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L'Algérie et la Tunisie

L'Algérie :

Le corps expéditionnaire, placé sous le commandement du général Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de Bourmont, a débarqué à Sidi-Ferruch, près d'Alger, le 14 juin 1830. Le ville d'Alger est prise, le 5 juillet 1830. La campagne a pris fin après la reddition de l'émir Abdelkader au duc d'Aumale, le 23 décembre 1847. L'Algérie conquise est d'abord été divisée en trois départements : Alger, Oran et Constantine en 1848, viendra s'ajouter celui des territoires du Sud en 1902.

Carte de l'Algérie et de la Tunisie valable pour la période entre 1919 et 1939 - Les points rouges montrent les terrains d'aviation occupés par les 4 groupes d'aviation d'Afrique (1 pour 1er GAA, 2 pour 2ème GAA ...). Les villes entourées de jaune indiquent les terrains d'aviation bordant les pistes traversant le désert du sahara jusqu'à l'Afrique Noire - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte extraite du cahier du centenaire de l'Algérie datée de 1930.

La Tunisie :

Après une rapide conquête militaire du 24 avril au 26 mai 1881, le corps expéditionnaire français, composé de 24.000 hommes, placé sous le commandement du général Léonard Léopold Forgemol de Bostquénard a pris la totalité du pays. La Tunisie est devenue un protectorat français, le 12 mai 1881.

Les différentes périodes
étudiées

Avant la création des régiments d'aviation :

Entre avril et mai 1919, huit escadrilles présentes en Afrique du Nord pendant la Grande Guerre et quatre escadrilles transférées de métropole sont réunies en 4 divisions.

 

Le régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie :

Le régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie a été créé, le 1er janvier 1920. Il est composé de 4 groupes d'aviation :

    • 1er groupe d'aviation à Alger - Hussein-Dey,
    • 2ème groupe d'aviation à Oran-la-Sénia,
    • 3ème groupe à Constantine en 1923, puis Kassar-Saïd de 1924 à 1927,
    • 4ème groupe à Tunis en 1923, Kassar-Saïd de 1924 à 1927, Tunis-El-Aouina à partir de 1928.

 

Le 36ème régiment d'aviation d'observation :

Le 1er août 1920, la dénomination des régiments d'aviation évolue. Le régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie devient le 36ème régiment d'aviation d'observation.

 

Les quatre groupes d'aviation d'Afrique :

Le 1er janvier 1923, le 36ème régiment d'aviation d'observation est dissous et donne naissance à quatre groupes d'aviation d'Afrique (appelation GAA).

Organisation des escadrilles
en Afrique du Nord

D'avril à mai 1919, huit escadrilles présentes en Afrique du Nord pendant la Grande Guerre et quatre escadrilles, transférées de métropole, sont réunies au sein de quatre divisions réparties en Algérie (3) et en Tunisie (1).

Il s'agit :

  • de la division d'Alger (Algérie) sur le terrain d'aviation d'Hussein Dey, commandée par le Cdt Rolland, avec trois escadrilles :
    • escadrille C 545 à Hussein-Dey, commandée par le Cne Audrain, le 1er mai 1919,
    • escadrille VR 547 à Hussein-Dey, commandée par le Cne Baudy, le 1er mai 1919,
    • escadrille SAL 203 à Hussein-Dey, commandée par le Cne d'Alemand, d'avril 1919 à février 1920,
    • parc 405 à Hussein-Dey, commandé par le Cne Lemaître.
  • de la division d'Oran (Algérie), commandée par le Cdt Yence, avec trois escadrilles :
    • escadrille C 548 à La Sénia, commandée par le Cne Feierstein, en avril 1919,
    • escadrille SAL 106 à Oran, commandée par le Cne Homo, d'avril 1919 au 1er juillet 1920,
    • escadrille BR 234 à Oran, commandée par le Cne de Turenne, d'avril 1919 au 1er juillet 1920,
  • de la division de Constantine (Algérie), commandée par le Cdt Césari, avec trois escadrilles :
    • escadrille VR 549 à Biskra, commandée par le Cne Tavera, en avril 1919,
    • escadrille SAL 27 à Constantine, commandée par le Cne Gaudin, d'avril 1919 au 7 avril 1920,
    • escadrille C 544 à Constantine, commandée par le Cne Durand, en avril 1919,
  • de la division de Tunis (Tunisie), commandée par le Cdt de La Fargue, avec trois escadrilles :
    • escadrille VR 541 à Gabès, commandée par le Ltt Rossignol, le 1er mai 1919,
    • escadrille VR 542 à Gabès, commandée par le Ltt Gabrielli, en mai 1919,
    • escadrille VR 543 à Gabès, en mai 1919.
    • parc 404 à Gabès, commandé par le Ltt Lamy.

Insigne de l'escadrille C 547 d'Alger-Hussein-Dey appartenant à la division d'Alger - Insigne collection Thierry Leclère que je remercie pour son aide.

Organisation des escadrilles
en Afrique du Nord

Les escadrilles sont équipées partiellement d'avions Voisin 10 et en grande majorité de Breguet 14 A2. Les escadrilles, envoyées en renfort depuis la métropole, sont équipées de Salmson 2A2 pour trois unités et de Breguet 14 A2 pour la dernière. Au courant de l'année 1919, toutes les escadrilles sont transformées sur Breguet 14 A2, la cheville ouvrière de l'aéronautique militaire française de l'après guerre. Ce modèle est l'avion idéal pour les théâtres d'opérations nord-africains. Il possède un moteur fiable, qui a largement fait ses preuves, il est robuste et facile à piloter. Les différents groupes d'aviation d'Afrique lui apporteront des améliorations pour l'adapter aux conditions de vol sahariennes, comme la pose de réservoirs de carburants supplémentaires afin d'augmenter son rayon d'action, un démarreur de carlingue, un réservoir d'eau potable, en cas de panne dans le désert et un coffre à outillage et à vivres pour permettre à l'équipage de réparer une panne simple et de survivre en attendant les secours.

Mission au centre du Sahara :

A la fin janvier 1919, une reconnaissance, composée de quatre avions Voisin 10 et de six tracteurs mitrailleurs, est partie d'Alger en direction du centre du Sahara. Elle réunissait 38 officiers, sous-officiers et hommes du rang.
Aux premiers jours de mars 1919, la mission avait parcouru 3.800 km, dont plus de 1.000 dans des régions complétement dépourvues de pistes, visitant les postes sahariens du Sahara, du Tidikell et des oasis. Elle a suivi le parcours suivant : Alger, Beni-Abbès, Colomb-Béchar, Aoulef, In-Salah, Ouargla, Biskra, Alger. Elle était placée sous le commandement du Cdt Bettembourg de l'état-major de l'Afrique du Nord, secondé par le Cdt Grosjean de Montandray, officier d'ordonnance du général Nivelle, du Cdt de la Fargue, commandant de l'aviation militaire en Tunisie. Elle comprenait six tracteurs mitrailleurs, sous les ordres du Ltt Audouin-Dubreuil de l'aviation en Tunisie et de quatre avions Voisin 10, sous le commandement du Cne Daudy, commandant de l'escadrille VR 547 en Algérie. Le Ltt Némorin, spécialiste au point de vue topographique et des chemins de fer, avait été affecté à cette mission. Il s'agissait de réunir des renseignements sur les régions Saoura-tidiKelt et du centre du Sahara (Ahnet) pour créer une voie aérienne et une piste automobile pour relier la ligne de postes extrêmes du Sahara de l'Est et de l'Ouest algérien, de Colomb-Béchar à In-Salah et Touggourt et de créer un terrain d'aviation avec double ligne de carburant à la pénétration saharienne vers le Niger. Cette pénétration permettra aux deux grandes colonies de l'Afrique du Nord et de l'Afrique occidentale d'être réunies par des moyens aériens, automobiles et ferrés.

Insigne de l'escadrille BR 547 d'Alger-Hussein-Dey appartenant à la division d'Alger - Cette escadrille était commandée par le Cne Baudy - Insigne collection Alain Campo que je remercie pour son aide.

Inspection des terrains des sud algérien et Tunisien :

Le 22 avril 1919, le Gal Robert Nivelle, commandant en chef des troupes de l'Afrique du Nord, a réorganisé l'aviation militaire présente en Afrique du Nord. Pour vérifier de visu si les changements, qu'il avait ordonné, avaient bien été effectués, il a visité les terrains d'aviation et les postes présents en Algérie et Tunisie. Le général, responsable de la défaite du Chemin des Dames, a été nommé à ce poste en décembre 1917. Il a commencé son inspection par les positions du Sud Algérien. Arrivé à Laghouat en avion, après un vol de 2 h 30, il a poursuivi dès le lendemain par le terrain d'aviation d'Ouargla et les postes du Sud tunisien. A la fin de cette inspection, il aura visité les terrains d'aviation de Laghouat, Ouargla, Touggourt, El-Oued, Gabès et Biskra.

Quatre escadrilles, les SAL 27, SAL 106, SAL 203, BR 234 envoyées de métropole, viennent renforcer chacun des quatre divisions récemment créées.

Citation élogieuse :

Le général Nivelle cite à l'ordre du jour de l'armée le Cal Sadi-Marie Edet, mécanicien de l'aviation militaire algérienne (3ème groupe, escadrille 547), en date du 2 juillet 1919 : "Très bon caporal mécanicien. A toujours su gagner l'estime de ses chefs pour se manière parfaite de servir, son courage et sa valeur professionnelle. Au cours d'une reconnaissance par avions et tracteurs mitrailleurs dans les régions désertiques de la Saoura et du Tidikelt exécutés du 1er février au 5 mars 1919 et au cours de laquelle les avions ont parcouru 3.700 km, sur lesquels 1.000 dans une région qui ne présentait pas la moindre piste, a fait preuve des plus belles qualités de ténacité et de dévouement et a aidé considérablement à la réussite de la reconnaissance."

Régiment d'aviation
d'Algérie-Tunisie

Insignes des escadrilles du régiment d'aviation d'Afrique de la période allant du 1er janvier au 1er août 1920 - L'insigne de la 5ème escadrille du 3ème GAA représente les armoiries de la ville de Constantine - L'insigne de la 6ème escadrille du 3ème GAA représente les armoiries de la ville de Sétif - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - De haut en bas, numérotés de 1 à 8 : n° 1 collection Denis Castelain - n° 4 collection Yves Genty - n° 7 collection Alain Campo - n° 5 et 6 Moreau-Bérillon - n° 3 collection Christophe Léonet - n° 2 et 8 droits réservés - Planche Albin Denis.

Première insigne de la 1ère escadrille du 1er groupe d'aviation d'Afrique - Il a été remplacé par un modèle montrant le rapace dans un cercle évidé - Insigne collection Denis Castelain que je remercie pour son aide.

Régiment d'aviation
d'Algérie-Tunisie

Création du régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie :

Le régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie a été créé, le 1er janvier 1920. Il est composé de 4 groupes d'aviation, tous équipés de Breguet 14 A2. L'état-major du régiment est installé à Alger - Hussein-Day.

  • 1er groupe d'aviation d'Afrique (1er GAA) à Alger - Hussein-Dey (Algérie) :
    • 1ère escadrille (traditions de la C 545),
    • 2ème escadrille (traditions de la VR 547),
  • 2ème groupe d'aviation d'Afrique (2ème GAA) à Oran-la-Sénia (Algérie) :
    • 3ème escadrille (traditions de la VR 543),
    • 4ème escadrille (traditions de la VR 548),
  • 3ème groupe d'aviation d'Afrique (3ème GAA) à Constantine (Algérie) en 1923, puis Sétif-Aïn Arnat (Algérie) de 1924 à 1927 :
    • 5ème escadrille (traditions de la C 544),
    • 6ème escadrille (traditions de la VR 549),
  • 4ème groupe d'aviation d'Afrique (4ème GAA) à Tunis (Tunisie) en 1923, Kassar-Saïd (Tunisie) de 1924 à 1927, Tunis-El-Aouina (Tunisie) à partir de 1928 :
    • 7ème escadrille (traditions de la VR 541),
    • 8ème escadrille (traditions de la VR 542).

Chaque groupe d'aviation d'Afrique comptait deux escadrilles et un groupe automobile. Ils aménagent et exploitent une voie transsaharienne (Ouest, Centrale et Est). Les unités réalisent nombre de missions militaires et civiles comme la cartographie, les vols de liaisons et de transport, les évacuations sanitaires, la préparations de lignes civiles, des missions de recherche et de sauvetage, des recherches d'archéologie.

Raid Vuillemin de Villacoublay à Dakar :

Le 24 janvier 1920, au départ de Villacoublay, le Cdt Vuillemin entreprend un raid qui doit le mener à Dakar, à bord de trois Breguet 16 Bn 2 à moteur Renault de 300 hp type Grand Raid. Ce type d'avion, dérivé du Breguet 14, a été adapté à une traversée transsaharienne. Il vole moins vite, à seulement 110 km/h au lieu de 150 km/h. En revanche, il est doté d'un rayon d'action beaucoup plus important, emportant 1.300 litres d'essence pour une moyenne de 10 heures de vol. Les équipages engagés sont les suivants : Cdt Vuillemin / Ltt Chalus, Cne Mézergues / un officier non identifié, Ltt Dagnaux / Sol Defert ou Dufort (mécano). L''itinéraire suivant a été choisi : Avord, Istres, Rabat, Alger, In-Salah, Tadjemout, Tesnou, Tamarasset, Timelloulin, Tin Taouten, Kidal, Bourel, Tombouctou, Segou-Sikoro, Bamako, Kayes, Dakar. Seul l'avion, piloté par le Cdt Vuillemin, est arrivé à Alger. Les problèmes n'étant pas terminés, l'hélice de son avion est endommangé et il doit en commander une nouvelle qui arrivera de métropole.

Mise en place des avions du régiment d'Algérie-Tunisie :

Le 1er février 1920, un groupe de quatre Breguet 14 A2 du 1er groupe d'aviation d'Afrique, sous le commandement du Cdt Jean Rolland, commandant du régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie, a été mis en place à Biskra dans le but d'accompagner la mission Vuillemin lors de sa traservée du Sahara. Deux des Breguet 14 A2 sont en panne sur place. Ce groupe fera mouvement sur le terrain d'Ourgla, ensuite. Des tracteurs automobiles, porteurs de vivres et de pièces de rechange, sont en alerte et prêt à porter secours aux équipages qui seraient obligés à atterrir dans ces régions désertiques. Au delà de Tamanrasset, terminus du raid, la piste terrestre n'existe plus. A cette date, le Cdt Vuillemin est toujours bloqué à Alger en attente d'une hélice de rechange pour son avion. Dès qu'il l'aura reçu, il pourra poursuivre son raid.

La mort du Gal Laperrine :

Le général Robert Nivelle, commandant en chef des troupes de l'Afrique du Nord, a souhaité participer à la phase finale de la mission en montant à bord d'un des quatre Breguet 14A2 du régiment d'Algérie-Tunisie. Comme les deux types d'avions possèdent un rayon d'action différents, les Breguet 14 A2 escorteront Vuillemin pendant 5 heures et le laisseront poursuivre seul en direction de Dakar. Le général est nommé au conseil supérieur de la guerre et doit regagner Paris. Il demande au général François-Henry Laperrine d'Hautpoul, un saharien, commandant de la division d'Alger, de prendre sa place.

Le 9 février 1920, les quatre Breguet 14 A2 du 1er groupe d'aviation d'Afrique d'Alger-Hussein-Dey, qui doivent accompagner le raid transaharien avec le Cdt Vuillemin et le Ltt Dagnaux, ont décollé du terrain d'aviation d'Ouargla. Trois avions sont arrivés à Im Inissel. Le 4ème appareil, piloté par le Ltt Roger, a été contraint de faire demi-tour et à rentrer sur Ouargla, en raison d'un fonctionnement anormal du moteur. Pendant ce temps, pour l'autre groupe, plusieurs incidents et accidents successifs immobilisent deux des trois Breguet 16 Bn 2 dont celui du Ltt Dagnaux. Seul l'avion de l'équipage Cdt Vuillemin / Ltt Chalus rejoint le Gal Laperrine à Tamanrasset.

De leur côté, un seul des quatre Breguet 14 A2 du 1er GAA rejoint Tamanrasset. C'est pendant cette escale que le Gal Laperrine monte à bord du Breguet 14 A2, piloté par l'Adj Alexandre Bernard, en s'asseyant sur les genoux du sol Marcel André Vaslin (mécanicien) pour effectuer cette traversée du Sahara.

Le 18 février 1920, les deux avions décollent à destination de Gao. Hélas, à cause de leur différence de vitesse, les deux équipages se perdent de vue. Le Breguet 16 Bn 2 du Cdt Vuillemin se posera à Ménaka en limite de carburant, au lieu de Gao, après un vol de 10 heures. Il put finalement joindre Dakar, le 30 mars. L'Adj Bernard, le pilote de l'autre avion, un Breguet 14 A2, s'égare et doit atterrir dans le désert à 120 km de Tin-Zaouten, à court de carburant. Avec ses trois membres d'équipage, le biplan capote et se retourne. Le Gal Laperrine, toujours assis sur les genoux du mécanicien, a été éjecté et est le seul blessé. Il décédera des suites de ses blessures et d'épuisement, le 5 mars 1920, alors que l'avion et son équipage n'ont toujours pas encore été retrouvés. Le général, avant de mourrir, a déclaré à ses compagnons : "Mes enfants, on croit que je connais le désert, mais personne ne le connait. C'est moi qui ai fait votre malheur. J'ai traversé dix fois le sahara et j'y resterai la onzière fois." Le 14 mars, l'Adj Bernard et le Sol Vaslin sont retrouvés, par miracle, par le groupe du Ltt Pruvost. L'épave de l'avion se situait à 10 km au Sud-Est d'Interbarrakah. Les deux hommes étaient à bout de force et avaient épuisé leur réserve d'eau. La colonne de secours a ramené le corps du général à Tamanrasset. Les deux survivants ont été décorés au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, ce qui était rare pour des sous-officiers.

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur de l'Adj Alexandre Bernard du 1er régiment de cuirassiers, au régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie, titres exceptionnels, en date du 7 septembre 1920 : "Pilote hors de pair, toujours prêt à accomplir les missions les plus difficiles. Volontaire pour prendre part au raid d'avions à travers la Sahara, a mis en oeuvre pour réussir, toute sa science consommée de pilote, jointe à de magnifiques qualités d'énergie et de dévouement. Obligé d'atterrir en plein désert, a enduré sans jamais se laisser abattre, les pires souffrances physiques et morales. A poussé l'esprit de sacrifice jusqu'aux limites extrêmes en se privant, malgré les tortures de la faim et de la soif, de ce qui était indispensable à sa propre existence pour essayer de sauver son chef blessé, le général Laperrine."

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur du Sol Marcel André Vaslin, mécanicien au régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie, titres exceptionnels, , en date du 7 septembre 1920 : "Soldat mécanicien de l'aviation, modèle de conscience, de dévouement, se mettant toujours à la disposition de ses chefs pour participer aux missions les plus difficiles. Volontaire pour prendre part au raid d'avions à travers le Sahara, y a donné des preuves de sérieuses connaissances techniques, d'un dévouement sans bornes, d'une rare énergie. Obligé d'atterrir en plein désert, a enduré sans jamais se laisser abattre, les pires souffrances physiques et morales. A poussé l'esprit de sacrifice jusqu'aux limites extrêmes, en se privant, malgré les tortures de la faim et de la soif, de ce qui était indispensable à sa propre existence pour essayer de sauver son chef blessé, le général Laperrine."

Le Breguet 16 Bn 2 :

Evolution biplace du Breguet 14 A2, presque 200 exemplaires du Breguet 16 Bn 2 ont été mis en service au sein de l'aéronautique militaire française. Son prototype a volé, le 1er juin 1918. En voici ses caractèristiques techniques : envergure 16,96 m, longueur 9,55 m, hauteur 3,32 m, masse à vide 1.265 kg, masse totale 2.200 kg, un moteur Renault 12 Fe de 300 ch, vitesse de croisière 140 km/h, montée à 2.000 mètres en 22 mn, plafond à 4.600 m, autonomie 900 km, armement en période de guerre : une mitrailleuse Vickers de 7,7 mm synchronisée de capot (à gauche) et un jumelage de mitrailleuses Lewis de 7,7 mm en tourelle arrière, 500 kg de bombes. Les modèles de 16 BN 2 équipés Grand Raid qui traversaient le Sahara, ne volaient qu'à 110 km/h, pour augmenter leur rayon d'action et étaient équipés d'une réserve de carburant de 1.300 litres.

 

36ème régiment d'aviation
d'observation

Insignes des escadrilles du régiment d'aviation d'Afrique de la période allant du 1er août 1920 au 1er janvier 1923 - L'insigne de la 5ème escadrille du 3ème GAA représente les armoiries de la ville de Constantine - L'insigne de la 6ème escadrille du 3ème GAA représente les armoiries de la ville de Sétif - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - De haut en bas, numérotés de 1 à 8 : n° 1 collection Denis Castelain - n° 4 collection Yves Genty - n° 7 collection Alain Campo - n° 5 et 6 Moreau-Bérillon - n° 3 collection Christophe Léonet - n° 2 et 8 droits réservés - Planche Albin Denis.

36ème régiment d'aviation
d'observation

La dénomination des régiments, trop complexe, est modifiée, le 1er août 1920. Le régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie devient le 36ème régiment d'aviation d'observation, à partir de cette date. Il est composé de 4 groupes d'aviation, tous équipés de Breguet 14 A2. L'état-major du régiment est installé à Alger - Hussein-Day.

    • 1er groupe d'aviation d'Afrique à Alger - Hussein-Dey (Algérie), le 1er août 1920 :
      • 1ère escadrille (traditions de la C 545),
      • 2ème escadrille (traditions de la VR 547),
    • 2ème groupe d'aviation d'Afrique à Oran-la-Sénia (Algérie), le 1er août 1920 :
      • 3ème escadrille (traditions de la VR 543),
      • 4ème escadrille (traditions de la VR 548),
    • 3ème groupe d'aviation d'Afrique à Constantine (Algérie), le 1er août 1923, puis Sétif-Aïn Arnat (Algérie) de 1924 à 1927 :
      • 5ème escadrille (traditions de la C 544),
      • 6ème escadrille (traditions de la VR 549),
    • 4ème groupe d'aviation d'Afrique à Tunis (Tunisie), le 1er janvier 1923, Kassar-Saïd (Tunisie) de 1924 à 1927, Tunis-El-Aouina (Tunisie) à partir de 1928 :
      • 7ème escadrille (traditions de la VR 541),
      • 8ème escadrille (traditions de la VR 542).

Le Cdt Maxime de Lafargue, chef du 36ème RAO :

Le 1er août 1920, le Cdt Marie Edmond Charles Maxime de Lafargue est nommé commandant du 36ème régiment d'aviation d'observation.

La pénétration saharienne :

Dès 1921, le 2ème groupe d'aviation d'Afrique a été chargé de la pénétration saharienne. Progressivement, il mettra en place une infrastucture très complète sur l'itinéraire Colomb-Béchar - La Saoura - Beni Abbès - Adrar-Reggan.

Création de l'Aéro-Club Est-Algérien :

Le 1er février 1921, création de l'Aéro-Club Est-Algérien qui dispose dès sa création de deux avions, deux planeurs et un poste radiotéléphonique et télégraphique. Son siège social est à Sétif, stationnement du 3ème groupe d'aviation d'Afrique. Le 3ème GAA est alors commandé par le Cne Louis Gabriel Battini qui a pris une part active à la création de l'Aéro-Club et qui possède le brevet de pilote militaire n° 32 obtenu le 18 août 1911.

Formation du groupe d'aviation de Tunisie :

Le 1er janvier 1922, le 4ème groupe devient autonome et prend l'appelation de groupe d'aviation de Tunisie (GAT).

Mission dans le Sud-Algérien :

En avril 1922, chargé de trouver des terrains d'atterrissage dans l'extrême Sud-Algérien, en vue de la création d'une voie saharienne de pénétration par avion, le Lcl Jean Rolland, commandant en second du 36ème RAO à Hussein-Dey, a effectué, en avion, le parcours jusqu'à Laghouat, couvrant les 400 km en 2 h 15 mn. Le survol des montagnes de la Chiffa l'obligea à monter à 4.500 m. Après avoir passé en revue la 2ème escadrille, l'officier supérieur poursuivit sa randonnée en automobile jusqu'au Guerrera.

Arrestation musclée d'un déserteur :

Le 16 avril 1922, l'agent de police municipale Louis Casanova a été contraint de faire usage de son arme contre un agresseur qui mettait sa vie en danger. A 15 heures, en service sur la place malakoff à Alger, l'agent identifie un soldat du 36ème régiment d'aviation qui avait été signalé comme déserteur. Après l'avoir suivi, il parvenait à l'arrêter, après une forte résistance. Hélas, le soldat réussit à se dégager et à saisir un rasoir qu'il tenait dans sa poche. Il frappa imméditamment l'agent qui fut touché à la main gauche. Sa tenue fut entaillée, à la hauteur de la ceinture et sur une belle longueur. Louis Casanova se sentant menacer, saisit son revolver et fit feu une première fois en l'air. Ce qui n'arrêta pas son adversaire. Cette fois, il tira trois balles sur son agresseur qui continuait à s'avancer avec son rasoir. Les trois balles le blessèrent à la cage thoracique, à l'abdomen et à la cuisse. Après avoir marché quelques pas, il s'effondra à l'angle de la rue du Soudan. Transporté sur l'hôpital civil, il a été examiné par le docteur Castelli qui ordonna imméditement son transfert sur l'hôpital militaire, car Meloune Yahia ben Mohamed Areski était toujours militaire du 36ème RAO, dont les parents habitent à l'allée des Muriers à Belcourt.

Tunis- Paris sans escale :

Le 6 juillet 1922, le Ltt Pelletier d'Oisy du 4ème groupe d'aviation d'Afrique a effectué un vol sans escale entre Tunis, son terrain de stationnement et Paris en 12 h 15. Il a en outre effectué des voyages Casablanca- Tunis en 12 h 10 et des Paris-Casablanca et Tunis - Ben-Gardane - Remada - Tunis. Pour cette mission, il volait à bord d'un Breguet 14 A2 baptisé "La Lison". Il avait été modifié dans les ateliers du parc du 4ème GAA. Outre les 1.150 litres d'essence que l'avion pouvait emporter, les ateliers avaient posé, de chaque côté du fuselage, deux réservoirs de 115 litres prélevés sur des bombardiers Voisin déclassés.

Accident mortel à Constantine :

Le 30 août 1922, un Breguet 14 A2 occupé par le Cal Félix Roche (pilote) et le Sol Gaston Mérel (mécanicien) a capoté à l'atterrissage, sur le terrain d'aviation militaire de Constantine. Hélas, le réservoir d'essence a pris feu et a explosé au bout de quelques instant. Coincé sous les débris, le pilote est mort carbonisé. Le mécanicien a réussi à s'extraire et à échapper au brasier. Il a été tout de même grièvement brulé au visage et aux mains en tentant de dégager son camarade.

* Médaille Militaire du Sol Gaston Merel au 3ème groupe du 36ème régiment d'avion, en date du 27 novembre 1922 : "Bon soldat. Le 30 août 1922, un avion sur lequel il était passager s'étant écrasé sur le sol et ayant pris feu, s'est, bien que blessé, portê spontanément au secours du pilote afin de le préserver des flammes. A été très grièvement brûlé."

Accident mortel :

Le 24 octobre 1922, un accident dramatique a causé la mort d'un mécanicien dans un des ateliers du parc du terrain d'aviation de Hussein-Dey. Plusieurs d'entre eux étaient occupés au réglage d'un moteur qui tournait à plein régime sur un banc test. Soudain, le Cal Gauthier, qui s'était visiblement trop approché, a été happé par l'hélice et décapité. Le Cal Gauthier devait être libéré dans quelques jours de son service militaire.

Installation du terrain d'aviation de Colomb Béchar :

Pendant l'hiver 1922-1923, une escadrille du 2ème GAA, sous les ordres du Cne Darbos et du Ltt Paolacci, s'est installée sur le terrain d'aviation de Colomb Béchar et a entamé des vols de reconnaissance jusqu'à Béni-Abbès et à Adrar, à 500 km au delà de la ligne de chemin de fer. Seules des questions de ravitaillement empêchaient d'aller plus loin. La route est bien jalonnée dans son ensemble par des silhouettes de montagnes connues ou des lits d'oued. Jusqu'à nouvel ordre, il est prudent de ne pas s'écarter des itinéraires connus, afin, qu'en cas d'accident, le secours venant d'une piste fréquentée, puissent arriver à temps aux aviateurs contraints d'atterrir. On décidait de monter une base permanente à Colomb-Béchar qui était constituées d'un terrain d'aviation parfait, d'un hangar à fermes métalliques, aux murs de maçonnerie avec atelier et magasin capables de conserver les rechanges, l'armement et tout le matériel accessoire nécessaire.

Le 4ème groupe d'aviation de Tunisie :

Le groupe d'aviation de Tunisie (GAT) change de dénomination et devient le 4ème groupe d'aviation d'Afrique. (JORF du 30 décembre 1922 page 12.478)

 

Les quatre groupes
d'aviation d'Afrique

Insignes des escadrilles des quatre groupes d'aviation d'Afrique de la période allant du 1er janvier 1923 au 1er avril 1933 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - De haut en bas, numérotés de 1 à 10 : n° 1, 3 et 4 collection Yves Genty - n° 7 collection B. Laporte via Henri Guyot - n° 5 collection Henry Guyot - n° 8 collection Alain Campo - n° 6 et 8 Collection Thierry Leclère - n° 2, 9 et 10 droits réservés - Planche Albin Denis.

Le 1er janvier 1923, le 36ème régiment d'aviation d'observation est dissous et le groupe d'aviation de Tunisie (GAT) change de dénomination. Ces deux entités donnent naissance aux quatre groupes d'aviation d'Afrique (GAA).

  • 1er groupe d'aviation d'Afrique (1er GAA) à Alger-Maison Blanche et Hussein-Dey, puis à Blida en avril 1923 :
    • 1ère escadrille (traditions de la C 545),
    • 2ème escadrille (traditions de la VR 547),
  • 2ème groupe d'aviation d'Afrique (2ème GAA) à Oran-la-Sénia et Colomb-Béchar,:
    • 1ère escadrille (traditions de la VR 543),
    • 2ème escadrille (traditions de la VR 548),
  • 3ème groupe d'aviation d'Afrique (3ème GAA) à Sétif-Aïn Arnat :
    • 1ère escadrille (traditions de la C 544),
    • 2ème escadrille (traditions de la VR 549),
  • 4ème groupe d'aviation d'Afrique (4ème GAA) à Tunis-El-Aouïna :
    • 1ère escadrille (traditions de la VR 541),
    • 2ème escadrille (traditions de la VR 542),
    • Section d'entrainement (section d'entrainement du GAT)

Nota : La création des 3 groupes d'aviation et le changement de dénomination du GAT fait suite à la circulaire 10.005 - 1/11 du 18 novembre 1922.

Les quatre groupes d'aviation d'Afrique sont des unités formant corps. Ils comportent chacun un état-major, une compagnie hors-rng, une compagnie d'ouvriers d'aviation, une section photo et un parc d'aviation comme les régiments d'aviation.

Insigne métallique de la 1ère escadrille (traditions de la C 545) du 1er groupe d'aviation d'Afrique - Fabrication en atelier - Collection Alain Campo que je remercie pour son aide.

Insigne métallique de la 1ère escadrille (traditions de la C 544) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique - Il représente le criquet, l'insigne qui a remplacé le blason - Fabrication en atelier - Collection Alain Campo que je remercie pour son aide.

Insigne métallique de la 2ème escadrille (traditions de la VR 549) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique - Insigne collection B. Laporte transmis par Henri Guyot que je remercie tous les deux pour leur aide.

Insigne métallique du 3ème groupe d'aviation d'Afrique - Il réunit le singe photographe enchourchant le criquet, les insignes de ses deux escadrilles - Collection Thierry Leclère que je remercie pour son aide.

Insigne de la 1ère escadrille (traditions de la VR 541) du 4ème groupe d'aviation d'Afrique (4ème GAA) à Tunis-El-Aouïna - Il existe une version pleine - Insigne collection Thierry Léclère que je remercie pour son aide.

Insigne métallique de la 2ème escadrille (traditions de la VR 549) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique - Cette unité a hérité des traditions de la BR 562, le 28 mars 1933 mais a conservé son insigne - Insigne collection Thierry Leclère que je remercie pour son aide.

Le Lcl Jean Rolland, commandant de l'aviation militaire en Algérie :

Le 1er janvier 1923, le Lcl Jean Rolland est nommé commandant de l'aviation militaire en Algérie. Il a sous ses ordres, au point de vue technique, toutes les formations d'aviation du 19ème corps d'armée, en charge de la région.

Les chefs de groupes :

Le 1er janvier 1923, les officiers supérieurs suivants prennent le commandement des 4 groupes d'aviation d'afrique :

  • le Lcl Jean Chatel est nommé commandant du 1er groupe d'aviation d'Afrique et restera à ce poste, le 10 octobre 1931.
  • le Lcl Henri Gallet est nommé commandant du 2ème groupe d'aviation d'Afrique et restera à ce poste jusqu'au 24 octobre 1930.
  • le Cdt Gabriel Battini est nommé commandant du 3ème groupe d'aviation et restera à ce poste jusqu'au 22 mai 1926.
  • le Cdt Marie-Edmond de Lafargue est nommé commandant du 4ème groupe d'aviation d'Afrique et restera à ce poste jusqu'au 15 novembre 1924.

Attributions des chefs de groupe :

Les commandants de groupe d'aviation d'Algérie sont des chefs de corps. Ils ont les attributions prévues par les commandants de régiments par l'instruction provisoire du 1er mars 1921 et notamment celles des directeurs. Ils relèvent des généraux commandant les divisions au point de vue du commandement et de l'administration de la troupe, de la discipline, de l'instruction du personnel en ce qui concerne la préparation à la guerre en liaison avec les autres armes, de la mobilisation. En ce qui concerne le ravitaillement et les évacuations, les commandants de groupe correspondent avec les établissement spéciaux de la métropole, par l'intermédiaire du colonel commandant l'aviation d'Algérie. Le matériel à réformer est présenté périodiquement au contrôleur du matériel du parc du 1er groupe, d'après les instructions données par le commandant de l'aviation d'Algérie. Ils font assurer par leurs parcs : a) le ravitaillement des unités de leur groupe, b) le stockage, l'entretien et les réparations du matériel technique d'aviation, c) l'établissement ders procès-verbaux de réforme et l'évaciation du matériel irréparable ou inutilisable.

Rôle du parc du 1er groupe d'aviation :

Selon la circulaire n° 10.681 1/11 du 21 novembre 1922, le parc du 1er groupe d'aviation d'Algérie assure à partir du 1er janvier 1923, pour l'ensemble des groupes d'aviation d'Algérie, la réparation de certains matériels délicats d'après les instructions particulières du commandant de l'aviation d'Algérie comme les instruments de bord, les magnétos, les bougies, les génératrices, les carburateurs, les appareils photographiques, les roues d'avions, les hélices, dans le but de décharger les parcs des 2ème et 3ème groupes de travaux peu importants pour l'exécution desquels il serait difficile de les outiller et de leur permettre de se consacrer surtout à l'entretien du matériel roulant et du matériel volant.

Entrainement aérien :

La circulaire n° 45-4 0/12, datée du 5 janvier 1923, définit l'entrainement aérien du personnel navigant de l'aéronautique militaire pour l'année 1923. Celui-ci doit être complété par des missions de garnison en garnison, effectués par des unités et par des missions individuelles exécutés par des équipages, ayant des aptitudes particulières. A chaque fois que cela est possible, une portée tactique doit être donné aux déplacements en question. Pour l'aviation d'Algérie, envoi des escadrilles de chaque groupe sur le terrain d'aviation des deux autres groupes d'aviation. Pour le 4ème groupe d'aviation d'Afrique de Tunis vers Gabès, Tunis, Alger. Les équipages effectuant ces missions devront étudier les itinéraires parcourus, rechercher les points de repère caractèristiques et des terrains de secours, exécution de croquis et de photographies des terrains d'escale et autres points intéressants.

Le prix Lahm :

Le 19 mars 1923, le Prix Lahm, réservé au pilote membre de l'aéro-club de France qui s'est distingué dans l'année, a été attribué au Ltt Pelletier d'Oisy, pilote du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, pour son raid sans escale entre Tunis et Paris effectué en 12 h 15, le 6 juillet 1922 et les raids Casablanca - Tunis et Paris - Casablanca - Ben Ghardane - Tunis.

Instllation d'un hangar à Béni-Abbès :

En 1923-1924, l'escadrille du 2ème GAA, commandée cette fois par le Ltt Paolacci, reprit ses travaux de reconnaissance et atteignit Taourirt. Un hangar fut construit à Béni-Abbès, à 200 km au Sud de Colomb-Béchar. il est semblable à celui qui a été érigé sur ce terrain d'aviation. Le plus dur a été d'amener l'ensemble des matériaux.

Changement de terrain pour le 1er GAA :

Au début avril 1923, le 1er groupe d'aviation d'Afrique, avec son état-major, ses escadrilles et son parc) apprend son transfert sur le terrain d'aviation militaire de Blida. Le terrain d'Hussein-Dey sera transféré au 1er groupe d'artillerie de campagne d'Afrique, avec son état-major et ses batteries. La batterie de montagne restera à Blida. Toutefois, certaines installations et hangars seront conservés pour les avions de l'état-major de l'aviation d'Algérie sur le terrain d'Hussein-Dey. Ces modifications seront effectués après l'été et seront terminés en décembre de la même année. La piste automobile fut largement améliorée grâce aux efforts de l'autorité militaire des territoires du Sud. Ces travaux facilitaient le passage des autochenilles Citroën-Kégresse et de véhicules Renault à 6 roues. Pendant l'été 1924, le hangar était monté, ainsi que ses bâtiments annexes. Il faudra attendre la fin de l'année 1924 pour voir l'intégralité des travaux de terminer.

Reconnaissance aérienne dans le Sud-Tunisien :

Au début mai 1923, M. Lucien Saint, résident général en Tunisie, se proposait de se rendre, en compagnie du Cdt De le Lafargue, commandant du 4ème groupe d'aviation d'Afrique de Tunis à Nefsoudra, d'abord en voiture puis en auto-chenille Citroën. Au départ, il était question de pousser jusqu'au Tchad mais l'insécurité des régions à traverser, le coût d'une telle entreprise et la nécessité de coordonner les moyens de pénétration du Sahara, M. Poincaré décida d'ajourner cette tentative. A cet effet, deux Breguet 14 A2 du 4ème GAA, dont l'un baptisé "La Lison", accompli le raid Tunis-Paris en juillet 1922, prendront part à cette reconnaissance. Ils seront pilotés respectivement par le Ltt Pelletier d'Oisy et par l'Adj Gombaud. Quatre autochenilles Citroën-Kégresse suivront, dont l'une a déjà pris part à la mission Citroën. Le personnel de la mission se rassemble à Tataouine. De Tataouine à Nefsouda, le point extrême de cette reconnaissance, la distance est de 400 km. Un déplacement de 12 jours est prévu. L'itinéraire suit les limites de la frontière Tripolitaine. La région est entièrement désertique, par endroits, les dunes atteignent 80 mètres. Des groupes de méharistes, répartis tous les 20 à 30 km le long de la route, permettront une orientation facile. Près de Nefsouda, le résident général fera poser une borne attestant le point extrême atteint par la mission. Au retour, la reconnassaince fera un crochet vers l'Ouest à la hauteur de Djeneïen et apposera une petite pyramide métallique commémorative, à l'endroit où furent retrouvés, près de leur appareil, les corps des Lcl Le Boeuf et Ltt de Chatenay qui étaient partis pour effectuer une bombardement sur les dissidents en Tripolitaine, le 15 novembre 1916. Leur avion avait été retrouvé en janvier 1917. Les deux Breguet 14 A2, partis de Gabès, après avoir fait le plein, viendront survoler le point où sept ans plus tôt périrent leurs camarades. Comme nous l'avons vu précédemment, ces deux Breguet 14A2 avait été modifiés dans les ateliers du 4ème GAA, en leur ajoutant deux réservoirs de 115 litres, prélevés sur des Voisin de bombardement déclassés. Cette modification permit aux avions de franchir sans escale le trajet Gabès - Point Le Boeuf - Gabès, soit 800 km.

Grandes manoeuvres :

Du 10 mai au 5 juin 1923, la division d'occupation de Tunisie se livre à ses manoeuvres annuelles au camp de Bir-Boureckba. Jusqu'au 28, les exercices n'ont concerné que les unités individuelles, puis du 29 mai au 2 juin, un exercice général a réuni l'ensemble des régiments. C'est à cette période que le 4ème groupe d'aviation d'Afrique a participé aux festivités. Un terrain auxiliaire a été créé à Hammanet. Les avions décollaient le matin de Kassar-Saïd, le terrain de Tunis et y rentraient le soir, après avoir exécuté les réglages d'infanterie, les reconnaissances et transmissions difficiles à faire pendant l'année, en raison de l'éloignement des garnisons.

Grave accident d'atterrissage :

Le 25 mai 1923, un Breguet 14A2 du 1er GAA, stationné sur le terrain de Hussein-Dey, a fait un mauvais atterrissage près de Maison-Carrée. L'équipage, composé de l'Adj Baumann (pilote) et du Sgt Roger Vergniot (mécanicien), a été contraint d'effectuer un atterrissage en campagne, sur un terrain non préparé, probablement victime d'une panne moteur. Le pilote a été évacué avec un fracture du crâne et son camarade avec une jambe cassée et une blessure au poumon. Après avoir reçu des permiers soins sur place, ils ont été transférés sur l'hôpital militaire Maillot à Alger.

Levers topographiques :

A la fin mai 1923, le parc d'aviation militaire du 4ème groupe d'aviation d'Afrique assemble deux avions Dorand AR 1, pour le compte de la Compagnie Aérienne Française. Cette dernière a conclu un contrat de 200.000 frs, avec les travaux publics tunisiens, pour effectuer le lever topographique de différentes régions, particulièrement difficiles d'accès pour les géomètres.

Onze pannes et quatre atterrissages dans les ergs :

Le 28 juin 1923, l'équipage, composé du Slt Marcel Ginestet (pilote) / Sgt Doumain (navigateur), affecté à la 1ère escadrille (traditions de la C 544) au 3ème groupe d'aviation d'Afrique stationné à Sétif, décolle à 3 h 45 du matin. Pour ce raid, ils partent à bord d'un Breguet 14 A2 de série appartenant à leur escadrille. Il est équipé d'un moteur Renault de 300 Hp. Pour faciliter leur progression, ils emmènent une compas de navigation et d'un dérivomètre Dugit. Pour leur porter chance, il emportait le fanion de la 1ère escadrille représentant une "Sauterelle" Assez vite, des problèmes d'arrivée d'essence surviennent, obligeant le pilote à atterrir à Talaratt. A 4 h 50, ils peuvent redécoller pour poursuivre leur vol. Sur la mer, la brume s'élève rapidement. La marche au compas devient nécessaire. Normalement, ils devaient survoler Alger, mais rien ! Le pilote, sagement attend une éclaircie qui arrive enfin et leur permet d'atterrir dans un champ de blé, près d'Attatba, à 6 h 40. A 8 h 30, la brume s'étant dissipée, ils redécolle vers Alger, pour atterrir sur le terrain d'Hussein-Dey à 9 h 15. Les deux aviateurs auraient bien voulu repartir de suite mais des prises d'air dans les tuyauteries d'admission furent découvertes. Les mécaniciens du 1er GAA se mirent immédiatement au travail, mais l'avion ne fut prêt que fort tard dans la soirée. Le 29 juin, décollage à 7 heures, hélas le moteur grille au-dessus d'El-Affroun alors qu'ils sont à 3.000 mètres d'altitude. Nouvel atterrissage à Marengo. Le parc d'aviation du 1er GAA envoie un moteur sur place ainsi qu'une solide équipe de mécaniciens, car sans mécanicien, pas d'avion. En 48 heures, en pleine campagne, ils changent le moteur, à 80 km de leur terrain. Le temps minimal pour effectuer ce raid étant dépassé, les deux aviateurs décident néanmoins de poursuivre. Le 3 juillet, décollage de la Sauterelle à 5 h 45. Ils emportent du courrier. A 7 h 30, ils atterrissent à Oran et repartent à 8h 15. Atterrissage à Taza, à 10 h 45. La chaleur excessive et des forts remous les obligent à attendre jusqu'à 17 h 15 pour décoller et atterrir à Fez, à 18 h 20, où le courrier est remis. Le 4, ils décollent pour Fez, à 6h25. Une brume épaisse s'étend au ras du sol. Malgré une navigation au compas, Ginestet ne voit pas Rabat et l'océan. Il rentre après 2 h 15, sans jamais avoir aperçu le sol. Pas décidé à abandonner et profitant d'une éclaircie décolle de Fez à 11 heures pour atterrir à Rabat, à 12 h 30. Ils sont accueillis par le Col Cheutin, commandant de l'aviation au Maroc. Ils repartent à 16 h et atterrissent à Casablanca à 16 h 45. Le 5, ils relient Rabat, Meknès, Fez mais ne peuvent joindre Taza en raison d'une visibilité nulle en raison de la brume. En plein vent et subissant de violents remous, ils atterrissent, en panne d'essence, à El-Aïoun, à 60 km à l'Ouest d'Oudjda. Il fait 39° à l'ombre. Laissant son mécanicien sur place, il part à pied pour chercher de l'essence et n'est de retour que le lendemain. Pendant qu'une équipe de mécaniciens du 2ème GAA remet l'avion en état, les deux hommes se reposent à Oran. Le 5, malgré la brume, ils font le voyage en direction d'Alger, jusqu'à Orléanville en radada et passent au-dessus de la brume pour terminer la navigation au compas jusqu'au terrain de Hussein-Dey, où ils se posent à 10h50. Sur place, nouveaux déboires avec une magnéto à changer. Le 8 juillet 1923, ils atterrissent enfin sur le terrain d'El-Hassi, à 10 h 10, après avoir relié Alger à Sétif à 4.500 m d'altitude, ayant effectué les 3.645 kms du parcours en 24 h 30 de vol. Il faut signaler qu'ils ont réparé onze pannes et atterri 15 fois, dont quatre fois en campagne, hélice calée.

