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Slt René Pélissier

René Alphonse Désiré Pélissier est né au domicile de ses parents, au 32, rue des réservoirs à Versailles (Yvelines), le 30 avril 1886. Il est le fils de Jules Etienne Pélissier (commissionnaire en transports) et de Jeanne Colle qui sont ensuite domiciliés au 49, rue Ste-Hilaire à Colombes (Hauts-de-Seine).

Service militaire au 162ème régiment d'infanterie :

Appartenant à la classe 1906, le 2ème bureau de la Seine a assuré son incorporation au service militaire sous le matricule n° 3816. Il est alors affecté au 162ème régiment d'infanterie, à compter du 10 octobre 1907. Après presque deux années sous les drapeaux, ses obligations militaires prennent fin et il est renvoyé dans la disponibilité, le 25 septembre 1909. Il exerce alors la profession de journaliste (publiciste). Après cette période active au sein des armées, il reste affecté, dans la réserve, au 162ème régiment d'infanterie. Parti vivre au Sénégal, il passe sous la subdivision de Dakar, à compter du 30 novembre 1912.

Mobilisé au 109ème régiment d'infanterie :

Le 2 août 1914, la guerre ayant débuté avec l'Allemagne, il est mobilisé au 109ème régiment d'infanterie, caserné à Chaumont. Au sein de son unité, il est successivement nommé caporal, le 25 septembre 1914, sergent, le 20 octobre 1914 et finalement adjudant, le 6 novembre 1914. Le 22 mars 1915, il mène sa section à l'assaut face à un feu violent de mitrailleuses et atteint l'objectif désigné. Il réussit même à rechercher les blessés alors qu'ils sont toujours sous le feu adverse. Pour ces faits d'armes, il est récompensé par la citation n° 236 à l'ordre de l'armée, en date du 10 avril 1915.

* Citation n° 236 à l'ordre de l'armée, en date du 10 avril 1915 : "Au combat de nuit du 22 mars, a enlevé sa section malgré un feu violent de mitrailleuses et a atteint l'objectif qui lui était assigné. A recueilli lui-même sous le feu de l'ennemi tous les blessés de son unité restés sur le terrain. Fait preuve depuis le début de la campagne d'un entrain et d'une endurance inaltérable."

Blessé par éclat d'obus :

Le 23 avril 1915, alors qu'il servait au sein de la 9ème compagnie du 109èmr RI devant Amiens, il est blessé par un éclat d'obus qui le touche à la jambe droite et provoque la rupture du nerf sciatique. Il souffre en plus de gelures au pied. Il est hospitalisé à Noeux-les-Mines du 23 au 29 avril 1915. Dans cet établissement, il sera soigné par des injections épidurales de cocaïne et par des insufflations d'air sur le trajet du sciat proplite externe.

En raison des séquelles de cette blessure, il est déclaré inapte à l'emploi dans l'infanterie pour six mois, par la commission de réforme de Chaumont, le 21 juillet 1915. Cette commission le juge apte au service dans l'aéronautique militaire.

Passage dans l'aéronautique militaire :

Il passe à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 15 août 1915. Envoyé à l'école d'aviation militaire du Crotoy pour effectuer sa formation initiale, il réalise son premier vol, le 17 août. Après une période de sélection et de cours théoriques, il passe un examen théorique avec les matières suivantes : Avion, Moteur, Instruments de bord, Géographie, Topographie, Lecture des cartes, Météorologie (pression barométrique, température, nuages, vents, état hygromètrique), lecture des cartes météorologiques, utilisation des renseignements météorologiques, résistance de l'air, ses lois, qu'il réussit le 16 janvier 1916.

