Ltt Fichepain, Ltt Thomas, Ltt Milbeau, Ltt Fabry, Ltt Auber, Ltt Rupied, Ltt Tardy de Montravel, Ltt Chapuy, Ltt de L'Espinay, Ltt Minot, Slt Baillet, Sgc Xima, Sgc Lemare, Sgc Finocchietti, Sgt Lebrun, Sgt Yourgaince, Sgt Bernard, Sgt Paris, Sgt Collart, Sgt Roy.

Des mécaniciens avion de la 2ème escadrille du GC I/4 en balade sur les rives du fleuve Niger, le 31 janvier 1942 - De gauche à droite accroupis : Sgt Paul Desfachelles, Sgt Girard, Sgc François Tanchoux - Debouts : Sgt Jean Briant, Sgt Jean L'Hoste, Sgt René Poinot, Sgt René Laborde, Sgt André Bernard - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Desfachelle que je remercie pour son aide.

Devant le Lido de Dakar, quelques mécaniciens avion de la 2ème escadrille du GC I/4, le 14 février 1942 - De gauche à droite : Sgt Jean L'Hoste, Sgt Georges Drugé, Sgt René Laborde, Sgt François Tanchoux, Sgt Tharoux - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Desfachelle que je remercie pour son aide

Sous-officiers pilote et mécaniciens de la 1ère escadrille du GC I/4 dans les locaux de vie sous-officiers de la base aérienne de Dakar-Ouakam en 1942 - De gauche à droite : Adj Marcel Trichet, chef de hangar de la 1ère escadrille, Sgt Pierre Fricker, mécanicien avion, Sgt Segonnes, Sgt André Paris, pilote de la 1ère escadrille, Sgt Roger René mécanicien avion, Sgt Claude - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Pierre Fricker que je remercie pour son aide.

Adj Henri Liautard, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Ce pilote, très brillant, s'est illustré au sein du GC I/8 où il a rempoté quatre victoires homologuées et deux probables pendant la campagne de 1940 - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Adrien Pelletier que je remercie pour son aide.

 

Ltt Jacques Tardy de Montravel, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Commandant de la 1ère escadrille du GC I/4 du 6 février 1941 au 23 juillet 1943 - Photo collection Albin Denis source colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Biographie du Ltt Jacques Maurice Amédée de Tardy de Montravel - Né le 15 octobre 1912 à Paris 16 ème (75) - Fils de Théodore Antoine "Maurice" de Tardy de Montravel et de Gilberte Jeanne Marguerite Tardieu - Elève de l’école nationale supérieure d’aéronautique - Préparation militaire supérieure - Elève pilote du centre de préparation aérienne nationale d’Angers, à compter du 2 août 1937 - Brevet de pilote militaire n° 26.4023 obtenu à l’école d’aviation d’Angers, le 30 septembre 1937 - Nommé sous-lieutenant à titre définitif, le 20 octobre 1938 - Marié avec Mlle Claire Jeanna Guillemet, le 5 janvier 1939 - Nommé Lieutenant, le 20 octobre 1939 - Commandant de la 2ème escadrille du GC I/4 du 11 juin 1940 au 21 juin 1940 - Croix de guerre et citation à l’ordre de l’armée aérienne, en date du 23 juin 1940 - Deux victoires homologuées pendant la campagne 1940 - Passe en Afrique du Nord, aux commandes du Curtiss H-75 n° 327, le 18 juin 1940 – Commandant de la 1ère escadrille du GC I/4 du 6 février 1941 au 23 juillet 1942 - Commandant du GC 2/5 La Fayette d’octobre 1944 à novembre 1945 - Nommé Général de brigade aérienne - Directeur des études d’engins et d’électronique de la société Aérospatiale - Commandeur de la Légion d’Honneur - Médaille de l’Aéronautique - Sources : Liste des brevets militaires - Site internet Armée de l’air française 1939-1940 - JORF - Site internet Généanet - Dernière mise à jour : 16 mars 2020.

* Croix de guerre et citation à l’ordre de l’armée aérienne du Ltt Jacques Tardy de Montravel du groupe de chasse I/4, en date du 23 juin 1940 : " Le 5 juin 1940, a efficacement protégé notre aviation de bombardement en abattant un chasseur ennemi qui la menaçait (2 ème victoire)."

Capture d'un Armstrong Whitworth AW 27 Ensign :

Le 10 février, le groupe procède à un exercice de desserrement. Vingt-trois H-75 y participent : 79, 81, 103, 137, 160, 187, 211, 226, 275, 286, 291, 295, 299, 306, 314, 318, 319, 320, 323, 324, 327, 329, 332. Le 12, une patrouille de légionnaires découvre un quadrimoteur crashé sur le ventre sur une plage prés de Nouakchott. L'avion, un Armstrong Whitworth AW 27 Ensign, était parti d'Egypte et devait se poser à Bathurst. Les légionnaires réussissent à le remettre sur ses roues et le ramènent à Nouakchott. Ensuite, l'avion est rapatrié sur Dakar où il sera reversé à Air France.

Déserrement sur le lac Tamna :

Le 5 mars, neuf H-75 assurent la couverture aérienne du cuirassé Richelieu. Le 11, la 2éme escadrille s'installe au bord du lac Tamna à 70 km de Dakar avec ses douze Curtiss (n° 79, 103, 160, 211, 295, 306, 318, 319, 320, 323, 324, 329). Le lac, complètement desséché, sert de piste et le campement est installé à proximité sous les palmiers et les manguiers. La 1ére escadrille reste en alerte à Ouakam.

Patrouille simple de la 1ère escadrille du GC I/4 en 1942 - On aperçoit les Curtiss H-75A 3 n° 301 codé "2", n° 311 codé "3" et 291 codé "7" - Les trois avions portent le nom d'un pilote disparu sous le montant de la verrière : "Ltt Weis" sur le n° 301 - "Ltt Stiquel" sur le 311 et "Adc Le Gall" sur le 291 - Cette pratique perdurera pendant les périodes sur P-39 Airacobra et P-47D Thunberbolt - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A3 n° 329 codé "8" de la 2ème escadrille du GC I/4 en 1942 - Dessin Albin Denis.

Sgc Pierre Rapinat, pilote de la 1ère escadrille du GC I/4, lors d'un desserrement sur le lac Tamna en juin 1942 - Il trouvera la mort dans un accrochage aérien à Xieng Khaian alors qu'il était chef des opérations du GT 2/22 Languedoc - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Pierre Fricker que je remercie pour son aide.

 

Conception d'un lance-bombes pour le H-75A :

L'Etat-Major de l'Air en AOF de Dakar demande au Cdt de groupe de procéder à l'étude et à la réalisation, dans les meilleurs délais, d'un lance-bombes qui équiperaient, sous le fuselage, le Curtiss H-75, le déclenchement du largage de la bombe devrait se faire manuellement. Le Ltt Bony fut désigné par le Cdt de groupe comme responsable de cette étude. Il témoigne ici : "Avec l'aide de deux collaborateurs du groupe I/4, les sous-officiers Mazade de la section électricien et Labrot de la section armement, les travaux furent entrepris et menés à bien. La réalisation terminée dans un délai d'un mois environ. Afin d'assurer une meilleure sécurité pour le pilote, nous avions, en plus de la commande manuelle, conçu pour le largage de la bombe, une commande électrique. Il faut préciser que la bombe en ciment, mise à notre disposition, à utiliser pour les essais, devait peser 100 kg. De plus, cette bombe devait être larguée depuis l'avion en semi-piqué. Les essais au sol (bombe inerte accrochée), roulage à petite vitesse, à grande vitesse, donnèrent satisfaction (pas de vibrations au sol). Quant aux essais en vol, avec largage de la bombe, ils furent effectués par le Ltt de Montravel et le Ltt de Pins. Par la suite, l’Etat-major de l'air en AOF mis ce projet en sommeil. Il faut en rechercher probablement la cause, dans le fait que les alliés débarquant en Afrique, les Curtiss n'étaient plus utiles en opérations, ces derniers étant remplacés par des appareils plus modernes."

Les essais en vol du lance-bombe :

Le 22 mai, le Ltt de Montravel (H-75 n° 327) effectue trois vols d'essai de stabilité longitudinale en montée avec bombe. Le 29 et 30 mai, la 2ème escadrille rentre sur Dakar. Elle est immédiatement remplacée par la 1ére escadrille (Curtiss n°187, 275, 286, 291, 299, 301, 311, 314, 327). Le Cdt Stehlin, à bord du 314, est du voyage. Elle rentrera le 20 juin. Le 23 juin, le Cne Louis Delfino, qui a déjà appartenu au groupe en 39/40, prend le commandement de la Deux et le Ltt Philippe Maurin, celui de le Une.

Curtiss H-75A 3 n° 301 codé "2" de la 1ère escadrille du GC I/4 du Ltt Gérard de Pins en 1942 - Le bas du fuselage a été repeint en vert - La cocarde de fuselage et la bande fléchée ont été enlevées - Dessin Albin Denis.

Liste des pilotes du GC I/4 en juillet : Cdt Stehlin commandant le groupe, Cne Delfino Adjoint au commandant de groupe, Cne Gauthrin, Ltt Milbeau, Ltt Rupied, Ltt Husson, Ltt Fichepain, Ltt Lemaire, Ltt Maurin, Ltt de Montravel, Ltt Auber, Ltt de Pins, Ltt Fabry, Ltt Minot, Ltt de l'Espinay, Ltt Thomas, Adj Liautard, Sgc Finocchietti, Sgc Darlay, Sgc Debethune, Sgc Lemare, Sgc Xima, Sgt Bernard, Sgc Rapinat, Sgt Lebrun.

Curtiss H-75A3 n° 295 codé "9" de la 2ème escadrille du GC I/4 piloté par le Sgt Georges Lemare en 1942 - Dessin Albin Denis.