Capotage après une mission de bombardement :

Le 25 juillet 1923, au retour d'un vol d'exercice de bombardement, effectué sur le camp de tir de Sebka-Sedjoumi, un Breguet 14 A2 a capoté en atterrissant à Kasser-Saïd. Le pilote, le Sgt Faucourbe, qui était ceinturé, est sorti indemne de son avion. Son camarade, le Slt Borry, qui n'était pas attaché, a été éjecté vers l'avant et est retombé lourdement au sol. Il a été évacué avec les fractures d'une clavicule et du poignet droit. Cet accident est dû à la rupture d'un amortisseur en caoutchouc qui avait été desséché par le soleil.

Manoeuvres de la division d'Alger :

Le 15 septembre 1923, l'escadrille qui doit participer aux manoeuvres de la division d'Alger, a décollé du terrain d'Hussein Dey, à 5h15 du matin. Elle s'est dirigé, en formation triangulaire, vers le terrain militaire de Soug-el-Kremis, où elle a atterri après 40 mn de vol.

Voyage Sétif - Tunis et retour :

Le 16 octobre 1923, huit Breguet 14 A2 du 3ème groupe d'aviation d'Afrique sont rentrés d'une mission reliant Sétif à Tunis et retour en deux étapes. Le trajet, sur 500 km, a été effectué en trois heures. L'escadrille était commandée par le Cne Peytraud.

A la recherche du "Dixmude" :

Le 21 décembre 1923, suite à la disparition du dirigeable "Dixmude", ex Zeppelin L-72, des moyens de recherche ont été déployés sur de larges zones, que ce soit en mer ou en plein désert. Comme personne ne sait où le dirigeable se trouve, on imagine qu'il s'est perdu ou a atterri dans la région désertique appelée le Souf ou Grand Erg Oriental, étendue immense de sable qui s'étend à l'intérieur d'une zone limitée à l'Ouest par la ligne Biskra-Ouargla, à l'Est par la Tunisie, au Nord par le 35° de longitude, au Sud par l'infini. Des ordres sont immédiatement donnés à l'aviation militaire algérienne de procéder à des recherches sur cette immense zone. Le 26 décembre, le Lcl Rolland, commandant de l'aviation d'Algérie, envoyait, aux 1er et 3ème groupes d'aviation d'Afrique, l'ordre suivant : "De l'enquête faite par le commandant du Lansquenet, il résulte que le Dismude a été vu pour la dernière fois aux Ouled Djellal, à 70 km de Biskra, le 20 décembre, se dirigeant vers l'Est. Une violente tempête d'Ouest régnait sur la région et un violent orage s'est élevé dans la nuit du 20 au 21 décembre. Dans ces conditions, on est en droit de penser que le dirigeable a pu avoir un accident dans la région limitée à l'Ouest par la voie ferrée Biskra - Touggourt, au Nord et au Sud par les parallèles de Biskra et de Touggourt. Il est du devoir de l'aviation d'Algérie de tenter l'impossible pour retrouver l'équipage du Dixmude, dont on est sans nouvelle depuis le 20 décembre. Je suis certain que les équipages chargés de cette mission, choisis parmi les nombreux volontaires qui se sont offerts, se dépenseront sans compter pour porter secours à leurs camarades de la marine en danger."

Le 1er GAA envoyait quatre Breguet 14 A2 à Biskra. Ce détachement était sous les ordres du Ltt Mariotte. De son côté, le Slt Ginestet partait avec quatre autres BR 14 A2 de Sétif pour rejoindre Ouggourt quelques heures plus tard. Les deux détachements commençaient à quadriller leurs zones respectives. Pendant les journées des 27, 28 et 29 décembre, les recherches furent effectuées avec ardeur et minutie. Il faut signaler le travail périlleux du détachement de Touggourt, qui était chargé de l'exploration de la région désertique du Souf. Dès le premier jour, un Breguet 14 A2 a été contraint d'atterrir à El Oued et s'est brisé dans les dunes de sable. Il a été ramené en morceaux par une auto-chenille de la Compagnie des transports sahariens. Heureusement, sans dommage pour son équipage. La zone du Souf fut survolée dans son intégralité pendant ces trois journées, chaque équipage couvrant plus de 1.200 km. Malheureusement, les recherches se terminent, le 29 au soir, après que le corps du commandant du dirigeable soit remonté par un pêcheur, au large de Sciacca (Sicile).

Dans la nuit du 20 au 21 décembre, le dirigeable avait été pris dans un orage entre la Tunisie et la Sicile, il a été frappé par la foudre et a explosé en plein vol. Ses 40 membres d'équipage et ses 10 passagers sont morts. On ne retrouvera que deux corps, celui du LV Jean du Plessis de Grénédan, commandant du dirigeable et celui du quartier-maître Guillaume, le benjamin des membres d'équipage.

Carte détaillant les zones de recherches effectuées par les détachement du 3ème GAA, commandé par le Slt Ginestet et du 1er GAA, commandé par le Ltt Mariotte pour retrouver le dirigeable "Dixmude" entre le 26 et le 29 décembre 1923 - En bleu, la zone 1 explorée par le détachement du 3ème GAA de Sétif et en vert, la zone 2 explorée par le détachement du 1er GAA - Carte extraite d'un journal d'époque et adaptée par l'auteur du site.

Déménagement de la 1ère escadrille du 3ème GAA :

Le 3 février 1924, la 1ère escadrille (traditions de la C 544) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, normalement stationnée à Sétif, a fait mouvement sur Laghouat. Le matériel, les pièces de rechange, les mécaniciens ont été amenés sur place par une longue colonne motorisée, composée de camions et de voitures, placée sur le commandement du Ltt Quiestet. L'escadrille reprendra ses quartiers à Sétif, à la fin du mois de mars.

Détachement d'autochenilles Citroën :

Le 12 février 1924, arrivée à Colomb-Béchar d'un détachement de cinq autochenilles Citroën-Kégresse. Cette unité fut à l'origine de la Section d'autos spéciales du Sahara. Elle fut chargée, avec les unités d'aviation, à la pénétration saharienne. En juin 1924, la section perçut trois nouvelles autochenilles. En 1925, les équipages de ces véhicules furent chargés de rechercher des itinéraires dans la région de Reggan - Ouallen. Toutefois, leur emploi militaire se révéla peu rentable, tant les distances à franchir étaient considérables.

Tentative de suicide à Laghouat :

Le 31 mars 1924, le Cal Riscar du 1er groupe d'aviation d'Afrique a tenté de se suicider en se tirant une balle de revolver dans la tête. Il a été transporté dans un état désespéré à l'hôpital de Laghouat. L'enquête a attribué ce geste à une peine de famille.

Meeting Garros à Tunis :

Le 22 juin 1924, la section de Tunisie de la Ligue Aéronautique de France, présidée par le Cdt de Lafargue, commandant du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, a organisé un meeting d'aviation. Pendant cette journée, un monument en hommage à la traversée de la Méditerranée de Roland Garros, le 13 septembre 1913, a été inauguée. Il se situe sur le terrain d'aviation militaire d'El-Aouïna, au centre des nouveaux hangars d'aviation. Une course de vitesse opposaient les pilotes du 4ème groupe d'aviation d'Afrique sur un parcours de 20 km. Huit Breguet 14 A2 étaient engagés. C'est le Cne Durand qui remporta la couse devant l'Adj Lagorsse.

Le Sgt-Major Besson fait chevalier de la Légion d'Honneur :

Le 23 juin 1924, le Sgt-Major Lucien Besson du 4ème groupe d'aviation d'Afrique est nommé au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur avec la citation suivante : "10 ans de services, 7 campagnes. Titres exceptionnels : Trés bon mécanicien d'escadrille. A participé, en 1923, au raid Paris-Dakar. Vient de participer comme mécanicien du lieutenant Pelletier d'Oisy au raid magnifique Paris-Tokio et u a fait preuve de réelle qualité de technicien et d'une admirable énergie."

Mutation du Cdt Maxime de Lafargue :

Le 8 octobre 1924, le Cdt Marie Edmond Charles Maxime de Lafargue, commandant du 4ème groupe d'aviation d'Afrique (Tunisie), est affecté à l'entrepôt spécial d'aviation n° 2. C'est le Cdt Rossner, qui commandait un groupe de bombardement de Mayence, qui lui succède.

Perte de vitesse au décollage :

Le 9 octobre 1924, un Breguet 14 A2 du 2ème GAA de l'équipage composé de l'Adc Chamard (pilote) / Ltt Vinot (observateur) s'est écrasé sur la piste, juste après le décollage. Victime d'une panne moteur, l'avion est parti en perte de vitesse qui n'a pu être contrée par le pilote. Le gros biplan a été détruit et les deux aviateurs blessés par des contusions. Ils ont été évacués sur l'hôpital pour un séjour qui ne devrait pas dépasser quelques heures.

Sétif - Tunis et retour :

Le 14 octobre 1924, à 4 h 45, sept Breguet 14 A2 du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, sous le commandement du Cne Peytraud, ont décollé de Sétif pour effectuer le voyage Sétif - Tunis et retour. Cinq avions atterrissaient sur l'aérodrome de l'El-Aouïna (Tunis) à 10 h 30. Deux avions, piloté par le Sgt Discord et le Cal Monnier, qui avaient été retardés par des pannes, ont atterri à Tunis, à 15 heures. Les quatre premiers avions, pilotés par les Ltt de Freschville, Adj Soitoux, Sgt Hamel et Sgt Bourbon ont décollé d'El-Aouïna à 13 h 30 et sont rentrés à Sétif. Le lendemain, à 9 heures, le Cne Peytraud et le Sgt Discord sont rentrés à Sétif. Le Cal Monnier, empêché par le bon fonctionnement de son moteur, n'a pu décoller qu'à 11 heures. Tous les avions, après avoir fait escale à Guelma, sont rentrés à Sétif. En moyenne, le vol aller de 500 km a été effectué en 3 h 45. Le retour s'est effectué en 3 heures.

Le Lcl Désiré Rossner, commandant du 4ème groupe :

Le 15 novembre 1924, le Lcl Désiré Rossner prend le commandement du 4ème groupe d'aviation d'Afrique. Il succède au Cdt de Lafargue. Il restera à ce poste jusqu'au 30 octobre 1931.

Inspection du général Niessel :

Le 19 novembre 1924, le général Niessel, inspecteur général de l'aviation militaire, accompagné du Col Saconney et d'une commission de l'inspection technique, est arrivé à Tunis, à bord du paquebot "Gouverneur Général Lépine". Il vient inspecter le 4ème GAA et terminera ensuite sa tournée d'inspection par les terrains d'aviation de Sétif et d'Alger.

Mort de l'As Georges Madon :

En avril 1924, l'As Georges Madon au 41 victoires homologuées et 64 non homologuées ou probables, obtient sa réingration au sein de l'aéronautique militaire et reprend du service au sein du 4ème régiment d'aviation d'Afrique. Malheureusement, le 11 novembre 1924, juste 6 ans après la signature de l'armistice mettant fin à la première guerre mondiale, il trouve la mort au cours d'une démonstration en vol à Bizerte (Tunisie). A l'occasion de l'inauguration du monument en hommage à Roland Garros, il est chargé d'une exhibition aérienne pendant laquelle le moteur de son avion tombe en panne, provoquant une chute en vrille avant de s'écraser sur le toit d'un immeuble.

Liaison à Ouallen avec l'escadrille de l'AOF :

Pendant l'hiver 1924-1925, l'escadrille du 2ème GAA, commandée par le Ltt Paolacci et secondé par les Ltt Jean et Bousquet, est chargée des études sahariennes. Ce programme comporte la jonction à Ouallen, à 1.000 km au Sud de Colomb-Béchar, avec l'escadrille de l'Afrique occidentale française (AOF), venant du Niger par Tessalit. Les quatre Breguet 14 A2 de l'escadrille algérienne ont atteint Ouallen, le 19 novembre 1924. ILs n'ont pu aller plus loin que Tessalit par manque d'essence sur zone. A cette époque, le rayon d'action du Breguet 14 A2, qui équipent toutes les escadrilles d'Afrique du Nord et d'AOF, ne dépasse pas 400 km. En équipant cet avion des réservoirs du modèle 14 B 2 (bombardement), on a porté le rayon d'action à 500 km. Si on équipe ces avions d'un réservoir supplémentaire, l'avion peut parcourir 600 km. Pour l'instant, l'essence pour les avions est transportée par des colonnes de chameaux, ce qui est lent et d'un rendement insuffisant. Il va falloir généraliser les transports par auto-chenilles Citroen ou par camions.

Médaille Coloniale pour la 1ère escadrille du 2ème GAA :

Le 13 décembre 1924, la Médaille Coloniale avec agrafe "Sahara" est décernée aux personnels de la 1ère escadrille (traditions de la VR 543) du 2ème groupe d'aviation d'Afrique (2ème GAA) ayant pris part, du 25 au 29 février 1924, à la reconnaissance effectués de Colomb-Béchar à Taourirt-du-Touat.

Détaché au Levant, il est grièvement blessé :

L'Adc René Chamard, pilote du 2ème GAA, a été détaché au Levant, sur sa demande et a servi sur ce front de 1922 à 1924. Il a été grièvement blessé au cours d'un accident d'avion. Pour ses faits d'armes, il a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur.

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur de l'Adc René Chamard, pilote du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 28 décembre 1924 : "12 années de services, 2 blessures. Titres exceptionnels : Excellent pilote, s'est distingué par son courage tant au cours de la guerre qu'au Levant où il a servi comme volontaire de 1922 à 1924. A été grièvement blessé dans un accident d'aviation au cours d'une mission d'observation."

Le 4ème GAA dépend du général commandant la Tunisie :

Il existe auprès du commandant du 19ème corps d'armée, un commandant de l'aviation d'Algérie, dont les attributions s'étendent sur le 4ème groupe d'aviation d'Afrique, stationné en Tunisie. Le commandant de la division d'occupation de Tunisie est assimilé à un commandant de corps d'armée. L'intervention des organismes militaires d'Algérie risque de provoquer des conflits entre les deux autorités qui se superposent. Une circulaire ministérielle, qui vient d'être publiée (décembre 1924), précise que le 4ème groupe d'aviation d'Afrique ne relève du commandant de l'aviation d'Algérie qu'en ce qui concerne le point de vue technique. L'emploi tactique de ce groupe incombe entièrement au général commandant la division d'occupation de Tunisie.

Sétif - Tunis et retour en solo :

Le 15 décembre 1924, le Cal Louis Monnier, pilote du 3ème groupe d'aviation d'Algérie, a accompli une mission Sétif-Tunis et retour, en survolant les montagnes et le désert pendant des centaines de kilomètres. Parti de Sétif à 4 h 45, le pilote a atterri sur le terrain d'aviation de Tunis - El-Aouina, à 15 heures. Après avoir passé une nuit réparatrice, il a regagné le terrain de Sétif dès le lendemain.

Les postes TSF en service :

A la date du 1er janvier 1925, les postes TSF réglementaires étaient les suivants :

  • Postes émetteurs Y avec circuits oscillants K 6 ou K 12, utilisés par l'aviation de renseignement et de bombardement biplace.
  • Poste émetteurs-récepteurs E 10 destinés aus réglages de l'artillerie à longue portée.
  • Postes émetteurs S allégés type 1919 avec récepteurs R 4 ou R 7 destinés aux avions gros porteurs et avions des TOE. C'est le dernier modèle qui intéresse cette étude.

Au champ de tir de Laghouat :

Le 20 janvier 1925, les pilotes de la 2ème escadrille (traditions de la VR 549) du 3ème GAA, sous le commandement du Ltt Bosquillon de Frescheville, ont quitté le terrain de Sétif pour gagner l'école à feu (champ de tir) de Laghouat en 2 h 30 de vol. Les pilotes, qui ont effectué le voyage, étaient Ltt Richard Bosquillon de Frescheville, Ltt Francisque Gloaguen, Ltt Fernand de France, Ltt Charles Eugène Peillard, Sgt Hamel, Sgt Bourdon, Cal Roger Blanchon, Cal Muller, Cal Louis Monnier. Il faut ajouter le même nombre de mécaniciens ou d'observateurs qui volaient avec ces aviateurs.

Raid Colomb-Béchar - Gao :

Le 23 janvier 1925, deux Breguet 14 A2 du 2ème GAA, montés par les équipages suivants : Ltt Noël Paolacci / Cdt Gallet (commandant du 2ème GAA) et Ltt Bousquet / un sergent mécanicien, sont arrivés à Colomb-Béchar. La mission est partie de Colomb-Béchar, le 24 janvier et a atteint Bourem, sur le Niger, le 28 et Gao, le 29. Cette mission relie l'Algérie et le Niger. Elle est dans la continuation des efforts de l'aviation militaire algérienne et des services des affaires indigènes pour organiser une ligne aérienne de pénétration saharienne.

Liaison Colomb-Béchar à Gao :

Le 18 janvier 1925, une mission d'étude, qui met en oeuvre deux Blériot Bl 115 "Roland Garros" et "Jean Casale", à bord desquels se trouvent les équipages suivants : Cne Pelletier d'Oisy / Col De Goÿs et Lcl Vuillemin / Cne Dagnaux, décolle de l'aérodrome de Buc. Ces gros avions sont propulsés par 4 moteurs Hispano-Suiza 8Ab de 180 Hp.
Le 24 janvier 1925, la mission du Col de Goys quitte Oran pour Colomb-Béchar. La veille, les mécaniciens avaient consacré la journée à réviser et à mettre au point les avions Blériot 115. Elle est composée du Col de Goys, du Lcl Vuillemin, Cne Pelletier d'Oisy, Cne Dagnaux. Elle est précédée sur le Niger par deux détachements. Le premier est l'escadrille détachée à Colomb-Béchar par le 2ème GAA qui est normalement stationnée sur le terrain d 'aviation de La Sénia. Cette mission est placée sous les ordres du Cdt Gallet, commandant du 2ème GAA. Les quatre Breguet 14 A2 sont pilotés par les Ltt Paolacci, Ltt Bousquet, Adj Coyco et Sgt Bergès et ont décollé de Colomb-Béchar en direction de l'Adrar, à 8h30. Sur place, ils retrouveront les trois avions de la mission "Tulasne" de l'Afrique occidentale française (AOF) qui est partie la veille de Colomb-Béchar à destination de Dakar. Les avions des équipages composés des Ltt Paolacci (pilote) / Cdt Gallet cdt 2ème GAA) et des Ltt Bousquet (pilote) / Sgt Algré (mécano) ont rejoint, via Adrar, Ouallen, Tessalit, Bourem sur le Niger, le 28 janvier, puis finalement Gao, le lendemain. Ils sont rentrés sur Colomb-Béchar, le 9 février 1925. Les deux autres équipages, de l'Adj Coyco et du Sgt Bergès, ont attendu l'arrivée de la mission de Goys à Adrar, puis l'ont escortée. La mission "De Goys" se terminera par un désastre à Niamey quand le Blériot 115 "Jean Casale" s'est écrasé au décollage. Les deux pilotes sont blessés et l'opérateur radio Vendelle tué. Ils avaient parcouru 4.137 km.

La guerre du Rif :

La guerre du Rif a opposé les troupes coloniales espagnoles, renforcées par les troupes françaises et Chérifiennes aux tribus berbères de la région montagneuse du Rif, dans le Nord du Maroc. La France, qui a conclu une alliance avec l'Espagne, intervient dans le conflit. A partir d'avril 1925, les troupes françaises, composées de 142.000 hommes et placées sous le commandement du général Philippe Pétain, prennent part aux combats, à côté de l'armée espagnole qui engage 500.000 hommes. Les tribus, qu'ils combattent, ne comptent pas plus de 5.000 hommes. Muhammad Ben Abd al-krim al-Khattabi, le chef du mouvement de résistance, sera forcé de capituler, le 26 mai 1926 et de partir en exil.

Nota : les faits d'armes et les citations des personnels des escadrilles des groupes d'aviation d'Afrique, engagés dans la guerre du Rif, sont étudiés dans cette partie.

Direction Oudjda :

Le 28 avril 1925, à 7 heures, les huit Breguet 14 A2 de la 2ème escadrille (traditions de la VR 547) du 1er GAA ont décollé du terrain d'Hussein-Dey à destination d'Oudjda où ils sont arrivés dans la soirée. En cours de route, le Sgt Lapeyre a été contraint d'atterrir suite à une panne moteur dans les environs de Saint-Aimé. Deux heures après le départ de la 2ème du 1er GAA, une escadrille du 3ème GAA arrivait de Sétif à Hussein-Dey. Ces avions avait fait le trajet en 2 h 30. Deux heures après le départ de cette unité, une autre escadrille, provenant de Sétif, arrivait à Hussein Dey. Le 29 avril, cette dernière partait pour Oran comme escale de ravitaillement, puis Oudjda. A partir de ce terrain, ces deux escadrilles seront mises à disposition du commandant du 37ème régiment d'aviation. L'escadrille normalement basée à Alger, fera mouvement sur Taza et celle de Sétif ferait de même pour Guereif pour une période de 6 mois.

Retiens un capot moteur en plein vol :

En avril 1925, au cours d'un vol d'essai, le pilote d'un Breguet 14 A2 du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, s'aperçoit que le capot de son avion se soulève peu à peu et va vraisemblement se détacher pour partir dans le haubabbage de la cellule, voire dans le stabilisateur. Le Sgt Bugis, le mécanicien en place arrière, réfléchit rapidement aux conséquences possibles de cet incident. Malgré les gestes du pilote qui lui déconseillent d'agir, le mécanicien se glisse le long du fuselage et s'installe sur l'aile inférieure. Là, cramponné d'une main à un mat de cabane, il tient, de l'autre, le capot de toutes ses forces. L'avion peut atterrir sans dommage. Il est certain qu'il a pris des risques énormes car si le capot s'était détaché, le mécanicien aurait été emporté. Le commandant du groupe n'a pas apprécié ce geste qui a mis inutilement sa vie en danger.

Six escadrilles des GAA en renfort :

A partir du 28 avril 1925, six escadrilles des groupes d'aviation d'Afrique (GAA) viendront renforcer le 37ème régiment d'aviation d'observation pendant la guerre du Rif au Maroc.

Il s'agit :

  • 11ème escadrille (2ème escadrille du 1er GAA, détentrice des traditions de la VR 547) du 21 avril au 23 novembre 1925,
  • 12ème escadrille (1ère escadrille du 1er GAA, détentrice des traditions de la VR 545) du 21 avril au 23 novembre 1925,
  • 13ème escadrille (1ère escadrille du 3ème GAA, détentrice des traditions de la VR 544) du 31 mai 1925 au 19 septembre 1926,
  • 14ème escadrille (2ème escadrille du 3ème GAA, détentrice des traditions de la VR 549) du 1er juin 1925 au 19 septembre 1926,
  • 15ème escadrille (1ère escadrille du 2ème GAA, détentrice des traditions de la VR 543) du 4 mai au 23 novembre 1925,
  • 16ème escadrille (1ère escadrille du 4ème GAA, détentrice des traditions de la VR 541), commandée par le Cne de Gennes du 4 mai au 23 novembre 1925.

La 1ère escadrille du 4ème GAA part pour le Maroc :

Le 4 mai 1925, la 1ère escadrille du 4ème GAA a été désigné pour aller renforcer le 37ème régiment d'aviation au Maroc. Cette escadrille est commandée par le Cne de Gennes qui vient d'accomplir une mission d'entrainement entre Tunis et Gabès et retour. Elle sera complétée pour passer à l'effectif du temps de guerre par des prélévements sur les autres unités du 4ème groupe d'aviation d'Afrique.

La coupe Louis Breguet :

Le (20) mai 1925, les ateliers d'aviation Louis Breguet ont soumis à l'approbation du ministre de la Guerre et à l'Aéro-Club de France un projet de réglement pour la coupe Louis Breguet. Elle sera exclusivement réservée aux pilotes militaire d'avions multiplaces et sera courue sur trois années. Elle comportera une série de vols de 500 km que les concurrents devront effectuer cinq fois aller et retour dans une période maximale de 10 jours. Le classement sera fera par la vitesse moyenne réalisée sur la totalité de 5.000 km, corrigée par un handicap tenant compte de la puissance du moteur et du tonnage initial que l'avion peut emporter. Une bonification sera accordée aux équipages pour les jours gagnés sur le maximum des 10 jours permis. Deux épreuves distinctes auront lieu, l'une pour la métrople, l'autre pour l'aviation d'Algérie-Tunisie et du Maroc. En principe, cette compétion aura lieu chaque année entre le 15 mars et la 31 octobre. Elle commencera en juin 1925. Le tenant définitif de la coupe Louis Breguet sera le pilote, qui au bout de trois années, aura totalis" le maximum de points pour l'ensemble des trois classements annuels.

Citations pour les aviateurs du raid Gao - Colomb-Béchar :

Le 15 juin 1925, les aviateurs du raid Gao - Colomb-Béchar et retour ont été récompensés par l'attribution d'une citation à l'ordre de l'armée. Ceux de l'autre liaison, Colomb-Béchar - Gao et retour recevront la Médaille Coloniale.

* Lcl Joseph Tulasne, commandant de l'aéronautique de l'Afrique occidentale française : "Etant commandant de l'aéronautique de l'Afrique occidentale française, a organisé, avec une méthode et une compétance remarquables, le première traversée du Sahara, de Gao à Colom-Béchar, aller et retour (4.200 kilomètres), traversée accomplie entre le 18 et le 27 janbier 1925, sous sa direction, par une escadrille de trois avions, dans des conditions exceptionnelllement brillantes, malgré des difficultés techniques des plus sérieuses."

* Cne Paul Jules Joseph Gama de l'aéronautique de l'Afrique occidentale française : "Au cours de deux séjours successifs en Afrique occidentale française, s'est attaché à à la préparation méthodique de la liaison aérienne Niger - Algérie à travers le Sahara. A donné dans ce travail de remarquables preuves d'initiative, de persévérance et d'énergie. Après avoir accompli, en particulier du 15 juillet au 17 septembre 1924, la reconnaissance à terre d'une partie de l'itinéraire qu'il devait plus tard survoler, a piloté un des trois avions ayant effectué dans des conditions particulièrement brillantes la première traversée aérienne du Sahara, de Gao à Colomb-Béchar, aller et retour (4.200 kilomètres), entre le 18 et le 27 janvier 1925."

* Ltt Bousquet du 2ème groupe d'aviation d'Afrique : "Officier pilote d'une grande valeur. Désigné sur sa demande et en raison de ses aptitudes particulières pour faire partie de la mission aérienne Algérie - Niger, a piloté brillamment un des appareils ayant effectué du 22 janvier au 10 février 1925, sur l'itinéraire Oran - Gao et retour, lea première liaison aérienne collective réalisée par l'aviation d'Algérie, entre les possessions françaises de l'Afrique du Nord et de l'Afrique occidentale."

* Sgt Raymond Bergès (pilote) et Sgt Petitjean (mécanicien) du 2ème groupe d'aviation d'Afrique : "Excellents sous-officiers spécialisés dans la pratique des vols de pénétration saharienne. Viennent de donner une nouvelle preuve de leurs qualités professionnelles en accomplissant comme volontaires, avec un régularité remarquable, du 22 janvier au 10 février 1925, le voyage aérien Oran - Colomb-Béchar - Adrar - Taourirt - Ouallen et retour, soit 3.200 kilomètres, dont 2.000 au-dessus de régions désertiques."

La médaille coloniale pour la mission vers Gao :

Depuis 1921, chaque hiver, l'aviation stationnée en Algérie, et plus particulièrement le 2ème groupe d'aviation d'Afrique, a poursuit méthodiquement la pénétration aérienne au Sahar dans le but d'établir, par la voie des airs, une liaison entre les possessions françaises de l'Afrique du Nord et celles du Niger. Pour la première fois, entre le 24 janvier et le 9 février 1925, deux avions du 2ème groupe d'aviation d'Afrique ont réalisé cette liaison. Si dans la partie finale du parcours, la pénétration constitue encore une mission difficile, elle a revêtu, jusqu'à Adrar, au coeur même du Sahara, une liaison régulière et durable. La double traversée du Sahara, exécutée avec des appareils de type réglementaire, sans aménagements spéciaux témoigne de la maîtrise et de la valeur des personnels qui ont collaboré à cette tâche. Il faut signaler le travail du chef de bataillon Gallet et du lieutenant Paolacci qui, par leur exemple, ont été des facteurs de réussite. Il convient également d'associer le personnel des étapes qui les ont aidés dans la partie désertique du parcours, à partir de Colomb-Béchar. Les efforts déployés et les résultats ont mérité d'être récompensés par la médaille coloniale, dont l'attribution est prévue, au titre des missions coloniales périlleuses.

Le 25 août 1925, le décret attribuant la médaille coloniale avec agrafe "Afrique Occidentale française" a été promulgué. La décoration est accordée aux personnels navigants du 2ème groupe d'aviation d'Afrique qui ont effectué le voyage Colomb-Béchar - Gao et retour exécuté du 24 janvier au 9 février 1925.

Citation pour une escadrille du Maroc :

* Citation n° 578 à l'ordre de l'armée du Maroc de la 1ère escadrille du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 21 juillet 1925 : "Venue en renfort au Maroc, le 1ère escadrille du 3ème groupe d'aviation d'Afrique s'est révélée de suite comme une unité de permier ordre. Remarquablement préparée et entrainée par son chef, le Cne Peytraud, est partie de Sétif, le 27 avril 1925 et est rentrée dans la bataille le 3 mai. Depuis cette date, a rendu sans arrêt les services les plus précieux sur tout le front Nord. Toujours animée du plus brillant esprit de devoir et de sacrifice; malgré les pertes subies, a pris une part glorieuse aux affaire de l'Alouaï, du Bihane, de Mastouf, de Babtaza, au dégagement et au ravitaillement des postes de Bab-onender, Bou-Azzoum, Moulay, Aïn-Djedane-Si-M'Admed, Bou-Adel, Asta-B'Ker."

Raid Tunis - Gabès - Tunis :

Le 22 juillet 1925, dix Breguet 14 A2 du 4ème groupe d'aviation d'Afrique ont décollé du terrain d'aviation d'El-Aouïna pour réaliser le raid Tunis - Gabès - Tunis. Le premier groupe, composé du Cne Jonnel et des adjudants Lagorsse et Belly, a décollé à 5 h 20., suivi quelques minutes après par le Cne Garros, accompagné du Ltt Caudron, de l'Adj Guede et du Sgt-Maj Naudin. Malgré un fort vent du Sud, tous les avions sont arrivés au terrain d'aviation de Gabès. Le groupe, commandé par le Cne Jonnel, est arrivé le premier et est reparti, sitôt les pleins faits, pour Tunis où il est arrivé sans enconbre à 11 heures. Le groupe du Cne Garros est arrivé ensuite en raison d'un temps d'escale beaucoup plus long.

Citation pour une escadrille du Maroc :

* Citation n° 578 à l'ordre de l'armée du Maroc de la 1ère escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 21 août 1925 : "Appelée brusquement au début de mai à participer aux opérations de l'Ouergha, a pu, grâce à l'instruction de ses observateurs, à l'entrainement de ses pilotes et aux dévouement de ses mécaniciens, entrer immédiatement dans l'action. Conduite par un chef donnant brillamment l'exemple, le capitaine Picot, s'est révélée unité de combat de premier ordre. Intervenant successivement sur tous les points menacés du front Nord, a effectué en trois mois, plus de 1.100 heures de vol, lancé 35 tonnes de projectiles, évacué 37 grands blessés, effectué 18 ravitaillements du poste encerclés. Appelé à occuper seule un terrain avancé dans des conditions particulièrement dures et difficiles, a continué à déployer une activité tout à fait remarquable et à rendre les plus grands services."

Citations à l'ordre des TOE :

Le 25 août 1925, le maréchal de France Lyautey, résident général, commandant en chef le corps d'occupation du Maroc, cite à l'ordre des troupes d'occupation du Maroc, les aviateurs suivants :

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre des troupes d'occupation du Maroc du Ltt Pierre de Romanet, pilote au 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 25 août 1925 : "Officier pilote hors de pair d'un cran remarquable et à toute épreuve, sollicité les missions les plus délicates par les temps les plus mauvais, esprit parfait donne sans cesse un exemple merveilleux d'endurance, de courage et de volonté. A participé depuis le début de mai, à toutes les opérations du front Nord depuis Bibane jusqu'au Leben n'hésitet pas à descendre fréquemment à très faible altitude pour permettre à son observateur de ramener au commandement les renseignements les plus utiles et les plus précis.

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre des troupes d'occupation du Maroc du Ltt Philippe Enard, pilote au 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 25 août 1925 : "Brave officier observateur, parfait exemple d'énergie et de modertie. Toujours prêt à accomplir les missions les plus dangeureuses. S'est particulièrement distingué aux combats des 21 et 22 mai et pendant la dernière période active en rapportant des renseignements précieux et en bombardant efficacement de nombreux groupes ennemis."

Deux aviateurs capturés par les rebelles :

A la fin août 1925, au cours des opérations du nettoyage du pays Tsoul (Maroc), un avion du 3ème GAA qui appartenait au groupe chargé de bombarder la région voisine du Haut-Leben, a été contraint d'atterrir auprès du village des N'Gouch et incendié par le pilote et le mitrailleur après l'atterrissage. Les deux aviateurs, le Sgt Raoul Paul Albert (pilote) / Sgt Poulain (mitrailleur), indemnes, ont été faits prisonniers par les rebelles et emmenés à Médiouna.

Citations des escadrilles à l'ordre des TOE :

Le 15 septembre 1925, le maréchal de France Lyautey, commissaire résident général, commandant en chef, cite à l'ordre des troupes d'occupation du Maroc, les unités suivantes :

* La 1ère escadrille (traditions de la VR 543) du 2ème groupe d'aviation d'Afrique : "Appelée brusquement au début de mai à participer aux opérations de l'Ouergha, a pu, grâce à l'instruction de ses observateurs, à l'entrainement de ses pilotes et au dévouement de ses mécaniciens, entrer immédiatement dans l'action. Conduite par un chef donnant brillamment l'exemple, le capitaine Picot, s'est révélée unité de combat de premier ordre. Intervenant successivement sur tous les points menacés du front Nord, a effectué en trois mois plus de onze cents heures de vol, lancé 35 tonnes de projectiles, évacué 37 grands blessés, effectué 18 ravitaillements en glace de poste encerclés. Appelée à occuper seule un terrain avancé dans des conditions particulièrement dures et difficiles, à continué à déployer une activité tout à fait remarquable et à rendre les plus grands services."

* La 1ère escadrille (traditions de la VR 544) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique : "Venue en renfort au début des opérations sur l'Ouergha, a pris sous les ordres d'un chef habile, actif et énergique, le capitaine Peytraud, une part très importante à toutes les opérations aériennes du front Nord. Comme escadrille du secteur Centre, a exécuté de nombreuses missions de participation au combat et de liaison d'infanterie, au cours desquelles ses pilotes ont déployé une activité remaruqable, cependant que les observateurs rendaient d'inappréciables services aux troupes à terre. Comme escadrille de réserve générale, a exécuté plus de 300 bombardementsd et de nombreux ravitaillements de postes encerclés toujours très périlleux qui ont prouvé une fois de plus le cran et la valeur de ses équipages. En trois mois, malgré ses pertes (sept blessés graves), grâce au labeur acharné d'un personnel mécanicien remarquable, a effectué plus de mille heures de vol et évacué environs de 150 grands blessés."

Le Col Vuillemin, commandant de l'aviation militaire :

Le 13 octobre 1925, le Col Joseph Vuillemin, qui a été nommé commandant de l'aviation militaire en Algérie, a tenu à rejoindre son poste en avion. Aux commandes d'un Breguet 19 A2 à moteur Renault de 500 ch, il a décollé de Mulhouse pour joindre le terrain militaire de Dijon-Longvic, puis enchainait les jours suivants par Istres, Alicante, Fez et finalement Alger qu'il rejoignait le 18. Son avion avait parcouru la dernière étape de 800 km en 3h35. Il avait consommé 100 litres au 100 km en volant à 4.000 mètres d'altitude. Sa vitesse moyenne a été de 225 km/h.

Croix de Guerre des TOE :

Dans le cadre de la guerre du Rif, le général Naulin, commandant supérieur des troupes au Maroc, a cité à l'ordre de l'armée du Maroc le Ltt Jean Baby et le Sgt Bergès de la 1ère escadrille (traditions de la VR 543) du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, ainsi que le Ltt Bosquillon de Frescheville de la 2ème escadrille (traditions de la VR 549) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 15 octobre 1925.

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Ltt Jean Joseph Baby, pilote observateur de la 1ère escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 15 octobre 1925 : "Excellent pilote-observateur, faisant preuve du plus bel entrain. S'est particulièrement distingué au cours des opérations au Nord de Taza, le 12 et 24 juillet 1925, survolant l'ennemi à faible altitude, malgré un tir violent, pour rappoerter des renseignements plus précis."

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Sgt Raymond Bergès, pilote de la 1ère escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 15 octobre 1925 : "Pilote recherché pour son habileté, son sang-froid et sa modestie. S'impose à tous par ses brillantes qualités; sollicite les missions les plus périlleuses. S'est particulièrement distingué dans le secteur Est, au cours des opérations au Nord de Taza."

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Ltt Richard Gabriel Marie Bosquillon de Frescheville, commandant d'escadrille de la 2ème escadrille du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 15 octobre 1925 : "Brillant chef d'escadrille, ne cesse par son travail aérien personnel de donner le plus bel exemple d'entrain et de courage à tout son personnel, qu'il conduit dans la bataille avec la plus belle ardeur. Se dépense sans compter depuis l'arrivée de son escadrille au Maroc et s'est en maintes circonstances signalé par la précision de ses bombardements et l'intervention heureuse de ses équipages."

Citation à l'ordre des troupes d'occupation du Maroc :

* Citation à l'ordre de l'armée du Maroc de la 2ème escadrille du 3ème groupe d'aviation d'Afrique (14ème escadrille du 37ème régiment d'aviation), en date du 31 octobre 1925 : "Venue en renfort sur le front de l'Ouergha, entrainée par un chef particulièrement ardent, énergique et courageux, le lieutenant Bosquillon de Frescheville, s'est affirmée aussitôt comme une unité de premier ordre. Grâce à l'habilité et au courage déploté par ses équipages, au dévouement de tout son personnel, a pu intervenir efficacement sur les différents points du front, en exécutant principalement des bombardements massifs qui ont donné les meilleurs résultats. A effectué, depuis son arrivée au Maroc, 464 missions de guerre en 829 heures de vol."

Retour de quatre escadrilles en Algérie-Tunisie :

Le 23 novembre 1925, quatre escadrilles des groupes d'aviation d'Afrique, détachées au Maroc, rentrent en Algérie et en Tunisie. Il s'agit des :

  • 1ère escadrille (traditions de la C 545) du 1er GAA à Alger,
  • 2ème escadrille (traditions de la VR 547) du 1er GAA à Alger,
  • 1ère escadrille (traditions de la VR 543) du 2ème GAA à Oran,
  • 1ère escadrille (traditions de la VR 541) du 4ème GAA à Tunis.

Les deux dernières escadrilles des groupes d'aviation d'Afrique restent pour l'instant au Maroc :

  • 1ère escadrille du 3ème GAA (VR 544),
  • 2ème escadrille du 3ème GAA (VR 549)
Pour la 1ère escadrille (VR 541) du 4ème GAA, commandée par le Cne Bourgues, six avions rentraient au terrain de l'Aouïna. les pilotes étaient les Ltt Andrieux, Sgt Roth, Sgt Sposito, Sgt Chabanacy, Sgt Girard et Cal Rolland. Le reste du personnel de l'escadrille rejoindra en train les jours suivants.

Evasion du Sgt Albert :

A la suite de l'évasion du Sgt Raoul Paul Albert, pilote de la 14ème escadrille (2ème escadrille du 3ème GAA, détachée au Maroc), qui a été prisonnier pendant trois mois des Rifains, le Col Armengaud, commandant de l'aéronautique du Maroc, lui décerne la Médaille Militaire. Fait prisonnier des Riffains le 18 août 1925 en compagnie du sergent Poulain par suite d'une panne de moteur, due aux tirs de l'ennemi, il subit pendant trois mois une dure captivité. Le 19 novembre, après avoir creusé un long souterrain sous les murs de sa prison, il s'évade en compagnie de deux officiers, un adjudant-chef et de deux sergents. Accompagné des deux sergents dont il devient le guide, il entreprend de regagner les lignes espagnoles dans la région d'Ajdir. Dès lors, pendant sept jours, il marche la nuit sans arrêt, se cache le jour, se nourrit de feuilles de chêne et d'escargots, les pieds nus couverts de plaies et remplis d'épines de cactus, sous une pluie incessante. Le 26 novembre, à 4 heures du matin, il. est en vue du poste espagnol de Las Palomas, mais il devient la cible des Espagnols. Après s'être fait reconnaître de ceux-ci dans le faisceau d'un projecteur, il fait un dernier effort en avant. et s'évanouit d'épuisement en lisière du réseau espagnol. Recueilli et bien soigné par l'armée espagnole, il reste pendant quinze jours à l'hôpital de Melilla. A peine rétabli, il part sur un hydravion espagnol pour désigner et bombarder deux pièces de 75 qu'il avait repérées au cours de son évasion. Il est rentré à son escadrille à Oudjda où la médaille militaire lui a été décernée.

* Médaille militaire, Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Sgt Raoul Paul Albert, pilote au 3ème groupe d'aviation d'Afrique (Maroc), en date du 29 décembre 1925 : "Pilote énergique et brave. Tombé aux mains de l'ennemi, le 18 août 1925, a enduré stoïquement les pires souffrances qui n'ont pu abattre son splendide moral. S'est évadé au prix de nombreux dangers, le 19 novembre 1925. Croix de guerre des théatres d'opérations extérieurs avec palme."

Citation à l'ordre du corps d'armée :

Le 19 décembre 1925, le Général Naulin, commandant supérieur des troupes du Maroc, cite à l'ordre du corps d'armée le militaire dont le nom suit :

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation n° 245 à l'ordre du corps d'armée du Ltt Louis Xavier Aznard, observateur à la 2ème escadrille (VR 547) du 1er groupe d'aviation d'Afrique détachée au Maroc, en date du 19 décembre 1925 : "Observateur plein d'énergie, ayant exécuté dans de très bonnes conditions plus de 60 missions de guerre. S'est particulièrement distingué aux opérations de Drader et au ravitaillement en munitions en en glace de poste de Bou Haroum (9 et 11 juillet 1925)."