Après une série de vols d'initiation et en doubles commandes, il réalise son premier vol seul à bord, le 8 septembre. Poursuivant son cursus, il réussit la 1ère épreuve du brevet militaire, une spirale jusqu'au sol, le 25 novembre. Il enchaine par la seconde épreuve qui consiste à une montée à 2000 mètres, qu'il effectue en 29 minutes, le 19 décembre 1915. Il renouvèle cette épreuve en montant à 2000 mètres mais cette fois en 23 minutes, le 5 janvier 1916. Il continue son cursus en réalisant les vols entre Le Crotoy-Amiens, Amiens-Clermont, Clermont-Le Crotoy, le 11 janvier 1916. Il obtient le brevet de pilote militaire n° 2355 sur avion Caudron à l'école d'aviation militaire du Crotoy, le 14 janvier 1916. A été présent à l'école du Crotoy du 17 août 1915 au 14 janvier 1916. A son départ du Crotoy, il totalise 40h20 de vol.

Pour se familiariser au pilotage des avions opérant au front, il est affecté provisoirement à la division Caudron de la RGA, où il restera du 14 janvier au 8 mars 1916. Pendant cette période, il effectue des vols sur Caudron G 3 et Caudron G 4 et réalise une liaison entre le Bourget (RGA) et le terrain du Plessis-Belleville (GDE), le 5 mars 1916. A la fin de cette période, il totalise 52h25 de vol. Affecté à l'escadrille C 53, il effectue les essais de réception du Caudron G 4 n° C 1347, le 12 mars 1916.

Pilote de l'escadrille C 53 :

Le 14 mars 1916, il rejoint par la voie des airs, aux commandes du G 4 n° C 1347 qu'il a baptisé "Toby", le terrain de Vadelaincourt (Meuse) où l'escadrille C 53 est actuellement stationnée. René Pélissier baptisera "Toby" tous ses avions, à partir de cette période. Au sein de l'unité, auquel il sera affecté du 14 mars au 16 juin 1916, il va réaliser des missions de reconnaissance des lignes, des missions photos, des vols de surveillance, des réglages de batteries d'artillerie et des protections au profit d'autres avions de son escadrille.

Il réalise sa première mission de guerre lors d'une reconnaissance des lignes, en équipage avec le Ltt Juckmeyer, le 17 mars. Deux jours après, le moteur droit de son G 4 le lâche au-dessus de Bras-sur-Meuse mais il réussit néanmoins à rentrer sans dommage. Le 23 mars, il est de nouveau contraint d'abréger sa mission en raison de la rupture d'un fil d'allumage au-dessus du fort de Belleville qui le contraint d'atterrir à proximité de l'infanterie française. Le 29, en équipage avec le Ltt Harmégnie, il réalise son premier réglage d'artillerie lourde. Le lendemain, son appareil est équipé avec de nouvelles hélices. A cette occasion, il réalise quatre vols de réglage en compagnie de son mécanicien, le Sol Letellier.

Blessé lors d'un accident d'atterrissage :

Le 31 mars 1916, au cours d'un vol de surveillance du front, en équipage avec le Ltt Robert Henriet, le moteur droit de leur Caudron G 4 est touché et tombe en panne sèche au-dessus du fort de Douaumont. Ils font demi-tour en rentrent au terrain. En approche pour atterrir, leur avion est pris dans des remous, se retrouve plaqué sur les arbres et s'écrase. L'observateur est indemne et René Pélissier, grièvement blessé, est évacué sur l'ambulance de Vadelaincourt (Meuse). Il souffre d'une fracture de la mâchoire, de côtes enfoncées et d'une commotion cérébrale. Il reprendra sa place après soins et convalescence, le 26 avril 1916. De retour, il est envoyé au GDE pour réaliser une période d'entrainement sur Caudron G 4 du 26 avril au 16 juin 1916

Pilote de la section d'artillerie lourde 202 :

Il est affecté de la section d'artillerie lourde (SAL) 202 où il restera du 25 juin au 26 octobre 1916. Le 25 juin, il perçoit le Caudron G 4 n° C 2193 qu'il baptise "Toby II". Cet avion avait été livré à l'escadrille, le 19 juin.

Le 25 juin, en équipage avec le Slt Homo, il réalise son premier réglage au sein de la SAL 202, au profit d'une batterie de 155. Ils rentrent avec cinq éclats dans leur avion. Le 29 juin, en équipage avec le Slt Roger, son avion est copieusement arrosé par la DCA, puis est attaqué par un Fokker qui les mitraille. Son avion a été copieusement arrosé et rentre avec 21 éclats d'obus et 12 balles, mais heureusement aucun de ces projectiles n'a touché l'équipage.

