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Etude réalisée par David Méchin et Albin Denis.

Marque de reconnaissance
de l'escadrille 481

La marque repère de l'escadrille était la lettre "M" - Dessin Albin Denis.

Insignes métalliques de l'escadrille 486
et des unités détentrices de ses traditions

Jusqu'à preuve du contraire, l'unité n'a pas eu d'insigne métallique.

Unités détentrices des traditions
de l'escadrille 486

Les traditions de l'escadrille 486 n'ont pas été reprises depuis sa dissolution en mars 1919.

Terrains des escadrilles côtières
de l'aéronautique militaire et
des CAM de la Marine.

Répartition des escadrilles cotières pendant la Guerre 1914-1918 - En jaune, les escadrilles de l'aéronautique militaire française - En rouge, les implantations des unités de l'aviation maritime - Carte Albin Denis d'après un support Google Map.

Appellations successives

Carte des différents stationnements

Carte du Sud de la ville de Marseille en 1914 - Le parc Borély, bien connu des habitants de la ville, est représenté en rouge - Carte librairie de l'université du Texas d'Austin

Détail de la même carte de 1914 montrant l'étendue du parc Boléry - Pendant la guerre, des troupes britanniques, dont des indiennes, ainsi que des russes ont cantonné sur ce parc - Carte librairie de l'université du Texas d'Austin

Lieux de stationnements

Périodes de stationnements

Commandants

Rattachements de l'escadrille

Avions utilisés

 

Victoires homologuées ou non

Plusieurs attaques de sous-marins mais pas de victoire maritime ou aérienne.

 

Palmarès

Pas de récompense collective pour cette unité.

 

Décorations

Pas de décoration collective pour l'unité.

 

 

 

Historique de l'escadrille 486

La ville de Marseille tient durant la première guerre mondiale son rang de port majeur et reçoit nombre de marchandises et d'hommes venant d'Afrique, servant également de base de départ en hommes et ravitaillement pour le front d'orient. Le trafic maritime important qui en découle étant une cible de choix pour les U-Boot allemands, le renforcement des patrouilles aériennes de protection navale s'impose durant l'été 1917. Comme il semble difficile d'aménager un Centre d'Aviation Maritime (CAM) à partir du Poste de Combat du cap Janet, abritant 4 hydravions dépendant du CAM de Toulon, les autorités navales se tournent vers la création d'une escadrille terrestre.

Le ministère de la Marine confie la création de l'unité au capitaine Paul Picheral, vieux pilote âgé de 42 ans et riche propriétaire foncier de la région. Il reçoit son ordre de mission le 18 juillet 1917, et, après être allé se présenter aux autorités militaires à Toulon, se dirige sur Marseille pour prospecter un terrain pour son escadrille. Son choix se porte sur l'hippodrome du Parc Borély, situé en bord de Mer, et ayant précisément servi d'aérodrome lors des meetings aériens marseillais de la Belle Epoque. Sa proposition est acceptée par un télégramme du sous-secrétaire d'état à la marine daté du 24 juillet 1917.

Picheral va superviser l'installation de ses hommes et du matériel. Il lui faut composer avec les autorités britanniques qui y stationnent un parc automobile, mais dont le commandant, en parfait gentleman, fait place aux avions sans difficulté après s'être vu proposer un autre terrain. Picheral souligne qu'il "serait nécessaire d'avoir un service de garde fourni par la garnison de Marseille étant donné les vols et déprédations commis par la population cosmopolite qui grouille littéralement dans les environs de la ville." Les tribunes de l'hippodrome et quelques bâtiments près du parc reçoivent les ateliers et logements du personnel, tandis que les avions, des Voisin 8 type LBP (bombardement) ou LAP (armés d'un canon de 37 mm), tous équipés d'un moteur Peugeot, sont installés dans des hangars Bessonneaux montés sur place avec le concours de 200 prisonniers bulgares et 50 allemands. Le seul problème d’infrastructure qu'aura à déplorer Picheral sera la mauvaise qualité de l'eau desservant le site, qui cause quelques coliques à son personnel – un problème résolu dans le mois par la pose de filtres par le service de santé aux armées.