Mission dans le Sud Tunisien :

Au début janvier 1926, quatre Breguet 14 A2 du 4ème groupe d'aviation d'Afrique quitteront Tunis pour réaliser un vol d'entrainement jusque l'extrême Sud tunisien. Dès la fin décembre 1925, des convois routiers sont partis vers les différents points d'escale pour y positionner du carburant et des pièces détachées.

Citation à l'ordre du corps d'armée :

Le 26 janvier 1926, le Général Pruneau, commandant le groupement de Fez, cite à l'ordre du groupement le militaire dont le nom suit :

* Citation à l'ordre du groupement de l'Aj Raymond Vignal du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 26 janvier 1926 : "Brillant sous-officier venu en renfort volontairement au Maroc. A effectué de nombreuses missions de guerre depuis son affectation à l'unité, sollicitant toujours de faire partie de l'expédition suivante. A participé au bombardement d'Ajdir, le 6 novembre 1925, au cours du quel, grâce à son cran remarquable et à la précision de son pointage, il a pu regagner la zone espagnole de justesse, ayant eu une panne de moteur sur l'objectif."

Une mission dificile dans le Sud Tunisien :

Le 10 mars 1926, une des deux escadrilles du 4ème GAA a effectué une mission dans l'extrême Sud tunisien dans des conditions météorologiques particulièrement défavorables. Un des Breguet 14 A2, dont l'hélice a été cassée par une pierre, a attendu l'hélice de rechange à Fort Lucien Saint. Elle est arrivée par voie aérienne.

Croix de Guerre des TOE :

Le 27 avril 1926, le Général Boichut, commandant supérieur des troupes du Maroc, cite à l'ordre de l'armée du Maroc les deux membres d'un équipage, dont l'avion a été abattu, le 19 août 1925 et dont les noms suivent :

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Sgt Levrey, pilote à la 1ère escadrille (VR 545) du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 27 avril 1926 : "Pilote d'un cran à toute épreuve. Volontaire pour toutes les missions dansgeureuses. Déjà coté à l'ordre de la division pour le bel exemple de vertu militaire qu'il donna lors des opération au Nord de Taza. Au cours des opérations Tsouls, le 19 août 1925, a été descendu par balles effectuant une mission d'accompagnemen, fut relevé grièvement blessé, conservant le moral intact."

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Sgt Poirot, mitrailleur à la 1ère escadrille (VR 545) du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 27 avril 1926 : "Jeune sergent mitrailleur, connaissant parfaitement son métier, ce qui lui permet d'effectuer des bombardements et des liaisons très appréciables. Joint à ces qualités, une bravoure et une ardeur exemplaire. Au cours des opérations Tsouls, le 19 août 1925, a été descendu par balles effectuant une mission d'accompagnemen, fut relevé grièvement blessé, conservant le moral intact."

Oran - Tunis et retour :

Du 12 au 14 mai 1926, le Ltt Paolacci du 2ème groupe d'aviation d'Afrique a réalisé la liaison Oran - Sétif - Tunis - Alger - Oran, soit 2.000 km, aux commandes d'un Breguet 14 A2.

Deux membres d'équipage libérés :

Le 26 mai 1926, le Sgt Chenu (pilote) et le Ltt Commard (observateur), tous les deux du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, qui avaient été faits prisonniers au cours d'une mission de guerre dans la région du Souk-El-Tiela de Taourirt, le 16 mai 1926, faisaient partie du convoi de prisonniers rendus par les rebelles riffains. C'est suite à une panne moteur qu'ils avaient été contraints d'atterrir en zone adverse et avaient été faits prisonniers dès leur atterrissage. Une histoire qui se termine bien.

Tunis-Alger en formation et sans escale :

Le 16 juin 1926, cinq Breguet 14 A2 de la 1ère escadrille (traditions de la VR 541) du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, ont décollé de l'aérodrome d'Aouïna, près de Tunis, pour gagner Alger lors d'un vol de groupe lors d'un trajet direct. Le commandant de l'escadrille, le Cne Garros, a atterri à la Beja, suite à une panne moteur. Les quatre avions restant ont atterri à Sétif, l'appareil piloté par le Ltt Fayet a été légèrement endommagé lors de l'atterrissage. L'Adc Janel a continué seul la route vers Alger. La formation s'est disloquée au fur et à mesure, à cause des pannes et incidents successifs.

Tunis-Gabès et retour deux fois dans la même journée :

Le 30 juin 1926, l'Adj Louis Belly, en équipage avec le Sgt Bouscarie (mécanicien), tous les deux de la 2ème escadrille (VR 542) du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, a réalisé le voyage Tunis-Gabès et retour, deux fois dans la même journée, soit 1.520 km en 10 heures de vol effectif. Il était aux commandes de son avion d'arme, un Breguet 14 A2 à moteur Renault de 300 Hp. C'est la première fois qu'une telle performance est réalisée dans la même journée et par une températire extérieure de 40 ° à l'ombre.

Citation à l'ordre de l'armée, à titre posthume :

Le 7 juillet 1926, le Général Boichut, membre du conseil supérieur de la guerre, commandant supérieur des troupes marocaines, cite à l'ordre de l'armée, à titre posthume, le militaire dont le nom suit :

* Citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Cne Philippe Enard de la 2ème escadrille (traditions de la VR 547) du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 7 juillet 1926 : "Officier remarquable, possédant son métier à fond et se dépensant sans compter. Après s'être maintes fois signalé au cours de la campagne 1925, a montré, au cours des opérations de 1926, son sentiment du devoir et un mépris complet du danger, en particulier, lors des bombardements qu'il a effectués du 7 au 17 mai sur les villages Beni Berber, à Kelaa des Beni Kacem, Ghafsaï et Aïn Berda. Est mort en service commandé, le 17 mai 1926."

Le Lcl Robert Dangelzer, commandant du 3ème groupe :

Le 8 juillet 1926, le Lcl Robert Dangelzer prend le commandement du 3ème groupe d'aviation d'Afrique. Il succède au Lcl Battini. Il restera à ce poste jusqu'au 25 décembre 1932.

CDG des TOE pour les escadrilles du 1er GAA :

* Croix de Guerre des théâtres d'opérations extérieurs et citation à l'ordre de l'armée du Maroc de la 1ère escadrille du 1er groupe d'aviation d'Afrique (12ème escadrille du 37ème régiment d'aviation), en date du 13 juillet 1926 : "Belle escadrille venue au maroc pour les opérations de 1925; a pris part, sous le commandement énergique du capitaine Duboc, pendant près de six mois à toutes les actions qui se sont déroulées à l'Est du front. Composée d'équipages parfaitement entrainés et très allants, a exécuté 470 missions de guerre, lancé près de 39.000 kg de projectiles, réalisant un total de plus de 900 heures de vol."

* Croix de Guerre des théâtres d'opérations extérieurs et citation à l'ordre de l'armée du Maroc de la 2ème escadrille du 1er groupe d'aviation d'Afrique (13ème escadrille du 37ème régiment d'aviation), en date du 13 juillet 1926 : "Très belle unité qui, venue en renfort au Maroc, pour les opérations de 1925, a participé brillamment à toutes les opérations du secteur Est. Sous le commandement intelligent et énergique du lieutenant Enselme et grâce à la valeur combative de tous les équipages, grâce aussi à la méticuleuse conscience professionnelle des mécaniciens, a obtenu de très remarquables résultats tant dans les bombardements, que dans les missions de reconnaissance et d'accompagnement de colonnes. A fourni un effort particulièrement intense en août 1925 au cours de la répression de Tsoul et des Branès. A réalisé 1.913 heures de vol de guerre. A continué, en 1926, a rendre de récieux services en liaison avec les divisions engagée sur 'Ouergha et dans la réduction de la Tache de Taza."

Mort du Ltt Knauss et du Sgt Lopez :

Le 29 juillet 1926, partis en mission de bombardement dans la poche de Taza au Maroc, un équipage, composé du Sgt Antoine Lopez (pilote) et du Ltt Charles Knauss du 3ème régiment étranger, observateur stagiaire à la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, a été contraint d'atterrir à Tizi-Tilghemine, suite à une panne moteur. Etant trop proche des troupes, ils ne voulurent pas larguer les bombes accrochées à leur Potez 25 TOE. Pendant l'atterrissage, l'avion parti en cheval de bois. L'officier, qui avait été projeté en dehors de la carlingue, est revenu pour dégager le pilote resté coincé dans son poste de pilotage. Malheureusement, un feu se déclencha au réservoir de carburant. L'incendie s'est vite transmis aux bombes, qui ont explosé, tuant net les deux aviateurs.

Mort d'un soldat au cours d'un accident de circulation :

Le 20 septembre 1926, une automobile contenant cinq personnes, a été coincée entre un camion et la mtrice d'un tramway, rue Sadi-Carnot à Alger. Le Sol Hippolyte Ollagnier appartenant au 1er groupe d'aviation d'Afrique, caserné à Hussein-Dey, a été tué. Il avait été décoré de la Médaille du Maroc et venait de terminer sa période de service militaire. Il s'apprêtait à s'embarquer à Alger à destination de St-Etienne. Ses obséques ont eu lieu en l'hôpital militaire Maillot d'Alger, le 22 septembre. Hippolyte Ollagnier repose dans le cimetière Saint-Claude de Saint-Etienne (Loire).

Citations à l'ordre de l'armée du Maroc :

Le 10 octobre 1926, le Général Boichut, membre du conseil supérieur de la guerre, commandant supérieur des troupes du Maroc, cite à l'ordre de l'armée du Maroc, les militaires dont les noms suivent :

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt Georges Brémond de la 1ère escadrille (traditions de la C 544) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 10 octobre 1926 : "Malgré son travail absorbant d'officier de renseignements du groupe, a exécuté de nombreuses missions d'accompagnement d'infanterie, de bombardements et de reconnaissances photographiques pendant les opérations de la 3ème division du 8 mai au 1er juin. S'est particulièrement distingué le 8 mai à l'attaque de Rakbaba, le 11 à Bab el Arba, le 25 pendant l'occupation du djebel Hammam."

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt Jean Commard de la 2ème escadrille (traditions de la VR 549) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 10 octobre 1926 : "Jeune officier, aussi modeste que consciencieux, dont l'allant ne s'est jamais ralenti depuis un an qu'il est au Maroc. En 1925, a participé à de nombreux bombardements sur le front Nord, notamment ceux d'Adjir, 6 septembre, Souk el Thela des B'Kacem, 23 septembre, puis sur le front Sud, chez les Beni Sminet et sur le Ksar de Tinesmout, 27 octobre. En 1926, sur le front de la 3èle DMM, s'est encore signalé aux bombardements du Djebel Rekbaba, 7 mai, Talanghecht, Isoudène, 9 et 10 mai, et Djema de Taourirt, 16 mai."

Accident mortel au Maroc :

Le 13 octobre 1926, un Breguet 14 A2 de la 1ère escadrille (traditions de la C 544) du 3ème GAA est parti en perte de vitesse juste après le décollage et s'est écrasé dans un ravion en bordure du terrain d'aviation de Fez. Ses deux occupants, les Sgt André Macquet (pilote et brevet de pilote militaire n° 20.564 obtenu à l'école militaire d'aviation d'Istres, le 2 mars 1925) et Adj François Dupérier (mitrailleur) ont été tués. Ils ont été décorés, à titre posthume, de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur.

Médaille coloniale pour la 2ème escadrille du 2ème GAA :

Au cours de l'hiver 1925-1926, la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, détachée à Colomb-Béchar, reçu pour mission d'accomplir une campagne de pénétration saharienne. Ce déplacement de l'unité dans son intégralité, faisant suite aux reconnaissances fragmentaires précédentes de la future ligne aérienne Algérie-Niger, fut mis à profit pour effectuer, outre des exercices d'ordre exclusivement militaire, des levés topographiques très importants par photographie aérienne. Durant l'accomplissement de la mission poussée avec succès jusqu'à Taourirt, au Sud du parallèle d'In-Salah, le personnel a travaillé avec le meilleur esprit, malgré des conditions de vie pénibles et des éléments de danger constants, le territoire survolé présentant un minimum de sécurité et de rares ressources.

Le 13 octobre 1926, la médaille coloniale avec agrafe "Sahara" est accordée au personnel militaire ayant pris une part effectuve à la mission de pénétration saharienne effectuée au cours de l'hiver 1925-1926 par la 2ème escadrille (traditions de la VR 548) du 2ème groupe d'aviation d'Afrique.
Les personnels navigants concernés sont les Cne Darbos, pilote et commandant l'unité, Ltt Baby (pilote), Ltt Jean (pilote), Sgt Segala (pilote), Sgt Lopez (pilote), Sgt Floret (mécanicien), Sgt Nicolle (pilote), Sgt Rapatout (mécanicien), Sgt Rolland (pilote), Mo Baraillon (mécanicien), Sol Koening (mécanicien). (Mo signifie Maître Ouvrier)

Croix de Guerre des TOE :

Le 20 octobre 1926, le Général Boichut, membre du conseil supérieur de la guerre, commandant supérieur des troupes du Maroc, cite à l'ordre de l'armée du Maroc, les militaires dont les noms suivent :

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Sgt Gaston Chenu du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 20 octobre 1926 : "Pilote d'une grande bravoure. S'est distingué particulièrement les 9 et 11 mai 1926, en exécutant deux reconnaissances de l'Oued Tizra Lekda, rapportant au commandement de précieux renseignements sur l'ennemi. Le 16 mai 1926, lors du bombardement de Souk el Arba dez Taourirt, est tombé prisonnier des riffains. A fait preuve pendant sa captivité des plus belles qualités morales."

Nota : Gaston Chenu a trouvé la mort au cours d'un vol Alger -Dakar dans les environs d'Ameur-el-Aïn, près de Blida, le 27 septembre 1942. Pilote du Dewoitine trimoteur D 342, immatriculé "F-ARIZ", il avait quitté Alger avec 25 passagers. C'est une bombe, qui avait été déposée dans le fuseau moteur gauche, qui a causé cette catastrophe. Lors de l'explosion, l'aile a été sectionnée, entrainant la chute de l'appareil. L'ensemble des occupants a perdu la vie lors de ce drame. C'est probablement le général Noguès, résident de France au Maroc, qui était visé, mais il avait changé d'avion à Alger. A l'heure de sa mort, Gaston Chenu totalisait 8.690 heures de vol. Après avoir participé aux opérations militaires au Maroc de 1925 à 1927, il entra à l'Aéropostale. Les autres membres d'équipage étaient le radio Jellade avec 7.464 heures de vol et 34 traversées de l'Atlantique Sud, le mécanicien Renier avec 1.885 heures de vol, le Steward Robert Haeflinger. Il faut ajouter à la liste des victimes, un équipage qui rejoignait Dakar, les pilotes Robert Arnoult avec 1.736 km et Pierre Casanova avec 8.556 heures de vol et 12 traversées de l'Atlantique Sud.

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Sgt François Champaloux de la 1ère escadrille (traditions de la VR 544) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 20 octobre 1926 : "Sous-officier pilote de premier ordre. Venu comme volontaire au Maroc, n'a cessé depuis son arrivée de montrer le plus bel allant, au cours de nombreuses missions de guerre, dontquelques-une très avancée à l'intérieur de la zone ennemie. S'est distingué, pendant les opérations de 1925, aux bombardements de Tabanant, le 8 septembre, et de Souk el Tlta, le 23 septembre. A rendu de signalés services à la reprise des opérations sur le front de la 3ème DMM, le 8 et 11 mai 1926."

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Sgt-maj Joseph Miquet de la 1ère escadrille (traditions de la VR 544) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 20 octobre 1926 : "Sous-officier pilote, remarquable de courage et d'entrain. A brillamment participé aux opérations qui se sont déroulées les 7, 8, 9 et 11 mai 1926 sur l'Oued Bou Augoub et le Rekbaba, par la précision de ses bombardements. Vient de nouveau de se signaler au cours des bombardements effectués par l'escadrille sur le Ktar de Timesmout, le 6 juillet, le Ksar el Kebir, le 9 et la forêt de Taffert, le 13 juillet .

Noms de baptèmes donnés :

Le 25 octobre 1926, des noms de militaires ou aviateurs mort au champ d'honneur au Maroc sont donnés aux postes de l'ex-Tache de Taza. Pour le sous-secteur centre, les deux ouvrages du poste d'Aourit prennent respectivement les noms suivants :

  • le 1er ouvrage prend le nom "Lieutenant Knauss" du 3ème régiment étranger, observateur stagiaire à la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, mort au champ d'honneur, le 29 juillet 1926.
  • le 2ème ouvrage prend le nom "Sergent Lopez", pilote de la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, mort au champ d'honneur, le 29 juillet 1926.

Une belle mission :

Le 15 novembre 1926, un avion du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, piloté par le Ltt Delorme, en équipage avec le Sgt Humbert (mécanicien), a accompli, dans des conditions particulièrement difficiles, le raid Sétif - Gabès - Kairouan - Tunis - Sétif, soit 1.370 km en 10 heures de vol effectif, réalisant la liaison algéro-sud tunisienne, en 3 h 45.

Croix de Guerre des TOE :

Le 16 novembre 1926, le Général Boichut, membre du conseil supérieur de la guerre, commandant supérieur des troupes du Maroc, cite à l'ordre de l'armée du Maroc, le militaire dont le nom suit :

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Sgt Joseph Decombas du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 16 novembre 1926 : "Sous-officier mitrailleur de tout premier ordre. Ayant déjà participé aux opérations de 1925, a ocntacté un rengagement de six mois pour prendre part à celles de 1926. Toujours volontaire pour les missions les plus longues et les plus périlleures. Au cours d'une mission de bombardement, le 29 juin, son avion ayant eu une panne au-dessus d'une région sans terrain d'atterrissage, n'a pas jeté ses bombes pour ne pas atteindre les militaires travaillant sur la piste qu'il survolait. A capoté avec tout le chargement. Sérieusement blessé aux jambes."

Croix de Guerre des TOE :

Le 20 novembre 1926, le Général Boichut, membre du conseil supérieur de la guerre, commandant supérieur des troupes du Maroc, cite à l'ordre de l'armée du Maroc, le militaire dont le nom suit :

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Sgt Fernand Echalon du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 20 novembre 1926 : "Sous-officier pilote d'un allant et d'une adresse remarquables. Toujours volontaire pour les missions les plus difficiles. Au cours d'une mission de bombardement, le 29 juin, son avion ayant eu une panne au-dessus d'une région sans terrain d'atterrissage, a, pendant la descente, dit à son mitrailleur : "Ne lâche pas les bombes, il y a des camarades au-dessous." A capoté avec tout le chargement. Sérieusement blessé à la tête."

Mille kilomètres dans le Sud-Tunisien :

La 1ère escadrille du 4ème groupe d'aviation d'Afrique a séjourné deux mois sur le terrain d'aviation de Gabès pour travailler avec les corps de troupe en garnison dans le Sud Tunisien. Cinq Breguet 14 A2, pilotés par les Cne Jannel, Ltt Hénot, Ltt Andrieux, Slt Gargues, Slt Spasita, ont accompagné M. Saint, le résident général de France en Tunisie, qui est allé fêter la nouvelle année au Fort-Saint, situé à l'extrême sud tunisien. Ce voyage de 1.000 km, accompli au-dessus d'une région absolument désertique, fut réussi. A l'aller et au retour, les cinq Breguet 14 A2 ont survolé le convoi du résident pendant sa traversée du Grand Erg. L'escadrille séjourna deux jours au Fort-Saint. Ses équipages en profitèrent pour effectuer des reconnaissances photographiques des postes frontières.

Inspection du Col Vuillemin en Afrique du Nord :

Le 5 janvier 1927, le Col Vuillemin, commandant l'aviation militaire en Algérie, est parti en mission d'inspection des voies de pénétration aérienne au Sahara. Il a décollé d'Alger, en compagnie du Cne de Saint-Céran, un de ses officiers adjoints. Les deux officiers sont partis aux commandes de leur avion d'armes, des Breguet 14 A2 à moteur Renault de 300 Hp. Ils ont fait escales à Laghouat et à Colomb-Béchar. Ils arriveront le terrain d'In-Salah, le 8 janvier. Ils rentreront à Alger, le 13 janvier. Il s'agissait également vérifier le degré d'avancement de la voie de pénétration Algérie - Niger par la vallée de la Saoura. Il est nécessaire de rappeler que depuis cinq ans, chaque hiver, une escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, renforcée d'éléments prélevés sur le 1er groupe, a assuré une pénétration méthodique et sûre de l'aviation au Sahara. Cette escadrille a successivement atteint Beni-Abbès, Adrar, Taourit, Ouallen et In-Salah, poussant toujours plus avant l'infrastructure de la voie.

Exemple de reconnaissance photo de la piste Lagardette réalisée par l'équipage composé du Sgt Henry Crotte (pilote) / Ltt Jean Baby (pilote / obs) de la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique en janvier 1927 - Altitude 2.000 mètres - Echelle 1/7.700ème - La route de Beni-Abbès à Adrar est difficile sur la piste dite "Lagardette" qui, parcourue journellement par les véhicules automobiles faisant le service des oasis, est cependant insufisamment aménagée et entretenue - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Planche extraite de la revue des forces aériennes. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Piste reliant Colomb-Béchar à Bourem sur le fleuve Niger. Le seul point difficile est la piste Lagardette entre Beni-Abbès à Adrar - Les points rouges marquent les aérodromes des différents groupes d'aviation d'Afrique - Les points bleus marquent les terrains d'aviation aménagés sur la route - Carte extraite d'un journal d'époque -

Suicide d'un soldat du 3ème GAA :

Le 8 mars 1927, le Sol Louis Béchis, de la classe 1924 et originaire de La Clayette (Saône-et-Loire), affecté comme élève-pilote au 3ème groupe d'aviation d'Afrique à Oudjda, s'est tiré une balle de revolver dans la tête. Il a été trouvé agonisant sur l'esplanade de la gare de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Une section d'autochenilles à Ouargla :

En 1927, une section d'auto-chenilles Citroên-Kégresse est reconstituée à Ouargla. Le général commandant le 19ème corps d'armée, a ordonné d'un officier aviateur participe aux reconnaissances prévues au programme de cette unité pendant l'hiver 1927-1928. Le rôle de cet officier est d'étudier l'infrastructure d'une ligne aérienne sur superposant aux itinéraires reconnus en automobile.

Mille cent kilomètres dans la journée :

Le 10 mai 1927, le 1ère escadrille (traditions de la VR 541) du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, composée de huit avions montés par seize aviateurs et commandée par le Cne Jannel, a décollé de Tunis à 6 h. L'ensemble de l'unité atterrissait à Ben-Gardane à 9 h 30. Les hommes et leurs avions ayant ravitaillé, les huit appareil repartent à 13 h 30 pour Tunis où sept arrivèrent à 17 h 30. Les deux trajets ont été réalisés par un vent violent qui a beaucoup géné la navigation. L'avion qui manquait, piloté par un jeune pilote, est tombé en panne d'essence en arrivant au camp d'Aouïna et se posa à quelques mètres du bord du lac. Le Breguet 14 A2 a été sérieusement endommagé mais les deux membres d'équipage sont sortis indemnes de leur mésaventure. L'escadrille a accompli un vol de 1.100 km.

Mille cent kilomètres en neuf heures :

Le 24 juin 1927, six Breguet14 A2 de la 2ème escadrille du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, ont décollé du terrain d'aviation d'El-Aouïna à 4 h 30 du matin. Ils ont atterri à Gabès à 19 h 30, après avoir parcouru 1.100 km en 9 heures sous une chaleur torride. Les équipages étaient composés des pilotes suivants : Cne Garros (cdmt de l'escadrille), Cne Jannel, Ltt Belly, Ltt Guedet, Slt Caralp, Slt Rolland, Slt Chabanacy. Ils étaient accompagnés des mécaniciens suivants : Panthier, Dubuis, Pellat, Duborgel, Lambert, Proust, Decosse.

Entrainement au survol des régions sahariennes :

Le 13 juillet 1927, six Breguet 14 A2 de la 1ère escadrille (traditions de la C 545) du 1er groupe d'aviation d'Afrique, sous le commandement du Cne Armani, ont décollé d'Alger, à 4 heures du matin. Ils ont suivi l'itinéraire suivant : Alger, Sétif, Télergma, Tébessa, Gafsa, Gabès, Kairouan, Tunis, Constantine, Sétif et Alger. Les équipages engagés sont :

  • Avion n° 1 : Cne Armani (cmdt d'escadrille) / Sgt Ballin,
  • Avion n° 2 : Adj Cousin / Sgt Xuéref,
  • Avion n° 3 : Sgt Ledda / Sgt Boudet,
  • Avion n° 4 : Adj Daclin / Sgt Julien,
  • Avion n° 5 : Ltt d'Amecourt / Ltt de Maintenant,
  • Avion n° 6 : Sgt Levrey / Sol Cordier.
  • Avion n° 7 : Ltt Dijeaux / Adj Souchères.

Cette mission consiste à entrainer les équipage au survol des régions sahariennes et à les familiariser avec les instruments de navigation comme les compas, les dérivomètres... Comme d'habitude, avec des avions dotés de moteurs fatigués, il faut signaler quelques incidents de parcours. Le Cne Armani a été victime d'une panne dans la région de Palestro. La réparation a duré toute la journée et il a pu rejoindre Sétif, le jour même, puis ses pilotes à Tébessa, le lendemain à 6 h 30. L'équipage de l'avion n° 7 a eu moins de chance. Tombé en panne à la Meskiana, l'avion a été endommagé à l'atterrissage et n'a pu être réparé sur place. Il a été démonté par les mécaniciens et est reparti par le train. Les autres pilotes ont fait le parcours prévu en 15 heures de vol effectif, en décomptant le temps des escales de ravitaillement en carburant et fluides.

Mission Oran - Tunis et retour :

Le 23 juillet 1927, une escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique a effectué le raid entre Oran et Tunis et retour.

Tentative avortée par la météo :

Le 19 août 1927, le Cne Jannel du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, en équipage avec le Sol Neme (mécanicien) a décollé de Tunis avec l'intention de relier Tunis à Casablanca en trois étapes. Malheureusement, confronté à une météo vraiment défavorable, il est revenu au bout d'une heure se poser sur le terrain d'aviation de Tunis - d'Aouina.

Trois jours de vol consécutifs :

Le 26 août 1927, cinq Breguet 14 A2 de la 1ère escadrille (traditions de la VR 543) du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, commandés par le Cne Picot, ont décollé du terrain de la Sénia en direction de Sétif. Le soir même, après avoir survolé Orléanville, Médéa, Aumale et fait le plein à Sétif, l'ensemble des avions atterrissait à Tunis, après avoir couvert 1.200 km. Le lendemain, deux nouvelles étapes étaient franchies avec Kaisouan et Gabès, puis les cinq Breguet 14 A2 piquaient en plein désert, via Gafsa, Zébessa, Félergma et retour à Sétif, après 1.000 km. Le 28, l'escadrille rejoignait Oran après une escale technique à Alger

Les nouveaux casques de vol type Slade :

Le 8 novembre 1927, deux mille casque de vol type Slade, d'un nouveau modèle, avec coiffe intérieure réglable, sont en cours de livraison à l'entrepôt spécial d'aviation n° 2.
Pour les unités d'Afrique du Nord, la répartition est la suivante :

  • le 37ème régiment d'aviation : 200,
  • le 39ème régiment d'aviation : 200,
  • le 1er groupe d'aviation d'Afrique : 45,
  • les 2ème, 3ème et 4ème groupes d'aviation d'Afrique : 35 chacun, soit 105.
  • Total pour toutes les unités : 550.

Décès du Ltt Lemmery :

Le 13 février 1928, le Ltt Camille Lemmery, pilote (brevet de pilote militaire n° 18.204 obtenu à l'école militaire d'aviation d'Istres, le 2 septembre 1919) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique à Sétif est décédé des suites d'une courte maladie. Agé de 40 ans, il était chevalier de la Légion d'Honneur, médaillé militaire et titulaire des Croix de Guerre française et belge.

Mission jusqu'à Fort-Saint :

Le 14 février 1928, quatre Breguet 14 A2 de la 2ème escadrille du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, ont décollé du terrain d'aviation de Gabès, où ils étaient détachés pour une période de deux mois, à destination de Fort-Saint, le poste de l'extrême-Sud tunisien, en face du poste italien de Ghadamès. Pendant cette période, les équipages avaient reconnu les postes du Sud Tunisien. Les équipages engagés sont : Cne Garros (pilote) / Adj Bonscarle (mécano), Ltt Dubois de Gennes (pilote) / Sgt Pellet (mécano), Ltt Fayet (pilote) / Sgt Bonyac (mécano), Sgt-Maj Calrap (pilote) / Adj Scavius (mécano). Un seul équipage, celui du Ltt Fayet, n'a pas rejoint Fort-Saint et a été contraint d'atterrir, sur panne moteur, sur le terrain de secours de Bordj-Bsir. Les autres avions se posèrent comme prévu à Fort-Saint à 11 h 30 après avoir parcouru 475 km en passant par Gir-Fatnassa, Remada, Djenien, Fort-Pervinquières, Bir-Pistor. Cette route est difficile à suivre, car à partir de Remada, la piste est difficilement praticable et peu visible. Au retour, les trois équipages retrouvèrent le Ltt Fayet, dont l'avion avait été dépanné. Tous les biplaces sont entrés, le 17 février à 11 heures, après avoir été escortés, pendant quelques kilomètres, par des avions italiens stationnés à Ghadamès.

Reconnaissances en autochenilles :

En février-mars 1928, la section automobile d'Ouargla recréée en 1927, équipée d'auto-chemilles Citroën-Kégresse, a effectué une reconnaissance sur les itinéraires suivants :

  • Ouargla - Fort Lallemand - Fort Flatters,
  • Fort Flatters - Fort Saint,
  • Fort Flatters - Amguid - Djanet.

Mission Alger - Tébessa et retour :

Le 11 avril 1928, la 1ère escadrille (traditions de la C 545) du 1er groupe d'aviation d'Afrique a décollé du terrain d'aviation d'Hussein-Dey à Alger à 7 heures du matin pour rejoindre Tébessa. Les huit équipages ont fait l'aller et le retour en moins de neuf heures de vol. Les huit équipages étaient les suivants

  • Cne Armani (commandant d'escadrille) / Sgt Bellin,
  • Adj Cousin (pilote) / Sgt Grumenberger,
  • Sgt Leda / Adc Mercier,
  • Adj Daclin / Ltt Rebut,
  • Adj Vergniaud / Sgt Mafouc,
  • Ltt Dijeaux / Sgt Borelle,
  • Adj Souchières / Sgt Julien,
  • Sgt-Maj Lepray / Sgt Dacquet.

Ils ont navigué en formation de combat pendant l'ensemble du parcours. Ils ont atterri à Thébessa à 12 h 15. Après avoir déjeuné et les avions ravitaillés en carburant et fluides, ils ont repartis à 15 h 30. Toutefois, en raison de l'heure tardive, ils ont fait escale à Sétif à 17 h 30. Après un beau parcours à 3.000 mètres d'altitude, l'escadrille se posait ensemble sur le terrain d'Hussein-Dey, le lendemain matin.

Organisation de l'aviation d'Algérie :

La circulaire n° 3236-4 0/12 du 11 mai 1928 a précisé l'organisation de l'aviation d'Algérie et le rôle du commandant de l'aviation d'Algérie et des commandants de groupes d'aviation d'Algérie et de Tunisie. L'aviation d'Algérie comprend un commandement de l'aviation d'Algérie, trois groupes d'aviation d'Afrique formant corps, stationnés respectivement sur les territoires des provinces d'Alger, d'Oran et de Constantine. Les groupes d'aviation d'Algérie font partie des éléments non endivisionnés du 19ème corps d'armée, et placé sous les ordres directs du commandant de l'aviation d'Algérie. Ils relèvent toutefois des généraux commandant les divisions sur le territoire desquelles ils sont stationnés, pour la discipline générale, le service de place et l'ordre public. Ils sont également à leur disposition pour les exercices ou manoeuvres en liaison avec les autres armes.

Médaille Coloniale avec agrafe "Sahara" :

Le 15 mai 1928, le droit à la médaille coloniale avec agrafe "Sahara" est acquis aux aviateurs dont les noms suivent :

  • Cne Clivain du 1er groupe d'aviation d'Afrique,
  • Adj Chauveau du 2ème groupe d'aviation d'Afrique,
  • Sgc Damène du 2ème groupe d'aviation d'Afrique,
  • Sgt Mazoyer du 1er groupe d'aviation d'Afrique,
  • Sgt Bedrignan du 2ème groupe d'aviation d'Afrique.

Accident d'avion mortel à Oran :

Le 5 juin 1928, l'équipage composé du Cne Darbos / Cne Baby, tous les deux du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, effectuait un vol de nuit au-dessus d'Oran et la région. Les deux aviateurs s'apprêtaient à atterrir sur le terrain d'aviation de la Sénia quand leur avion a heurté les câbles d'une ligne à haute tension qui va d'Oran à Bel-Abbès. L'impact, avec les câbles, provoqua la chute de l'appareil et son incendie dès qu'il a percuté le sol. Quand les secours arrivèrent sur place, l'avion achevait de se consumer. Le Capitaine Darbos, le pilote, avait été pris sous le moteur était complétement carbonisé. Le Cne Baby a été retouvé à une vingtaine de mètres de l'avion. Il a été éjecté lors de l'impact avec le sol. Il est resté inanimé deux heures avant de reprendre connaissance. Il a été légèrement brûlé à la face. Le commandant du centre d'aviation de la Sénia, le Col Gallet, se rendit sur place mais on ne retrouva qu'un amas informe de ferrailles tordues recouvrant celui qui avait été un de ses fidèles collaborateurs. Le Cne Darbos était affecté au camp d'aviation d'Oran-la-Sénia depuis six ans. Après avoir été un des pionniers de la pénétration saharienne, il a pris part à la guerre du Rif. Sportif accompli, il était capitaine de l'équipe de rugby d'Oran.

Mission Alger - Oran - Casablanca - Oran dans la journée :

Le 5 juin 1928, l'équipage composé de l'Adj Souchières (pilote) et du Sgt Julien (mécanicien), tous les deux de la 1ère escadrille du 1er groupe d'aviation d'Afrique, a décollé du terrain d'aviation militaire d'Hussein-Dey à deux heures du matin. Les deux aviateurs atterrissaient à Oran à 6 heures. Après avoir ravitaillé en carburant et fluides, ils atteignaient Casablanca pour rentrer à Oran vers 18 heures. Les deux aviateurs ont parcouru les 1.700 km en 16 heures de vol, escales comprises. Il faut signaler que leur performance l'a été dans des conditions météorologiques nettement défavorables, avec du brouillard au sol la nuit et des violents remous vers Taza-Fez-Meknès.

Perdus dans le brouillard :

Le matin du 5 juin 1928, sept Breguet 14 A2, de la 1ère escadrille (traditions de la C 545) du 1er groupe d'aviation d'Afrique, basée sur le terrain d'aviation militaire d'Hussein-Dey, ont été contraints d'atterrir dans un champ labouré près de Taine. Cette formation fut prise dans un épais brouillard, ce qui obligea l'ensemble se détourner de son trajet initial qui devait passer par Oran-Rabat. Les pilotes ont été contraints d'attendre 15 heures pour décoller et gagner Rabat.

Trois mille km en 25 heures de vol :

Le 19 juin 1928, cinq Breguet 14 A2 de la 1ère escadrille (traditions de la C 545) du 1er groupe d'aviation d'Afrique ont décollé du terrain d'Hussein-Dey, à 5 h 35. Il s'agissait des équipages suivants :

  • Cne Armani, commandant d'escadrille / Sgt Bollon,
  • Adc Cousin/ Sgt Mahfouf,
  • Ltt d'Amécourt / Adj Mercie,
  • Adj Daclin / Sgt Marc,
  • Sgt Lecrey / Sgt Xueref.

Le soir même, les cinq appareil atterrissaient à Rabat, après avoir fait escale à Oran et Fez. Le lendemain, ils rejoignaient Marrakech, en volant à 25 mètres d'altitude, en vol de groupe, gênés par un brouillard intense. Après un temps d'escale très court, ils sont repartis pour Casablanca où ils se atterrissaient à 20 heures. Le 21, ils faisaient escale à Fez et le lendemain, ils rentraient sur le terrain d'Hussein-Dey après avoir parcouru près de 3.000 km en 25 heures de vol.

Chef de la sécurité incendie du terrain d'Hussein-Dey :

Le 1er juillet 1928, le Sgt Guitard a été nommé chef des services de sécurité incendie et gardiennage du centre d'aviation militaire d'Hussein-Dey. Hélas, il va être confronté, avec son équipe, à un terrible accident d'avion quelques jours plus tard.

Deux tués lors d'une panne moteur au décollage :

Le 5 juillet 1928, le Cne René Victor Burté, du 2ème bureau de l'état-major du 19ème corps d'armée, a été désigné pour se rendre en mission à Rabat, où se tient la conférence nord-africaine. Il s'est donc rendu au centre d'Hussein-Dey, près d'Alger, où l'attendait le Ltt Mayer, pilote de la 2ème escadrille (traditions de la VR 547) 1er groupe d'aviation d'Afrique. C'est ce pilote qui était chargé de le transporter jusqu'à Rabat, à bord du Breguet 14 A2 n° 18.761 avait été choisi. Il était prévu qu'ils fassent la route en deux étapes, le 4 jusqu'à Oran et le 5, jusqu'à Rabat. Le Breguet emportait 460 litres de carburant, ce qui était largement nécessaire pour ce type de mission. Au décollage, l'avion a eu du mal à prendre de la hauteur, puis son vol devint saccadé, avant de descendre. Le pilote, dont son avion avait visiblement des problèmes de moteur, entama un virage alors qu'il était à peine à 50 mètres d'altitude. Il pensait probablement atterrir sur la plage car il ne pouvait plus rentrer sur le terrain. Mal lui a pris, le virage, ayant ralenti davantage son avion qui était déjà limite, parti en perte de vitesse, immédiatement suivi d'une vrille, impossible à rattraper à cette altitude. Le Breguet 14 A2 s'écrasa entre deux ensembles de poteaux télégraphiques disposés près de la gare d'Hussein-Dey. De nombreux témoins accoururent avec l'espoir de venir au secours des deux membres d'équipage. Hélas, les flammes, qui ravageaient l'avion, ont empêché toute intervention extérieure. Juste après, l'équipe de pompiers du centre d'aviation d'Hussein-Dey, sous la direction du Sgt Guitard, les pompiers de la ville et des soldats du Génie arrivèrent sur place et combattirent l'incendie jusqu'à son extinction. Il n'y avait plus rien à faire pour les deux aviateurs. Ils avaient été tués lors de l'impact avec le sol. Leurs corps ont été transportés vers l'hôpital Maillot. Parmi les autorités qui sont venues sur place, il faut signaler le Cne Olivaint, commandant du 1er groupe d'aviation d'Afrique, le Cne Armani, commandant de la 1ère escadrille, le Cne Anselme, commandant de la 2ème escadrille et plusieurs pilotes du 1er GAA, le Cne Sonnet et Ltt Tauriac, Ltt Sauvion et Ltt Roger.

* Citation à l'ordre du 19ème corps d'armée, à titre posthume, du Cne René Victor Burte du service des affaires indigènes, détaché à l'état-major du 19ème corps d'armée, en date du 21 juillet 1928 : "Désigné pour se rendre, le 5 juillet 1928, par la voie des airs, auprès de la conférence nord-africaine siégeant à Rabat, pour y accomplir une mission urgente, a trouvé une mort tragique au cours de cette mission. Officier de haute valeur morale, possédant au plus haut degré les plus belles vertus militaires. deux blessures de guerre, déjà titulaire de quatre citations des plus élogieuses."

* Citation à l'ordre du 19ème corps d'armée, à titre posthume, du Ltt Jean Nicolas Mayer de la 1ère escadrille du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 21 juillet 1928 : "Jeune officier de haute valeur morale et militaire. Pilote très sûr, d'une grande conscience professionnelle. Pendant deux ans de campagne au Maroc, n'a cessé de faire preuve de magnifiques qualités de pilote et a donné la mesure de son courage et de son calme en se distinguant au cours de nombreuses missions périlleuses. Titulaire de cinq citations antérieures, réunissant 652 heures de vol, tant en France qu'en Orient, au Maroc et en Algérie, dont un grand nombre de missions de guerre. A trouvé la mort accidentellement par chute d'avion, le 5 juillet 1928, en service commandé."

Félicitations au 4ème GAA :

Le 10 juillet 1928, le général Laignelot, commandant supérieur des troupes de Tunisie a félicité le 4ème groupe d'aviation d'Afrique dans les termes suivants : "Le 4ème groupe d'aviation d'Afrique a fait preuve, au cours des deux années militaires qui viennent de s'écouler, de qualités remarquables, d'allant, de sang-froid, d'habileté et de technicité. Aucun incident grave n'a apporté de troubles dans les exercices du groupe, malgré la fréquence des vols qui ont été effectués. Cela montre que tout le personnel, officiers, pilotes, mécaniciens, ouvriers, a compris l'importance du soin méticuleux qu'il faut apporter dans l'entretien, la surveillance et l'utilisation d'un matériel délicat livré parfois, surtout en Tunisie, aux sutes brusques des conditions atmosphériques. Aux dernière manoeuvres du camp de Bou-Ficha, le rendement de l'aviation du 4ème groupe a été parfait. Ce sont des résultats que le général commandant supérieur est heureux de constater et dont il félicite le commandant Rossner et tout le personnel du 4ème groupe d'aviation d'Afrique."

Tunis - Casablanca et retour :

Le 25 juillet 1928, trois équipages d'une escadrille du 4ème groupe d'aviation d'Afrique stationnée à Tunis, sous le commandement du Cne Jaunel, ont accompli le parcours Tunis - Casablanca et retour, à bord de leurs fidèles Breguet 14 A2. Ils n'ont pas eu de problème lors des vols, ni pendant des escales techniques programmées pour ravitailler en carburant et en fluides.

Définition des catégories de personnels :

La circulaire n° 5978-4-0/12 du 19 septembre 1928 a défini l'avancement des catégories de sous-officiers et d'hommes de troupe au sein de l'aéronautique militaire. Cette circulaire précise les différents catégories de personnels à l'époque.

  • le personnel navigant : les militaires pourvus d'un brevet militaire de navigation aérienne,
  • le personnel non navigant, spécialiste dans l'aviation : personnels occupant des emplois exigeant des connaissances techniques :
    • mécaniciens d'avions,
    • mécaniciens de moteurs d'avions et d'autos,
    • mécaniciens d'armement,
    • mécaniciens électriciens,
    • monteurs d'avions
    • voiliers et cordiers,
    • ouvriers en métaux,
    • ouvriers en bois,
    • électriciens,
    • conducteurs de phares,
    • photographes,
    • dessinateurs,
    • bourreliers,
    • charrons,
    • vulcanisateurs,
    • magasiniers des magasins de matériels techniques,
    • monteurs de hangars,
    • chefs et sous-chefs de sécurité,
    • radiotélégraphistes à terre.
  • le personnel non navigant, non spécialistes :
    • secrétaires,
    • comptables,
    • encadrements,
    • manoeuvres,
    • personels des services généraux du corps de troupe.

A partir de 1931, nul ne pourra être inscrit au tableau d'avancement, au titre du personnel navigant pour adjudant et adjudant-chef, s'il n'est pas titulaire de l'un des certificats ou brevets suivants :

  • le certificat d'instruction technique,
  • le brevet supérieur de mécanicien d'aéronautique (aviation),
  • le certificat d'aptitude aux fonctions de moniteur de tir,
  • le crtificat d'aptitude à l'emploi de chaf de section photo-aérienne.

Concours de l'aéro-club d'Algérie 1928 :

Le 18 novembre 1928, l'Aéro-club d'Algérie organise une compétition entre les pilotes des 1ère et 2ème escadrilles du 1er groupe d'aviation d'Afrique. Cette coupe se déroulera sur le terrain d'aviation de Maison-Blanche, près d'Alger. Les différentes épreuves consisteront en :

  • une montée à 4.000 mètres dans le meilleur temps possible,
  • un concours d'atterrissage près d'un point blanc posé au centre du terrain,
  • un concours de passage à la verticale au-dessus d'un point et à une heure déterminée avant le départ.

