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Cne Alphonse (André) Bignolas

Alphonse Louis Bignolas est né le 7 janvier 1889 à Vierzon-Ville (Cher). Il est le fils de Louis Alphonse Bignolas, qui exerce la profession de commerçant-boucher et de Marie Desrosiers qui est factrice. Ils se sont mariés en 1879 et ont élu domicile au 41, rue de la République à Vierzon (Cher). Ils ont eu quatre enfants : Rose, Louise, Marguerite et Alphonse Louis. Ce dernier suit les cours de l'école d'application de la mécanique à Vierzon, située non loin de la maison familiale.

L'école d'application de la mécanique de Vierzon où Alphonse Bignolas a fait son apprentissage de la mécanique - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Le grand atelier du fer de l'école d'application de la mécanique de Vierzon où Alphonse Bignolas a fait son apprentissage de la mécanique - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Un sportif :

Dans son adolescence, il pratique le rugby au Sporting-Club Vierzonnais, le violon et le cheval. Il a gagné le brevet d'athlétisme du comité du Bourbonnais en se classant 3ème sur 25 concurrents, le 11 décembre 1908. Il s'agissait des épreuves minimales suivantes : 100 m en 13 s, 110 m haies en 22 s, 400 m en 60 s, 1.500 m en 5 mn, lancer du poids 7 m 50, lancer du disque 25 m, saut en longueur 5 m et saut en hauteur 1,35 m. Cherchant l'indépendance, il s'engage dans une unité de cavalerie et ce sera le 8ème régiment de cuirassiers, caserné dans la ville de Tours.

Le Cne André Bignolas, commandant de la 8ème escadrille du 1er régiment d'aviation de chasse de Thionville-Basse-Yutz, pose en compagnie de ses parents, Louis Alphonse Bignolas et Marie née Desrosiers - Il vient d'être fait chevalier de la Légion d'Honneur - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Manuel Bignolas, son fils, que je remercie pour son aide.

Engagement au 8ème régiment de cuirassiers :

Appartenant à la classe 1909, c'est le bureau de Bourges (Cher) qui assure son recensement militaire, à l'âge de ses 20 ans, sous le matricule n° 622. Il signe un engagement volontaire pour trois ans, au titre du 8ème régiment de cuirassiers, le 21 février 1909. Cette grande unité est casernée à Tours (Indre-et-Loire) et commandée par le colonel de Font-Réaulx.

Il se choisit un autre prénom :

Pour marquer une rupture avec sa famille et la vie de commerçant qui n'est pas faite pour lui, il choisit un autre prénom et ce sera André. Plus tard, ses enfants ne connaitront ses vrais prénoms qu'après sa mort. Au régiment, il va trouver la camaraderie entre cavaliers, l'engagement physique, c'est son monde. Il excelle et gravit rapidement les échelons de sous-officier. Il est nommé brigadier, le 25 septembre 1909, puis maréchal des logis, le 25 septembre 1910. Il est commandant du 2ème peloton du 1er escadron du 8ème Cuirassiers

Caserne du 8ème régiment de cuirassiers à Tours en 1910 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

André Bignolas a signé un engagement volontaire au sein du 8ème régiment de cuirassiers, le 21 février 1909 - Sept mois après, il est nommé Brigadier - Cette photo le montre dans son uniforme de brigadier engagé - A gauche, son cheval nommé Freluquet - Celui qui montre son derrière est Papa Scélérat, le doyen du peloton - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Manuel Bignolas, son fils, que je remercie pour son aide.

Le MdL André Bignolas, commandant du 2ème peloton du 1er escadron, pose au milieu de ses camarades du 8ème régiment de cuirassiers - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Manuel Bignolas, son fils, que je remercie pour son aide.

Le MdL André Bigolas, commandant du 2ème peloton du 1er escadron du 8ème cuirassiers, pose à la tête de son peloton en 1911 - Il a été affecté à cette unité du 21 février 1909 au 21 février 1912 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Manuel Bignolas, son fils, que je remercie pour son aide.

