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Cne Jean Dugard

Sa jeunesse :

Jean René Dugard est né rue Baronne à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), le 3 août 1918. Il est le fils de René Dugard, un blanchisseur de 23 ans et de Marie Henriette Germaine Frainais, une couturière de 20 ans qui sont domiciliés au 37, Grande Rue à Carrières-sur-Seine (Yvelines).

Né en 1918, il appartient à la classe 1938 et obtient un sursis d'incorporation pour poursuivre ses études , le 5 mai 1938. Ses parents sont alors domiciliés au 85, rue de Chatou à Houilles (Yvelines). En études au lycée Saint-Louis de Paris (6ème), il appartient à l'escadrille "Guynemer" constituée dans cet établissement scolaire. Le lycée Saint-Louis préparait les élèves aux concours d'entrée des grandes écoles.

Concours d'entrée à l'école de l'Air :

Appartenant à la classe 1938 (année de naissance + 20 ans), il a été recensé par le bureau de Versailles (Yvelines) sous le n° 5177.

Il est classé 69ème sur 198 au concours d'entrée de l'école de l'air de Salon-de-Provence, le 31 août 1939. Il intégre l'école de l'Air, le 4 octobre 1939. Elle a été déplacée sur Bordeaux-Mérignac, le 28 août 1939. Son dossier adminstratif est administré par le bataillon de l'air n° 106. A l'escadre d'instruction, il commence sa formation initiale de pilote militaire. Il fait son premier vol d'accoutumance, d'une durée de 35 mn, comme observateur, à bord du Potez 25 n° 1795, le 1er novembre 1939. Il signe un engagement volontaire pour huit ans au titre de l'école de l'Air de Bordeaux-Mérignac, en date du 2 décembre 1939.

En décembre, il effectue neuf vols, toujours comme observateur, à bord des Potez 25 (n° 1757, 1707, 1753) et Potez 540 (n° 63, 83). Il est alors formé à la navigation. Il termine l'année 1939 avec 13h55 de vol.

Un Potez 25, la cheville ouvrière de l'aéronautique militaire puis de l'armée de l'air des années 30 - Jean Dugard a fait son premier vol à bord du Potez 25 n° 1795 - Photo droits réservés.

Phase de formation de pilote militaire :

Maintenant formé à la navigation aérienne, il commence sa formation de pilote militaire. En janvier 1940, il effectue 12 vols en double commande, en compagnie des Sgt Chastan (9 vols), Sgt Say (2 vols) et du Ltt Bureau (1 vol). Il réalise alors 6h45 de vol à bord des MS 315 n° 21, 27, 180. Pendant ces vols, qui durent entre 25 et 45 mn, il effectue trois à sept atterrissages, suivi d'un décollage immédiat (touch and go). A la fin du mois de janvier, son carnet de vol compte 20h40 de vol.

Morane-Saulnier MS 315 - L'école de l'air, transférée sur le terrain de Bordeaux-Mérignac, comptait, en autres, les numéros n° 06, 11, 21, 27, 91, 100, 146, 180 - 350 exemplaires ont été utilisés par l'armée de l'Air - Il était équipée d'un moteur Salmson 9Nc de 9 cylindres en étoile de 135 ch - Photo droits réservés.

En février 1940, il réalise 20 vols pour 12h10 dont 15 en compagnie du Sgt Chastan, 2 avec le Ltt Bureau et trois seul à bord. Il est lâché, seul à bord, aux commandes du MS 315 n° 06, le 27 février 1940. Pendant ce mois de formation, il a volé sur les MS 315 n° 06, 21, 27, 180. Il termine le mois de février avec un total de 32h50 de vol.

En mars 1940, il réalise 13 vols seul à bord pour des missions de 25 à 55 mn. Pendant ces vols de prises en main, il effectue des séries de 3 à 7 touch and go, à bord des MS 315 n° 06, 11, 27, 91, 180, 190. A la fin mars, son carnet de vol totalise 41h15 de vol.

Nommé Sous-lieutenant :

Il est nommé sous-lieutenant d'active, à titre définitif, du cadre navigant, le 20 mars 1940.

En avril 1940, il réalise 23 vols dont huit en compagnie d'un moniteur pour le contrôle pendant les différentes phases du vol. Parmi ces vols, il en effectue sept qui sont consacrés au perfectionnement du vol en spirale. Les quatre derniers sont réalisés seuls à bord. Il vole à bord des MS 315 n° 06, 80, 100, 146, 180. A l'issue de sa formation au vol en spirale, il est qualifié, le 17 avril 1940. Le même jour, il commence les différents vols et épreuves concourant à l'obtention du brevet de pilote militaire. Le 17 avril en fin de soirée, il réussit l'épreuve de vol plané et le 19, l'épreuve d'altitude (2.100 mètres). Les 19 et 20, il réalise les différentes liaisons imposées avec Bussac - Mérignac - Bussac en 1h30, Bussac - Royan - Bussac en 1h30, puis Bussac - Mérignac - Bergerac - Bussac en 2h40 et finalement Bussac - Bergerac - Périgueux - Bussac en 2h45.

Morane-Saulnier MS 230 - L'école de l'Air, transférée sur le terrain de Bordeaux-Mérignac, comptait, en autres, les numéros n° 166, 326, 475 et 481 - 1100 exemplaires ont été utilisés par l'aéronautique militaire, puis par l'armée de l'Air - Il était équipé d'un moteur Salmson 9Ab de 9 cylindres en étoile de 230 ch - Photo droits réservés.

Brevet de pilote militaire :

Ayant réussi la totalité des épreuves imposées, il obtient le brevet militaire de pilote d'avion n° 30.669 validé sur la base dépôt de Salon-de-Provence, le 21 avril 1940. Un détail, son brevet militaire a été validé à la base de Salon-de-Provence alors qu'il a passé la totalisé de ses épreuves sur la base de Bordeaux-Mérignac. Le 25 avril, il commence une formation de perfectionnement voltige aux commandes de l'avion Romano R 82 et est qualifié, le 30. Les avions utilisés pour ce stage sont les R 82 n° 103 et 105. Il termine le mois d'avril 1940 à la tête de 59h20 de vol.

Romano R 82, un biplan biplace destiné à l'entrainement à l'acrobatie - Il était équipé d'un moteur Salmson 9Aba de 230 ch - 180 exemplaires ont été fabriqués par l'armée de l'Air et l'aéronautique navale - L'école de l'Air de Bordeaux-Mérignac comptait au moins deux exemplaires, les numéros 103 et 105 - Photo droits réservés.

En mai 1940, le destin de la France va se jouer. Du 2 au 18 mai, il effectue, en compagnie d'un moniteur de vol, neuf vols de perfectionnement, aux commandes d'avions Romano R 82. Il pilote successivement les R 82 n° 103 et 136. Il passe ensuite à une autre phase de formation, toujours avec un moniteur, à bord des MS 230 n° 166, 475 et 481. Il termine le mois de mai avec un total de 64h55 de vol.

En juin 1940, malgré la situation catastrophique des armées françaises, sa formation de pilote militaire se poursuit. Il effectue cinq vols aux commandes du MS 230 n° 326 et cinq autres à bord d'un Romano R 82 dont il ne précise pas le numéro, probablement le n° 103 ou le n° 136, pour un total de 4 heures. A la fin de sa période sur Bordeaux-Mérignac, son carnet de vol totalise 68h55.

Liste des avions de l'école de l'Air déployés sur la base aérienne de Bordeaux-Mérignac de décembre 1939 à juin 1940 - Il ne s'agit pas d'un inventaire exhaustif mais de la présence de ces avions lors des périodes citées - Sources carnets de vol de Jean Dugard.

Titre papier de brevet militaire de pilote d'avion n° 30.669 du Slt Jean Dugard, obtenu à l'école de l'Air de Bordeaux-Mérignac, le 21 avril 1940 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Affecté au GB II/23 :

En décembre 1940, il est affecté à la 3ème escadrille (traditions de la BR 66) au groupe de bombardement II/23 stationné à Blida (Algérie). Cette escadrille est commandée par le Ltt Rolland. Le groupe II/23, sous les ordres du Cdt Bordes, est équipé de bombardiers Lioré & Olivier LéO 451. Le Slt Jean Dugard effectue un premier vol, pour contrôler son pilotage, aux commandes du LéO 451 n° 3036, le 30 décembre 1940. Il termine l'année 1940 avec 70h25 de vol.

Lioré et Olivier LéO 451 de la 3ème escadrille du GB II/23 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Dessin Jean Cuny extraite du livre "Leo 45, Amiot 350 et autres B 4" de Jean Cuny et Raymond Danel paru aux éditions Larivière en juillet 1986.

Insigne de la 3ème escadrille du GB II/23 datant de 1941 pendant le séjour de l'unité sur la base aérienne de Blida (Maroc) - Insigne Collection Patrice Gout que je remercie pour son aide.

Insigne du GB II/23 - Insigne valable de la période allant de 1936 à 1943 - Cette unité comptait deux escadrilles héritées de la Grande Guerre, la 3ème escadrille héritière de la BR 66 et la 4ème escadrille héritière de la BR 129 - Elle était stationnée à Toulouse de 1936 à 1940 et volait sur Bloch 200, puis sur LeO 451 à Blida (Algérie) - Fabrication A. Augis Lyon - Photo droits réservés.

Les vols de prise en main :

En janvier 1941, il poursuit les vols d'accoutumance à bord des LéO 451. Comme les pilotes sont en surnombre au sein du groupe et l'activité aérienne presque en sommeil, le commandant du GB II/23 lui donne la fonction de navigateur pour ces missions. Il effectue trois vols, à bord des Léo 451 n° 422, 3014 et 209 pour un total de 4h05. Pendant ces missions, il poursuit son entrainement à la navigation et lors des liaisons terre-avion. A la fin du mois, il totalise 74h30 de vol. En ces temps troubles, les vols sont rares. En février, il ne vole qu'une seule fois, comme navigateur, à bord du Leo 451 n° 3036, pour une mission de 1h55 de vol.