Les pilotes, qui seront engagés dans cette compétition, seront :

  • pour la 1ère escadrille du 1er GAA : Adc Daclin, Adc Vergnau, Adc Letat,
  • pour la 2ème escadrille du 1er GAA : Adc Ferrari, Adc Simon, Adc Vilart.

L'ensemble de ces pilotes ont combattu pendant la guerre du Rif. Toutes les épreuves sont disputées avec des avions équipés de leur armement de bord avec mitrailleuses, lance-bombes et appareils de TSF.

Les quatre groupes
d'aviation d'Afrique

Dix tués dans une embuscade dans le Sud Oranais :

Le 12 décembre 1928, une vingtaine de rebelles ont attaqué successivement trois voitures militaires qui passaient entre Beni-Abbès et Colomb-Béchar. La zone la plus dangereuse était située au Djebel Arlal, passage montagneux propice aux embuscades, situé à 67 km au Sud de Colomb-Béchar et à 17 km de Nemouarar. Ce passage devait être gardé par un détachement de Sahariens mais plusieurs pannes avaient ralenti leur progression, ils avaient épuisé leurs vivres et n'avaient pu rejoindre la zone prévue et avaient été contraints de se replier. Le passage n'était donc pas gardé. Les trois véhicules ne circulaient pas en groupe, mais séparément, ce qui va faciliter le travail de leurs adversaires. La première voiture aborda le Djebel Arlal. Elle était occupée par le MdL Etienne qui conduisait et par deux tirailleurs. A 16 heures, elle fut accueillie par une grêle de balles. Le sous-officier fut tué et un des tirailleurs également. L'autre tirailleur n'a pas été retrouvé, probablement enlevé par ses adversaires. Ils mirent le feu à l'automobile. Une demi-heure plus tard, une seconde automobile se présente. A son bord, le général Clavery, le Cne Pasquet et le légionnaire Decaux. Le général fut touché par deux balles à la poitrine. Il a été retrouvé à 200 m de son véhicule. Le Cne Pasquet a été tué par une balle dans le bas ventre qui lui provoqué une fracture de la colonne vertébrale. Il reposait à 100 mètres du général. Le légionnaire, qui conduisait, a été tué d'une balle dans la tête à son volant. La troisième voiture arrive, elle est occupée par le Cne Debenne, par le MdL Clavery du 3ème chasseurs d'Afrique, fils du général et de deux tirailleurs. Cette fois, les rebelles n'ont pas le temps d'ouvrir le feu. Le combat s'engage à 4 contre 20. Le Cne Debenne est vite grièvement blessé par un tir. Le MdL Clavery, couvert par des deux tirailleurs, tue un des rebelles et riposte pour empêcher ses adversaires d'approcher. Vers 20 heures, l'ennemi se replie et prend la fuite. Ce n'est que le lendemain matin que le Col Morbieu, commandant la place de Colomb-Béchar envoya des troupes sur les lieux et que des Breguet 14 A2 du 2ème GAA partirent en reconnaissance. Les corps des blessés et tués ont été ramenés dans la soirée à Colomb-Béchar. Le Cne Debenne, grièvement blessé et ayant perdu beaucoup de sang, s'est éteint dans la nuit. Tous les postes de la vallée de la Saoura ont été alertés et se sont mis en chasse. Grâce aux reconnaissances de l'aviation, une vingtaine de rebelles fut repérée au Djebel-Arlal, mais ce groupe ne représentait qu'une petite fraction du Djich qui, venu de l'Ouest, s'était aventuré dans la vallée de la Saoura. Il était normalement constitué de 200 hommes venant des tribus installées en lisière du Tafilalet. Les équipages du 2ème GAA, sous les ordres du Cne Paolacci, repèrent rapidement la troupe adverse qui se replie par la vallée du Guir et remonte vers le Nord. A deux reprises, les équipages l'ont mitraillés. En plus, les aviateurs sont en contact avec les détachements de poursuite des troupes algérienne et des troupes marocaines et les guide vers l'adversaire.

Les catégories de terrains d'atterrissage :

L'aménagement d'une voie aérienne au Sahara nécessite une organisation des terrains d'aviation. Ces terrains se divisent en trois catégories :

  • terrains principaux,
  • terrains secondaires,
  • terrains de secours.

Les terrains principaux sont destinés à servir de bases d’opérations. Ils sont installés autant que possible près des localités offrant quelques ressources de vie et doivent comporter, en principe, des hangars pour avions et voitures, un atelier-magasin, des soutes à essence et à ingrédients, un laboratoire photographique, un poste de sondage et de T. S. F., des logements pour le personnel et des soutes à munitions. La distance comprise entre deux terrains principaux peut varier de 400 à 600 km.
Les terrains secondaires doivent être établis, tous les 200 ou 300 km, près des points offrant si possible quelques ressources de vie (bordj, puits). Ils comportent des abris pour avions, des soutes à essence et à ingrédients et des soutes à munitions.
Les terrains de secours doivent être établis tous les 40 km en moyenne, à proximité immédiate de la piste.

Etablissement de terrains d'atterrissage et d'itinéraires :

Les terrains d'atterrissage d'Ouargla, Fort Lallemand et Fort Flatters ont été établis pendant l'hiver 1928-1929. Le 2 février 1929, une reconnaissance de trois avions du 3ème groupe d'aviation d'Afrique est réalisée sur le fort Lallemand. La piste pour véhicules automobile, peu fréquentée, est perdue de vue par les équipages à plusieurs reprises. Ils réussissent néanmoins à atteindre Fort Lallemand, puis Ouargla, le point de départ de la reconnaissance.

Cette mission a fait apparaître la nécessité du balisage sur une piste peu visible dans une région dépourvue de tout point de repère. La confection de balises spéciales fut immédiatement entreprise et le 30 mai 1929, l'itinéraire Ouargla - Fort Lallemand est entièrement balisé. Ces balises sont constituées par des tôles, peintes en blanc, fixées au moyen de boulons sur une charpente métallique en cornières de fer. Elles ont la forme d’une maisonnette carrée de quatre mètres de côté avec toit à deux versants inclinés à 45° environ. Elles contiennent plusieurs mètres cubes de terre ou de pierre qui augmentent leur poids et assurent ainsi leur fixation. Les balises sont placées en bordure immédiate de la piste, tous les 10 km. Elles portent des indications kilométriques susceptibles de renseigner le voyageur à terre. Ce dispositif de balisage constitue un premier essai. Le balisage achevé en mai 1929 n’a pu être expérimenté au cours de la même année. Au mois de janvier 1930, un détachement de cinq avions du 3ème groupe d’aviation d’Afrique a stationné à Ouargla pendant deux semaines.

Premier et second balisage de piste - Le premier suivait le tracé de la piste obligeant l'avion, qui le suivait, à zigzaguer - Le second est tracé en ligne droite avec des indications écrites sur chaque balise pour retrouver la piste en cas d'atterrissage dans le désert - Dessin extrait de la revue des forces aériennes et adapté par l'auteur du site.

Une nouvelle reconnaissance sur Fort Lallemand est effectuée sans difficulté, grâce au balisage, dans des conditions atmosphériques médiocres. Néanmoins, il a fallu apporter quelques améliorations au dispositif actuel de balisage qui présente les inconvénients suivants :
les balises étant disposées en bordure de la piste, ce dispositif épouse les contours de cette dernière et oblige les avions à faire des changements de direction pour survoler chaque balise ; le toit d’une balise se trouve dans certains cas orienté Nord-Sud; au lever (ou au coucher) du soleil une de ses faces est dans la pénombre et un aviateur se dirigeant alors vers l’Est (ou l’Ouest) voit mal la balise. Il est facile de remédier à ces inconvénients en adoptant à l’avenir les dispositions suivantes :

1 - Les balises formeront entre elles des éléments de ligne droite de 30 ou 40 km, ou plus si possible, matérialisant la direction générale de la piste sur la distance considérée.
2 - Toutefois aucune balise ne sera placée à plus de 2 km de la piste; en outre, toute balise qui ne se trouvera pas en bordure immédiate de la piste portera des indications susceptibles de faire connaître à un équipage en panne qui l’aurait, ralliée la direction et la distance du point le plus rapproché de la piste.
3 - l’arête du toit sera orientée parallèlement à la direction générale de l’itinéraire. Avec cette nouvelle orientation le pilote pourra toujours survoler son itinéraire de manière à voir la face éclairée du toit de la balise.

Détails des terrains d'aviation principaux, secondaires et de secours entre Ouargla et Fort Charlet à Djanet - Carte extrait de la revue des forces aériennes de 1932 et adaptée par l'auteur.

Les missions au Sahara :

Au cours de leur séjour de deux semaines au Sahara, les cinq avions du 3ème groupe d'aviation d'Afrique ont, en outre, accompli de nombreuses reconnaissances, en rayonnant autour d’Ouargla et effectué les voyages Ouargla - El Goléa - Ouargla et Ouargla-Ghardaia - Laghouat - Sétif totalisant ainsi 112 heures de vol.
L’Aviation n’aurait pas rempli entièrement son rôle si elle n’avait pas montré également les services qu’elle est capable de fournir au point de vue militaire. Aussi, un exercice de liaison (messages lestés, ramasse-messages, T. S. F., fusées) avec un détachement de troupes maghzen eut-il lieu en plein désert en présence du Lcl Gautier, commandant militaire du territoire des oasis sahariennes, et de plusieurs officiers des affaires indigènes. Les troupes au sol étaient dotées d’un panneau code Afrique et l’exercice fut pleinement réussi. Les résultats de ces débuts sont modestes mais ils n’en sont pas moins utiles.

La pénétration saharienne orientale :

L’axe Ouargla - Fort Flatters - Amguid - Djanet constitue la piste transsaharienne orientale. Les travaux réalisés sur cet axe pour l’Aviation (aménagement de terrains, construction de soutes à essences et d’alvéoles pour avions, balisage) représentent une dépense de 80.000 francs. Une somme de 200.000 francs, qui figure au projet de budget de 1930 pour l’aménagement de la ligne aérienne, pourra permettre de pousser l’infrastructure jusqu’à Amguid. Les travaux comprendront, entre autres, le balisage de l’itinéraire Fort Lallemand - Fort Flatters - Amguid. Mais il faudra donc encore de nouveaux crédits pour atteindre Djanet.
En 1930, l’aspect politique du Sahara oriental se trouve modifié par la progression des troupes italiennes en Lybie et par la nécessité pour les Français d’être en mesure d’observer les mouvements des tribus dissidentes qui, surprises par l’occupation de leur pays, n’hésiteraient pas à franchir la frontière pour venir sur notre territoire. Ces considérations, jointes au besoin de surveiller également les territoires du Tibesti, du Borkou et l'Ennedi qui, situés sur la route du Tchad, constituent la clef de voûte du centre africain français montrent tout l’intérêt de l’axe oriental de pénétration saharienne. Le Chef de l’aviation militaire de l’Afrique occidentale, à la tête d’un peloton de trois avions, a atteint le pied du massif du Tibesti et de là, a poussé une pointe jusqu’à Djado. Djado est séparé de 550 km de Djanet.

Les terrains entre Ouargla et Djanet :

De Ouargla à Djanet inclus, il existe trois terrains principaux (Ouargla, Fort Flatters, Djanet), trois terrains secondaires (Fort Lallemand, Amguid, Ounane), vingt-cinq terrains de secours. Ces terrains sont généralement très bons. Plusieurs d’entre eux ont des dimensions de 1000 x 1000 m, tout en étant très dégagés; c’est le cas à Ouargla, Fort Flatters, Amguid, Djanet. Il n’y a que deux ou trois terrains de secours entre Amguid et Djanet; ils sont médiocres.
D’une manière générale, c’est en bordure des ergs que se trouvent les plus beaux terrains : le gassi Touil, la plaine qui entoure l’erg de Tihodaüne, la plaine d'Admer sont des zones particulièrement propices aux atterrissages de campagne.

Sept ans d'activités des escadrilles du 2ème GAA :

En l'espace de sept ans, les Français ont aménagé quatre postes et quarante-cinq terrains d'atterrissage. Il est nécessaire de rappeler l'action des escadrilles du 2ème groupe d'aviation d'Afrique dans le Sud Oranais depuis qu'elles ont installé une base à Colomb-Béchar. Dés l'hiver 1921-1922, elles ont commancé à travailler à la pénération saharienne, c'est à dire à la recherche de la meilleure voie aérienne pour aller au Niger en partant de Colomb-Béchar. En moins de sept ans, les installations suivantes ont été érigées. Sur le terrain d'aviation de Colomb-Béchar, trois hangars, une soute à essence, une caserne ont été construits, à Beni-Abbès, un hangar et une soutre à essence, à Adrar, deux alvéoles pour abriter des avions et une soute à essence, à Regan avec une alvéole pour avion et une soute à essence. Ajoutons à cela, des installations techniques pour tous ces postes. De plus,entre Colomb-Béchar et Régan, quarante-cinq terrains d'atterrissage sont aménagés et rendus facilement visibles pour tous les avions qui passent dans les parages. Enfin, à l'Est et à l'Ouest de cette ligne de pénétration, il existe d'autres terrains marqués pour permettre la liaison avec les troupes des territoires du Sud, quand elles sont en mouvement dans cette zone. Cette unité ne s'est pas borné aux travaux d'aménagement des terrains d'aviation, elle a assuré l'évacutation des malades et des blessés au moyen d'avions sanitaires, au transport urgent de médecins. Sur les sept années, les deux escadrilles du 2ème GM ont à leur actif près de 40.000 heures de vol, ce qui représente 600.000 km et plus de 10.000 clichés pris. Tous les avions qui circulent dans le Sud Oranais sont équipés de postes de TSF avec une portée de 250 km.

Instruction des mécaniciens d'avions :

L'instruction du 4 avril 1929 définit l'instruction des mécaniciens d'avion.

L'école de groupe comprend :

  • un atelier moteur divisé en deux sections :
    • section de montage et réglage,
    • section de banc d'essai,
  • un atelier avion,
  • un atelier de mécanique générale pour les petits travaux d'escadrille (atelier pouvant être réuni à l'atelier moteur).

L'école régimentaire comprend :

  • un atelier moteur comprenant trois sections :
    • montage et réglage de moteur,
    • bancs d'essai, accessoires de moteur.
  • un atelier avion comprenant deux sections :
    • montage et réglage d'avion,
    • montage de moteur sur avion.
  • un atelier de mécanique générale comprenant quatre sections :
    • ajustage,
    • forge et chaudronnerie,
    • menuiserie,
    • Voilerie et cordage
  • au parc :
    • machenies-outils à fer
    • soudure autogène,
    • machines-outils à bois,
    • vulcanisation.

Les quatre groupes d'aviation d'Afrique constituent chacun une école de groupe à trois escadrilles pour l'ensemble escadrilles et parc. A titre transitoire, il n'est constitué pour ces quatre groupes (Algérie et Tunisie) qu'une école régimentaire qui fonctionne au 1er groupe d'aviation d'Afrique. Le rôle de cette école régimentaire est limité à la préparation des candidats au brevet militaire supérieur de mécanicien d'aéronautique.

Le Cne Armani et sa femme trouvent la mort :

Le 22 mai 1929, un hydravion CAMS 53, immatriculé "F-AISX" de la compagnie générale Aéropostale, effectuant le trajet Alger-Marseille et retour, a été perdu. A 4 h 45, l'appareil, occupé par le pilote, le mécanicien, le radio-navigateur et deux passagers, le Cne Clovis Armani, commandant de la 1ère escadrille du 1er GAA et sa femme Yvonne, quittait l'arrière port d'Alger, à destination de Marseille. Pendant le déjaugage, l'hydravion a heurté une épave, capota et coula immédiatement. Seul le pilote M. Ringel réussit à s'extraire de l'hydravion qui coulait et a eu la vie sauve. Les autres occupants n'eurent pas cette chance. Le radio-télégraphiste Canal, le mécanicien Dupont, le Cne Armani et sa femme se noyèrent. Cet officier, escrimeur réputé, se rendait aux championnats d'Europe d'escrime. Le déplacement avait été autorisé par le ministre de l'Air. A 12h45, les travaux de renflouage permettaient de remonter l'hydravion. Les secours retrouvèrent le corps de l'officier et de sa femme dans la cabine. Les deux membres d'équipage n'avaient pas été retrouvés à ce moment précis.

Ignifugation des combinaisons de vol :

Le 30 mai 1929, une circulaire réglemente l'ignifugation des combinaisons de vol en toile du personnel navigant de l'aéronautique. Elles sont livrées, non ignifugées, par l'entrepôt spécial d'aviation n° 2. Des mesures doivent être prises dans les parcs d'aviation et les établissements spéciaux de l'aéronautique pour ignifuger les tenues de vol. Cette procédure ne doit pas être faite dans un délai qui dépasse 5 jours avant la livraison au personnel navigant. Les combinaisons sont ignifugées par une immersion dans une solution composée d'eau de pluie, de phosphate d'ammoniaque, de sulfate d'ammoniaque, de carbonate de soude, de borax pendant deux heures. Ces produits sont achetés dans le commerce local par les parcs d'aviation ou établissements spéciaux. Les effets de l'ignifugation sur la toile disparaissant à la longue, cette opération doit être faite tous les deux mois en métropole. Dans les pays chauds, l'opération ne sera renouvelée que quatre fois, ce qui concerne les formations de TOE et les 4 groupes d'aviation d'Afrique.

Colomb-Béchar - Gabès :

Les 7 et 8 juin 1929, un équipage de trois hommes de la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, stationnée à Colomb-Béchar, a effectué le voyage entre leur terrain d'aviation et Gabès et retour, soit 3.600 kms en trente-six heures d'absence et 21 heures de vol. Il s'agit de l'équipage suivant : Ltt Jean (pilote et commandant de l'escadrille), Sgc Vincent (pilote) Adj Algré (mécanicien) qui a utilisé un Potez 25 TOE à moteur Lorraine de 450 ch. Dans la soirée du 8 juin, ils ont été pris dans une violente tempête de sable qui les oblogea à atterrir à Geryville.

Nouvelles tenues de l'aéronautique :

La tenue est en drap bleu marine, dit "Marie Louise". La tenue est la même en métropole, en Afrique du Nord, aux théatres d'opérations extérieurs et aux colonies. En métropole, la renue de travail sera en toile Kaki, en saison chauide, pour l'Afrique du Nord, les TOE et les colonies, la tenue de ville et la tenue de travail sont confectionnées en toile kaki, et la grande tenue en toile blanche. Les nouveaux effets, tenue de ville, tenue de travail, manteau sont obligatoires à partir du 1er mars 1930. Les anciennes tenues de travail pourront être rectifiées avec l'ouverture du col. A partir du 1er janvier 1931, les effets de l'ancienne tenue ne devront plus être portés. En aucun cas, pendant la période transitoire, le képi ne pourra être porté avec la nouvelle tenue. Il en est de même pour la casquette qui ne devra pas être portée avec l'ancienne tenue.

Grandes manoeuvres :

Du 26 septembre au 3 octobre 1929, des grandes manoeuvres ont eu lieu dans la région de Medjes - Sfax - Laverdure - Souk-Ahras entre la division d'occupation de Tunisie et la division de Constantine, renforcée par des éléments prélevés sur les divisions d'Alger et d'Oran. Le thème des manoeuvres est le suivant : des troupes ennemies venant de Tunisie ont réussi à franchir la frontière et se dirigent vers Souk-Ahras. Elles constituent le parti rouge. Pour permettre au parti bleu, formé des divisions de Constantine, d'aller se concentrer dans la région de Duvivier - Madjez - Sfax, les troupes de couverture retradent le plus possible la marche en avant de l'adversaire. Dès que le parti bleu a réussi à se concentrer, il passe à l'offensive. L'aéronautique militaire a participé à ces manoeuvres dans des conditions particulièrement difficiles en raison de la nature du pays survolé, pays de montagne moyenne au relief extrêmement tourmenté et n'offrant que peu de possibilité d'atterrissage. La présence de nombreuses forêts gênant considérablement l'observation aérienne. Chacun des partis en présence, Algérien et Tunisien, disposait des moyens aéronautiques suivants : un état-major d'aéronautique de corps d'armée, une escadrille de renseignements et une section photo-aérienne. Le parti Tunisien a été renforcé par une section de trois Breguet XIX A2 et une section de trois Dewoitine de l'aviation maritime, qui ont été placées sous les ordre du commandant de l'aéronautique du parti Tunisien. Les manoeuvres ont pris fin, le 3 octobre, après une revue aux environs de Souk-Ahras, présidée par le maréchal Franchet d'Espéret, inspecteur général des troupes de l'Afrique du Nord et en présence de M. Pierre Bordes, gouverneur général de l'Algérie.

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Manoeuvres aériennes en Tunisie :

Le 27 septembre 1929, Huit Breguet 14 A2 de la 1ère escadrille (traditions de la VR 541) du 4ème GAA ont quitté Tunis pour participer aux manoeuvres à la frontière algéro-tunisienne. Le Col Rossner, commandant le 4ème GAA, fait partie de la mission.

Concours de l'aéro-club d'Algérie 1929 :

Le 22 novembre 1929, l'Aéro-club d'Algérie organise une compétition entre les pilotes des 1ère et 2ème escadrilles du 1er groupe d'aviation d'Afrique pour la seconde fois. Cette coupe s'est déroulée sur le terrain d'aviation de Maison-Blanche, près d'Alger. Les différentes épreuves consisteront en :

  • une montée à 4.000 mètres en escadrille dans le meilleur temps possible,
  • un concours d'atterrissage près d'un point blanc posé au centre du terrain,
  • un concours de passage à la verticale au-dessus d'un point et à une heure déterminée avant le départ.

Les pilotes, qui seront engagés dans cette compétition, seront :

  • pour la 1ère escadrille du 1er GAA : Adc Cousin, Adj Vergniaud, Sgc Moschetti,
  • pour la 2ème escadrille du 1er GAA : Adc Ferrari, Sgc Sassigneux, Sgt Miléon,
  • pour la section d'entrainement : Adc Villars.

Un Breguet 14 A2 touche l'eau du lac :

Le 12 décembre 1929, à 10 h 00, un Breguet 14 A2 appartenant au 2ème GAA survolait, à très basse altitude, le lac de Misserghin. Au cours d'un virage, une aile a touché l'eau provoquant la culbute de l'appareil. Le Cal Louis Bissière, le pilote, a été tué sur le coup et le Sol Barthez, le mitrailleur, évacué avec une jambe cassée et de multiples contusions.

A la recherche d'un avion porté disparu :

A partir du 21 décembre 1929, les équipages du 4ème groupe d'aviation d'Afrique de Tunis ont pris part aux recherches du Nieuport 641 à moteur Lorraine de 250 hp, immatriculé F-AJDA, qui a disparu. Il est occupé par l'équipage composé du Cne Victor Lassalle, pilote du 31ème régiment d'aviation d'observation de Tours-Parçay-Meslay, de l'Adj Marcel Rebard (pilote) et du Sol Raymond Faltot (mécanicien). Cet équipage tentait la liaison rapide entre Le Bourget et Saïgon. Des navires de guerre, ainsi que des hydravions de la marine, ont quitté Bizerte pour explorer la mer et le golfe de Gabès. Le 25 décembre, un avion militaire italien a découvert un avion tombé dans la région de Syrte, dans une zone difficile d'accés en raison de l'abondance des sables. Le 31 décembre, l'équipage d'un Breguet 14 A2 du 4ème GAA est rentré après avoir identifié les cadavres des trois membres de l'équipage disparu. L'accident est dû à une tempête de sable qui obligea les aviateurs à atterrir dans un terrain difficile où leur avion est venu s'écraser contre une dune dans les environs de Bir el Amar. La mort a été instantanée, Lassalle et Rebard avaient le crâne fracturé et Faltot, la colonne vertébrale brisée.

Remplacement progressif des Breguet 14 A2 :

A la fin de l'année 1929, les Breguet 14 A2 sont à bout de souffle. Ils sont progressivement remplacés par un avion qui a été spécialement été conçu par les théâtres d'opérations extérieurs, le Potez 25 TOE. Il est doté d'un moteur Lorraine de 450 ch, il est robute et et doté d'un bon rayon d'action. A cette période, 61 terrains d'atterrissage ont été aménagés sur le ligne de pénétration entre Oran et Ouallen. Huit d'entre-eux sont ravitaillés, en permanence, en essence et ingrédients et rechanges courants.

Les reconnaissances sahariennes effectuées par le 2ème groupe d'aviation d'Afrique - L'épaisseur des traits est proportionnelle à l'importance des déplacements - Carte extraite de la revue des forces aériennes et adaptée par l'auteur.

Le poste de TSF E 35 pour les TOE :

Un nouveau poste TSF destinés aux unités aériennes des TOE, le modèle E 35 a été mis en service en 1930.

Ensemble des équipements nécessaires au poste TSF E 35 destiné aux unités aériennes des TOE - Poids des équipements : émetteur avec alimentation 7,5 Kg, récepteur avec alimentation 10,5 kg, alternateur Y avec alimentation 5 kg, Groupe électrogène avec alternateurs 20 kg, accessoires 3 kg pour un total de 46 kg - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraites de la revue des forces aériennes.

Schéma de branchement du poste TSF E 35 destiné aux unités d'aviation des TOE - Ae Alimentation de l'émetteur (non suspendu) - Ar : Alimentation du récepteur (non suspêndu) - E : Emetteur - G : Groupe électrogène de secours - M : Manipulateur - Rec : Récepteur - Y : Alternateur. Les suspensions de l'émetteur et du récepteur sont réalisées par quatre amortisseurs ne débordant pas aux quatre coins - Dessin extrait de la revue des forces aériennes.

Le poste de TSF E 35, conçu par la Télégraphie militaire, est un poste destiné aux avions opérant aux TOE et en Algérie-Tunisie. Il est destiné a être monté sur des avions biplaces. Les postes destinés aux TOE doivent posséder les caractéristiques suivantes : avoir une portée en vol de 300 km, permettre, en cas de panne dans une région désertique, l'émission et la réception jusqu'à une distance de 200 km. L'énergie nécessaire à l'émission au sol doit être fournies par un petit groupe électrogène. Ces conditions ont nécessité l'emploi d'un poste à ondes courtes. En effet, celles-ci permettent d'augmenter les portée pour un même poids et une même puissance.

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Inspection du ministre de l'Air :

Le 14 mai 1930, le ministre de l'Air, profitant d'un voyage en Afrique du Nord, du président de la République, a successivement inspecté les 1er GAA d'Hussein-Dey, 2ème GAA d'Oran - La Sénia et 3ème GAA de Sétif-Ain-Armat. Ensuite, il est allé voir l'avancement des travaux du centre militaire de Blidah. Il a également visité les terrains d'aviation civils d'Alger, Maisonblanche, d'Oran, La Sénia et les escales aériennes d'Alger-Agha, d'Oran et de Bône.

Le centre d'aviation de Blida :

Le 4 mai 1930, le premier bâtiment du 1er groupe d'aviation d'Afrique, au centre de Blida, a été inauguré. Ce centre comporte un bâtiment de troupe, un pavillon du chef de corps, aisni qu'un vaste hangar attenant à un terrain d'atterrissage de 100 hectares. Les constructions, d'un style mauresque, ont été conçues par les Cne Mattei et Le Calvez et réalisées par M. Joseph Bahnaud.

Accident mortel près d'Orléanville :

Le 11 juin 1930, un Breguet 19A2 de l'équipage composé du Cal Wacheul (pilote originaire de Lille) et du Sgt Lopez (mécanicien) de la 1ère escadrille du 1er GAA, a pris feu en atterrissant dans la région de Charon, près d'Orléansville. Les deux aviateurs, qui n'ont pu se dégager, ont été carbonisés.

2.700 km en 18 heures de vol :

Du 24 au 27 juin 1930, quatre équipages de la 1ère escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique ont couvert, à bord de leurs Potez 25 TOE équipés d'un moteur Lorraine de 450 ch, le parcours Oran - Tunis - Gabès - Tebessa - Sétif - Oran, soit 2.700 km, dont 1.000 effectués sur des zones désertines. La distance a été couverte en 18 heures de vol effectif, soit une moyenne de 150 km/h. Les équipages engagés étaient les suivants : Cne Guitteny (cdmt d'escadrille), Ltt Chamard, Sgt Loussalez, Sgt Daubenton, Sgt Defrance, Sgt Ladarre, Sgt Renucci.

2.600 km en 14 heures de vol :

En juillet 1930, le Cne Ader de la 2ème escadrille du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, en équipage avec le Sgc Boulay (mécanicien), aux commandes d'un Potez 25 TOE à moteur Lorraine de 450 ch, a franchi le trajet Tunis - sétif - Oran - Casablanca - Oran dans la même journée, soit 2.600 km parcourus en 14 heures de vol à la moyenne de 185 km/h.

Quatre mille kilomètres en trois jours :

Le 26 août 1930, un équipage composé du Slt Rey (pilote) et du Sgc Haas (mécanicien) du 3ème GAA a décollé du terrain de Sétif à 4 h 30. Il est arrivé à Casablanca à 14 h 10, après une escale technqiue de 1 h 15 à Oran. Le lendemain, les deux aviateurs ont rejoint Sétif, sans escale et ont atterrir à 14 h 15. Le 28, ils survolaient Gabbès, après avoir fait escale à Kairouan et Bizerte, parcourant ce trajet en 8 h 15 de vol effectif. En trois jours, ils ont parcouru 4.300 km.

Sétif - Casablanca aller et retour :

Les 2 et 3 septembre 1930, l'équipage, composé du Sgc Ballet (pilote) / Sgc Cornet (mitrailleur) appartenant à la 2ème escadrille du 3ème GAA, ont effectué la mission entre Sétif, Bizerte, Oran, Casablanca, soit 2.200 km en 11h40 de vol effectif, le 2 septembre. Le lendemain, ils rentrent à Sétif, soit 1.860 km en 7 h 10 de vol effectif. La vitesse moyenne des avions, des Breguet 14 A2, a été de 187 km/h.

Une sortie qui finit très mal :

Le 19 septembre 1930, trois soldats du 1er GAA, en subsistance à l'aérodrome de Maison-Blanche, empruntèrent une moto à l'un de leur camarade du 3ème GAA pour aller faire un tour à Alger. En rentrant vers minuit, le conducteur décida de passer sa moto entre un panneau indicateur de croisement et un poteau en ciment armé. L'espace n'était assez large pour permettre leur passage. Ces trois jeunes gens ne devaient pas être à jeun. C'est le Sgt Manfredi, un mécanicien de la 1ère escadrille qui les découvrit grièvement blessés. Il a alerté le poste de secours de l'aéroport qui les fit évacuer sur l'hôpital Maillot d'Alger. Le Soldat de 1ère classe Leboulch, qui souffrait d'une fracture du crâne, a succombé à ses blessures. Ses deux camarades Fontaine et Demière avait, pour le premier, la cuisse gauche cassée et pour le second, une fracture de la jambe gauche et l'épaule gauche démise.

Vol de 6.000 km pour la 2ème escadrille du 1er GAA :

Le 22 septembre 1930, la 2ème escadrille (traditions de la C 545) du 1er GAA a décollé du terrain de Maison-Blanche pour effectuer un vol d'entrainement à travers l'Afrique du Nord. Les cinq Breguet 14 A2 à moteur Lorraine de 450 hp étaient placés sous les ordres du Cne Anselme, commandant de l'escadrille. En six jours, ils doivent parcourir 6.000 km. Les étapes prévues sont Rabat, Marrakech, Oran, Tunis, Gabès et retour à Alger. Les équipages engagés sont :

  • Cne Abselme (pilote) / Ltt Castagnier (navigateur),
  • Adc Villars (pilote) / Sgt Judet (mécanicien),
  • Adc Ferraris (pilote) / Sgt Chazeraud (mécanicien),
  • Adj Lassigneux (pilote) / Sgt Cadourci (mécanicien),
  • Sgt-maj Migeon (pilote) / Ltt Gervais (observateur)

Une citation qui met deux ans à arriver :

Le 30 septembre 1930, l'Adj Cornet (mitrailleur) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique a eu, par deux fois, une conduite magnifique. Il a été récompensé par une citation à l'ordre de l'armée décernée par le Ministre de l'Air.

Citation à l'ordre de l'armée de l'Adj Cornet, mitrailleur du 3ème groupe d'aviation d'Afrique en juillet 1932 : "Sous-officier mitrailleur d'un courage et d'un allant exceptionnels. Le 30 septembre 1930, le feu étant à bord et son pilote ayant abandonné l'appareil à 100 mètres d'altitude, a fait preuve d'un sang-froid remarquable en prenant les commandes et en réussissant à atterrir. Le 8 mai 1931, un incendie s'étant déclaré à bord, son pilote ayant quitté l'appareil et se trouvant lui-même dans l'impossibilité d'utiliser son parachute, a pour la deuxième fois, réussi à s'emparer des commandes et à atterrir, renouvelant l'exploit qu'il avait accompli huit mois auparavant et donnant ainsi un magnifique exemple de courage et d'énergie."

Un Breguet 14 A2 s'écrase à Laghouat :

Le 17 octobre 1930, un Breguet 14 A2 de l'équipage composé du Sgt Weiss (pilote) / Sgc Mazoyer (mitrailleur) de la 1ère escadrille du 1er GAA, qui rentrait d'un exercice de tir, s'est écrasé sur le terrain d'aviation de Laghouat. Alors qu'il tournait autour du terrain pour se présenter à l'atterrissage, l'avion est parti en vrille lente avant de se briser au sol. Dans les débris de leur avion, les secours ont retiré le Sgt Weiss avec des lésions au visage, un pied et une jambe fracturés et le Sgt Mazoyer avec la poitrine enfoncée, les deux cuisses et un bras cassés. Ce dernier est décédé des suites de ses blessures pendant son admission à l'hôpital.

Campagne de tir pour la 2ème escadrille du 1er GAA :

Le 7 novembre 1930, les avions de la 2ème escadrille du 1er GAA est partir du terrain de Maison-Blanche à destination de Laghouat. Placée sous les ordres du Cne Asnard, elle était composée de sept Breguet 14 A2 pilotés par les Cne Asnard, Ltt Bernard, Adc Ferraris, Adc Villars, Adj Sassigneux, Sgt Migeon, Sgt Pointe. Arrivée sur place, les pilotes doivent effectuer des exercices de tir et de bombardement. Elle est rentrée à Alger, le 1er décembre 1930.

Le Lcl Martin, commandant du 2ème groupe :

Le 25 octobre 1930, le Lcl Jacques Martin prend le commandement du 2ème groupe d'aviation d'Afrique et succède au Lcl Henri Gallet. Il restera à ce poste jusqu'au 30 juillet 1932.

Vol d'escadrille entre Colomb-Béchar et Gao :

Le 27 janvier 1931, une escadrille du 2ème GAA, sous le commandement du Lcl Martin, chef du groupe d'aviation et du Cne Paolacci, commandant de l'escadrille, a décollé de Colomb-Béchar et a atterri à Gao, le 28. L'ensemble des avions est revenu à son point de départ, le 30. Cette liaison a été réalisée dans des conditions exceptionnelles de rapidité et de régularité entre l'Afrique du Nord et l'Afrique Occidentale Française. Ce voyage aller-retour de 3.600 km souligne la valeur de cette unité entrainée aux missions de pénétration saharienne dont elle est chargée. Les aviateurs qui ont pris part à cette mission ont été décorés de la Médaille Coloniale avec agrafe "Afrique occidentale française".

Les missions des GAA prévues en 1931 :

En 1931, les groupes d'aviation d'Afrique effectueront les missions suivantes en Afrique du Nord :

  • pour le 1er GAA :
    • un équipage sur l'itinéraire Alger, Marrakech, Oran, Tunis, Gabbès et Alger,
    • deux équipages sur l'itinéraire Alger, Rabat, Alger, Tunis, Alger.
    • un équipage sur l'itinéraire Alger, Marrakech, Agadir, Marrakech, Alger,
    • deux équipages sur l'itinéraire Alger, Marrakech, Alger.
  • pour le 2ème GAA :
    • cinq équipages sur l'itinéraire Oran, Tunis, Casablanca, Oran,
  • pour le 3ème GAA :
    • six équipages sur l'itinéraire Sétif, Oran, Fez, Casablanca, Oran, Sétif.

Croix de Guerre des TOE :

* Citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Sgc Vincent pilote du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 10 mai 1931 : "Sous-officier d'élite. Pilote hors de pair. Après avoir participé à de nombreuses missions éloignées en région saharienne, et aux affaires de Djihani, en octobre 1929, s'est dépensé sans compter au cours des opérations de Tarda, du 1er au 14 septembre 1930, exécutant de nombreux bombardements dont les résultats ont contribué à ébranler le morel de l'ennemi et à assurer le succès de nos armes."

* Citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Sgt Cattecuro mitrailleur de la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 23 juin 1931 : "Sous-officier mitrailleur de premier ordre, alliant à une solide instruction technque un courage et un allant digne des plus grands éloges. Appelé à renforcer l'aviation du maroc avec son escadrille pour les affaires de Tarda, du 1er septembre 1930, s'est dépensé sans compter au cours de nombreux bombardements particulièrement bien réussis, dont les résultats ont contribué à assurer le succès de l'opération."

* Citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Sgt Rolland pilote de la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 23 juin 1931 : "Sous-officier pilote dont le courage calme etréfléchi, l'énergie et l'entrain sont au-dessus de tout éloge. Au cours des opérations de tarda, du 1er au 14 septembre 1930, a exécuté de nombreux bombardements remarquablement réussis, causant des pertes importantes à l'ennemi, et contribuant à assurer le succès de nos armes."

Le Col Vuillemin Grand Officier de la Légion d'Honneur :

Le 2 juillet 1931, le Col Joseph Vuillemin, commandant de l'aviation d'Algérie et As de la Grande Guerre avec sept victoires homologuées, a été élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur. Le Cdt Armand Jean Galliot de Turenne, commandant du 1er GAA et As de la Grande Guerre avec 15 victoires homologuées, a été fait commandeur de la Légion d'Honneur.

Grave accident d'avion :

Le 8 août 1931, à 6 h 30, un Breguet 14 A2, appartenant au 1er GAA, s'est écrasé, après une chute de 100 mètres, sur le territoire de la commune de Cap-Matifou, à 30 km d'Alger. L'équipage, composé du Clc Marc-Yvan Leblanc (pilote) / Sol Robert Soulié, venait de décoller du terrain d'aviation de Maison-Blanche, pour un vol d'entrainement. Les deux aviateurs ont été grièvement blessés. Ils ont été transportés vers l'hôpital militaire de Maillot en voitures civiles par des témoins, ce qui n'a pas dû arranger leur état. Le Clc Leblanc est décédé des suites de ses blessures au début octobre 1931.

* Médaille militaire du Clc Marc-Yvan Leblanc, pilote du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 16 octobre 1931 : "Jeune pilote plein d'ardeur, a été très grièvement blessé au cours d'une chute d'avion, le 8 août 1931."

Décès du Sgc Acquaviva :

Le 16 août 1931, le Sgc Emile Acquaviva, affecté au 1er groupe d'aviation d'Afrique, est décédé des suites d'une maladie contractée en Afrique équatoriale, probablement un paludisme mortel.

Le Lcl Weiss nommé commandant du 1er GAA :

Le 25 septembre 1931, le Lcl Pierre Weiss, auparavant affecté au service historique de l'armée, est nommé commandant du 1er GAA à Alger. Il est particulièrement chargé du jalonnement et de l'équipement de la ligne du transsaharien qui ont été confiés aux escadrilles d'Oran (2ème GAA) et d'Alger (1er GAA). Il restera à ce poste jusqu'au 13 juin 1934.

Croix de Guerre des TOE :

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc du LcL Martin du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 15 septembre 1931 : "Officier dont la grande loyauté et la bonne humeur complétent heureusement d'exceptionnelles qualités de commandement. A assuré pendant toutes les opérations de Taouz, du Maider et d'El-Haroun (février, mars, avril 1931), le commandement effectif du groupe d'aviation d'Algérie, mis à la disposition des confins algéro-marocains et en a obtenu, tant par son autorité que par son exemple le plus haut rendement."

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Cne Jean Baby du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 15 septembre 1931 : "Officier pilote observateur de premier ordre. Tout en faisant preuve dans les fonctions d'adjoint au commandement du groupe de rares qualités d'organisation, de méthode et de tact, a effectué les missions aériennes les plus délicates où sa valeur professionnelle et son courage se sont à nouveau affirmés. En particulier, le 2 et 3 mars 1931, a effectué les reconnaissances d'itinéraire vers la Dain du Maider, donnant au commandement les renseignements les plus précis sur la région. Le 19 mars, a assuré l'accompagnement de la reconnaissance du Maider dans les conditions atmosphériques les plus mauvaises, au milieu du vent de sable, a bombardé avec succès le 27 mars les campements et troupeaux de la région d'Outtara, le 1er et 2 avril, les campements du Taguerout et du Djebel Ougnat."

La Médaille Militaire pour les aviateurs du 2ème GAA :

Le 16 septembre 1931, la médaille coloniale avec agrafe "Afrique Occidentale Française" a été attribuée au personnel militaire du 2ème groupe d'aviation d'Afrique ayant pris part à la liaison aérienne Colomb-Béchar - Gao et retour, effectuée du 22 au 30 janvier 1931.

Croix de Guerre des TOE :

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Ltt Pierre Bodin du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 25 septembre 1931 : "Jeune officier pilote, obervateur allant, courageux, d'un sang-froid remarquable. A l'escadrille de pénétration saharienne dont il fait partie, s'est imposé à tous par ses brillantes qualités, rapportant de toutes ses missions les renseignements les plus précieux. Après avoir effectué de nombreuses et délicats missions en régions désertiques, s'est tout particulièrement distingué dans la région des confins algéro-marocains à l'occasion des opérations relatives à la prise de Taouz, à la reconnaissance du Maider, et à l'occupation d'El Haroun. En particulier, les 18 et 20 mars, a assuré dans les meilleures conditions l'accompagnement de la reconnaissance du Maider, le 3 avril, effectuant à basse altitude une mission d'accompagnement aux lisières mêmes du Fafilalet, a été pris à partie par des tireurs ennemis."

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Ltt René Chamard du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 25 septembre 1931 : "Officier pilote hors de pair, d'un allant incomparable, faisant preuve en toutes circonstances des plus belles qualités militaires. A pris une part très active aux opérations de Taouz et d'El Haroun, plaçant toujours ses observateurs dans les meilleures conditions pour obtenir les meilleurs résultats. A effectué de nombreuses missions de reconnaissances lointaines et des bombardements réussis; s'est particulièrement distingué, le 2 avril 1931, au cours d'un bombardement des campements de la région Sud du massif de l'Ougnat."

* Croix de Guerre des TOE avec palme et citation à l'ordre de l'armée du Maroc de l'Adc Jean Vauzelle de la 1ère escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 25 septembre 1931 : "Brillant sous-officier mitrailleur, d'un allant et d'un courage remarquables, toujours à la recherche des missions délicates, qu'il exécuté avec la plus grande conscience. A déjà fait un long séjour au Maroc, au cours duquel il a pris part aux opérations de 1925 et 1926 sur le Rif et dans la Tache de Taza, effectuant au total de 197 heures de vols de guerre. Envoyé en renfort pour participer aux opérations engagée dans la régions des confins algéro-marocains, s'y est brillamment conduit, effectuant des reconnaissances lointaines dans les meilleures conditions; s'est particulièrement distingué, le 4 mars 1931, au cours d'une reconnaissance de la Daïa du maider, et les 1er et 2 avril en effectuant des bombardements sur les campements signalés dans la région du Tagueroumt."

Croix de Guerre des TOE :

* Croix de Guerre des TOE avec étoile de Vermeil et citation à l'ordre du corps d'armée de l'Adj Lucien Decombas de la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 1er octobre 1931 : "Très brillant sous-officier mitrailleur, brave et d'une haute valeur professionnelles. Apte à l'exécution de toutes les missions qu'il prépare avec le plus grand soin et qu'il exécute avec une audace raisonnée. Spécialiste de la pénétration saharienne, à laquelle il participe depuis 1924, s'est distingué au Maroc en 1925 et 1926, pendant les opérations du Rif et de la Tache de Taza. A pris une part très active aux opérations engagées dans la région des confins algéro-marocains, au cours desquelles il a exécuté de nombreuses missions très réussies de reconnaissance, d'accompagnement et de bombardement. A effectué, en particulier le 7 mars 1931, une mission photographique à très basse altitude, en région dissidente, qui a rendu les plus grands services au commandant de la colonne chargée d'effectuer la reconnaissance du Maider. Réunit 1.100 heures de vol, dont 450 heures de vols de guerre."

