Adj Pierre Poisard
Pierre Poisard est né à 16 heures dans le village d'Anse (Rhône), à 6 km au sud de Villefranche-sur-Saône, le 25 juillet 1890. Il est le fils de François Joseph Poisard, un pépiniériste de 34 ans et de Marie Françoise Berger qui a 29 ans.

Route nationale traversant le village d'Anse (Rhône) - Pierre Poisard y est né le 25 juillet 1890 - Carte postale d'époque.
Service militaire dans le Génie :
Appartenant à la classe 1910 (année de naissance + 20 ans), c'est le bureau du Rhône sud qui assure son recrutement dans le cadre du service militaire, sous le numéro matricule 650.
Il est appelé sous les drapeaux à la compagnie d'aérostiers 6/5 appartenant au 3ème régiment du Génie, caserné à Arras (Pas-de-Calais), le 10 octobre 1911.
L'état-major décida d’organiser l’observation aérienne au profit de l’artillerie dans la guerre de siège en 1910 et dota chaque grande place forte de six ballons captifs. Dans chacune d’elle, ces six ballons devaient être mis en oeuvre par deux compagnies d’aérostiers de place, à trois sections, chaque section manoeuvrant un ballon.

Sol Pierre Poisard de la compagnie d'aérostiers 6/5 appartenant au 3ème régiment du Génie - Il a été appelé sous les drapeaux, le 10 octobre 1911 - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Manoeuvre du ballon de la compagnie d'aérostiers 6/5 pendant l'été 1912 - A cette époque, la compagnie était affectée au 3ème régiment du Génie, unité casernée à Arras (Pas-de-Calais) - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Photo de groupe des sapeurs de la compagnie 6/5 en stage de formation à Reims (Marne) pendant l'automne 1912 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Au premier rang au centre et les mains dans les poches, le sol Pierre Poisard pose en compagnie de ses camarades affectés à la compagnie 6/5 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Création des groupes aéronautiques :
Donnant satisfaction à ses chefs, il est nommé caporal, le 15 août 1912. En raison de la réorganisation des unités et la création des groupes aéronautiques, le 28 août 1912, il est affecté au 1er groupe aéronautique de Versailles (Yvelines) comme 2ème sapeur aérostier, le 1er octobre 1912. Le 1er groupe comprend deux compagnies d'aérostation : la première sous les ordres du Cne Izard et le seconde aux ordres du Cne Dumontet.

Pierre Poisard pose en compagnie de ses camarades aérostiers du 1er groupe aéronautique de Versailles (Yvelines), le 30 août 1912 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Au centre, le Sol Pierre Poisard, affecté au 1er groupe aéronautique de Versailles du 1er octobre 1912 au 1er janvier 1913, pose en compagnie de ses camarades devant un ballon sphérique qu'il mettent en oeuvre (type à préciser 540 m3 ou 750 m3) - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

A l'extrême droite, le Sol Pierre Poisard pose en compagnie de ses camarades du 1er groupe aéronautique de Versailles - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Il est ensuite affecté au 2ème groupe aéronautique de Reims (Marne) et détaché à la 21ème section aéronautique du camp de Châlons (Marne), le 1er janvier 1913. Il est nommé Sergent, le 2 janvier 1913.

Vue aérienne des installations d'aviation du camp de Châlons - De bas en haut, les hangars Farman, le Maxim's bar, les hangars Nieuport, Voisin, Sommer, Antoinette, Copin, Train et Hanriot - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Sgt Pierre Poisard pose en compagnie de ses camarades devant un biplan canard Voisin à l'école d'aviation Voisin de Châlons - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Photo aérienne oblique du camp de Châlons - Au centre, le hangar du dirigeable "Ltt-Selle-de-Beauchamp" qui failli bien partir en fumée, le 14 juillet 1913 et qui fut sauvé de l'incendie par l'intervention courageuse du Sgt Pierre Poisard - Les petites tentes, visibles par centaines, sont occupées par des fantassins et artilleurs venus effectuer des manoeuvres sur ce grand terrain d'exercices - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
La 21ème section est chargée de mettre en oeuvre le dirigeable "Ltt-Selle-de-Beauchamp" qui sera stationné sur le camp, à partir du 2 mai 1913.

