Marquages personnels des pilotes
de l'escadrille N 124 "La Fayette"
Détails des marquages personnels.
1 - une bande rouge - Sgt Robert Soubiran - Nieuport 17 - Peinture aluminium.
2 - l'étoile blanche du Texas - Sgt Clyde Basley - Nieuport 11 - camouflage 2 tons.
3 - un "V" inversé rouge - Sgt Walter Lowell - Nieuport 17 - peinture aluminium.
4 - inscription "RUM" en blanc - Sgt Laurence Rumsey - Nieuport 17 - camouflage 2 tons.
5 - 3 bandes horizontales rouges - Adj Raoul Lufbery - Nieuport 17 - peinture aluminium.
6 - un dé blanc avec un point - Sgt Charles Johnson - Nieuport 16 puis un Nieuport 17 - camouflage 2 tons.
7 - un "L" et un "R" blancs superposés - Sgt Raoul Lufbery - Nieuport 11 - camouflage 2 tons.
8 - une Svastika rouge - Slt Raoul Lufbery - Spad VII.
9 - un "T" rouge - Slt William Thaw - Nieuport 17 - Peinture aluminim
10 - inscription "BERT." en blanc - Sgt Weston Bert Hall - Nieuport 16.
11 - un "T" rouge - Slt William Thaw - Spad VII.
12 - un "R" blanc - Caporal Kiffin Rockwell - Nieuport 11 - camouflage 2 tons.
13 - un "C" blanc - Sgt Elliot C. Cowdin - Nieuport 16 - camouflage 2 tons.
14 - un "P" blanc - Sgt Norman Prince - Nieuport 11 - camouflage 2 tons.
15 - un "X" blanc aplati - Sgt Didier Masson - Nieuport 11 - camouflage 2 tons.
16 - un pied blanc - Sgt James Mc Connell - Nieuport 11 - camouflage 2 tons.
17 - un carré blanc - Sgt Dudley Hill - Nieuport 11 - camouflage 2 tons.
18 - les lettres "V" et "P" rouges superposées - Sgt Paul Pavelka - Nieuport 16 - camouflage 3 tons.
19 -
inscription "L.....Y ?" en rouge - Sgt Raoul Lufbery - Nieuport 16 - peinture aluminium.
20 - un papillon et 3 bandes horizontales rouges - Cne Georges Thénault - Spad VII - toile vernie.
21 - 3 bandes tricolores et les initiales "ECP" - Sgt Edwin C. Parsons - Nieuport 17 - peinture aluminium.
22 - une bande verticale blanche - Sgt Willis B. Haviland - Nieuport 17 - peinture aluminium.
23 - inscription "BAT" - Sgt Andrew Campbell - Nieuport 24bis - peinture aluminum.
24 - la lettre "H" blanche - Caporal Thomas Hewitt - Nieuport 24 - peinture aluminium.
25 - une bande rouge inclinée - Adj Walter Lowell - Spad VII - Toile naturelle.
26 - une bande tricolore inclinée - Sgt Edwin C. Parsons - Spad VII - Toile naturelle.
Si vous connaissez d'autres marquages individuels, je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'en avertir.
Emblèmes collectifs de
l'escadrille N 124 "La Fayette"
Premier emblème collectif de l'escadrille N 124 "La Fayette", la tête d'indien Séminole dessinée par le soldat de 2ème classe Marie Suchet, mécanicien - Dessin d'après photo d'époque Albin Denis.
Second emblème collectif de l'escadrille N 124 "La Fayette", la tête de Sioux dessinée par le Sgt Harold Willis en février 1917 - Dessin d'après photo d'époque Albin Denis.
Entoilages de l'escadrille
N / SPA 124 "La Fayette"
Découpe de fuselage de la tête d'indien du Ltt Raoul Lufbéry visible au musée de l'Air et de l'espace au Bourget - Il correspond au premier emblème collectif de l'escadrille, le tête de chef Séminole - Photo Frédéric Domblides que je remercie pour son aide.
