Adj Justin Usse
Justin Honoré Alexandre Usse est né le 16 février 1890 à Patay dans le département du Loiret. Il est le fils de Joseph Pierre Usse (chef comptable) et de Ernestine Honorine Hardy. Ils sont alors domiciliés au 109, faubourg Poissonnière à Paris.
Appartenant à la classe 1910, c'est le bureau de recrutement de St-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor qui a assuré son recensement en vue d'accomplir ses obligations militaires. A cette époque, le service national dure deux ans et le recensement est effectué, à l'âge de 20 ans, par le département de résidence. Habitant toujours chez ses parents, au 36, rue St-Guillaume à St-Brieuc (22), il a été enregistré sous le matricule n° 2357.
En 1911, il est exempté de service militaire pour rachitisme. Il exerce alors le métier de chemisier métallurgiste.
Exempté, il s'engage :
Lorsque la guerre débute, il n'est pas rappelé par la mobilisation générale, ayant été exempté. Désireux de faire malgré tout son devoir, il s'engage, pour la durée de la guerre, au titre du 129ème régiment d'infanterie stationné à Sarthenay, à compter du 8 octobre 1914. Il rejoint son unité, le 10 octobre. Affecté à la 25ème compagnie du régiment, il y effectue une période d'instruction militaire du 11 octobre au 11 décembre 1914. Donnant satisfaction à ses chefs, il est nommé caporal, le 3 janvier 1915. Il passe alors à la 15ème compagnie du 24ème bataillon de marche. Il est affecté à la 5ème compagnie du 114ème régiment d'infanterie, le 23 mars 1915.
Blessé au combat :
Le 9 mai 1915, il est blessé au combat, à Loos (Pas-de-Calais) par l'explosion d'une mine dont les éclats le touchent au thorax et à la main gauche. Il est évacué et soigné à l'hôpital de Chantilly et restera pour soins jusqu'au 28 mai 1915.
Passage dans l'aéronautique militaire :
Il passe à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 11 septembre 1915. Son cursus de formation débute par l'instruction technique aéronautique au 1er groupe d'aviation du centre d'aviation de Dijon-Longvic du 17 septembre au 29 octobre 1915. Transféré à l'école de Chartres, il suit la formation élémentaire de pilote militaire.
Sa formation élémentaire à Chartres :
Le 3 novembre 1915, il effectue son premier vol en double commandes, à bord du MF 11 à moteur 80 Hp n° MF 97, en compagnie de son moniteur de vol, l'adj Jean Mauvais. Il est lâché, seul à bord, le 5 décembre. Il totalise alors 7h25 de vol pour 88 atterrissages. A partir de cette date, il peut voler seul à bord. Le 23, décembre, il peut passer à l'entrainement sur la grande piste. Il passe de nombreux jours à ronger son frein en raison de la météo qui n'est vraiment pas favorable sur Chartres avec vent et brouillard.
Les épreuves du brevet militaire :
Le 14 janvier 1916, il réussit l'épreuve de montée à 2000 mètres qu'il accompli en 45 mn. Le lendemain, il ne peut poursuivre en raison de l'absence d'avions disponibles. Le 16, aux commandes du MF 11 à moteur 80 Hp n° MF 615, il effectue le trajet Chateaudun, Buc, Chartres en décollant de Chartres à 9h30, arrive à Châteaudun à 10h20, à Buc à 11h55 pour atterrir à Chartres à 14h30. Pour finir la série d'épreuves, il accomplit la spirale avec atterrissage en vol plané, le 17 janvier. Ayant pleinement réussi les épreuves qui lui étaient imposées, il obtient le brevet de pilote militaire n° 2406 à l'école d'aviation militaire de Chartres, le 17 janvier 1916. Il totalise alors 25 heures de vol pour 164 atterrissages.
Division Maurice Farman du GDE :
Avant d'être affecté à une escadrille du front, il est muté au GDE du Plessis-Belleville du 24 janvier au 27 avril 1916.
Le 24, il est affecté à la Division Maurice Farman et vole successivement aux commandes des MF 11 n° MF 165 (26/01/1916), n° MF 608 (28/01/1916), n° MF 614 (29/01/1916). Pendant cette période, il effectue une dizaine de vols en compagnie d'un observateur pour se familiariser aux missions qu'il va rencontrer au front. Ensemble, ils relieront Sevran, Meaux, Taverny, Senlis, Versailles. Les 3 et 9 février, il participe à une séance de tir au revolver et à la mitrailleuse. A partir du 7 mars, les vols de plus de 15 mn sont interdits. En mars, il vole habitellement aux commandes des MF 11 n° MF 715, MF 819, MF 866 et MF 1035.
A compter du 22 mars, il passe à l'entrainement sur piste pour hauteur et enchaine les vols entre 3500 et 3700 mètres. Du 24 au 30 mars, il ne peux voler ayant contacté une belle bronchite.
Ayant retrouvé la santé, il reprend ses vols en compagnie d'un observateur, aux commandes des MF 11 n° MF 828, MF 838, MF 932, MF 1035, MF 1183 et MF 1393. Sa formation complémentaire étant terminée, il est désormais apte à mener des missions de reconnaissance et peut rejoindre une unité du front. Il totalise alors 78h10 de vol. Il est affecté à l'escadrille MF 62 commandée par le Cne Henri Horment.
Escadrille MF 62 :