Première victoire homologuée :

Lors d'un réglage à l'est de St-Christ, en équipage avec le Slt Homo, ils subissent trois attaques d'un Fokker E, le 29 juillet 1916. La mitrailleuse avant s'étant enrayée, ils ripostent avec l'autre arme de bord. L'avion adverse s'effondre en fin de la dernière passe tirée à 15 mètres de distance et tombe en direction de St-Christ. Il sera homologué grâce aux témoignages des artilleurs qui ont vu l'avion s'écraser. C'est la première victoire homologuée de René Pélissier. L'avion ennemi appartenait au FlAbt 102. Pour ce fait d'arme, il reçoit la citation n° 379 à l'ordre de l'armée, en date du 10 juillet 1916.

* Citation n° 379 à l'ordre de l'armée, en date du 10 juillet 1916 : "Blessé dans l'infanterie, n'a cessé de faire preuve, comme pilote, de vaillance et de sang-froid. A livré, le 29 juin 1916, son combat aérien à 700 mètres à l'intérieur des lignes ennemies et bien que son avion ait été traversé de 12 balles, a terminé sa mission après 3h30 de vol. Le 29 juillet 1916, au cours d'un réglage de tir, a attaqué un avion ennemi, a soutenu le combat à 15 mètres de distance et permis à son observateur d'abattre l'adversaire."

Seconde victoire homologuée :

Le 2 septembre 1916, lors d'un réglage d'artillerie sur le bois de Misery, ils sont approchés par trois Fokker, dont l'un attaque. Ne pouvant lutter contre ces adversaires, ils piquent et rompent le combat vite fait. Les 7, 14 et 15 septembre, il assure le réglage de batteries de 270 et le 17, celui d'une de 370. Le 24, les deux moteurs de son avion sont changés, ils avaient respectivement 110 et 140 heures de vol. Le 22 octobre 1916, au cours d'une patrouille au sud-est de Miséry, en équipage avec le Slt Homo, un Farman F 40 est attaqué par un Aviatik dans les environs de Villers-Carbonnel. Ils s'en prennent à l'Allemand et le rejoignent à l'est de Barleux et le poursuivent jusqu'à Brie. L'Allemand atterrit à l'Est de Brie et est fait prisonnier. Cette victoire est homologuée comme la seconde du pilote. A cette date, il a effectué 256h50 de vol.

Moniteur de pilotage de l'école de Tours :

Avant son affectation en école de pilotage, il est envoyé en stage à l'école d'aviation militaire de Buc du 26 octobre au 1er décembre 1916. Il va réaliser 21 vols principalement aux commandes de Blériot à moteur 50 Hp et 80 Hp, pour un total de 9h55 de vol. Ayant satisfait les critères de sélection, il est affecté comme instructeur de pilotage à l'école d'aviation militaire de Tours, où il restera du 1er décembre 1916 au 10 février 1918. Il est décoré de la Médaille Militaire, le 23 mai 1917 puis nommé sous-lieutenant à titre temporaire, le 1er juin 1917. De septembre à décembre 1917, il va utiliser couramment le Nieuport 21 n° N 1687. Cet avion sera endommagé au cours d'un atterrissage forcé en campagne, suite à une panne, le 30 décembre 1917. Il est nommé sous-lieutenant, à titre définitif, le 5 janvier 1918.

* Médaille Militaire de l'Adj René Alphonse Pélissier, de l'encadrement de l'école d'aviation de Tours, en date du 23 mai 1917.

Il est envoyé au centre GDE de Verrines pour effectuer un stage de lâché sur SPAD du 25 janvier au 8 février 1918. Sur place, il réalise 21 vols pour un total de 8 heures de vol.