Découpe de la tête de Sioux peinte sur l'avion de Harold Buckley Willis visible au musée de Blérancourt - Il correspond au second emblème collectif de l'escadrille, le tête de chef Sioux - Photo Réunion des Musées Nationaux.
Insignes métalliques
de l'escadrille N / SPA 124
Insigne métallique en argent moulé de l'escadrille SPA 124 "La Fayette" - 1ère modèle - Fabriqué par Gardille - Fixation par épingle bascule et fermoir à tirette - Photo Jean-Jacques Leclercq que je remercie pour son aide.
Insigne métallique plus tardif en laiton de l'escadrille SPA 124 "La Fayette" - 2ème modèle - Sera repris par le 103rd Aero Squadron - Fabriqué par Gardille - Fixation par épingle bascule et fermoir à tirette - Droits réservés.
Fanions des unités
détentrices de ses traditions
Fanion de la 7ème escadrille du 35ème RAM de Lyon-Bron valable du 1er juin 1924 au 1er juillet 1932 - Photo droits réservés.
Entoilages d'époque
Entoilage d'un avion de la 9ème escadrille du 3ème RAC de Lyon-Bron prélevé par le mécanicien Schiakis en 1922 - Collection Jean-Laurent Truc que je remercie pour son aide.
Entoilage d'un Nieuport 29 ou d'un Gourdou-Lesseure LGL 32 de la 7ème escadrille du 35ème RAM de Lyon-Bron des années 1924 à 1932 - Les couleurs d'origine ont beaucoup souffert du temps passé - Le cercle et la base des plumes sont de couleur bleu et le fond vert clair - Photo prise pendant une exposition par "Guynemer" du forum "Histoire et Militaria 14-18" que je remercie pour son aide.
Insignes métalliques des
unités détentrices de ses traditions
Insigne de la 9ème escadrille du 35ème RAM de Lyon-Bron pendant les années 1924 à 1932 - Photo Albin Denis.
Insigne métallique à la Tête de Sioux - 3ème escadrille du GC II/5 commandée à l'époque par le Ltt Gneu - Epoque 1937-1938 - Cette unité volait sur Dewoitine D 500 et 501 - Elle était stationnée à Lyon-Bron jusqu'en mai 1937 puis Reims-Courcy - Insigne fabrication Augis - Photo collection Patrice Gout que je remercie pour son aide précieuse.
Insigne de la 3ème escadrille du GC II/5 - Epoque 1939-1940 - Fabrication Augis St Barthélémy - Un ruban bleu et un rouge en bas - Photo Jean-Jacques Leclercq que je remercie pour son aide.
Insigne peint de la 1ère escadrille du GC II/5 "La Fayette" - Peut-être une fabrication Augis époque 1942-1944 peinte - A confirmer par une photo verso - Photo Albin Denis
Insigne de la 1ère escadrille du l'EC 2/4 "La Fayette" - Insigne fabrication A. Augis St Barthélémy Lyon pour la période de 1952 à 1970 - Dos lisse - Un ruban bleu et un rouge en bas - Photo Albin Denis.
|
Symbolique
Lors de la création de l'escadrille en avril 1916, chaque pilote avait adopté une marque ou un emblème personnel. Ils correspondaient, soit à une lettre, souvent l'initiale de leur nom, soit un dessin, comme un dé, un pied, une étoile, une croix, un papillon ...
Il faudra attendre octobre 1916, lors de l'intégration de l'escadrille aux escadrilles de Cachy, pour que le Cne Georges Thénault, commandant l'escadrille américaine N 124, choisisse un emblème d'unité collectif, une tête d'indien Séminole. Il a été dessinée par le soldat Marie Suchet, mécanicien, en l'adaptant un dessin imprimé sur les boîtes de munitions de la marque "Savage Arms Manufactured Compagny".
Même après l'adoption de la tête d'indien, les marquages personnels continueront à être de vigueur, une manière d'identifier les hommes entre eux et de se démarquer des autres unités.