Le premier vol d'essais a lieu le 1er septembre 1917 et l'escadrille est inaugurée le 3 septembre suivant, par le général commandant la 15e région militaire et son adjoint, par le capitaine de vaisseau commandant les patrouilles de Provence, et par le capitaine de frégate Richard, commandant les patrouilles aériennes de Provence. L'amiral commandant la marine à Marseille était empêché et n'a pas pu faire le déplacement. Ce détail a son importance car il vient inspecter l’escadrille quelques jours plus tard, le 11 septembre, et gare sa voiture en bordure nord de la piste. Malheureusement pour lui, ce jour même le Voisin LAP n° 2201, piloté par le MdL Petit et emmenant pour canonnier le matelot breveté Laporte, a des difficultés avec son moteur Peugeot alors qu’il est en patrouille et rentre immédiatement au terrain. Il se pose un peu court et heurte avec son aile la voiture de l’amiral, brisant l’appareil sans casse pour l’équipage. Picheral précise dans son rapport que l’accident est dû au fléchissement du moteur et qu’il n’y a pas eu de faute du pilote. Mais le même rapport ne dit pas dans quel état a été laissée la voiture de l’amiral…

L’escadrille V 486 a entretemps reçu son mémorandum de combat définissant précisément ses missions :

L'escadrille d'avions n° 486 est spécialement destinée à la protection et à la surveillance des abords de Marseille.
Son rôle consiste :
1- à engager la lutte avec les sous-marins ennemis
2- à explorer et à surveiller les chenaux de sécurité et la rade de Marseille
3- à rechercher les mines mouillées.

Zone d'action :
La zone de surveillance affectée à l'escadrille est limitée :
1 - à l'est par le méridien de la Ciotat
2 - à l'ouest par le méridien du cap Couronne
3 - au sud par le 43ème parallèle.

Patrouilles journalières :
Chaque jour, quand les circonstances de temps le permettent, le commandant de l'escadrille fait explorer la rade et les chenaux de sécurité par des sections d'avion. Tout objet suspect aperçu au cours des reconnaissances doit être immédiatement signalé par le commandant de l'escadrille au contre-amiral, commandant la Marine à Marseille, au chef de division des patrouilles de Provence et au commandant des patrouilles aériennes.

Action aux abords du port :
Des patrouilles aériennes peuvent être également prescrites pour renforcer, quand une attaque de sous-marin est à craindre, la surveillance exercée par les patrouilleurs de la mer. Ces patrouilles sont déclenchées sur ordre du chef de division des patrouilles de Provence (…)

Tactique de navigation :
Les avions d'une même section naviguent toujours de conserve. Dans une section de 2 avions, l'avion n°2 se tient de préférence à gauche et par le travers de son chef de file à une distance ne dépassant pas 500 mètres, et variable suivant la visibilité. Dans une section de 3 avions, les avions n°2 et 3 se tiennent autant que possible d'un même bord par le travers de leur chef de file, dans l'ordre de numérotage, à une distance ne dépassant pas 500 mètres.
(…)

Composition et armement des sections de combat :
Une section de combat comporte au minimum deux avions et autant que possible un avion canon. Les avions bombardiers emportent toujours au moins une grosse bombe. (…)

Vedettes automobiles :
Les vedettes automobiles affectées à la surveillance de l'escadrille ont leur poste d'alerte au Frioul. Elles appareillent toutes les fois que les avions prennent l'air et en temps utile pour occuper au moment du départ des reconnaissances aériennes les postes suivantes :
1 - Poste n° 1 à 5 milles au Nord de Planier
2 - Poste n° 2 à 5 milles à l'Ouest de Planier
3 - Poste n° 3 à 5 milles au Sud de Planier
Quand il n'y a pas 2 vedettes en état de marcher, le poste n°1 n'est pas occupé.

L’utilisation de vedettes rapides naviguant de concert avec les patrouilles aériennes n’est pas un luxe. Il s’avère que les moteurs Peugeot des Voisin LAP et LBP de l’escadrille manquent de fiabilité et à quelques reprises durant l’activité opérationnelle de l’escadrille, il faudra aller repêcher des équipages contraints à un bain forcé.