* Croix de Guerre des TOE avec étoile de vermeil et citation à l'ordre du corps d'armée du Sgc Béranger Rolland du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 1er octobre 1931 : "Remarquable sous-officier pilote, d'un sang-froid et d'un courage auxquels ses chefs et ses camarades rendent hommage. Spécialiste de la pénétration saharienne, à laquelle il s'est consacré depuis 1925, obtenant toujours les meilleurs résultats, détaché au Maroc en 1926 pour les opérations de la Tache de Taza. Il a également participé aux affaires de Tarda en août-septembre 1930. S'est tout particulièrement distingué au cours des opérations relatives à la prise de Taouz, à la reconnaissance du Maider, et à l'occupation d'El Haroua. Le 9 mars 1931, a permis, grâce à sa maitrise, l'exécution d'une reconnaissance dans la région du Maider, malgré des conditions atmosphériques extrêment défavorables. A effectué, en outre, de nombreuses missions de bombardement, de reconnaissance et d'accompagnement, en particulier le 4 mars 1931, en assurant la liaison avec la reconnaissance vers Hazzi-Zerzour. Réunit 1.183 heures de vol, dont 97 de vols de guerre en 1930 et 1931.

* Croix de Guerre des TOE avec étoile d'argent et citation à l'ordre de la division du Sgt André Bidet du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 1er octobre 1931 : "Jeune sous-officier pilote qui s'est rapidement imposé à ses chefs et à ses camarades par ses brillantes qualités de courage et de sang-froid. Toujours volontaire pour l'exécution de toutes les missions, a effectué, au cours des opérations relatives à la prise de Taouz et d'El Haroun, 85 heures de vol de guerre, comportant de nombreuses missions de reconnaissance lointaine et de bombardement. S'est tout particulièrement distingué le 2 avril 1931, au cours d'un bombardement de campements signalés dans la région Sud-Est du massif de l'Ougnat."

* Croix de Guerre des TOE avec étoile d'argent et citation à l'ordre de la division de l'Adj Raymond Berges du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 1er octobre 1931 : "Adjudant pilote hors de pair dont les brillantes qualités font l'admiration de ses chefs et de ses camarades. Joint à une connaissance approfondie des régions sahariennes, qu'il parcourt depuis 1923, une allant imcomparable et une conscience professionnelle digne des plus grands éloges. A pris une part très active aux opérations engagées dans la région du Tafilalet, effectuant de nombreuses missions de reconnaissance, d'accompagnement et de bombardement. S'est tout particulièrement distingué le 7 mars 1931, au cours d'une mission d'accompagnement d'une colonne effectuant une reconnaissance en direction de la Daouna, survolant profondément la zone dissidente à basse altitude."

* Croix de Guerre des TOE avec étoile d'argent et citation à l'ordre de la division du Sgc Jules Vouriot du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 1er octobre 1931 : "Sous-officier mitrailleur de tout premier ordfe que son courage, son sang-froid et ses connaissances professionnelles rendent apte à l'exécution des missions les plus délicates. D'un allant merveilleux, a pris part à de très nombreuses missions de pénétration saharienne, aux affaires de Djihani et du djich d'Abadla. Vient encore de se sdistinguer au cours des opérations engagées pour la prise de Taouz et la reconnaissance du maider, effectuant plusieurs missions de reconnaissance lointaine et des bombardements réussis. A effectué en particulier, le 27 mars 1931, une reconnaissance à plus de 80 kilomètres en zone dissidente, rapportant au commandement des renseignements précieux sur une région encore mal connue.

Croix de Guerre des TOE :

* Croix de Guerre des TOE avec étoile d'argent et citation à l'ordre de la division du Sgt Charles Defrange du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 1er octobre 1931 : "Brillant sous-officier pilote, dont la modestie égale le courage. Toujours volontaire pour les missions les plus délicates que sa maitrise lui permet de mener à bien; a pris une part très active aux opérations engagées dans la région de Tafilalet, effectuant 67 h 40 de vols de guerre, parmi lesquelles de nombreuses missions de reconnaissance lointaine et des bombardement réussis. S'est tout particulièrement distinguié le 27 mars 1931, effectuant une reconnaissance à plus de 80 kilomètres, en zone dissidente, permettant à ses observateurs de rapporter des renseignements précieux sur une région encore mal connue."

* Croix de Guerre des TOE avec étoile de bronze et citation à l'ordre de la brigade du Sgt Gaston Lavagne du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 1er octobre 1931 : "Jeune sous-officier pilote, remarquable de courage et de sang-froid. D'un allant incomparable, a su rapidement s'imposer auprès de ses chefs et de ses camarades qui le recherchent pour l'exécution des missions délicates. A effectué, au cours des opérations engagées dans la région du Tafilalet, 72 heures de vols de guerre, au cours desquelles il s'est acquitté brillammeent de toutes les missions qui lui ont été confiées. S'est particulièrement distingué le 13 mars 1931, au cours d'un bombardement effectué à basse altitude, dans des conditions pénibles de campements dissidents dans la région de Daoura."

* Croix de Guerre des TOE avec étoile de bronze et citation à l'ordre de la brigade de l'Adj Artets Loussalez du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 1er octobre 1931 : "Sous-officier mitrailleur d'une conscience et d'un dévouement dignes des plus grandes éloges. Remarquable exécutant, toujours volontaire pour les missions difficiles; s'est tout particulièrement distingué les 1er et 2 avril 1931, au cours de bombardements des campements de la région Sud-Est du massif de l'Ougnat. A exécuté, en outre, plusieurs missions de reconnaissances lointaines, faisant toujours preuve des plus belles qualités militaires."

* Croix de Guerre des TOE avec étoile de bronze et citation à l'ordre du régiment du Sgc Henri Seroy du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 1er octobre 1931 : "Jeune sous-officier pilote aux brillantes qualités, d'un cran et d'un dévouement remarquables. A pris une part très active aux opérations engagées à l'occasion de la prise de Taouz et de l'occupation d'EL Haroun. S'est particulirement disntingué le 3 mars 1931, au cours d'une reconnaissance mointaine sur le Maider, qu'il a survolé à basse altitude, permettant ainsi à son observateur de rapporter au commandement les plus utiles renseignements. A effectué, au cours des récentes opérations, 60 h 30 de vols de guerre, comportant de nombreuses reconnaissances et accompagnements, et des bombardements très réussis."

La Médaille coloniale pour les aviateurs du 2ème GAA :

Le 6 octobre 1931, la médaille coloniale avec agrafe "Afrique Occidentale Française" a été attribuée

  • aux personnels des équipages aériens ayant participé du 5 novembre 1930 au 20 janvier 1931 à la reconnaissance de la région au Nord de Bilma et du massif du Tibesti.
  • aux officiers et sous-officiers des équipages aériens, non titulaires de cette médaille, ayant participé au voyage d'inspection effectué en Afrique par le ministre de l'Air, du 5 au 28 avril 1931.

La médaille coloniale avec agrafe "Afrique Occidentale Française" a été attribuée aux personnels militaires du 2ème groupe d'aviation d'Afrique ayant pris part à la liaison aérienne Colomb-Béchar - Gao et retour, effectuée du 22 au 30 janvier 1931.

Cinq mille kilomètres en 4 jours :

Le 19 octobre 1931, une escadrille de sept appareils, sous les ordres du Cdt Armand de Turenne, l'As de la Grande Guerre comprenait les pilotes suivants : Cne Tziki de l'armée polonaise, Cne Rossignol, Ltt Rey, Adj Roger, Sgt Aubry, Sgt Talavera est rentrée d'un périple de 5.000 km réalisé en quatre jours effectué sur le parcours Alger - Oran - Fez. Une demi-escadrille du même groupe d'aviation, sous les ordres du Cne Chassier et comprenant les Ltt Piéchon et Levrey, en se rendant à Tunis, puis à Gabès en 48 heures.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

Une école de perfectionnement, destinée à entretenir et à compléter l'instruction des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, est mise en oeuvre à partir du 19 novembre 1931. Cette école est établie dans la caserne Holbecq sur le terrain d'aviation d'Hussein-Dey. Les sous-officiers devaient s'inscrire à ces cours, avant le 25 octobre et les officiers, avant le 10 novembre de la même année. Les caporaux-chefs sont admis à suivre ces cours. Pour information, les caporaux-chefs n'appartiennent pas au corps des sous-officiers, qui commence au grade de sergent, mais au corps des hommes du rang. Le premier sujet a été consacré à la cellule du Potez 25 TOE.

Le 1er GAA se déplace sur Blida :

Le 30 octobre 1931, les avions du 1er GAA ont quitté le terrain d'aviation de Maison-Blanche et sont arrivés sur le terrain d'aviation de Joinville à Blida, après un vol en patrouilles échelonnées. Deux grands hangars sont réservés au groupe. Le premier avion, qui a atterri, était piloté par le Ltt Bernard, qui s'était rendu célèbre lors du vol pendant lequel le Gal Laperrine avait trouvé la mort et par le Col Weiss. Parmi les autres pilotes, on trouvait le Cdt Armand de Turenne, l'As de la Grande Guerre, Cne Asenard, Cne Chassier, Cne Rossignol, Adc Pinson, Adc Royer.

Déplacement sur Laghouat :

Le 3 novembre 1931, les avions de la 2ème escadrille du 1er GAA, sous les ordres du Cne Chassier, ont atterri sur le terrain d'aviation de Laghouat. Ils ont croisé le Lcl Weiss, commandant du 1er GAA de Maison-Blanche, qui se rendait à El-Goléa. Après une escale de ravitaillement et une nuit passée sur place, le Lcl Weiss, accompagné de son mécanicien, a repris sa route vers El-Goléa.

Le balisage de la piste Alger - Gao :

Le 7 novembre 1931, trois Potez 25 TOE, pilotés par le Col Vuiillemin, commandant l'aviation militaire en Algérie, le Cne Andrieux et l'Adj Royer, embarquant à leur bord mécaniciens et opérateurs TSF, ont décollé du terrain d'Alger - Maison-Blanche, avec l'intention de baliser la piste d'Alger à Gao, en collabotation avec un groupe d'autos-tracteurs de l'armée. L'itinéraire choisi est le suivant : Alger, Laghouat, Reggan, Ouallen, Tassalit, Gao et retour. La particularité de cette mission est que l'un des avions est équipé d'un poste de TSF. C'est la première fois qu'un tel dispositif est emporté à bord d'un avion appartenant aux groupes d'aviation d'Afrique.

Nota : le Potez 25 TOE a été mis en service à partir de 1928. Ce type de Potez 25 était adapté à la reconnaisance et aux bombardement sur les théâtres d'opérations extérieurs. Il a été fabriqué à 795 exemplaires. Il possédait les caractéristiques techniques suivantes : envergure 14,14 m, longueur 9,10 m, hauteur 3,67 m, équipage composé d'un pilote et d'un observateur ou d'un mitrailleur / mécanicien, Masse à vide 1510 kg, Masse totale 2500 kg, Un moteur Lorraine-Dietrich 12 Eb "Courlis" de 450 ch, vitesse maximale 210 km/h, Montée à 3.000 mètres en 14 mn, plafond 5.800 m, Autonomie 750 ou 1260 km, Armement une mitrailleuse Vickers de 7,7 mm synchronisée, deux mitrailleuses Lewis de 7,7 mm montées en tourelle arrière, 200 kg de bombes.

Un mécanicien blessé par un hélice :

Le 11 novembre 1931, à 7 h 30, le Sgt Manfredi, en déplacement à El-Goléa, brassait l'hélice d'un avion avant la mise en route. Le moteur a démarré immédiatement et l'hélice s'est mise en mouvement touchant le mécancien qio n'a pas eu le temps de s'écarter. Il a eu le bras droit sectionné. Immédialement transporté à l'infirmerie, il a été transporté par un Breguet 14 sanitaire entre El-Goléa à Laghouat, puis dans un second appareil sanitaire jusqu'à Alger. Il avait alors parcouru 800 kilomètres. Hospitalisé à l'hôpital militaire Maillot, il a été opéré et amputé de son bras accidenté, à 15 h 30. Il se remettra de ses blessures.

* Citation à l'ordre du 19ème corps d'armée du Sgt Manfredi, mécanicien de la 2ème escadrille du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 24 novembre 1931 : "Chargé des fonctions de mécanicien dans une mission saharienne de quatre appareils, sur un parcours désertique, a été, au cours d'un service commandé, grièvement blessé par un coup d'hélice. Mécanicien hors de pair, réunit aux plus fortes connaissances techniques des qualités de courage et de dévouement exceptionnelles."

* Médaille Militaire et citation à l'ordre du ministère de l'air du Sgt Paul Manfredi, du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 5 mars 1932 : "Chargé des fonctions de mécanicien dans une mission saharienne de quatre appareils, sur un parcours désertique, a été, au cours d'un service commandé, grièvement blessé par un coup d'hélice qui a nécessité l'amputation du bras gauche, mécanicien hors de pair, réunit aux plus fortes connaissances techniques des qualités de courage et de dévouement exceptionnelles."

Reconnaissance et balisage jusqu'à Tamanrasset :

Le 14 novembre 1931, cinq avions, dont deux Potez 25 TOE et deux Breguet 19 A2, sous les ordres du Lcl Weiss, commandant du 1er GAA, ont décollé du terrain de Maison-Blanche à destination de Laghouat, puis d'In Salah. Les pilotes étaient, outre le Lcl Weiss, les Ltts Bernard, Piéchon, Kéromès et Rey. Les équipages sont arrivés à In-Salah, le 21 novembre. Ils vont poursuivre par Tamanrasset, dans le massif du Hoggar. Le but de cette mission est d'assurer la reconnaissance des axes de pénétration et l'étude de son jalonnement par des repères optiques.

Préparation du balisage des axes de pénétration :

Le 17 novembre 1931, trois avions, sous le commandement du Col Vuillemin, est parti à destination de Gao. Les aviateurs qui participent à cette reconnaissance sont le Cne Andrieu, Ltt Bonnamy, Ltt Etienne, le directeur de la compagnie transsaharienne, l'Adj Royer et un mécanicien. Cette mission cherche à améliorer le parcours entre Reggiane et Gao et le jalonner par des repères visibles par les équipages des avions tout en guidant les véhicules au sol. Ce balisage est constitué par de grands repères métalliques, peints en blanc, construits par les parcs d'aviation des escadrilles algériennes et qui seront transportés sur place, en pièces détachées. La mission du Col Vuillemin est rentré à Alger, le 27 novembre. Dès maintenant, le balisage de l'axe saharien entre Colomb-Béchar et Gao est effectif.

Campagnes de tir à Laghouat :

Le 24 novembre 1931, la 1ère escadrille du 1er GAA, commandée par le Cne Chassier, ayant terminé sa campagne de tir à Laghouat, a rejoint le terrain d'aviation d'Hussein-Dey. Elle est remplacé par les dix appareils de la 2ème escadrille du même groupe, commandée par le Cne Rossignol. Ils sont rentrés à Hussein-Dey, le 6 décembre.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement, destinée à entretenir et à compléter l'instruction des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame un nouveau cycle de formation, à partir du 3 décembre 1931. Le sujet traité a été consacré au moteur Lorraine de 450 Hp.

2500 km en 4 jours :

Le 30 novembre 1931, à 6 h 30, trois Potez 25 TOE de la 2ème escadrille du 2ème GAA ont décollé du terrain d'aviation de Colomb-Béchar. Les équipages engagés étaient les suivants :

  • Adj G. Vincent (pilote) / Col Trinquet (commandant supérieur du territoire d'Aïn-Sefra) / Sol Vincent (mécanicien),
  • Adc Berges (pilote) / Cne Paolacci (commandant de la 2ème escadrille) / Sgt Martorella (mécanicien),
  • Sgt Bidet (pilote) / Ltt Baudin

Ils ont atterri à Bou Bernous, à 10 h 30, puis repartait pour Adrar. Posés à 15 h 30, ils repartaient le lendemain. Les quatre jours suivants, ils reliaient Adrar-In Salah, El Gobès, El Goléa, Timimoun et retour sur Colomb-Béchar.

Nouvelle mission de balisage :

Le 6 décembre 1931, le Col Vuillemin prend le départ pour une nouvelle mission de pénétration saharienne. Cette fois, il va se concentrer sur l'axe entre Ouargla, Fort-Lallemand, Fort Flatters. Ce trajet sera ultérieurement prolongé jusqu'à Djanet. Le commandant de l'aviation militaire en Algérie décolle, en équipage avec le Sgc Bradesi (mécanicien), du terrain de Maison-Blanche à 6 h 30. Il est accompagné d'un autre équipage composé du Cne Saillyn (pilote) / Sgc Evrard (mécanicien).

Le 7 décembre 1931, trois autres avions du 1er GAA décollent à 6 h 00. Ils sont sous les ordres du Cdt de Turenne et se dirigent sur Abrar, via El-Goléa et Timimoun. Leur mission est de compléter certains points de la piste aérienne récemment jalonnée par le Col Vuillemin. Les autres aviateurs qui l'accompagnent sont le Ltt Bonamy, Ltt Levrey, Adj Bourdon, Sgt Dumont.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame un nouveau cycle de formation, à partir du 10 décembre 1931. Le sujet traité a été consacré aux réparations et aux pannes fréquentes.

Recherches de l'hydravion postal Alger - Marseille :

Le 10 décembre 1931, l'hydravion postal de la ligne Alger - Marseille, occupé par le pilote Champsaur et le radiotélégraphiste Bourguignon, a été contraint d'amerrir entre Alger et les îles Baléares, suite à une panne d'huile du moteur, consécutive à une fuite, à 9 h 30. A 11 h 55, l'équipage abandonne l'hydravion et prend place à bord du canot automatique qui dote les hydravions de la ligne Marseille - Alger. Deux patrouilles chacune de deux avions du 1er GAA ont effectué des patrouilles à 20 milles de la côte africaine entre Alger et Tenes. Celles-ci n'ont pas donné de résultat. Les avions ont parcouru 2.500 km et n'ont pa subi de pannes, ni d'incident de ravitaillement en carburant.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 5ème cycle de formation, à partir du 17 décembre 1931. Le sujet traité a été consacré à la navigation aérienne et à la compensation du compas.

Inauguration de Sidi-Bel-Abbès :

Le 19 décembre 1931, l'aérodrome de Sidi-Bel-Abbès est inauguré et ouvert à la circulation aérienne. Le Lcl Weiss est présent, ainsi que le Cdt Turenne, qui est venu à la tête d'une escadrille du 1er GAA. Le 2ème GAA est représenté par le Cdt Audrain.

Quatre heures pour convoyer un sérum :

Le 6 janvier 1932, l'hôpital militaire de Colomb-Béchar demande à Oran, par TSF, l'envoi en extrême urgence, d'un sérum destiné à soigner un officier dont l'état de santé étaient extrémement préoccupant. A 10 h 30, le poste d'Oran reçoit le message. A 11 h 45, un avion du 2ème groupe d'aviation d'Afrique décolle de l'aérodrome de la Sénia, porteur du remède. A 14 h 30, l'équipage remet le sérum à son destinataire, après avoir parcouru les 550 km séparant Oran de Colomb-Béchar. Sans avion, le sérum aurait mis 32 heures pour arriver, scellant le sort du malade. Merci à l'aviation militaire.

Citation à l'ordre de l'armée :

Le général de division, commandant supérieur des troupes du Maroc, cite à l'ordre de l'armée du Sgc Georges Vincent, pilote du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 11 janvier 1932 : "Pilote de grande classe, remarquable par son endurance, son habileté et son sang-froid. A accompli depuis le 1er janvier 1930 quatre ents heures de vol, prenant part à toutes reconnaissances sahariennes effectuées pendant les journée des 25, 26 et 27 décembre; a accompli six missions, découvrant le premier le djich qu'ila survolé à une basse altitude. Est rentré après avoir reçu six balles dans son appareil."

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 8ème cycle de formation, à partir du 21 janvier 1932. Le sujet traité a été consacré aux consignes en région désertique et le balisage.

Escorte de la tournée du gouverneur général :

Pour la mission d'escorte du gouverneur général au cours de sa tournée d'inspection au Sahara, le groupe du 1er GAA a constitué deux patrouilles sahariennes.
La première, sous les ordres du Cdt Armand de Turenne et comprenant le Cne Aznard, les Ltt Bernard, Ltt Rey, Sgt Dalacieux (mécanicien), Sgt Mazel (mécanicien), a attendu le gouverneur général à Tamanrasset et a effectué des reconnaissances photographiques de pistes et des massifs du Hoggar. Ces missions ont été confiées au Cne Aznard, observateur photographe par le service topographique.
Le seconde, sous les ordres du Lcl Weiss et comprenant le Ltt Kérommès, Adc Ferraris, Sgt Pradier, Sgt Roubaud, Sgt Porte, a attendu le gouverneur à In-Salah.

Le 19 janvier 1932, la patrouille du Cdt de Turenne, rentrant du Hoggar, est rejointe , à In-Salah, par celle du Lcl Weiss. Sur le terrain de la grande oasis du Tidikelt, quatre Potez 29-2 à moteur Lorraine et deux Breguet 19 A2 à moteur Lorraine sont alignés pour appuyer, par une démonstration aéronautique, l'action de M. Carde, gouverneur général de l'Algérie, en tournée d'inspection au Sahara. Le 20, le cortège officiel de dix voitures est retrouvé sur le plateau désertique du Tademait par les deux patrouilles qui, pendant une centaine de kilomètres, croise, à quelques mètres du sol, au-dessus des voitures. Quand le cortège pénétre dans Fort-Miribel, en plein désert de sable, les six avions exécutent une figure aérienne pour saluer l'entrée du gouvernueur dans le poste. Après, les avions rentrent sur le terrain d'El-Goléa. Le 21, le convoi rejoint El-Goléa. Le 22, tous les avions du 1er GAA sont tous rentrés à Maison-Blanche après un voyage de 4.200 km.
La première patrouille a parcouru 4.200 km, dont 3.600 en zone désertique, 24 heures de vol et 7 h 25 en mission photographique et pris 400 photos verticales et obliques. La seconde patrouille a parcouru 2.800 km dont 2.200 en zone désertique en 15 h 45 de vol.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 9ème cycle de formation, à partir du 28 janvier 1932. Le sujet traité a été de nouveau consacré aux consignes en région désertique et le balisage.

Deux allers-et-retours très rapides :

Le 26 janvier 1932, deux équipages du 1er GAA ont réussi deux performances de vitesse remarquables. Tous les itinéraires ont été couverts entre 6 h 00 et 15 h 00.
Le premier équipage, composé du Sgt Pradier (pilote) / Ltt Kéromès (navigateur), ont effectué l'itinéraire Alger - El Goléa - Alger de 1.500 km en 9 heures d'absence. Partis de Maison-Blanche à 5 h 10, ils atterrissaient à leur point de départ à 14 h 55, ayant volé pendant plus de 1.000 km sur un parcours désertique et ayant couvert de 1.500 à 1.550 km au total.
Le second équipage, composé du Sgc Aubry (pilote) / Adc Hauptmann (navigateur) ont effectué le trajet Alger - Colomb-Béchar - Alger de 1.600 km en 9 h 35. Partis à 6 h 00, ils revenaient à 15 h 35. En tenant compte des escales de ravitaillement , le vitesse moyenne des deux appareils a été de 180 km / h. On peut signaler que l'équipage Pradier / Kéromès a effectué en neuf heures l'aller et retour d'El-Goléa qui demande six jours par les moyens classiques de communication, c'est à dire le train et l'automobile.

Inauguration du monument des tués du 8 décembre 1928 :

Le 27 janvier 1932, le gouverneur général Jules Carde a inauguré le monument élevé à la mémoire des victimes du guet-apens du Djebel Arlal. Nous l'avons vu précédemment, cinq militaires français ont été tués dans cette embuscade qui a eu lieu, le 8 décembre 1928. Cet endroit était situé dans une cuvette étroite dominée de toutes parts par les murailles dentelées, des falaises occupées par les Djicheurs qui tuèrent le général Clavery et quatre hommes. A une cinquantaine de mètres de la piste, a été dressé un obélisque sur lequel a été gravé l'inscription suivante :

A la mémoire du Général Clavery
Capitaine Pasquet
Capitaine Debenne
Maréchal des logis Etienne
Légionnaire Decaux
Tués glorieusement à l'ennemi
en ce lieu, le 8 décembre 1928.

Maison-Blanche à Casablanca et retour :

Le 28 janvier 1932, une patrouille du 1er GAA, composée du Ltt Lebrey (pilote) / Adc Ouazine (navigateur) et Adj Bourbon (pilote) / Sgt Roux (mécanicien), décollait du terrain d'aviation de Maison-Blanche à 4 heures du matin et atterrissait à Casablanca à 9 h 30. Une heure plus tard, les deux aviatyeurs décollaient et rentraient à Maison-Blanche, à 16 heures. Ils sont parcouru 2.200 km en onze heures de vol, à la moyenne de 200 km/h.

Le Lcl René de Boysson, commandant du 4ème groupe :

Le 1er février 1932, le Lcl René de Boysson prend le commandement du 4ème groupe d'aviation d'Afrique. Il succède au Lcl Désiré Rossner. Il restera à ce poste jusqu'au 1er septembre 1933.

Perdus dans le désert :

Le 2 février 1932, les aviateurs Jean Réginensi, Joseph Touge et Roger Lénier, en route pour Tananarive (Madagascar) passent à La Sénia. à bord du Farman F 190, immatriculé "F-ALHG" baptisé "Saint-Didier". Ils tombent en panne d'essence dans la région d'Arak, le 6 février. Sans nouvelle des aviateurs, trois avions, sous les ordres du Col Vuillemin et accompagné du Lcl Weiss, Ltt Bernard, Sgt Pradier, ont décollé à 5h00 du matin, en direction d'In-Salah pour partir à la recherche de l'équipage du Farman F 190.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 10ème cycle de formation, à partir du 4 février 1932. Le sujet traité a été consacré à la météorologie et à la lecture des renseignements météorologiques.

La patrouille de secours arrive à In-Salah :

Le 6 février 1932, la patrouille de secours du 1er GAA, composée du Col Vuillemin, Col Weiss, Ltt Bernard, Sgt Pradier, est arrivée à In-Salah, venant d'Alger, en 7 h 20 de vol. Le Col Weiss et le Ltt Bernard sont repartis en direction d'Arak. Heureusement, l'équipage du Farman F 190 a modifié leur poste de radio en ondes courtes, ce qui va permettre de retrouver l'avion. Après six jours de recherches par des équipages civils et militaires, dirigés par le Col Joseph Vuillemin et auxquelles participent le Lcl Pierre Weiss, les Ltts Levrey et Bernard, le Sgt Pradier et l'équipage du Latécoère 26 immatriculé "F-AJCF" de l'Aéropostale, composé de Charles Poulin, Pierre Viré et Picard, les trois naufragés sont repérés et secourus.

Deux Potez 25 TOE à Colomb-béchar :

Le 17 février 1932, deux Potez 25 TOE, montés par les équipages suivants : Cne Andrieux (pilote) / Sgt Bradesi (mécanicien) et Ltt Durif (pilote) / Sgt Evrard (mécanicien) se sont rendus à Colomb-Béchar et Adrar. Partis à 7h00, ils ont atterri à destination à 15 heures.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 13ème cycle de formation, à partir du 25 février 1932. Le sujet traité a été consacré à l'exercice au tapis roulant.

Le Cdt de Boysson commandant du 4ème GAA :

A la mi février 1932, le Cdt de Boysson a été nommé commandant du 4ème groupe d'aviation d'Afrique à Tunis.

Escorte d'une tournée d'inspection :

Le 3 mars 1932, le gouverneur général Carde a quitté Alger en avion pour effectuer une tournée d'inspection dans le Sud-Algérien. Il est escorté par trois appareils du 1er groupe d'aviation d'Afrique. L'année dernière, il avait parcouru tous le territoires du Sud, à l'exeption de Djanet, oasis voisine du Sud de la Tripolitaine, qui est difficilement accessible. Cette année, il se rend spécialement à Djanet mais en faisant une étape à Ouargla.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 14ème cycle de formation, à partir du 10 mars 1932. Le sujet traité a été consacré à la préparation d'une mission photographique et exécution de la mission.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 15ème cycle de formation, à partir du 17 mars 1932. Le sujet traité a été consacré au tableau Brager et à l'étude des missions d'artillerie.

Deux officiers honorés :

Le 15 mars 1932, le Lcl Weiss, commandant du 1er groupe d'aviation d'Afrique, a récompensé les Cdt Armand de Turenne et le Ltt Alexandre Bernard pour leur travail au sein du groupe.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 16ème cycle de formation, à partir du 24 mars 1932. Le sujet traité est la visite du centre de mobilisation d'aviation d'Afrique n° 1, complétée par un travail écrit. Cette séance est obligatoire.

Personnels manquants :

A la date du 1er avril 1932, il manque du personnel dans les différents groupes d'aviation d'Afrique. En voici le détail :

  • 1er GAA d'Hussein-Dey : 4 spécialistes non navigants,
  • 3ème GAA de Sétif : 2 mitrailleurs navigants, 16 spécialistes non navigants.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 17ème cycle de formation, à partir du 7 avril 1932. Le sujet traité est le matériel de DCA avec présentation des matériels.

Limitation du séjour en AFN à 6 ans :

Jusqu'à cette période, les groupes d'aviation d'Afrique étaient considérés comme des formations métropolitaines, c'est à dire que les officiers pouvaient y être affectés définitivement à la seule condition d'avoir passé six ans au moins aux TOE. Une augmentation de solde, dite tiers colonial, va changer les choses. Un décret vient d'être pris qui limite le séjour des officiers en Algérie et Tunisie à 6 ans.

Aller et retour Alger - Oran pour 15 avions :

Le 8 avril 1932, un groupe de quinze avions du 1er GAA, sous le commandement du Col Weiss et du Cdt de Turenne, est parti du terrain de Maison-Blanche pour Oran et sont revenus dans la même matinée. Partis à 6 heures, les appareils se posaient à la Sénia à 8 h 20. Après une escale technique, ils repartaient à 9 h 40 pour se poser à Maison-Blanche à 11 h 45.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 18ème cycle de formation, à partir du 14 avril 1932. Le sujet traité est l'emploi de la DCA.

L'école de perfectionnement des personnels de réserve :

L'école de perfectionnement des officiers et sous-officiers de réserve du 1er groupe d'aviation d'Afrique, entame le 18ème cycle de formation, à partir du 21 avril 1932. Le sujet traité lors de la séance est le rattrapage du 24 mars 1932.

Le Col Vuillemin quitte l'aviation militaire en Algérie :

Le 17 avril 1932, le Col Joseph Vuillemin a quitté Alger, à bord d'un hydravion régulier de la compagnie générale Aéropostale de la ligne Marseille-Alger, pour se rendre à Paris. L'officier supérieur, qui a été nommé à la tête du 37ème régiment d'aviation du Maroc, quitte son commandement d'Algérie.

Modification dans l'organisation des groupes :

Le 3ème groupe d'aviation d'Afrique va être transformé en groupe de chasse et quittera le terrain d'aviation de Sétif, pour s'installer à Oran. Cette transformation ne sera effective que le 1er septembre 1933. Nous y reviendrons.

Visite de Dieudonné Costes :

Le 17 avril 1932, l'aviateur Dieudonné Costes (pilote) et ses camarades Schneider (navigateur) et Véron (chef-mécanicien) ont été reçus par les aviateurs du 1er GAA. Le lendemain, ils sont repartis à bord de leur Breguet 27 à moteur Hispano-Suiza de 500 ch. Plusieurs pilotes du 1er GAA les ont accompagnés sur quelques kilomètres, il s'agissait des Ltt Kéromnés, Ltt Rey, Ltt Pléchon, Ltt Levrey, Adh Vergniaud, Sgt Pradier.

Le Col de Serres nommé commandant du 1er GAA :

Le 6 mai 1932, le Cne de Serres, commandant de l'école d'aviation d'Avord et antérieurement le 2ème régiment d'aviation de chasse de Strasbourg-Neuhof, est nommé commandant de l'aviation militaire en Algérie, en remplacement du Col Joseph Vuillemin affecté au Maroc. Il rejoindra son poste, le 26 juin 1932.

1.000 km en 6 heures de vol :

Le 19 mai 1932, l'équipage, composé du Sgt Libert (pilote) et du Cne Sailly (observateur) du 1er GAA, a réalisé la liasion entre le terrain de Maison-Blanche et celui de Kasbah-Tadla en 6 h 30 de vol. Parti d'Alger à 11 h 30, ils ont atterri à destination à 17 heures, après avoir couvert 1.000 km. Il faut signaler que les équipages du 1er GAA s'entrainent désormais au vol de nuit.

4.300 km en 21 h 30 de vol :

Le 7 juin 1932, l'équipage, composé du Sgc Muller (pilote) / Ltt Desclerc (navigateur) du 2ème GAA, décollait du terrain d'aviation de la Sénia, à bord d'un Potez 25 TOE. Ils faisaient escales à Tunis, puis à Sétif. Au lieu de rentrer à leur base d'origine, ils ont décidé de joindre Meknès au Maroc. Après un vol de 5 heures, ils atterrissaient à Meknès après avoir parcouru 1.100 km à la vitesse moyenne de 220 km/h. Au total, cet équipage totalisait 3.600 km réalisés en 12 heures de vol. Le lendemain matin, les deux aviateurs atterrissaient à Agadir, à l'extrémité Sud-Ouest du Maroc, après un difficile survol de l'Atlas. Le même jour, ils faisaient demi-tour et atterrisaient à la Sénia à 20 heures, alors que la nuit était tombée. Le Sgc Muller avait poussé son avion dans l'extrême limite de son rayon d'action et a atterri sur la réserve de carburant. Ils ont parcouru 1.100 km en six heures. Au total, cet équipage s'est absenté 42 heures, a effectué 21 h 30 de vol et a parcouru la distance de 4.300 km à la moyenne de 200 km/h.

Plusieurs vols entre Alger et le Maroc :

Le 8 juin 1932, plusieurs équipages du 1er GAA ont relié Alger à plusieurs grandes villes marocaines. L'équipage, composé du Cne Le Roux pilote) / Cne Duval (EM du 19ème corps d'armée), est revenu de Rabat à Alger en 5 h 30. L'équipage Ltt Piechon (pilote) / Ltt Denuc (navigateur) a relié Alger à Casablanca en 6 h 20 et finalement l'équipage Ltt Rey (pilote) / Cne Gouillon (EM) a relié Alger à Fez en 4 h 45.

Visite à Tunis des avions du 2ème GAA :

Le 15 juin 1932, trois avions du 2ème GAA, venant d'Oran, ont atterri sur le terrain d'aviation du camp d'El-Aouïna, près de Tunis. Ils ont regagné leur terrain dès le lendemain.

Un vol de nuit de 900 km :

Dans la nuit du 16 au 17 juin 1932, quatre Potez 25 TOE à moteur Lorraine de 450 cv du 1er GAA ont effectué une reconnaissance de grande ampleur, avec identification des appareils, jusqu'à Oran, soit à 400 km de leur base de départ. L'itinéraire de près de 900 km passait par Miliana, Mostaganem, Oran, Saint-Denis, Relizane, Orléansville. Le départ a eu lieu à 20 heures, les avions décollant toutes les 4 minutes. Les appareils rentrèrent à Maison-Blanche entre minuit et une heure du matin avec le même intervalle, après 5 h 10 de vol. Les personnels navigants qui ont participé à cette mission de nuit étaient les suivants : LcL Weiss, Cne Chassier, Ltt Piechon, Ltt Bernard, Adj Borelle, Sgt Aubry, Sgt Pradier, Sgt Bardet. C'est la première fois qu'un tel vol de nuit est effectué en Afrique du Nord.

3.440 km en 15 h 35 :

Le 22 juin 1932, l'équipage, composé du Sgc Muller (pilote) et du Ltt Pigeaud du 2ème GAA, à bord d'un Potez 25 TOE à moteur Lorraine, a parcouru 3.440 km entre Oran, Casablanca, Tunis et Oran en 15 h 35 de vol.

Alger - Agadir et retour dans la même journée :

Le 23 juin 1932, l'équipage, composé du Sgt Pradier (pilote) / Ltt Levrey (navigateur) du 1er GAA, a réalisé le trajet Alger - Agadir et retour, soit 3.000 km dans la même journée, en 16 h 30 de vol. C'est la première fois que ce trajet est couvert aussi rapidement. Leur moyenne a été de 189 km/h. L'avion utilisé est leur avion d'arme, le Potez 25 TOE à moteur Lorraine de 450 cv.

Bien commencé, mal terminé :

Le 23 juin, l'équipage, composé du Sgc Lavagne (pilote) / Sgc Vouriot, du 2ème GAA, a décollé du terrain de la Sénia à 2 h 10 du matin et atterri à Tunis, à 6 h 20. Les deux aviateurs ont effectué le trajet de 1.050 km en 4 h 40, à la moyenne de 252 km/h. Si leur raid avait bien commencé, la seconde partie, le retour vers la Sénia, ne fut pas aussi heureuse. Pendant le vol qui les ramenait à la Sénia, ils ont été victimes d'une panne moteur et ont été contraints d'atterrir dans un champ de roseaux. Leur Potez 25 TOE n'a pas apprécié ce bain de pied et a été détruit. par cance, les deux hommes n'ont pas été blessés.

Le Col de Serre, commandant de l'aviation en Algérie :

Le 26 juin 1932, le Col de Serre, nouveau commandant de l'aviation militaire en Algérie, est arrivé dans le port d'Alger, à bord du paquebot "Gouverneur-Général-Gueydon" de la compagnie transatlantique. Auparavant il avait commandé le 2ème régiment d'aviation de chasse de Strasbourg-Basse-Yutz, puis l'école d'aviation d'Avord. Trois Potez 25 TOE ont salué son arrivée au port. Les pilotes étaient les Ltt Kéromès, Ltt Piéchon et Sgt Pradier du 1er GAA.

Cinq jours au Maroc :

Le 1er juillet 1932, trois équipages du 2ème GAA sont partis en mission au Maroc. Ayant décollé du terrain de la Sénia, à 5 h 25, ils sont arrivés à Meknès à 8 h 40. Les équipages étaient les suivants : Adj Faure (pilote) / Ltt Desclerc (observateur), Sgc Lavagne (pilote) / Adc Vauzelle (observateur), / Sgt Rochon (pilote) / Sgc Vouriot (mécanicien). Le lendemain, ils ont atteint Casablanca en 1 h 20 de vol. Le 3 juillet, ils ont gagné Marrakech après une escale de ravitaillement de deux heures. Le 4, ils ont atterri à Fès. Ils sont rentrés, sans avoir à subir de pannes, à la Sénia, le 5 juillet à 20 h 05. La vitesse moyenne de ce voyage a été de 185 km/h.

Survol du Hoggar en juillet :

Le 11 juillet 1932, deux équipages, composés des Sgt Pradier (pilote) / Lcl Weiss (pilote et navigateur) et Cne Poulain (pilote) / Sol Samperez (mécanicien), ont décollé du terrain de Maison-Blanche près d'Alger à 11 heures. Ils ont atterri à Laghouat, vers 19 heures. Ils ont passé sur place une nuit très courte, avant de repartir à 4 heures du matin pour Aoulef, par In Salah. Pour la seconde fois et toujours sous les ordres du Lcl Weiss, que des avions militaires français survolent le Hoggar en plein été. Ces vols ont été réalisés pour tester le matériel au Sahara en cette période très chaude. Le Cne Poulain directeur de la Transafricaine, accomplissait une période de réserve volontaire au 1er GAA. Il avait demandé à accompagner le Lcl Weiss au cours de cette mission. Dans cette région, la température atteint 45 à 50 ° à l'ombre. A In Salah, l'avion, piloté par le Sgt Pradier, a touché une dune mouvantes rendue invisible par la réverbération et a été légèrement endommagé. Arrivés à El-Goléa, ils ont été obligés d'atterrir devant une tempête de sable d'une rare violence. La masse de sable, qui faisait plusieurs kilomètres de profondeur, a recouvert la région pendant de longues heures. C'est au milieu de cette tourmente que les deux pilotes ont réussi à atterrir. Une des hélices a été endommagée. Ils ont été contraints de la changer grâce à un autre avion qui a amené une hélice de remplacement. De plus, il a fallu évacuer un sous-officier météorologiste qui avait été gravement blessé à l'oeil pour l'explosion d'un tube d'hydrogène. Le Cne Poulain avait été chercher, en avion, le docteur Soulier, médecin de l'annexe d'In-Salah. L'état de santé du sous-officier a nécessité l'envoi d'un 4ème avion pour l'évacuer. Les quatre avions sont rentrés à Maison-Blanche, le 18 juillet.

Vol d'études au Maroc :

Un équipage du 1er GAA a effectué une série de vols d'études au-dessus des régions de Fez, Rabat, Casablanca, Marrakech, Mogador, Saffi et Agadir. Le 11 juillet 1932, l'Adj Ferraris (pilote) et le Ltt de Tourvières (contrôleur) sont rentrés dans leur unité. Ils ont décollé du terrain d'aviation de Casablanca à 7 h 10 et se sont posés sur celui de Maison-Blanche à 13 h 05, effectuant les 1.300 km en 6 h 15.

Un vol de groupe de l'aviation civle :

Le 4 août 1932, trois Potez 36 et trois Caudron Luciole civils, après avoir survolé la ville, se sont posés sur le terrain d'aviation militaire de Blida. Ce terrain sert également de terrain de secours pour l'aviation de loisirs. Il est actuellement amélioré par le génie en vue du prochain transfert du 1er groupe d'aviation d'Afrique.

Un cambriolage à la cantine du terrain de Maison-Blanche :

Dans la nuit du 22 au 23 août 1932, un individu a pénétré dans la cantine du 1er GAA à Maison-Blanche. Il s'est dirigé jusqu'à la chambre à coucher de la cantinière, Mme Darmon. Sans la réveiller, il a pris une liasse de billets de banque pour une somme de 1.015 francs dans son sac à main, pourtant placé sous un oreiller. Quelques jours plus tard, la Sûreté d'Alger arrêtait le coupable, le Sol Bellakdar Moktar ben Mohamed, appartenant au 1er GAA, qui est vite passé aux aveux. Il a été condamné à un an de prison ferme, le 29 novembre 1932.

Le Ltt Deschamps à l'honneur :

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt Léon Deschamps du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, en août 1932 : "Officier de valeur qui vient de montrer à nouveau ses qualités de travail méthodique, de volonté tenace et d'énergie morale en menant à bien, en cinq mois de campagne, le balisage aérien de l'axe oriental saharien sur 900 kilomètres, de Fort-Lallemand à Fort-Flatters et Amguid, puis de Fort-Flatters vers Fort-Saint. A effectué depuis 1929, dans des circonstances atmosphériques souvent défavorablcs, de nombreuses missions d'accompagnement et de reconnaissance aérienne au-dessus de régions désertiques du Sahara oriental. A déjà obtenu deux témoignages de satisfactions à l'ordre du 19e Corps d'Armee."

Recherche d'un terrain de secours :

Le 7 septembre 1932, une patrouille de trois avions, appartenant au 1er groupe d'aviation d'Afrique, sous les ordres du Lcl Weiss et composée du Cne Sailly, Ltt Rey, Sgt Pradier, Sgt Libert, a atterri en plein désert, à 28 km de Ghardaïa. Les aviateurs recherchent un emplacement favorable pour établri un terrain d'aviation de secours dans cette région.

La catastrophe ferroviaire de Tlemcen :

Le 15 septembre 1932, à 15 h 30, la locomotive et le tender d'un train militaire sont sortis des rails lors d'une courbe prise à assez grande allure dans les environs de Tlemcen. Après avoir labouré le ballast sur plus de 100 mètres, la locomotive bascula dans le ravin entrainant la rame des wagons. Ce train transportait 508 légionnaires envoyés en renfort au Maroc. Les secours retirèrent 49 morts (44 militaires et 5 agents de la compagnie) et 223 blessés (221 militaires et 2 agents de la compagnie). Le gouverneur général Carde, dès qu'il a pris connaissance de la catastrophe, a voulu se rendre sur place. Il s'est donc rendu sur le terrain d'aviation de Maison-Blanche, près d'Alger. Il a été accueilli par le Col de Serre, commandant de l'aviation militaire en Algérie et par le Lcl Weiss, commandant du 1er GAA. Deux avions ont décollé, sous le commandement du Cne Sallier, à 11 h 45. Le gouverneur était transporté par l'Adc Henri Ferraris. Ils ont atterri sur le champ de courses de Tiemcen à 14 h 30. Le gouverneur est ensuite parti en voiture jusqu'au lieu de la catastrophe.