Curtiss H-75A3 n° 295 codé "9" de la 2ème escadrille du GC I/4 du Sgc Georges Lemare en 1942 - A cette époque, le Sgc Lemare a remporté trois victoires homologuées et une probable - Volontaire avec le Cne Louis Delfino pour intégrer le groupe de chasse "Normandie" en URSS - Il terminera la guerre avec 13 victoires homologuées et deux probables - Il trouve la mort, aux commandes d'un Bloch 161, le 26 janvier 1948 - Il était alors instructeur au centre de préparation du personnel navigant - Photo collection Albin Denis source colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Coté gauche du Curtiss H-75A3 n° 295 codé "9" de la 2ème escadrille du GC I/4 du Sgc Georges Lemare en 1942 - Cliquez sur l'image pour l'agrndir - Photos et maquette Azur au 1/32ème de Philippe Marceau que je remercie pour son aide.

Coté droit du Curtiss H-75A3 n° 295 codé "9" de la 2ème escadrille du GC I/4 du Sgc Georges Lemare en 1942 - Cliquez sur l'image pour l'agrndir - Photos et maquette Azur au 1/32ème de Philippe Marceau que je remercie pour son aide.

Le 1er au 9 juillet, le Ltt de Montravel commence de nouveaux tests. Il étudie cette fois le bombardement en piqué sur H-75. Plusieurs pilotes du groupe viendront l'aider dans ce travail. Le Ltt Maurin réalise 9 vols du 1 er au 16 juillet avec des essais en piqué puis un tir sur cible au sol et des bombardements en piqué et semi-piqué. Ensemble, les Ltt de Montravel, Maurin, de Pins mettent au point et perfectionnent une technique de bombardement en piqué sur Curtiss H-75A. Tous les essais ont été réalisés sur le Curtiss n° 327.

Le Col de Montravel se rappelle ces essais : "Nous avons fait des essais de largage de bombes. Elles étaient en ciment et devaient peser 100kg. Il y en avait une seule fixée sous le fuselage avec largage par poignée dans l'habitacle et câble. Piqué à 45°, visée sur le bas du cercle externe du collimateur, puis ressource vers 1000 mètres et comptage du temps jusque 3 secondes avant largage. Résultats variables, mais on a fait pas mal d'heures et on s'est bien amusé."

De gauche à droite : Ltt Gérard de Pins, Ltt Alain Thomas, Ltt Louis Lemaire dans les locaux de vie officiers de la base de Dakar-Ouakam en 1942 Photo collection Albin Denis source Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

Chambre de pilotes officiers de la base aérienne de Dakar-Ouakam en 1942 - Ce logement de deux pièces avec douche était occupé par les lieutenants Lemaire et Thomas jusqu'à la disparition de ce dernier, le 13 août 1942 - Photo collection Albin Denis source Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

Salle d'alerte du GC I/4 en 1942 - Ce type d'alerte se prenait régulièrement en raison du passage d'avions britanniques aux larges des côtes sénégalaises - De gauche à droite : Ltt Chappuis, Ltt de Pins, Ltt Fichepain - Photo collection Albin Denis source Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

De gauche à droite : Ltt Lemaire et Ltt Thomas devant le Curtiss H-75A 3 n° 286 codé "10" de la 1ère escadrille du GC I/4 à Dakar-Ouakam en juillet 1942 - Photo collection Albin Denis source Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

Vols aux commandes du Fairey Fulmar :

Du 21 juillet au 24 août, série de six vols sur le Fairey Fulmar capturé aux britanniques le 27 mars 1941. Cet avion était stocké dans un hangar de Ouakam depuis 1941 et avait déjà fait l'objet d'une série d'essai la même année. Le Cdt Stelhin, Cne Delfino, Cne Viguier, Ltt Rupied et Sgc Debethune effectueront un total de 6 h 45 de vol sur cette machine.

Combats contre des Wellington britanniques :

Le 12 août, après avoir décollé sur alerte à 16 h 30, la patrouille composée du Sgc Debéthune (H-75 n° 187/6), Ltt Fichepain (n° 311/3) et Sgc Bernard (n° 275/11) se dirige au large des côtes sénégalaises. Le Sgc Bernard signale en premier un appareil situé à 5 km en mer en direction sud au large des Magdeleine. Ils le rattrapent sans difficulté. C'est un Wellington britannique qui file entre 300 et 350 km/h. La tourelle arrière du bombardier ouvre le feu dés que les Curtiss arrivent à proximité. L'équipage adverse tente de semer les chasseurs du I/4 en prenant de l'altitude et en se perdant dans les nuages. Rien n'y fait, l'avantage de vitesse est trop favorable aux H-75. Le Sgc Bernard, qui cherche le Wellington dans les nuages, en découvre deux autres. Il attaque tout de suite le premier par l'avant sans grand succès. S'éloignant trop des côtes, il est rappelé à la base et ne peut poursuivre son attaque. Les deux autres H-75 continuent à engager le premier Wellington rencontré. Les deux pilotes s'éloignent peu à peu des côtes. A 20 km au large, ils rentrent sur Dakar. Les trois avions ont tiré un total de : 500 coups pour le 187, 700 pour le 311 et 580 pour le 275.

Sgc Pierre Bernard, pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Retour de mission à la 2ème escadrille du GC I/4 - Après chaque vol, les pilotes se réhydratent car ils perdent beaucoup d'eau - De gauche à droite : Ltt Louis Lemaire, Ltt Yves Rupied, Adj Henri Liautard, Sgc René Darlay - Photo collection Albin Denis source Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

Un Wellington britannique abattu :

A 17 h15, après un décollage sur alerte, sur une zone comprise entre la Pointe des Almadies et Dakar, les pilotes de la patrouille aperçoivent, à 3 kilomètres en mer, un appareil faisant route vers le sud-est et volant à 400 mètres d'altitude. Les Curtiss se présentent par la droite avec l'avantage de l'altitude. L'avion isolé ouvre le feu quand la distance atteint 500 mètres. C'est un Wellington britannique. Le combat commence par une attaque en tenaille recommencée plusieurs fois. Le Ltt Minot (H-75 n° 318) attaque en 3/4 arrière et dégage dans les nuages. Le Cne Delfino (n° 319) et le Ltt Husson (n° 329), profitant de leur vitesse, multiplient les passes en essayant de rester le plus possible en dehors du feu de la tourelle arrière qui est la plus dangereuse. A la dernière passe, le bombardier descend vers la mer avec le moteur gauche qui fume. Le coup de grâce est donné par le Ltt Minot qui place une attaque frontale. Le bimoteur heurte la surface de l'eau, ricoche et s'arrête sur cent mètres. Le fuselage, qui s'est brisé à l'impact, coule lentement. Deux survivants réussiront à évacuer et à mettre à l'eau leur canot de sauvetage. Le Wellington est tombé à 15 kilomètres au Sud-Sud-Est de Dakar. Les H-75 ne sont pas rentrés indemnes de cet affrontement. Le 319 du Cne Delfino a été touché par 2 projectiles, un dans le capot moteur et l'autre dans la dérive et le 318 du Ltt Minot par deux balles dans l'aile droite. Les comptes-rendus d'engagement aérien précisent les munitions consommées. Pour le 319, 500 coups pour les armes de capot et 1100 coups pour les armes d'ailes ont été tirées. Pour le 329, 260 de capot, 600 d'ailes et finalement le 318 avec 600 de capot et 1800 d'ailes. On remarque comme toujours qu'il faut utiliser une débauche de munitions pour avoir une chance d'endommager un avion lourd. Les 7,5 mm ne font vraiment plus le poids dans un combat aérien en cette année 1942.

Curtiss H-75A3 n° 332 codé "12" de la 1ère escadrille du GC I/4 posé à Conakry en 1942 - L'avion réintégrera le groupe - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Fricker que je remercie pour son aide.

Accident de trois Curtiss H-75A :

Le lendemain, à 16 h 30, une autre patrouille va rechercher les Wellington qui passent dans le secteur. Le Lcl Liautard, alors Adj pilote, participait à cette mission et nous la raconte : " Il s'est trouvé que ce jour là un jour de passage de Wellington. L’après-midi, la 2ème escadrille était d'alerte et j'étais le chef de patrouille (H-75 n° 320) avec mes deux équipiers Ltt de l'Espinay (H-75 n° 295) et le Sgc Bonjean (H-75 n° 324). Il ne faisait pas beau mais environ 300 mètres de plafond. J'ai reçu l'ordre de décoller et quelques minutes après nous interceptions un Wellington (18h30) qui a aussitôt cabré et disparu dans les nuages. En principe, les Wellington allaient se poser à Bathurst (en Gambie anglaise). Nous sommes partis vers cette direction pour essayer de le surprendre sur la fin de sa percée. Après avoir patrouillé environ 1/4 d'heure et ne voyant rien sortir, j'ai décidé de rentrer à Dakar. Sur le chemin du retour, vers Rufisque, nous nous sommes trouvés presque face à face avec un autre Wellington qui, comme le premier a immédiatement monté dans les nuages. J'ai pris la décision de retourner à proximité de Bathurst pour essayer de l'intercepter à sa sortie des nuages. Après encore un 1/4 d'heure, ne voyant toujours pas de Wellington, je décide de rentrer à Dakar. C'est à ce moment que le Ltt de l'Espinay annonce qu'il n'a pas d'essence et immédiatement le Sgc Bonjean m'avertit qu'il est dans le même cas. Moi j'ai encore plus de deux heures d'essence. Le règlement de la chasse précisait qu'un chef de patrouille n'abandonne jamais ses équipiers. J'avertis donc les miens que nous allons nous poser en campagne. Près du village de Hianing, une paillote était surmontée d'un drapeau tricolore et je voyais quelques militaires et donc probablement un infirmier. Comme je m'étais déjà posé plusieurs fois en campagne, ça n'avait rien d'extraordinaire. J'ai sorti le train, les volets et me suis bien posé entre les baobabs. Malheureusement, en fin de course (terrain sablonneux), les roues se sont enlisées et tout doucement, je suis passé en pylône puis sur le dos. J'y suis resté très longtemps avant qu'on vienne me sortir de cette fâcheuse position. Pendant ce temps, le Ltt de l'Espinay tombait en panne sèche et se posait train rentré en arrachant la seule ligne téléphonique qui reliait le poste à son unité. Le Sgc Bonjean se posait train sorti sur la plage mais est gêné par un indigène, veut l'éviter et fauche son train dans une tranchée creusée par les hommes du poste. Deux à trois jours après mon avion est remis sur ses roues et il contient encore pour environ deux heures d'essence. Mes équipiers ont des réservoirs vides. Probablement, à un moment quelconque, ils ont oublié de passer au grand pas et une hélice au petit pas (grand régime moteur) consomme énormément d'essence."