Le dirigeable semi-rigide "Ltt-Selle-de-Beauchamp", de conception Lebaudy, était stationné sur le camp de Châlons - Il était long de 89 mètres, d'un diamère de 14,6 m et d'un volume de 10.500 M3 - Il était mû par deux moteur Panhard-Levassor d'une puissance unitaire de 80 ch - Construit à Moison, il a effectué son premier vol, le 29 octobre 1911 - Il a été transféré en vol de Moisson au camp de Châlons (Mourmelon), soit 235 km en 5h47, le 2 mai 1913 - Sa conduite nécessitait un équipage de 5 hommes - Plus tard, il sera équipé pour l'emport et le largage de 300 kg de bombes - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Poste des pilotes du dirigeable "Ltt-Selle-de-Beauchamp" - Sa conduite nécessitait un équipage de cinq hommes - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Manoeuvres au sol du dirigeable "Ltt-Selle-de-Beauchamp" sur le terrain d'aérostation du camp de Châlons - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Rentrée dans son hangar du dirigeable "Ltt-Selle-de-Beauchamp" sur le camp de Châlons - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Intervient lors d'un incendie :
Le 14 juillet 1913, alors que les troupes de la garnison du camp de Châlons défilaient après la revue des troupes, un accident grave est survenu à l'usine de fabrication d'hydrogène qui sert au gonflement du dirigeable "Ltt-Selle-de-Beauchamp". Alors qu'un groupe d'aérostiers travaillaient à la mise en oeuvre d'un ballon d'essai, une violente détonation retentit, provoquant la chute du plafond et de plusieurs murs. Une plaque de 300 kg traversa la toiture et plusieurs débris de 10 kg furent projetés au loin. Heureusement sans déplorer de victimes. La stupeur passée, les hommes présents virent le feu se propager et s'approcher dangereusement du hangar abritant le dirigeable. Plusieurs soldats s'éloignèrent mais Pierre Poisard réagit avec sang-froid et lutta contre l'incendie avec les extincteurs à sa disposition. Il noya les toiles qui entouraient le hangar, empêchant la propagation du feu. Par son action, il a permis de sauver le dirigeable, son hangar et probablement de nombreuses vies car à cette époque, les dirigeables étaient gonflés à l'hydrogène, gaz hautement inflammable.
Ayant accompli son temps sous les drapeaux et ayant donné totale satisfaction à ses chefs, il est rendu à la vie civile et passe dans la disponibilité, le 8 novembre 1913.
Fin de service militaire :
Libéré de ses obligations militaires, il rejoint le domicile de ses parents qui habitent maintenant au 20, rue du Chapeau rouge dans le 9ème arrondissement de Lyon (Rhône) et débute un emploi d'employé de commerce.
Observateur en escadrille :
Il est rappelé à l'activité par la mobilisation générale au 2ème groupe d'aviation de Lyon-Bron, le 2 août 1914. Il est affecté, comme observateur, à l'escadrille HF 28, le 1er septembre 1914. Cette unité, qui vient d'être créée sur le terrain de Saint-Cyr, est placée sous le commandement du capitaine Georges Mailfert. Ensuite, il devient successivement observateur de l'escadrille MF 33 puis du centre retranché de Paris (CRP).

Sgt Pierre Poisard du 2ème régiment d'aviation dans son uniforme d'apparat en 1914 - Il s'agit d'une tunique du génie modèle 1872 à deux rangées de 7 boutons - Sur le bras droit, il porte l'insigne des troupes d'aviation - Insigne sur le bras droit identifie un personnel au sol, à gauche, un personnel navigant - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Groupe des escadrilles de protection du Camp Retranché de Paris (GEPCRP) - Le Bourget - Octobre 1914 - Pierre Poisard est en troisième position à partir de la droite, les mains dans les poches - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Groupe des escadrilles de protection du Camp Retranché de Paris (GEPCRP) - Le Bourget - Octobre 1914 - Pierre Poisard est en troisième position à partir de la droite, les mains dans les poches - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Personnel du CRP en décembre 1914 - De gauche à droite en haut : Sgt Poisard - un cuisiner - Cal Verdinaire - Sgt X - Robbe - Henri de Guibert - X - Sgt X - X - Cal Beaumont - En dessous Adc Dillon - Cal Roste - Cal Diz - Meringue - de Baillecourt - X - Tribor - Sgt Caye - Adc Trouvé - Sgt Tr... - Sgt Bruginard - Sgt Estang - Cal Lartigue - Sgt Marchal - Sgt Nicolle - Cal Liger - MdL Trouvé - Sgt Tullasne - MdL Fabry - Orthographe des patronymes non garantis - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Photo des bâtiments du CRP sur le terrain du Bourget en novembre 1914 - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Le Cal Pierre Poisard, observateur / mitrailleur du CRP en équipage, le 5 novembre 1915 - L'arme de bord semble être un Chauchat adapté à l'aéronautique - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Brevet de pilote militaire :
Il passe élève pilote et est envoyé à l'école d'aviation militaire de Pau. Il effectue son premier vol en école, le 15 juin 1915 et reçoit le brevet de pilote militaire n° 1567 passé sur avion Blériot à l'école d'aviation militaire de Pau, le 12 septembre 1915. Après quelques jours de formation complémentaire, il quitte l'école de Pau, le 17 septembre 1915. Devant se familiariser au pilotage des avions qu'il va rencontrer sur le front, il est affecté comme pilote convoyeur de la RGAé du Bourget-Dugny du 17 septembre au 8 octobre 1915. Il reçoit en outre le brevet de pilote FAI n° 2432, délivré sur sa demande, par l'Aéroclub de France, le 7 octobre 1915.