Pendant sa période de service au sein des écoles du groupement des divisions d'entrainement, il a été plusieurs fois évalué. Tout d'abord par le capitaine Mortureux, commandant de l'école d'aviation de Tours, qui le juge dans ces termes, le 13 décembre 1917 : 'Excellent pilote très allant. A rendu de bons services à l'école de Tours. Gagnerait à avoir moins de confiance en ses idées personnelles et plus d'aptitude à pénétrer les méthodes, dont il n'a pas l'habitude." puis par le commandant du groupe des divisions d'entrainement (GDE) juste après son départ vers le front, le 17 février 1918 : "Bon pilote. Doit faire un chasseur sérieux en raison de son passé dans l'infanterie."

Pilote de l'escadrille SPA 155 :

René Pélissier est affecté à l'escadrille SPA 155 du 10 février au 24 octobre 1918. Il perçoit le SPAD VII à moteur Hispano-Suiza de 180 Hp n° S 3119, le 11 février 1918.

Le 1er avril 1918, après une patrouille en compagnie d'avions de la SPA 94, il rentre seul et livre combat à un Rumpler C. Après lui avoir tiré 150 cartouches, l'avion adverse pique tout droit et atterrit dans les lignes dans les environs du bois de Lignières, au nord-ouest de Montdidier. Cet avion n'a pas été homologué.

Le 12 avril, au cours d'une patrouille réunissant sept avions sur Marcelcave, ils sont attaqués par sept Albatros D qui s'en prennent à l'un de ses équipiers. Pélissier touche l'un des ses adversaires qui capote en atterrissant près de Wiencourt. Cet avion ne sera pas homologué.

3ème victoire homologuée :

Il est nommé sous-lieutenant à titre définitif, le 20 avril 1918. Le 31 mai 1918, lors d'une patrouille à l'ouest de Soissons, il reste seul pour attaquer un Drachen dont le câble a été tranché. Il est pris à partie par six Albatros D. Pendant le combat, un des avions adverses (Albatros D III n° 2940) s'écrase dans les environs d'Ivors, son pilote ayant été touché par une balle à la gorge. Cet avion est sa troisième victoire homologuée. Elle a été obtenu en collabotation avec deux Breguet 14A2 utilisés par la SPA 62.
Lors de la même patrouille à l'ouest de Soissons, resté seul avec Patry, ils attaquent un biplace et sont pris à partie par six Pfalz D. Pendant le combat, deux des adversaires serrent de très près Patry qui est en mauvaise posture. Son SPAD ayant reçu plusieurs rafales, son équipier est contraint d'atterrir tout coupé, avec le réservoir crevé par des projectiles dans un champ près de Vic-sur-Aisne. Pélissier a couvert son équipier et pose son avion à côté de lui mais termine sa course d'atterrissage en capotage avec destruction de son SPAD. L'un des Allemands est tombé en glissade, mais comme Pélissier n'a pu le suivre jusqu'au bout, il ne sera pas homologué. Il reçoit la citation n° 7851 à l'ordre de l'armée, en date du 13 juin 1918.

* Citation n° 7851 à l'ordre de l'armée du Slt René Alphonse Désiré Pélissier, du 109ème régiment d'infanterie, pilote à l'escadrille SPA 155, en date du 13 juin 1918 : "Pilote de chasse de premier ordre, d'un merveilleux entrain, animé d'un admirable esprit du devoir, sachant communiquer son enthousiasme aux patrouilles qu'il commande. récemment, après avoir dégagé personnellement, d'un ennemi supérieur en nombre, les jeunes éléments de sa patrouille, a abattu dans nos lignes son troisième avion ennemi. deux blessures. Médaillé militaire. Trois citations."

Le 26 juin 1918, lors d'une patrouille, il attaque trois Fokker Dr I et enraye tout de suite. Il s'éloigne en reprenant de la hauteur puis attaque, à 1200 mètres, le dernier des Fokker. Il tire 250 cartouches en s'approchant peu à peu de son adversaire, sans résultat visible car encore en mauvaise position. Il place une nouvelle rafale d'une vingtaine de cartouches profitant d'une erreur de son adversaire qui relève son avion par la gauche. L'Allemand passe sur le dos, hélice calée et disparait sous l'aile gauche de Pélissier, à l'Est de Lonâtre. Il est alors attaqué par les deux autres Dr I qui le suivent jusqu'à 1000 mètres sans le rattraper dans les environs de Villers-Cotterets. Cette victoire n'a pas été homologuée.