Médaille Coloniale pour deux pilotes du 1er GAA :

Le 25 septembre 1932, un décret a accordé la Médaille Coloniale avec agrafe "Sahara" au Lcl Pierre Weiss et au Sgt Georges Pradier du 1er groupe d'aviation d'Afrique qui se sont particulièrement distingués en vue de retrouver l'équipage Réginensi, de l'avion "Saint-Didier", perdu en régions désertiques sahariennes.

Le terrain militaire de Blida s'ouvre aux civils :

Le 28 septembre 1932, le terrain d'aviation militaire de Blida est maintenant ouvert aux avions de l'aéro-club de Blida-Mitidja. Toutefois, l'ensemble des installations, hangars et dépendances restent militaires. Les avions civils ont juste le droit d'atterrir et de ravitailler en fluides, le cas échéant. La construction d'un hangar, purement civil, est alors étudiée.

Tour d'Afrique du Nord pour un jeune pilote du 1er GAA :

Le 2 octobre 1932, le Lcl Weiss a baptisé l'avion qui porte son nom. Le Farman F 231 appartient au Clc Lamur, actuellement pilote au 1er GAA de Maison-Blanche. Après la courte cérémonie, le pilote décollait en direction de Tunis et Gabès. Il avait l'intention de parcourir le circuit de l'Afrique du Nord. Dès la soirée, il atteignait Gabès et le lendemain, ils quittaient les rivages du golfe de Syrte pour se poser à Biskra à 13 heures. A 15 h 20, il atterrissait à Laghouat, après avoir parcouru, sur un petit avion de tourisme, 800 km en zone désertique. Le jour suivant, il se posait à Colomb-Béchar dans l'après-midi.

Accompagnement d'un équipage civil :

Le Sgt Pradier, pilote du 1er GAA, a profité d'une permission de deux semaines pour faire un tour du Sahara, à bord d'un De Havilland Tiger Moth baptisé "Capitaine-Madon", un avion de tourisme. Il est accompagné de Robert Germain, un pilote civil, viticulteur de métier. Le Sirocco, le vent du pays soufflait fort et les empêchait de passer l'Atlas. Le 3 octobre, à 9 heures, ils ont décollé, malgré une grosse masse nuageuse qui couvrait les montagnes. Ils atterrirent à Laghouat à midi 45, au milieu d'un vent de sable violent. Un avion du 1er GAA, de l'équipage composé du Sgt Libert (pilote) / Ltt Meyrieux (navigateur) a été envoyé en surveillance par le commandant du groupe, en raison des mauvaises conditions atmosphériques signalées. Le lendemain, l'équipage civil poursuit sa route et se pose en plein désert, au Sud de Ghardaïa. L'étape suivant sera le terrain d'El-Goléa. Ils avaient ensuite relié Timimoun, Adrar, Béni-Abbès, Béchar, Méchéria et Saïda. Ils sont rentrés à Alger, le 9 octobre.

Citation à l'ordre de l'armée du Maroc :

* Citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Cne Petitjean de Marcilly du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 15 octobre 1932 : "A su, par son exemple, tirer le meilleur rendement de son unité, et a participé personnellement, par des reconnaissances, à l'occupation du Tafilalet, le 15 janvier 1932."

La médaille coloniale :

Le 25 octobre 1932, la médaille coloniale, avec agrafe "Sahara" a été décernée au Lcl Pierre Weiss et au Sgt Georges Pradier du 1er groupe d'aviation d'Afrique, qui se sont particulièrement distingués, en vue de retrouver l'équipage Réginensi de l'avion "Saint-Didier", perdu en régions désertiques sahariennes.

Les pilotes militaires volent dans le civil :

Après les démonstrations des Clc Lamur et Sgt Pradier, plusieurs autres pilotes du 1er GAA se font remarquer par des vols civils. D'abord le Clc des Forges, qui a profité de sa permission annuelle pour effectuer un vol civil, à bord d'un Caudron Luciole, en compagnie de sa mère, la comtesse des Forges. En quatre jours, ils sont couverts l'itinéraire suivant : Oran, Fez, Casablanca, Marrakech, Agadir, Marrakech et Meknès. Ils sont rentrés à Maison-Blanche, le 29 octobre. Puis le Ltt Bernard, en équipage avec M. Averseng, un viticulteur, a quitté Maison-Blanche, à bord d'un Caudron Luciole. Ils ont rejoint El-Goléa, puis In-Salah, le 28. Un fort vent de sable souffle dans le Tidikelt et gêne les aviateurs dans leur marche en avant. Ils ont atterri à Tamanrasset, au Hoggar, le 29. Ils arrivaient d'Arak. Le 31, ils gagnaient les terrains d'Ourgla et Biskra où ils se posaient par un vent de tempête. Hélas pendant les opérations de ravitaillement, une rafale plaqua l'avion sur son aile droite, malgré l'intervention des mécaniciens. L'hélice et un longeron sont brisés. Le 1er GAA envoya les pièces de rechange pour réparer l'avion. Les deux hommes ont rejoint Maison-Blanche, le 1er novembre.

La fête aérienne de l'aéro-club de Blida-Mitidja :

Le 30 octobre 1932, l'aéro-club de Blida-Mitidja, qui n'a que vingt mois d'existence, a organisé une grande fête aérienne, à l'occasion du baptème de son avion "Ville-de-Blida". Dès 9 heures, sur l'aérodrome de Joinville, les avions militaires et civils se posent. Ils arrivent de tous les points du département et même d'Oran. Pour les avions, on compte des Potez 36, Caudron Luciole, Caudron Phalène, Farman F 202 civils et un Caudron C 59 militaire. Les deux escadrilles du 1er GAA sont arrivés sucessivement. Ses équipages étaient les suivants : Col Weiss / Sgt Lelassieux (mécanincien), Sgt Pradier (pilote) / Sgt Moreau (mitrailleur), Ltt Feronnes (pilote) / Sgt Bouquet, Sgt Liebert (pilote) / Sgc Erlod, Sgc Aubry (pilote) / Levrey (docteur), Cne Chassier (pilote) / Sgt Chasseraud, Ltt Levrey (pilote) / Sgt Fiot, Sgt Bardet (pilote) / Sgt Ancel, Ltt Meyrieux (pilote) / Adc Gantes, Sgt Foggioroli (pilote) / Sgt Girardot.

Mission dans l'Erg saharien :

Le 3 novembre 1932, quatre Potez 25 TOE ont décollé du terrain de Maison-Blanche, à 7 heures du matin. Leur mission va les amener à survoler l'Erg saharien par Laghouat, El-Goléa, Timimoun, Adrar et Colomb-Béchar. Le Col de Serre, commandant l'aviation militaire en Algérie participe à cette mission et pilote un des avions. La composition des équipages est la suivante :

  • Col de Serre (pilote) / Sgt Bradési (mécanicien),
  • Lcl Weiss (pilote) / Sgt Danicien (mécanicien),
  • Sgt Pradier (pilote) / Adj Mahfouf (mécanicien),
  • Sgt Libert (pilote) / Ltt Bese (navigateur), tous sur Potez 25 TOE.

Le premier jour, les équipages font escale à El Goléa, où ils atterrissent à 15 h 15. Le lendemain, ils gagnent Timimoun, puis Beni-Abbès. Le 7, ils poursuivent leur périple en rejoignant Timimoun, puis Colomb-Béchar, le soir même. Le 8, ils se posent sur l'aérodrome d'Oran. C'est au cours d'un atterrissage aux environs de Beni Abbès, pendant le vol de retour, que l'avion du Col de Serre fut légèrement endommagé. Il a été contraint de rentrer sur un avion de secours. Le 4ème équipage s'arrêtera à Laghouat. La femme du colonel de Serre, accompagne la mission, à bord d'un Farman F 231, immatriculé "F-ALHJ", piloté par son propriètaire, le Clc Lamur, pilote du 1er GAA. L'ensemble des équipages est rentré à l'aérodrome de Maison-Blanche, le 9 novembre.

Lettres de félicitations du ministre de l'Air :

Le 7 novembre 1932, le ministre de l'Air accorde une lettre de félicitations aux officiers suivants :

* Col Joseph Vuillemin, commandant de l'aviation militaire en Algérie, en date du 7 novembre 1932 : "Chargé de la direction des recherches, de l'équipage de l'avion "Saint-Didier", perdu en régions désertiques, a rempli sa mission avec maîtrise, tirant six jours entiers de recherches fatigantes et périlleuses. A affirmé à nouveau, dans cette circonstance, sa grande expérience technique de la navigation aérienne au Sahara, dont il est à la fois l'apôtre et l'animateur."

* Lcl Pierre Weiss, commandant du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 7 novembre 1932 : "Après avoir, de 1927 à 1931, effectué de nombreux voyages à longue portée à travers l'Europe, 1'Afrique et l'Asie, s'est distingué, au cours des recherches de l'équipage de l'avion "Saint-Didier", en panne en régions désertiques, exécutant, de jour et de nuit, souvent à plus de 200 kilomètres des pistes, des reconnaissances hardies qui ont largement contribué à la découverte des aviateurs perdus."

Vol et détournements par un sous-officier :

Le 6 décembre 1932, le Sgt Obry Batut du 1er GAA, a comparu devant le tribunal militaire d'Alger. Il avait été inculpé de vol, de détournement et dissipation de deniers appartenant à des militaires. Entre le 1er et le 13 août 1932, le Sgt Batut faisait office de vaguemestre sur le terrain de Maison-Blanche. Il a volé 1.000 fr à un autre sergent, un camarade de chambre et détourné plusieurs mandats destinés à d'autres militaires. Toutes les sommes détournées ont été remboursées par sa famille. C'était pour une belle qu'il a volé et dépensé. Il a été condamné à deux ans de prison ferme.

Une reconnaissance du Sahara par le 2ème GAA :

Le 9 décembre 1932, deux Potez 25 TOE du 2ème GAA, sous les ordres du Cdt Husson, commandant le 2ème groupe, ont atterri à Laghouat, à 13 heures. Ils avaient quitté Oran pour effectuer une reconnaissance au Sahara, ils ont survolé successivement le Tafilalet, Adrar, Regan, In-Salah. Après une escale consacrée au repos, ils repartirent pour Oran, le 11. Les équipages engagés ont été les suivants : Cdt Husson (pilote) / Ltt Pigeaud (navigateur) et Adj Delaye (pilote) / Sgt Cotheril (mécanicien).

Vingt avions pour accueillir le gouverneur général :

Le 14 décembre 1932, vingt avions du 1er groupe d'aviation d'Afrique, disposés en 5 patrouilles, ont accueilli le retour du gouverneur général Carde, le plus haut magistrat d'Algérie, qui rentrait de métrople à bord du paquebot "Gouverneur-Général-Chanzy". Trois des équipages sont aller chercher le navire à 50 km en mer.

Le Cdt Marcel Delcroix, commandant du 3ème groupe :

Le 29 décembre 1932, le Cdt Marcel Delcroix prend le commandement du 3ème groupe d'aviation d'Afrique. Il succède au Lcl Dangelzer. Il restera à ce poste jusqu'au 1er septembre 1933. Cet officier supérieur a pris le commandement du 1er groupe, le 28 septembre 1934.

Citation à l'ordre de l'armée du Maroc :

* Citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Ltt Bernard du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 2 janvier 1933: "N'a cessé de se distinguer dans les missions sahariennes les plus délicates. Loin d'avoir été découragé par sa tragique aventure de 1920, au Hoggar, est toujours resté volontaire pour toutes les tâches difficiles en régions désertiques. Vient encore de se distinguer, au cours des recherches de l' équipage de l'avion Saint-Didier, en panne en régions désertiques, exécutant trente heures de reconnaissance et poussant ses investigations à 200 kilomètres des pistes."

Transport d'un malade en danger de mort :

Le 11 janvier 1933, les pilotes du 1er groupe d'aviation d'Afrique sont intervenus pour évacuer un malade en danger de mort. A bord d'un Potez 29-2 sanitaire, piloté par le Sgt Pradier, qu'accompagnait le docteur Lavallée et escorté par un Potez 25 TOE de l'équipage Ltt Kéromès (pilote) / Sgt Baqué (mécanicien), ils ont couvert les 900 km en cinq heures de vol. Partis d'In-Salah, ils ont atterri à Laghouat où le Cal Syrontès, souffrant d'un abcès à la gorge, a été pris en charge par les médecins de la ville. Hélas, l'intervention nécessaire ne pouvait être pratiquée qu'à Alger, il fallait donc repartir. Les deux avions reprennent l'air, dans des conditions météorologiques très difficiles et atterrissent finalement à Maison-Blanche. Le caporal a été sauvé par une opération chirurgicale pratiquée à l'hôpital militaire d'Alger.

Deux mille kilomètres en 13 heures :

Le 2 février 1933, l'équipage, composé du Clc Lamur / Sgc Deport du 1er GAA, a couvert l'itinéraire Alger, Gabès, ben-Gardane (frontière tripolitaine), Tunis, Alger, soit 2.100 km en moins de 13 heures d'absence. Partis à 5 heures du matin du terrain de Maison-Blanche, ils sont rentrés à 17 h 30.

Citation à l'ordre de l'armée du Maroc :

* Citation à l'ordre de l'armée du Maroc du Ltt Bonnamy du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 5 février 1933: "Aviateur énergique, excellent pilote. S'est dépensé sans compter au service du balisage des pistes sahariennes et s'est acquis de nouveaux titres en participant aux recherches périlleuses de l'avion "Saint-Didier", perdu en régions désertiques."

Trois missions dans la même journée :

Le 7 février 1933, aux commandes d'un Potez 25 TOE, le Sgc Talaguera du 1er GAA a quitté le terrain de Maison-Blanche à 5 h 20 du matin. Il emmenait un des ses camarades, élève mitrailleur pour lui faire passer son épreuve photographique. La ciné-mitrailleuse remplace l'arme réelle. Ils ont survolé Biskra et sont rentrés à 9 h 30. Le pilote est reparti pour une mission analogue sur Djelfa à 10 h 10 et est rentré à 13 h 30. Il est reparti pour une 3ème mission, à 13 h 55, en survolant Sétif et retour à Maison-Blanche à 16 h 45. A la fin de la journée, il avait parcouru 1.600 km en onze heures de vol et effectué trois missions militaires.

Poursuite des vols de nuit :

Au début février 1933, le 1er groupe d'aviation d'Afrique poursuit, depuis plusieurs semaines, les vols de nuit et les reconnaissances nocturnes.

La ligne postale Méditerranée - Tchad :

Le 28 février 1933, le Lcl Bouscat, du cabinet du ministre de l'Air, a atterri sur l'aérodrome de Maison-Blanche à 14 heures. L'officier supérieur vient organiser la ligne postale Méditerranée - Tchad, dont le ministre a décidé la création. Il a été accueilli par le Lcl Weiss, commandant du 1er GAA.

Tournée d'inspection du gouverneur général :

Le 4 mars 1933, le gouverneur militaire de l'Algérie M. Carde, accompagné du Lcl de Saint-Maurice, chef du cabinet militaire, a décollé du terrain d'aviation de Maison-Blanche, près d'Alger. Il va effectuer une tournée d'inspection à Djanet, Ouargla, Fort-Flatters et Amguid. Cinq avions du 3ème GAA sont chargés de l'escorte. Ils sont placés sous les ordres du Cdt Delcroix, commandant du groupe. Les pilotes, qui l'accompagnent, sont les Cne Deschamps, Ltt Lab, Adj Ballin, Sgc Berland. Le Col de Serre, commandant de l'avaition militaire d'Algérie, ne peut prendre part à cette tournée car il est occupé à la préparation de la ligne aérienne postale entre Alger et Zinder. Le 7 mars, les avions se posent à Djanet, le terminus de la tournée. Un seul avion s'est déjà posé sur ce terrain , celui des aviateurs civils Robert Volmorange et Marcel Germain, le 11 novembre 1932. Les avions ont parcouru 2.000 km, dont 1.600 km en zone désertique.

Quatre avions à Laghouat :

Le 7 mars 1933, à 14 h 15, quatre avions du 1er GAA, pilotés par le Ltt Rey, Adj Bourbon, Sgt Pradier, Sgt Libert, ont quitté l'aérodrome de Maison-Blanche à destination de ceux de Laghouat, d'El-Goléa et de Timimoun. Ces avions amènent des pièces détachées pour l'approvisionnement qui se constitue à El-Goléa pour préparer la liaison postale aérienne transafricaine. Les avions sont rentrés à Maison-Blanche, le 9 mars. La ligne Alger-Gao est maintenant prête. Le premier départ aura lieu d'Alger, le 13 mars.

Le Col Bouscat à Tombouctou :

Le 8 mars 1933, le Col Bouscat décolle de la Sénia à 7 h 40. Il se dirige vers Colomb-Béchar, première étape de son voyage. Il a rejoint Gao, le 10. Il partira de Gao avec le premier courrier amené de Zinder et sera relayé à Adrar par le 1er GAA. Le Col Bouscat traversera tout le Sahara.

Plaquette Coutaud-Delpech et grande médaille d'argent :

Le 9 mars 1933, le comité de direction de l'Aéro-Club de France décerne la plaquette Coutaud-Delpech au Ltt A. Bernard du 1er groupe d'aviation d'Afrique et la Grande médaille d'argent au Sgc Muller, pilote du 2ème groupe d'aviation d'Afrique.

L'Adc Ferraris, chef pilote de l'aéro-club d'Algérie :

L'adc Ferraris du 1er GAA devient le chef pilote de l'aéro-club d'Algérie. Titulaire du brevet de pilote militaire n° 4.145, il a passé toute la guerre en escadrille pendant laquelle il a été décoré de la médaille militaire et reçu quatre citation. Démobilisé en 1919, il est titulaire du brevet de pilote de ligne n° 644. Il devient ensuite moniteur à double commande au camp d'Istres de 1921 à 1923. Affecté en Algérie, il participe aux missions de pénétration saharienne. En 1924, il escorte le première tentative de traversée du Sahara par Harth et Audoint-Dubreuil et participe aux recherches des pilotes Arrachart et Lemaitre. En 1925 et 1926, il participe à la pacification du Rif, puis revient à la 2ème escadrille du 1er GAA à Alger où il reçoit trois nouvelles citations et la Croix de la Légion d'Honneur. A Alger, il est classé premier du challenge de l'Aéro-club d'Algérie et remporte la coupe de l'Echo d'Alger en 1928. Il est classé hors concours en 1929 et 1930. Il participe à de nombreuses missions en Afrique du Nord, du Nord à l'extrême Sud et du maroc à la Tunisie. C'est lui qui reçut la mission de conduire le gouverneur militaire Carde sur les lieux de la catastrophe ferroviaire de Tlemcen. Il vient de terminer sa carrière militaire, comme pilote réceptionnaire au parc du 1er GAA à Hussein-Dey. Il cumule à cette époque 2.301 heures de vol.

Mort du Cdt Husson, commandant du 2ème GAA :

Le 13 mars 1933, le Cdt Husson, commandant du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, est décédé des suites d'une maladie. Il avait fait ses débuts dans la cavalerie. Blessé grièvement en Belgique au début de la guerre, il a été fait prisonnier. Il fut rapatrié comme grand blessé. Il est passé dans l'aéronautique militaire en mai 1929. Il est alors nommé cnseiller de l'aéronautique à l'état-major du 16ème corps d'armée, puis affecté au 2ème groupe d'aviation d'Afrique, le 10 décembre 1931. Il succède au Cdt Martin et prend le commandement du 2ème GAA, le 1er août 1932. IL était officier de la Légion d'Honneur. Il avait perdu sa femme l'année précédente et laisse trois orphelins en bas âge.

Une liaison postale aérienne entre Alger et Zinder :

Le 13 mars 1933, deux patrouilles de Potez 25 TOE du 1er GAA, composées pour la première du Lcl Weiss / Clc Lamur et Sgt Pradier / Sol Dalicieux et pour la seconde du Ltt Kéromès / Ltt Levrey et Sgt Libert / Sgt Dumont, ont quitté l'aérodrome de Maison-Blanche pour atterrir à Laghouat à 11 heures. La 1ère patrouille est repartie pour Gao à 13 heures, la 2ème est chargée de transporter jusqu'à Adrar, le courrier qu'apportera le lendemain à Laghouat, le Cne Arsac. Ainsi sont organisés les relais sur la ligne postale Algérie - Niger que vient d'établir le Col Bouscat et qui sera ouverte officiellement le 14 mars.

Avant d'être assuré régulièrement par une société civile, disposant d'un matériel pour une exploitation rationnelle, la liaison postale du Sahara, ne pouvant être prête après l'été, sera faite, à titre provisoire, entre Alger et Zinder par des escadrilles militaires. Ces unités se partageront le travail, à partir du 13 mars 1933, avec des départs le mardi dans chaque sens.
En voici la répartition :

  • groupe d'Alger : Alger - Oran,
  • escadrille d'Oran : Oran - Colomb-Béchar,
  • escadrille de Béchar : Colomb-Béchar - Gao,
  • escadrille de Gao : Gao - Zinder.

Le courrier, dans chaque section, est acheminé par deux avions, volant ensemble. Tous ces avions sont équipés d'un poste de TSF. Le Col Bouscat, chargé du fonctionnement de la liaison Alger - Zinder, est chargé de poursuivre l'étude des tracés Zinder - Bangui - Gao - Nigéria - Brazzaville.

Le mauvais temps les oblige à faire demi-tour :

Le 14 mars 1933, deux Potez 25 TOE, des équipages composés des Cne Letourneur du commandement de l'aviation en Algérie / Cne Sailly et Adc Sedda / Sgt Pérez du 1er GAA, après avoir décollé du terrain de Maison-Blanche, près d'Alger, se sont posés sur le terrain d'aviation d'Orléansville. Ils se rendaient à Oran pour assister aux funérailles du Cdt Husson, chef du 2ème GAA. Ils ont été arrêtés en route par le mauvais temps au niveau de Relizane et ont été contraints de faire demi-tour et d'atterrir à Orléansville. Ayant reçu des renseignements météorologiques, ils ont appris que le mauvais temps perssiterait sur Relizane et ses environs et qu'il était préférable de rentrer sur Alger

Retard dans la transmission du courrier :

Le 21 mars 1933, suite à la tempête qui sévit en Méditerrannée, le courrier n'a pu être embarqué dans un hydravion de la ligne Alger-Marseille. Il a été transporté à bord du paquebot "El-Biar". Il est arrivé à Alger, le 22 à 16 heures, bien trop tard pour être acheminé immédiatement sur Laghouat. Un premier avion a quitté Alger-Maison-Blanche à 4 heures du matin. Dès qu'il a atterri à Laghouat, deux Potez 25 TOE du 2ème GAA, ont pris le relais pour acheminer le précieux courrier jusqu'à Gao. Les deux équipages étaient composés des Cdt Paolacci / Ltt Ladouce et Adc Vincent / Sgt Pérez.

Gao - Alger en 16 h 30 de vol :

Le 22 mars 1933, la patrouille du 1er GAA, chargée de la mission postale Niger - Méditerranée, est rentrée de Gao à Alger. Partie le 22, à 6 heures du matin de Gao, elle faisait escale à Adrar, le même jour, puis le lendemain couvrait la distance Adrar-Alger, où elle se posait sur le terrain de Maision-Blanche, à 14 h 30. Le courrier a ensuite parti par hydravion de l'Aéropostale. Les 3.000 km de l'itinéraire ont été parcourus en 16 h 30 de vol à la moyenne de 200 km/h. Les deux équipages étaient composés de Col Pierre Weiss / Clc Lamur pour l'avion postal et Sgt Pradier / Sgt Dalicieux pour l'avion d'accompagnement. La liaison postale a donc été effectuée dans les deux sens, Alger-Gao et Gao-Alger. A cette époque, le Sgt Pradier compter 550 heures de vol effectués en 14 mois et 18 traversées de plus de 3.000 km en région désertique.

La 3ème mission postale :

Le 27 mars 1933, les Potez 25 TOE, chargés d'assurer la liaison Alger - Gao - Zinder, des 28 et 29 mars, ont rejoint le terrain d'aviation de Laghouat, base de départ de la liaison postale. C'est là qu'arriveront les sacs postaux d'Algérie et ceux débarqués de l'hydravion de la ligne régulière Marseille - Alger. Cette liaison sera la 3ème de la nouvelle ligne postale. L'équipage responsable de l'acheminement du courrier sera le Sgt Libert (pilote) / Cdt Tranchant du 1er GAA d'Alger-Maison-Blanche. Le Cdt Tranchant est le commandant en second du 1er GAA. Le Potez 25 TOE d'accompagnement et de protection sera monté par Cne Arsac, commandant de la 1ère escadrille / Sgt Argenil (mécanicien radio). Désormais le courrier entre Gao et la côte d'Afrique du Nord arrive en 48 heures et de la métropole en trois jours et demi.
Le 29 mars au soir, la patrouille descendante du Cdt Tranchant a retrouvé à Adrar, la patrouille montante du Cdt Paolacci, qui rentrait du Niger. Malgré un violent vent de sable, les équipages sont passés.

Comme les trois missions ont été des réussites, les liaisons militaires auront lieu jusqu'au 22 mai, le temps de prendre une décision au sujet d'une exploitation civile de la ligne. A défaut, les liaisons postales, faites par des militaires, seront reprises entre Alger et Zinder en septembre.

Création de l'armée de l'Air :

Le 1er avril 1933, création officielle de l'armée de l'Air. Un décret portant sur l'organisation de l'armée de l'Air a été publiée dans le journal officiel de la République française (JORF), le 2 avril 1933, pages 3428 à 3430. Ce texte et le tableau de répartition des unités ne présentent pas les unités d'Afrique et du Levant. A l'heure de la création des régiments d'aviation en métropole, l'organisation de l'aviation militaire en Afrique du Nord, au Maroc et au Levant ne change pas.

La 4ème mission postale :

Le 4 avril 1933, le Ltt Levrey, en équipage avec M. Desthomas, un radio civil envoyé par le ministère de l'air à Gao par la ligne militaire, a décollé du terrain d'aviation d'Alger-maison-Blanche, à 13 heures. Les deux hommes convoient le courrier vers Gao et Zinder vers les deux Potez 25 TOE du 2ème GAA qui attendent leur arrivée à Laghouat. Désormais, les lettres et colis peuvent être envoyés à toutes les escales comme Laghouat, El-Goléa, Adrar et même l'escale de ravitaillement de Bidon 5 tenue par des méharistes. A cette escale, la température est souvent de 50 ° au sol. Il faut signaler que le radio n'avait jamais pris l'avion et qu'il a fait à l'occasion Paris-Gao. Il sont quitté Laghouat, le lendemain, à 5 heures du matin, et arrivaient deux heures plus tard à El-Goléa. Après une escale technique pour faire le plein, ils repartaient pour Adrar. Après Adrar, ils se posèrent à Bidon 5 à 17 h 55. La patrouille montante du Cdt Tranchant, qui revient de Gao, a croisé celle descendante du Ltt Levrey, au Sud de Reggan, sur les premières balises du Tanezrouft.

Médaille d'Or de l'Aéro-Club de France :

Au début avril 1933, l'Aéro-Club de France a décerné au Ltt Bernard du 1er groupe d'aviation d'Afrique, la médaille d'or Coutaud-Delpech, créée pour récompenser les services militaires exceptionnels dans l'aviation. Cette distinction est décernée une fois par an, elle était accompagnée du commentaire suivant : "Décernée au lieutenant Bernard pour ses brillants services militaires en Afrique et plus particulièrement pendant les années 1931 et 1932, sur l'axe central du Sahara."

Nouvelle liaison postale :

Le 12 avril 1933, deux Potez 25 TOE des équipages Ltt Rey / Ltt Keromnés et Ltt Préchon / un mécanicien du 1er GAA ont décollé d'Alger-Maison-Blanche avec le courrier arrivé le matin de Marseille, par l'hydravion de la ligne régulière. Les avions se sont posés à Laghouat à 14 heures, puis à El Goléa à 16 h 45. Le 18, ils sont partis pour Adrar, puis l'escale dans le désert de Bidon 5 et finalement Gao, où le courrier est remis à la 3ème escadrille d'AOF, qui le transporte jusqu'à Zinder.

Le Cdt Henri Prat, commandant du 2ème groupe :

Le 16 avril 1933, le Cdt Henri Prat prend le commandement du 2ème groupe d'aviation d'Afrique. Il succède au Lcl Martin. Il restera à ce poste jusqu'au 31 décembre 1934.

Visite du gouverneur général :

M. Garde, gouverneur général de l'Algérie, la plus haute autorité civile, avait réalisé un long voyage jusqu'à Tamanrasset au début de l'année dernière. Récemment, il avait visité les territoires du Sahara, avec comme but l'oasis de Djanet, qui avec Tamanrasset, est le poste le plus éloigné des territoires sahariens, placé sous son autorité. Seul le territoire des touaregs Azzers qui n'avait pas reçu sa visite. Leur territoire forme une longue bande au Sud-Est du Sahara algérien, et s'étand sur 1.000 km, le long de la frontière Tripolitaine. Djanet est le centre administratif et le siège de la compagnie saharienne des Azzers dont les groupes mobiles nomadisent depuis Ghadamès jusqu'au Sud de Ghat, assurant la liaison avec les détachements méharistes du Niger. L'agglomération de Djanet est formée par trois villages qui sont accrochés à des pitons rocheux. Construit sur un mamelon plus élevé, on trouve le Fort-Charlet où est stationnés une compagnie saharienne. Djanet est alors accessible, quand les conditions sont bonnes, par la piste Biskra-Amguid, qui passe par Touggourt, Ouargla et Fot-Flatters. A Amguid, se détache la piste vers Djanet sur près de 700 km. La distance de Biskra à Djanet est de 2.200 km par la piste.
M. Garde est arrivé à Alger, le 4 mars. Il est parti en avion, accompagné de 5 Potez 25 TOE apparetenant au 3ème GAA. Ils ont atteint Djanet en trois étapes, d'abord à Ouargla, puis à Fort-Flatters et finalement à Djanet, le 3ème jour. Les avions ont donc parcouru 2.000 km en trois jours au lieu des 8 jours en véhicules et un mois par des caravaniers. Sur place, les touaregs Assers sont venus très nombreux à la rencontre du gouverneur général. L'ancien chef rebelle, Brahim ag Abakada, était présent.

Un avion porté disparu :

Le 2 mai 1933, M. Delesalle, rapporteur du budget de l'air à la chambre des députés et M. Roux-Freissineng, député d'Oran, avaient quitté l'aérodrome de la Sénia, à destination de Colomb-Béchar. Ils avaient pris place à bord d'un avion sanitaire du 2ème GAA pour inspecter les terrains d'aviation de l'extrême-Sud. Sa femme était à bord d'un autre avion, en compagnie de M. Gerbaud, chef de cabinet du préfet d'Oran. Leur avion était piloté par M. Faure, de l'aéro-club d'Oranie. L'avion sanitaire a bien atterri à Aïn-Sefra, mais pas l'autre appareil. Hélas, les communications téléphoniques, télégraphiques et radiotélégraphiques étaient interrompues, en raison d'une violente tempête, qui avait couché les pylônes de TSF de Colomb-Béchar. Des recherches ont immédiatement été entreprises. Heureusement, l'avion avait été contrait d'atterrir près de Mecheria et tous les occupants étaient sains et saufs.

Dernière liaison postale militaire :

Le 8 mai 1933, à midi, la dernière patrouille de la ligne postale entre Gao et Alger, a atterri sur le terrain d'aviation d'Alger-Maison-Blanche. Elle était composée du Cne Letourneur / Ltt Bernard et Adj Bourbon / Sgt Roux, tous du 1er GAA. Le courrier consistait cette fois en 6 sacs postaux. C'est un total de huit traversées transsahariennes qui ont été réussies. La fin provisoire de la ligne Alger - Gao a déterminé le colonel commandant l'aviation militaire en Algérie a rapatrier les mécaniciens qui avaient été envoyés dans les différentes étapes de la ligne. Une patrouille, composée du Ltt Meyrieux et duSgt Bardet, a procédé à la relève du personnel technique qui a été rapatrié par avion à Maison-Blanche.

Décès du Ltt Kéromès :

Le 13 mai 1933, le Ltt Kéromès, pilote du 1er groupe d'aviation d'Afrique, est décédé d'une courte maladie contactée en service commandé. Il rentrait d'une liaison Alger-Zinder. Il est probablement décédé des suites de la forme mortelle du paludisme (par falciparum)

Une évacuation sanitaire :

Le 22 mai 1933, le Sgt Libert, pilote du 1er GAA de Maison-Balnche a assuré l'évacuation d'un officier de réserve de l'armée de l'air, domicilié à Biskra, et dont l'état exigeait son évacuation dans une clinique d'Alger. Le sous-officier a effecté le trajet Alger - Biskra - Alger en 4 h 40 de vol.

Les manoeuvres de la 1ère brigade d'infanterie :

Le 10 mai 1933, la 1ère brigade d'infanterie a commencé sa période de manoeuvres. Elle avait formé un régiment de marche, le 9ème mixte, composé d'un bataillon du 9ème zouaves, d'un bataillon du 5ème régiment de tirailleurs algériens et d'un bataillons du 13ème régiment de tirailleurs sénégalais, sous les ordre du Col Clarion, commandant du 9ème régiment de zouaves. Le régiment était parti d'Alger, le 1er mai. Il est arrivé à Boghari après une marche de 180 km, sans laisser en route un seul homme, le 10. Les manoeuvres se sont déroulées du 10 au 24 mai par une chaleur de feu, le jour et par un froid intense, la nuit. Le régiment mixte a quitté Boghari le 26 pour rentrer sur Alger, qu'il a atteint, le 3 juin.

Fin de manoeuvres :

Le 25 mai 1933, la 1ère escadrille du 1er groupe d'aviation d'Afrique a quitté les quartiers de manoeuvres de Boghari, qu'elle occupait depuis un mois. Les sept Potez 25 TO, sous les ordres du Cne Arsac, le commandant d'escadrille, ont successivemnt atterri à Laghouat, puis Colomb-Béchar. Le trajet entre ces deux villes de 600 km a été couvert en 4 heures de vol. Le 26, les avions rejoignaient Oran et rentraient à Alger, sans incident notable, après avoir parcouru 1.800 km en un jour et demi.

Tournée d'inspection du Gal Michaut :

Le 10 juin 1933, après une journée d'inspection à la Sénia, le général Michaud, inspecteur des forces aériennes d'outre-mer, continue sa tournée. Piloté par le Sgt Pradier, il a atterri à Colomb-Béchar à 9 heures. Son appareil était escorté par trois Potez 25 TOE qui avaient les équipages suivants : Col de Serre (commandant de l'aviation militaire d'Algérie) / Col Laurent (chef d'état-major du Gal Michaud), Cdt Prat / Cne Arsac, Cne Pujot / Ltt Piéchon. Ensuite, l'officier général a passé trois jours à Alger, avec le 1er groupe d'aviation d'Afrique.
Le 15 juin, il a poursuivi sa tournée par le secteur oriental de l'Afrique du Nord. En équipage avec le Cne Arsac, il a atterri à Sétif, escorté par les trois équipages suivants : Col de Serre / Ltt Levrey, Cdt Prat / Col Laurent (chef d'état-major du Gal Michaud), Sgt Bardet / Sgc Ancel (mécanicien). Les trois équipages ont accompagné le Gal Michaud pendant son inspection dans les départements de Constantine et en Tunisie.

2.100 km en 14 heures de vol :

Le 21 juin 1933, l'équipage, composé du Sgt Porte (pilote) / Ltt Levrey (navigateur) du 1er GAA, a parcouru le circuit suivant : Alger, Laghouat, Ouargla, Biskra, Tunis, Alger, soit 2.100 km réalisés en 14 heures de vol, à bord d'un Potez 25 TOE.

2.000 km en 10 heures de vol :

Le 23 juin 1933, l'équipage, composé du Sgt Libert (pilote) / Ltt Bonnamy (navigateur) du 1er GAA, a parcouru le circuit suivant : Alger, Casablanca et retour, soit 2.000 km réalisés en 10 h 30 de vol, à bord d'un Potez 25 TOE.

1.600 km en 9 heures de vol :

Le 24 juin 1933, à bord d'un Potez 25 TOE, l'équipage, composé du Sgt Bardet (pilote) / Ltt Piéchon (navigateur) du 1er GAA, a parcouru le circuit suivant : Alger, Colomb-Béchar et retour, soit 1.600 km réalisés en 9 heures de vol. Ayant décollé de l'aérodrome de Maison-Blanche à 1 heure du matin, ils ont atterri à Colomb-Béchar à 5 h 30 et sont repartis à 6 heures et son revenu à leur terrain à 10 h 30.

2.500 km en 12 heures de vol :

Le 24 juin 1933, l'équipage, composé du Sgt Petit (pilote) / Ltt Rey (navigateur) du 1er GAA, a parcouru le circuit suivant : Alger, Marrakech et retour, soit 2.500 km réalisés en 12 heures de vol, à bord d'un Potez 25 TOE. Ils ont quitté l'aérodrome de Maison-Blanche à 4 heures du matin et ont atterri à Marrakech à 10 h 10. Après un ravitaillement de l'avion et des hommes, ils sont repartis à midi et est rentré à son terrain, à 18 h 10, après un vol sans incident.

Les grands vols se poursuivent :

Le 26 juin 1933, l'équipage, composé du Sgt Pradier (pilote) / Ltt Meyrieux (navigateur) du 1er GAA, a parcouru le circuit suivant : Alger, Tunis, Gabès, Laghouat, Agadir, Rabat, Fès, Oran, Alger, soit 5.000 km réalisés en 27 h 30 de vol, à bord d'un Potez 25 TOE. ILs ont décollé de Maison-Blanche à minuit, pour tenter de faire le tour de l'Afrique du Nord en moins de 48 heures. Le 27, ils rentraient à Alger à 21 heures, après avoir survolé ou fait escales à Colomb-Béchar, Agadir, Mogador, Casablanca, Rabat, Oran. Le Sgt Pradier totalise 1.250 heures de vol dont 130 de vol de guerre au Maroc en 1930 où il a été décoré de la Croix de guerre des TOE. Il est titulaire de la médaille coloniale avec agrafes "Sahara" et "Maroc" et la croix du Ouissam Alaouite obtenues pour ses vols africains.

3.200 km en 18 heures de vol :

Le 3 juillet 1933, l'équipage, composé du Cne Arsac (commandant de la 1ère escadrille) / Sgt Berger du 1er GAA, a parcouru le circuit suivant : Alger, Casablanca, Agadir, Meknès et retour, soit 3.200 km réalisés en 18 heures de vol, à bord d'un Potez 25 TOE. Le premier groupe d'aviation d'Afrique d'Alger-Maison-Blanche totalise 18.000 km en une seule semaine, et il faut le signaler, sans panne mécanique.

800 km en vol de nuit :

Dans la nuit des 5 au 6 juillet 1933, l'équipage Sgt Libert (pilote) / Adj Mahfouf (navigateur) a effectué un vol de nuit de 800 km entre Fez et Alger. Partis à 20 h 15 de Fez, ils ont traversé un violent orage dans la région d'Oudjda pour finalement atterrir sur le terrain de Maison-Blanche.

Visite d'un poste isolé :

Le 15 juillet 1933, deux Potez 25 TOE du 1er groupe d'aviation d'Afrique, dont les équipages étaient composés des Col Weiss / Adj Mahfouf, Sgt Libert / Sgt Porte, ont atterri à Laghouat, en venant de Maison-Blanche. Leur but de mission est de rejoindre El-Abiot, puits isolé à 110 km au Sud de Ghardaïa. Le 1er GAA a créé un terrain de relais sur le parcours d'El-Goléa. Il a été aménagé par les soins de l'annexe de Ghardaïa et sera un précieux jalon sur l'axe central du Sahara.

Visite d'un poste isolé :

Le 18 juillet 1933, deux Potez 25 TOE de la 1ère EAA, dont les équipages étaient composés des Ltt Piechon / Sgt Ancel et Ltt Bonnamy / Sgt Perez, ont atterri à Laghouat, en venant de Maison-Blanche. Leur but de mission est de rejoindre Noumérat, à 25 km à l'Est de Ghardaïa. Ces équipages sont venus reconnaitre ce terrain d'atterrissage qui vient d'être créé. Ils ont été cloués sur place par une tempête de sable d'une rare violence. Heureusement, les équipages avaient pris des dispositions pour protéger leurs appareils. Ils ont pu rentrer à Alger, le lendemain.

La 1ère EAA prépare l'arrivée de l'escadre Vuillemin :

Le 21 juillet 1933, trois Potez 25 TOE de la 1ère escadre aérienne d'Algérie, montés par les équipages suivants : Lcl Weiss / Ltt Levrey, Sgt Porte / Ltt Meyreux, Sgt Vianelli / Adj Mahfouf ont atterri à Touggourt à 8 heures. Ils arrivaient de Maison-Blanche. Les aviateurs sont venus préparer la venue de l'escadre Vuillemin sur les terrains d'aviation de Touggourt et d'Ouargla. Le lieutenant-colonel a étudié sur place les questions de ravitaillement et d'installation des 25 appareils qui viendront en novembre 1933.

Le Sgt Libert désigné pour le mission Vuillemin :

Le 2 août 1933, le ministère de l'Air a communiqué la composition de la Mission Vuillemin qui doit effectuer une grande tournée dans les colonies d'Afrique à la fin octobre. Elle sera composée par les pilotes, navigateurs les plus connus parmi tous les régiments de métropole. L'aviation d'Algérie a été invitée à fournir un pilote. Le Col de Serre, commandant de l'aviation militaire nord africaine, a désigné le Sgt Libert de la 1ère EAA. Il est un spécialiste des vols en région désertique. Il a également réalisé une vol de nuit entre Fez et Alger.

Un vol de nuit de 700 kilomètres :

Le 3 août 1933, l'équipage composé du Sgt Pradier (pilote) / Ltt Meyrieux (navigateur) a décollé de l'aérodrome d'Alger-Maison-Blanche à 20 heures. Ils ont atterri à Tunis à 1 heure du matin. Le mauvais temps qui régnait dans la fin du parcours et la brume qui entourait le terrain d'El-Aouïna n'ont pas permis à l'équipage de rentrer immédiatement. Sagement, ils ont attendu le petit jour pour rentrer.

Tunis - Marrakech :

Le 8 août 1933, trois Potez 25 TOE de la 2ème escadrille (traditions de la VR 542) du 4ème GAA, sous les ordres du Cne Aher et dont les équipages étaient composés du Cne Aher (pilote et commandant d'escadrille) / Cne Marchal (navigateur), Ltt Mangeot (pilote) / Sgt Leveaux (mécanicien), Sgc Leroy (pilote) / Sgt Vincent (mécanicien), ont atterri à Laghouat, à 9 heures, arrivant de Tunis qu'ils avaient quitté à 5 heures du matin. Ils rejoignent ensuite Marrakech en suivant la route Tunis, Biskra, Laghouat, Colom-Béchar, Bou-Denib, Marrakech.

Mort du Sgt Louis Pointe :

Le 11 août 1933, le Sgt Louis Pointe (pilote) du 2ème groupe d'aviation d'Afrique a été tué au cours d'une mission de bombardement dans une région montagneuse particulièrement difficile du Djebel Umlil (Kerdois) au Maroc. Le même jour, un équipage du 37ème régiment d'aviation, composé du Sgt Baptiste Bardy (pilote) / Sgt René Victor Marques (mitrailleur), a perdu la vie dans le même secteur.

Un militaire du 4ème GAA se noie :

Le 4 septembre 1933, le Sol Henri Albert Leborgne, du 4ème groupe d'aviation d'Afrique, s'est noyé à la Marsa. Son corps a été ramené sur le rivage où le décès a été constat" par le docteur Fellous.

Vol de nuit avec un projecteur :

Le 6 septembre 1933, un Potez 25 TOE du 1er GAA, muni d'un projecteur électrique, a réalisé un exercice de signalisation dans le ciel d'Alger. Cet avion était occupé par le Sgt Porte (pilote) / Adj Marchal. C'est ce pilote qui a accompli le raid Alger - Ouargla - Tunis - Alger dans la même journée. Cette nuit là, beaucoup d'Algérois ont levé la tête, tant cette lumière dans le ciel était inhabituelle.