Ainsi, le 4 octobre 1917, le Voisin n° 2262 part en patrouille suite à une alerte indiquant un sous-marin 30 milles au sud du phare de Faraman, se retrouve à 8h45 à 400 m entre l’île de Planier et la côte. Son moteur se met à faiblir et il essaie de regagner le terrain mais ne peut y parvenir. L’avion amerrit et l’équipage (pilote : Slt Guillemin, observateur : brigadier fourrier Dubois) se retrouve projeté hors de la cabine. Guillemin se retrouve à deux mètres sous l’eau et remercie son gilet en kapok qui lui permet de refaire surface rapidement. Les deux hommes seront vite repêchés par une vedette rapide et leur appareil, qui commence à couler, sera même tracté sur une plage où quelques pièces pourront être récupérées.
Dès le début de son activité opérationnelle au mois de septembre 1917, l’escadrille V 486 va rencontrer l’activité de l’ennemi. Le MdL Petit repère durant le mois un sous-marin qui part aussitôt en plongée tandis que le Slt Guillemin découvre à son tour un sillage suspect à 30 milles au large. L’adjudant Levèque trouve de son côté une mine dérivante, et le capitaine Picheral, qui effectue personnellement des vols, en découvre deux autres emplacements.

La première attaque aérienne réalisée par un avion de l’escadrille a lieu le 2 octobre 1917 : le Voisin de l’adjudant Walter bombarde un sous-marin dont la partie supérieure du kiosque est encore en surface. Le 20 octobre 1917 faire décoller dans le mauvais temps tous ses appareils sur alerte : on signale des Zeppelins sur la côte d’Azur ! Les équipages n’en verront aucun, mais un dirigeable a bel et bien survolé le secteur : le L 50, parti à la dérive depuis la Lorraine où il a touché le sol brutalement, y laissant sa nacelle avant avec son équipage. Délesté de ce poids, le dirigeable est remonté et s’est laissé porter par les vents vers le Sud jusqu’à la Méditerranée où il disparaîtra.

Mais la venue de l’automne est aussi celle des difficultés opérationnelles. Les moteurs Peugeot rendent l’âme l’un après l’autre et toutes les pièces de rechange y passent pour les maintenir en vie. La disponibilité des appareils chute : sur 11 appareils livrés, environ 8 sont en vol à la fin du mois de septembre, puis seulement 5 en octobre et 4 au mois de novembre… En tant que chef d’escadrille, Picheral a d’autres difficultés. Il déplore que ses hommes touchent une prime inférieure à celle des pilotes d’hydravions de la marine. Il constate aussi que des vols ont lieu parmi le matériel qui lui est livré : une voiture d’escadrille lui arrive dépossédée de tout équipement, et les bidons d’essence qu’il reçoit sont quelquefois remplis d’eau… Il va demander que son escadrille soit équipée de Voisin à moteur Renault, supposés plus fiables, qui lui permettront d’améliorer la disponibilité de ses appareils et de remplir efficacement son rôle de "chien de berger" des convois entrant ou quittant le port de Marseille.

L’escadrille est au plus bas de son activité opérationnelle en décembre, en raison à la fois du mauvais temps et de sa situation matérielle. Mais la situation s’améliore au mois de janvier 1918, où il reçoit un lot de 6 moteurs Peugeot neufs qui permettent une reprise des vols. On lui promet des Caudron G.4 et des Letord bimoteurs, il est même question d’organiser un détachement de quatre appareils à Nice. La disponibilité remonte à 7 appareils en janvier et 6 appareils au mois de février 1918 ; le 2 de ce mois un sous-marin est attaqué par un Voisin. La présence constatée de sous-marins allemands en Méditerranée conduit le sous-secrétaire d’état à la marine de demander à son homologue de l’aéronautique militaire à renforcer l’escadrille de Marseille à 16 appareils, dont 12 armés.