4ème et 5ème victoires homologuées :

Le 27 juin, au cours d'une patrouille réunissant trois appareils sur l'Ourcq, il attaque un Fokker D VII isolé, qui s'écrase à la lisière est de la forêt de Villers-Cotterets. Sa 4ème victoire homologuée.

Le 28 juin 1918, au cours d'une patrouille en compagnie des sergents Georges Degorce et Jean Gaudi, à l'est de Soissons, ils attaquent un Drachen dans les environs de Chaudun. Les opérateurs au sol redescendent vite fait leur ballon qui commence à brûler, l'observateur a réussi à l'évacuer en sautant en parachute. Ce ballon est la 5ème victoire homologuée. Il reçoit la citation n° 3 à l'ordre de la division, en date du 8 août 1918.

* Citation n° 3 à l'ordre de la division, en date du 8 août 1918 : "Le 28 juin, en compagnie de deux pilotes de l'escadrille, obtient sa quatrième victoire en incendiant un Drachen ennemi."

Son commandant d'escadrille le juge dans ces termes, le 14 août 1918 : "Officier de valeur, dévoué, zélé, pilore remarquable combattant très allant (3 victoires officielles) fera un excellent chef d'escadrille."
[ Nota : cet avis est parti avant l'obtention de ses dernières victoires. ]

A la date du 26 août 1918, il a été engagé dans 25 combats, 4 avions homologuées et 5 non homologués ou probables. Il totalise 611 h 25 de vol sur les lignes, ses avions ont reçu 31 balles et 35 éclats d'obus.

6ème et 7ème victoires homologuées :

Le 2 septembre 1918, en patrouille avec le MdL Montange, il attaque quatre fois le Drachen en ascension à Barisis (Aisne), l'observateur évacue en parachute à la 2ème attaque. A la 4ème attaque, alors qu'il vole à 500 mètres d'altitude, il tire sur le ballon qui est au sol. Le ballon est vu en flammes par la patrouille haute et sera homologué aux deux pilotes. Le même jour, toujours avec Montange, il attaque un biplace à l'est de Vauxaillon provoquant la riposte du mitrailleur. Celui-ci touché par les tirs du pilote français s'effondre dans la carlingue. L'avion va s'écraser entre Allemant et Laffaux. Il est homologué au deux pilotes.

8ème victoire homologuée :

Le 16 septembre 1918, lors d'une patrouille dans les environs de Pont-à-Mousson, il est resté seul à l'arrière des lignes car il ne peux pas suivre la patrouille du Slt Louis Morizot qui est équipée de SPAD XIII à moteurs Hispano-Suiza de 220 Hp. En désespoir de cause, il attaque à quatre reprises le Drachen de Goin en piquant de 800 mètres vers le sol. L'observateur quitte son ballon à la 2ème attaque. Au 4ème passage, Pélissier est attaqué par un biplace du FlAbt 279 et s'ensuit un combat aérien pendant lequel il tire 50 cartouches sur son adversaire. Le mitrailleur adverse est touché et l'avion, désemparé va se poser en catastrophe, à l'est de Verny. Son SPAD a été touché par une rafale à l'aile gauche. Cet avion sera homologué comme sa 8ème victoire.

Le 27 septembre 1918, au cours d'une patrouille de protection, son dispositif est attaqué par trois Fokker D VII. Il dégage un SPAD XVI en sale posture et abat un Fokker D VII qui s'écrase à la lisière nord du bois de la ferme (Météals), près de Marre. Cet avion ne sera pas homologué probablement faute de témoins extérieurs.

Chevalier de la Légion d'Honneur :

Il est élevé au grade de chevalier de la Légion d'Honneur et reçoit la citation n° 10.218 à l'ordre de l'armée, en date du 29 septembre 1918.

