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Ltt Jean Mortureux de Faudoas

Jean Germer Alfred Mortureux de Faudoas est né à Fleury-les-Aubrais (Loiret), le 19 mai 1885. Il est le fils de Germer Alfred Mortureux (militaire de carrière au 30ème régiment d'artillerie, caserné au quartier de Montaran à Fleury-les-Aubrais) et de Louise Lucienne Marie Eugènie Hennebert. Ils étaient alors domiciliés au 57, rue d'Illiers à Orléans. Ensemble, ils ont eu cinq enfants : Jean Germer (19 mai 1885), Louis Germer André (25 septembre 1887), Anne Marie Louise (7 octobre 1889), Louise Marie Magdeleine (30 avril 1899) - Charles Henri (15 novembre 1906, + tué au combat, le 15 juin 1940).

Engagé à l'école de St-Cyr :

Appartenant à la classe 1905 (année de naissance + 20 ans), c'est le bureau militaire de Poitiers (Vienne) qui a assuré son recrutement sous le matricule n° 1531. Désirant suivre l'exemple de son père, il signe un engagement volontaire de trois ans, au titre de l'école spéciale militaire de St-Cyr, le 22 octobre 1904. Il a commençé sa scolarité au sein de cette école, le vendredi 28 octobre 1904. La 89ème promotion dite "Du Centenaire d'Austerlitz", composée de 305 élèves dont il appartenait, a donné 298 sous-lieutenants à l'armée française, soit 183 à l'infanterie, 35 à l'infanterie coloniale, 80 à la cavalerie.

Entrée de l'école militaire spéciale de Saint-Cyr - Elle a été créée par Napoléon Bonaparte, le 1er mai 1802 - Le 1er juillet 1808, elle quitte le château de Fontainebleau pour s'installer dans les bâtiments de la Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr-L'Ecole (Yvelines) - Jean Mortureux a été élève de la promotion du Centenaire d'Austerlitz de 1904 à 1906 - Carte postale d'époque.

Le drapeau de l'école militaire spéciale de Saint-Cyr et sa garde - Carte postale d'époque.

Après deux années de formation, il est nommé sous-lieutenant et affecté au 27ème régiment de Dragons, le 1er octobre 1906. Il est affecté au 22ème régiment de Dragons, le 10 août 1907. Il est nommé lieutenant, le 1er octobre 1908.

Passage dans l'aéronautique militaire :

Il obtient le brevet de pilote civil n° 893 délivré par l'Aéroclub de France, le 26 juin 1912 puis le brevet de pilote militaire n° 141 obtenu à l'école d'aviation militaire de Reims, le 3 août 1912.

Il est mis en position "hors cadre" au titre du service de l'aéronautique militaire, en date du 24 août 1912.

Terrain d'aviation de Reims-Bétheny (Marne) - Jean Mortureux a obtenu sur place le brevet de pilote civil n° 893 délivré par l'Aéroclub de France, le 26 juin 1912 puis le brevet de pilote militaire n° 141 obtenu à l'école d'aviation militaire de Reims, le 3 août 1912 - Carte postale d'époque.

Pilote de l'escadrille D 6 :

Pour sa première affectation, il est muté à l'escadrille D 6 d'abord stationnée à Etampes puis à Reims. Au sein de cette unité, il participe aux manoeuvres d'armée du Sud-Ouest en 1913 pendant lesquelles il pilotait le Deperdussin type TT n° 59 baptisé "Français de Moscou" acheté aux armées par la colonie française de Moscou au moyen des fonds versés au trésor public à l'occasion de la souscrition nationale au profit de l'aéronautique militaire en 1913.

Jean Mortureux a été muté à l'escadrille D 6, stationnée à Etampes puis à Reims. Au sein de cette unité, il participe aux manoeuvres d'armée du sud-ouest en 1913 pendant lesquelles il pilotait le Deperdussin type TT n° 59 baptisé "Français de Moscou" acheté aux armées par la colonie française de Moscou au moyen des fonds versés au trésor public à l'occasion de la souscrition nationale au profit de l'aéronautique militaire en 1913 - Carte postale d'époque.