Tête d'indien imprimé sur les boîtes de munitions de la marque "Savage Arms Manufactured Compagny". Cette société assurait le ravitaillement en munitions des mitrailleuses Colt qui équipaient les unités de reconnaissance et de bombardement de l'aéronautique militaire française.
En février 1917, un second emblème collectif sera adopté. Il s'agit d'une tête de Sioux qui a été dessiné par le sergent pilote Harold Willis. Le 7 juillet 1917, l'escadrille N 124 "La Fayette" reçoit son drapeau brodé par 40 jeunes filles employées du Ministère des finances de Washington. Il est remis officiellement par Mme William Gibbs Macadoo, épouse du secrétaire d'état au trésor.
Historique de l'escadrille 124 "La Fayette"
L’escadrille américaine N 124 :
Le 18 avril 1916, à l’instigation de deux américains, Norman Price et Frazer Curtiss, et à la suite de démarches effectuées auprès du gouvernement français et du colonel Bouttiaux du Ministère de la Guerre par M. Jarousse de Sillac, attaché au ministère des Affaires Etrangères, et par le docteur Edmond Gros, l’un des directeurs du Corps des Ambulances Américaines, l’escadrille américaine N 124 est officiellement formée sur le terrain de Luxeuil (70). C’est une escadrille de chasse dans laquelle sont affectés les pilotes de nationalité américaine engagés comme volontaires au service de la France.
Cette unité reçoit le numéro 124. Elle est placée sous les ordres du capitaine Georges Thénault qui commandait auparavant l’escadrille d’observation N 42. Elle rassemble les pilotes américains engagés au sein de la Légion Etrangère, étape obligatoire pour les militaires n’étant pas de français de naissance.
Pilotes américains affectés initialement à l’escadrille 124 :
Donné dans l’ordre grade / prénoms / nom / unité d’origine / temps de présence.
- Slt William Thaw (N 42 et N 65) (18 avril 1916 au 18 février 1918)
- Slt Kiffin Y. Rockwell (GDE) (18 avril au 23 septembre 1916)
- Sgt W. Bert Hall (GDE) (18 avril au 1 er novembre 1916)
- Sgt Norman Prince (VB 108 et VB 113) (18 avril au 15 octobre 1916)
- Sgt Elliot C. Cowdin (N 65) (18 avril au 25 juin 1916)
- Sgt Victor E. Chapman (GDE) (18 avril 1916 au 23 juin 1916)
- Sgt James R. Mc Connell (GDE) (18 avril 1916 au 19 mars 1917)
Pilotes français affectés à l’escadrille 124 :
- Cne Georges Thénault (C 42) (18 avril 1916 au 18 janvier 1918)
- Ltt Alfred de Laage de Meux (18 avril 1916 au 23 mai 1917)
L’unité est affectée au GB 4, sous le commandement du Cne Maurice Happe. Elle sera particulièrement chargée de la protection des missions de bombardement effectuées par ce groupe très actif et qui subit de lourdes pertes.
Une semaine après la création de la 124, un bombardement allemand sur le terrain de Luxeuil va endeuiller les rangs. Le 26 avril, une bombe tombe à 5 mètres d’un groupe de soldats qui sortait d’une baraque. Six hommes sont touchés par des éclats. Le soldat Pierre Massé, grièvement blessé, décédera des suites de ses blessures en arrivant à l’hôpital.
Les 28 et 29 avril 1916, elle reçoit ses premiers 8 Nieuport XI. Entièrement équipée d’avions Nieuport, elle prend l’appellation d’escadrille américaine N 124.
Le 18 mai 1916, la N 124 remporte sa 1 ère victoire aérienne homologuée, en l’occurrence un LVG allemand abattu par le Sgt Kiffin Rockwell dans les environs de Thann (68). Ayant l’avantage de l’altitude, le pilote américain pique à mort et tire à bout portant sur l’équipage qu’il tue en une seule passe. Désemparé, l’avion ennemi perd une aile et s’écrase dans les lignes allemandes. Sa victoire est homologuée par un poste d’observation français de première ligne.