Sgt Pierre Poisard, élève pilote de l'école d'aviation militaire de Pau du 15 juin au 15 septembre 1915 - Il a obtenu le brevet de pilote militaire n° 1567 qu'il a obtenu sur avion Blériot à Pau, le 12 septembre 1915 - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Le Sgt Pierre Poisard, élève pilote de l'école d'aviation militaire de Pau, pose en compagnie de trois camarades - Il a obtenu son brevet militaire, le 12 septembre 1915 - Le pilote japonais que l'on peut voir à sa droite est probablement le Sol Kassuro Ishibashi qui a obtenu le brevet de pilote militaire n° 1806, le 20 octobre 1915 - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Classe des trois cylindres de l'école d'aviation de Pau - Pierre Poisard est debout, le 5ème à partir de la gauche - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Blériot pingouin de l'école d'aviation militaire de Pau - Les élèves commençant leur formation élémentaire faisaient à leur bord des lignes droites, des virages au sol, des bonds pour simuler le décollage - Les ailes courtes empêchaient le décollage et le vol - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Blériot biplace n° BL 276 de l'école d'aviation militaire de Pau - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Blériot monoplace n° BL 441 de l'école d'aviation militaire de Pau - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Blériot monoplace n° BL 451 de l'école d'aviation militaire de Pau - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Sgt Pierre Poisard aux commandes d'un Blériot monoplace de l'école d'aviation militaire de Pau - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Brevet d'aviateur militaire n° 1567 passé sur avion Blériot et obtenu à l'école d'aviation militaire de Pau, le 12 septembre 1915 - Sur sa demande, il a reçu le brevet de pilote FAI n° 2432 par l'Aéroclub de France, le 7 octobre 1915 - Photo Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
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Brevet FAI n° 2432 du Sgt Pierre Poisard délivré par l'Aéroclub de France, le 7 octobre 1915 - Ce document était l'équivalent civil du brevet militaire - Il était délivré sur demande du détenteur du brevet militaire - Photo Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Pilote de l'escadrille C 28 :
Maintenant complétement formé, il est affecté à l'escadrille N 67 du 8 au 29 octobre 1915. Cette unité, rattachée à l'aéronautique de la 4ème armée, est sous le commandement du capitaine Olivier Galouzeau de Villepin.
Très vite, il passe à l'escadrille C 28 / SOP 28 à partir du 29 octobre 1915 et y restera jusqu'au 2 octobre 1917, unité qu'il connait bien pour y avoir été affecté comme observateur en 1914. Quand il arrive, l'unité est commandée par le Cne André Volmerange, un artilleur qui est originaire de Besançon (Doubs).