Alignement de Lioré et Olivier LéO 451 en Afrique du Nord pendant la période entre 1940 à 1943 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

En mars 1941, il effectue seulement trois missions comme observateur pour un total de 4h30. La première, à bord du LeO 451 n° 51, donne lieu à un vol en section, qui se termine par un bombardement fictif. La seconde, avec le Leo 451 n° 51, consiste en un bombardement réel à la bombe d'exercice sur le champ de tir d'El-Hajeb, au sud de Meknès. Le 14 mai 1941, il effectue la seule mission du mois, comme observateur, à bord du LéO 451 n° 3036, lors d'une navigation suivie d'un bombardement fictif. Il termine le mois de lois avec un total de 82h40.

Camp d'El-Hajeb, à 25 km au Sud de Meknès - Il disposait d'un vaste champ de tir également adapté aux bombardements aériens - Le GB II/23 y assurait la grande majorité de ses bombardements d'exercices et réels - Carte postale d'époque.

Breveté observateur en avion :

En juin, il effectue trois vols, comme observateur pour un total de 4h25. Le 4 juin, il participe enfin à une mission complète, à bord du LéO 451 n° 51 avec une navigation, une passe photo sur l'objectif et un bombardement fictif. Après avoir été formé à la fonction d'observateur, il obtient le brevet militaire d'observateur en avion n° 6.258, le 10 juin 1941. Pendant son affectation au sein du GB II/23, il assurera la fonction d'observateur, rongeant son frein, car un pilote qui ne vole pas, est un pilote qui meurt !

Titre papier d'observateur en avion n° 6.258 du Slt Jean Dugard, affecté à la 3ème escadrille du GB II/23, obtenu le 10 juin 1941 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Le mois de juillet 1941 est faste car il réalise six missions comme observateur, à bord des LéO 451 n° 209, 375 et 422. Le 5 juillet, à bord du Léo 451 n° 209, il effectue en équipage à un bombardement réel à Tamara. Le même jour, il effectue un entrainement au vol sans visibilité, à bord du Caudron C 445 Goéland n° 103, en compagnie du Cne Cattelat, Sgc Fricourt, Sgt Gomtiern Sgt Belin. Le 18, il participe à un vol de reconnaissance de nuit entre Meknès et El Hajeb, pendant 2h25 de vol, à bord du LéO 451 n° 209. Le 22, à bord du Léo 451 n° 209, il prend part à une mission de bombardement sur El Hajeb et à un exercice avec l'aviation de chasse. Il termine le mois avec 97h00 de vol.

Caudron C 445 Goéland - Fabriqué à 114 exemplaires - Il était motorisé par deux Renault 6Q-01 de 6 cylindres en ligne inversés de 220 ch - Masse totale 3500 kg - 2 membres d'équipage et 6 passagers - Vitesse maximale 300 km/h - Plafond 7.000 mètres - Rayon d'action 1.000 km - Photo droits réservés.

En août 1941, il participe à cinq missions à bord des LéO 451 n° 51 et 422. La première, le 6, constitue au lâché du Cne Stern. Le même jour, l'équipage composé du Sgc Pelissier (pilote 1), Cne Stern (pilote 2), Slt Dugard (obs), Sgt Colin (radio), Adc Petiot (mit) réalise un exercice de navigation de nuit pendant 1h05. Le 8, il prend part à une mission d'observation de tir d'artillerie, à bord du 422. Les 18 et 19, l'équipage, composé du Sgt Gautier (pilote 1), Ltt Petit (pilote 2), Slt Dugard (obs), Sgt Weiler, Sgt Minaud, Sgt Le Guillou (probablement des mécaniciens) réalise la liaison de Meknès, Agadir, Marrakech, Meknès, à bord du LéO 451 n° 51. Il termine le mois d'août avec un total de 107h40 de vol.

Terrain d'aviation de Meknès :

En septembre 1941, le GB II/23 quitte le terrain de Blida (Algérie) pour s'installer sur celui de Meknès (Maroc).

Vol en formation de trois LéO 451 en Afrique du Nord - Photo droits réservés.

Son mariage :

Le 1er septembre 1941, il se marie avec Jeannine Marguerite Ollivier à Meknès (Maroc). Son épouse est née à Lannion (Côtes d'Armor), le 3 décembre 1918.

Les 25 et 29 septembre 1941, il prend part à une mission photo à 5.500 mètres d'altitude (LéO 451 n° 422) et à une mission PSV dans les nuages (LéO 451 n° 404). Il cumule 109h50 en fin du mois.

Le mois d'octobre 1941 est plus faste pour lui avec septs vols qui se répartissent comme cela. Le 6, un essai en vol du Léo 451 n° 51 pour 20 mn de vol. Les 7, 8, 9 et 11, des missions de bombardement sur K.S.K sont réalisées après des approches entre 4300 et 5500 mètres.

Atterrissage forcé avec le LéO 451 n° 51 :

Le 29 octobre, une panne de changement de pas de l'hélice droite contraint l'équipage à faire un atterrissage forcé avec le LéO 541 n° 51. L'équipage se composait du Sgc Ramès (pilote 1), Slt Dugard (obs et chef de bord), Adj Chabroud (radio), Adj Dezelis, Sgt Casamajor. Tous les hommes sont indemnes. Jean Dugard termine le mois d'octobre avec 118h35 de vol.

Commandant d'équipage :

A partir de novembre 1941, il assure une nouvelle fonction, celle de commandant d'équipage. Les sept missions, qu'il a commandé, se décomposent comme telles : quatre de bombardement sur le champ de tir de K.S.K, un vol en section et l'essai en vol du LéO 451 n° 51 qui a été remis en état, en finissant par un vol de nuit de 2h20. Il termine le mois à la tête de 127h35 de vol. En décembre, encore sept missions pour Jean Dugard. Il a volé, à bord des LéO 451 n° 51, 375, 422, 3014, lors de trois missions comme commandant d'équipage et quatre comme observateur. Les missions sont réparties entre deux bombardements d'entrainement sur El-Hajeb, un exercice avec la chasse, une reconnaissance à vue. Le 17 décembre, la mission est interrompue après seulement 10 mn de vol, suite à une baisse de régime du moteur droit. Son carnet de vol compte 132h45 de vol, en date du 31 décembre 1941.

L'année 1942 :

Le mois de janvier 1942 n'est guère favorable à Jean. Il va seulement effectuer trois vols représentant un total de 3h50, deux missions photo et un vol de nuit. Le mois de février n'est guère plus favorable avec cinq vols pour un total de 6h00 de vol. Il les a effectuées à bord des LéO 451 n° 51, 209 et 422 et consistaient en un exercice d'alerte, deux missions photo, un bombardement d'exercice à El-Hajeb, une mission au profit de la DCA et une liaison avec la Marine. A la fin de février, Jean Dugard compte 142h35 de vol.

Menu du banquet de la 3ème escadrille du GB 2/23 du 7 février 1942 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Mme Monique Bauer que je remercie pour son aide.

Nommé Lieutenant :

En mars 1942, il effectue seulement 3 missions, les deux premières comme commandant d'équipage, à bord du LéO 451 n° 51 pour des vols d'essais après changement d'un moteur et la dernière comme observateur, à bord du Léo 451 n° 131, pour une liaison Meknès, Tiflet, Marchand, Meknès. Il est nommé lieutenant du cadre navigant, le 5 mars 1942. En avril, il prend part à six missions comme observateur, à bord des LéO 451 n° 404 et 3014. On peut signaler une liaison Meknès - Casablanca et retour, le 7, puis un exercice d'attaque de troupes au sol, le 23. Il totalise 149h10 de vol en fin du mois.

Message n° 1160 du service du personnel de l'armée de l'Air avertissant la nomination du Slt Jean Dugard au grade de Lieutenant, en date du 20 mars 1942

En mai 1942, cinq missions sont à signaler pour Jean Dugard, à bord des LéO 451 n° 209, 422, 3014. Celles que l'on peut signaler, ont été effectuée le 8 avec un exercice avec la chasse et le 16, lors d'un bombardement sur le champ de tir d'El-Hajeb, au Sud de Meknès. En juin, cinq nouvelles missions avec deux bombardements, une mission TSF au profit de la Marine et une liaison entre Meknès et Salé et retour. Le 6 juillet, son équipage effectue un bombardement fictif à 8600 mètres, à bord du LéO 451 n° 209. Le 13, lors d'une liaison avec l'armée de terre, à bord du LéO 451 n° 131, son équipage attaque le terrain de Taza. Il termine le mois de juillet avec 167h20 de vol.

Photo de groupe des personnels navigants du GB II/23 en 1942/1943 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Mme Monique Bauer que je remercie pour son aide.

Photo de groupe des personnels navigants de la 3ème escadrille (traditions de la BR 66) du GB II/23 en 1942/1943 - Le Ltt Jean Dugard a appartenu à cette unité de décembre 1940 à janvier 1943 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Mme Monique Bauer que je remercie pour son aide.

Du 24 juillet au 5 octobre 1942, il ne vole plus. En octobre 1942, il participe à cinq missions, quatre comme commandant d'équipage et une comme navigateur. Nous pouvons présenter les missions les plus significatives de la manière suivante : le 5, à bord du Léo 451 n° 3009 pour un exercice de +bombardement et un étallonage de badin, le 9, des tirs de fonctionnement, à bord du LéO 451 n° 404.

Carnet de traitement individuel (livret de solde) du Ltt Jean René Dugard, navigateur de la 3ème escadrille du GB II/23, ouvert à Meknès, le 12 novembre 1942 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Débarquement des alliés en Afrique du Nord :

La donne va changer avec le débarquement des alliés en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942. Le groupe de bombardement II/23 était stationné sur le terrain de Meknès et comptait 13 Lioré et Olivier LéO 451. Le Ltt Jean Dugard va être engagé lors de deux missions de guerre, comme commandant d'équipage. Le 8, en équipage avec le Sgc Pelissier, Sgc Le Boennec, Sgt le Guillou, il bombarde Fevala, à bord du Léo 451 n° 209, depuis une altitude de 2.400 mètres. Le lendemain, avec l'équipage composé du Sgc Pelissier, Sgc Weber, Adj Chabraud, il renouvèle son bombardement de Fevala.