Il faut ajouter à ce témoignage, le sort des pilotes : l'Adj Liautard est indemne, ses équipiers sont légèrement blessés au visage suite aux chocs contre le viseur.

Curtiss H-75A 3 n° 320 codé "1" de la 2ème escadrille du GC I/4 piloté par l'Adj Liautard accidenté près du village de Hianing (Sénégal), le 13 août 1942 - Ses équipiers, après une mission d'interception de bombardiers Wellington britanniques, ont oublié de changer le réglage du pas d'hélice, provoquant une consommation très importante de carburant - A la limite de la panne d'essence, ils ont été contraints de se poser en pleine campagne - Le chef de patrouille, l'Adj Liautard, disposait encore de 2 heures de carburant - Mais comme le réglement de la chasse le stipulait, il devait accompagner ses équipiers et pose également son Curtiss - Malheureusement, le terrain n'était pas assez ferme, le 320 se met en pylône en fin de course et s'immobilise sur le dos - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Gilbert Discamps que je remercie pour son aide.

Curiss H-75A3 n° 324 codé "4" de la 2ème escadrille du Gc I/4 piloté par le Sgc Bonjean accidenté près du village de Hianing (Sénégal), le 13 août 1942 - Cet avion a terminé sa course dans une tranchée - Le pilote a été légérement blessé après avoir heurté le collimateur avec son visage - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Gilbert Discamps que je remercie pour son aide.

Mort du Ltt Thomas :

Trois H-75 décollent de Ouakam à 17 h 06. Un des équipiers, le Sgc Finocchietti (H-75 n° 318) perd le contact et se repose 30 minutes après avoir vainement cherché ses camarades. Les deux pilotes restants repèrent un Wellington à un kilomètre au Nord de Yoff. Le Ltt Rupied (n° 306) place une attaque par l'avant en remontant pendant que le Ltt Thomas (n° 211) prend de l'altitude et attaque en 3/4 arrière en piquant. Les attaques conjuguées des deux pilotes obligent l'équipage britannique à voler maintenant au ras des flots. Le Ltt Rupied effectue encore deux attaques seul. Le Wellington touché, dont le train sort seul, vire pour rejoindre la côte. Le bombardier anglais se pose finalement sur le ventre non loin de la plage au nord de Tiaroye. Pendant la dernière attaque, le Curtiss n° 211 a été touché. Son pilote l'évacue et tombe en mer. Le Ltt Rupied, après avoir signalé la position de son équipier, tourne au-dessus pendant une heure. Malheureusement, le temps n'étant pas favorable, le Cdt Stehlin refuse d'envoyer une patrouille de relève. Le Ltt Rupied, la mort dans l’âme, rentre sur Ouakam après que l’officier de permanence lui en ait donné l’ordre. Il se pose avec seulement 20 litres dans ses réservoirs et cale sur le taxiway en panne d’essence. Les six mitrailleuses de son 306 ont tiré un total de 780 coups et l'avion a été touché par une balle qui a sectionné la bande de mitrailleuse externe gauche. Hélas, malgré toutes les recherches qui suivront, on ne retrouvera jamais le Ltt Thomas.

Ltt Alain Thomas, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Le Curtiss H-75A n° 211, qu'il pilote, est touché lors d'une passe contre un Wellington britannique, le 13 août 1942 - Il saute en parachute et tombe en mer - Thomas ne sera pas retrouvé et s'est noyé en mer - Photo collection Albin Denis source Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

Biographie du Ltt Alain Marie Jean Thomas - Né le 30 mai 1918 à Bois-le-Roi (Yvelines) - Elève de l’école de l’air de Salon-de-Provence en 1938-1939 - Nommé Sous-lieutenant à titre définitif, le 2 septembre 1939 - Brevet de pilote militaire n° 28.582 obtenu à l’école de l’air de Bordeaux (Gironde), le 22 novembre 1939 - Pilote du groupe de chasse I/4 du XXX au 13 août 1942 - Le 13 août 1942, a engagé le combat contre un Vickers Wellington britannique qui passait au large des côtes du Sénégal - A contraint l’équipage anglais a poser son avion sur le ventre - Les aviateurs britanniques ont été faits prisonniers - Pendant le combat, son Curtiss H-75 a été touché et le pilote français a été contraint de se parachuter en mer, au large de Dakar - Il est mort noyé, son corps n’a pas été retrouvé - Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, en date du 10 octobre 1942 - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 163423) - Liste des brevets militaires - Curtiss H-75 de Lionel Persyn - Dernière mise à jour : 11 mars 2020.

* Citation à l’ordre de l’armée aérienne, à titre posthume, du Ltt Alain Marie Jean Thomas, pilote du GC I/4, en date du 10 octobre 1942 : " Jeune officier pilote de chasse très doué, d’une haute valeur morale et d’un cran remarquable. Le 13 août 1942, a trouvé une mort glorieuse, en combat aérien, en attaquant avec une fougue magnifique et en contraignant à atterrir en territoire ami un avion adverse puissamment armée qui survolait les eaux territoriales. A la suite de cette attaque audacieuse, son avion étant désemparé par le tir de l’adversaire, s’est parachuté et a péri en mer au large de Dakar. " Cette citation annule et remplace celle à l’ordre de la division aérienne accordée par ordre général n° 34 du 17 août 1942, du général commandant de l’air en Afrique occidentale française

Ltt Yves Rupied, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Chef de la patrouille du 13 août 1942, il a fait l'impossible pour sauver son camarade Thomas tombé en mer et disparu corps et bien - Photo collection Albin Denis source Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

Les trois équipiers de la mission du 13 août 1942 - De gauche à droite : Ltt Thomas, Ltt Rupied, Adj Finochietti - Photo collection Albin Denis source Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A3 n° 311 codé "3" de la 1ère escadrille du GC I/4 sur le terrain de Dakar-Ouakam en 1942 - Photo collection Albin Denis source Colonel Louis Lemaire que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A 3 n° 291 codé 7" accidenté sur la piste de Dakar-Ouakam, le 24 août 1942 - Piloté par le Ltt Auber, il a été victime d'un affaissement de la jambe de train pricipale droite suite à la rupture d'un vérin - Il a été réparé - Fera partie des H-75A qui rejoindront l'AFN, le 4 juin 1943 - Photo collection Albin Denis source Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget que je remercie pour son aide.

Ltt Jean Auber, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/4 - Titulaire d'une victoire homologuée contre un Junkers Ju 88, le 2 février 1944 - Photo collection Albin Denis.

Sgt Paul Desfachelles, mécanicien avion de la 2ème escadrille du GC I/4 à Dakar en septembre 1942 - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Desfachelle que je remercie pour son aide.

Sgt Roussin pose dans le cockpit d'un H-75A 2 ou A 3 de la 2ème escadrille du GC I/4 à Ouakam en septembre 1942 - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Paul Desfachelle que je remercie pour son aide.

Modification dans la formation de base :

Le Cne Delfino prend le commandement de la 2ème escadrille. Il amène des modifications dans la composition de la formation de base. Le Col Lemaire alors Lieutenant pilote se souvient : "Le Cne Delfino apportait avec lui un nouveau type de patrouille qui rompait avec la traditionnelle patrouille française où les équipiers se croisaient. Cette nouvelle formation se rapprochait en fait de la "battle formation" anglo-saxonne que nous allions par la suite pratiquer dans la RAF. Elle améliorait considérablement la surveillance du ciel et visait à une plus grande efficacité par la concentration des feux, ce que nous avons pratiqué avec intérêt au cours d'un stage d'exercices combinés avec les Glenn Martin de Bamako en février 1943."

Curtiss H-75A 3 n° 291 codé "7" de la 1ère escadrille du GC I/4, le 24 août 1942 - Le fuseage a été repeint, la cocarde et la bande blanche de fuselage ont disparues - Dessin Albin Denis.

Adj Marcel Finocchietti, pilote de la 2ème escadrille du GC I/4 - Il a été tué au cours d'un accident d'avion à Kasba Tadla en juillet 1945 - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A3 n° 318 de la 2ème escadrille du GC I/4 accidenté à l'atterrissage à Dakar-Ouakam, le 8 septembre 1942 - Le pilote, le Sgt Bousqueynaud n'a pas été blessé - L'avion a été reversé au Parc n° 96 de Ouakam - Cet avion a été livré par Curtiss, le 19 avril 1940 - Il a été affecté à la 2ème escadrille du GC I/4, le 13 juin 1940 - Passé en Afrique du Nord, le 18 juin 1940 - Parti avec le GC I/4 en OAF, le 18 juin 1940 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Composition du GC I/4 au 8 novembre 1942 :