Carte d'identité n° 792 du Sgt Pierre Poisard, pilote de l'escadrille C 28 du 29 octobre 1915 au 2 octobre 1917 - Photo Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Sgt Pierre Poisard, aux commandes du Caudron G 3 n° C 991 qui lui a été affecté, pose en compagnie de l'observateur qui fait équipage avec lui (place arrière) et de son premier mécanicien qui à la charge de l'entretien de son avion - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Aquarelle peinte par le sergent Louis Henri Nicot du service photo de l'escadrille C 28 - Elle représente un Caudron G 3 piloté par le Sgt Pierre Poisard de l'escadrille C 28 en novembre 1915 - Elle a été réalisée à partir de la photo ci-dessus en souvenir d'un vol au-dessus de Reims (Marne) - Voir la biographie de Louis Henri Nicot sur la page consacrée à l'escadrille C 28 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Sgt Pierre Poisard, pilote en place avant d'un Caudron G 3, s'apprête à partir en mission de reconnaissance en compagnie d'un observateur, en place arrière - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Sgt Pierre Poisard, en équipage avec le Cal Joseph Leguellant, mitrailleur, pose devant le Caudron G 4 qui lui a été affecté - Le Cal Joseph Leguellant a été mitrailleur de l'escadrille C 28 / SOP 28 du 28 janvier 1915 au 1er octobre 1916 - Pendant son séjour à l'escadrille 28, Poisard a volé en compagnie de plusieurs mitrailleurs - Voir sa biographie sur la page consacrée à l'escadrille C 28 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Slt René Casimir Lerre, observateur de l'escadrille C 28 du 29 octobre 1915 au 4 avril 1916 - Pierre Poisard a effectué plusieurs missions en sa compagnie - Voir sa biographie complètre sur la page consacrée à l'escadrille C 28 - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Sgt Pierre Poisard, pilote de l'escadrille C 28, pose en compagnie de son premier mécanicien devant le Caudron G 4 n° C 1313 qui lui a été affecté - Au sein de l'escadrille C 28, il a commencé à voler sur Caudron G 4, à partir du 10 février 1916 - L'avion est équipé d'un fusil mitrailleur Chauchat - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Son unité devant percevoir des Caudron G 4, il est détaché à la RGAé puis à l'escadrille C 47 pour suivre une période d'entrainement sur ce type d'avion du 23 janvier au 10 février 1916. Il est récompensé par la citation n° 13 à l'ordre de l'aéronautique, en date du 3 mars 1916. En voici la teneur :
* Citation n° 13 à l'ordre de l'aéronautique du Sgt Pierre Poisard, pilote à l'escadrille C 28, en date du 3 mars 1916 : "Pilote plein d'audace et de dévouement, a mené à bien ses missions particulièrement périlleuses, notamment les 20, 21 et 22 février où, à trois reprises et dans la même région, son avion a été touché très sérieusement par le feu des batteries spéciales."

Remise de décorations et de citations aux personnels navigants de l'escadrille C 28 sur le terrain de la Ferme d'Alger sur le territoire de la commune de Billy-le-Grand (Marne) en mars 1916 - Pierre Poisard
a reçu la citation n° 13 à l'ordre de l'aéronautique, le 3 mars 1916 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Chargement d'obus d'aviation à bord du Caudron G 4 du Sgt Pierre Poisard, pilote de l'escadrille C 28 - A cette époque, les équipages emportaient les obus de deux manières : en rack, sous le fuselage, pour huit obus d'artillerie et plusieurs autres dans le cockpit transportés verticalement et lachés par-dessus bord par l'observateur, après armement de la fusée d'ogive - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Autochrome montrant le Sgt Pierre Poisard (à droite), pilote de l'escadrille C 28 ainsi que le Slt observateur qui l'accompagnait en mission, à bord de ce Caudron G 4 armé de 8 obus d'artillerie sur un rack inférieur pendant l'été 1916 - Deux mitrailleuses Lewis viennent compléter l'armement de bord - Photo Jean Camille Duprat via Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Personnels sous-officiers de l'escadrille C 28 sur le terrain de Grivesnes (Somme) pendant l'été 1916 - De gauche à droite : Sgt Victor Agniès (photographe) - Sgt Pierre Jean Alphonse Lemerre (pilote) - Sgt Joseph Sélier (pilote) - Adj Pierre Poisard (pilote) - Adj Louis Mathieu (pilote) - Sol Françis Poisard (cousin de Pierre) - Adj Albert Poulain (pilote) - Un ami de l'Adj Poulain non identifié - MdL Louis François (mitrailleur) - Sol Emile Abel Baron (ordonnance des pilotes) - Un ami de l'Adj Poulain non identifié - Sgt Louis Eugène François Pousset (mécanicien) - Cal René François Le Tilly (mitrailleur) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Il reçoit une nouvelle citation, la n° 598 à l'ordre de l'armée, en date du 8 juillet 1916.
* Citation n° 598 à l'ordre de l'armée du Sgt Pierre Poisard, pilote à l'escadrille C 28, en date du 8 juillet 1916 : "Pilote de valeur, toujours prêt à accomplir les missions difficiles. Parti le 2 juillet 1916 pour un bombardement à longue distance. A eu son avion atteint de huit éclats d'obus qui provoquent le brusque affaiblissement d'un des moteurs. Bien qu'étant encore loin du but, il poursuit sa mission, l'accompli en entier et rentre en franchissant les lignes à faible altitude."