La livraison de quatre Caudron G.4 bimoteurs au mois de mars 1918 permet de faire remonter les statistiques de vol de l’unité. Le sous-secrétaire d’état à l’aéronautique militaire promet à Picheral qu’il sera bientôt entièrement équipé d’appareils bimoteurs Caudron et Letord. Ce n’est toutefois qu’au mois que le 5 mai 1918 que les quatre premiers Letord 4 vont être livrés. Officiellement, selon un ordre du même sous-secrétaire d’état daté du 31 mai, l’escadrille n° 486 doit comporter 16 avions, dont 12 armés : 12 avions Letord L.4 (dont 3 en réserve) et 4 avions Voisin-Canon (dont 1 en réserve).

Si cet ordre mettra un certain temps à être exécuté, l’escadrille peut tester dans l’immédiat ses Letord au combat. Le 13 mai 1918 à 18 heures, l’équipage composé du sergent Morand accompagné du matelot Devoivre en observateur aperçoit nettement le périscope d’un sous-marin ennemi faisant route ouest et se trouvant à 5 milles Sud-Est Planier, à un demi-mille de l’extrémité du chenal de sécurité au Sud de Marseille. Branle-bas de combat : tous les appareils disponibles prennent l’air à la chasse au sous-marin, qui parviendra à l’éclipser…

Au mois de juin, l’unité a 8 Letord en ligne sur les 12 prévus, et arrive à sa dotation théorique de 12 au mois de juillet. Mais divers accidents réduisent ce potentiel. Le Letord 4 se révèle assez décevant à l’usage : il est incapable de voler sur un moteur, Picheral se rend compte qu’il ne peut revenir au terrain avec un moteur en panne que s’il est à moins de 2 milles des côtes. Sa capacité ascensionnelle est limitée et Picheral demande à ce qu’on lui redonne des Caudron G.4 dont il ne lui reste plus qu’un exemplaire parmi les quatre reçus en mars. Il n’obtiendra pas satisfaction et pour sécuriser le terrain va demander à la compagnie des tramways marseillais qu’elle démonte la ligne électrique en bordure du terrain.

Toujours en délicatesse avec l’intendance, l’escadrille 486 ne reçoit plus de rechanges pour ses derniers Voisin qui font pourtant encore officiellement partie de sa dotation. Les mécaniciens réalisent une prouesse en maintenant en état de vol le Voisin LBP n° 2025, en dotation depuis la création de l’unité, patiemment reconstruit avec les pièces détachées de plusieurs appareils. Au mois de septembre, un Letord 6 équipé d’un canon et de deux moteurs Hispano de 220 hp est reçu et probablement essayé en patrouille. Les documents ne permettent pas toutefois d’en connaître les impressions des équipages.

C’est sur Letord 4 que l’unité va devoir terminer la guerre, sur lesquels elle va déplorer plusieurs accidents. Le 6 octobre, l’appareil piloté par le Sgt Pessina a une panne moteur en patrouille. Il largue en mer ses 2 bombes F armées, et regagne la côte en perdant lentement de l’altitude… et brise son Letord L 4 n° 750 en se posant sur les roches au cap Couronne. Plus chanceux est l’adjudant Richard : un de ses moteurs rend l’âme dans une patrouille en mer le 10 octobre. Il lance ses 2 bombes en mer pour s’alléger et met le cap sur le parc Borély… qu’il parviendra à rallier, puisque ne figurant pas sur les pertes en matériel de l’escadrille.

L’épidémie de grippe espagnole touche de nombreux navigants et personnels au sol de l’escadrille dès le mois de septembre, y compris le capitaine Picheral qui doit être hospitalisé. Un observateur, l’adjudant Tassot, va y succomber le 24 octobre. Il est la seule perte de l’escadrille qui sera dissoute au début de l’année 1919.

 

Dotation de l'escadrille

 

Il faut ajouter à cette liste les personnels fournis par la Marine.