Le cheval, qu'il dresse, s'enfuit :

Le 31 janvier 1912, il est en train de dresser un cheval à la longe dans la cour du quartier du 8ème cuirassiers, quand l'annimal a pris peur, le faisant lâcher prise et prit la fuite au galop par les rues Léon Boyer, Giraudeau, Boisdenier et Galpin-Thiou. Arrivé à la barrière du passage à niveau, qui se trouvait à l'extrémité de cette rue, le cheval sauta la barrière et s'enfuit dans les dépendances du chemin de fer de l'état où il fut rejoint et maitrisé par l'agent de police Terrion. Il n'y a pas eu de blessé.

Carte postale de cuirassiers au repos pour illustrer les couleurs de leur uniforme - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Il passe dans la réserve de l'armée active, le 21 février 1912. Dans la réserve, il est affecté au 8ème escadron du Train des Equipages militaires à Dijon.

Début de la 1ère guerre mondiale :

Il est rappelé à l'activité par la mobilisation générale, le 1er août 1914. Il rejoint son unité, le 3 août 1914. Il est affecté au 115ème régiment d'infanterie, le 2 mars 1915 et nommé sous-lieutenant, à titre temporaire, le 4 mars 1915. Son unité tient les tranchées en Champagne, au bois Videlet, dans le secteur des Marquises.

Il est blessé une première fois par un éclat d'obus qui le touche au mollet gauche, lors de l'attaque de l'épine de Védegrange, le 6 octobre 1915. Il est évacué et hospitalisé du 7 octobre au 8 novembre 1915.

De nombreuses citations :

Il est récompensé par le citation n° 98 à l'ordre du régiment, le 5 janvier 1916.

* Citation n° 98 à l'ordre du régiment, en date du 5 janvier 1916 : "Chef de section plein d'entrain et d'enjouement dans les circonstances les plus critiques très belles altitudes aux cours des événements de Champagne où il exerça avec autorité son commandement de sa compagnie."

Nouvelle blessure :

Il est de nouveau blessé par une balle qui le touche à l'avant-bras droit quand il lance une grenade à la Main de Massiges, le 7 mars 1916. Il est évacué et hospitalisé du 8 mars au 30 septembre 1916. Il est de nouveau récompensé par une citation à l'ordre de la division, en mars 1916.

* Citation à l'ordre de la division du 115ème régiment d'infanterie, en mars 1916 : "Sous le commandement du Slt Bignolas, secondé par le Sgt Raveuil et le Cal Chauvineau, a résité le 13 février 1916 du matin 2 heures au lever du jour à des attaques violentes et incessantes dans une portion de tranchées récemment conquises qu'elle a conservée malgré des pertes très sensibles et un bombardement de Minenwerfers. Etait après la lutte plein d'entrain et de belle humeur."

Il reçoit une troisième citation, à l'ordre de l'armée, en date du 21 mai 1916.

* Citation à l'ordre de l'armée, en date du 21 mai 1916 : "Chef de section, merveille de bravoure d'entrain et de gaité. Grenadier émérite, a été blessé, le 1er mars 1916 en dirigeant une fougeuse contre-attaque à la grenade. Est resté à la tête de ses hommes jusqu'à épuisement de ses forces et n'a consenti à se retirer que sur l'ordre de son capitaine. Déjà le 13 février 1916, avait maintenu son gain que les Allemands tentèrent à plusieurs reprises de nous enlever."

Nommé Lieutenant :

Il est nommé Lieutenant, à titre temporaire, le 23 mai 1916. Il est sur le secteur d'Apremont en septembre 1916 et de décembre 1916 à janvier 1917, sur le secteur de Chaulnes.

Son père, Louis Alphonse, est nommé juré titulaire pour la cession des assises du Cher, à partir du 22 janvier 1917.

André se fracture la cheville gauche lors d'une chute au cours d'une sortie de nuit dans les environs de Cholles (Somme), le 27 janvier 1917. Il est nommé Lieutenant à titre définitif, le 4 mars 1917. Il prend part à l'attaque de Monts Marquises de mai à juillet 1917. Il reçoit une citation à l'ordre de la division, en mai 1917.

* Citation à l'ordre de la division, en date du XX mai 1917 : "Commandant de compagnie très (illisible) 1917 à la tête de sa compagnie et d'une compagnie d'attaque, assuré et organisé le ravitaillement immédiat de la chaine et à parer à une contre-attaque par le détachement d'une section sur le flanc menacé."