Il sera pilote de l'escadrille MF 62 du 27 avril au 15 juin 1916. A cette époque, l'escadrille travaille au profit du 1er corps de cavalerie du général Conneau, lui-même rattaché à la 6ème armée du général Fayolle. Elle est alors dotée de sept F 40, deux MF 11 Bis à 130 cv, deux MF 11 à 80 cv et un Ni 10.
Pendant cette période, Justin Usse va voler sur les avions suivants : MF 11 n° MF 886 - MF 11 bis n° MF 1652 - F 40 n° F 2059 - F 40 n° F 2063. Le 29 avril, pour sa première mission au sein de la MF 62, il réalise seul, à bord du MF 11 n° MF 886, une reconnaissance de la région et des terrains d'atterrissage susceptibles d'accueillir son avion en cas de problème.
Transformation de la MF 62 sur Nieuport :
Le 18 mai 1916, l'escadrille MF 62 commence sa transformation en escadrille de chasse et perçoit une dotation complète d'avions Nieuport des modèles 11, 12 et 16. Pour faire de suite une escadrille de rendement de la N 62, sept pilotes de la N 3 lui sont affectés tandis que huit pilotes de l'ex MF 62 partent pour les escadrilles qui ne changent pas d'appareils.
La 62 pendant la période de transformation, conserve provisoirement ses Maurice Farman MF 11 bis et Farman F 40 pour réaliser des missions sur le front, tandis que les pilotes qui passent sur Nieuport continuent leur formation.
Au cours des 32 vols qu'il accomplit au sein de cette unité, Justin Usse réalise des missions de reconnaissance, des liaisons d'infanterie, des reconnaissances photos et des essais moteur pour un total de 25 h 20. Le 27 mai, le Farman F 40 n° F 2063 qu'il utilisait, est indisponible, avec nécessité de changer le moteur dont les pistons vibrent et claquent. Le 9 juin, son avion étant réparé, il effectue, en compagnie de son premier mécanicien, le Sol Désiré Besset, un vol d'essai de 30 minutes. Comme le moteur et l'avion répondent bien, il peut reprendre les missions dès le 11 juin.
Voici le détail des pilotes de la MF 62 qui sont affectés dans d'autres unités, à compter du 15 juin 1916 :
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MdL Maurice Saillard est affecté à l'escadrille F 24, avec son Farman MF 11 bis à moteur 130 ch n° 1462,
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MdL Jean de la Roche Saint-André est affecté à l'escadrille F 24, avec son Farman F 40 n° F 2030,
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Cal Justin Usse est affecté à l'escadrille F 24, avec son Farman 40 n° F 2063,
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Cal Charles Albanel est affecté à l'escadrille F 24, avec son Farman 11 Bis à moteur 130 ch n° MF 1430.
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Cal Henri Perdu est affecté à l'escadrille F 25, sans son appareil,
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Slt Marius Michon est affecté à l'escadrille F 35, avec son Farman F 40 n° F 2059,
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MdL Edouard Trochu est affecté à l'escadrille F 35, sans son appareil,
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Slt Jacques Augier de Moussac est affecté à l'escadrille F 54, avec son Farman F 40 n° F 1874.
Escadrille F 24 :
Justin Usse est affecté, avec son Farman F 40 n° F 2063, à l'escadrille F 24, à compter du 15 juin 1916. Il y restera jusqu'au 12 juillet 1917.
Il effectue sa première mission sur le front, en équipage avec le Ltt de Bellefond, au nord de Chaulnes, le 16 juin. Le lendemain, il raméne 12 clichés de la région de Combles-Montauban au cours d'une mission photographique, en compagnie du Cne Rochard. Le 21 juin, au cours d'une patrouille à 500 mètres devant les premières lignes allemandes, son avion est pris à partie par une mitrailleuse tirant en salve à la tranchée est de Maricourt. Le 22, en équipage avec le Ltt Frémont, il raméne des photographies panoramiques des premières lignes pendant un bombardement intense entre Albert et Roye. Les 25 et 26, il effectue deux vols d'essais moteur, en compagnie du sol Marcel Bigotte, un mécanicien. Le lendemain, il effectue, en compagnie d'un officier observateur de l'escadrille F 35, une liaison d'infanterie sur Maricourt.
Nommé Sergent :
Le 1er juillet, au cours d'une mission de repérage de pièces d'artillerie, à bord de l'avion n° 5, il tombe en panne de TSF. Il rentre immédiatement au terrain, change de poste et repart avec le Ltt Darligni. Bien que volant à 1600 mètres d'altitude, ils sont pris à partie par la DCA et leur avion touché par un éclat. Néanmoins, ils réussissent à repérer les pièces adverses qui seront contrebattues. Le 6 juillet, en compagnie du même observateur, ils assurent un réglage de tir au profit des pièces qui effectuent un tir de barrage. Pendant cette mission, ils repèrent plusieurs batteries allemandes en action. Il est nommé Sergent, le 15 juillet 1916. Le 19, il effectue trois missions dans la journée avec deux reconnaissances et une liaison d'infanterie, d'abord avec le Ltt Cochet puis le Ltt de la Chapelle. Au cours de la première mission, leur avion est touché par une balle qui perfore l'aile inférieure gauche.
Incident de vol sur les lignes :