 

Les Hommes

Photos du Cne Paul Picheral

Cne Paul Denis Picheral - Né le 5 août 1875 à Nimes (Gard) - Domicilié Château de Fouverts à Lourmarin (Vaucluse) - Classe 1895 - Recrutement de Nimes sous le matricule n° XXX - Service militaire à partir du XX novembre 1893 - Profession avant guerre Propriètaire foncier - Brevet de pilote militaire n° 812 obtenu à l'école d'aviation militaire de Chartres, le 16 avril 1915 - Pilote de l'escadrille MF 55 du 4 mai au 7 septembre 1915 - Nommé Capitaine, le 15 juillet 1915 - En mission du 20 au 25 août 1915 - Pilote de la RGAé du 7 au 11 septembre 1915 - Commandant du 10ème escadron du 6ème régiment de chasseurs à cheval (5ème armée) du 11 septembre 1915 au 28 février 1916 - Affecté à la division Maurice Farman du RGAé, le 28 février 1916 puis au GDE du Plessis-Belleville, le 29 février 1916 - Commandant de l'escadrille 394 (future 466) du Bourget du 2 octobre 1916 au 15 juillet 1917 - Chevalier de la Légion d'Honneur, le 10 juillet 1917 - Commandant l'escadrille V 486 / LET 486 de Marseille (13) du 18 août 1917 au 26 mars 1919 - En mission du 3 au 12 décembre 1917 - En mission du 13 au 15 janvier 1918 - En mission du 17 au 20 mars 1917 - En mission du 9 au 12 juin 1918 - En mission à Paris du 9 au 11 août 1918 - En mission au Parc 401 du 9 au 14 octobre 1918 - Evacué pour une grippe espagnole sur Marseille du 24 octobre au 9 novembre 1918 - Convalescence d'un mois jusqu'au 27 novembre 1918 - En mission du 31 janvier au 5 février 1919 - Affecté au 1er groupe d'aviation de Dijon pour démobilisation, le 26 mars 1919 - Nommé Chef d'escadrons de réserve au 6ème régiment de Chasseurs - Révoqué de son grade de Chef d'escadron de réserve, le 11 juin 1924 (raisons ?) - Exclu de l'ordre de la Légion d'Honneur, suite à une faute contre l'honneur, le 15 février 1927 - Je ne connais pas la cause mais n'a pas été condamné par un tribunal à une peine de prison - Sources : Pam - LO - CCC 55 - CCC 466 - CCC 486 - Dernière mise à jour : 3 juillet 2015.

 

Photo du Sgt Emile Morand

Sgt Emile Charles François Marie Joseph Morand - Né le 4 septembre 1895 à Paris 4ème (75) - Fils d'Emile Charles François Morand et de Célestine Pottier - Domiciliés au 7, rue du Havre à St-Maur - Profession avant guerre Employé de commerce - Classe 1915 - Recrutement du 4ème bureau de la Seine sous la matricule n° 4553 - Mobilisé au 45ème régiment d'infanterie, à compter du 20 décembre 1914 - Affecté au 128ème régiment d'infanterie, le 8 mai 1915 - Nommé Caporal, le 8 juillet 1915 - Affecté au 72ème régiment d'infanterie, le 1er mai 1916 - Croix de Guerre et citation n° 104 à l'ordre de la 3ème DI, en date du 15 septembre 1916 - Passé à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 4 mai 1917 - Brevet de pilote militaire n° 6988 obtenu à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu, le 16 juin 1917 - Stage de perfectionnement bombardement à l'école d'aviation militaire d'Avord du 17 juin au 28 juillet 1917 - Stage de spécialisation à l'école d'aviation militaire d'Etampes du 28 juillet au 2 septembre 1917 - Pilote de l'escadrille V 486 de Marseille du 2 septembre 1917 au 19 mars 1919 - Nommé Sergent, le 15 décembre 1917 - En mission au 7 au 14 septembre 1918 - Hospitalisé pour la grippe espagnole du 21 octobre au 12 novembre 1918 - En mission du 26 février au 8 mars 1919 - En mission du 9 au 14 mars 1919 - Envoyé au dépot du 1er groupe d'aviation de Dijon pour démobilisation, le 19 mars 1919 - Sources : Etats de services - CCC 486 - Dernière mise à jour : 3 juillet 2015 -

* Croix de Guerre et citation n° 104 à l'ordre de la 3ème DI, en date du 15 septembre 1916 : "Chef de pièce courageux et plein de sang-froid, a dirigé très adroitement le personnel de sa pièce sous un violent tir de barrage et s'est maintenu sur l'emplacement qui lui était assigné malgré la violence du bombardement. N'avait pas hésité, le 8 août 1916, à se porter au secours d'un capitaine grièvement blessé et avait ramené cet officier vers la ligne malgré un bombardement intense."