Alignement des Caudron G 4 de l'escadrille C 28 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Blessé au combat :
Il est nommé Adjudant, le 16 août 1916. Il est blessé en combat aérien, le 21 octobre 1916 et évacué sur l'HOE de Montdidier. Il rentrera de convalescence, le 3 février 1917.
Stage sur Sopwith 1A2 :
Il est détaché au groupement des divisions d'entrainement (GDE) pour se former au pilotage et l'utilisation opérationnelle du Sopwith 1A2 du 13 février au 14 mars 1917. Il est décoré de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre avec palme qui sont associées à la citation n° 5938 à l'ordre de l'armée, en date du 20 août 1917.

Le premier insigne collectif de l'escadrille C 28 / SOP 28 - Il s'agissait un éléphant de profil, de couleur noir ou blanc, selon la couleur du revêtement de l'avion - Cette version a été adoptée tardivement, vraisemblablement vers la fin 1917 - Dessin Albin Denis.
* Médaille Militaire, Croix de Guerre avec palme et citation à l'ordre de l'armée n° 5938 de l'Adj Pierre Poisard, pilote à l'escadrille SOP 28, en date du 20 août 1917 : "Pilote aussi adroit qu'audacieux. S'est toujours dépensé sans compter dans les opérations auxquelles il a pris part. A soutenu de nombreux combats difficiles. Le 20 août 1917, attaqué par un avion de chasse allemand pendant un vol de liaison d'infanterie, l'a abattu après un dur combat. Déjà cité à l'ordre."

Remise de décorations aux personnels navigants de l'escadrille SOP 28 sur le terrain de Julvécourt en fin août 1917 - L'Adj Pierre Poisard a été décoré ce jour là de la Médaille Militaire - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Au centre, l'Adj Pierre Poisard, pilote de l'escadrille C 28 / SOP 28 du 29 octobre 1915 au 2 octobre 1917, photographié lors de la remise de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre avec palme sur le terrain d'aviation de Julvécourt (Meuse) - Ces deux décorations lui ont été décernées au journal officiel de la République française, le 20 août 1917 - La cérémonie date donc de quelques jours après cette date - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu que je remercie pour son aide.

Départ en mission de l'Adj Pierre Poisard à bord d'un Sopwith 1A2 - C'est aux commandes d'un appareil de ce type qu'il a été tué, le 2 octobre 2017 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Pierre Poisard transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Sa mort au combat :
Il est tué au cours d'un combat aérien, aux commandes d'un Sopwith 1A2, au lieu dit "Coupure d'Esnes" aux environs de Ville-sur-Cousances (Meuse), le 2 octobre 1917. Lors de cette mission, il faisait équipage avec le sous-lieutenant Jacques Henry (observateur) qui a également perdu la vie. Leur adversaire était probablement le Ltn Otto Kissenberth, un pilote du Jasta 23b. L'équipage français a été comptabilisé comme la 18ème victoire de ce pilote.

Albatros D V n° D 2263 de l'Obltn Otto Kissenberth, commandant de la Jasta 23, vainqueur de l'équipage Poisard / Henry de l'escadrille SOP 28, le 2 octobre 1917 - Dessin Eduard qui fabrique une maquette de cet avion.

Obtln Otto Kissenberth commandant de la Jasta 23, l'adversaire de l'équipage Poisard / Henry - Photo carte postale d'époque.
Obltn Otto Kissenberth - Né le 26 février 1893 à Landshut (Bavière) - Profession avant guerre Ingénieur en mécanique - Après sa formation de pilote, il est affecté à la Flieger-Abteilung 8b - Le 21 mars 1915, il est blessé au combat dans les Vosges - Rentré de convalescence, il est affecté à la Flieger-Abteilung 9b, le 8 juillet 1915 - Elle est engagée sur le front Italien puis dans les Vosges - En 1916, il est affecté au KEK Einsisheim (Mulhouse) et remporte ses trois premières victoires contre des avions français Farman et Breguet, le 12 octobre 1916 - Affecté ensuite à la Jasta 16, il remporte trois nouvelles victoires et prend le commandement de la Jasta 23 - Blessé au combat, le 29 mai 1918, il ne pourra pas reprendre les vols qu'après une longue convalescence - Il prend ensuite le commandement de l'école de pilotage de Schliessheim qu'il conservera jusqu'à la fin de la guerre - Pendant la Grande Guerre, il a totalisé 20 victoires homologuées - Son insigne personnel était un edelweiss blanc et jaune - Il a trouvé la mort lors d'un accident d'alpinisme dans les Alpes bavaroises, le 2 août 1919.