Le 22 juillet, alors qu'il est en équipage avec le Ltt Cochet, la pédale droite de palonnier se brise, alors que l'avion est en virage au-dessus des lignes. Le biplan part immédiatement en glissade sur l'aile, avec un début de vrille, alors qu'il est à 800 mètres d'altitude. Heureusement, Justin rétablie très vite la situation et remet son appareil en ligne de vol après avoir perdu 400 mètres. Il rentre au terrain en tenant les commandes de gouvernail à la main, l'observateur lui venant en aide. La journée du lendemain est consacrée à la remise en état de vol de l'appareil ainsi qu'un vol d'essai réalisé en compagnie du Sol Juchet.
Le 27 juillet, il réalise deux vols. Lors du premier, en compagnie du Ltt Georges Ducourtion pour une reconnaissance photo à 1000 mètres au-dessus des premières lignes, ils sont attaqués par un LVG de chasse qui tire deux bandes de cartouches sans les toucher et avant de disparaitre dans la brume. Le 30, son avion est de nouveau touché par une balle de mitrailleuse qui frappe l'hélice et par un éclat d'obus qui perfore l'aile supérieure gauche. Le lendemain, en équipage avec le Ltt Philippe Enard, son avion est attaqué par un Fokker à l'est de Combles. Heureusement pour eux, les deux avions de protection assurent leur rôle et dégagent efficacement l'appareil de Jusse.
Le 4 août, Justin Usse réalise trois vols dans la journée dont deux réglages de tir de deux batteries de 155. Ils échouent à chaque fois en raison d'un vent violent puis d'une panne du poste de TSF. Le 13, un éclat d'obus tranche la commande de profondeur à gauche alors qu'il vole sur Combles-Le Forest. Justin ramène son avion sans difficulté. Le 18, au cours d'un réglage d'infanterie sur Maurepas, à seulement 400 mètres d'altitude, son avion est de nouveau touché par une balle qui touche le gouvernail. Du 23 au 27, en compagnie du Ltt Enard, Justin effectue une série de réglage d'artillerie sur le Forest et le ravin à l'Est de Maurepas. Lors de la dernière, ils sont contraints d'atterrir à cause des bourrasques et du plafond très bas. Un éclat d'obus a touché l'aile supérieure.
Début septembre, toujours en équipage avec le Ltt Enard, il réalise plusieurs réglages d'artillerie au profit de batteries de 155 et 280. Le 14 septembre, au cours d'un réglage sur la tranchée du Friez, son avion est touché par deux balles qui perforent l'aile supérieure. Le lendemain, dans les mêmes circonstances, deux nouveaux impacts de balles se retrouvés dans les ailes par les mécaniciens au retour du vol.
Citation à l'ordre du 1er corps d'armée :
Justin Usse est récompensé par une citation à l'ordre du 1er corps d'armée, le 28 septembre 1916. Il totalise à cette date 140h55 de vol pour 105h25 sur les lignes.
En octobre, les missions de réglage d'artillerie, de reconnaissance photo se succédent, en équipage avec le Slt Mévius et le Ltt Enard. Le 16, en vol avec Enard, ils dirigent le tir de 15 salves avant d'être interrompu par la météo. Ils rentrent au terrain avec un trou de balle de mitrailleuse dans l'aile droite. Au cours d'un autre vol, ils réglent le tir d'une batterie de 120 sans grand succès. Le 18, son avion est de nouveau frappé par un éclat d'obus qui traverse l'aile inférieure.
Le 22, toujours avec Enard, ils assurent le réglage d'un tir suivi d'un tir d'efficacité. De nouveau, il rentre avec un éclat d'obs dans l'aile inférieure droite.
Neuf éclats d'obus :
Le 4 novembre, Justin part faire des photos de la tranchée Bukovine, en compagnie du Sgt Dorsan, photographe de l'escadrille F 33. Pourtant effectée à 1400 mètres d'altitude, ils rentrent avec un avion frappé de 9 éclats d'obus dans les ailes dont un a sectionné un longeron. Le 15, l'escadrille F 24 quitte le terrain de Morlancourt (Somme) pour s'installer sur celui de La Croix-Comtesse, sur le territoire de la commune de Méaulte (Somme). Le 16, ils ne peuvent effectuer leur réglage d'artillerie car leur avion est attaqué par un appareil ennemi. Ils sont contraint d'atterrir après un problème à la manette des gaz causé par le froid.
Croix de Guerre :
Il est décoré de la Croix de Guerre, accompagnée d'une citation à l'ordre du 9ème corps d'armée, le 26 novembre 1916. A partir du 11 décembre, l'escadrille F 24 fait mouvement vers le terrain de Bougainville. Les 12 et 13 décembre, Justin Usse effectue le déplacement entre Méaulte et Bougainville, aux commandes des avions n° 3 et n° 6. Le 19, il renouvèle l'opération en joingnant Bougainville à Beauvais avec l'avion n° 6.
Le 20 décembre, l'escadrille F 24 effectue un nouveau changement de terrain pour s'installer sur celui de La Melette, entre l'épine et Châlons-sur-Marne (Marne). Le 4 janvier 1917, transfert sur le terrain de Crèvecoeur-le-Grand (Oise). Justin effectue le convoyage de deux avions dans la journée. Le 26 janvier, rebelote et nouveau transfert sur Treslon suivi dès le 9 février, sur un déménagement sur Sermiers. Le 25 février, il effectue le convoyage d'un avion entre la RGA du Bourget et Sermiers. En mars, il effectue plusieurs missions photo (0,26 et 0,50 de focale) en compagnie du Ltt Drelon.