Médaille de bronze de sauvetage :

Le 20 septembre 1933, le ministre de la Marine marchande a accordé aux personnes désignés ci-après, pour faits de sauvetage accomplis en mer, la médaille de bronze de sauvetage aux Sgc Floret, Sgc Lavagne, Adj Vouriot, tous les trois du 2ème groupe d'aviation d'Afrique : "N'ont pas hésité, le 12 juin 1932, à se porter au secours d'un homme qui courait le risque de se noyer, à 22 mètres environs du rivage, sur la plage de Bouisseville; ont ramené à terre la victime qui ne put malheureusement pas être rappelée à la vie."

> La partie suivante concerne l'armée de l'Air - Elle sera transférée dans les pages concernant l'armée de l'Air quand elles seront ouvertes.

Période Armée de l'Air

Création de l'Armée de l'Air :

Après la promulgation du décret du 31 mars 1933 fixant les principes généraux d'emploi et d'organisation de l'armée de l'Air, un décret du 1er avril 1933 promulgue la création officielle de l'armée de l'Air.
Le décret portant sur l'organisation de l'armée de l'Air a été publié dans le journal officiel de la République française (JORF), le 2 avril 1933, pages 3428 à 3430. Il est signé par Albert Lebrun, président de la République, Georges Leygues, ministre de la marine et Pierre Cot, ministre de l'air.
L'armée de l'air devra être capable de participer aux opérations aériennes, aux opérations combinées avec l'armée de terre et la marine et à la défense aérienne du territoire. L'armée de l'air est organisée, inspectée, instruite et entraînée dans ce triple but. Toutefois, ce texte et le tableau de répartition des unités ne présentent pas les unités d'Afrique et du Levant.

Les quatres escadres aériennes d'Afrique du Nord :

Le 1er septembre 1933, les quatre groupes d'aviation d'Afrique sont dissous et donnent naissance, après remaniement, à quatre escadres aériennes :

  • 1ère escadre aérienne d'Algérie,
  • 2ème escadre aérienne du Nord Marocain,
  • 3ème escadre aérienne du Sud Marocain,
  • 4ème escadre aérienne de Tunisie.

La 1ère escadre aérienne d'Algérie :

  • 1er groupe d'aviation :
    • 1ère escadrille (traditions de la C 545 / SAL 71)
      à Blida sur Potez 25 TOE,
    • 2ème escadrille (traditions de la C 544)
      à Sétif sur Potez 25 TOE,
  • 2ème groupe d'aviation :
    • 3ème escadrille (traditions de la VR 543 / BR 45)
      à La Sénia sur Potez 25 TOE,
    • 4ème escadrille (traditions de la C 548)
      à Colomb-Béchar sur Potez 25 TOE,
  • 3ème groupe d'aviation :
    • 5ème escadrille (traditions de la SPAbi 2)
      à Alger-maison-Blanche, sur LeO 20 et LeO 213,
    • 6ème escadrille (traditions de la VR 552)
      à Alger-Maison-Blanche, sur LéO 20 et LeO 213.

Transmission de traditions :

Le 28 mars 1933, l'état-major a confié des traditions issues de la Grande Guerre à des escadrilles des groupes d'aviation d'Afrique. Toutefois, ces unités garderont leurs insignes respectifs. En voici le détail :

  • Escadrille SAL 71 pour la 1ère escadrille du 1er groupe d'aviation d'Afrique. L'insigne porté est un charognard sur un losange jaune hérité de la VR 545.
  • Escadrille BR 45 pour la 1ère escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique. L'insigne porté est un sphinx hérité de la VR 543.
  • Escadrille BR 47 pour la 2ème escadrille du 2ème groupe d'aviation d'Afrique. L'insigne porté est une tête de saharien dans un triangle hérité de la VR 548.
  • Escadrille BR 562 pour la 2ème escadrille du 3ème groupe d'aviation d'Afrique. L'insigne porté est un singe photographe hérité de la 2ème escadrille du 3ème groupe d'aviation d'Afrique.

Insignes des escadrilles de la 1ère escadre aérienne d'Algérie de la période allant du 1er avril 1933 au 1er mai 1937 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - De haut en bas, numérotés de 1 à 6 : n° 3 et 4 collection Yves Genty - n° 2 collection Alain Campo - n° 1, 5 et 6 droits réservés - Planche Albin Denis.

La 2ème escadre aérienne du Nord Marocain :

  • 1er groupe d'aviation :
    • 1ère escadrille (traditions de la SPAbi 55)
      à Meknès sur Potez 25 TOE,
    • 2ème escadrille (traditions de la SAL 8)
      à Meknès sur Potez 25 TOE,
  • 2ème groupe d'aviation :
    • 3ème escadrille (traditions de la VR 551)
      à Meknès sur Potez 25 TOE,
    • 4ème escadrille (traditions de la SAL 105)
      à Meknès sur Potez 25 TOE.

Insignes des escadrilles de la 2ème escadre aérienne du Nord Marocain de la période allant du 1er avril 1933 au 1er mai 1937 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - De haut en bas, numérotés de 1 à 4 : n° 3 collection SHD - 1, 2 et 4 droits réservés - Planche Albin Denis.

La 3ème escadre aérienne du Sud Marocain :

  • 1er groupe d'aviation :
    • 1ère escadrille (traditions de la F 553)
      à Marrakech sur Potez 29,
    • 2ème escadrille (traditions de la VR 555)
      à Marrakech sur Potez 29,
  • 2ème groupe d'aviation :
  • 3ème escadrille (traditions de la VR 558)
    à Agadir sur Potez 29,
  • 4ème escadrille (traditions de la F 554)
    à Agadir sur Potez 29.

Insignes des escadrilles de la 3ème escadre aérienne du Sud Marocain de la période allant du 1er avril 1933 au 1er mai 1937 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Planche Albin Denis.

La 4ème escadre aérienne de Tunisie :

  • 1er groupe d'aviation :
    • 1ère escadrille (traditions de la VR 541)
      à Tunis-El-Aouïna sur Potez 25 TOE,
    • 2ème escadrille (traditions de la VR 555)
      à Tunis-El-Aouïna sur Potez 25 TOE,
  • 2ème groupe d'aviation :
    • 3ème escadrille (traditions de la VR 547 / SPA 93)
      à Bizerte-Sidi-Admed sur Nieuport 62,
    • 4ème escadrille (traditions de la VR 549 / SPA 84)
      à Bizerte-Sidi-Admed sur Nieuport 62.

Insignes des escadrilles de la 4ème escadre aérienne de Tunisie de la période allant du 1er avril 1933 au 1er mai 1937 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - De haut en bas, numérotés de 1 à 4 : n° 1 collection Alain Campo - n° 2, 3 et 4 droits réservés - Planche Albin Denis.

Confusion dans les journaux d'époque :

Quand on parcourt la presse de l'époque, on est frappé de constater que le changement dans la désignation des unités n'a pas été totalement acté. Très longtemps, les journalistes vont continuer à nommer les unités par "groupe d'aviation d'Afrique" au lieu "groupe d'aviation". Les dénominations "escadre aérienne" et "groupe d'aviation" sont entrées en vigueur, le 1er septembre 1933.

La réorganisation de l'aviation militaire en Algérie :

Le 1er septembre 1933, les quatre groupes d'aviation d'Afrique ont été dissous. Ils sont replacés par quatre escadres aériennes, la 1ère d'Algérie, la 2ème du Nord-Marocain, la 3ème du Sud-Marocain et la 4ème de Tunisie. L'aviation militaire en Algérie perd 1/3 de son effectif au profit de l'aviation en Tunisie. Le 3ème groupe d'aviation d'Afrique, qui était stationné à Sétif, est dissous, ne subsiste de ce groupe que la 1ère escadrille qui est rattachée à la 1ère escadre aérienne d'Algérie sur le terrain d'Alger-Maison-Blanche. La 2ème escadrille de l'ex 1er GAA d'Alger est parti pour s'installer à Sidi-Admed, près de Bizerte.
La 1ère escadre aérienne d'Algérie, à l'exception de son parc situé à Hussein-Dey, va quitter le terrain d'aviation de Maison-Blanche avec le 1er janvier 1934, pour s'installer à Blida.
La 2ème escadrille de l'ex 3ème GAA quittera sa base de Sétif pour s'installer à Sidi-Admed en Tunisie, où elle achevera sa transformation en unité de chasse. Ce mouvement sera effectif, le 1er octobre 1933. Cette escadrille est commandée par le Ltt Bernard, avec comme second le Ltt Bondon.
L'ex 1er GAA a perdu sa 2ème escadrille, qui est partie pour la Tunisie mais récupére la 1ère escadrille de l'ex 3ème GAA, qui devient la 2ème escadrille de la 1ère escadre aérienne d'Algerie.

Déménagement de la 2ème escadrille du 1er GAA :

Le 21 septembre 1933, les huit avions de la 2ème escadrille du 1er groupe d'aviation d'Afrique, groupe qui a été dissout le 1er septembre 1933, sont partis de l'aérodrome d'Alger-Maison-Blanche pour s'installer sur la base aérienne de Sidi-Admed, son nouveau lieu de stationnement. L'escadrille, sous les ordres du Cne Salarès, commandant d'escadrille, comptait les pilotes et navigateurs suivants : Ltt Baratoux, Adc Pinson, Adj Aubry, Adj Bourbon, Adj Sassigneux, Sgt Bardet, Sgt Tolaguera, Sgt Foggiaroli, Sgt Petit. Les avions de cette escadrille sont des Loire-Gourdou-Lesseure LGL 32 à moteur Jupiter de 450 ch. Les huit chasseurs sont arrivés à Sétif, à 8 h 50 où ils ont été ravitaillés. Ils sont repartis à 9 h 45 et ont finalement atterri à Sidi-Admed à 12 h 15.

Cdt Marcel Delcroix, commandant du 1er groupe :

Le 28 septembre 1934, le Cdt Marcel Delcroix prend le commandement du 1er groupe d'aviation d'aviation de la 1ère escadre aérienne d'Algérie. Il restera à ce poste jusqu'au 31 décembre 1934.

Fusion des 1er et 3ème groupes d'aviation d'Afrique :

Le 3 octobre 1933, la 1ère escadrille de l'ex-3ème GAA passe sous le commandement du Lcl Weiss, commandant de la 1ère escadre aérienne d'Algérie. Les neuf pilotes de Sétif, les Cne Baudoin, Cne Wauthier, Cne Gloaguen, Cne Antzenberger, Ltt Turben, Ltt Schneider, Adc Lapeyre, Sgc Berland, Sgt Cautres ont rejoint par la voie des airs le terran d'aviation de Maison-Blanche. Cette unité devient la 2ème escadrille de la 1ère escadre aérienne d'Algérie.

Départ de la 1ère escadrille pour la campagne de tir :

Le 4 octobre 1933, la 1ère escadrille de la 1ère escadre aérienne d'Algérie envoie six avions en campagne de tir à Laghouat. Les pilotes concernés sont : Cne Arsac (commandant d'escadrille), Ltt Levrey, Adc Jehan Delpech de Frayssinet, Adc Vergniau, Sgt Graimprey, Clc Coustenoble. L'ensemble des avions de la patrouille ont atterri à destination, à 8 h 30.

Départ de l'Oiseau Canari II :

Le 4 octobre 1933, trois Potez 25 TOE de la 1ère escadrille aérienne d'Algérie, pilotés par le Lcl Weiss, Sgt Porte et le Sgt Pradier / Cdt Tranchand, ont signalé le passage de l'avion "l'Oiseau Canari II", à 15 milles en mer, au large d'Alger, à 190 km/h à une altitude de 300 mètres. Cet avion de l'équipage Assollant et Lefèvre part vers l'extrême-Orient pour tenter de battre le record de distance de Rossi et Codos. L'équipage Sgt Pradier / Cdt Tranchand a mis plein gaz et a réussi à suivre l'avion jusqu'à Bizerte. Les deux hommes se sont ensuite posés à Sidi-Admed, puis à Tunis. Ils ont finalement atterri à 20 heures sur l'aérodrome de Maison-Blanche, couvrant de nuit la fin de leur trajet retour.

Une évacuation sanitaire :

Le 5 octobre 1933, la 1ère escadre aérienne d'Algérie a été alertée par la demande d'une évacuation sanitaire, par la voie des airs, au profit d'un malade grave à Bou-Saäda, le Sol Georges Vergnoles du 1er spahis. Le Ltt Rey, pilotant l'avion sanitaire, avec à son bord le docteur Audoux et le chef mécanicien Debort, s'est posé une heure et quart après le petit terrain d'aviation de Bou-Saâda, où l'attendait l'ambulance du 1er spahis. L'embarquement du malade s'est fait, sans couper le moteur de l'avion, et à 9 heures, l'avion sanitaire était de retour à Maison-Blanche, où l'attendais le Cdt Jehl, le médecin chef avec l'ambulance de la 1ère escadre aérienne. Pendant les trajets aller et retour, l'avion médical était escorté par un autre avion, piloté par le Sgt Porte.

La patrouille de la 1ère escadre aérienne d'Algérie :

Le 7 octobre 1933, deux Potez 25 TOE de la 1ère escadrille de la 1ère escadre aérienne d'Algérie, unité actuellement en campagne de tir à Laghouat, ont exécuté une importante mission photographique à El-Goléa, au profit du service géographique de l'armée. Les équipages concernées sont : Col Weiss / Ltt Levrey et Adj Fraissinet / Sgt Porte. Poussés par un vent très favorable, les avions n'ont mis que deux heures pour rentrer d'El-Goléa à Laghouat.

A la rencontre de la croisière Vuillemin :

Le 11 décembre 1933, deux Potez 25 TOE de la 1ère escadre aérienne d'Algérie ont décollé de l'aérodrome d'Alger-Maison-Blanche pour se rendre sur le terrain d'El-Goléa, étape de la croisière noire du Général Vuiillemin. Les deux équipages étaient les suivants : Col de Serre / Ltt Levrey et LcL Weiss / Sgt Porte. En raison du mauvais temps, les avions ont été contraint de voler en altitude et ont finalement atterri à Laghouat. Ils ont pu rejoindre le terrain d'El-Goléa, le lendemain. Sur place, ils ont pu accueillir la croisière Noire et participer à la fête donnée sur place. Les avions sont rentrés à Alger, le 14 décembre, en faisaint une courte escale à Laghouat.

Période armée de l'Air

Arrivée de la Croisière Noire à Alger :

Le 18 décembre, la croisière Noire du Général Vuillemin rentre sur Alger après avoir terminé son périple africain. Les 28 appareils ont quitté Tunis à 7 heures. Vingt-sept ont atterri sur le terrain d'Alger-Maison-Blanche à partir de 10 h 45, le dernier a été contraint de se détourner en route sur un terrain de secours. Après avoir nettoyé les bougies encrassées, l'équipage a pu rejoindre. Les aviateurs de la croisère ont été logés gracieusement par les grands hôtels d'Alger.
Les aviateurs n'ont eu que deux étapes difficiles, au départ de Bidon V à l'aller, et par un vent de sable génant à El-Goléa au retour. Ils disposaient d'un poste émetteur par cellule et un poste récepteur par groupe. La TSF leur a permis d'être constamment en rapport entre eux et les postes terrestres. Ils ont pu ainsi bénéficier d'indications météorologiques en cours de vol. Au cours de cette mission, ils sont passés de 52° à l'ombre en Afrique équatoriale française, à -15° à 2.000 mètres d'altitude en Algérie.

Médaille Militaire à titre posthume :

Le 23 décembre 1933, le Ministre de l'Air, Pierre Cot a décerné la médaille militaire, à titre posthume, aux sergents Baptiste Bardy et René Victor Marques du 37ème régiment d'aviation, ainsi qu'au sergent Louis Napéléon Pointe du 2ème groupe d'aviation d'Afrique. Les trois sous-officiers ont été tués aux cours d'engagement sur le djebel Umlil au Maroc.

* Médaille militaire, Croix de Guerre des d'opérations extérieurs avec palme et citation à l'ordre de l'armée, à titre posthume du Sgt Louis Napoléon Porte du 2ème groupe d'aviation d'Afrique, en date du 23 décembre 1933 : "Jeune pilote qui, cependant, a déjà donné en nombreuses circonstances la preuve d'un courage à l'épreuve et d'une haute conscience professionnelle. Ayant reçu la mission d'accomplir un bombardement dans une région montagneuse particulièrement difficile, a montré un entier mépris du danger. Est tombé glorieusement, le 11 août 1933."

Tamanrasset - In-Guezzam pour la 1ère fois :

Le 12 janvier 1934, pour la première fois dans l'histoire de la pénétration saharienne, le trajet Tamanrasset - In-Guezzam a été couvert par cinq Potez 25 TOE à moteur Lorraine de 450 ch appartenant de la 1ère escadre aérienne d'Algérie. Les équipages suivants : Lcl Weiss (pilote), Cne Arsac (pilote), Ltt Piéchon (pilote) , Ltt Rey (pilote), Adc Adc Jehan Delpech de Frayssinet (pilote), Sgt Porte (pilote), Adj Saïd Mahfouf (photographe), Sgt Dalicieux (mécano), Sgt Couerb (mécano), un mécanicien non identifié ont poussé jusqu'au puit d'In-Guezzam. Cette pénétration aérienne jusqu'au puit, à 2.400 km d'Alger, au delà du Hoggar, sur l'axe central du Sahara et sur le ligne directe d'Alger au lac Tchad. In-Guezzam, à 400 km au sud de Tamarasset, est juste à la limite adminstrative du Sahara algérien. Au cours de cette mission, les aviateurs ont reconnu trois terrains d'atterrissage : Oued Zazir, Abalemma et In-Guezzam. Il existe désormais une succession de terrains d'aviation, établis par le 1er groupe d'aviation d'Afrique, désormais la 1ère escadre aérienne d'Algérie, de 100 km en 100 km, sur 2.000 km de piste, l'axe central du Sahara, la voie Alger-Tamanrasset. Désormais, la partie algérienne de la route aérienne vers le Tchad est terminée. Les avions sont rentrés à Maison-Blanche, le 18 janvier.

Carte de la mission entre Alger, Tamanrasset et In-Guezzam entre le 12 et le 18 janvier 1934 - Carte extraite d'un journal d'époque.

Reconnaisance dans le Hoggar :

Le 30 janvier 1934, trois avions de la 1ère EAA, pilotés par le Cne Sailly, Adj Aubry et Sgt Pradier ont fait escale à Laghouat, à 15 h 20. Les équipages se rendent à Tamanrasset pour effectuer une réconnaissance dans le Hoggar.

Balisage d'une ligne par la 2ème EANM :

Au début février 1934, les unités de la 2ème escadre aérienne du Nord Marocain ont réalisé le balisage de la ligne Boubernous - Chenachane - Chegga. Cet axe statégique permet un ravitaillement plus facile des troupes engagées contre les tribus indépendantistes. Les unités engagées sont les 1er et 4ème régiment de tirailleurs marocains, le 15ème régiment de tirailleurs marocains, le 64ème régiment d'artillerie d'Afrique, le 5ème régiment de tirailleurs sénégalais, la Légion Etrangère et finalement les 2ème escadre aérienne du Nord Marocain et 3ème escadre aérienne du Sud Marocain.

Le terrain d'Hussein-Dey :

Les organisations sportives d'Alger avaient l'habitude de demander l'autorisation au commandant de la 1ère EAA d'utiliser le terrain d'aviation d'Hussein-Dey pour leurs tournois respectifs. A partir du 5 février 1934, les autorisations n'ont plus été accordées car l'aérodrome a été rendu à l'activité aérienne militaire avec un travail aérien journalier. Cet aérodrome est désormais interdit à la circulation civile.

Retour du Sgt Libert :

Le 9 février 1934, le Sgt Libert, qui avait participé à la Croisière Noire du Gal Vuillemin, a regagné son escadrille de la 1ère escadre aérienne d'Algérie; stationnée sur le terrain d'aviation d'Alger-Maison-Blanche.

La 1ère EAA passe d'Alger-Maison-Blanche à Blida :

Le 1er mars 1934, les officiers de la 1ère escadre aérienne d'Algérie stationnée sur le terrain d'aviation d'Alger-Maison-Blanche, sont maintenus à ce poste à Blida. Il s'agit du Lcl Weiss, Cdt Tranchahd, Cne Sailly, Cne Mougin, Cne Roger Millot, Cne Arsac, Ltt Rey, Ltt Levrey, Ltt Bes, Ltt Alazard, Ltt Meyrdeux, Ltt Piechon.

Inspection dans les territoires du Sud :

Le 19 février 1934, le Gal Noguès, commandant le 19ème corps d'armée, accompagné du Gal Poupinel, son chef-détat-major et du Cne Pique-Aubrun, son ordonnance, a débuté une inspection dans les Sud constantinois et les postes qui bordent la frontière tripolitaine. Pour cette tournée d'inspection, le commandant du 19ème CA a sollicité le concours de la 1ère escadre aérienne d'Algérie. L'escadre a désigné les équipages suivants :

  • 1ère patrouille : Cne Arsac (pilote) pour le berline Potez 29-2, accompagné de son mécanicien, le Ltt Rey (pilote) et son mécanicien. Ces deux avions ont atterri à Biskra, le 17 février, et à Touggourt, le 18.
  • 2ème patrouille : Lcl Weiss (pilote) et son mécanicien, Sgt Porte (pilote) et Adj Saïd Mahfouf (photographe), Cne Sailly (pilote) et son mécanicien. La patrouille a atterri à Ouargla, le 18.

Le Gal Noguès a d'abord visité successivement les garnisons de Biskra, de Touggourt et d'Ouargla, où il a été reçu par le Lcl Carbillet, commandant du territoire des oasis. Le Col de Serre, commandant de l'aviation militaire d'Algérie, escorté de la 2ème patrouille, a rejoint le groupe à Djanet. Il est accompagné du Cne Baudouin et du Ltt Turben de l'escadrille déployée à Sétif et qui appartient à la 1ère EAA. L'inspection terminée, le général et son état-major ont pris place à bord des Potez 29-2 pour se rendre jusqu'à Fort-Flatters. Les buts principaux de la mission sont la reconnaissance des pistes jusque là peu connues de Fort-Lallemand, Fort-Flatters - Amguid - Djanet, Amguid - Fort-Polignac, Fort-Polignac - Djanet, Fort-Flatters - Ohanet, Ohanet - Fort-Polignac. Le Cne Sailly a reçu la mission d'étudier le tracé de nouvelles pistes. Cette reconnaissance, première phase de l'établissement d'une infrastructure aéronautique, permettra de créer une voie plus directe vers les confins de la chaine montagneuse du Tassili des Adjers.

Un Potez 29 retourné par la tempête :

Le 27 février, le Gal Noguès et son état-major quittent Djanet, à bord des Potez 29-2 de la patrouille du Col de Serre. Le but du vol est de rejoindre Amguid où les attend la patrouille du Lcl Weiss. Après avoir atterri à destination, les avions furent pris dans une grosse tempête de sable. Heureusement, l'avion piloté par le Cne Arsac, dans lequel se trouvait le général, put être saisi et arrimés par les mécaniciens. Mais la seconde limousine Potez 29-2, transportant le Gal Poupinel, le Cne Pique-Aubrun, le Ltt Rey et pilotée par le Col de Serre, fut retournée par les rafales, malgré l'intervention des mécaniciens. Tous les occupants, à l'exception du Col de Serre, furent blessés. Les blessés ont été transportés au bordj d'Amguid où se sont aussi refugiés les officiers et les mécaniciens en attendant la fin de la tempête. La force de la tempête a été telle que l'avion du Sgt Porte, fixé au sol par des bidons remplis de sable d'un poids de 500 kg, a rompu ses amarres et est allé s'écraser à une grande distance. Le vent soufflait à 100 km/h.

Installation à Blida :

Le 1er mars 1934, les effectifs de la 1ère EAA prennent possession des batîments du camp d'aviation de Joinville à Blida.

Retour de l'inspection à Alger :

Le 5 mars, les deux patrouilles de la 1ère EAA, commandées pat le Col de Serre et le Lcl Weiss ont quitté Fort-Flatters à destination de Biskra, après avoir fait une escale technique à Ouargla. Les avions ont eu à lutter contre un fort vent du Nord. Pendant ce temps, le Potez 29-2, piloté par le Cne Arsac, enmenait le Gal Noguès, commandant le 19ème corps d'armée à Touggourt. Le lendemain, les deux patrouilles de Serre et Weiss regagnaient l'aérodrome militaire d'Alger-Hussein-Dey. Trois autres avions, pilotés par les Cne Baudouin, Ltt Turben et Ltt Bondon, sont rentrés à Sétif, où ils stationnent. Le général et sa suite ont quitté les avions à Biskra pour poursuivre leurs visites en automobile. Ils sont rentrés à Alger par le train de Constantine, le 7 mars.

Patrouilles sur l'axe oriental du Sahara :

Le Cdt Tranchand de la 1ère EAA a reçu la mission de poursuivre les levés de nouveaux itinéraires à travers le Sahara Oriental. Le 9 mars, il est arrivé à Fort-Flatters avec les équipages composés des Cne Sailly, Ltt Bondon, Ltt Schneider, Adj Aubry, Sgt Gallot, Sgt Libert. Le trajet Alger - Fort-Flatters de 1.250 km a été couverts en 7 h 10 de vol effectif.

Arrivée de la 1ère EAA à Blida :

Le 1er mars 1934, la 1ère escadre aérienne d'Algérie a pris ses quartiers au camp de Joinville à Blida. La cérémonie d'accueil a été retardée en raison d'un deuil national. Le 18 mars, la municipalité a organisé une manifestation patriotique avec un dépôt de gerbes au monument aux morts de la ville puis un vin d'honneur dans les salons de l'hôtel de ville.

Retour de la mission Tranchand :

Le 24 mars 1934, la patrouille de la 1ère escadre aérienne d'Algérie, commandée par le Cdt Tranchand, a rejoint sa base de Blida, après avoir terminé sa mission au Sahara Oriental, aux confins de la Tripolitaine. Les trois avions étaient pilotés par le Cne Sailly, officier technique adjoint, l'Adj Aubry et le Sgt Libert. Ils ont parcourus 6.000 Kms au-dessus du désert. Leur mission consistait à la reconnaissance de tracés de nouvelles pistes, de levés d'itinéraires et de photographies. Le survol de régions complétement désertiques et dénuées de tout balisage et de repères a été réalisé entre Fort-Flatters, Port-Polignac et Fort-Saint. La région du Sud du Grad Erg a été entièrement reconnues et prospectée jusqu'au Tassili. Au retour, la patrouille a pu relier l'axe oriental du Sahara avec l'axe central, en effectuant le parcours Fort-Flatters - Amguid - In-Salah.

Mission sur Gao et Niamey :

Le 5 avril 1934, deux avions de la 1ère escadre aérienne d'Algérie, placées sous les ordres du Cne Paolacci, sont arrivés à Gao. Le sénateur Gautheron voyageait à bord du Potez 25 TOE piloté par le Cne Paolacci. Ils sont repartis le lendemain pour Niamey.

Visite du camp d'aviation de Blida :

Le 11 avril 1934, M. Brière, député d'Oran, membre de la commission de l'aéronautique est arrivé de métropole, à bord du paquebot "El-Kantara". Ce notable est en plus contrôleur permanent en Afrique du Nord de la commission aéronautique de la chambre. Il a d'abord été reçu par M. Ricci, maire de Blida puis s'est rendu sur le camp d'aviation occupé par une partie de la 1ère escadre aérienne d'Algérie. Il a été reçu par le Cdt Tranchant, en l'absence du chef de corps, qui a rejoint plus tard. Le Cne Matteï a fail le point sur les travaux qui doivent être réalisés pour accueillir la totalité des moyens aériens et humains de la 1ère EAA. M.Brière est rentré à Oran par le train de nuit.

Deux tués au décollage :

Le 2 juin 1934, un avion de la 1ère escadre aérienne d'Algérie s'est écrasé juste après le décollage de l'aérodrome de Blida-Joinville. Probablement victime d'un problème moteur dans cette phase critique alors qu'il n'avait atteint que 100 mètres d'altitude, leur appareil est parti en perte de vitesse et n'a pu être repris par son pilote. L'équipage était composé du Sgc Fernand Porte, qui s'était rendu célèbre pour ses vols au-dessus du Sahara, et le Sgt Aimé Jean Marie Lafore, mécanicien en charge des avions de l'état-major de l'escadre. Les deux aviateurs se rendaient à Hussein-Dey. Le mécanicien a été tué sur le coup et le pilote rendit son dernier souffle en arrivant à l'hôpital militaire de Blida. Les deux aviateurs ont été cités, à titre posthume, à l'ordre de la 5ème région aérienne. Le Sgc Porte a été inhumé dans le cimetière de Berrouaghia, après une cérémonie religieuse en la cathédrale de Blida. Ils ont été décorés, à titre posthume, de la Médaille Militaire, le 29 juin 1934.

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armée, à titre posthume, du Sgc Fernand Porte du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 29 juin 1934 : "Pilote remarquable, animé d'un dévouement sans borne et du plus grand courage. S'est signalé par de nombreuses missions au Sahara. Comptait 300 heures de vol sur les territoires désertiques. A trouvé la mort en service commandé, au cours d'un essai d'avion, le 12 juin 1934, à Blida."

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armée, à titre posthume, du Sgt Aimé Jean Marie Lafore du 1er groupe d'aviation d'Afrique, en date du 29 juin 1934 : "Jeune mécanicien d'une parfaite conscience professionnelle, spécialisé dans les missions saharienne. A rendu les plus grands services aux patrouille du 1er groupe d'aviation d'Afrique, dans leurs reconnaissances sur l'axe central et oriantel du Sahara. A trouvé la mort en service commandé, au cours d'un essai d'avion, le 2 juin 1934, à Blida.

Grande reconnaissance vers la Tunisie :

Le 11 juin 1934, sept avions de la 1ère escadrille de la 1ère escadre aérienne d'Afrique ont quitté l'aérodrome de Blida. Après avoir fait escale à Tozeur, ils sont arrivés à Gabès, le lendemain. De là, ils sont partis en grande reconnaissance sur Djerba et Ben Ghardane. Ils sont rentré à Blida, le 14 juin. Les équipages engagés étaient les suivants : Cne Arsac (commandant de l'escadrille) / Sgt Argenti (mécanicien), Ltt Levrey (pilote) / Sgt Mazel (mécanicien), Ltt Piéchon (pilote) / Sgt Darrieu (mécanicien), Adc Adc Jehan Delpech de Frayssinet (pilote) / Ltt Sizaire (observateur), Adj Guillaume (pilote) / Sgt Rasser (mécanicien), Sgt Graimprey (pilote) / Ltt Didelot (du 5ème chasseurs, en stage à la 1ère EAA), Sgt Coustenoble (pilote) / Adc Bonnemaison (observateur).

Un soldat se noie :

Le 17 juin 1934, le Sol Marcel Odiève du 1er groupe d'aviation de la 1ère EAA à Hussein-Dey se baignait dans la mer. Soudain, il a été emporté par une vague. Ne sachant pas nager, il a aussitôt disparu. Toutes les tentatives pour le retrouver ont été vaines. Ce n'est qu'une heure plus tard, que la mer a rejeté son corps sur la rive. Il avait 20 ans et était originaire de Paris.

Départ du Lcl Weiss :

Le 9 juin 1934, le Lcl Pierre Weiss quitte son commandement et le transfère au Cdt Delcroix. Pendant son commandement, son unité à parcouru un million de kilomètres en 30.000 heures de vol. Le 18 juin, le pot d'adieu eut lieu dans la salle d'honneur du mess des sous-officiers. Etaient là rassemblés 130 officiers et sous-officiers de l'armée de l'air et un grand nombre de soldats, agents militaires et d'ouvriers civils de l'aviation. Le Lcl Weiss reçu un chronomètre en or, offert par l'ensemble du personnel du 1er groupe d'aviation de la 1ère EAA. Un parchemin représentant l'ensemble des voyages dans le Sahara que l'officier supérieur a accompli lui a été offert. En fond, était peint un Sagittaire bleu, qui était l'insigne personnel du pilote. Le 25 septembre 1934, il est nommé colonel et affecté au commandement de la 31ème demi-brigade à Tours. A cette date, il est toujours à Alger.

Son discours d'adieu : "Voyez-vous, quand un chef a connu, comme moi, dans la troupe, des heures inoubliables d'action, de combats et de succès, je me demande s'il ne ferait pas mieux d'aller planter ses choux. J'ai passé vingt ans de ma vie sur les champs d'aviation à voler, à vivre au milieu de mes mécanos, de mes observateurs et de mes pilotes, à les regarder vivre, à les soutenir. Au cours de mes vingt années de commandement et de contact avec l'aviation ardente et active, chaque fois que j'ai dû faire des adieux à mes unités, j'ai été étreint de la même émotion."

L'avenir du terrain d'Alger - Hussein-Dey :

En juin 1934, l'aérodrome militaire Hussein-Dey, situé à 6 km de la ville d'Alger, a été désaffecté à la suite du transfert des escadrilles du 1er groupe d'aviation de la 1ère escadre aérienne d'Algérie sur celui de Maison-Blanche. La zone d'atterrissage d'Hussein-Dey fait 800 mètres de longueur et 450 mètres de largeur. Le nivellement est bon et le sol est légèrement sablonneux. Il va être repris par l'aviation civile et de tourisme.

Prise de commandement du Gal Armengaud :

Le 9 juillet 1934, le général de division Armengaud, membre du conseil supérieur de l'air a été nommé commandant de la 5ème région aérienne. Il est arrivé de métropole, à bord d'un hydravion trimoteur LeO 256 de la Marine. Son appareil a été escorté par une formation de 39 avions, issus des différentes unités d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Le Léo 256 amerrit dans bassin d'Agha, dans le port d'Alger. Il a assisté à une prise d'armes sur le terre-plein de l'aéroport, où le drapeau du 37ème régiment d'aviation du Maroc et les fanions des toutes les escadrilles d'Afrique du Nord étaient encadrées par une compagnie d'honneur du 1er groupe d'aviation de la 1ère EAA.

Tournée d'inpection des terrains d'aviation marocains :

Le 26 juillet 1934, le Gal Armengaud, commandant de la 5ème région aérienne, aux commandes d'un Potez 25 TOE, a atterri sur l'aérodrome d'Alger Maison-Blanche. Il était en équipage avec l'Adc Jehan Delpech de Frayssinet, pilote du 1er groupe d'aviation de la 1ère EAA. L'officier supérieur venait de terminer une tournée d'inspection de 5.000 km au cours de laquelle il a visité tous les terrains d'aviation marocains, poussant jusqu'à la Mauritanie.

Les émeutes de Constantine :

Suite aux émeutes de Constantine du 3 au 6 août 1934 qui firent 26 tués et 81 blessés, le gouverneur général de l'Algérie, M. Carde, qui était en métropole lors des événements, est rentré précipitamment. Il a pris place au bord d'un hydravion quadrimoteur d'Air-Union à Marignane et est arrivé dans le port d'Alger, à l'hydrobase de l'Agha, le 7 août, à 13 heures. Il a été accueilli par toutes les autorités militaires et civiles du pays. Après avoir reçu un point de la situation au palais d'étét, il s'est rendu sur le terrain d'aviation d'Hussein-Dey, accompagné du Lcl Weiss, commandant, par intérim, l'aviation militaire en Algérie. A 15 h 15, M. Carde prend place, à bord du Potez 25 TOE n° 1037 baptiés "Antigone, conduis-moi", piloté par le Ltt Levrey du 1er groupe d'aviation de la 1ère EAA. Le Cne Pansard, attaché militaire auprès de M. Carde, monte en place arrière de l'avion piloté par le Ltt Meyrieux. Trois autres avions du même groupe assurent la protection. Il s'agit des équipages suivants : Lcl Weiss (pilote) / Sgt Surjus (mécanicien), Adj Lafeyre (pilote / Sgt Studer (mécanicien), Sgt Libert (pilote) / Sgt Argenti (mécanicien). Les cinq appareils ont atterri sur l'aérodrome d'Oued-Hamimoun, à 17 h 25. L'escadrille de Sétif a détaché deux avions de réserve et des mécaniciens sur le terrain d'aviation de Constantine. Une manière d'assurer au gouverneur général des moyens de se déplacer rapidement. A partir de 20 heures, la troupe ayant été déployée en ville, la circulation a été interdite. Les incidents s'arrêtèrent et la nuit fut calme.

Nouvelle ligne à l'étude :

Une nouvelle ligne aérienne est à l'étude. Elle démarrerait à Tunis et partirait quasiment en ligne droite vers Fort-Lamy au Tchad, en passant par Gabès, Fort-Saint, Djanet, Bilma. Cette voie est inconstestablement la plus courte, la traversée du désert ne commence qu'à Fort-Saint, à 520 km au Sud de Gabès. Fort-Saint est le dernier poste tunisiens aux confins sahariens de l'Algérie, de la Tunisie et de la Tripolitaine. C'est un fort solide et vaste, bien pirvu en eau et doté d'un poste de TSF puissant. La 4ème escadre aérienne de Tunisie y a aménagé un terrain d'aviation où viennent fréquemment atterrir des avions de reconnaissance. Fort-Saint est le point le plus éloigné de la poste délivrée par des moyens routiers, dans le prolongement de la route Tunis - Gabès. Les installations à ériger à Port-Saint sont faciles à construire. Huit cent trente kilomètres séparent Fort-Saint et Djanet, qui est l'oasis la plus méridionnale du territoire algérien. Elle est peuplée de 800 habitants, chiffre important pour une agglomération du désert. Djanet est occupé par un important poste français, commandé par deux officiers. On trouve sur place un poste de TSF, un dépôt d'essence et le ravitaillement frais. L'escale de Djanet est presque à la moitié du parcours transsaharien. Une escale à Fort-Polignac est prévue entre Fort-Saint à 480 km et Djanet à 350 km. Elle est dotée d'un poste TSF et d'un terrain d'atterrissage. Entre Fort-Saint et Djanet, il existe sept points d'eau permanents : Hassi-Imoulay, Timelloulin, Tan Abanor, Tihoubar-Tinataran, Fort-Polignac, Tan-Iguidi et Dider. A Djanet, le parcours le plus difficile est accompli avec la traversée du plateau du Tassili des Azgers, soit 100 km. Après Djanet, jusqu'à Bilma, est la partie la moins accidentée et la mieux pourvue en terrains propices des atterrissages dans le désert. Cette partie fait 851 km. La piste traverse le Ténéré qui est le désert le plus dur. L'étape doit être coupée par une escale à Djado, une grande oasis, bien pourvue en eau. Djado se situe à 480 km de Djanet. Il existe sept points d'eau entre Djanet et Bilma. Ce sont La Guelta d'Adjiri, In-Ezzam, Orlda, Djado, Chirfa, Seguedin, Anay. Les escadrilles du Lcl Bouscat, commandant de l'aviation de l'AOF, poussèrent jusqu'à Djado et y stationnèrent un temps. Bilma est le chef-lieu du cercle de Kaouar et dépend de Zinder, capitale de la colonie du Niger. La garnison de Bilma se compose d'une compagnie de tirailleurs à effectif renforcé, aux ordres d'un capitaine et de plusieurs officiers. Le village est occupé par un millier d'habitants issus des tribus de Toubous, de Haoussac et de Kaouaris. Les 500 km qui séparent Bilma de N'Guigmi sont très fréquentés par les caravanes et les patrouilles de méharistes. Les dunes de Zou-Baba et la région de Tintouma et de l'Adjtedaoua sont les seuls passages difficiles. Entre Bilma et Fort-Lamy (N'Djaména), il y a 900 km. Ce tronçon peu être coupé d'escales à Agadem (300 km), siège d'un poste français et où existe un point d'eau important et à N'Guigmi (200 km d'Agadem), gros village du Tchad, à quelque 2.500 km de Gabès. Entre Bilma et N'Guigmi, il y a cinq points d'eau : Agadem, Béduaram, Dialagué, Moul et Métimeh.

Retour du Gal Armengaud :

Le 20 août 1934, le général Armengaud, commandant de la 5ème région aérienne, est arrivé dans le port d'Alger, à bord du paquebot "Timgad". Il a été accueilli par une patrouille du 1er groupe d'aviation de la 1ère EAA composée du Ltt Pichon, Adc Jehan Delpech de Frayssinet, Adj Guillaume, Adj Lapeyre et Sgt Libert.

L'aviation au service de l'archéologie :

Le révérent père Poidebard de l'université de Beyrouth a mis au point une méthode d'exploration archéologique par avion. Ce religieux a pu relerver toute la ligne de frontière des romains dans le désert de Syrie. Cela grâce au repérage aérien de traces invisibles au sol, à l'observation des teintes de la végétation de la stappe, aux invertigations sous les éclairages obliques qui exégèrent les détails du sol. Cette méthode a tenté un colon algérien, de plus aviateur civil expérimenté, M. Pierre Aversenq. Avec l'aide de l'Adc Jehan Delpech de Frayssinet, du 1er groupe d'aviation de la 1ère EAA, il s'est mis à la recherche de géographie historique par l'observation aérienne. M. Aversenq s'est appliqué à relever les limites de l'ancienne Numidie, dans le Sud-Algérien Malgré le travail des archéologues, il restait des lacunes dans le relevé de cette frontière

Remise de décorations :

Le 22 septembre 1934, le Col Pierre Weiss, commandant de l'aviation militaire en Algérie, a remis la croix de la Légion d'Honneur au Cne Ponté de Villeneuve et au Ltt Levrey. Il a ensuite remis la Médaille militaire à l'Adj Saïd Mahfouf, photographe du 1er groupe d'aviation de la 1ère escadre d'aviation d'Algérie.

800 km en vol groupé :

Le 25 septembre 1934, la 1ère escadrille du 1er groupe d'aviation de Blida a effectué le voyage aller et retour entre Alger et Oran, soit 800 km en vol groupé. Le groupe de sept avions est commandé par le Cne Arsac et comprend les pilotes suivants : Ltt Meyrieux, Adc Lapeyre, Adj Guillaume, Sgt Pradier, Sgt Peloton, Sgt Graimprey, Cal Justin. Cette mission n'avait pas été prévue d'avance et a été déclenchée au dernier moment.

Plaquette Coutaud-Delpech au Cne Arsac :

Le 1er juillet 1935, l'Aéro-Club de France a décernée la plaquette Coutaud-Delpech au Cne Henri Arsac de la 1ère demi-brigade aérienne d'Algérie pour l'année 1934. La mention accompagnant cette plaquette était la suivante : "Le Cne Arsac a effectué notamment, au mois de janvier 1934, la mission d'In-Guezzan, où il s'est partoculièrement distingué pour rechercher un équipage en panne dans le désert du Ténéré. IL a, d'autre part, effectué une mission de 10.000 km sur la frontière de Tripolitaine et enfin une reconnaissance en vue de l'établissement de la piste Flatters-Tabelbolot. Antérieurement à cesvols, le capitaine Arsac avait à son actif des liaisons aériennes particulièrement brillantes."

En avril 1920, Mme Coutaud-Delpech a fait un don important à l'Aéro-Club de France, en mémoire de son fils, le Ltt Edmond Coutaud-Delpech, tombé au champ d'honneur, le 2 décembre 1916. Chaque année, l'Aéro-Club de France attribuera ce prix, constitué par une plaquette de vermeil, pour honorer un aviateur qui s'est particulièrement signalé. Sur la demande de la donatrice, trois exemplaires ont été fabriqués et remis à la famille du Cne Georges Guynemer, l'As aux 54 victoires, mort au combat, le 11 septembre 1917, au Cdt Joseph Vuillemin, l'illustre commandant des Cigognes et au Cne René Fonck, l'As des As français avec 75 victoires.

Inauguration d'une avenue d'Ouargla :

Le 25 avril 1936, le Col Pierre Weiss, l'ancien commandant de l'aviation militaire d'Algérie, accompagné du Col Berbillet, a procédé à l'inauguration de la nouvelle avenue d'Ouargla dédiée à l'ancien premier groupe d'aviation d'Afrique. Le Col Weiss a coupé le ruban symbolique et a été fêté par les Sahariens.