1) Personnel :
* Etat Major du Groupe : Cdt Paul Stehlin, commandant le GC I/4, Cne André Gauthrin, adjoint au commandant de groupe.
Secrétariat : Adc Paul Haller, chef du bureau tactique, Sgc Georges Noury secrétaire, Cal René Raison secrétaire courrier, Sol Camille Dumas.dactylo.
Service des avions d'état-major : Sgt Jean Tortel et Sgt Roger Guichard brevetés mécaniciens avion.
Section administrative : Sgc Marcel Chanvet chef comptable, Sgt Robert Guichemerre service des effectifs, Sgt René Coste pilote du service général, Sgt Charles Rocher service de la solde mensuelle, Sgt Jean Martin, Sgt Henri Labulle service de la solde journalière, Sgt Jean Janichon service de l'habillement, Sgt Jacques Bonchet secrétaire de la solde, Cal Robert Barbieri secrétaire de l'habillement.
* 1ère Escadrille :
Ltt Philippe Maurin commandant de la 1ére escadrille, Ltt Gérard de Pins, Ltt Jacques Fichepain, Ltt Jean Auber, Ltt Jacques Fabry, Ltt Edmond Chapuy, Sgc Charles Debéthune, Sgc Pierre Rapinat, Sgc Charles Guth, Sgc Pierre Bernard, Sgc André Paris, Sgt Nicolas Yourgaince.
Mécaniciens : Adj Marcel Trichet mécanicien avion chef de hangar, Adj André Odin sous-chef de hangar, Sgc Louis Dormagnies, Sgc Louis Benoit, Sgt Pierre Fricker, Sgt Roger René, Sgt René Roussi, Sgt Guy Blanc, Sgt Guy Boileau, Sgt André Cosse, Sgt Jacques Viala, Sgt Roger Reand mécaniciens avion, Sgt Georges Lamothe électricien avion, Sgt Jacques Lebreton et Sgt Henri Raufast mécaniciens radio, Sgt René Adnet, Sgt Ernest Royer, Sgt Georges Maffre armuriers avion, Sgt Pierre Hugot mécanicien équipement, Clc Julien Discamp mécanicien avion, Cal Eugène Moussont, Cal Jean Poney, Sol Maurice Marmet, Sol Aloïs Hochard, Sol Pierre Pancrazi, Sol Louis Rigal service général.
* 2ème Escadrille :
Cne Louis Delfino commandant la 2éme escadrille, Ltt Yves Rupied, Ltt Guy Husson, Ltt Emmanuel Porodo, Ltt Pierre Minot, Ltt Louis Lemaire, Adj Henri Liautard, Adj Marcel Finochietti, Sgc Louis Bonjean, Sgc René Darlay, Sgt René Bousqueynand, Sgt Maurice Lebrun.
Mécaniciens : Adj André Matton mécanicien avion chef de hangar, Adj Joseph Duplech sous-chef de hangar, Sgc Marcel Petit, Sgt Paul Desfachelles, Sgt René Joseph, Sgt Pierre Minette, Sgt Jean Briand , Sgt François Tanchoux, Sgt André Bernard, Sgt Paul Massimond, Sgt Jean Lhoste, Sgt René Laborde, Sgt Georges Druge, Sgt René Poinot mécaniciens avion, Sgt Eugène Guimard électricien avion, Sgt Léopold Hérin et Sgt Guy Pablon mécaniciens radio, Sgc Eugène Peyron, Sgt Lucien Edouard, Sgt Albert Drelo, Sgt Jean Vidal armuriers avion, Sgt Robert Enller mécanicien équipement, Cal Victor Labrune, Maitre ouvrier André Gourlia, Sol André Bachut, Sol André Aberlene, Sol André Bourdon, Sol Gabriel Bouisson, Sol Alexandre Dutheuil, Sol Joseph Trusniack service général.
* Compagnie de groupe :
Discipline : Adj Pierre Escrig et Sgt Marcel Debroise service général.
Service médical : Ltt Médecin Tony Orthieb médecin chef du groupe, Sgt Léon Boursier pilote de service général et secrétaire.
Détachés : Adj Raymond Barbier artificier à la pyrotechnie de Ouakam, Clc Auguste Duriez artificier à la pyrotechnie de Thiès, Clc Bernard Larme service général au garage de Ouakam, Sol Marius Chiffre mess sous-officier, Sol Joseph Foulquier mess officier, Sol François Elseneur cuisinier à la troupe, Sol Norbert Macquart central téléphonique.
* Services techniques :
Moyens généraux techniques : Ltt Laurent Vincent officier mécanicien de groupe, Adc Gaston le Beller chef du bureau technique mécanicien avion, Adj Guy Castelain mécanicien avion bureau technique, Adj René Chaloupy chef de l'échelon roulant, Adj Jean Foulard et Sgt Jean Thomas magasin technique, Sgt Hughes Wolfsperger mécanicien équipement, Sgt François Messinger secrétaire, Cal Maurice Combemorel dactylo, Clc André Tanquart, Cal Gérard Gendre échelon roulant, Cal Gérard Harmand et Sol Guy Hany magasin technique, Sol Roger Laminade échelon roulant.
* Section électricité et transmissions :
Ltt Jean Bony officier mécanicien, Sgc Marie Mazade chef service électricité, Sgt Paul Klein, Sgt René Jonchier, Sgt André Silvestre mécaniciens radio, Sgt Marcel Peyronny secrétaire, Sol Jean François, Sol Bruno Renevier, Sol Charles Joannel service général.
* Tir et armement :
Sgc Paul Labrot chef armurier, Clc Yves Georges, Maitre ouvrier Georges Boulat, Sol Charles Joannel service général.
* Munitions :
Sgt Louis Girard artificier.

2) Matériel du groupe :
a ) Véhicules d'usage commun : Voiture de liaison : Fiat Simca 5 n° P72992, Peugeot 202 n° 8349, 26297, 26301, Peugeot 402 n° 1609, 35752, 42977 - Car Rochet- Schneider 420 AM n° P 8276 - Camionnette 850 kg Citroen 11 V n° 35341, 35342 - Camion 2 t 500 Renault AGT1 n° 4665, n° 8790, n° 11028, n° M 10880, M 10936, M 10958, n° M 18784, n° M 18961, n° M 36878, M 36973, n° 36999 - Side-car Terrot RDA n° 8251 - Remorque VO Codée EAA 303 n° 300140 - Roulante cuisine modèle 1916-3C n° 142, n° 305640 - Citerne à eau Baj et Fond RCJS n° 3672, 3673.
b ) Véhicules d'usage technique : Voiture sanitaire légére Citroen 11 V n° P 30215 - Camion atelier 5t Renault AGK1 n° 26853 - Camion électricité 3t500 Latil n° 5494 - Camion citerne à essence Rochet Schneider n° M 16603 - Remorque Lagache Glazmann n° 309109 - Tracteur FAK CM 86A n° 5032, n° 28817 - Station radiotélégraphique Citroën 23V n° 93261 - Station radiatélégraphique Citroën 329-45V n° M 19856 - Remorque gonio Lagache Glazmann n° M 19856 - Station téléphonique OTC Citroen 11B n° M 28771 - Remorque arme CJV type 3546 n° 4002, 301057, 301058 - bicyclette automoto n° 293422, n° 293507, n° 293613, n° 293616 et une remorque bicyclette.

Curtiss H-75A3 n° 314 du Cdt Paul Stehlin, commandant du GC I/4 à Dakar-Ouakam en 1942 - Cet avion, livré le 8 octobre 1940 par le GC II/5, devient la monture des chefs du I/4 - Resté avec son camouflage de la campagne de France jusqu'à la fin 1941, il porte les bandes rouge et jaune du régime de Vichy pendant les années 1942 et 1943. La bande oblique de fuselage est probablement bleu et noir, les couleurs de fond du fanion - Le dessin sera corrigé - Dessin Albin Denis.

Curtiss H-75A 3 n° 314 du Cdt Paul Stehlin, commandant du GC I/4 en 1942 - La bande de fuselage semble reprendre les couleurs du fanion du groupe, c'est à dire bleu clair pour la bande supérieure et noir pour l'inférieure - Photo collection Albin Denis source Major Marc Rostaing que je remercie pour son aide.

Formation de trois H-75A du GC I/4 en 1942 - Au premier plan, le H-75A3 n° 314 du Cdt Paul Stehlin, commandant du GC I/4, puis un H-75A de chaque escadrille, celui de la 1ère escadrille étant le n° 226 codé "9", celui de la 2ème est codé "4" - Les chiffres code sont donnés dans l'ordre hiérarchique, le "1" étant réservé au commandant de l'escadrille, le "2" son adjoint, les numéros suivants aux officiers pilotes, puis aux sous-officiers pilotes, le dernier numéro étant reservé au petit dernier - Photo collection Albin Denis source André Didion que je remercie pour son aide précieuse.

Débarquement des alliés en Afrique du Nord :

Le 8 novembre, les troupes alliées débarquent en Afrique du Nord. Le groupe I/4 est mis en alerte suite à l'attaque et aux débarquements des troupes anglaises et américaines sur Casablanca, Oran et Alger.

Le Lcl Bony alors officier mécanicien témoigne : "Ce jour là, vers 6 h 00 du matin, dans le bureau du commandant du GC I/4, quatre officiers étaient présents : le Cdt Stehlin, commandant le GC I/4, le Cne Gauthrin, adjoint au commandant de groupe, le Cne Delfino, commandant la 2éme escadrille et le Ltt Bony officier mécanicien au GC I/4. Après un exposé succinct du Cdt Stehlin, sur la situation nouvelle dûe au débarquement allié en AFN, le Cne Delfino faisait part de son état d'âme et désirait savoir quelle serait l'attitude des hauts responsables politiques et militaires d'AOF et, par voie de conséquence, le comportement à attendre du Cdt du GC I/4. Il fut rassuré aussitôt par le Cdt Stehlin qui nous fit comprendre, en termes voilés, qu'il était au courant, depuis un certain temps, du projet de débarquement des anglo-américains en AFN, par l'intermédiaire du gouverneur général en AOF, monsieur Bresson."

Les forces de l'AOF se rallient aux alliés :

Trois patrouilles de trois H-75A sont lancées pour assurer la protection de Dakar et de ses environs. Après quatre jours de combats fratricides en AFN, les forces françaises se rallient aux forces alliées. Le 23, c'est au tour de Dakar et l'AOF de faire de même. Le commandement en chef est exercé par l'Amiral Darlan. A compter de cette date, toutes les forces aériennes vont reprendre leur combat contre l'axe. L’entraînement reprend de plus belle et passe de 5 h par mois et par pilote à 20 heures par mois. Il s'agit de redevenir opérationnel le plus rapidement possible.

Le Cdt Fanneau de la Horie, cdt de la base de Ouakam :

Le 24 novembre, prise de commandement du Groupe de chasse n° 21 et de la base aérienne de Dakar-Ouakam par le Cdt Fanneau de la Horie. Il remplace le Lcl Geille. La base de Ouakam comprend à ce moment le GC I/4, le parc 96 et le compagnie de base 701. La cérémonie se déroule dans le hangar de la 1ére escadrille du GC I/4. Ce bâtiment a été baptisé Aspirant Duval.