* Chevalier de la Légion d'Honneur et citation n° 10.218 à l'ordre de l'armée du Slt René Désiré Pélissier, au 109ème régiment d'infanterie, pilote à l'escadrille SPA 155, en date du 29 septembre 1918 : "Officier de haute valeur, qui s'est distingué par une habileté et un courage incomparables. Après avoir rendu des services exceptionnels dans l'aviation de réglage, donne dans l'aviation de chasse de nouvelles preuves de ses hautes qualités morales, auxquelles il doit un prestige mérité et l'admiration de ses subordonnés. A abattu cinq avions ennemis et exécuté de nombreuses missions de mitraillages et de reconnaissance en monoplace. Le 12 et le 13 septembre 1918, affrontant à basse altitude le feu de l'ennemi et dans des conditions atmosphériques défavorables, a rapporté des renseignements extrêmement précis et du plus haut intérêt pour le commandement. Deux blessures. Médaillé militaire pour faits de guerre. Cinq citations."

Commandant de l'escadrille SPA 175 :

Il est nommé commandant de l'escadrille SPA 175 du 24 octobre 1918 au 15 février 1919. Il reçoit la citation n° 11.733 à l'ordre de l'armée, en date du 10 octobre 1918. A la fin de la guerre, il totalise 809h55 de vol. Il a remporté huit victoires homologuées et cinq non homologuées ou probables. Il est démobilisé, le 1er avril 1919 et va s'installer au 49, rue Saint-Hilaire à Paris.

* Citation n° 11.733 à l'ordre de l'armée, en date du 10 octobre 1918 : "Officier d'élite et brillant chasseur. A une grande sureté de manoeuvre joint un courage éclatant et de fortes qualités militaires. Le 16 septembre 1918, défiant un avion ennemi qui garde un Drachen, pousse vigoureusement, seul, quatre attaques consécutives sur le ballon qui est ramené au sol après le saut de l'observateur. Attaqué de près, soutient énergiquement le combat à faible altitude et finit, malgré son appareil atteint, par abattre son adversaire qui s'écrase à côté du Drachen. Sixième appareil."

Avant son retour à la vie civile, le commandant du GC 21 juge son service une dernière fois, en date du 1er février 1919 : "Excellent officier à du commandement. A formé une escadrille rapidement mais cette unité n'a pu être jugée comme unité de combat ayant été formée après l'armistice."

Réserviste au 3ème RAC de Châteauroux :

Il se marie avec sa marraine de guerre Mlle Germaine Marguerite Marie Joliot à Paris 3ème (75), le 24 mai 1919. Il est affecté, dans la réserve, au 3ème régiment d'aviation de chasse de Châteauroux, le 30 août 1920 et nommé lieutenant de réserve, le 10 septembre 1920. Comme pilote réserviste, il effectue une période d'entrainement à la 10ème escadrille (traditions de la SPA 167 de la Grande Guerre) du 3ème groupe du 3ème régiment d'aviation de chasse de Châteauroux du 2 au 16 août 1921. Il est ensuite affecté au groupe de chasse du 35ème régiment d'aviation, le 17 octobre 1922. Il a l'occasion d'accomplir une période volontaire à la base aérienne de Tours du 2 au 16 mai 1928. Il cesse de faire partie du personnel navigant de l'aéronautique militaire, le 10 septembre 1931. Il est affecté à la base aérienne de Lyon, le 1er décembre 1936 et nommé capitaine de réserve, le 25 décembre 1936. Suite à la réorganisation territoriale de l'armée de l'Air, il est affecté à la base aérienne de Lyon, le 1er décembre 1938.

Campagne de 1939-1940 :

Il est affecté à la 2ème section du bataillon de l'air 105, le 28 mars 1939. Il est convoqué pour accomplir une période d'exercices au bataillon de l'air 105, à compter du 29 août 1939. Ayant rejoint l'unité, il est affecté la commission de contrôle postal de la correspondance télégraphique de Clermont-Ferrand, le même jour. A l'occasion de la mobilisation générale du 2 septembre 1939, il est maitenu à son poste. Le 2 novembre 1939, il est nommé président de la sous-commision de contrôle télégraphique de Vichy. A rejoint Vichy, le 6 décembre 1939.