Deperdussin T semblable à ceux perçus par l'escadrille D 6 - Photo droits réservés.

Pilote de l'escadrille BLC 5 :

Il est affecté à l'escadrille BLC 5 de cavalerie du 15 juin au 11 novembre 1914. Le 21 octobre 1914, son courage en mission est récompensé par une citation à l'ordre de la 10ème armée, dont voici le libellé : "Officier observateur possédant beaucoup d'allant et d'audace. A accompli plusieurs reconnaissances périlleuses avec plein succès en particulier le 9 septembre 1914 où il fut obligé d'atterrir son avion criblé de balles."

Le même jour, il est promu Chevalier de la Légion d'Honneur. Voici le texte intégral de la citation qui accompagne cette récompense.

* Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée du Ltt Jean Germer Mortureux, pilote de l'escadrille BLC 5 du 1er corps de cavalerie, en date du 21 octobre 1914 : "Nombreuses reconnaissances au-dessus des lignes ennemies dans des circonstances périlleuses. A essuyé fréquemment le feu de l'ennemi, notamment le 9 septembre, où son avion a été criblé de balles."

Vue générale d'un Blériot XI BG de cavalerie - En novembre / décembre 1914, l'escadrille BLC 5 possédait quatre exemplaires de ce type de Blériot dans sa dotation - Photo collections du SHD du château de Vincennes.

Blériot XI BG de cavalerie - Remarquez l'aile surélevée dite "à vision totale" qui facilitait le travail du pilote-observateur car cet appareil était monoplace - Chacune des escadrilles de cavalerie était équipée au moins un exemplaire de ce modèle - A la fin 1914, la BLC 4 avait quatre appareils de ce type dans sa dotation - Photo collections du SHD du château de Vincennes.

Pilote de l'escadrille MF 22 :

Il est affecté à l'escadrille MF 22 du 25 février au 1er mars 1915. L'unité, stationnée sur le terrain de Châlons-sur-Marne (Marne), est alors commandée par le Cne René Drouot.

MF 11 à moteur 80 ch qui équipait l'escadrille MF 22 pendant le court passage de Jean Mortureux au sein de cette unité - Carte postale d'époque.

Commandant de l'escadrille MF 50 :

Il est nommé commandant de l'escadrille MF 50, à compter du 1er mars 1915. Il restera à sa tête jusqu'au 1er novembre 1915. A son arrivée, l'unité était stationnée à Bouy (Marne) et rattachée à l'aéronautique du 16ème corps d'armée. Elle déménagera successivement sur Somme-Tourbe, le 11 mars et Auve, le 4 juin, ces deux terrains étant également situés dans le département de la Marne. Son parc aéronautique est alors composé d'avions Maurice Farman MF 11 (moteur 80 ch) et MF 11 bis (moteur 130 ch). Ces deux types seront remplacés par des Farman F 40 et F 43, en août. Il est nommé capitaine à titre définitif, le 2 juillet 1915.

Commandant de l'escadrille MF 88 d'Orient :

Il est affecté au front d'Orient et nommé commandant de l'escadrille MF 88 d'Orient (future 504) du 1er décembre 1915 au 23 juin 1916. La MF 88 a été créée au camp Allatini à Salonique (Grèce) où ses six avions Maurice Farman MF 11 à moteur 80 ch sont assemblés et testés. Le 12 décembre 1915, l'unité déménage sur le terrain qui lui est affecté, près de l'école d'agriculture, route de Sédès, à 5 km de Salonique. Ses premières missions consistent à surveiller les mouvements des troupes grecques que le général Sarrail a fermement prié de quitter la ville de Salonique. La MF 88 a été créée comme escadrille de corps d’armée et chargée de réaliser des missions de reconnaissance et d’observation pour les troupes terrestres. Elle se voit dans un premier temps affectée au 16ème corps d'armée britannique qui ne dispose pas encore d'aéronef. En mai 1916, la MF 88 est rattachée à la 17ème division coloniale. Le 23 juin 1916, le Cne Louis Maire succéde au Cne Jean Mortureux à la tête de l'escadrille. Après avoir fait ses adieux à l'unité qu'il a mis en forme, il s'embarque pour la France, le 23 juin 1916.