Mort du Ltt Fichepain :

Le 11 décembre, le Ltt Jacques Fichepain se tue à 12 km au sud de Thiès. A la suite d'un piqué commencé à 7000 mètres avec sa patrouille, ses équipiers ont remarqué qu'il effectuait un brusque changement de direction à droite et le perdent de vue à 2500 mètres. Un témoin au sol a vu son H-75 (n° 301 / codé "3") faire une ressource brutale en basse altitude après un piqué rectiligne. Le Curtiss s'est alors écrasé. Le pilote, inanimé au moment du choc, est tué sur le coup.

Ltt Jacques Fichepain, pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 - Tué au cours d'un accident d'avion, aux commandes du Curtiss H-75A 3 n° 301 codé "3" - Photo collection Albin Denis source Colonel André Xima que je remercie pour son aide.

Biographie du Ltt Georges Jacques Fichepain - Né le 19 juillet 1917 à Paris 14ème (Paris) - A passé les épreuves d’admission à l’école de l’air du 20 au 30 août 1937 - Classé 61ème sur 108 au concours d’entrée à l’école - Admis à l’école de l’air en novembre 1937 - Nommé Sous-lieutenant - Brevet de pilote militaire n° 26.859 obtenu au centre école d’Avord (Cher), le 7 février 1939 - Pilote du GC I/4 du XXX au 11 décembre 1942 - Le 11 décembre 1942, à la suite d’un piqué commencé à 7000 mètres avec sa patrouille, ses équipiers ont remarqué qu’il avait effectué un brusque changement de direction à droite et le perdent de vue à 2500 mètres d’altitude - Un témoin au sol a vu son H-75 n° 301 codé " 3 " faire une ressource brusque en basse altitude après un piqué rectiligne, avant de s’écraser à 12 km, au sud de Thiès - Il est probable que le pilote était inanimé à cet instant, il a été tué sur le coup - Sources : Mémoire des Hommes (AC 21 P 184248) - Liste des brevets militaires - Historique EC 1/3 " Navarre " - JORF - Dernière mise à jour 17 mars 2020.

Cne Gauthrin, cdt du GC I/4 par intérim :

Le 12, le Cdt Stehlin quitte le commandement du groupe, le Cne Gauthrin assure l'intérim du commandement. Le 14, victime d'une panne de moteur, le Cne Gauthrin pose son H-75 (n° 187 / 27) en campagne entre Sangalkam et Diarekhate. L'avion termine sa course contre un palmier, le choc provoque un incendie qui détruit entièrement le Curtiss. Le pilote s'en tire avec des brûlures graves à l'avant bras gauche. Le capitaine sortira de l’hôpital le 8 février 1943. Le Cdt Fanneau de la Horie prend le commandement du groupe pendant la convalescence du Cne Gauthrin.

Cne André Gauthrin, commandant par intérim du GC I/4 à compter du 12 décembre 1942 - Victime d'un accident d'avion, le 14 décembre 1942, il est rentré de deux mois d'hpopitalisation et d'un mois de convalescence, le 17 mars 1943 - Il a été affecté à école de pilotage de Kasbab-Tadla, le 20 mar 1943 - Photo collection Albin Denis source Adjudant-chef Pierre Fricker que je remercie pour son aide.

Une 3ème escadrille pour la GC I/4 :

Le 20 décembre, le groupe I/4 est porté à 3 escadrilles. La 3éme escadrille formée à cette occasion provient de la 4éme escadrille du GC II / 6 stationnée auparavant à Thiès. L'unité, qui vole sur Dewoitine D 520, est garante des traditions de la SPA 124 "Jeanne d'Arc" de la grande guerre. Le GC II/6 a été victime de la réduction des unités de chasse dans la région.

Insigne de la 3ème escadrille du GC I/4 - Elle est héritière des traditions de la SPA 124 "Jeanne d'Arc" de la Grande Guerre - Dessin Albin Denis.

Pilotes et mécaniciens de la 4ème escadrille du GC II/6 (héritière des traditions de la SPA 124 "Jeanne d'Arc" de la Grande Guerre) de Thiès, le 12 janvier 1943 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collectio Albin Denis source adjudant-chef Pierre Raude que je remercie pour son aide.

Le Cdt Stocky, alors sergent mécanicien équipement au GC II/6, découvre le Curtiss H-75 qu'il nous décrit : "C'était un matériel très robuste, plus "rustique", résistant bien aux températures élevées, les instruments étaient de meilleure qualité."

Année 1943 :

Etat-Major du Groupe : Cdt Albert Ladousse commandant le GC I/4, Cne André Gauthrin adjoint au commandant de groupe, Cne Edouard Perrolaz transmissions, Ltt Christian Linteau opérations, renseignements, chiffre, Ltt Edmond Chapuy officier de tir, Ltt Laurent Vincent officier mécanicien, Médecin Cne Paul Maria médecin chef du groupe, Adj Pierre Eserig secrétariat service général, Adc Charles Pellegrini service technique mécanicien avion, Sgt André Thommazeau mécanicien avion chargé de l'avion d'état-major, Sol Guy Jeannenot service général technique, Sgt Rey artificier, Cal René Raison secrétariat service général.

1ère Escadrille :
Pilotes : Ltt Philippe Maurin commandant la 1ére escadrille, Ltt Gérard de Pins, Ltt Jacques Fabry, Ltt Jean Auber, Adj Charles Debéthune, Sgc Charles Guth, Sgc André Paris, Sgc René Weber, Sgt Léon Boursier, Sgt Charles Reverchon, Sgt Nicolas Yourgaince.
Mécaniciens : Adj Marcel Trichet chef de hangar, Adj André Odin sous-chef de hangar, Sgc Louis Dormegnie, Sgc Louis Benoir, Sgc Jean Thomas, Sgt Pierre Fircker, Sgt Roger René, Sgt Jacques Viala, Sgt Roger Guichard, Sgt André Manzac, Sgt Roger Réaud, Sgt Julien Discamps, Sgt Victor Labrune mécaniciens avion, Sgt Georges Lamothe, Sgt Fabrice Simard électriciens, Sgt Henri Raufast, Sgt René Jonchier, Sgt Victor Lebreton, Sgt Emile Tebib radios télégraphistes, Sgt Pierre Hugot, Sgt Louis Lahouratate mécaniciens équipements, Sgc Paul Labrot, Sgt Roger Beauvieux, Sgt René Adnet, Sgt Ernest Royer, Sgt Georges Maffre, Sgt André Villard armuriers, Sol Alois Hochard, Sol Maurice Marmet service général.

2ème Escadrille :
Pilotes : Cne Louis Delfino commandant la 2éme escadrille, Ltt Guy Husson, Ltt Pierre Minot, Ltt Louis Lemaire, Adj Henry Liautard, Adj Marcel Finochetti, Sgc René Darlay, Sgc Louis Bonjean, Sgc Roger Pinon, Sgt Maurice Lebrun, Sgt Albert Krauss.
Mécaniciens : Adj Aimé Charton chef de hangar, Sgc Marcel Petit sous-chef de hangar, Sgt René Joseph, Sgt Georges Drugé, Sgt André Bernard, Sgt René Laborde, Sgt Jean Briand, Sgt Jean L'Hoste, Sgt François Tanchoux, Sgt Emile Girard, Sgt René Goinot, Sgt Paul Dssfachelles, Clc Auguste Duriez mécaniciens avions, Sgc Mario Mazade, Sgt Eugène Guimard électriciens, Sgt Léopold Hérin, Sgt André Sylvestre, Sgt Paul Klein radios télégraphistes, Sgt Robert Euher, Sgt Hughes Wolfsperger mécaniciens équipements, Sgc Eugène Peyron, Sgt Lucien Edouard, Sgt Albert Drelon, Sgt Jean Vidal, Sgt Louis Romand, Sgt Roger Fournier armuriers, Sol André Bachut, Sol André Bourdon service général.

3ème Escadrille :
Pilotes : Ltt Pierre Michel commandant la 3éme escadrille, Ltt Roger Demoulin, Ltt Emmanuel Sagon, Ltt Henry Leroux, Adc Roger Angibault, Adj Pierre Dechanet, Sgc Jean Hurtin, Sgc Albert Meunier, Sgt Michel Fangere, Sgt Jean Rolland, Sgt Michel Seeten.
Mécaniciens : Adj François Schmiederer chef de hangar, Sgc Valentin Ariband sous-chef de hangar, Sgt Henri Collardey, Sgt Jean Toublanc, Sgt Eugène Kloepfer, Sgt Pierre Montaufray, Sgt Robert Linger, Sgt Louis Leforce, Sgt Henry Latoulie, Sgt Marcel Mazoyer, Sgt Roger Caradec, Sgt Henri Cougot, Sgt Raphaël Clément mécaniciens avions, Sgc Jean Peyron, Sgt André Delbange électriciens, Sgc Guy Brouard, Sgt Jacques Boissier, Sgt Jean Gaillier radios télégraphistes, Sgt Lucien Stocky, Sgt Lucien Fourquier mécaniciens équipements, Sgc Georges Petit, Sgc Georges Gardeur, Sgt Maurice Louage, Sgt Adrien Pelletier, Sgt Armand Stierle, Sgt Etienne Petit armuriers, Clc Marcel Horon, Sol Marcel Langrogniet service général.

Section de transport : Ltt Bouhelier pilote commandant d'avion, Ltt Robert Duvillard pilote, Sgt Robert Vlaminck radio naviguant, Sgt René Roussin mécanicien avion, Section de transmissions : Ltt Jean Brés électricien.
Personnel du service général : Sol Gérard Gendre , Sol Guy Hany service général technique, Sol Jacques Bouchet, Sol Louis Keraudren service administratif, Secrétariat du Groupe et bureau technique : Adc Paul Haller, Sgc Georges Noury, Sol Camille Dumas service général.
Service administratif : Sgc Marcel Chauvet, Sgt Charles Rocher, Sgt Jean Martin, Sgt Henri Labulle, Sgt Jean Janichon, Sgt Marcel Debroise, Cal Robert Barbieri.
Moyens généraux techniques : Ltt Jean Bony mécanicien, Adc Gaston Le Beller, Adj Guy Castelain, Sgt Guy Boileau mécaniciens avions, Sgt François Messinger, Clc André Tanquart, Clc Yves Georges, Cal Maurice Combemorel, Cal Eugène Moussont, MO Louis Boulat, MO André Gourlia, Sol Lucien Harmand, Sol Pierre Delingette.