Officier de la Légion d'Honneur :

Il est élevé au grade d'officier de la Légion d'Honneur, le 2 février 1940. Il retrouve son affectation au bataillon de l'air 105, le 12 avril 1940, puis est détaché à l'état-major de la 1ère région aérienne, le 26 avril 1940. Il est finalement démobilisé et renvoyé dans ses foyers, le 1er juillet 1940. A partir de cette date, il va demeurer au hameau de Hom à Heudreville-sur-Eure (Eure).

* Officier de la Légion d'Honneur du Cne René Alphonse Désiré Pélissier, en date du 2 février 1940 : "32 ans de services, 5 campagnes. A été blessé et cité. Chevalier de la Légion d'Honneur du 29 septembre 1918. A accompli deux périodes d'entrainement aérien volontaires."

René Pélissier est décédé à son domicile du 15, avenue Paul Doumer à Paris, le 27 mars 1969. Il repose dans le cimetière de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).

René Pélissier

Portrait du soldat René Pélissier à l'occasion de son service militaire au 162ème régiment d'infanterie du 10 octobre 1907 au 25 septembre 1909 - Photo René Pélissier transmise par Yves Pélissier, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

Le soldat René Pélissier en tenue de corvée, soit en 1907 lors de son service militaire au 162ème régiment d'infanterie, soit en 1914, lors de son rappel à l'occasion de la mobilisation générale au 109ème régiment d'infanterie - Photo René Pélissier transmise par Yves Pélissier, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

Un groupe de fantassins du 109ème régiment d'infanterie pose pour la postérité en 1915 - L'Adj René Pélissier, en 4ème position à partir de la droite, a été affecté dans cette unité du 10 août 1914 au 30 avril 1915 - Au sein de cette unité, il a été successivement nommé caporal, le 25 septembre 1914, sergent, le 20 octobre 1914 et finalement adjudant, le 6 novembre 1914 - Il a été blessé par un éclat d'obus à la jambe droite avec rupture du nerf sciatique à Arras, le 30 avril 1915 - Suite à cette blessure, il a été déclaré "Inapte à l'infanterie", ce qui a provoqué son passage dans l'aéronautique militaire - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo René Pélissier transmise par Yves Pélissier, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

Portrait de l'Adj René Pélissier, alors élève pilote à l'école d'aviation militaire du Crotoy, où il va obtenir le brevet de pilote militaire n° 2355 sur avion Caudron, le 14 janvier 1916 - Photo extraite du dossier administratif d'officier de René Pélissier conservé au SHD du château de Vincennes.

Suite à son inaptitude à l'emploi dans l'infanterie, il passe à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 15 septembre 1915 - Après avoir obtenu le brevet de pilote militaire n° 2355 à l'école d'aviation militaire du Crotoy, le 14 janvier 1916, il est affecté à la RGA du Bourget du 26 janvier au 15 mars 1916 - Après avoir perçu le Caudron G 4 n° C 1347, le 12 mars 1916, il est affecté comme pilote à l'escadrille C 53, où il restera du 14 mars au 16 juin 1916 - A partir de cette période, il baptise tous ses avions du patronyme de son chien "Toby" - Cette photo le montre devant son avion, le Caudron G 4 n° C 1347 baptisé "Toby" en mars 1916 - Il devra quitter cette escadrille après une mission - Le 30 mars 1916, au cours d'un vol de surveillance du front, en équipage avec le Ltt Robert Henriet, le moteur droit de leur Caudron G 4 est touché et tombe en panne sèche au-dessus de Douaumont - Ils font demi-tour en rentrent au terrain - En approche pour atterrir, leur avion est pris dans des remous, se retrouve plaqué sur les arbres et s'écrase - L'observateur est indemne et René Pélissier, blessé, est évacué sur l'ambulance de Vadelaincourt (Meuse) - Il souffre d'une fracture de la machoire, des côtes enfoncées et d'une commotion cérébrale - Il reprend sa place après soins et convalescence, le 26 avril 1916 - Photo René Pélissier transmise par Yves Pélissier, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