Marin Paul Le Troadec - Formation au centre de Saint-Raphaël - Observateur de l'escadrille V 486 de Marseille de novembre 1917 à mars 1919 - Affecté au centre aviation maritime de Berre de mars 1919 à juin 1919 - Affecté au centre d'aviation maritime de Toulon de juin 1919 à juin 1920 - Affecté à Constantinople du 5 juillet 1920 - Il a réalisé des vols sur la mer Noire - Le 30 avril 1921, vol sur GL 5 avec LV Comby de San Stefano à Castelorizo - Le 2 mai 1921, vol sur GL 5 avec LV Comby de Castelorizo à Famagouste - Affecté à Beyrouth à compter d'Octobre 1921 et pour finir au centre d'aviation maritime de Cherbourg - Photo Paul Le Troadec transmise par Eric Ballot, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

Debout, à l'extrême droite, Paul Le Troadec, observateur / mitrailleur de l'escadrille V 486 de Marseille, pose en compagnie de ses camarades d'unité - Si vous possèdez cette photo légendée, veuillez prendre contact avec l'auteur du site - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Paul Le Troadec transmise par Eric Ballot, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

Les Hommes

QM Marcel Antonin Charavin - Né le 5 décembre 1894 à Saint-Andiol (Bouche-du-Rhône) - Fils de Denis Joseph Antoine Charavin (cultivateur) et de Joséphine Suzanne Vaïsse - Classe 1914 - Recrutement de Marseille (Bouches-du-Rhône) sous le matricule n° 2179 - Matricule du port de Toulon 1M1 519 case 52748 - Engagé volontaire en mairie de Toulon, le 20 novembre 1912 - Apprenti marin du 5ème dépot de Toulon, le 20 novembre 1912 - Matelot de 2ème classe affecté au service du cuirassé "Marceau" du 22 décembre 1912 au 1er octobre 1913 - Apprenti torpilleur du cuirassé d'escadre "Mirabeau" du 22 décembre 1913 au 11 janvier 1914 - Torpilleur breveté du cuirassé d'escadre "Diderot" du 11 janvier au 10 avril 1914 - Affecté au 2ème escadron de sous-marins à Bizerte du 10 au 15 avril 1914 - Affecté à la défense fixe à Bizerte (Tunisie) du 15 avril 1914 au 18 janvier 1915 - Affecté au cuirassé garde-côtes "Henri IV" du 18 janvier 1915 au 1er avril 1916 - Affecté au cuirassé "Patrie" du 1er au 3 avril 1916 - Affecté à Salonique du 3 avril 1916 au 24 février 1917 - Nommé Quartier maître, affecté au 5ème dépôt de Toulon du 24 février au 11 août 1917 - Elève observateur d'aviation du CAM de St-Raphael, à compter du 12 août 1917 - Breveté observateur et affecté au poste d'avions côtiers de Marseille (Escadrille V 486 puis LET 486), le 1er septembre 1917 - Blessé en vol, au-dessus du Prado (Marseille) et admis à l'hôpital du 16 août au 11 novembre 1918 - Affecté au centre école d'aviation de Berre du 1er au 25 janvier 1919 - Affecté comme mécanicien d'aviation du 5ème dépôt de Toulon, le 25 janvier 1919 - Réformé, le 1er septembre 1919 - Décédé à la maison Russe, vallée de Gorbio, de la station sanitaire de Menton (Alpes-Maritimes), le 10 novembre 1919 - Sources : Bulletin de naissance - Fiche matricule conservée aux archives départementales des Bouches-du-Rhône - Etats de services - Bulletin de Décès - Dernière mise à jour : 11 juillet 2021.

* Citation à l'ordre de la division des patrouilles de Provence : "Pour le courage, l'énergie et l'abnégation dont il a fait preuve au cours d'un accident grave survenu à la suite d'une panne de moteur de l'appareil, à bord duquel il était embarqué comme observateur. Bien que grièvement blessé, n'a pensé qu'à son pilote, réclamant pour ce dernier, les premiers soins. Excellent observateur, plus de 200 heures de vol d'opérations."