Pilotes et observateurs de l'escadrille F 24 probablement sur le terrain d'aviation de Nogent-lès-Sermiers - Je préciserai la période après étude des noms inscrits sur la photo - L'escadrille F 24 a stationné sur ce terrain du 6 mars au 29 juin 1917 - Cliquez sur l'image pour identifier les aviateurs - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.
Son avion est détruit au sol :
En avril 1917, il multiple les réglages d'artillerie de batteries de 155 et 240, cette fois en compagnie du Ltt Gabriel Denux. Le 19 avril, le moteur de son Farman 40 étant touché par des éclats d'obus, il est contraint d'atterrir près des lignes. Denux et lui évacue sans mal les environs mais l'avion est détruit par l'artillerie ennemie.
Passage sur Sopwith 1A2 :
Suite à la perte de son appareil, il perçoit un Sopwith 1A2, aux commandes duquel il va désormais effectuer les missions qui lui sont confiées. Il n'a pas de chance pour sa première mission sur Sopwith 1A2 avec la rupture en vol de fils de bougie. Il peut regagner le terrain sans incident. Il est nommé Adjudant, le 25 avril 1917. Le 26 et 27, il assure la protection d'un avion photo. Les 28 et 29, toujours avec le Ltt Denux, il assure le réglage d'artillerie de batteries de 240 et 320 mm.
Citation à l'ordre du 38ème corps d'armée :
Il est de nouveau récompensé par une citation à l'ordre du 38ème corps d'armée, le 1er mai 1917. Pendant ce mois, il alterne les réglages d'artillerie, les essais de postes TSF, les surveillances de secteur et les reconnaissances d'objectifs. Le 30 mai 1917, il effectue un vol, d'essai de TSF, en compagnie du Ltt Larminat, à bord d'un Dorand AR 1. Le mois de juin est principalement occupé par les missions de surveillance de secteur.