Le front de Verdun :
Le 21 mai 1916, l’escadrille quitte Luxeuil et s’installe sur le terrain de Béhonne, au Nord-Est de Bar-le-Duc. A partir de ce terrain, elle va être engagée dans la bataille de Verdun où ses pilotes participeront aux différentes phases de la bataille qui fait rage depuis le 21 février. L’unité, maintenant dotée de Nieuport XI et 16, se couvre de gloire et remporte 12 victoires homologuées dans les environs immédiats de Vaux, de Douaumont et du Vauquois. Malheureusement, elle perd son premier pilote tué au combat, le sergent Victor E. Chapman. Le 23 juin 1916, il est tué lors d’un combat aérien qui l’oppose à 5 adversaires au Nord de Douaumont (55), aux commandes d’un Nieuport 16.
Progressivement, pendant cette période, les effectifs en pilotes vont augmenter de 8 nouveaux pilotes.
Ce sont les :
- Sgt G. Raoul Lufbery (VB 102) - (24 mai 1916 au 5 janvier 1918)
- Sgt Clyde H. Balsley (CRP) (29 mai 1916 au 18 juin 1916)
- Sgt Charles C. Johnson (29 mai 1916 au 31 octobre 1917)
- Sgt Laurence Rumsey (4 juin 1916 au 18 février 1918)
- Sgt Dudley L. Hill (9 juin 1916 au 8 février 1918)
- Sgt Didier Masson (N 68) - (19 juin 1916 au 8 octobre 1917)
- Sgt Paul Pavelka (11 août 1916 au 24 janvier 1917)
- Sgt Robert L. Rockwell (17 septembre 1916 au 18 février 1917)
Le front d’Alsace et la protection des missions du GB 4 :
Le 14 septembre 1916, la N 124 revient sur Luxeuil car il est devenu plus que nécessaire de couvrir les missions de bombardement du GB 4. Le 23 septembre 1916, lors d’une mission de chasse libre, le Sgt Kiffin Y. Rockwell attaque un biplace dans les environs de Roderen, au Sud de Thann (68). Comme il en a l’habitude, il pique vers son adversaire qu’il veut mitrailler à bout portant. Cette fois, c’est le mitrailleur allemand qui a le dernier mot et tue net notre pilote d’une balle explosive en pleine poitrine. Son Nieuport 17, laissé à lui-même, se disloque, perd une aile et s’écrase dans un champ de fleurs. Il est le second pilote tué au combat.
Le 12 octobre, le GB 4 met en œuvre un très important raid de bombardement contre les usines d’armement Mauser de Oberndorff (RFA). Les moyens aériens suivants sont engagés : 10 Maurice Farman MF 11 de la MF 29 - 10 Farman F 42 de la MF 123 - 8 Breguet Michelin BM IV et V de la BM 120 - 4 Nieuport 17 de la N 124 - 3 Nieuport 17 de la N 68 - 2 Nieuport 17 de la N 75 – 15 Sopwith 1 ½ de l’aviation britannique. Il faut ajouter à ce total les Caudron G 4 de la C 61 qui assurent une mission de diversion pour attirer la chasse ennemie.
Les 4 Nieuport 17 de la N 124 sont pilotés par le Ltt Alfred de Laage de Meux et les Adjudants Raoul Lufbery, Norman Prince, Didier Masson. Ils sont chargés d’assurer la couverture des bombardiers, en compagnie des chasseurs des escadrilles N 68 et N 75. Pendant le vol de retour, l’aviation allemande attaque de tous côtés et va abattre ou forcer à atterrir en zone adevrse 4 BM IV de la BM 120 et 2 F 42 de la MF 123. La nuit qui tombe va interrompre la mission de protection. Les chasseurs sont contraints de se poser à Corcieux (88).
L’Adj Norman Prince atterrit dans la pénombre. Malheureusement, le train d’atterrissage de son avion accroche des lignes téléphoniques et se disloque. Ejecté, il est très grièvement blessé d'une commotion cérébrale et de la fracture des deux jambes. Evacué sur l'hôpital de Gérardmer (88), il décède des suites de ses blessures, sans avoir repris connaissance, le 15 octobre 1916.