Insigne du groupe de chasse I/4 - Cet insigne a été utilisé du 20 décembre 1942 au 13 juillet 1943, date de la dissolution de la 3ème escadrille au sein du groupe (traditions de la SPA 124 "Jeanne d'Arc de la Grande Guerre) - Dessin Albin Denis.

Le Cne Philippe Maurin, commandant de la 1ère escadrille du GC I/4, aux commandes du H-75A 3 n° 273 codé "1" en patrouille avec deux équipiers en 1943 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Cdt Albert Ladousse, commandant du GC I/4 :

Le 1er janvier 1943, le Cdt Albert Ladousse prend le commandement du GC I/4. Auparavant, il a été commandant du GC II/6 à Thiès avec 29 Dewoitine D 520 du 23 mars au 20 décembre 1942, puis commandant de la 3ème escadrille (traditions de la SPA 124) du GC I/4 du 20 décembre 1942 au 1er janvier 1943 et finalement commandant du GC I/4 du 1er janvier au 1er aout 1943.

Cdt Albert Ladousse, commandant du GC I/4 à trois escadrilles du 20 décembre 1942 au 1er janvier 1943 - Photo collection Albin Denis source SHD Vincennes que je remercie pour son aide.

Cdt Amédée Albert Ladousse - Né le 27 mai 1908 à Moumour (Pyrénées-Atlantiques) - Fils de Jean Pierre Ladousse et de Jeanne Marie Labarrère (institutrice) - Domiciliés à Goès (Pyrénées-Atlantiques) - Marié avec Mlle Henriette Tayar - Elève de l’école Polytechnique promotion 1927 - Classé 152ème au concours d’entrée - Classé 206ème sur 217 au passage en 2ème année en 1928 - Titulaire d’une bourse d’étude, à compter du 5 mai 1928 - Classé 200ème sur 217 au concours de sortie en 1929 - Ingénieur aéronautique en 1929 - Nommé Sous-lieutenant, le 23 septembre 1929 - Elève de l’école pratique d’aviation d’Avord en 1929-1931 - Brevet de pilote militaire n° 23.267 obtenu à l'école militaire d'aviation d'Avord, le 22 décembre 1930 - Affecté au 3ème groupe d’aviation d’Afrique, le 24 avril 1931 - Nommé Lieutenant en octobre 1931 - Affecté au détachement de Colomb-Béchar du 2ème groupe d’aviation d’Afrique, le 9 février 1932 - Affecté à la 12ème escadre lourde de défense en décembre 1933 - Affecté au centre d’essais du matériel d’armement du camp d’instruction de l’armée de l’Air à Cazaux, le 18 mai 1936 - Nommé Capitaine, le 15 septembre 1936 - Convoie en vol puis essais en vol du Potez 566 T3 n° 1 sur Marignane, à partir du 17 janvier 1938 - Rentré avec l’avion à Villacoublay, le 21 janvier 1938 - Convoie le Potez 566 T3 n° 1 à Cazaux, pour réaliser les essais de tir, le 7 février 1938 - Rentre à Villacoublay, le 25 février 1938 - Assure les essais en vol du Lignel 10 d’entrainement à la chasse en mai 1938 - Assure les essais en vol du Caudron 690 Rafale n° 2 d’entrainement à la chasse à moteur Renault 6Q03 en juin 1938 - Assure les essais en vols du Breguet 690 C3 n° 01 à moteurs Hispano-Suiza 14AB en août 1938 - Assure les essais en vol du Paul Aubert 20 n° 01 à moteur Régnier de 90 cv en septembre 1938 - Assure les essais en vol du Koolhoven FK 58 C 1 à moteur Hispano-Suiza 14AA en octobre et novembre 1938 - A participé au meeting de Bruxelles aux commandes d’un Breguet 691 en juillet 1939 - Désigné pour effectuer les essais des avions américains de chasse et de bombardement montés à Casablanca - Grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, en date du 30 décembre 1939 - Commandant du GC II/6 à Thiès avec 29 Dewoitine D 520 du 23 mars au 20 décembre 1942 - Commandant de la 3ème escadrille (traditions de la SPA 124) du GC I/4 du 20 décembre 1942 au 1er janvier 1943 - Nommé Commandant en 1943 - Commandant du GC I/4 du 1er janvier au 1er aout 1943 - Nommé Lieutenant-colonel, le 1er juillet 1946 - Attaché militaire à l'ambassade de France aux Etats-Unis en 1946 - Pilote d’essais - Nommé Colonel, le 30 mars 1951 - Directeur adjoint du centre d’essais en vol (CEV) de Brétigny-sur-Orge en 1953 - Grade de Commandeur de la Légion d’Honneur, en date du 30 juin 1954 - Admis, en qualité d'auditeur, à l'institut des hautes études de défense nationale pour les années 1954-1955, le 28 octobre 1954 - Nommé Général de brigade aérienne en août 1956 - Médaille de l'Aéronautique, en date du 20 novembre 1956 - Chargé, comme spécialiste, de mener à bien les vols des Nord-Sferma 1110 et Max-Holste 153 équipés de turbopropulseurs Turboméca "Astazou" - Mis à la disposition du SHAPE (OTAN), à compter du 1er juin 1957 - Passé, sur sa demande et par anticipation, dans le cadre de réserve, le 10 janvier 1958 - Décédé à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 2 août 1992 - Sources : Historique EC 1/3 "Navarre" - Liste des officiers généraux de l’armée de l’Air 1933 à 2012 - Liste des brevets militaires - Site Internet de la bibliothèque de l'Ecole Polytechnique - Fichier des décès de l'INSEE - JORF - Revue "Aviation Magazine" - Revue "L’Air" - Revue "Les annales coloniales" - Revue "Les Ailes" - Site internet de la bibliothèque centrale de l’école Polytechnique - Dernière mise à jour : 2 avril 2020.

* Officier de la Légion d’Honneur du Cne Amédée Albert Ladousse, en date du 30 décembre 1939 : "11 ans de services, 2 campagnes, 1 citation, 15 ans de bonification pour services aériens. 30 annuités. "

* Officier de la Légion d’Honneur du LcL Amédée Albert Ladousse, en date du 7 janvier 1949 : " 20 ans, 3 mois de services, 7 ans 6 mois de campagnes, une blessure en service aérien commandé, une citation, 20 ans 3 mois de bonifications pour services aériens commandés, 2 ans de majorations diverses. Chevalier de la Légion d’Honneur du 30 décembre 1939. "

Changement dans la numérotation des avions :

On observe un changement dans la numérotation des avions au sein du groupe. C'est ainsi que la 1ère escadrille prend les nombres impairs de 1 à 25 et la 2ème escadrille les nombres pairs de 2 à 24. La 3ème escadrille, avec ses quatorze avions rejoint Dakar-Ouakam, le 13 janvier. Au posé, deux D 520 entrent en collision. Les deux pilotes, le Cne Barbier (un ancien du I/4 de la campagne de France de 1939-1940) et l'Adj Dechanet sont indemnes mais l'aile droite pour l'un et l'aile gauche pour l'autre sont à changer.

Le 27, la 2ème escadrille effectue un desserrement de trois semaines à Bamako où elle travaillera en compagnie des GB I/62 et I/63 qui volent sur Glenn Martin. Les mécaniciens suivent par le rail d'abord puis par les airs avec un Farman quadrimoteur. Le 2 février, les Ltt Maurin et Fabry effectuent des vols de prise en main sur Curtiss P 40F (n° 114599 et 114433). Le 5, un D 520 de la 3ème escadrille est perdu lors d'un exercice de chasse et de bombardement à 20 km de St-Louis. Son pilote, le Sgt Rolland qui est parvenu à abandonner son appareil, est légèrement blessé à l'atterrissage. Son parachute gonflé par le vent violent qui souffle dans les environs le traîne sur 50 mètres. Le Dewoitine est entièrement détruit. Le 12, le D 520 n° 439 piloté par le Sgc Hurtin est victime d'un non verrouillage de la jambe de train droite. L'avion part en cheval de bois et termine en pylône. Son pilote est indemne. Le 17, le Ltt Maurin commandant la 1ère escadrille, le Ltt Michel commandant la 3ème et un mécanicien partent en Simoun pour Bashurst en vue de récupérer un D 520 posé en Gambie en novembre 1942. C’est le Cne Michel qui ramènera l’avion à Ouakam.

Curtiss H-75A3 du GC I/4 en 1943 - Remarquez les bandes tricolores peintent sous les ailes - Photo collection Albin Denis source Adjudant-chef Gilbert Discamps que je remercie pour son aide.

Curtiss H-75A du Gc I/4 desserrés sur le terrain d'aviation de Bamako en février 1943 - Photo collection Albin Denis.

Le 23, la 2ème escadrille revient de Bamako avec onze avions. A l'atterrissage de l'escale de Kayes, le H-75 n° 28 piloté par le Ltt Lemaire est endommagé au cours d'un cheval de bois. Cette fois, l'avion, qui transportait un peu trop de café dans les ailes, est intact. Le pilote est indemne. Il se rappelle : " Le seul soucis, à vrai dire mineur et rare sur H-75, était la boîte de contrôle du pas de l'hélice dont le matériau, trop sensible à la chaleur, n'enclenchait pas toujours immédiatement le contact, ce qui nécessitait une suite ininterrompue d'action sur le bouton et entraînant parfois un retard au regroupement."

H-75A du GC I/4 sur le terrain de Kayes en février 1943 - Les ancins camouflmages et les marquages rouge et jaune ont été badigeonnées - Les anciens repères d'identification individuels ont laissé la place à de grands chiffres blancs - Photo collection Albin Denis sources adjudant-chef Paul Desfachelles que je remercie pour son aide.