Photo aérienne du terrain d'aviation de Sermiers avant le bombardement du 28 juin 1917 - L'escadrille F 24 a stationné sur ce terrain du 6 mars au 29 juin 1917 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Photo aérienne du terrain d'aviation de Sermiers après le bombardement du 28 juin 1917 - Cette photo permet de dénombrer 38 impacts d'obus d'artillerie - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.
Le 11 juillet, il effectue par la voie des air le transfert entre le terrain de Rosnay et celui de Bouleuse, en compagnie du Sol Besset, son premier mécanicien.
A cette date, il compte 340 h 50 de vol dont 25 heures en écoles, 53h15 au GDE et 262h35 au front (25h20 à l'escadrille MF 62 et 237h15 à l'escadrille F 24)

L'ensemble du personnel de l'escadrille SOP 24 posant sur le terrain de Rosnay (Marne) en fin septembre ou début octobre 1917 - Il est possible que ce cliché ait été pris pour immortaliser le passage de la 24 sur Sopwith et la prise de dénomination de SOP 24 au courant du mois d'octobre - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Jean Guibout, transmise par François Guibout, son petit-fils, que je remercie pour son aide.
Escadrille C 222 :
Il est affecté comme pilote à l'escadrille C 222 du 12 juillet au 24 septembre 1917. Cette unité, alors stationnée sur le terrain de Bouleuse, est sous le commandement du Cne Robert de Branquilanges. Elle est rattachée à l'aéronautique de la 4ème armée. Au sein de cette unité, Justin va voler aux commandes du Sopwith 1A2 n° 107 qu'il baptise "Marcelle". Du 22 au 30 juillet, il effectue des essais de TSF et plusieurs réglages en vol de son Sopwith 1A2, en compagnie du Sol Lespinasse. En août, il assure, en compagnie de plusieurs observateurs, des missions photo, des essais TSF, des reconnaissances sur les premières lignes. En septembre, en plus des missions classiques, il effectue plusieurs missions de protection de missions photo, en embarquant le Sol Chamois, qui remplace, pour ce type de mission, l'observateur. Il termine son affectation à l'escadrille C 222 avec 291h40 de vol au front.
Stage de perfectionnement à Avord :
Il effectue un stage de perfectionnement à l'école d'aviation militaire d'Avord du 1er au 10 novembre. Sur place, il effectue 2h10 de vol à la division Nieuport , principalement sur Nieuport 10 et 12.
Stage sur avion de chasse à Pau :
Son stage d'Avord étant terminé, il est envoyé à Pau pour effectuer un stage de perfectionnement sur avion de chasse Nieuport du 10 au 20 novembre. Sur place, il va voler sur Nieuport 11, 12, 16, 17 et va être entrainé aux vols en spirales, de groupes, d'acrobatie et aux vrilles. Il termine son stage par un vol d'acrobatie de 30 mn où il enchaine sept virages à la verticale et quatre glissades sur l'aile alternativement à droite et à gauche. Il cumule maintenant 39 h 00 en école pour un total de 383h55 de vol.
Instructeur à Issoudun :
Après plus de deux ans sur le front, il est affecté comme pilote instructeur à l'école d'aviation américaine d'Issoudun où il restera du 20 novembre 1917 au 15 mai 1918. Le carnet de vol, correspondant à cette période, n'a pas été conservé.
Escadrille SPA 26 :
Sa période école ayant pris fin, il est affecté à l'escadrille SPA 26 où il restera du 17 mai au 3 novembre 1918. Au sein de cette unité, il va remporter trois victoires homologuées et une non homologuée.
1ère victoire homologuée :
Le 31 juillet 1918, il remporte, en coopération avec d'Adj Gustave Naudin et le Sgt Aimé Vincent, une victoire homologuée contre un Albatros abattu dans les environs de Gratibus. Il s'agit de la première victoire homologuée de Justin Usse. Le même jour, les trois mêmes pilotes livrent un combat contre un Albatros dans les environs de Maresmontier. Cette victoire probable n'a pas été homologuée.
2ème victoire homologuée :
Le 25 août 1918, Justin remporte une seconde victoire homologuée en abattant un biplace qui s'écrase au sud-ouest de Méharicourt.