Front de la Somme :
Le 23 octobre 1916, l’escadrille s’installe sur le terrain de Cachy (80). La bataille qui a eu lieu dans la région, à partir du 1 er juillet, est maintenant terminée. L’escadrille est intégrée au Groupe de Combat n° 13 qui a été constitué le 1 er novembre 1916. Ce groupe, sous les ordres du Cdt Féquant, est constitué des escadrilles N 65, N 67, N 124, N 112.
Au sein de ce groupe, elle va être engagée sur le front des VIème armée et Xème armée. Toutefois, la météo dans la région est vraiment très mauvaise pendant cette période. Les pluies continuelles transforment le terrain en pataugeoire, la brume est permanente et l’activité aérienne est extrêmement réduite.
Les premiers SPAD VII arrivent quand l’escadrille est stationnée à Cachy. Ultra rapide pour l’époque avec ses 200 km/h et son moteur Hispano-Suiza de 140 ch, c’est un avion qui surclasse nettement les appareils que les allemands que lui opposer. Ces avions sont affectés en priorité aux officiers et aux pilotes ayant une solide expérience.
Deux contingents de pilotes américains arrivent pendant le séjour à Cachy et viennent combler en partie les pertes et les départs.
Donné dans l’ordre : grade / prénoms / nom / unité d’origine / temps de présence.
Ce sont à la fin 1916 :
- Sgt Robert Soubiran (22 octobre 1916 au 18 février 1918)
- Sgt Frederick H. Prince (22 octobre 1916 au 15 février 1917)
- Sgt Willis B. Haviland (22 octobre 1916 au 18 septembre 1917)
- Sgt Ronald W. Hoskier (11 décembre 1916 au 23 avril 1917)
C’est lors du séjour à Cachy, en octobre 1917, que le premier insigne collectif de l’unité va être adopté par le Cne Georges Thénault. Il s’agit d’une tête d’indien qui sera peinte par le soldat Dominique Suchet, conducteur et appartenant à l’escadrille.
Escadrille N 124 "des volontaires" :
Le fait de mettre en ligne une escadrille constituée de pilotes américains sur le front de l’Ouest, alors que les Etats-Unis ne sont pas en guerre contre l’Allemagne, mettait en porte-à-faux le gouvernement américain. Le 13 novembre 1916, le Ministère de la Guerre débaptise l’escadrille pour la renommer "Escadrille des volontaires". Il s’agit alors de contrer une campagne de propagande allemande aux Etats-Unis. L’effet sur les hommes va être très négatif.
Escadrille N 124 "La Fayette" :
Sous l’impulsion du docteur Gros, chef de corps des ambulances américaines, la 124 est rebaptisée, le 6 décembre 1916. Elle devient l’escadrille N 124 "La Fayette". Cette fois, le nom de baptême fait l’unanimité parmi les personnels. C’est sous ce nom que l’unité demeurera célèbre à tout jamais.
Dans la Somme, le froid et la neige ont succédé à la période de pluie et de brume. Le 27 décembre 1916, l'Adj Raoul Lufbery remporte sa 5ème victoire aérienne homologuée au Sud-Est de Chaulnes. Le 27 janvier 1917, l'escadrille fait mouvement et s'installe sur le terrain de Ravenel (60). En raison des températures glaciales, l'activité aérienne est presque nulle.