Deux missions de guerre contre les alliés :

Les troupes françaises au Maroc ont cessé le combat, le 11 novembre. A partir de cette date, toutes les unités de l'armée de l'Air, anciennement vichysoises, passent du côté des alliés et vont reprendre le combat. Toutefois, les chasseurs et bombardiers des unités françaises sont dépassés après plus de deux ans d'inactivité. Il va falloir attendre le remplacement des matériels par les américains et les britanniques pour repartir au combat.

Volontaire pour l'aviation de chasse :

Désirant quitter sa fonction d'observateur, ayant reçu initialement une formation de pilote, il se porte volontaire pour l'aviation de chasse.

Observateur au sein de la 3ème escadrille du GB II/23 de janvier 1941 à novembre 1942, il doit reprendre un entrainement intensif pour devenir pilote opérationnel, ce qu'il n'est plus. Il commence un entrainement au pilotage, en compagnie du Sgc Pelissier, moniteur, à bord du MS 315 n° 77. A la fin du mois de novembre, il cumule 180h45 de vol. L'ensemble du mois de décembre est consacré à son entrainement au pilotage, en compagnie de plusieurs moniteurs dont les Sgc Pelissier et Richard. Ils volent à bord des MS 230 n° 271, 531, 535. En plus de ces vols de reprise en main, il prend part, comme commandant d'équipage, à sept vols, à bord des LéO 541 n° 33, 209, 422. Il compte 200 heures de vol en fin de l'année 1942.

Liste des Lioré et Olivier LéO 451 que le Slt Jean Dugard, pilote de la 3ème escadrille du GB II/23, a piloté de janvier 1941 à janvier 1943 - Sources carnets de vol de Jean Dugard.

Liste des commandants du GB II/23 et GC 1/2 "Cigognes" lors de la présence du Slt Jean Dugard comme observateur (II/23) et pilote (1/2) - Données réunies à partir des carnets de vol de l'officier.

Entrainement au pilotage intensif :

Le 9 janvier 1943, il effectue sa dernière mission au sein du GB 2/23. Elle consistait en un essai en vol du LéO 451 n° 505, en équipage avec le Cdt Vénot (commandant du GB 2/23), Adc Ledoyer, Adj Vogel, Adj Hernon.

Stage à l'école de Kasba-Tadla :

Il suit une formation chasse à l'école de Kasba-Tadla. Il effectue 39 vols au sein de cette école du 11 janvier au 24 février, où il volera aux commandes des Morane-Saulnier MS 230 n° 236, 263, 288, 529, 531, 813 et North-American NAA 57 n° 78, 107, 111, 208. A la fin du mois de février 1943, il totalise 244h35 de vol.

North American NAA 57 P2, un avion de perfectionnement biplace - 230 exemplaires ont été utilisés - Il était équipé d'un moteur Wright R-975 Whirlwind - Cette photo a été prise à l'école d'aviation militaire de Kasba-Tadla en 1943 - Photo droits réservés.

Naissance de sa fille Martine :

Le 4 février 1943, sa femme Jeannine met au monde leur premier enfant, une fille, qu'ils prénomment Martine Anne Marie. Elle est née à Meknès (Maroc). Ils sont alors domiciliés au 8, rue d'Arles, à Meknès.

Affecté à la 1ère escadrille du GC 1/2 :

Le 25 février 1943, il est affecté à la 1ère escadrille du GC 1/2 du Cne Ozanne, qui était stationnée sur le terrain d'aviation de Meknès (Maroc). Le groupe de chasse 1/2 est sous les ordres du Cdt Fleurquin. Le jour de son arrivée, il est lâché sur Curtiss H-75, aux commandes du n° 266. Dès le 26, il va voler sur H-75 et surtout sur Dewoitine D 520 qui équipe l'ensemble de son escadrille.

Insigne métallique de la 1ère escadrille du GC 1/2 "Cigognes" - Il est légèrement postérieur à la période étudiée - Insigne collection de Jean-Jacques Leclercq que je remercie pour son aide.

En mars 1943, il vole aux commandes des Curtiss H-75 n° 166, 266, des Dewoitine D 520 n° 59, 69, 81, 401, 404, 567 et du NAA-57 n° 174. Il termine le mois à la tête de 268h40 de vol.

Dewoitine D 520 de la 1ère escadrille du GC 1/2 - Photo droits réservés.

Maintenant qu'il a repris sa place dans une escadrille de chasse, il peut effectuer treize missions au cours du mois d'avril. Nous pouvons signaler, parmi elles, une attaque en patrouille triple de 3 Léo 451, le 6 ; une attaque d'un chasseur avec acrobatie, le 8 ; des tirs sur cibles au sol, le 9, 14, 16, une protection de deux LéO 451, le 13 et finalement une tenue de zone, avec l'attaque d'un plastron, le 22.

Du 3 au 28 mai 1943, aux commandes des Dewoitine D 520 n° 44, 69, 202, 401, 417, 549, il réalise 4 missions de tir sur cibles au sol, une couverture de secteur et un vol d'acrobatie. Il termine le mois avec 294h00 de vol. De juin à novembre 1943, il poursuit ses missions d'entrainement, principalement sur des cibles au sol. A la fin du mois de novembre 1943, il cumule 329h53 de vol.

Liste des avions que le Slt Jean Dugard, pilote de la 1ère escadrille du GC 1/2 "Cigognes", a piloté de mars à novembre 1943 - Nb : il a été passager du C-47 - Sources carnets de vol de Jean Dugard.

En décembre 1943, il quitte le GC 1/2 "Cigognes" pour le détachement au FTC qui est stationné sur le terrain d'aviation de Berteaux (Algérie), à 35 km au sud-est de Constantine. Cette unité est commandée par le Cne Lacombe et assure la formation au pilotage du P-39 Airacobra. Les 29 et 30, il fait trois vols, pour un total de 3h35, aux commandes des P-39 serial 320, 477 et 835. Le mois de février est entièrement consacré à sa transformation sur Airacobra. Il effectue dix vols en formation, trois vols en basse altitude, trois vols avec des tirs sur cible au sol et pour finir un tir aérien sur manche remorquée. Il termine cette formation avec 362h45 de vol. Le 30 janvier 1944, il quitte Berteaux pour rejoindre sa nouvelle unité, le groupe de chasse GC 1/4.

Le GC 1/4 "Navarre" et le Coastal Command :

A bord d'un DC-3 (serial 557), il rejoint le GC 1/4 qui est stationné sur le terrain d'aviation de la Reghaia, près d'Alger, le 11 février 1944. Il est affecté à la 2ème escadrille (traditions de la SPA 153), équipée de Bell P-39N Airacobra. Le groupe est intégré au Coastal Command. Sa mission consiste à protéger les convois maritimes et à attaquer les bombardiers allemands qui s'en prennent aux navires.

Terrain de la Reghaîa en décembre 1943 - A l'arrivée du GC 1/4, ce terrain était occupé par deux squadrons britanniques équipés de Bristol Beaufighter Mk VI F de chasse de nuit et le GC 1/7 équipé de Spitfire - A partir du 22 novembre 1943, le GC 1/7 laisse la place au GC 2/3 équipé de Hawker Hurricane - Sur cette photo, au premier plan, les installations du GC 1/4 et de l'autre coté de la piste, deux Hurricane du GC 2/3 - Au fond, à la limite du cliché, les implantations des squadrons britanniques - Photo collection Albin Denis source ECPA du fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

Rattachement à la 3ème escadre de chasse :

Le 3 janvier 1944, le GC 1/4 "Navarre" a été rattaché à la 3ème escadre de chasse. Cette grande unité se compose maintenant des GC 1/4 "Navarre", GC 1/5 "Champagne" et GC 3/6 "Roussillon". Elle est placée sous le commandement du Cdt Hubert Monraisse. Il est alors le plus jeune commandant d'escadre. Ces trois groupes sont commandés par le Cdt Marin La Meslée pour le GC 1/5, Cdt Viguier pour le GC 3/6 et Cdt Jean Machet de la Martinière pour le GC 1/4

Permier vol dur P-39N Airacobra :

Le 22 février 1944, il effectue son premier vol, aux commandes du P-39N codé "16" et dès le lendemain, il participe à sa première mission de guerre consistant à un piquet aérien, pendant lequel il ne verra pas d'avion ennemi. A la fin du mois de février, il cumule 377h35 de vol.

Insigne du GC 1/4 "Navarre" époque du P-39N Airacobra du 13 juillet 1943 au 21 juillet 1944 - Dessin Albin Denis.

En mars 1944, il entre dans le dur des missions de Coastal Command en réalisant 17 missions de guerre sur P-39N et deux vols de prise en main de A-24 Dauntless (serial 701) où il est en équipage avec un pilote moniteur. Pendant ces missions, il assure 8 décollages sur alerte (on dit Scramble), 5 missions de protection de convois, 5 missions de tir photo, de tir sur manche remorquée et sur cible au sol, une mission de recherche en mer (air sea rescue) et une mission avec guidage par un radar au sol. A la fin mars, il a volé 413h30.

Douglals A-24 Dauntless (serial 42.54560) appartenant au GC 1/4 photographié sur le terrain de la Reghaïa, avant son transfert sur la Corse - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef Cougot que je remercie pour son aide.

Identifications des P-39N Airacobra :

Nota : sur les carnets de vol, les P-39N et A-24 du groupe sont identifiés par les trois derniers chiffres du serial américain qui est peint sur la dérive verticale ou par le chiffre code, les avions de la premère escadrille (traditions de la SPA 95) étant identifiés par des chiffres et ceux de la 2ème escadrille (traditions de la SPA 153) par des lettres. Il est donc difficile d'associer l'intégralité du serial et le chiffre ou la lettre code.