De décembre 1917 à février 1918, il est engagé dans les combats sur le Mont Cornillet.

Passage dans l'aéronautique militaire :

Il demande à intégrer l’aéronautique militaire et est envoyé en école de pilotage, comme élève pilote, le 3 février 1918. Le médecin militaire qui lui fait passer l'examen physique d'aptitude à piloter, décèle un souffle au coeur et lui fait promettre de ne plus fumer et de ne plus boire d'alcool, ce qu'il respectera toute sa vie. Il commence sa formation théorique à l'école militaire d'aviation de Dijon-Longvic, le 15 février 1918. Il obtient le brevet de pilote militaire n° 14.471 à l'école d'aviation de Vineuil, le 8 juillet 1918. Il poursuit son cursus par le stage "Avions rapides" à l'école militaire d'aviation d'Avord et poursuit par le stage de Haute Ecole à l'école militaire d'application de Pau. Il poursuit sa formation par un stage à l'école militaire d'aviation de Biscarosse, puis un stage à l'école militaire d'aviation de Voves, jusqu'au 4 octobre 1918. Il termine sa formation de pilote de chasse par un stage au CIACB de Perthes, le 10 octobre 1918. L'école de combat lui décerne le titre de pilote de chasse avec une note d'aptitude de 20 / 20 et l'appréciation suivant : "Très bon pilote manoeuvrier fin et précis, très bon chef de patrouille animé du plus grand plaisir de bien faire". A la fin de la guerre, sa croix de Guerre compte une palme, deux étoiles d'argent et une étoile de bronze.

Ses parents vendent leur boucherie :

Le 13 novembre 1919, ses parents vendent leur boucherie, située au 41, rue de la République à Vierzon. Elle est achetée par Julien Marcel Collard, un garçon boucher domicilié à Montréal (Yonne).

Commandant de la SPA 95 :

La fin de la Guerre arrive avant qu'il ne soit affecté en escadrille. Il devient le commandant de l'escadrille SPA 95, le 24 octobre 1919. Le 1er janvier 1920, lors de la création des régiments d'aviation, l'escadrille SPA 95 devient la 108ème escadrille de chasse du 1er régiment de chasse de Thionville-Basse-Yutz, le 1er janvier 1920. Il prend donc la suite et reste commandant de la 108ème escadrille (traditions directe de la SPA 95) du 1er régiment de chasse de Thionville-Basse-Yutz du 1er janvier 1920 au 1er juin 1924.

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Le 1er juin 1920, la numérotation des escadrilles au sein de régiments d'aviation de chasse et de bombardement est simplifiée. La 108ème escadrille devient la 8ème escadrille du 1er régiment d'aviation de chasse. Le 1er régiment de chasse (1er RC) devient le 1er régiment d'aviation de chasse (1er RAC). André est mis en position "Hors cadres aéronautique", le 5 juin 1920. Il est élevé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur, le 15 juin 1920.

Le Cne André Bignolas, commandant de la 8ème escadrille (traditions de la SPA 95) du 1er régiment d'aviation de chasse de Thionville-Basse-Yutz pose devant son SPAD XIII entre 1920 à 1924 - A la création du 38ème régiment d'aviation mixte, par changement de mission et de désignation du 1er régiment d'aviation de chasse, le 1er juin 1924, il devient commandant de la 5ème escadrille du 38ème RAM - Cette 5ème escadrille détenait également les traditions de la SPA 95 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Manuel Bignolas, son fils, que je remercie pour son aide.

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Gravement brûlé au cours d'une mission :

Le 22 août 1921, il est victime d'un terrible accident. Alors qu'il effectue un vol d'entrainement à l'acrobatie, aux commandes d'un Nieuport-Delage NiD 29, une gerbe de flammes jaillit. Immédiatement, il met son avion à piquer à la verticale pour ne redresser qu'à 80 mètres du sol. Au début du piqué, il a largué son réservoir en flammes. Au cours de l'atterrissage hélice calée, son avion est tombé dans un trou assez profond pour que le train d'atterrissage soit fauché. Le NiD 29 a capoté sans ajouter des blessures à son pilote. Celui-ci a réussi à se dégager de son avion. Il a reçu de graves brulûres au 2ème et 3ème degrés aux deux mains, et d'autres moins graves au 1er degré aux jambes et au visage.