Cne Jean Mortureux a été commandant de l'escadrille MF 88 d'Orient du 1er décembre 1915 au 23 juin 1916. Photo Jean Mortureux de Faudoas transmise par Yorick Bazin, son arrière petit-fils, que je remercie pour son aide.

 

 

Cne Jean Mortureux, commandant de l'escadrille MF 88 d'Orient, pose sur l'étalon "Rayon d'Or" - Pendant sa période de commandement, il disposait de deux chevaux : "Rayon d'Or" et "Incartade" - Photo Jean Mortureux de Faudoas transmise par Yorick Bazin, son arrière petit-fils, que je remercie pour son aide.

L'ensemble des personnels officiers, sous-officiers et hommes du rang de l'escadrille MF 88 d'Orient - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Jean Mortureux de Faudoas transmise par Yorick Bazin, son arrière petit-fils, que je remercie pour son aide.

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L'ensemble des sous-officiers et officiers pilotes de l'escadrille MF 88 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Jean Mortureux de Faudoas transmise par Yorick Bazin, son arrière petit-fils, que je remercie pour son aide. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Sous-officiers pilotes de l'escadrille MF 88 d'Orient - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Jean Mortureux de Faudoas transmise par Yorick Bazin, son arrière petit-fils, que je remercie pour son aide.

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Morane-Saulnier type L n° MS 448 appartenant à l'escadrille MF 98 T - Trois exemplaires ont été livrés à l'escadrille, à compter du 23 juin 1915 - Photo Jean Mortureux de Faudoas transmise par Yorick Bazin, son arrière petit-fils, que je remercie pour son aide.

Cne Jean Mortureux chef de l'escadrille MF 88, contemplant le paysage enneigné de la route de Sedes début 1916 - Photo Réunion des Musées Nationaux.

 

Commandant de l'école d'aviation de Tours :

Commandant de l'école d'aviation militaire de Tours du 15 août 1916 au 22 avril 1917.

Entrée de l'école d'aviation militaire de Tours, le 22 juillet 1916 - Photo Paul Tissier transmise par Jean-Laurent Truc que je remercie pour son aide.

Affecté à la mission militaire de Russie :

Il est affecté au détachement aviation de la mission militaire de Russie, à compter du 23 avril 1917. Rentré en France, le 1er juin 1918.

Sopwith 1A2 de l'escadrille SOP 582 - L'escadrille a compté un maximum de huit avions de ce type - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection David Méchin que je remercie pour son aide.

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Adjoint technique de l'aéronautique du 16ème CA :

Il est nommé adjoint technique de l'aéronautique du 16ème corps d'armée, le 1er juin 1918, puis adjoint technique de l'aéronautique de la 7ème armée, le 5 janvier 1919.

Mission militaire en Grèce :

Il est affecté à la mission militaire en Grèce du 10 février au 7 octobre 1919. En prévision de sa rentrée en France, il est affecté administrativement au 14ème régiment de chasseurs, à compter du 12 septembre 1919.

Commandant de l'annexe de Villacoublay :

Il est affecté à l'organe de coordination générale de l'aéronautique, le 27 septembre 1919, puis nommé commandant de l'annexe de Villacoublay du service technique de l'aéronautique (STA) au sous-secrétariat d'état de l'aéronautique et des transports aériens, le 7 octobre 1919. Il est placé en position "hors cadre", le 20 mai 1920.

Affecté au 32ème régiment d'aviation :

Il est affecté au 32ème régiment d'aviation, caserné à Dijon et Avord, le 8 septembre 1920 et nommé commandant du 1er groupe du 32ème régiment d'aviation, le 7 octobre 1920.

Son mariage :

Il se marie avec Mlle Antoinette Clicquot de Mentque en l'église Saint-Honoré d'Eylau à Paris, le 16 décembre 1920. Il est détaché à l'état-major de la 2ème brigade d'aéronautique, le 17 novembre 1921. Il est finalement affecté à l'arme de l'aéronautique militaire, le 25 décembre 1922.