Au fil des mois qui passent, des nouveaux pilotes viennent grossir les effectifs. Il s'agit de :
En janvier / février 1917 :
- Caporal Edmond C. Genet (19 janvier au 16 avril 1917)
- Sgt Edwin C. Parsons (25 janvier 1917 au 26 février 1918)
- Sgt Stephen Bigelow (28 février au 11 septembre 1917)
En début mars 1917 :
- Sgt Walter Lowell (1er mars au 24 octobre 1917)
- Sgt Edward F. Hinkle (1er mars au 12 juin 1917)
- Sgt Harold B. Willis (1er mars au 18 août 1917)
Les beaux jours qui reviennent coincident avec le repli statégique des Allemands derrière la ligne Hindenburg. L'activité aérienne s'en trouve dopée. La N 124, comme toutes les escadrilles stationnées face à cet immense dispositif défensif, va participer à la protection des missions de reconnaissance visant à le reconnaître. Il s'agit, pour le Haut commandement français, de recencer les unités que l'ennemi garde en réserve derrière ces lignes de défense. Le 19 mars 1917, le Sgt James R. Mac Connell tombe au cours d'une de ces missions. Il est abattu, aux commandes de son Nieuport 17, dans les environs de Flavy-le-Martel (02).
Les Allemands s'étant repliés très en arrière de leurs positions initiales, le GC 13 n'est plus en mesure d'effectuer correctement ses missions. Il fait donc mouvement sur le terrain d'Eppeville, dans la banlieue de Ham (80).
Arrivée de trois nouveaux pilotes :
- Sgt Kenneth Marr (29 mars 1917 - 18 février 1918)
- Sgt Willliam E. Dugan (30 mars 1917 - 18 février 1918)
- Sgt Thomas M. Hewitt (30 mars 1917 - 17 septembre 1917)
Plusieurs pilotes vont perdre la vie à cette époque. D'abord le Sgt Edmond Genet qui est tué par un éclat de DCA aux commandes de son Nieuport 17 qui s'écrase dans les lignes françaises près de Clastres (02), le 16 avril 1917. Quelques jours plus tard, le 23, c'est au tour du Sgt Ronald Hoskier et du soldat Jean Dressy d'être tués au cours d'un combat contre 3 avions du Jasta 20. Leur Morane Saulnier P s'écrase sur la côte 62 à l'Est de Grugies (02). Et finalement, le 23 mai où le Ltt Alfred de Laage de Meux se tue aux commandes de son Spad VII tombé en perte de vitesse sur le terrain d'Eppeville (80). Quatre victoires homologuées sont remportées par les pilotes de la 124 pendant cette période.
A partir du 16 avril 1917, sur le front des Vème armée du Général Mazel et Xème armée du Général Duchêne, le GC 13 est engagé dans les actions offensives sur le Chemin des Dames. Elles sont prématurément stoppées en raison des forces allemandes en présence qui ont été considérablement renforcées par des effectifs retirés du front russe.
Deux nouveaux pilotes arrivent :
- Sgt Andrew C. Campbell (15 avril 1917 - 1er octobre 1917)
- Ltt Gilbert Arnoux-de-Maison-Rouge (28 mai 1917 - 6 octobre 1917)
Le Ltt Arnoux-de-Maison-Rouge va prendre la fonction d'adjoint au commandant d'escadrille, en remplacement du Ltt de Laage de meux, tué le 23 mai 1917. Quittant le terrain d'Eppeville, il est temps de faire un bilan. La 124 a livré 70 combats aériens, abattu 7 avions allemands et perdu 3 pilotes.
Le 3 juin 1917, l'escadrille N 124 "La Fayette" fait mouvement, avec le GC 13, sur le terrain de Chaudun, entre Villers-Cotterets et Soissons. Cette région, tenue par la VIème armée, a en charge le front très agité du Chemin des Dames.
Plusieurs nouveaux pilotes viennent accroitre les rangs :
- Sgt Ray C. Bridgman (1er mai 1917 - 18 février 1918)
- Sgt Charles H. Dolan (12 mai 1917 - 18 février 1918)
- Caporal Ray C. Drexel (10 mai - 15 juin 1917)
- Sgt Henry S. Jones (12 mai 1917 - 18 février 1918)
- Sgt James Norman Hall (16 juin - 18 février 1918)
- Sgt Douglas Mac Monagle (16 juin - 24 septembre 1917)
- Sgt David McKelvy Peterson (16 juin 1917 - 18 février 1918)
- Caporal James R. Doolittle (2 juillet au 17 juillet 1917)
- Sgt Christopher W. Ford (8 novembre 1917 - 18 février 1918)
Dix jours après son arrivée, le Sgt James N. Hall attaque seul sept avions allemands au-dessus du Chemin des Dames. Touché d'une balle en pleine poitrine, il perd connaissance. Son avion s'écrase dans le ravin de Paradis, à 1 km, à l’ouest de Cerny-en-Laonnois. Il échappe par miracle à la mort et reprendra sa place en escadrille, après 5 mois de convalescence.