En soins comme grand brûlé au Val-de-Grâce :

Il va rester en soins pendant un an à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris. Il est maintenu en activité et proposé pour une pension temporaire de 50 %, pour perte du 5ème doigt, diminution de la flexion des 2ème, 3ème et 4ème doigts, limitation légère de l'abduction du pouce, vaste cicatrice de brûlure occupant tout le dos de la main droite, à la main gauche limitation de la flexion de l'index, cicatrice de brûlure occupant tout le dos de la main, citatrices aux deux jambes par la 3ème commission de réforme de la Seine, le 1er avril 1922. Il en gardera des douleurs toute sa vie. Il est nommé capitaine à titre définitif, le 27 décembre 1922. Il est proposé pour une pension temporaire de 50 %, pour séquelles de brûlures des deux mains, citatrices aux deux jambes par la commission spéciale de Metz, le 14 décembre 1923.

Commandant de la 5ème escadrille du 38ème RAM :

Lors de la création, par changement de mission et de dénomintation, du 1er régiment d'aviation de chasse, il est nommé commandant de la 5ème escadrille (traditions de la SPA 95) du 38ème régiment d’aviation mixte (Thionville-Basse-Yutz) puis commandant de groupe de chasse du régiment du 1er janvier 1924 au 30 juin 1925. Le groupe de chasse du 38ème RAM comptait les 5ème escadrille (traditions directes de la SPA 95), 6ème escadrille (traditions héritées de la SPA 153), 7ème escadrille (traditions directes de la SPA 62) et 8ème escadrille (traditions directes de la SPA 73)

Cne André Bignolas, commandant du groupe de chasse du 38ème régiment d'aviation mixte de Thionville-Basse-Yutz - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Manuel Bignolas, son fils, que je remercie pour son aide.

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Tour de France en 1925 :

Il est titularisé observateur en avion, le 7 août 1925. Le 17 septembre 1925, la 8ème escadrille (traditions de la SPA 73 de la Grande Guerre) du 38ème RAM a effectué un tour de France. A cette ocassion, le Cne André Bignolas, commandant du groupe de chasse (4 escadrilles) accompagne les Ltt Florentin Bonnet, recordman du monde de vitesse, le Sgt Henri Guillaumet, vainqueur de la Military Zenith et le Sgt Charles Kir, qui sont, à cette époque, les meilleurs pilotes de chasse du régiment.

Le 36ème groupe d'aviation de Pau :

Sur convenances personnelles, il est affecté au 36ème groupe d'aviation de Pau-Long-Pont du 22 février 1926 au 30 juin 1930. Il est rayé des cadres du 38ème régiment d'aviation mixte, le 12 mars 1926. Etant passé de nouveau devant la commission de réforme, il est proposé pour une pension permanente de 50 %, pour gêne fonctionnelle de la main suite à brûlures étendues, amputation de l'auriculaire droit avec 1/3 du métacarpien par la commission spéciale de Metz, le 19 mars 1926.

Son mariage à Pau :

En 1926, il fait la connaissance de Mlle Héléna Pinto Leitao, une jeune femme portugaise alors en villégiature à Biarritz. Il est présenté à sa très nombreuse famille à Porto et à Lisbonne. Le 26 février 1927, ils se marient à Pau. La cérémonie religieuse a eu lieu à Lourdes, le 28 février. Ils auront cinq enfants : Manoel José (1933), Maria Christina (1934), Maria Manoela (1937), Hélène Solange (1942) et Marie Andrée (1943).

Commandant de l'école du 36ème groupe d'aviation :

Il est nommé commandant de l'école régimentaire du 36ème groupe d'Aviation à Pau. Le 27 juillet 1927, il donne une conférence sur l'aviation militaire à l'hôtel Lutetia à Biarritz, en présence de M. Petit, maire de Biarritz et de M. Saillard, inspecteur de l'enseignement technique. Il reçoit une citation au bulletin officiel pour services particuliers rendus à l'instruction préliminaire technique à l'Aéro-club du Béarn en 1929.

Il est élevé au grade d'Officier de la Légion d'Honneur, le 2 juillet 1929. Sa décoration lui a été remise devant le front des troupes par le Cdt Alphonse Le Bihan, commandant du 36ème groupe d'aviation, le 13 juillet 1929.