Télégramme officiel annoncant la mort de l'Adj Pierre Poisard - Il avait été précédé d'un autre télégramme annonçant qu'il était très grièvement blessé - Photo Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Pierre Poisard a été initialement inhumé dans le cimetière militaire de la commune de Ville-sur-Cousances (Meuse). Il a reçu une ultime récompense, la citation n° 978 à l'ordre de l'armée, à titre posthume, le 9 novembre 1917.
* Citation n° 978 à l'ordre de l'armée, à titre posthume, de l'Adj Pierre Poisard, pilote à l'escadrille SOP 28, en date du 9 novembre 1917 : "Pilote exceptionnel, toujours calme, résolu et prêt à faire les reconnaissances les plus audacieuses et les plus difficiles. A donné pendant deux ans et au cours de 600 heures de vol sur les lignes ennemies, le plus bel exemple de courage et d'abnégation. Tombé glorieusement en combat aérien, le 2 octobre 1917."

Avis mortuaire de l'Adj Pierre Poisard, pilote de l'escadrille C 28 / SOP 28 du 29 octobre 1915 au 2 octobre 1917 - Photo Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Départ des corps de l'Adj Pierre Poisard et du Slt Jacques Henry vers le cimetière de la commune de Ville-sur-Cousances (Meuse) - Ils ont été tués au cours d'un combat aérien, à bord d'un Sopwith 1A2, au lieu dit "Coupure d'Esnes" aux environs de Ville-sur-Cousances (Meuse), le 2 octobre 1917 - Photo transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Hommage à l'Adj Pierre Poisard et au Slt Jacques Henry par le Cne Georges Aubé, commandant de l'escadrille SOP 28, dans le cimetière de la commune de Ville-sur-Cousances (Meuse) - Ils ont été tués au cours d'un combat aérien, le 2 octobre 1917 - Photo transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Hommage à l'Adj Pierre Poisard et au Slt Jacques Henry par le Cne Georges Aubé, commandant de l'escadrille SOP 28, dans le cimetière de la commune de Ville-sur-Cousances (Meuse) - Ils ont été tués au cours d'un combat aérien, le 2 octobre 1917 - Photo transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Dernier hommage à l'Adj Pierre Poisard et au Slt Jacques Henry par le curé avant l'inhumation dans le cimetière de la commune de Ville-sur-Cousances (Meuse) - Photo transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Vue générale du cimetière de Ville-sur-Cousances (Marne) - Photo transmise par Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.

Tombe de l'Adj Pierre Poisard, pilote de l'escadrille C 28 / SOP 28 du 29 octobre 1915 au 2 octobre 1917 dans le cimetière de la commune de Ville-sur-Cousances (Meuse) - Il est tué au cours d'un combat aérien, aux commandes d'un Sopwith 1A2, au lieu dit "Coupure d'Esnes" aux environs de Ville-sur-Cousances (Meuse), le 2 octobre 1917 - Lors de cette mission, il faisait équipage avec le Slt Jacques Henry (observateur) qui a également perdu la vie - Leur adversaire était probablement le Ltn Otto Kissenberth, un pilote du Jasta 23b - Photo transmise par Gérard Bon, son petit-neveu que je remercie pour son aide.
Après guerre, son corps a été repris par sa famille et a été inhumé définitivement, après une cérémonie religieuse en l'église de Chaintré, dans une sépulture familiale du cimetière du dit-village en Saône-et-Loire où il repose toujours.

Après guerre, le corps de Pierre Poisard a été repris par sa famille. Son inhumation définitive a été précédée de funérailles en l'église de Chaintré, le 12 juillet d'une année qui reste à préciser - Photo Gérard Bon, son petit-neveu, que je remercie pour son aide.
Sources :
Registre des naissances de la commun d'Anse (Rhône) - Personnels de l'aéronautique militaire (2 fiches) - Liste des brevets militaires - Carnets de comptabilité de campagne de l'escadrille C 28 / SOP 28 - Fiche matricule du bureau du Rhône sud conservée aux archives départementales du Rhône - Base de données "Morts pour la France" - Journal Officiel de la République Française - Livre "The French Air Servcie War Chronology 19147-1918 de Frank W.Bailey et Christophe Cony publié en 2001 - Revue La Guerre Aérienne Illustrée - Revue L'Aérophile.
Dernière mise à jour :
Le 3 décembre 2019.
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