Otite chronique :
Il est hospitalisé successivement à Tours du 28 mai au 20 juillet 1918 puis à Castres du 20 septembre au 1er octobre 1918 pour une otite moyenne devenue chronique, avec scintement muco-purulent un peu fétide de l'oreille droite. Il en gardera des séquelles avec une perte partielle de l'audition du côté droit.
3ème victoire homologuée :
Le 28 octobre 1918, il remporte une troisième victoire contre un avion qu'il abat dans les environs de Arnicourt-Sorbon. Pour cette troisième victoire homologuée, il est récompensé par une citation à l'ordre de l'armée, en date du 28 novembre 1918.
* Citation à l'ordre de l'armée de l'Adj Juston Usse, du 129ème régiment d'infanterie, pilote à l'escadrille SPA 26, en date du 28 novembre 1918 : "Pilote de chasse dont la valeur s'affirme chaque jour davantage. Le 28 octobre 1918, au cours d'un combat difficile, a abattu son adversaire, rentrant lui-même avec son avion fortement endommagé."
Escadrille SPA 173 :
Il est affecté à l'escadrille SPA 173 du 1er octobre 1918 au 9 avril 1919. Il se marie avec Mme Marcelle Camille Louise Ledoux à la mairie du 7ème arrondiseement de Paris, le 5 novembre 1918. La bénédiction nuptiale a été donnée en l'église Saint-Pierre du Gros-Caillou. Les parents de Justin sont propriètaires du magasin "A la Petite Jeannette", une mercerie, située au 39, rue Thiers à Vannes. Les jeunes mariés ont élu domicile au 4, rue Sédillot à Paris.
Il termine la guerre à la tête de trois victoires homologuées, une probable. Sa croix de guerre s'orne de deux palmes et quatre étoiles.
L'après guerre :
Il effectue un stage au CIACB de Perthes, à compter du 9 avril 1919. Il est finalement démobilisé par le centre de démobilisation de Rennes, le 15 août 1919 et nommé Sous-lieutenant, à titre temporaire, le 17 août 1919. Il est domicilié au 39, rue Thiers à Vannes, à compter du 29 octobre 1919.
Chevalier de la Légion d'Honneur :
Il est décoré de la Distingued Conduct Medal britannique, le 3 avril 1920 et promu au grade de chevalier de la Légion d'Honneur, le 16 juin 1920.
* Chevalier de la Légion d'Honneur et une citation à l'ordre de l'armée du Slt Justin Honoré Alexandre Usse du 3ème régiment d'aviation en date du 16 juin 1920 : "Officier pilote de chasse très audacieux et très courageux. Une blessure, 6 citations."
Dans la réserve, il est affecté au 3ème régiment d'aviation de Châteauroux, à compter du 28 février 1921. Le 29 juin 1923, il choisit de passer à l'arme de l'aéronautique qui vient d'être créée. Il n'est désormais plus un fantassin volant mais un aviateur.
Désormais réserviste, il participe à une période d'instruction sur la base aérienne n° 3 du 18 septembre au 8 octobre 1933. Approchant la cinquantaine et souffrant de séquelles d'une otite chronique à l'oreille droite, il est rayé du personnel navigant, le 26 janvier 1938.
Campagne 1939-1940 :
Il est maintenant rattaché à la compagnie de terrain de l'Air n° 12/103, puis affecté, dans la réserve, au bataillon de l'Air n° 114, le 8 septembre 1939. Il est proposé au maintien dans les cadres, avec pension temporaire de 20 %, en raison de la surdité de l'oreille droite qui provoque la non perception de la voix basse.
Il est démobilisé par la commission de réforme de Nantes qui confirme sa pension temporaire de 20 %, pour surdité de l'oreile droite avec otite cicatricielle avec bourdonnements, le 24 novembre 1941. Cette pension est confirmée, le 14 août 1942. Toutefois, elle ne passera pas en pension définitive car son audition n'a pas subi d'aggravation, le 23 décembre 1942.
Justin Usse est décédé à Eaubonne, le 29 août 1972.
Sources :
Registre des naissances de la commune de Patay (Loiret) - PAM - Fiche matricule du département des Côtes d'Armor - Carnet d'emploi du temps de Justin Usse - Livret matricule de Justin Usse - Journal L'Ouest-Eclair - JORF.
Dernière mise à jour :
Le 29 décembre 2017.
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129ème régiment d'infanterie