* Grade d'Officier de la Légion d'Honneur du Cne Alphonse Louis Bignolas du 36ème groupe d'aviation, en, date du 2 juillet 1929 : "20 ans de services, 5 campagnes, 4 blessures, une citation, 8 ans de bonifications pour services aériens. Chevalier du 16 juin 1920."

Les autorités militaires portugaises posent en compagnie des équipages français qui ont accompagné la dépouille mortelle du Cne Oscar Monteiro Torres, probablement le 27 juillet 1930 - Ce jour là, les directeurs de l'aéronautique militaire et maritime portugaise ont fait un vol à bord du LeO 20 - De droite à gauche : un soldat portugais, l'Adj Morel, pilote du LeO 20, le directeur de l'aéronautique militaire portugais, Le LcL André Bignolas, commandant de l'école régimentaire du 36ème groupe d'aviation, le directeur de l'aéronautique maritime portugaise, un aide de camp portugais, le Cne Cahuzac, navigateur, Cdt Leilo Portella, attaché militaire du Portugal à Paris et le Ltt Claudius Sahuc, pilote du Potez 25 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Manuel Bignolas, son fils, que je remercie pour son aide.

La dépouille du Cne Montero-Torres ramenée au Portugal :

Le 19 juin 1930, le gouvernement portugais avait manifesté le désir de rapatrier le corps du Cne Oscar Monteiro Torres au Portugal. L'officier a été le premier pilote portugais tué en combat aérien sur le front français, le 20 novembre 1917 et reposait dans le cimetière de Laon (Aisne). Le gouvernement français décida de procéder à ce transfert avec ses propres moyens et à ses frais.

Le 20 juin 1930, après une prise d'armes sur le terrain d'aviation du Bourget-Dugny, un Lioré et Olivier LeO 20 à moteur Jupiter de 450 ch, spécialement aménagé et piloté par l'Adj Morel (pilote du MGA n° 4), ayant comme équipage le Cne Cahuzac (navigateur) et le Cdt Leilo Portella, attaché militaire du Portugal à Paris, a décollé à 11 h.
Il atterrissait à Pau à 15 h 30 où une chapelle ardent avait été aménagée. Le 21, décollage pour Burgos à 10 h 30. Le LeO 20 est escorté par un Potez 25 monté par le Ltt Claudius Sahuc et le Cne André Bigolas. Le gros bombardier atterrit à 16 heures, le Potez 25 arrivant une heure plus tard, étant passé par Madrid. Le 22, départ au matin et arrivée au terrain d'Amadora (Lisbonne) à 10 h où commencèrent les cérémonies des obsèques nationales. Ils sont reçus au Palacio de Ajuda, résidence du maréchal Oscar Carmona, président de la République et à l'ambassade de France.
Le 24, le pilote du Lioré-et-Olivier Leo 20 fit une démonstration en vol. Le 26, lors du survol de la cathédrale de Batalha, l'équipage laisse tomber une couronne de fleurs en survolant le monument aux morts de la guerre. Le 27, départ pour Burgos, les directeurs de l'aéronautique militaire et maritime portugaise sont à bord. Le retour s'est fait par l'aérodrome de Gétafe (Madrid). Le 1er août, départ pour le Bourget. Ce voyage a été fait en 25 heures de vol effectif, sur un parcours de 3.200 km en suivant l'itinéraire suivant : Le Bourget-Dugny, Pau, Burgos, Valladolid, Lisbonne et retour via Madrid, Pau, Paris.

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Cliquez sur l'image pour l'agrandir Commandant du parc d'aviation :

En 1931, il est nommé commandant du parc d'aviation du 36ème groupe d'aviation de Pau.

Affecté au Maroc :

Il est affecté au 37ème régiment d'aviation au Maroc du 1er juillet 1930 au 30 juin 1934. Après un nouveau passage devant la commission de réforme, il est proposé pour une pension permanente de 60 %, pour séquelles de brûlures des deux mains, citatrices aux deux jambes par la commission de réforme de Toulouse, le 2 décembre 1930. Il est nommé Chef de bataillon, le 25 mars 1931. Il embarque sur le paquebot Meknès à Bordeaux (Gironde), le 9 juin 1931.