Les missions d'entrainement se multiplent :

En avril 1944, il ne réalise que trois missions de guerre, une de suppression des menaces ennemie (dite Sweep) et deux de protection de convois. Les 18 autres vols consistent surtout à des vols d'entrainement avec tirs sur cible au sol, des manoeuvres de jour et de nuit, des exercices d'interception en vol sans visibilité, des vols en patrouille lourde. Les vols se déroulent à une altitude moyenne de 5.000 à 12.000 mètres et durent jusqu'à 2 heures pour les plus long. A son arrivée, il était cantonné aux missions de jour, progressivement avec un entrainement adapté, il va passer aux missions sans visibilité, puis de nuit. A la fin avril, son carnet de vol compte désormais 434h15 de vol.

Insigne de la 2ème escadrille de l'EC 1/3 "Navarre" - Epoque entre 1940 à 1942 - Fabrication A. Augis 28, St-Bartlelémy Lyon - Marquages en creux - Fixation par deux anneaux - Trou perçé - Le Cne Louis Delfino arrivé en juin 1942 avait l'insigne n° 45 et le Cne Philippe Maurin qui était aussi au GC I/4 en juin 1942, portait l'insigne n° 50 - Photo droits réservés.

Cdt Jean Machet de la Martinière - Commandant de la 1ère escadrille du GC 1/42 (SPA 95) à Reims en 1936 - Commandant du GC 1/4 "Navarre" du 1er août 1943 au 21 juin 1944 - C'est lui qui donnera le nom de baptème "Navarre" au groupe qu'il commande - Titulaire d'une victoire homologuée contre un Junkers Ju 88, le 8 février 1944 - C'est d'ailleurs les projectiles de cet avion allemand qui ont endommagé son P-39N et l'ont obligé à sauter en mer - Il ne sera retrouvé que 48 heures plus tard - Photo collection Albin Denis source Colonel Jean Machet de la Martinière que je remercie pour son aide.

Les mécaniciens avion s'activent autour du Bell P-39N-5 Airacobra serial 42.18739 codé "F" de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" sur le terrain de la Reghaïa en décembre 1943 - Cet avion sera perdu en mer, au nord de Port Gueydon, le 9 février 1944 - Son pilote, le Sgc Giraud, ne souffrira que d'une fracture du péroné consécutive à sa sortie très mouvementée de son appareil - Sur P-39, les avions de la 2ème escadrille sont toujours identifiés par une lettre code, ici "F" - Photo collection Albin Denis source ECPA Fort d'Ivry que je remercie pour son aide.

En mai 1944, il prend part à 9 missions de guerre, des protections de convois de navires, à des altitudes variant entre 4.000 et 6.000 mètres, pour une durée moyenne de 2 heures. En dehors de ces missions essentielles, il vole presque tous les jours, en enchainant des vols en coopération avec la DCA du port d'Alger, les vols PSV (sans visibilité), des tirs sur cibles au sol et des vols de protection. Il poursuit ses vols d'accoutumance, avec un pilote moniteur, aux commandes du A-24 Dauntless serial 701 et en exécute cinq pendant la période. A la fin du mois, il totalise 476h35 de vol, dont 29 missions en Coastal Command pour 49h20.

Rattachement à la 4ème escadre de chasse :

Le 1er mai 1944, le GC 1/4 "Navarre" passe de la 3ème escadre de chasse à la 4ème escadre de chasse. Elle y retrouve les GC 2/3 "Dauphiné" et GC 2/5 "La Fayette".

Insigne de la 4ème escadre de chasse valable pour la période allant du 1er mai au 31 octobre 1944 - Entièrement équipée de P-47D Thunderbolt, elle était composée de 3 groupes de chasse à 2 escadrilles, à savoir le GC I/4 "Navarre" (escadrilles héritières des traditions des escadrilles SPA 95 et SPA 153 de la Grande Guerre) - GC II/3 "Dauphiné" (SPA 37 / SPA 81) - GC II/5 "La Fayette" (N 124 / SPA 167) - Insigne conservé par Christian Bardier , fils du Cdt Bernard Barbier - Photo Jean-Jacques Leclercq que je remercie pour son aide.

Les trois groupes der chasse constitutifs de la 4ème escadre de chasse en date du 1er mai 1944 - De haut en bas et de gauche à droite : GC 1/4 "Navarre" avec sa 1ère escadrille (traditions de la SPA 95) (insigne personnel du Cne Philippe Maurin) et sa 2ème escadrille (traditions de la SPA 153), GC 2/3 "Dauphiné" avec sa 1ère escadrille (traditions de la SPA 37) et sa 2ème escadrille (traditions de la SPA 81) et GC 2/5 "La Fayette" avec sa 1ère escadrille (traditions de la N 124) et sa 2ème escadrille (traditions de la SPA 167) - Toutes ces unités étaient équipées du Républic P-47D Thunderbolt - Composition Albin Denis.

Adhésion à l'association "l'Entraide de l'Aviation" :

Pendant cette période très incertaine pour les personnels navigants, il adhére à l'association "L'entraide de l'Aviation" en qualité de membre actif, le 1er mai 1944. Son numéro d'adhérent est le 28.372. Cette association deviendra plus tard, les "Ailes brisées".

Ltt Jean Dugard, pilote de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Photo collection Albin Denis.

Le mois de juin 1944 marque le débarquement des troupes allées en Normandie. En Afrique du Nord, Jean Dugard vole à 39 reprises, pricipalement pour assurer la protection aérienne des convois maritimes qui passent le long des côtes algériennes, en particulier, le 3 pour le convoi "Millionnaire", le 7 pour "Cindirella", le 12 pour "Ocean", le 17 pour "Tendecy" et "Gertrude", le 20 pour "Snodland", le 26 pour "Bunter". On constate que le temps de présence sur zone a beaucoup augmenté, car les missions de 2 heures s'enchainent et se poursuivent quelque fois jusqu'à la nuit, en particulier le 26 sur le convoi "Bunter" où il cumule 4h05 en trois vols. Le groupe 1/4 ayant récupéré un autre Hawker Hurricane (le premier était le 168), Jean est lâché sur ce type d'appareil, le 22 juin. A la fin juin, il cumule 521h55 de vol pour 68h40 de vol de guerre.

Pilotes du Gc 1/4 "Navarre" sur le terrain de la Reghaïa à la fin juin 1944 - Au premier rang, assis de gauche à droite : Slt Chappuis, X (de dos), Mt Guyot, Sgt Astier - Debouts : Ltt Laurent, Ltt Auber, Ltt Dugard, Ltt Segura, Ltt Bertin, SM Surzur, Adj Weber, Sgc Boursier - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis.

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Hawker Hurricane du GC 1/4 "Navarre" - Il servait pour les liaisons courrier avec la Sicile et mettait trois jours pour relier Tunis à Catane et retour - Photo collection Albin Denis source adjudant-chef André Manzac que je remercie pour son aide.

Naissance de son fils Jean :

Le 7 juillet 1944, Jean Dugard et sa femme Jeannine accueillent leur deuxième enfant, un garçon, qu'ils rénomment Jean-Brieuc, qui est né à Meknès (Maroc).

Inventaire des tenues et équipements américains perçus :

En date du 8 juillet 1944, le Ltt Jean Dugard a perçu comme tenues et équipements, les effets suivants : un bonnet de police en drap kaki, un bonnet de police en coton kaki, un bonnet de police en drap bleu, un casque métallique, deux chemises en flanelle, deux chemises en coton, deux sous-vêtements d'été, deux sous-vêtements d'hiver, deux cravates kaki, deux mouchoirs, deux paires de chaussettes en laine kaki, deux paires de chaussettes en coton, deux caleçons longs en laine, deux caleçons courts en laine, une paire de gants en laine et cuir, un ceinturon pour pistolet, un étui à chargeur, une ceinture de pantalon, une paine de jambière en toile, deux sacs marins, deux paires de chaussures, deux plaques d'identité, une chainette pour plaques d'identité, un rouleau valise literie, un sac à couchage de campagne, une gamelle, un bidon d'un litre, un quart de campagne (pour manger), une fourchette, un couteau, une vareuseen drap kaki, deux pantalons en drap, un manteau en drap, deux pantalons en coton kaki, un blouson de campagne, un manteau de pluie, 2 demi-tentes individuelles complètes, deux couvertures en laine kaki, une brosse à dents, un blaireau, un rasoir, un peigne, deux serviettes éponge, une canadienne, un lit de camp, un masque à gaz, un poignard avec étui, un couvre édredon.

Transformation sur P-47D Thunderbolt :

Le 9 juillet 1944, le Groupe 1/4 Navarre apprend sa transformation sur Republic P-47D Thunderbolt . Dés le 10, un Curtiss P-40 est envoyé par le GC 3/3 pour permettre aux pilotes du Navarre de s'habituer aux roulettes de queues. C'est finalement un total de trois P-40 qui seront prêtés au 1/4. (n° 210, n° 489, n° 639)

En juillet, son rythme de vol se calme un peu en réalisant 35 vols pour seulement trois missions de guerre, des protections de convois maritimes. Il vole principlement à bord du P-39N serial 744, ainsi que le serial 782. Les autres vols consistent à des vols d'entrainement en patrouilles simples, doubles, lourdes, serrées, des tirs sur cibles au sol. Il est lâché sur Curtiss P-40, le 13 juin et réalise trois vols sur ce type d'avion. Il est ensuite lâché sur P-47D Thunderbolt (serial 522), le 19 juin et enchaine huit vols jusqu'à la fin du mois. il accomplit sa dernière mission sur P-39N Airacobra, le 20 juin. Cliquez sur l'image pour l'agrandir A la fin du mois de juillet, son carnet de vol compte 567h50 de vol dont 71h30 en vols de guerre.