Entrainement au tir aérien :

L’entraînement au tir recommence avec les séances de tir sur manche à air tractée par un Potez 25 TOE. Les armes de bord des Curtiss sont approvisionnées de 200 cartouches par mitrailleuse avec coloration des munitions pour la restitution. Le tir est toujours effectué en direction de la mer en position de 3/4 arrière. Les avions dégagent sous le câble en montant ensuite pour passer devant le Potez. C'est l'occasion pour les armuriers de glaner quelques heures de vol. L'Adc Pelletier alors armurier à la 2éme escadrille se souvient : "La place arrière du Potez est équipée d'un crochet type lance-bombes et le plancher percé d'un trou de 30 cm. L'armurier dispose de plusieurs cibles munies d'un câble. On accroche le mousqueton terminal au lance-bombes et l'on passe la cible et le câble par le trou. Quant le tir est terminé, la biroute utilisée est larguée et la manœuvre recommence pour les avions suivants. Le biroutage permet même à certains pilotes de se livrer à une plaisanterie de gamin. Entre Rufisque et Thiès, la route s'étire toute droite sur de nombreux kilomètres sans arbres ni poteaux. C'est une magnifique piste qui permet quelques exercices d'atterrissage et de décollage impromptus avec partie de saute-mouton au-dessus des véhicules qui passent par là. C'est une bonne rigolade provoquée par la peur des automobilistes qui stoppent et courent vers la brousse. Un jour, le Sgc Meunier sacrifie à la tradition, termine le biroutage et rentre à la base. Là sur le parking, l'attend un comité de réception dont le général Gama, commandant l'air en AOF, qui n'a pas apprécié du tout de servir de cobaye pour cette histoire. Résultats : 15 jours d'arrêts de rigueur et un mois d'interdiction de vol."

Le 25, c'est au tour de la 1ère escadrille de faire le déplacement pour Bamako via Kayes. On peut donner la liste des pilotes et des onze avions ayant fait ce déplacement : Ltt Maurin (H-75 n° 273), Ltt de Pins (n° 237), Ltt Chappuis (n° 226), Ltt Auber (n° 291), Ltt Fabry (n° 137), Adj Debéthune (n° 286), Sgc Guth (n° 275), Sgc Weber (n° 299), Sgc Paris (n° 332), Sgt Boursier (n° 201), Sgt Yourgaince (n° 311). Seize mécaniciens prennent place à bord d'un Farman 222. Arrivés sur place, le personnel du groupe est logé dans une villa d'officiers. Le 1er étage étant réservé aux officiers et le rez-de-chaussée aux sous-officiers. Le confort n'est pas de mise ici avec seulement un lit, une chaise et pas d'eau. Heureusement que le Niger n'est pas loin. Le séjour va traîner en longueur car le travail avec les Glenn Martin ne sera pas très intéressant pour les chasseurs. Les H-75 servant surtout de plastrons pour les mitrailleurs qui sont vraiment mauvais. Les résultats sont médiocres. En plus, et ça ne gâte rien, les avions sont soumis à des conditions d'utilisations extrêmes avec un stationnement en plein air avec une fine poussière en suspension qui s'insinue partout. La chaleur monte à 45° le jour et tombe à 30° la nuit.

Le Ltt Brès se souvient de ce séjour : "Au cours de nos pérégrinations en brousse aux alentours de Bamako, il nous fut donné de récupérer 2 petits lionceaux qui s’étaient écartés de leur mère. Nous les ramenâmes à Ouakam à la fin des manœuvres et, avec quelques camarades du groupe, je fus chargé d’en prendre soin. Au bout de quelques mois, ils furent assez adultes pour les introduire au mess des officiers lorsque nous avions des passagers ou des invités. Ceux-ci voyaient alors, avec terreur, une tête de lion venir s’appuyer soudainement sur leurs genoux, en quête de nourriture ! L’effet de cette blague était à chaque fois très réussi. Nous remontâmes ces deux fauves à Meknès lors de notre mouvement de juin 1943 en Farman 222 ; mais ils devenaient trop encombrants compte tenu de nos engagements militaires à venir et nous les laissâmes alors au zoo de Meknès où ils prirent place avec l’étiquette Don du GC I/4."

Le 5 mars, le Dewoitine D 520 n° 453 piloté par l'Adc Roger Angibault part en cheval de bois en fin d'atterrissage. Cet incident n'a pas de conséquence grave et se termine plutôt bien avec quelques réparations pour le chasseur. Le 12, encore à l'atterrissage, après un exercice de tir, le Ltt Leroux pose son D 520 train rentré. Là encore, les dégâts sont juste matériel.

Retour du Cne Gauthrin :

Le 17, le Cne Gauthrin rentre après deux mois d’hôpital et un mois de convalescence. Il quittera finalement le groupe le 20 pour l'école de pilotage de Kasbab-Tadla. Le 19, la 1ère escadrille rentre sur Ouakam.

Le 15 avril, plusieurs incidents viennent enrayer la bonne marche des vols. Deux D 520 doivent se poser à pleine charge en raison de la non fermeture des robinets de sortie de train et le Glenn Martin qui assure le convoyage ne peut rentrer ses roues et doit lui aussi rebrousser chemin.

Accident du Ltt Linteau :

Le H-75 n° 81 du Ltt Linteau, victime d'une panne moteur, s'écrase en mer train sorti, au moment où il s'apprêtait à atterrir. Son Curtiss capote verticalement dès qu'il touche la surface des flots. Des indigènes qui travaillaient sur la côte se précipitent en pirogue pour découvrir le pilote qui a réussit à détacher son harnais sous l'eau, retirer son parachute. Il a juste le menton un peu ouvert.

Départ de la 3ème escadrille pour Meknès :

Le 16, le Cdt Ladousse, à la tête de la 3ème escadrille, part avec neuf D 520 pour Meknès. Le dixième et dernier avion refuse de partir et rejoindra ensuite. L'escadrille laisse sur place 2 officiers pilotes, 23 sous-officiers et 2 soldats. Ce déplacement a pour but de préparer la remontée du groupe I/4 en AFN. A l'occasion de ce périple, le groupe apprend officiellement son prochain rééquipement sur Bell P-39 Airacobra. Le 19, huit D 520 de la trois rentrent sur Dakar en laissant un avion à Marrakech et un autre à Thiès sur pannes.

Du 18 au 26, les pilotes s'entraînent aux vols de nuit avec projecteurs. Dans ce genre d'exercice, les projecteurs suivent le H-75 pendant toutes ses évolutions, ensuite arrêtent leur poursuite pour tenter de retrouver le Curtiss qui s'est échappé. Au cours d'une mission, le Ltt Auber est aveuglé pendant un passage sur le dos. Complètement désemparé, son avion pique à vitesse élevée. Il se reprend à 50 m d'altitude en voyant les feux d'un bateau. Il est alors sur la tranche et en piqué. Juste le temps de redresser et de passer à peine à 10 m de la surface à 450 km/h. C'est vraiment passé juste.

Ltt Jean Auber, pilote de la 1ère escadrille du GC I/4 - Photo collection Albin Denis.

L'entretien des Curtiss H-75A :

Le 24, le groupe reçoit l'ordre officiel de remonter en AFN pour y être transformé sur avion américain P-39. Les vols d’entraînement sont dès lors réduits au minimum pour soulager les appareils bien fatigués. Dans l'attente de la grande exode, la mécanique met les bouchées doubles pour assurer la disponibilité maximale. Une tâche bien ardue pour ces mécaniques bien fatiguées !

L'Adc Desfachelle, alors sergent mécanicien, nous livre quelques trucs de la mécanique pour maintenir les Curtiss en état de vol : " Il n'y avait pas de bougies de rechange ou très peu. Aussi fallait il les démonter, les nettoyer en séparant l'électrode centrale, les remonter puis les tester à la pression. Suivant la couleur de l'étincelle, elles étaient jugées bonnes et remontées sur l'avion ou rejetées. Ils n'y avait pas de joints de rechange à part les joints de chapeaux de culbuteur et de tiges de culbuteurs qui étaient de fabrication française mais peu efficaces en étanchéité. Nous étions obligés de les faire nous-mêmes dans des plaques de fibre ou de klingérite. Pour les commandes de vol, elles étaient souples avec des câbles d'acier et lorsqu'il fallait les changer, il n'y avait pas de rechange. Nous les faisions et ils fallait savoir faire les épissures. A l'époque, il n'y avait pas de section entretien 2éme degré. Nous avions deux ou trois avions en compte et nous faisions tout : PPV, révisions des 25 h, 50 h, 100 h. Ceci a duré jusqu'en mai 1943."

Un de ses camarades, l'Adc Discamps, lui aussi sergent mécanicien avion ajoute : "Sur la fin, nous n'avions plus de membranes spéciales en caoutchouc synthétique pour les carburateurs "Dash pot". Il fallait faire des essais de matières de remplacement. Pas facile avec le contact permanent avec l'essence. Nous avions aussi les rivets des caissons du train d'atterrissage qui prenait du jeu avec l’âge. Impossible de changer et il a fallu chercher des tas de combines pour les réparer. L'Adj Trichet avait réussi à trouver une astuce avec des boulons."

L'Adc Fricker, alors mécanicien avion, se rappelle lui aussi la maintenance du H-75 : "On remplaçait les moteurs atteints par la limite de fonctionnement par des moteurs prévus pour Glenn-Martin. Il fallait donc démonter les accessoires de la table arrière."

L'ensemble du groupe prépare fébrilement son départ. Deux Glenn-Martin et un Farman assureront le convoyage des mécaniciens et de pièces de rechanges essentielles.

Remontée de la 3ème escadrille en AFN :

Le 19, la 3ème escadrille composée de 14 D 520 s'élance de Dakar. Quelques incidents sont à déplorer avec le D 520 (n° 170) piloté par le Ltt Demoulin qui fait demi-tour sur panne de rentrée de train et à l'escale d'ATAR où le Dewoitine du Ltt Leroux éclate un pneu au décollage et capote. Le D 520 est détruit et son pilote fortement contusionné. Les avions restants arrivent à Meknès, le 22.