* Citation à l'ordre du Cdt André Bignolas, en date du 30 décembre 1933 : "Officier supérieur qui vient de confirmer à la tête des escadrilles de la région de Meknès, au cours des opérations du Grand Atlas, les brillantes qualités de chef qui lui sont déjà reconnues. Par sa compétance, son allant, sa fermeté et son exemple a exalté dans son groupe le sentiment de devoir et de dévouement et en obtenu un magnifique rendement dans un secteur de montagne particulièrement difficile et dangeureux jusqu'à la réduction du Djebel Beddou."

Vols d'entrainement jusqu'en Tunisie :

Deux escadrilles basées au Maroc ont fait le voyage jusqu'à Tunis. La première, sous les ordres du Col Bouscat, a atterri à Aouïna, le 19 novembre pour repartir le lendemain et regagner le Maroc par l'Algérie. La seconde composée de sept avions, sous les ordres du Cdt Bignolas, a atterri à Tunis-Aouïna, le 7 décembre 1934. Ces équipages effectuent un vol d'entrainement sur l'Afrique du Nord. Les équipages engagés étaient les suivants : Cdt Bignolas / Adj Vernier, Cdt Chassaude / Sgc Trinquier, Adc Retel / Sgc Burtaire, Cne Vidal / Sgt Léger, Sgt Pottier / Ltt Challe, Sgt Soulard / Sgt Gérard, Cne David, Cdt Brimoulot / Sgt Poli. L'escadrille est arrivé à Tunis par Ksar, Essouf, Colomb-Béchar, Laghouat, Biskra et Gabès pour repartir le lendemain pour Meknès avec des escales à Sétif, Alger et Oran. Il termine son séjour au Maroc par un embarquement à Casablanca, le 4 mai 1935 et débarque à Marseille, le 4 mai 1935. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Plusieurs affectations autour de Paris :

Il est affecté à la base aérienne du Bourget-Dugny, le 4 mai 1935, puis à la 1ère escadre aérienne sur la base aérienne de Villacoublay, le 1er septembre 1936. Deux mois après, la 1ère escadre aérienne fait mouvement sur Etampes. Il est donc affecté à la base aérienne d'Etampes, le 29 octobre 1936.

Lcl André Bignolas, commandant de la base aérienne de Casablanca - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Manuel Bignolas, son fils, que je remercie pour son aide.

Nouvelle affectation pour le Maroc :

Il repart pour le Maroc avec une affectation pour le bataillon de l'Air n° 137 à Casablanca, le 26 mars 1937. Il embarque à Bordeaux, à destination du Maroc, le 20 avril 1937. Il est nommé lieutenant-colonel du cadre navigant, le 15 mars 1938. Il est alors commandant de la base aérienne de Casablanca.

Inspection et revue aérienne :

Le 4 juillet 1939, le Gal Tétu, chef d'état-major de l'armée de l'Air, effectue une inspection des bases aériennes au Maroc. Il s'est d'abord rendu à Marrakech, puis à Casablanca où il a été reçu par le Lcl Bignolas, commandant de la base aérienne. Il a poursuivi par Rabat où il a été reçu par le général Noguès. Le général Bouscat, qui était commandant de l'Air au Maroc, devient chef de cabinet du ministre de l'Air. Une importante revue aérienne en son honneur a eu lieu à Alger, le 17 juillet 1939. De nombreux détachements de toutes les escadrilles stationnées au Maroc ont fait le déplacement par la voie des airs. Ces unités ont été placées sous les ordres du Col Jeanin, nouveau commandant de l'Air au Maroc. Il a été accompagné de tous les commandant des escadrilles et bases aériennes du Maroc, par le Col Monja, commandant de la 41ème demi-brigade, le Col Merat, commandant la 62ème escadre, le Lcl Bignolas, commandant la base aérienne de Casablanca, le Cdt Chanoine, commandant la base aérienne de Fès, le Cdt Colle, commandant la base aérienne d'Agadir.