Bilan du GC 1/4 "Navarre" sur P-39N Airacobra :

Le Groupe de chasse 1/4 "Navarre" a réalisé pendant la période P-39N :

En opérations :
- 1928 sorties et 3317 h 20 de vol en protection de convois,
- 236 sorties et 196 h 50 de vol en scramble (décollage en alerte),
- 150 sorties et 249 h 15 de vol en air sea rescue (secours en mer),
- 245 sorties et 327 h 50 de vol en sweep (ratissages en mer),
soit 2559 sorties et 4090 h 15 de vol.

En hors opérations :
- 3673 sorties et 3807 h 55 de vol en entraînement, missions DCA, radars, voyages, convoyages et essais avions,
soit un total de 6232 sorties pour 7898 h 10 de vol.
Ses pilotes ont remporté 6 victoires homologuées.

Tactical command :

Le 21 juillet 1944, le GC 1/4 "Navarre" est transformé sur P-47D Thunderbolt et change de mission. Il passe au Tactical Command. Ses avions sont codés de la manière suivante : 70 à 84 pour la première escadrille (SPA 95) et 85 à 99 pour la 2ème escadrille (SPA 153). Le 27, le groupe quitte son terrain pour rejoindre celui d'Alto en Corse.

Photo aérienne du terrain d'aviation d'Alto-Folleli prise après guerre - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraite du site "Remonter le temps" de l'Institut Géographique National.

Pilotes de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" :

Cne Fabry, commandant l’escadrille - Pilotes : Cne Allard - Cne Abrioux - Ltt Belleville - Ltt Gérand - Ltt Channet - Ltt Dugard - Ltt Racon - Slt Seguelas - Slt Coutray de Pradel - Slt Liautard - Slt Deshayes - Slt Meunier - Asp Decagny - Asp Menard - Asp Lete - Asp Petitpoisson - Asp Mineau - Adc Veyron - Adj Xima - Sgc Bertin - Sgc Freund - Sgc Guillemot - Sgc Marchand - Sgt Heurtaux - Sgt de la Chapelle - Sgt Allain - Sgt Pochet - Sgt Botella - Sgt Montet - Sgt Gille.

 

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Les patrouilles sont formées :

Le 30 juillet 1944, six patrouilles sont formées : chacune d'elles comprend un leader, un chef de patrouille accompagnateur, un premier et un deuxième équipier. En date du 30 juillet 1944, ces patrouilles sont composées des pilotes suivants : leader - 1er équipier - CP accomp - 2éme équipier.

- Ltt Auber, Ltt Dugard, Ltt Linteau, Ltt Choppins.
- Adj Weber, Sgt Dubos, Sgc Guth, Sgt Seeten.
- Cne de Pins, Ltt Segura, Sgt Boursier, Sgt Astier.
- Ltt Fabry, Ltt Racon, Adj Meunier, Sgc Lebrun.
- Adc Liautard, Adj Xima, Ltt Allard, Sgt Barberis.
- Ltt Cavaroz, Ltt Bertin, Sgc Paris, Sgt Marchand.

Après avoir vérifié le bon fonctionnement des huit 12,7 mm de son avion, le 29 juillet, il prend part à sa première mission en Italie, le 1er août. Elle consistait en un bombardement de Fossano et un strafing de Villanova. Visiblement, les pilotes n'ont pas d'avion attitré car il vole sur sept P-47D différents au cours du mois. Pratiquement tous ces vols sont des missions de guerre, d'abord sur l'Italie jusqu'au 12 août, puis sur Saint-Tropez, Marseille, Aubagne et finalement Lyon, le 29. Les missions sur l'Italie et pendant le débarquement de Provence sont toutes consacrées au bombardement avec des bombes de 500 Lbs (250 kg), qui laissent place progressivement à des reconnaissances armées, en suivant les troupes allemandes en retraite, sur Arles, Avignon, Valence, Lyon. En raison de la Flak particulièrement présente, les plongées vers les objectifs se font à partir d'une altitude de 10.000 à 14.000 mètres. Les strafings se font en échelon décalé, en basse altitude et consiste à mitrailler tout objectif qui se découvre. A chaque instant, il faut distinguer, en une fraction de seconde, le camion remplit de soldats ou un bus civil qu'il faut épargner. Un seul passage sur l'objectif pour ne laisser les servants de Flak le temps d'ajuster les avions. Il termine le mois d'août à la tête de 606h30 de vol dont 113h35 en vols de guerre.

Pilotes du GC 1/4 "Navarre" en septembre 1944 :

Etat-major : Cne Maurin, commandant le GC 1/4 - Cne de Pins, commandant en second - LTT Caravoz, opérations.

1ére Escadrille : Cne Minot, commandant l’escadrille - Pilotes : Ltt Linteau - Ltt Ségura - Ltt Bertin - Ltt Chappuis - Slt Collin - Adj Weber - Sgc Paris - Sgc Guth - Sgc Bertin - Sgc Fauville - Sgt Astier - Sgt Dubos - Sgt Raquin - Sgt Bouchard.

2ème Escadrille : Cne Fabry, commandant l’escadrille - Pilotes : Ltt Allard - Ltt Gerand - Ltt Charret - Ltt Dugard - Slt Seguelas - Adc Liautard - Adj Xima - Adj Maunier - Sgc Casabonne - Sgc Freund - Sgt Bourdon - Sgt Barberis - Sgt Marchand.

Terrain d'Ambérieu-en-Bugey :

Du 1er au 5 septembre, il retrouve les missions de bombardement et de reconnaissances armées sur Forli, Modène, Ficarolo, au Nord de l'Italie. Décollant d'Alto, ces missions durent de 2h00 à 2h30, à une altitude maximale de 17.000 mètres. Le 7, le groupe 1/4 "Navarre" quitte Alto pour se poser sur le terrain Istres-Le-Vallon. Le lendemain, nouveau bond, cette fois sur le terrain d'aviation d'Ambérieu-en-Bugey dont les abords ne sont pas encore totalement déminés. 675 mines seront neutralisées sur l'aérodrome et ses bâtiments. Il s'agit de suivre au plus près les troupes au sol qui sont engagées à la poursuite des Allemands en retraite. L'échelon roulant suit comme il peut, zigzaguant sur les routes couvertes de convois allemands anéantis. Le 9, il prend part à une reconnaissance armée sur Belfort, Mulhouse, Fribourg, Colmar et Gérardmer pendant 2h50, aux commandes du P-47D codé "89". Il termine le mois avec 618h20 dont 120h55 en vols de guerre.

Photo verticale du terrain d'aviation d'Ambérieu-en-Bugey, le 24 août 1945 - En 1939 et 1940, on trouvait sur ce terrain l'usine appartenant à la société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) où étaient assemblés les Lioré et Oliver LeO 451 - Cette zone est située en bas à droite du cliché - La piste en herbe faisait 1.600 x 1.050 mètres - La piste en béton et les zones de dispersion ont été construites par les Américains en 1944 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo site "Remonter le temps" de l'Institut Géographique National.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

* Croix de guerre avec étoile d'argent et citation n° 44 à l'ordre de la division aérienne du Ltt Jean René Dugard, pilote du groupe de chasse 1/4 "Navarre", en date du 18 septembre 1944 : "Officier pilote de valeur. A participé à de nombreuses missions de bombardement et de mitraillage, tant sur le front de l'Atlantique qu'en Allemagne. Le 2 avril 1945, a contribué comme chef de patrouille légère à la destruction de plusieurs locomotives en dépit d'une flack moyenne et légère, intense et précise qui abattit son chef de patrouille."

Titre papier de la Croix de guerre avec étoile d'argent et citation n° 44 à l'ordre de la division aérienne du Ltt Jean René Dugard, pilote du groupe de chasse 1/4 "Navarre", en date du 18 septembre 1944 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

En octobre 1944, les missions se concentrent sur l'Alsace et l'Allemagne. Jean accomplit quatre missions de guerre sur le Rhin, la forêt Noire et l'Alsace qui durent entre 2h20 à 2h50. A chaque fois, sur un P-47D différents, les codés 74, 94, 80 et 72. Du 12 au 17, le Slt Seguelas, aux commandes du B-25 Mitchell codé "62", le transporte de Lyon-Bron à Casablanca, via Bône, La Reghaïa, pour convoyer un P-47D. Le 13, il décolle de Casablanca, via Meknès, La Réghaïa, Bône, Istres et Ambérieu. Le 20, il réalise une mission de guerre en bombardant une concentration de troupe. Ces deux derniers vols du mois, d'une durée de 2h00, consistent en des vols de rodage P-47D sur lesquels la mécanique a changé le moteur. Il termine le mois à la tête de 654h25 de vol, dont 67 missions de guerre en 128h25.

Carte d'identité de pilote des forces aériennes françaises du Ltt Jean René Dugard, matricule n° 5.177 valable pour les années 1944-1945 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

En novembre 1944, il vole beaucoup moins, seulement 7h55. On peut signaler deux missions de guerre, des bombardements de zone et d'un blockhaus. Son carnet de vol compte maintenant 662h20 de vol.

Le Cne Philippe Maurin est fait prisonnier :

En décembre 1944, il participe à trois missions importantes de bombardement : le 2 sur Brissach, le 3 pour le bombardement des voies ferrées de Fribourg et Brissach et le 5 pour le bombardement de la gare de Lorrach, suivi d'un Strafing. Il est nécessaire de détailler cette dernière pendant laquelle de nombreux avions du groupe 1/4 ont été touché et que son chef, le Cne Maurin, sera fait prisonnier.