Le caporal Justin Usse pose dans son uniforme du 129ème régiment d'infanterie, le 6 février 1915 - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide -
24ème bataillon de marche

Sergents et caporaux de la 15ème compagnie du 24ème bataillon de marche - Le caporal Justin Usse est au second rang, à l'extrême gauche - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.
Ecole d'aviation de Chartres

Le MF 7 n° MF 97 de l'école de Chartres a perdu une roue au décollage. Celle-ci est venue percuter l'hélice, provoquant la chute de l'avion - heureusement, plus de peut que de mal - Justin Usse, à l'extrême droite, est venu en curieux, peut-être est t'il venu voir son premier accident, ce ne sera pas le dernier - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Cal Justin Usse, élève pilote de l'école d'aviation militaire de Chartres en novembre 1915 - Brevet de pilote militaire n° 2406 obtenu à l'école d'aviation militaire de Chartres, le 17 janvier 1916 - Pilote de l'escadrille MF 62 du 27 avril au 15 juin 1916 - Pilote de l'escadrille F 24 du 15 juin 1916 au 12 juillet 1917 - Pilote de l'escadrille C 222 du 12 juillet au 24 septembre 1917 - Pilote instructeur de l'école d'aviation américaine d'Issoudun du 20 novembre 1917 au 15 mai 1918 - Pilote de l'escadrille SPA 26 du 17 mai au 3 novembre 1918 - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.
Escadrille MF 62

Farman F 40 de l'escadrille MF 62 sur le terrain de Cachy pendant l'été 1916 - Cet avion a équipé la 62 du 10 avril au 18 mai 1916 - Justin Usse vole à cette époque à bord du Farman 40 n° F 2063 - Il sera affecté à l'escadrille F 24, qu'il rejoindra avec son avion, le 15 juin 1916 - Photo Jean de la Roche de Saint André transmise par son petit- fils Gilles que je remercie pour son aide.
Escadrille F 24

Premier insigne peint sur le nez des Farman 40 en 1916 - Il s'agit de l'insigne du 2ème corps de cavalerie dont l'escadrille F 24 a été rattachée épisodiquement dès 1914 - Remarquez l'étoile à 5 branches très fines, l'insigne qui sera adopté ultérieurement comportera une étoile plus classique - Dessin Denis Albin d'après photos.

Un des Farman F 40 de l'escadrille F 24, l'exemplaire codé "10" affecté au MdL Charles Albanel - Photo Charles Albanel transmise par son petit fils le général Baudouin Albanel que je remercie pour son aide.