Echec de la liaison Paris-Tokio :

Le 27 février 1937, l'équipage, composé de Georges Libert, ancien pilote du 1er groupe d'aviation de la 1ère escadre aérienne d'Algérie et de Gilbert Denis, pilote de tourisme, a échoué dans sa tentative de relier Paris à Tokio. Ils ont été contraints, sur panne d'essence, d'atterrir sur une rive du fleuve Mékong. Une des roues du train principal de leur Caudron Simoun s'enfonce, l'aile gauche est brisée, l'hélice tordue et le bati moteur cassé. Seuls le fuselage et l'empennage sont intacts. Libert légèrement blessé à la lèvre et souffre d'une plaie superficielle au front. Son camarade n'a pas été blessé. Georges Libert a été affecté à la 1ère EAA de 1931 à 1935. Il est l'auteur de plusieurs survols de régions désertiques et de plusieurs traversées du Sahara. Il a été le benjamin de la Croisière Noire du général Vuillemin. Il a quitté l'armée de l'Air en 1935 pour intégrer la compagnie "Air-Bleu" qui était spécialisée dans le poste aérienne. A 27 ans, il compte 2.500 heures de vol. Gilbert Denis est un pilote de tourisme du 1er degré, obtient le brevet des transports publics en 1930. Il fit de nombreuses présentations d'avions dans toute l'Europe. Il est l'auteur de plusieurs liaisons rapides dont Angoulème - Casablanca et participé à de nombreux rallyes où il était toujours bien classé. A 31 ans, il compte 1.600 heures de vol.

Sources :

L'aéronautique militaire 1919-1934 de Bernard Palmiéri et Patrice Gaubert - Site internet "Retro News" - Site internet "Gallica" de la BNF - Revue "Les Ailes" - Revue "L'Aérophile" - Revue des forces aériennes - Journal "L'Aéro" - Revue "L'Air" - Journal "Le Temps" - Revue "L'année aéronautique" - Revue "L'Aéronautique" - Revue de l'aéronautique militaire.

Les groupes de bombardement
héritiers des traditions

Insignes des différentes escadres héritières des escadres aériennes d'Algérie, du Maroc et de Tunisie.

Algérie - La 61ème escadre de bombardement :

Le 1er mai 1937, la 61ème escadre de bombardement était stationnée sur les terrains d'aviation de Blida (Algérie) pour le GB I/61 et d'Oran-la-Sénia (Algerie) pour le GB II/61. Ses deux groupes sont respectivement équipés de Potez 25 TOE pour le GB I/61 et de LeO 20 et Bloch MB 200 pour le GB II/61. En septembre 1939, l'escadre déménage sur Biskra, puis à Casablanca en mars 1940. Au début 1938, les deux groupes de bombardement sont équipés de Bloch MB 200. En 1939, ils passent sur Bloch MB 131 et finalement sur Glenn Martin 167 F, en mars 1940.

Insignes des escadrilles de la 61ème escadre de bombardement de la période allant du 1er mai 1937 au 15 avril 1940 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - De haut en bas, numérotés de 1 à 4 : n° 2 Droits réservés - n° 1, 3 et 4 Collection Yves Genty - Planche Albin Denis.

Insigne métallique de la 4ème escadrille du GB II/61 - Insigne collection Yves Genty que je remercie pour son aide.

Tunisie - Le 4ème GC et le 5ème groupe aérien autonome :

Le 1er mai 1937, le 4ème groupe de chasse était stationné sur le terrains d'aviation de Biserte-Sidi-Admed. Ses deux escadrilles sont équipées de Nieuport Delage Nid 622. De septembre 1937 à novembre 1939, il devient le 5ème groupe aérien autonome. Ce groupe était équipé de Dewoitine D 510. Il est passé sur Morane-Saulnier MS 406, après une période de transformation à Oran du 1er au 15 novembre 1939.

Insignes des escadrilles du 4ème groupe de chasse de la période allant du 1er mai au 1er octobre 1937 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - De haut en bas, numérotés de 1 à 2 : Droits réservés - Planche Albin Denis.

Les groupes d'observation
héritiers des traditions

Maroc - La 62ème escadre de bombardement :

Le 1er mai 1937, la 62ème escadre de bombardement était stationnée sur le terrain d'aviation de Meknès (Maroc). Ses deux groupes sont respectivement équipés de LeO 206 pour le GB I/62 et de Potez 25 TOE pour le GB II/62. En septembre 1939, le GB I/62 déménage sur Blida. Au cours de l'année 1937, le GB II/62 est équipé de LeO 206. En janvier 1940, le GB I/62 perçoit des Douglas DB 7 et Glenn Martin 167 F. En mars 1940, c'est au tour du GB II/62 d'être équipé de Douglas DB 7.

Insignes des escadrilles de la 62ème escadre de bombardement de la période allant du 1er mai 1937 au 15 avril 1940 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - Planche Albin Denis.

Maroc - La 63ème escadre de bombardement :

Le 1er mai 1937, la 62ème escadre de bombardement était stationnée sur le terrain d'aviation de Marrakech (Maroc). Ses deux groupes sont respectivement équipés de LeO 206 pour le GB I/63 et de Potez 25 TOE et LeO 206 pour le GB II/63. Les deux groupes sont dotés de Potez 540 en 1938. Le GB II/63 perçoit des Amiot 143, en avril 1939. Le 26 août 1939, le GB I/63 déménage sur l'aérodrome d'Alger Maison-Blanche. Ce groupe s'installe successivement à Sétif, le 1er septembre 1939, Blida, le 2 novembre 1939 et Marrakech, le 15 novembre 1939. Au début 1940, la 63ème escadre de bombardement est équipée de Glenn Martin 167 F.

Insignes des escadrilles de la 63ème escadre de bombardement de la période allant du 1er mai 1937 au 15 avril 1940 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La désignation des escadrilles est celle de la période en question - Planche Albin Denis.

Photos des installations

Bâtiment de la section photographique du 1er groupe d'aviation d'Afrique sur le terrain d'aviation d'Hussein-Bey - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Photos des installations

Photo aérienne verticale du terrain d'aviation militaire d'Hussein Dey, fief du 1er groupe d'avaition d'Afrique, le 24 septembre 1920 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

 

Les Hommes

Cdt Pierre Théodore Weiss - Né le 17 octobre 1889 au 21, rue des Marchands à Colmar (Haut-Rhin) - Fils de Georges Théodore Weiss (médecin principal à l'hôpital de la Malgrange à Jarville-la-Malgrange) et d'Emma Anna Marguerite Chevallier - Domiciliés au 19, rue Hermite à Nancy - A fait ses études à la faculté de lettres de Nancy - Profession avant service militaire Etudiant en droit - Classe 1909 - Recrutement de Toul (Meurthe-et-Moselle) sous le matricule n° 1144 - Appelé pour effectuer son service militaire, au titre du 5ème régiment de Hussards, stationné à la caserne Donop à Nancy, le 1er octobre 1900 - Nommé Brigadier, le 1er février 1911 - Elève officier de réserve, le 1er octobre 1911 - En sautant un obstacle , est tombé de son cheval et a été atteint d'une fracture simple du radius droit, le 7 février 1912 - Nommé sous-lieutenant de réserve au 17ème régiment de chasseurs, le 1er avril 1912 - Fin de service et passage dans la disponibilisté, le 25 septembre 1912 - Domicilié au 19, rue Hermite à Nancy, à compter de cette date - Docteur en droit - A accompli une stage de six mois au 17ème régiment de chasseurs, caserné à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) du 1er avril au 1er octobre 1912 - A accompli une période d'instruction au 17ème régiment de chasseurs du 1er au 24 septembre 1913 - Profession avant guerre Avocat à la cour d'appel de Nancy (Meurthe-et-Moselle) - Rappelé à l'activité par la mobilisation génerale, au titre du 17ème régiment de chasseurs à cheval à Lunéville, le 2 août 1914 - Nommé Lieutenant, le 10 septembre 1915 - Passé à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 19 août 1915 - Parti du 17ème régiment de chasseurs à cheval, le 24 août 1915 - Arrivé à Chartres, le 25 août - Nommé Lieutenant de réserve, le 20 septembre 1915 - Brevet de pilote militaire n° 1822 obtenu à l'école militaire d'aviation de Chartres, le 22 octobre 1915 - Pilote de la RGAé du 28 octobre au 30 décembre 1915 - Pilote de l'escadrille MF 71 du 30 décembre 1915 au 13 janvier 1917 - Citation à l'ordre de l'armée, en date du 19 juin 1916 - Evacué sur l'hôpital de Val de Grâce à Paris, jusqu'au 12 décembre 1916 - Pilote de l'escadrille F 14 du 12 au 14 décembre 1916 - Pilote du GDE / RGAé du 14 décembre 1916 au 22 janvier 1917 - Convoyage d'un avion au profil de l'escadrille F 45 du 6 au 9 janvier 1917 - Pilote de l'escadrille F 45 du 22 janvier 1917 au XX mai 1917 - Commandant de l'escadrille N 90 / SPA 90 du XX mai 1917 au 4 novembre 1918 - En mission au RGAé du Bourget-Dugny pour convoyer un Breguet 14A2 du 9 au 11 avril 1918 - En mission au RGAé du Bourget-Dugny pour convoyer un SPAD du 25 avril au 3 mai 1918 - Citation à l'ordre de l'armée, en date du 24 août 1918 - Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, en date du 28 septembre 1918 - Nommé Commandant des escadrilles d'armée de la 8ème armée du 4 novembre 1918 au 6 mars 1919 - En subsistance à l'escadrille N 90 / SPA 90 du 4 novembre 1918 au 15 octobre 1919 - Croix de Guerre avec 7 citations, dont 4 à l'ordre de l'armée - En mission à Metz (Moselle) du 12 au 28 janvier 1919 - Affecté au bureau des études techniques et commerciales au 37, avenue Rapp, mis à la disposition de l'EMA (section historique), le 15 octobre 1919 - Nommé Capitaine à titre temporaire, le 14 avril 1920 - Commandant du 1er groupe du 4ème régiment d'aviation d'observation, le 1er juin 1920 - Affecté au 34ème régiment d'aviation par changement de dénomination du 4ème régiment d'aviation d'observation, le 1er août 1920 - Nommé Capitaine à titre définitif, le 25 septembre 1921 - Placé en position "Hors cadre aéronautique" - Commandant du groupe de grande reconnaissance (1er groupe) du 34ème régiment d'aviation du Bourget-Dugny - Réussit le premier ravitaillement en vol en France, le 5 décembre 1923 - Nommé Commandant, le 25 décembre 1925 - Grade d'officier de la Légion d'Honneur, en date du 21 décembre 1926 - Breveté de l'école de navigation de Brest - A réalisé plusieurs raids entre Paris et l'Afrique du Nord, vers l'Asie Mineure, au Portugal, vers toutes les capitales d'Europe, à la Russie Orientale, le tout réalisés aux commandes de son avion d'armes, sans aménagement spécial - Avec le Cdt Lucien Girier, il a battu le record du monde de vitesse des 5.000 km en circuit fermé, à la moyenne de 190 km/h, du 17 au 25 janvier 1930 - A réalisé la première liaison postale entre la France et les Indes françaises, aux commandes d'un Breguet 19 TR bidon à moteur Hispano-Suiza 12Lb de 600 ch du 17 au 28 janvier 1930 - Nommé Lieutenant-colonel, le 25 décembre 1930 - Attaché au ministre de l'air, service de la propagande - Compte alors 4.500 heures de vol - Grande Médaille décernée par l'Aéro-Club de France en 1931 - Commandant du 1er groupe d'aviation d'Afrique - Nommé Colonel, le 25 septembre 1934 - Commandant de la 31ème demi-brigade, le 25 septembre 1934 - Grade de Commandeur de la Légion d'Honneur, en date du 18 décembre 1934 - Chargé de la direction de la revue du ministère de l'Air de février 1935 à juin 1936 - Nommé Général de Brigade aérienne, le 2 juillet 1938 - Nommé Commandant, par intérim, la 8ème brigade aérienne à Nancy (Meurthe-et-Moselle), le 2 juillet 1938 - Formation au centre des hautes études aériennes et détaché au cabinet du ministre de l'Air, Guy de la Chambre, pour la coordination des services de presse et de propagande - Tout en conservant ses fonction, est nommé inspecteur adjoint pour la préparation pré et postmilitaire, du général inspecteur général des écoles de l'armée de l'Air, le 1er juillet 1939 - Nommé Général de division aérienne, le 1er mars 1940 - Adjoint au commandant de la 5ème région militaire à Alger (Algérie) - Commandant la région aérienne de Tunisie - Placé en position de congé du personnel navigant, le 25 décembre 1940 - Rallie la France Libre - Nommé Commissaire du gouvernement à Alger (Algérie) en mars 1944 - A été déchu de la nationalité française par le gouvernement de Vichy par le décret n° 1125 du 19 avril 1944 - A été exclu de l'ordre de la Légion d'Honneur, car déchu de la nationalité française, par le gouvernement de Vichy, le 25 avril 1944 - Commandant de la 5ème région aérienne du 1er septembre 1944 au 24 juin 1945 - Domicilié au 15, rue Eugène Etienne à Alger (Algérie) - Chargé de mission par le ministre de l'armement Charles Tillon à Alger (Algérie) en avril 1946 - Nommé Délégué général du ministre de l'armement en Afrique du Nord - Grade de Grand-Officier de la Légion d'Honneur, en date du 25 mars 1946 - Admis en 2ème section et placé en congé définitif du personnel navigant, le 17 octobre 1947 - Exerce la profession d'avocat à la cour d'appel d'Alger - Il était aussi écrivain et poète - Quitte l'Algérie au moment de l'Indépendance pour s'installer à Antibes (Alpes-Maritimes) - Décédé à Antibes (Alpes-Maritimes), le 7 août 1970 - Pierre Weiss repose dans l'ancien cimetière de Grosrouvre (Yvelines) - Sources : Registre d'état-civil (acte n° 1669) de la ville de Colmar (Haut-Rhin) - Pam (2 fiches) - Fiche matricule détruite en mai / juin 1940 - Liste des brevets militaires - Etat des services - CCC de l'escadrille MF 71 - CCC de l'escadrille F 45 - CCC de l'escadrille F 14 - CCC de l'escadrille N 90 / SPA 90 - LO - JORF - Journal "Benjamin" du 9 février 1931 - Dernière mise à jour : 7 juin 2025.

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt Pierre Théodore Weiss, pilote à l'escadrille F 71, en date du 19 juin 1916 : "Chef des pilotes de son escadrille leur a donné, au cours de nombreux combats aériens, de très beaux exemples d'allant et de courage, en particulier le 21 mai 1916 en mettant hors de combat un Albatros. Est rentré avec sa carlingue criblée de balles."

* Citation à l'ordre de l'armée du Cne Pierre Théodore Weiss du 17ème régiment de chasseurs à cheval, pilote à l'escadrille SPA 90, en date du 24 août 1918 : "A rendu des services exceptionnels, exécutant depuis 3 mois, 19 reconnaissances lointaines à basse altitude, livrant 3 durs combats. S'est distingué récemment en attaquant avec succès à moins de 200 mètres, à la bombe et à la mitrailleuse, un train en gare de (censuré)."

* Grade de Grand Officier de la Légion d'Honneur du général de corps aérien Pierre Théodore Weiss, commandant la 5ème région aérienne, en date du 25 mars 1946 : "Un des officiers les plus ardents de l'armée de l'Air. Magnifique entraîneur d'hommes. Après avoir, en maintes circonstances, affirmé sa position contre Vichy, a été un des premiers à favoriser le débarquement allié en Afrique du Nord. Commandant de région aérienne de haute valeur, ayant été un des élèments actif du maintien de la sécurité en Algérie. Titulaire de plusieurs records du monde et de raids aériens célèbres. Totalise plus de 5.000 heures de vol. Huit citations. Commandeur de la Légion d'Honneur du 18 décembre 1934."

Pilote du 1er groupe d'aviation d'Afrique d'Alger posant devant son Breguet 14 A2 sur le terrain d'aviation d'Alger, le 15 mars 1924 - IL va participer à une mission d'exploration du Sud algérien en direction de Laghouat, à 300 km d'Alger - Il s'agira de sa dernière mission avant de quitter l'aéronautique militaire - Photo droits réservés.

Cdt de Boysson, commandant du 4ème groupe d'aviation d'Afrique de Tunis - Photo extraite d'un journal d'époque.

Sgt Libert, pilote du 1er groupe d'aviation d'Afrique - Il a été le plus jeune pilote ayant participé à la croisière Noire du Col Joseph Vuillemin - Photo extraite d'un journal d'époque.

Biographie de l'Intransigeant
du 28 février 1937 à venir.

Les Hommes

Photo du Cdt Maxime de Lafargue

Cdt Marie Edmond Charles Maxime de Lafargue - Né le 17 août 1880 à Mont-de-Marsan (Landes) - Fils de Jacques Lafargue (lieutenant du 34ème régiment d'infanterie de ligne) et d'Isabelle Danty - Domicilié au 1, rue Guérin à Bordeaux (Gironde) en 1900 - Profession Etudiant - Domicilié chez ses parents à Bordeaux (Gironde) - Classe 1900 - Recrutement de Mont-de-Marsan (Landes) sous le matricule n° 2134 - Affecté au 15ème régiment de Dragons, caserné à Libourne (Gironde), le 16 novembre 1901 - Nommé Brigadier, le 4 juin 1902 - Nommé Brigadier-fourrier, le 14 février 1903 - Nommé Maréchal des Logis, le 25 septembre 1903 - Rengagé pour deux ans, à compter du 1er novembre 1904 - Nommé Maréchal des logis fourrier, le 18 novembre 1904 - Nommé Maréchal des logis, le 10 avril 1905 - A suivi les cours de l'école d'application de cavalerie en qualité d'élève officier du 1er avril 1906 au 28 février 1907 - A été classé 5ème sur 68 élèves aux examens de sortie - Nommé Sous-lieutenant et affecté au 9ème régiment de chasseurs, le 1er avril 1907 - Nommé Lieutant, le 1er avril 1909 - Affecté au 3ème régiment de Spahis, le 11 mai 1909 - Nommé Adjoint au trésorier, le 5 juin 1909 - Détaché dans l'aéronautique militaire, comme commandant du centre aéronautique saharien de Biskra, le 24 juin 1909 - Placé en position "Hors cadre aéronautique" - Dans les régions sahriennes du 24 juin 1909 au 2 juillet 1914 - Médaille Coloniale avec agrafe "Sahara" - En Algérie du 24 juin au 28 novembre 1909 - En Algérie du 28 janvier au 17 mars 1910 - Marié avec Marie Elisabeth Clémence Eusébée Pelletier-Doisy à Auch (Gers), le 28 mars 1910 - En Algérie du 7 mai 1910 au 30 juillet 1912 - Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, en date du 11 juillet 1912 -Affecté au 11ème régiment de Hussards, le 23 juillet 1912 - Détaché au service de l'aéronautique militaire, le 23 juillet 1912 - Nommé Adjoint au commandant de l'aéronautique de la 1ère armée, le 30 octobre 1914 - Nommé Capitaine, à titre définitif, le 4 mai 1915 - Commandant de l'escadrille G 301 (future VR 541), le 24 mai 1916 - Sur le front tunisien du 25 mai 1916 au 31 décembre 1918 - Nommé Commandant à titre définitif, le 2 octobre 1917 - Affecté à la mission saharienne du 1er janvier au 4 mars 1919 - Affecté au Sud Tunisien du 5 mars au 23 octobre 1919 - Présente en Tunisie du 24 octobre 1919 au 8 octobre 1924 - Commandant du régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie et directeur du parc d'aviation de Tunisie du 1er janvier au 1er août 1920 - Commandant du 36ème régiment d'aviation d'observation, le 1er août 1920 au 1er janvier 1923 - Nommé Chef de bataillon, à titre définitif, dans l'arme de l'aéronautique militaire, le 25 décembre 1922 - Nommé commandant du 4ème groupe d'aviation d'Afrique (Tunisie), par changement de dénomination de l'unité, du 1er janvier 1923 au 8 octobre 1924 - Domicilié au 137 bis, boulevard de Telemly à Alger (Algérie) - Nommé Officier d'académie, le 7 juin 1924 - Affecté à l'entrepot spécial d'aviation n° 2, le 30 octobre 1924 - Placé, sur sa demande, en congé sans solde pour trois ans, à compter du 1er novembre 1925 - Admis, sur sa demande, dans la disponibilité, le 1er octobre 1926 - Admis, sur sa demande, à la retraite , le 16 novembre 1926 - Rayé de la disponibilité à la même date - Nommé Chef de bataillon de réserve, le 25 décembre 1922, à la date du 16 novembre 1926 - Affecté, dans la réserve, au 1er groupe d'ouvriers d'aéronaitique, le 20 décembre 1926 - Affecté, dans la réserve, au 1er groupe d'aviation d'Afrique, le 4 août 1928 - Proposé maintien dans les cadres de réserve avec pension temporaire de 25 % pour fracture traumatique des os du nez avec déviation de la cloison par la commission de réforme d'Alger, le 26 octobre 1928 - Proposé maintien dans les cadres de réserve avec pension temporaire de 25 % pour fracture traumatique des os du nez par la commission de réforme d'Alger, le 6 février 1931 - Affecté, dans la réserve, au centre de mobilisation d'aviation d'Afrique n° 4, le 17 février 1934 - Décédé à Nice (Alpes-Maritimes), le 29 novembre 1967 - Sources : Registre d'état-civil (acte n° 112) de la ville de Mont-de-Marsan (Landes) - Fiche matricule conservée aux archives départementales de la Gironde - LO - JORF - Dernière mise à jour : 10 septembre 2025.

MdL Georges Pelletier-d'Oisy - Né le 9 mars 1892 à Auch (Gers) - Fils de Charles Pelletier d'Oisy et de Jeanne de Kerkaosel - Engagé au 3ème régiment de Dragons, le 23 mai 1910 - Profession avant guerre Etudiant en droit - Passé à l'aviation comme élève pilote, le 14 octobre 1912 - Brevet de pilote militaire n° 294 en date du 19 juin 1913 - Pilote de l'escadrille HF 19 du 1er juillet 1913 au 1er mars 1915 - Nommé Maréchal des Logis, le 3 octobre 1913 - Nommé adjudant, le 1er novembre 1914 - Une citation à l'ordre du corps d'armée, le 2 novembre 1914 - Médaille militaire et une citation à l'ordre de l'armée, le 22 novembre 1914 - Chevalier de la Légion d'Honneur et une citation à l'ordre de l'armée, le 8 avril 1915 - Nommé sous-lieutenant à titre temporaire, le 27 septembre 1915 - Pilote de l'escadrille MS 12 du 1er mars 1915 au XX mai 1916 - Une citation à l'ordre de l'armée, le 15 juin 1916 - Pilote de l'escadrille N 69 / SPA 69 du XX mai 1916 au 18 février 1918 - Assure la livraison d'un SPAD VII 150 HP, le 17 septembre 1916 - Assure la livraison d'un SPAD VII 150 HP, le 20 octobre 1916 - Assure la livraison d'un Nieuport, le 25 janvier 1917 - Assure la livraison d'un avion, le 31 mars 1917 - Une citation à l'ordre de l'armée, le 15 juin 1917 - Nommé lieutenant à titre définitif, le 27 septembre 1917 - Hospitalisé à l'hôpital VR 75 du XXX au 18 février 1918 - Affecté à l'Etat-major du Groupe de chasse 16 à compter le 15 mars 1918 - 5 victoires homologuées - Détaché à la mission française d'aviation militaire de Constantinople, le 1er mars 1919 - Raid entre Constantinople et Paris en 1919 - Raid sans escale entre Paris et Vienne en 10 heures de vol en 1920 - Raid sans escale entre Paris et Bucarest en 19 heures de vol en 1921 - Nommé au groupe d'aviation de Tunisie en 1922 - Raid entre Casablanca - Tunis, soit 1700 km en 1922 - Nommé officier de la Légion d'Honneur, le 30 décembre 1923 - Raid de 19.600 km en 20 étapes entre Villacoublay et Tokorosawa (Tokyo / Japon) à bord d'un Breguet 19A2 du 24 avril au 9 juin 1924 - Nommé commandant, le 25 mars 1930 - Nommé commandeur de la Légion d'Honneur en juillet 1931 - Participe à la Croisière Noire en 1933 - Affecté au commandement de l'aéronautique de l'Afrique Occidentale - Nommé Lieutenant-Colonel en fin 1936 - Commandant de la 25ème escadre de Tunis - Nommé Colonel, le 15 juin 1939 - Affecté au groupe de transport n° 15 en mai 1945 - Général de brigade aérienne, le 1er mai 1945 - Décédé à Marrakech (Maroc), le 15 mai 1953 - Le général Georges Pelletier d'Oisy repose dans le cimetère d'Auch depuis le 29 mars 1958 - Photographié devant un Morane Saunier type L - Carte postale d'époque.

Ltt Pelletier d'Oisy (pilote) et le Sol Buffard (mécanicien) posent devant le Breguet 14 A2 n° 6070 baptisé "Lison" du groupe d'aviation d'aviation (GAT) sur le terrain d'aviation de Kassar Saïd - C'est à bord de cet avion qu'ils ont réalisé la liaison Tunis - Paris - Casablanca - Tunis, le 6 juillet 1922 - Il avait été modifié dans les ateliers du parc du 4ème GAA - Outre les 1.150 litres d'essence que l'avion pouvait emporter, les ateliers avaient posé, de chaque côté du fuselage, deux réservoirs de 115 litres prélevés sur des bombardiers Voisin déclassés. - Il a en outre effectué des voyages Casablanca - Tunis en 12 h 10 et des Paris - Casablanca et Tunis - Ben-Gardane - Remada - Tunis - Le 4ème GAA est devenu le groupe d'aviation de Tunisie (GAT), le 1er janvier 1922 - Ce groupe reprend la désignation de 4ème groupe d'aviation d'Afrique, le 1er janvier 1923 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Le Slt André Alphonse Faucilhon, pilote du 1er groupe d'aviation d'Afrique, pose devant un Breguet 14 A 2 de son unité en 1927 - Né le 10 avril 1903 à Marseille (Bouches-du-Rhône) - Brevet de pilote militaire n° 21.349 obtenu à l'école d'aviation militaire d'Avord, le 8 février 1927 - Nommé Lieutenant à titre définitif, le 23 septembre 1927 - Affecté au service générat du ravitaillement en matériel d'aéronautique - Nommé Capitaine en 1932 - Nommé Commandant, le 2 septembre 1939 - Nommé lieutenant-colonel - Nommé commandant de la base aériene d'El-Aouian en Tunisie - Médaille de l'aéronautique, le 26 septembre 1949 - Nommé Colonel, le 3 octobre 1949 - En retraite, en date du 10 octobre 1949 - Décédé à Toulon (Var), le 26 novembre 1997 - Photo droits réservés.

Le 2 février 1932, les aviateurs Jean Réginensi, Joseph Touge et Roger Lénier, en route pour Tananarive (Madagascar) passent à La Sénia. à bord du Farman F 190, immatriculé "F-ALHG" baptisé "Saint-Didier". Ils tombent en panne d'essence dans la région d'Arak, le 6 février. Sans nouvelle des aviateurs, trois avions, sous les ordres du Col Vuillemin et accompagné du Lcl Weiss, Ltt Bernard, Sgt Pradier, ont décollé en direction d'In-Salah pour partir à la recherche de l'équipage du Farman F 190. Heureusement, l'équipage du Farman F 190 a modifié leur poste de radio en ondes courtes, ce qui va permettre de retrouver l'avion. Après six jours de recherches par des équipages civils et militaires, dirigés par le Col Joseph Vuillemin et auxquelles participent le Lcl Pierre Weiss, les Ltts Levrey et Bernard, le Sgt Pradier et l'équipage du Latécoère 26 immatriculé "F-AJCF" de l'Aéropostale, composé de Charles Poulin, Pierre Viré et Picard, les trois naufragés sont repérés et secourus - Photo droits réservés.

Les aviateurs Jean Réginensi, Joseph Touge et Roger Lénier, en route pour Tananarive (Madagascar) passent à La Sénia. à bord du Farman F 190, immatriculé "F-ALHG" baptisé "Saint-Didier" photographié lors de leur départ - Ils tombent en panne d'essence dans la région d'Arak, le 6 février - Ils seront retrouvés sains et saufs après six jours de recherches par les équipages du 1er GAA - Photo droits réservés.

 

 

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Les photos de groupes

La compagnie hors rang (CHR) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique, le 28 novembre 1926 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte-photo droits réservés.

La compagnie hors rang (CHR) du 3ème groupe d'aviation d'Afrique en 1927 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte-photo droits réservés.

 

 

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Les photos de groupes

Soldats de la compagnie hors rang du 1er groupe d'aviation d'Afrique pendant la corvée d'épluchage des pommes de terre, le 21 novembre 1930 - Le soldat qui a légendé cette carte-photo a précisé quelques noms : 1. Congénni - 2. Mazella - 3. Lagrault - 4. Djadounn Frabe - 5. Philipp Arnaud - 6. De Barba - 7. Bazi - Jovene - Jujean - Bouloule - Sostaine - Ferrer - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

Les soldats de la compagnie hors rang (CHR) du 1er groupe d'aviation d'Afrique qui avaient encore 130 jours à effectuer avant leur libération - Photo datée du 22 novembre 1930 - Le soldat qui a légendé cette carte-photo a précisé quelques noms : 1. Congénni - 2. Bonnet - 3. Val - 4. Plancade - 5. Ponarès - 6. Sanisés - 7. Eravier - 8. Marie - 9. Yvora - 10 Droin - 11. Jujean - 12 - Thénot - 13. Laurent - 14. Sostaine - 15. Ferrer - 16. Pineau - 17.Meffray - 18. Philipp - 19. Pierson - 20 Graya - 21. Hubert - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

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Si vous possèdez un album souvenir concernant le régiment d'aviation d'Algérie-Tunisie, le 36ème régiment d'aviation d'observation, les groupes d'aviation d'Afrique, veuillez prendre contact avec l'auteur du site.

 

Les avions

Potez 25 TOE biplace de reconnaissance et de bombardement sorti en 1928 - Il a été construit en 795 exemplaires - Envergure : 14,14 m - Longueur : 9,10 m - Hauteur : 3,67 m - Equipage : 2 hommes, un pilote et un observateur ou un mitrailleur - Poids à vide 1.510 kg - Poids total : 2.500 kg - Un moteur Lorraine 12 Eb "Courlis" de 450 ch - Vitesse maximale 210 km/h - Montée à 3.000 mètres en 14 mn - Plafond 5.800 mètres - Rayon d'action 750 km - Armement : une mitrailleuse Vickers de 7,7 mm synchronisée, deux mitrailleuses Lewis de 7,7 mm montées en jumelage dans la tourelle arrière, 200 kg de bombes - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis.

Breguet 19 A2 n° 496 sur le terrain de Sétif - Aïn-Arnat en août 1928 - Contrainement à la métropole où cet avion était très apprécié, il n'a pas été jugé à sa juste valeur par les groupes d'aviation d'Afrique qui ont largement préféré les Breguet 14 A2 et Potez 25 TOE - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

Liore et Olivier Leo 213 de la 5ème escadrille (traditions de l'escadrille SPAbi 2) du 3ème groupe d'aviation de la 1ère escadre aérienne d'Algérie sur le terrain d'aviation enneigé de Sétif - Aïn-Arnat, le 30 janvier 1935 - Cet avion militaire effectuait la liaison postale entre Alger et Tunis - Le 1er avril 1937, cette unité est devenue l'escadrille de transport de troupe 1/602, stationnée sur le terrain d'aviation de Baraki (Algérie) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

 

 

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Les avions

Le Breguet 14 A2 n° 6070 baptisé "Lison" de l'équipage Ltt Pelletier d'Oisy (pilote) / Sol Buffard (mécanicien) du groupe d'aviation d'aviation (GAT) sur le terrain d'aviation de Kassar Saïd - C'est à bord de cet avion qu'ils ont réalisé la liaison Tunis - Paris - Casablanca - Tunis, le 6 juillet 1922 - Il avait été modifié dans les ateliers du parc du 4ème GAA - Outre les 1.150 litres d'essence que l'avion pouvait emporter, les ateliers avaient posé, de chaque côté du fuselage, deux réservoirs de 115 litres prélevés sur des bombardiers Voisin déclassés. - Il a en outre effectué des voyages Casablanca - Tunis en 12 h 10 et des Paris - Casablanca et Tunis - Ben-Gardane - Remada - Tunis - Le 4ème GAA est devenu le groupe d'aviation de Tunisie (GAT), le 1er janvier 1922 - Ce groupe reprend la désignation de 4ème groupe d'aviation d'Afrique, le 1er janvier 1923 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Breguet 14 A2 en service au sein des quatre groupes d'aviation d'Afrique entre 1919 et 1930 - Les deux avions, à droite et à gauche de l'avion en tête de la patrouille, présentent une tourelle arrière armée de deux mitrailleuses Lewis de 7,7 mm - Malheureusement, le fuselage est dans l'ombre, on ne distingue pas d'insigne qui permettrait d'identifier cette escadrille - L'avion, au premier plan, porte le n° 1, marque du commandant de l'escadrille et le suivant, le n° 2, celle de son second - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis.

Agrandissement de la photo supérieure - Le Breguet 14 A2 est un biplace de reconnaissance et d'observation sorti en 1917 - Il a été fabriqué à 3.916 exemplaires pour le compte de l'aéronautique militaire - Envergure : 14,86 m - Longueur : 9 m - Hauteur : 3,30 m - Equipage : 2 hommes, un pilote et un observateur ou un mitrailleur - Poids à vide 1.140 kg - Poids total : 1.700 kg - Un moteur Renault 12 Fex de 280 ch - Vitesse maximale 180 km/h - Montée à 3.000 mètres en 13 mn 20 s - Plafond 6.000 mètres - Armement : une mitrailleuse Vickers de 7,7 mm synchronisée, deux mitrailleuses Lewis de 7,7 mm montées en jumelage dans la tourelle arrière - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis.

 

Les accidents

Breguet 19 A2 de la 2ème escadrille du 3ème groupe d'aviation d'Afrique en facheuse posture sur le terrain d'aviation de Sétif - Aïn-Arnat - L'avion porte le premier isigne de cette escadrille, les armoiries de la ville de Sétif - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Collection Albin Denis.

 

 

 

 

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Les accidents

En avril 1924, l'As Georges Madon au 41 victoires homologuées et 64 non homologuées ou probables, obtient sa réingration au sein de l'aéronautique militaire et reprend du service au sein du 4ème régiment d'aviation d'Afrique - Malheureusement, le 11 novembre 1924, juste 6 ans après la signature de l'armistice mettant fin à la première guerre mondiale, il trouve la mort au cours d'une démonstration en vol à Bizerte (Tunisie) - A l'occasion de l'inauguration du monument en hommage à Roland Garros, il est chargé d'une exhibition aérienne pendant laquelle le moteur de son avion tombe en panne, provoquant une chute en vrille avant de s'écraser sur le toit d'un immeuble - Carte postale d'époque.

 

1er groupe d'aviation d'Afrique

Mécaniciens et hommes de troupe du 1er groupe d'aviation d'Afrique d'Alger posant devant un Breguet 14 A2 sur le terrain d'aviation de Boghari, le 15 mars 1924 - Cette photo a été prise au cours d'une mission d'exploration du Sud algérien en direction de Laghouat, à 300 km d'Alger - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

Photo aérienne oblique du terrain d'aviation de Colomb-Béchar prise au départ de la Croisière Noire de Georges-Marie Haardt, le 28 cotbre 1924 - A gauche des hangars, huit autos chenilles Citroën-Kégresse-Hinstin P 4T, qui viennent de passer devant les Breguet 14 A2, vont longer le front des troupes - Cette expédition automobile a traversé l'Afrique du Nord au Sud entre le 28 octobre 1924 et le 26 juin 1925 - Cliquez sur l'image pour agrandir l'image - Photo extraite de la revue des forces aériennes.

 

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1er groupe d'aviation d'Afrique

Les deux Breguet 14 A2 du 1er GAA, visibles sur ce cliché, ont fait escale sur le terrain d'aviation secondaire de Boghari, avant de partir en direction de Laghouat, à 300 km d'Alger - Ils faisaient partie d'une mission d'exploration du Sud Algérien qui a quitté Alger, le 15 mars 1924 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

Militaires et civils posant devant un des Breguet 14 A2 du 1er GAA sur le terrain d'aviation secondaire de Boghari, avant de partir en direction de Laghouat, à 300 km d'Alger - Ils faisaient partie d'une mission d'exploration du Sud Algérien, partie d'Alger, le 15 mars 1924 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

 

3ème groupe d'aviation d'Afrique
Grandes manoeuvres 1929

Fort militaire de Beni-Abbes photographié par l'équipage d'un Breguet 14 A2 du 3ème groupe d'aviation d'Afrique pendant les grandes manoeuvres de 1929 - Si vous possèdez cette photo dans une meilleure qualité, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraites de la revue des forces aériennes de 1930.

Bordj militaire et village d'Adrar photographié par l'équipage d'un Breguet 14 A2 du 3ème groupe d'aviation d'Afrique pendant les grandes manoeuvres de 1929 - Si vous possèdez cette photo dans une meilleure qualité, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraites de la revue des forces aériennes de 1930.

Une formation de quatre Breguet 14 A2 du 3ème groupe d'aviation d'Afrique pendant les grandes manoeuvres de 1929 - Si vous possèdez cette photo dans une meilleure qualité, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraites de la revue des forces aériennes de 1930.

 

 

 

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3ème groupe d'aviation d'Afrique
Grandes manoeuvres 1929

Grandes manoeuvres dans la région de Souk-Ahras - Duvivier, à 100 km au Sud de Bône en septembre 1929 - Elles ont opposé la division d'occupation de Tunisie et la division de Constantine, renforcée par des éléments prélevés sur les divisions d'Alger et d'Oran - Ce terrain d'aviation a été utilisé par le 3ème groupe d'aviation d'Afrique - Si vous possèdez cette photo dans une meilleure qualité, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Assemblage de plusieurs photos extraites de la revue des forces aériennes. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Bordj militaire de Beni-Abbés photographié par l'équipage d'un Breguet 14 A2 du 3ème groupe d'aviation d'Afrique pendant les grandes manoeuvres de 1929 - Si vous possèdez cette photo dans une meilleure qualité, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraites de la revue des forces aériennes de 1930.

Grandes manoeuvres dans la région de Souk-Ahras - Duvivier, à 100 km au Sud de Bône en septembre 1929 - Photographie aérienne oblique prise en très basse altitide du terrain d'aviation qui a été utilisé par le 3ème groupe d'aviation d'Afrique - Si vous possèdez cette photo dans une meilleure qualité, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Assemblage de plusieurs photos extraites de la revue des forces aériennes.

Photographie aérienne verticale du camp d'arbitrage des grandes manoeuvres de 1929 - On dirait un camp de colonie de vacances, bien droit, pas camouflé - Si vous possèdez cette photo dans une meilleure qualité, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo extraites de la revue des forces aériennes de 1930.

 

Raids en
Algérie-Tunisie

Le 18 janvier 1925, une mission d'étude, qui met en oeuvre deux Blériot Bl 115 "Roland Garros" et "Jean Casale", à bord desquels se trouvent les équipages suivants : Cne Pelletier d'Oisy / Col De Goÿs et Lcl Vuillemin / Cne Dagnaux, décolle de l'aérodrome de Buc. Ces gros avions sont propulsés par 4 moteurs Hispano-Suiza 8Ab de 180 Hp. Le 24 janvier 1925, la mission du Col de Goys quitte Oran pour Colomb-Béchar. La veille, les mécaniciens avaient consacré la journée à réviser et à mettre au point les avions Blériot 115. Elle est composée du Col de Goys, du Lcl Vuillemin, Cne Pelletier d'Oisy, Cne Dagnaux. Elle est précédée sur le Niger par deux détachements. Le premier est l'escadrille détachée à Colomb-Béchar par le 2ème GAA qui est normalement stationnée sur le terrain d 'aviation de La Sénia. Cette mission est placée sous les ordres du Cdt Gallet, commandant du 2ème GAA. Les quatre Breguet 14 A2 sont pilotés par les Ltt Paolacci, Ltt Bousquet, Adj Coyco et Sgt Bergès et ont décollé de Colomb-Béchar en direction de l'Adrar, à 8h30. Sur place, ils retrouveront les trois avions de la mission "Tulasne" de l'Afrique occidentale française (AOF) qui est partie la veille de Colomb-Béchar à destination de Dakar. Les avions des équipages composés des Ltt Paolacci (pilote) / Cdt Gallet cdt 2ème GAA) et des Ltt Bousquet (pilote) / Sgt Algré (mécano) ont rejoint, via Adrar, Ouallen, Tessalit, Bourem sur le Niger, le 28 janvier, puis finalement Gao, le lendemain. Ils sont rentrés sur Colomb-Béchar, le 9 février 1925. Les deux autres équipages, de l'Adj Coyco et du Sgt Bergès, ont attendu l'arrivée de la mission de Goys à Adrar, puis l'ont escortée. La mission "De Goys" se terminera par un désastre à Niamey quand le Blériot 115 "Jean Casale" s'est écrasé au décollage. Les deux pilotes sont blessés et l'opérateur radio Vendelle tué. Ils avaient parcouru 4.137 km - Photo extraire d'une revue d'époque.

 

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Raids en
Algérie-Tunisie

Blériot BL 115 "Roland Garros" de la mission des Col De Goÿs et Lcl Vuillemin en janvier 1925 - Ce type d'avion était propulsé par 4 moteurs Hispano-Suiza 8Ab de 180 Hp - L'autre BL 115 baptisé "Jean Casale" s'est écrasé au décollage à Niamey - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Départ de la Croisière Noire du terrain d'aviation d'Istres, le 8 novembre 1933 - Ils rentreront sur Paris, le 15 janvier 1934 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Le 18 décembre, la croisière Noire du Général Vuillemin rentre sur Alger après avoir terminé son périple africain. Les 28 appareils ont quitté Tunis à 7 heures. Vingt-sept ont atterri sur le terrain d'Alger-Maison-Blanche à partir de 10 h 45, le dernier a été contraint de se détourner en route sur un terrain de secours. Après avoir nettoyé les bougies encrassées, l'équipage a pu rejoindre - Photo extraitre d'une revue d'époque.

 

Monuments
en rapport

Monument en hommage au Cne Georges Madon, l'As aus 41 victoires homologuées et 64 non homologuées ou probables, à Bizerte (Tunisie) - Il avait obtienu sa réingration au sein de l'aéronautique militaire et reprend du service au sein du 4ème régiment d'aviation d'Afrique en avril 1924 - Le 11 novembre 1924, il a trouvé la mort au cours d'une démonstration en vol à Bizerte (Tunisie) - Carte postale d'époque.

Souvenirs
en rapport

Casque colonial modèle 1886 portant un insigne de l'escadrille BR 547 ayant appartenu au Sgt Jules Lardy, un mécanicien de l'escadrille - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Casque collection Didier Soriot que je remercie pour son aide.

 

 

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Remerciements à :

- M. Pierre Jarrige pour ses dossiers sur l'aviation militaire en Algérie.
- M. Alain Campo pour l'envoi des photos des insignes de sa collection.
- M. Yves Genty pour l'envoi des photos des insignes de sa collection.
- M. Christophe Léonet pour l'envoi des photos de l'insigne de la 3ème escadrille (VR 543) du 2ème GAA.
- M. B. Laporte via Henri Guyot pour l'envoi des photos de l'insigne 2ème escadrille (VR 549) du 3ème GAA.
- M. Henry Guyot pour l'envoi des photos des insignes de sa collection.
- M. Thierry Leclère pour l'envoi des photos des insignes de sa collection.
- M. Didier Soriot pour l'envoi des photos du casque colonial modèle 1886.
- M. Denis Castelain pour l'envoi des photos de l'insigne de la 1ère escadrille du 1er GAA de son père.

Bibliographie :

- "Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920" - Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- "L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes" - par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- Le Journal Officiel de la République Française (JORF) mis en ligne sur le site internet "Gallica" de la grande bibliothèque de France.
- Site Internet des registres matricules militaires mis en ligne par les archives nationales d'outre-mer - Voir le lien
- "Les As de l'aviation française 1914-1918" de David Méchin, Claude Thollon-Pommerol et Philippe Guillermin.
- "The WW1 French Aces Encyclopedia" en huit tomes par David Méchin publié par Aeronaut books en 2021.
- Mémorial de l'Aéronautique Navale de 1910 à 2010 par Lucien Morareau.
- Site Internet "Les traditions des escadrilles de l'Armée de l'Air" de Henri Guyot - Voir le lien
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Site Internet "Leonore" mis en ligne par les Archives Nationales - Voir le lien

Si vous avez des documents écrits ou photographiques pouvant compléter les données de cette page, veuillez contacter l'auteur du site.

35ème RAM Régiments d'aviation

 

 

pas de fiche > 1918

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