Le 5 décembre, pour une mission de bombardement de la gare de Lorrach, douze P-47D du groupe sont engagés. Le Cne Fabry décolle à la tête d'un dispositif de huit P-47D chargés en bombes. Le Cne Maurin commande le groupe de quatre qui assure la couverture contre la chasse adverse. Le temps est franchement mauvais et le plafond très bas : les trois patrouilles volent dessous une couche continue qui descend parfois à moins de 1000 mètres. Les collines du Jura sont bouchées et noyées dans la crasse. Boxcar (station de guidage) signalant le beau temps sur l’objectif, le Cne Fabry emmène son dispositif à travers la masse nuageuse. Au voisinage de la cible, les avions descendent à 600 mètres d’altitude. Il fait un temps épouvantable, les avions traversent un nuage de grêle. Le Rhin est sauté et l’objectif en vue. Impossible de bombarder en piqué en raison du plafond bas. Les pilotes lâchent leurs bombes à moins de 100 mètres d'altitude en vol horizontal en prenant la gare en enfilade. La plupart des projectiles touche les voies et les bâtiments. La réaction de la Flak, manifestement surprise, est trop tardive. Ensuite cap vers la rive droite du Rhin pour mitrailler tout ce qui roule sur les routes et voies ferrées. Une patrouille en strafing et les deux autres en protection. Le mauvais temps sépare les patrouilles, le groupe du Cne Maurin (Cne Maurin, Ltt Chanet, Ltt Dugard, Sgc Freund) remonte la plaine d'Alsace, en restant au-dessus de la rive droite. Le général d'armée aérienne Philippe Maurin nous raconte maintenant les dernières minutes de sa mission : " Une patrouille était en protection, mais étant donné le plafond bas, cette mission devenait inutile et j’annonçais au Cne Fabry que j’allais mitrailler un convoi allemand qui circulait en Allemagne, dans la plaine à l’Est du Rhin. Au cours du 2éme mitraillage, mon avion (P-47D-28 serial 44.20057) est touché dans le moteur et à l’emplanture du plan gauche. Je saute le Rhin au Sud de Neuf-Brisach et fait un crash dans un champ à 5 km de Mulhouse. J’étais, hélas, dans les avants postes Allemands."

Il est sauf mais sera capturé par les troupes ennemies qui tiennent le secteur. Après avoir été transféré plusieurs fois et interrogé, il est envoyé, le 31 décembre au Stalag Luft 1 au bord de la Baltique. Il s’en évade avec trois camarades et rentre en France, le 18 mai 1945.

Cne Philippe Maurin, commandant du GC 1/4 "Navarre" Commandant du GC 1/4 "Navarre" du 21 juin au 5 décembre 1944, a son arrivée sur le terrain d'Alto-Folleli - C'est lui qui va diriger le groupe pendant les campagnes d'Italie et de France en 1944 - Photo collection Albin Denis source SHD de Vincennes que je remercie pour son aide.

Tous les avions de la patrouille touchés :

Les avions de ses équipiers ont tous été touchés : le P-47 D du Ltt Chanet est obligé atterrir à Luxeuil en "emergency", celui du Ltt Dugard (codé "86") prend un obus de 37 mm dans l'empennage horizontal qui nécessitera des réparations de 2ème catégorie et finalement l'avion du Sgc Freund (serial 884) est touché par les éclats d'un obus de 88 mm qui explose sous lui. L'autre formation du 1/4 est elle aussi touchée : les avions des Cne Fabry (codé "93"), Sgc Guillemot (serial 873) et Sgt Barberis reviennent à Ambérieu avec plusieurs impacts. Le Lcl Freund se rappelle encore le regard effaré de son mécanicien à son retour au parking.

Le GC 1/4 passe à la 3ème escadre de chasse :

Le 11 décembre 1944, le GC 1/4 "Navarre passe à la 3ème escadre de chasse en compagnie du GC 1/5 "Champagne" arrivé depuis peu à Ambérieu.

Les missions effectuées au cours du mois de décembre vont être encore plus difficiles avec des attaques de voies ferrées, de routes, des concentrations de troupes, des dépôts, des ponts surtout dans la poche de Colmar. Les allemands y ont placé de la Flak lourde et légère à proximité des villes et de tous les objectifs potentiels. Cette DCA omniprésente va faire des ravages au sein des groupes de P-47D.

Les trois groupes de chasse constitutifs de la 3ème escadre de chasse en date du 1er janvier 1945 - De haut en bas et de gauche à droite : GC 1/4 "Navarre" avec sa 1ère escadrille (traditions de la SPA 95) (insigne personnel du Cne Philippe Maurin) et sa 2ème escadrille (traditions de la SPA 153), GC 1/5 "Champagne" avec sa 1ère escadrille (traditions de la SPA 67) et sa 2ème escadrille (traditions de la SPA 75) et GC 3/6 "Roussillon avec sa 1ère escadrille (traditions du masque nègre sur écusson azur) et sa 2ème escadrille (traditions du masque rieur) - Toutes ces unités étaient équipées du Républic P-47D Thunderbolt - Composition Albin Denis.

Terrain de Dôle-Tavaux :

Le 28 décembre, les cinq premiers GMC, une Jeep, une Citroën partent pour préparer le camp de Dôle. L'installation ne se fait pas dans les meilleures conditions, la neige et les températures très basses (-20°c) paralysant les moindres mouvements. Il fait tellement froid pendant l'hiver 1944-1945 que la mécanique va devoir effectuer des points fixes toutes les heures pour réchauffer les moteurs afin d'assurer la première mission de la journée. Le lendemain, les 15 premiers P-47D du groupe se pose à Dole-Tavaux.

* Citation n° 5 à l'ordre de la division aérienne délivrée par le général commandant le 1er CAF du Ltt Jean René Dugard, pilote du groupe de chasse 1/4 "Navarre", en date du 30 décembre 1944 : "Jeune officier pilote de chasse faisant preuve d'une grande ardeur au combat. A effectué de nombreuses missions de protection de convois, de bombardement en piqué et de mitraillage. Le 20 août 1944, a particulièrement réussi le mitraillage d'une colonne ennemie de 200 véhicules fortement défendue par la DCA."

Titre papier de la citation n° 5 à l'ordre de la division aérienne délivrée par le général commandant le 1er CAF du Ltt Jean René Dugard, pilote du groupe de chasse 1/4 "Navarre", en date du 30 décembre 1944 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Du 25 décembre 1944 au 8 janvier 1945, Jean Dugard assure le convoyage d'un P-47D affecté au GC 1/4. Il part comme passager, à bord du C-47 Skytrain serial 238, d'Ambérieu à Casablanca, via Oran, Salé. Il commence la remontée vers la France, aux commandes du P-47D serial 354, le 26. Après la traversée de la Méditerranée par Alger, il rejoint le terrain de Cagliari (Italie), Le Vallon (une piste annexe d'Istres), Lyon-Bron et finalement le terrain de Dole-Tavaux, où le groupe 1/4 s'est installé depuis le 28 décembre 1944.

Terrain d'aviation du Vallon, une piste annexe d'Istres (Bouches-du-Rhône) - Il a servi d'escale pour les avions du GC 1/4 "Navarre" entre Cagliari (Italie) et Lyon-Bron - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraite du site "Remonter le temps" de l'IGN.

Photo verticale de la base aérienne de Lyon-Bron, le 25 août 1945 - A gauche, le fort Séré de Rivières de Bron qui servait de casernement et au centre, la base aérienne 105 de Lyon-Bron - Son terrain, en surface gazonnée tout temps sur sol sablonneux, fait alors 1.830 x 1.510 mètres après des travaux allemands de la limite Est et l'angle Sud-Est réalisées en 1943 - La zone a été bombardée par les Américains à deux reprises. D'abord par 240 B-17G Flying Fortress, le 30 avril 1944, la plupart des hangars, des ateliers ont été détruits, ainsi que 26 avions au sol, principalement des avions école, puis le 14 août 1944, pendant lesquelles la piste d'atterrissage allemande et les alvéoles avion, à l'Est du terrain, ont été prises pour cible - A droite, la piste en béton allemande mesurait initialement 1.190 mètres - En 1943, elle a été prolongée à l'extémité Sud pour la porter à 1.510 mètres - Elle a été dotée d'une zone de dispersion en février 1944 qui comportait neuf abris couverts pour avions, de taille moyenne et 18 zones de desserrement non protégées - Les pilote du GC 1/4 "Navarre" ont utilisé ce terrain quand celui de Dôle-Tavaux était en réparation - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraite du site "Remonter le temps" de l'IGN.

A la fin de l'année 1944, le Ltt Jean Dugard totalise 681h25 de vol, dont 141h00 de vol de guerre en 72 missions.

En janvier 1945, Jean n'effectue que deux missions de guerre, des bombardements suivis de strafings. En février, il effectue 14 missions de guerre, en grande majorité des bombardements de troupes, de gares et d'un pont. Le 24, aux commandes du P-47D serial 670, il effectue une reconnaissance armée qui donne lieu à un bombardement sur un objectif d'opportunité (choix du pilote). Il termine le mois à la tête de 725h50 de vol pour 174h05 en vols de guerre.

Les codes avions changent :

Au début février 1945, le GC 1/4 "Navarre" étant passé sous le commandement de la 3ème escadre de chasse commandée par le Cdt Jean Machet de la Martinière, les codes avions changent progressivement. Auparavant, les P-47D de la 4ème escadre de chasse, sous commandement américain, étaient codés par une combinaison de chiffres allant de 70 à 99. Désormais, les P-47D du groupe, sous commandement national, seront codés d'abord d'une lettre code de A à Z, puis vers avril-mai 1945, d'un code complet en 3U + A à Z. Le + marquant l'emplacement de la cocarde de fuselage. Sur les carnets de vol, on constate que l'adoption des lettres code A à Z, sur les avions, est terminée, le 27 février 1945.

Assemblage de photos verticales du terrain d'aviation de Dôle-Tavaux en 1947 - Les Allemands ont repris le développement de ce terrain au début de 1943 - En juillet 1943, les travaux étaient terminées et la base prête pour l'accueil d'unités de chasse de nuit - La zone d'atterrissage en herbe faisait 2.100 x 1.000 mètres et la piste principale en béton faisait 1.600 mètres - En avril 1944, le terrain était équipé de 23 abris pour avions de grande taille et 10 aires de stationnement pour avions - Cette photo montre la piste avec ses impacts de bombes réparés et les zones de dispersion construites par les Allemands - Le GC 1/4 "Navarre" a occupé ce terrain du 28 décembre 1944 au 21 avril 1945 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo site "Remonter le temps" de l'Institut Géographique National.