Accident d'un Caproni péruvien :

Le 31 juillet 1939, à 23h30, un équipage péruvien, composé du Col Canza (pilote), du Sgt Alfredo Icaza (mécanicien) et le Sgt Luiz Villanueva (radiotélégraphiste), a décollé de l'aérodrome de Guidonia, près de Rome (Italie) vers le Pérou. Les aviateurs étaient chargés de convoyer en vol un Caproni Ca. 135, équipé de deux moteurs Isotta-Fraschini Asso XI R.C. 40 Spinto de 900 ch, appartenant à l'armée péruvienne. Le lendemain, à 7 h 25, les aviateurs ont atterri à Rabat, puis à Casablanca à 9h50. Le 2 août 1939, ils ont décollé de Casablanca. A la hauteur d'Agadir, le bimoteur Caproni Ca. 135 a été victime de la rupture d'une tuyauterie d'huile alimentant un moteur. Le pilote, constatant que son avion perdait de l'huile, choisit de faire demi-tour et de rentrer sur Casablanca. Très vite, de la fumée provenant du moteur est apparue. Les problèmes s'enchainant, le moteur a bloqué peu de temps après. Le Col Canza a été contraint d'atterrir dans un champ, à sept kilomètres d'Azemmour. Malheureusement, l'avion, en se posant, a heurté un remblai et a immédiatement pris feu. Deux occupants, le Col Canza (pilote) et le Sgt Icaz (mécanicien) sont morts carbonisés. Seul de Sgt Villanueva (radiotélégraphiste) a réussi à sortir des débris et a survécu au sinistre. Blessé à une jambe, il a été hospitalisé à l'hôpital de Mazagan. La veille, un ingénieur mécanicien de la société Caproni avait procédé à la révision de l'appareil. Le Lcl Bignolas, commandant de la base aérienne de Casablanca, a été chargé de l'enquête sur place.

Elevé au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur :

Il est élevé au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur, en date du 30 décembre 1939.

* Grade de commandeur de la Légion d'Honneur du LcL Alphonse Louis Bignolas, en date du 30 décembre 1939 : "28 ans de services, 9 campagnes, 4 blessures, 6 citations, 24 ans de bonifications pour services aériens, 84 annuités. Officier de la Légion d'Honneur du 2 juillet 1929."

Le 12 février 1940, le général Noguès, résident général, a remis au Lcl Bignolas la cravate de commandeur de la Légion d'Honneur devant les troupes alignées sur la place Lyautey à Casablanca.

L'Italie occupe le Maroc :

Après la capitulation, les Italiens occupèrent le Maroc. Il est empoisonné au cours d'un repas par les forces d'occupation et crut en mourrir. Il était temps de partir. L'amitié providentielle du fils du président portugais, alors consul à Casablanca lui permet, avec sa famille, de rejoindre Lisbonne en traversant l'Espagne. C'est ainsi que se termine sa carrière militaire. Il élit domicile au Portugal, le pays natal de sa femme, où il va finir sa vie. Son domicile était la villa "Casal de Santo Antonio", rue Melo e Sousa à Estoril Cascais (Portugal). Après la fin de la 2ème guerre mondiale, il est rayé des cadres de réserve, pour avoir atteint la limite d'âge de son grade, le 7 janvier 1949.

Il est décédé à son domicile au Portugal, le 29 octobre 1974.

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Sources :

Registre d'état-civil (acte n° 7) de la commune de Vierzon (Cher) - Pam - LO - Liste des brevets militaires - Fiche matricule conservée aux archives départementes du Cher - CCC de l'escadrille SPA 95 - JORF - Journaux d'époque - Témoignage de Manoel José racontant la vie de son père - Acte de décès n° 47.

Dernière mise à jour :

Le 18 février 2025.

 

Remerciements à :

- M. Manuel Bignolas pour la communisation des archives de son père.
- M. Christophe Bignolas
pour la transmission des archives de son grand-père.

Bibliographie :

- "Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920"
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- "The French Air Service War Chronology 1914-1918" par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Le Journal Officiel de la République Française (JORF) mis en ligne sur le site "Gallica" de la Grande Bibliothèque de France.
- Carnets de Comptabilité en Campagne des escadrilles mis en ligne par le Site "Mémoire des Hommes."
- "Les "As" français de la Grande Guerre" en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- "Les Armées françaises dans la Grande Guerre" publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
- Carnets de campagne écrits par Louis Dauphin - Carnet n° 1 pour la France, Carnet n° 2 pour la Russie.
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Site Internet " Pages 14-18 " de Joël Huret.

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