Après son affectation à l'escadrille C 53, il est muté à la Section d'artillerie Lourde (SAL) 202 du 25 juin au 1er décembre 1916 - Il perçoit alors le Caudron G 4 n° C 2193 qu'il baptise "Toby II", le 25 juin - Cet avion a été livré à l'escadrille, le 19 juin - Le 29 juillet 1916, il remporte sa permière victoire homologuée, alors qu'il est en équipage avec le Slt Homo, en abattant un Fokker du FlAbt 102 dans les environs de St-Christ - Il restera à la SAL 202 jusqu'au 25 octobre 1916 - Après un stage de perfectionnement à l'école de Buc, il sera affecté comme instructeur de pilotage à l'école d'aviation militaire de Tours - Photo René Pélissier transmise par Yves Pélissier, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

Caudron G 4 n° C 2193 baptisé "Toby II" affecté à l'Adj René Pélissier au sein de la section d'artillerie lourde C 202, à compter du 25 juin 1916 - Dessin David Méchin que je remercie pour son aide.

René Pélissier aux commandes d'un Caudron G 3, pendant son affectation comme instructeur de pilotage à l'école d'aviation militaire de Tours en mars 1917 - Photo René Pélissier transmise par Yves Pélissier, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

Nieuport 21 n° 1687 qui a été utilisé par René Pélissier pendant sa période d'instructeur de pilotage à l'école d'aviation militaire de Tours - Dessin David méchin que je remercie pour son aide.

Le Slt René Pélissier a été pilote de l'escadrille SPA 155 du 10 février au 24 octobre 1918 - Il a perçu le SPAD VII à moteur Hispano-Suiza de 180 Hp n° S 3119, le 11 février 1918 - L'ovale, au pied des mâts de cabane porte le nom de baptème de son avion "Toby III" - Photo René Pélissier transmise par Yves Pélissier, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

SPAD VII n° S 7221 codé "14" baptisé "Toby IV" du Slt René Pélissier, l'As aux 6 victoires homologuées de l'escadrille SPA 155 - Dessin David Méchin que je remercie pour son aide.

Les avions de René Pélissier :

René Pélissier a reçu plusieurs avions en dotation pendant son séjour au sein de l'aéronautique militaire. Il leur a donné le nom de baptème "Toby", du nom de son chien.

Les avions identifiés sur son carnet de travail aérien (carnet d'heures de vol) sont :

  • Caudron G 4 n° C 1347 baptisé "Toby" en service au sein de l'escadrille C 53 du 12 au 31 mars 1916.
  • Caudron G 4 n° C 2193 baptisé "Toby II" en service au sein de la section d'artillerie lourde C 202, à compter du 25 juin 1916.
  • SPAD VII à moteur Hispano-Suiza de 180 Hp n° S 3119 baptisé "Toby III" en service à l'escadrille SPA 155 du 11 février au 2 juin 1918.
  • SPAD VII n° S 7221 codé "14" baptisé "Toby IV" en service à l'escadrille SPA 155, à compter du 3 juin 1918.

Portrait du Slt René Pélissier, commandant de l'escadrille SPA 175 du 24 octobre 1918 au 15 février 1919 - Remarquez l'insigne de l'escadrille SPA 175 - A la fin de la guerre, il totalise 809h55 de vol - Il a remporté six victoires homologuées et a été démobilisé, le 1er avril 1919 - Photo René Pélissier transmise par Yves Pélissier, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

 

Remerciements à :

- M. Yves Pélissier pour l'envoi des archives de René Pélissier, son grand-père.

Bibliographie :

- Dossier administratif d'officier de René Pélissier n° 1 P 23810
conservé au SHD du château de Vincennes.
- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Le Journal Officiel de la République Française mis en ligne sur le site "Gallica" de la Grande Bibliothèque de France.
- Carnets de Comptabilité en Campagne des escadrilles mis en ligne par le Site"Mémoire des Hommes."
- Les"As"français de la Grande Guerre en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
- Base de données"Personnels de l'aéronautique militaire"du site "Mémoire des Hommes".
- Base de données"Mort pour la France"du site "Mémoire des Hommes".

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De Ponton d'Amecourt Antonin Fediere

 

 

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