Dewoitine D 520 de l'ex GC I/4 à Meknès en août 1943 - A cette époque, le I/4 vole sur P-39 Airacobra - Ces deux avions portent toujours les marques du groupe - Ils ont été reversés à l'école des EOA de Marrakech - Le D 520 n° 447 était l'avion du Cdt Albert Ladousse, commandant du GC I/4 - Il porte l'insigne à trois escadrilles - L'autre D 520 appartenait à la 3ème escadrille, détentrice des traditions de la SPA 124 "Jeanne d'Arc" de la Grande Guerre - Photo collection Albin Denis source SIRPA / ECPA fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Dewoitine D 520 de l'ex GC I/4 à Meknès en août 1943 - A cette époque, le I/4 vole sur P-39 Airacobra - Ces deux avions portent toujours les marques du groupe - Ils ont été reversés à l'école des EOA de Marrakech - Le D 520 n° 447 était l'avion du Cdt Albert Ladousse, commandant du GC I/4 - Il porte l'insigne à trois escadrilles - L'autre D 520 appartenait à la 3ème escadrille, détentrice des traditions de la SPA 124 "Jeanne d'Arc" de la Grande Guerre - Photo collection Albin Denis source SIRPA / ECPA fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Remontée de la 2ème escadrille en AFN :

Le 22, après avoir entassé quelques affaires dans le coffre de leur avion et un petit supplément dans le Glenn Martin du GB II/62 qui sert de guide, les pilotes de la 2éme escadrille décollent avec 11 H-75. L'ensemble du dispositif se pose sans encombre à Meknès, le 24. Pilotes et avions de la 2ème escadrille ayant fait le voyage Dakar - Atar - Fort Triquet - Tindouf - Marrakech - Melnès : Cne Delfino (H-75 n° 319), Cne Perrolaz (n° 323), Ltt Minot (n° 28), Ltt Husson (n° 173), Ltt Lemaire (n° 16), Adj Liautard (n° 306), Adj Finochetti (n° 103), Sgc Bonjean (n° 79), Sgc Darlay (n° 322), Sgt Lebrun (n° 198), Sgt Krauss (n° 314).

Remontée de la 1ère escadrille en AFN :

Le 4 juin, c'est finalement la 1ère escadrille qui ferme la marche et décolle au grand complet avec ses onze avions. Les H-75 suivront une route légèrement différente à leurs prédécesseurs et remontrons en AFN par la route Dakar - Nouakchott - Atar - Fort Gouraud - Tindouf - Marrakech - Meknès, soit un total de 10 h 30 de vol. Voilà la liste des pilotes et des Curtiss : Cne Maurin (H-75 n° 273), Ltt de Pins (n° 237), Ltt Auber (n° 291), Ltt Fabry (n° 137), Cne Labit (n° 160), Cne Torret (n° 275), Adj Debéthune (n° 296), Sgc Paris (n° 332), Sgt Reverchon (n° 226), Sgt Boursier (n° 201), Sgt Yourgaince (n° 311).

Curtiss H-75A3 n° 237 de l'ex 1ère escadrille du GC I/4 à Meknès après juin 1943 - C'était l'avion du Cne Gérard De Pins, commandant de l'escadrille - Cet avion après Meknès a été affecté au GB II/62 et a été accidenté en août 1943, il s'agit peut-être de cet accident - Les couleurs de Vichy ont été remplacées par un badigeonnage de marron et de jaune - Photo collection Albin Denis sources Serge Joanne que je remercie pour son aide précieuse.

La mécanique et l'échelon roulant embarque le soir du 6 sur le Hoggar. C'est un cargo bananier transformé en transport de troupe. Des bas-flancs sont installés sur le pont ce qui permet aux passagers de respirer l'air du large à pleins poumons et aussi de se laver avec les embruns car la mer est forte. Ca n'a rien d'une croisière aux Caraibes ! Ils débarquent le 14 dans le port de Casablanca encore encombré par les épaves.

Attention, ce texte et les photos associées ne sont pas libres d'utilisation.
Ils sont issus de l'historique de l'escadron de chasse 1/3 "Navarre" de 1915 à 1999 publié par l'auteur de ce site en 1999.
Cet historique a été enregistré à la Grande Bibliothèque de France - Voir cette page : https://data.bnf.fr/13740807/albin_denis/
Travaillant activement sur une seconde édition en plusieurs tomes, je mets en ligne ces chapitres pour qu'ils soient lus par les membres du GC I/4 encore parmi nous, leurs familles,
les collectionneurs ou chercheurs qui pourraient apporter leur pierre à cet édifice.
Si vous détenez des documents officiels, états de service, livrets militaires, fiches matricules, citations, carnets de vol, notes, journal personnel, photos, souvenirs, insignes,
bref tous éléments permettant de préciser, compléter et corriger ce chapitre, je vous demanderais de bien vouloir me contacter à l'adresse Mail ci-dessus.
Un grand merci à tous ceux qui pourront m'aider. Albin DENIS

Remerciements à :

- M. Patrice Gout pour l'envoi des photos des insignes de sa collection.
- M. Philippe Marceau pour l'envoi des photos de sa maquette du H-75A3 du Sgc Georges Lemare.

Bibliographie :

- Historique de l'escadron de chasse 1/3 "Navarre" de 1915 à 1999 par l'Adj Albin Denis - publié à compte d'auteur en 1999.
- Les Curtiss H-75 de l'armée de l'Air par Lionel Persyn.
- Ils étaient là
par Paul Martin.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes
par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- De l'Aéronautique militaire "1912" à l'Armée de l'Air "1976" par Myrone N. Cuich publié à compte d'auteur en 1978.
- Site Internet "Insignes des escadrilles de l'Armée de l'Air" de Henri Guyot - Voir le lien
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Les "As" français de la guerre 1939-1945 en deux tomes par Daniel Porret - éditeur SHAA - 1991.
- L’aviation de chasse française 1918-1940 de J Cuny et R Danel - Editeur Docavia / Editions Larivière n° 2.
- Le Dewoitine D 520 de Raymond Danel et J Cuny - Editeur Docavia / Editions Larivière n° 4.
- Disparus en plein ciel de G L’Herbier Montagnon - Editeur Fasquelle / 1944.
- La 4ème escadre de chasse - SHAA carton n° G 7663.
- Compte-rendus d’engagements aériens du GC I/4 - SHAA.
- Carnets de comptabilité du GC I/4 en date du 1er septembre 1939.
- Carnets de comptabilité du GC I/4 en date du 1er janvier 1940.
- Carnets d’émargements du personnel tchécoslovaque du GC I / 4 en juin 1940.
- Rapport du Ltt Bindreff sur la perte de l'échelon roulant à Berck, le 29 mai 1940.
- Carnets de vol et témoignages du Gal Tardy de Montravel datés du 17 janvier, 4 mars et 18 juillet 1993.
- Aviation mon grand amour de Cdt P. Paquier - éditeur Didier - 1942.
- Curtiss Hawk 75 de J Cuny et G Beauchamp - éditeur Docavia / Editions Larivière n° 22 - 1985.
- Les aiglons / Combats aériens de la drôle de guerre Sept 1939 - Avril 1940 de C.J Ehrengardt, C.F Shores, H Weisse et J Foreman - Editeur Charles Lavauzelle - 1983.
- L'aviation de Vichy au combat - Tome 1 - Les campagnes oubliées du 03 juillet 1940 au 27 novembre 1942 de C.J Ehrengardt et C.F Shores - éditeur Lazauzelle - 1985.
- La Luftwaffe attaque à l'Ouest (France 1939-1942) page 6 dans Historica n° 25 en 1991.
- L'aviation néerlandaise 1939-40 / La bataille de France - Page 52 - Editeur Icare n° 79 - 1976.
- 1939-40 / La drôle de guerre - Editeur Icare n° 53 - 1970.
- 1939-40 / La bataille de France - Volume 1 et 2 : la chasse - Editeur Icare n° 54 et 55 - 1970.
- Les Tchéques 1939-40 / La bataille de France - Pages 31, 39, 41, 136 à 139 - Editeur Icare n° 131 - 1989
- Témoignage de Mr Martin Paul daté du 1er juillet 1993 - Auteur de "Invisibles vainqueurs" en 1990.
- Journal quotidien du GC I / 4 « Navarre » - SHAA.
- Cahiers d’enregistrement des heures de vols des escadrilles. - SHAA.
- Comptes-rendus d’engagements aériens du GC I / 4. - SHAA.
- Témoignage du Gal Philippe Maurin daté du 09 décembre 1998.
- Témoignages du Gal Yves Rupied datés du 24 mai 1993 et 19 novembre 1998.
- Témoignage du Col Louis Lemaire daté du 02 mars 1993.
- Témoignage du Lcl Henri Liautard daté du 23 mars 1993.
- Témoignage du Lcl Jean Bony datés du 11 mars et avril 1993.
- Témoignages du Cdt Georges Metz datés du 23 mars et 24 avril 1993.
- Témoignage de Mr Jean Bres daté du 03 mars 1999.
- Témoignages de l'Adc Paul Desfachelle datés de 06 janvier et du 15 février 1993.
- Témoignage de l'Adc Gilbert Discamps daté du 16 décembre 1992.
- Témoignage de l'Adc Pierre Fricker daté du 10 février 1993.
- Carnets de vol du Cdt Lucien Stocky.
- Etat de services du Lcl Guy Fanneau de la Horie.
- Carnets de vol du Col Louis Lemaire.
- 3 juillet 1940, lever de rideau sur une tragédie - Les années 40 - pages 449 à 475 - Editeurs Tallandier - Hachette.
- Londres attaquait Dakar, Vichy bombardait Gibraltar dans Le choc du mois n° 31 en 1990.
- Guy Fanneau de la Horie du Lcl Cressaty dans Les ailes n° 1247 du 24 décembre 1949 page 5.
- Cahier du Cne Jean Marie Auber par A.Auber - Imprimerie du palais - 1946.

Si vous avez des documents écrits ou photographiques pouvant compléter les données de cette page, veuillez contacter l'auteur du site.

Gc I/4 1939-1940 GC 1/4 Navarre sur P-39N

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