Installation d'un appareil de prise de vue de 120 (1,20 m de focale) dans le nez d'un Farman F 40 codé "13" de l'escadrille F 24 - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

De gauche à droite : Sgt Justin Usse, pilote de l'escadrille F 24 du 15 juin 1916 au 12 juillet 1917 et le Ltt Philippe Enard, observateur de l'escadrille F 24 du 7 juillet 1916 à (après le 31 décembre 1918) posent devant un Farman F 40 codé "6" de leur unité pendant l'automme 1916 - Le Sgt Usse avait le Farman F 40 n° 2063 affecté à son service - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

De droite à gauche : Slt Philippe Enard (observateur) - Adj Justin Usse (pilote) - Sol Désiré Besset (1er mécanicien de l'Adj Usse) - 2ème mécanicien non identifié pose devant le Farman F 40 n° F 2063 appartenant à l'escadrille F 24 - Remarquez en arrière plan, le chariot à deux roux permettant le déplacement de l'avion vers le hangar - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Le Sopwith 1A2 codé "2" de l'équipage Sgt Gabriel Usse (pilote) / Ltt Gabriel Cochet (observateur) après son atterrissage forcé, le 22 juillet 1916 - Lors d'une mission de reconnaissance d'infanterie au-dessus des lignes allemandes, la pédale droite du palonnier céde brusquement - L'avion part en glissade sur l'aile alors qu'il vole à 800 mètres d'altitude - Usse réagit parfaitement et rattrappe son avion à 400 mètres - Ils rentrent en tenant les commandes de gouvernail à la main - Le Sopwith perd son train principal à l'atterrissage, sur le terrain de la Melette (51) mais les deux hommes sont saufs - Seulement deux jours après, les dégats sont réparés et l'avion est en ligne de vol - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Photo oblique du terrain de Morlancourt, prise le 10 novembre 1916 - La chambre de Justin Usse est marquée d'une croix noire - L'escadrille F 24 a stationné sur ce terrain du 10 juin au 15 novembre 1915 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Sopwith 1A2 de l'escadrille SOP 24 pendant l'hiver 1917-1918 - Le biplan biplace porte le nouvel insigne de l'escadrille 24, le pélican, qui a été adopté après le passage de l'unité sur Sopwith 1A2 courant 1917 - Photo prise par Justin Usse qui a été pilote de cette unité du 15 juin 1916 au 12 juillet 1917 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Sgt Justin Usse, pilote de l'escadrille F 24 du 15 juin 1916 au 12 juillet 1917, pose, en compagnie de ses deux mécaniciens (1er et second) avec le Sopwith 1A2 n° 4247 baptisé "Marcelle" qui lui a été affecté - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Sgt Justin Honoré Alexandre Usse pose devant son Sopwith 1A2 baptisé "Marcelle" - Brevet de pilote militaire n° 2406 obtenu à l'école d'aviation militaire de Chartres, le 17 janvier 1916 - Pilote de l'escadrille MF 62 du 27 avril au 15 juin 1916 - Pilote de l'escadrille F 24 du 15 juin 1916 au 12 juillet 1917 - Pilote de l'escadrille C 222 du 12 juillet au 24 septembre 1917 - Pilote instructeur de l'école d'aviation américaine d'Issoudun du 20 novembre 1917 au 15 mai 1918 - Pilote de l'escadrille SPA 26 du 17 mai au 3 novembre 1918 - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Le 30 mai 1917, Justin Usse effectue un vol d'essai de TSF, en compagnie du Ltt Larminat, à bord d'un Dorand AR 1 - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Bombardement par l'artillerie allemande du terrain d'aviation de Sermiers (Marne) occupé par l'escadrille F 24, le 28 juin 1917 - Les obus continuent à tomber et ces aviateurs ne semblent pas y prêter attention - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.
Escadrille C 222

L'Adj Justin Usse, pilote de l'escadrille C 222, aux commandes de son Sopwith 1A2 n° 107 baptisé "Marcelle", en équipage avec l'Asp Etesse, observateur, le 2 septembre 1917 - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.
Escadrille SPA 173
Adj Justin Usse a été pilote de l'escadrille SPA 173 du 1er octobre 1918 au 9 avril 1919 - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.

L'église Saint-Pierre du Gros-Caillou, au 92, rue Saint-Dominique dans le 7ème arrondissement de Paris, où eut lieu la cérémonie nuptiale de Justin Usse et Marcelle Ledoux, le 5 novembre 1918 - Carte postale d'époque.
Campagne 1939-1940

Le Slt Justin Usse a été mobilisé au bataillon de l'air n° 114, le 8 septembre 1939 - Il pose ici avec ses camarades en 4ème position à partir de la droite - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Justin Usse transmise par Gilles Delanoë, son petit-fils que je remercie pour son aide.
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