Le Sgc André Manzac examine les dégats occasionnés par la Flak au P-47D-30 (serial 42.0382 codé "U" baptisé "Ltt Leroux") piloté par le Ltt Dugard de la 2ème escadrille pendant la mission AO 85 sur la région de la forêt de Hartz, le 2 février 1945 - L'avion est rentré au terrain de Dôle-Tavaux - Les dégats causés par l'obus allemand sont nettement visibles - Photo collection Albin Denis source Adc Pierre Fricker que je remercie pour son aide.

Carte d'accès n° 2301 à l'Allied Officers Club du Ltt Jean Dugard émise le 13 février 1945 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Nommé Chef de patrouille :

Il obtient le certificat de connaissance aérienne générale, pour la fonction de chef de patrouille, le 1er mars 1945. Les Ltts Chanet, Bertin et le Sgc Marchand obtiennent le même certificat.

Note de service avertissant les Ltts Chanet, Dugard, Bertin et Sgc Marchand qu'ils ont obtenu le certificat de connaissances aérienne générales - Ce document était nécessaire pour l'obtention du certificat d'aptitude aux fonctions de chef de patrouille - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

En mars 1945, il particupe à huit missions de guerre, entre autres des bombardement des gares de Bretten, de Bühl en Allemagne.

Nettoyage des poches de l'Atlantique :

En avril, il prend part à 17 missions de guerre, dont le 2, bombardement de la gare de Stuttgart (Allemagne), des voies ferrées et des wagons des environs. Suite un vol d'escorte de bombardiers, le bombardement d'une colline et le straffing d'un village.

Le 13 avril, le groupe de chasse 1/4 "Navarre" est envoyé dans le Sud-Ouest pour participer au nettoyage des poches de l'Atlantique, principalement dans la région de Royan. C'est un total de vingt P-47D du Navarre qui font le déplacement et atterrissent sur qui reste du terrain d'aviation de Bordeaux-Mérignac.

Pour la 1ère Escadrille : Cne de Pins (codé 3U + A serial 037), Cne Linteau (serial 910), Cne Abrioux (serial 031), Ltt Segura (Codé 3U + C serial 408), Ltt Chappuis (serial 3382), Ltt Boursier (serial 684), Asp Desplanques (serial 378), Sgc Astier (Codé 3U + B serial 336), Sgc Fauville (serial 371), Sgc Coppin (serial 924).

Pour la 2ème Escadrille : Cne Fabry (Codé 3U + N), Cne Boitelet (Codé 3U + Z), Ltt Dugard (Codé 3U + R), Ltt Chanet (Codé 3U + P), Slt Seguelas (Codé 3U + Q), Asp Menard (Codé 3U + T), Sgc Marchand (Codé 3U + V), Sgc Guillemot (Codé 3U + S), Sgt Bertin (Codé 3U + W), Sgt Heurtaux (Codé 3U + X).

Terrain d'aviation de Luxeuil :

Pendant cette période, Jean Dugard bombarde une batterie à l'Est de Royan, assure la couverture d'un pilote parachuté en mer et qui attend les secours à bord d'un Dinghy (petit canot gonflable). Du 14 au 16, il réalise la liaison entre Bordeaux-Mérignac et Cognac et retour, aux commandes du A-24 Dauntless du groupe. Le 17, il participe à deux missions, d'abord en larguant ses bombes sur une batterie active à la pointe de Coubre, puis en straffant les casemates d'artillerie et blockhaus des environs. Le 21, le groupe fait le chemin inverse et atterrit sur le terrain de Luxeuil. Dès le lendemain, il participe à une mission de bombardement sur Friedrichshafen, sur les gares de Lindeau et de Kempten et finit le mois par un straffing d'un convoi hippomobile. Il termine le mois à la tête de 805h30 de vol pour 232h20 de vol de guerre.

Quatre pilotes du GC 1/4 "Navarre" sur le terrain de Bordeaux en avril 1945 - De gauche à droite : Sgt Heurtaux, Cne Chanet, Cne Linteau, Ltt Dugard - Photo collection Albin Denis source Asp Jean Mineau que je remercie pour son aide.

Vue d'une batterie pour des canons de 165 mm sous casemates de la région de la pointe de Coubre en avril 1945 - Cet ensemble comprend trois pièces de 165 mm sous béton (marquées casemates 1, 2 , 3) deux blocs de Flak (DCA 1, 2) et un blockhaus d'observation et de direction de tir (poste obs) - Du 14 au 20 avril, c'est sur ce type d'objectifs que les P-47D du groupe vont concentrer leurs feux et neutraliser les dernières résistances allemandes - Photo collection Albin Denis source SHD de Vincennes que je remercie pour son aide.

En avril 1945, il est chargé de convoyer un P-47D affecté au groupe. Il décolle, à bord d'un C-47, du terrain de Luxeuil, le 27 avril. Après une escale à Boufarik, il se pose à Casablanca où il prend en compte le P-47D serial 642. Dès le lendemain, il décolle à ses commandes et relie successivement Melnès, Alger, Elmas, Istres pour atterrir à Ilsheim, le 3 mai 1945. Il termine le mois de mai à la tête de 827h00 de vol pour 232h20 de vols de guerre.

Fin de la seconde guerre mondiale :

Le 8 mai 1945, fin officielle de la 2ème guerre mondiale en Europe. Le 22 juin, le groupe 1/4 "Navarre" assure un défilé aérien sur le lac de Constance.

* Citation n° 1048 à l'ordre de l'armée aérienne du Ltt Jean René Dugard, pilote du groupe de chasse 1/4 "Navarre", en date du 20 août 1945 : "Officier pilote, a effectué de nombreuses missions de bombardement en piqué et de mitraillage pendant et après la campagne d'Alsace au cours desquelles il a fait preuve de compétence et de beaucoup de combativité. Le 5 décembre 1944, en particulier, malgré de très mauvaises conditions atmosphériques, a contribué par la précision de son bombardement à la destruction d'une gare très importante pour l'ennemi et a effectué une longue reconnaissance armée en dépit d'une DCA ennemie très précise continue pendant plus de 50 kms qui a abattu l'avion et endommagé gravement cinq autres."

Titre papier de la citation n° 1048 à l'ordre de l'armée aérienne délivrée par le général De Gaulle du Ltt Jean René Dugard, pilote du groupe de chasse 1/4 "Navarre", en date du 20 août 1945 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Déplacement sur Trêves :

Le 6 septembre, l'escadre de chasse n° 3 se déplace pour Trêves où elle va participer avec ses groupes à l'occupation de l'Allemagne. Le groupe s'installe à la villa Reverchon, une splendide et grande demeure dominant la vallée. Le mess est plantureux grâce à la chasse que les hommes pratiquent même la nuit à la lueur des phares de leurs Jeeps et au vin de Moselle, un petit blanc d'une acidité redoutable qui a la réputation d'attaquer le marbre quand il est vert. Heureusement, au " Navarre", les estomacs sont solides.

Nommé Capitaine :

Le 25 septembre 1945, il est nommé Capitaine. Son carnet de vol totalise 881 heures de vol pour 292h20 de guerre. Il obtient le certificat n° 360 d'aptitude aux fonctions de chef de patrouille, le 10 octobre 1945.

Diplôme de certificat d'aptitude aux fonctions de chef de patrouille du Cne Jean Dugard, pilote du groupe de chasse 1/4 "Navarre" décerné le 10 octobre 1945 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Terrain de Friedrichshafen :

Le 15 octobre 1945, l'échelon précurseur du GC 1/4, sous les ordres du Ltt Chanet et de l'Asp Cabié, fait mouvement sur Friedrichshafen, nouveau terrain du Navarre. Le 28, embarquement du matériel à la gare de Lingolsheim dans un train de plus de 40 wagons. Le convoi part le 29 et arrive le lendemain. Le 3 novembre, c'est au tour des 22 P-47 de s'envoler pour Friedrichshafen.

Terrain d'aviation de Friedrichshafen, le 28 juin 1946. Les avions de la 3ème escadre de chasse sont alignés dans la partie droite en bas de la photo. Photo collection Albin Denis source SHD de Vincennes que je remercie pour son aide.

Commandant en second de la "Une" :

Il passe à la 1ère escadrille (traditions de la SPA 95) comme commandant en second, le 1er janvier 1946. Il a maintenant 908h15 de vol. Le Cne Linteau est son commandant d'escadrille.

Insigne du GC I/4 "Navarre" époque 1945-1946 - Fabrication A. Augis Lyon en aluminum peint - Dos lisse - Le marquage en relief est concentré du côté droit - Insigne fabriqué à la fin de la 2ème guerre mondiale - Photo droits réservés.

Composition du GC 1/4 "Navarre", le 1er janvier 1946 :

Cne de Pins, commandant du groupe, Cne Goupy, commandant en second, Slt Schmiederer, adjoint technique, Slt Robert, officier radio, Adc Chauvet, officier des détails.

1ére escadrille : Cne Linteau (cdmt la 1), Cne Dugard (cdmt en second), Ltt Chappuis, Ltt Collin, Slt Paris, Sgc Claireaux, Sgt Raquin, Sgt Bouchart, Sgt Bourreau, Sgt Paravy, Sgt Denis, Clc Germain.

2éme escadrille : Cne Segura (cdmt la 2), Cne Chanet (cdmt en second), Ltt Seguélas, Ltt Chabat, Slt Weber, Slt Thion, Asp Ménard, Adc Veyran, Sgc Marchand, Sgt Heurtaux, Sgt Pochet, Sgt Allain, Sgt Lalès, Sgt Quimyer.