Le 7 juillet 1917, l'escadrille N 124 "La Fayette" reçoit son drapeau des mains du Commandant de Peuty, directeur de l'aviation, en présence de toutes les escadrilles françaises présentes dans le secteur. Il a été brodé par des jeunes femmes employées du ministère des finances de Washington et remis officiellement par Mme William Gibbs Macadoo, épouse du secrétaire d'état au trésor au Cdt de Peuty.
A cette époque, un afflux massif de pilotes américains vient grossir les rangs de l'aéronautique militaire française. Ne pouvant affecter tous ces personnels à la seule N 124, l'Etat-Major décide de les répartir dans les différentes unités. Après la fin de la guerre, ils seront désignés comme appartenant au "Corps La Fayette".
La bataille de Flandres :
Le 17 juillet 1917, le GC 13 quitte le terrain de Chaudun pour s'installer sur celui de Saint-Pol-sur-Mer, près de Dunkerque. Lors du transfert entre ces deux terrains, l'un des pilotes, le Sgt James Doolittle est blessé lors d'un combat aérien contre deux avions ennemis. Le GC 13 est mis à la disposition de la 1ère armée du Général Fayolle pour aider l'offensive britannique qui se prépare. Les escadrilles travaillant sur ce front vont être chargées d'attaquer et de paralyser l'aviation allemande directement sur ses terrains d'aviation. Ayant débutée le 31 juillet, l'offensive ne donne pas les résultats escomptés et doit être arrêtée, le 9 août.
L'offensive française sur Verdun :
La présence du GC 13 n'étant plus nécessaire sur le front des Flandres, elle reçoit l'ordre de faire mouvement vers le terrain de Senart, au Sud de la forêt d'Argonne, le 14 août 1917. Elle recoit sa première citation à l'ordre de l'armée, le 15 août 1917 - En voici le texte : Ordre du GQG n° 17.946 du 15 août 1917 - Escadrille n° 124 "La Fayette" : "Escadrille composée de volontaires américains venus se battre pour la France avec le plus pur esprit de sacrifice. À mené sans cesse, sous le commandement du capitaine Thénault, qui l'a formée, une lutte ardente contre nos ennemis. Dans des combats très durs, et au prix de pertes graves, qui loin de l'affaiblir exaltaient son moral, a abattu 28 avions ennemis. A excité l'admiration profonde des chefs qui l'ont eue sous leurs ordres et des escadrilles françaises qui, combattant à ses côtés, ont voulu rivaliser avec elle."
Sur le front de Verdun, elle est mise à la disposition de la IIème armée du Général Guillaumat. Elle prend part à l'offensive française qui permet de réoccuper les positions perdues au printemps 1916 sur Samogneux, le Mort-Homme, Forges, Bethincourt et la côte 304. Les pilotes sont chargés de protéger les missions de bombardement contre les terrains d'aviation allemands, ainsi que les missions de reconnaissances photographiques. C'est au cours de ces missions, que le Sgt Harold Willis est blessé en combat et est fait prisonnier dans les environs de Consenvoye (55), le 18 aout 1917 et que le Sgt Douglas MacMonagle est tué d'une balle dans la tête dans les environs de Thiaucourt, le 24 septembre 1917.
Pendant le mois de septembre, les combats font rage. Le terrain de Senart est fréquemment bombardé de nuit par les bombardiers allemands. Plusieurs appareils de la 124 sont détruits. Au cours de cette période sur Verdun, la N 124 livre 150 combats aériens, remporte 5 victoires homologuées et perd 3 pilotes.