Eglise Saint-Honoré-d'Eylau, au 66 bis, avenue Raymond Poincaré à Paris - C'est dans cette église catholique qu'a été célébré le mariage religieux de Jean Mortureux et d'Antoinette Clicquot de Mentque, le 16 décembre 1920 - Carte postale d'époque.

Autel de l'église Saint-Honoré-d'Eylau à Paris - Jean Mortureux et d'Antoinette Clicquot de Mentque ont célébré leur mariage religieux dans ce lieu de culte, le 16 décembre 1920 - Carte postale d'époque.

Mission militaire en Pologne :

Il est affecté au 33ème régiment d'aviation pour la mission militaire en Pologne, le 23 avril 1923 et séjourne en Pologne du 25 avril 1923 au 20 août 1924. Sa mission ayant pris fin, il est affecté au 32ème régiment d'aviation d'observation, caserné à Dijon-Longvic, à partir du 20 août 1924.

Observateur en avion :

Il est titularisé observateur en avion, le 18 septembre 1925. Il est affecté à l'état-major de la 3ème brigade mixte aérienne, le 20 janvier 1926. Il suit un stage d'information pour les officiers d'état-major à l'école des liaisons et transmissions du 27 avril au 19 mai 1926. Il est ensuite affecté comme commandant de groupe du 32ème régiment d'aviation caserné à Dijon-Longvic (Côte-d'Or), le 8 mars 1927 et nommé Chef de bataillon, le 25 mars 1927.

Modification de patronyme :

La famille Mortureux a déposé une demande auprès du garde des sceaux pour changer son patronyme en "Mortureux de Faudoas" du nom de leur grand-mère, le 8 novembre 1929. Cette modification sera entérinée par un jugement du tribunal civil de Dijon, le 25 novembre 1931.

Officier de la Légion d'Honneur :

Il est promu au grade d'Officier de la Légion d'Honneur, en date du 5 janvier 1931. La décoration lui a été remise par le Col Ludmann, commandant du 32ème régiment d'aviation de Dijon, le 22 janvier 1931.

Il est affecté comme directeur du magasin général d'aviation n° 2, le 22 août 1931, puis affecté, provisoirement, à la base aérienne n° 102, le 15 octobre 1934. Il est nommé Lieutenant-colonel et affecté à l'état-major de la 2ème sub-division aérienne à Dijon, le 1er octobre 1936. A la dissolution du bataillon de l'air 102, il est affecté au bataillon de l'air 108, le 16 septembre 1939.

Jean Germer Mortureux de Faudoas est décédé à Paris, le 31 octobre 1958 -

Sources :

Registe des naissances de la commune de Fleury-les-Aubrais (Loiret) - Fiche "Personnel de l'aéronautique militaire" du site "Mémoire des Hommes" - Fiche matricule du département de la Vienne - Carnets de comptabilité en campagne de l'escadrille MF 22 - Carnets de comptabilité de l'escadrille MF 22 - Carnets de comptabilité en campagne de l'escadrille MF 50 - Carnets de comptabilité en campagne de l'escadrille MF 88 d'Orient - Site "Léonore" de la Légion d'Honneur - Liste des avions achetés par la souscription nationale au profit de l'aéronautique militaire de 1913 - Journal Officiel de la République Française - Revue "Les Ailes" - Journal "L'Action Française" - Historique de la 89ème promotion de Saint-Cyr "Du Centenaire d'Austerlitz" par le Général Jean Böy -

Dernière mise à jour :

Le 10 février 2018.

 

Remerciements à :

- M. Yorick Bazin pour la transmission des archives de Jean Mortureux de Faudoas, son arrière-grand-père.

Bibliographie :

- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920 - Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Le Journal Officiel de la République Française mis en ligne sur le site "Gallica" de la Grande Bibliothèque de France.
- Carnets de Comptabilité en Campagne des escadrilles mis en ligne par le Site "Mémoire des Hommes."
- Les "As" français de la Grande Guerre en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Site Internet " Pages 14-18 "
de Joël Huret.

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Auguste Riolto Grands combattants

 

 

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