Personnels de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" à Friedrichshafen en 1946 - Cliquez sur l'avion pour l'agrandir. Photo collection Albin Denis source Adc André Manzac que je remercie pour son aide.
* De gauche à droite debouts : Sgt Telmon (électricien), Sgc Pavavy (pilote), Sgt Marmet (mécano garage), Sgt Bourreau (pilote), Adc Vital (mécano garage), Slt Boursier (pilote), Sgc Lasmier (équipement), Ltt Collin (pilote), Adj Manzac (mécano avion), Sgc Chevallier ( mécano garage), Sgc Bouchard (pilote), Sgt Etienne Petit (armurier), Adj Fauville (pilote), Adc Brouard (radio équipement), Sgt XCougot (mécano avion), Adj Labro (armurier), Sgc Raquin (armurier), Sgc Discamps (mécano avion), Cal Cazes (aide-mécano avion).
* Assis au second rang : Slt Schmiederer (officier mécano), Ltt Dugard (pilote), Sgc Lahouratatte (équipement), Cne Linteau (pilote cdmt l'escadrille), Ltt Chappuis (pilote), Asp Desplanques (pilote).
* Accroupis ou assis au premier rang : Clc Ancelle (aide-mécano avion), Sgt Favas (électricien), Adj René (mécano avion avec le fanion), Sgc Labrune (mécano avion), Sgc Desfachelles (mécano avion), Cal Schmitt (aide-armurier), Cal Grech (aide-armurier).

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Pilotes de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" au château de Wurtemberg à Friedrichshafen en 1946. De gauche à droite debouts : Sgc Paravy, Slt Boursier, Ltt Collin, Sgc Bouchard, Adj Fauville, Sgc Raquin, Asp Desplanques - Assis au premier plan : Ltt Dugard, Cne Linteau, Ltt Chappuis. Cliquez sur l'avion pour l'agrandir. Photo collection Albin Denis source Cdt Roger Desplanques que je remercie pour son aide.

Les pilotes avaient droit à des stages de ski pour maintenir leur forme physique qui avait été bien malmenée en 1944 et 1945 - Cette carte, émise par le commandement du Vorarlberg, la région au sud du lac de Constance, en plein dans la zone d'occupation française, est datée du 17 décembre 1945 - Il faut rappeler que le groupe de chasse 1/4 "Navarre" était stationné sur le terrain d'aviation de Friedrichshafen - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Départ pour Oran :

Le 31 janvier 1946, les 24 P-47 du groupe partent pour Oran, la mécanique suit à bord de B-26 Marauder. Le gros du GC 1/4 arrivera le 2 février et effectuera un ensemble d'exercices qui prendra 2 mois.

Départ des P-47D de la 2ème escadrille du GC 1/4 "Navarre" pour une mission avec des tirs réels dans la région de Boufarik, à partir du terrain d'Oran en février 1946. Photo collection Albin Denis source Cdt Roger Desplanques que je remercie pour son aide.

A leur tour, départ du terrain d'Oran des P-47D de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" pour une mission dans les environs de Boufarik, en février 1946. Photo collection Albin Denis source Cdt Roger Desplanques que je remercie pour son aide.

Jean décolle de Friedrischshafen, aux commandes du P-47D serial 684, le 31 janvier et atterrit à Marignane. Le lendemain, il rejoint à Oran-la-Sénia, à bord du Serial 700. Pendant ce déplacment, il va s'entrainer au combat tournoyant, au bombardement réel sur cibles au sol sur le champ de tir de Trèzel. Le groupe rentre en Allemagne, le 22 mars 1946.

Le 3 mars 1946, le Cne Goupy, commandant en second du GC 1/4 "Navarre", charge le Cne Jean Dugard d'accompagner les parents du Cne Linteau, qui vient d'être tué en service aérien commandé (24/02/1946), à Ravensburg, à bord de la Fiat n° 103.648.

Ordre de mission du Cne Jean Dugard pour accompagner les parents du Cne Linteau à Ravensburg (Allemagne), le 3 mai 1946 - Cet officier a trouvé la mort en service aérien commandé, le 24 février 1946 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Il termine le mois de mars 1946 avec 951h00 de vol et 232h20 de vols de guerre. En avril et mai, il vole exclusivement aux commandes du P-47D serial 684 et principalement pour des liaisons entre les terrain de Trêves, Friedrischshafen.

Nomination au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur :

Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur, le 1er avril 1946.

Décret de nonination au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur du Ltt Jean René Dugard, pilote de l'escadrille GC 1/4 "Navarre", en date du 1er avril 1946 - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Insigne de la 3ème escadre de chasse valable pour la période du P-47D Thunderbolt d'après guerre. Photos droits réservés.

Nommé commandant de la "Une" :

Il succède officiellement au Cne Linteau au commandement de la 1ère escadrille (SPA 95) du GC 1/4 "Navarre", le 15 avril 1946. Il assurait l'intérim de cette fonction depuis le 29 mars 1946.

Note 6240 / SPAA / 1.M du 15 avril 1945 entérinant sa fonction de commandant de la 1ère escadrille du GC 1/4 "Navarre" - Document transmis par Martine Dugard, sa fille ainée, que je remercie pour son aide.

Cne Jean Dugard, commandant de la 1ère escadrille (traditions de la SPA 95) du GC 1/4 "Navarre" - Photo collection Albin Denis.

Insigne de la 1ère escadrille du GC I/4 époque 1942-1944 - Fabrication Drago Paris Nice - Identifie à coup sûr la période 1940-1944 - Insigne ayant appartenu à l'ADC Guy Castelain, mécanicien avion du GC I/4 sur H-75 / P-39 Airacobra / P-47 D Thunderbolt pendant la période 1942 à 1945 - Attention, le flash a donné une couleur bleutée qui n'est pas conforme avec la réalité et que je ne suis pas arrivé à enlever - Si vous possèdez un exemplaire de cet insigne, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Photo transmise par Daniel Castelain, son fils, que je remercie pour son aide.

Sa mort au cours d'un accident d'avion :

Le 7 juin 1946, un groupe de cinq P-47D du GC 1/4 effectuaient un exercice d'attaque au-dessus de Maizières-lès-Metz (Moselle). Alors qu'ils évoluaient à 2.000 mètres, le P-47D piloté par le Sgt Claireaux (serial 910) vint percuter celui du Cne Dugard. L'avion (serial 684) du commandant de la "Une" descendit en vrille jusqu'au sol, son pilote ayant tué sur le coup, avant de s'écraser près de la ferme de Fercau-Moulin. L'autre P-47D s'écrasa au bord du canal, près de la ferme d'Amelange, sur le territoire de la commune d'Hauconcourt. Heureusement pour lui, le Sgt Claireaux avait réussi à évacuer son chasseur en perdition et à sauter en parachute. Il est arrivé au sol avec des légères blessures, dues à son évacuation difficile. Il a été évacué sur un hôpital de Metz. Le Cne Jean Dugard totalisait 979h10 de vol pour 232h20 de vol de guerre, le jour de sa mort

Photo aérienne des environs de Maizières-lès-Metz de nos jours - Les zones où les deux avions se sont écrasés sont représentées en rouge - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraite du site de l'IGN.

Sa veuve Jeannine va devoir continuer seule avec ses deux jeunes enfants, Martine (3 ans) et Jean (2 ans). Un drame vécu par un grand nombre de familles à cette époque.

Sa dernière citation à l'ordre de l'aviation française :

* Citation n° 67 à l'ordre de l'aviation française, décernée par le général d'armée aérienne Bouscat, chef d'état-major général Air et inspecteur de l'armée de l'Air, au Cne Jean René Dugard du GC 1/4 "Navarre", en date du 16 juillet 1946 : "Commandant d'escadrille de chasse de grande classe d'une haute valeur professionnelle et morale. A su maintenir un moral élevé dans son unité grâce à ses grandes qualités d'intelligence et de coeur. A trouvé la mort en service aérien commandé, le 7 juin 1946."

Citation n° 67 à l'ordre de l'aviation française, décernée par le général d'armée aérienne Bouscat, chef d'état-major général Air et inspecteur de l'armée de l'Air, au Cne Jean René Dugard du GC 1/4 "Navarre", en date du 16 juillet 1946

Sa dernière demeure :

Le corps du Cne Jean Dugard a été initialement inhumé à (probablement en Moselle). Il a ensuite été rapatrié dans le cimetière communal de Carrières-sur-Seine (Yvelines), le 8 mai 1948.

Sa veuve, Jeannine Marguerite, née Ollivier est décédée à Massy (Essonne), le 23 octobre 2014.

Sources :

Registre d'état-civil (acte n° 197) de la ville de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) - Carnet de traitement individuel - Archives familiales - Les trois carnets de vol du Cne Jean Dugard - Liste des brevets militaires - Fiche matricule conservée aux archives départementales des Yvelines - Leonore - JORF - Fichier des décès de l'INSEE - Journal "Le Figaro" - Journal "Les Ailes" - Revue "Liaisons", le bulletin de liaison des ailes brisées - Journal "Républicain Lorrain".

Dernière mise à jour :

Le 3 septembre 2023.

 

Remerciements à :

- Mme Martine Dugard pour la communication des archives de son père.

Bibliographie :

- "Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920"
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- "The French Air Service War Chronology 1914-1918" par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Le Journal Officiel de la République Française (JORF) mis en ligne sur le site "Gallica" de la Grande Bibliothèque de France.
- Carnets de Comptabilité en Campagne des escadrilles mis en ligne par le Site "Mémoire des Hommes."
- "Les "As" français de la Grande Guerre" en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- "Les Armées françaises dans la Grande Guerre" publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Site Internet " Pages 14-18 " de Joël Huret.

Si vous avez des documents écrits ou photographiques pouvant compléter les données de cette page, veuillez contacter l'auteur du site

Chavane de Dalmassy Georges Harlé

 

 

pas de fiche > 1918

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