Front de l'Aisne :
Le 30 septembre 1917, le GC 13 fait mouvement sur le terrain de Chaudun-Maisonneuve où il est mis à la disposition de la VIème armée du Général Mangin. Les escadrilles participent à une offensive avec des objectifs limités qui se termine par la prise du fort de la Malmaison et de l'ensemble de la position du Chemin des Dames. Le Ltt Gilbert Arnoux-de-Maison-Rouge, muté à la SPA 78, est tué au combat. Le Ltt Louis Verdier-Fauvety, déjà cité 3 fois à l'ordre de l'armée quand il était à la N 65, le remplace dans les fonctions d'adjoint au commandant d'escadrille. Cet officier sera tué l'année suivante alors qu'il assurait le commandement de l'escadrille SPA 65.
Pendant la phase préparatoire à l'offenvise, les Spad VII et Nieuport 23 du "La Fayette" reçoivent pour mission d'interdire aux appareils ennemis le survol des lignes. C'est au cours d'une de ces missions sur la Malmaison que le Sgt Andrew Campbell est tué, le 1er octobre 1917. Raoul Lufbery continue ses exploits et remporte 6 victoires (2 H - 4 NH). Plusieurs pilotes se spécialisent dans l'attaque et la destruction des Drachen.
En octobre 1917, l'escadrille N 124 "La Fayette" reçoit son 38ème pilote alors qu'elle est encore une unité française. Il s'agit du Sgt Christopher W. Ford (8 novembre 1917 - 18 février 1918).
La Champagne :
Le 10 décembre 1917, le GC 13 fait mouvement sur le terrain de la Noblette. Il est mis à la disposition de la IVème armée du Général Gouraud.
Escadrille SPA 124 "La Fayette" :
En décembre 1917, l'escadrille entièrement équipé d'avions SPAD devient la SPA 124. Elle passe sous commandement américain. Rayé des contrôles de l'armée française, les pilotes américains ne recevront la notification de leur mutation qu'en février 1918. Ils continueront à servir sous l'uniforme français à titre civil en attendant que leur situation soit résolue. Il faut dire que l'escadrille appartient toujours au GC 13 et que les combats ne sont pas terminés. Placée sous les ordres du Cne William Thaw, l'escadrille SPA 124 "La Fayette" devient le 103rd Aero Squadron. Elle conserve provisoirment ses mécaniciens, ses avions et son matériel français. La SPA 124 "La Fayette" cesse d'exister en tant qu'escadrille française.
L'historique du 103rd Aero Squadron, n'entrant pas dans le cadre de ce site, sera étudié ultérieurement.
Unités détentrices des traditions
de l'escadrille 124 "La Fayette"
Insignes métalliques des
unités détentrices de ses traditions
Insigne de la 1ère escadrille du l'EC 2/4 "La Fayette" - Insigne homologué au SHD section Air sous le numéro A 1105 en 1977 - Cet exemplaire date des années 80 - Définition héraldique de l'insigne : Tête de sioux de profil au naturel, coiffée et emplumée d’argent, de gueules, d’azur et de sable - Fabrication FAI - Dos lisse - Un ruban bleu et un rouge en bas - Collection Olivier Baillon que je remercie pour son aide.
Insigne de la 1ère escadrille du l'EC 2/4 "La Fayette" - Insigne homologué au SHD section Air sous le numéro A 1105 en 1977 - Cet exemplaire date des années 1990-2000 - Sans marque de fabricant - Dos lisse - Un ruban bleu et un rouge en bas - Photo Ebay France.
Insigne de la 1ère escadrille du l'EC 2/4 "La Fayette" - Cet exemplaire date des années 2000 - Fabrication J. Balme Saumur - Dos lisse - Un ruban bleu et un rouge en bas - Collection Olivier Baillon que je remercie pour son aide.
Insigne de la 1ère escadrille du l'EC 2/4 "La Fayette" - Fixation par une épingle - Deux rubans bleu en bas - Dos lisse - Le détenteur de cet insigne porte le n° 1134 - Photos droits réservés.
|