Le Mat Marcel Antonin Charavin en 1912 - Matelot de 2ème classe affecté au cuirassé "Marceau" du 22 décembre 1912 au 1er octobre 1913 - Elève observateur d'aviation du CAM de St-Raphael, à compter du 12 août 1917 - Breveté observateur et affecté au poste d'avions côtiers de Marseille (Escadrille V 486 puis LET 486), le 1er septembre 1917 - Blessé en vol, au-dessus du Prado (Marseille) et admis à l'hôpital du 16 août au 11 novembre 1918 - Affecté au centre école d'aviation de Berre du 1er au 25 janvier 1919 - Affecté comme mécanicien d'aviation du 5ème dépôt de Toulon, le 25 janvier 1919 - Réformé, le 1er septembre 1919 - Décédé à la maison Russe, vallée de Gorbio, de la station sanitaire de Menton (Alpes-Maritimes), le 10 novembre 1919 - Photo transmise par Suzanne Gérard, sa nièce, que je remercie pour son aide.

 

Accident mortel au Prado

Le 16 août 1918, un Letord 4 n° 710 quitte le terrain d'aviation pour aller patrouiller en mer. Il est piloté par l’adjudant Walker et emmene le quartier-maitre Charavin, comme observateur de la Marine.

L’appareil prend de la hauteur mais est immédiatement victime de la panne d'un des moteurs. Ne pouvant voler sur un seul propulseur, le pilote fit un vaste demi-cercle et tente de revenir au terrain sur un moteur, et voyant qu'il n'y arriverait pas, tente un atterrissage forcé sur l'avenue du Prado.

Le Letord accroche, avec l'aile gauche, successivement deux des poteaux qui maintiennent les fils électriques alimentant les voies de tramways. Les deux poteaux sont décapités net et l’aile de l'avion arrachée. Au contact des fils, un court-circuit se produit et met le feu au réservoir d’essence et c’est en flammes que l'appareil continue sa course. Il s’écrase sur la première voiture d’un tramway de la ligne La Mer-Catellanne. Le toit de cette voiture, sous le choc, se brise et elle-même, sous la pluie de l'essence enflammée, prend feu, tandis que les voyageurs, qui y avaient pris place, essayent de fuir le brasier. Tous ne le purent pas. Les témoins de l’accident se hâtèrent de porter secours aux victimes et purent dégager trois personnes blessées et une jeune fille gravement brûlée sur toutes les parties du corps. Hélas, trois personnes, deux adultes et un enfant, ne purent être extraites des flammes et furent carbonisées.

Accident mortel au Prado

Le pilote et l’observateur avaient pu sauter hors de leur appareil avant l'embrasement général. Ils furent relevés avec des contusions et des brûlures légères. Les secours affluèrent bientôt. Sur les lieux se concentrèrent les sapeurs-pompiers, les ambulances, la police, la gendarmerie, la troupe.

Les aviateurs furent évacués sur l’hôpital militaire et les civils sur l’hôpital de la Conception. Il s'agisait de :

  • Mme Augusta Castellan 34 ans, domiciliée au 16, rue Fontange,
  • Mme Augusta Féraud 28 ans, employée des PTT, domiciliée au 28, rue de Village.

Deux autres blessés, plus légèrement atteints, furent soignés à domicile, il s'agit de :

  • M. Charles Petit, 19 ans, employé des ponts et chaussées, domicilié au 30, rue de la Liberté,
  • Mme Rose Volla, 38 ans, ménagère domiciliée au 4, rue Bernard du Bois.

Sur la route de l'hôpital, Lucienne Féraud, 15 ans, grièvement brûlée, décéda des suites de ses brulûres.

Les corps des autres victimes, M. Castellan, 41 ans, employé des contributions indirectes, domicilié au 16, rue Fontange et sa fillette Victoria agée de 4 ans, furent emportés en ambulance au dépositoire du cimetière Saint-Pierre, tandis que le commissaire de police de service à la permanence, ouvrait son enquête pour rechercher et établir l’identité des diverses victimes, blessées ou décédées, de cet accident.

Sources : Le petit Marseillais.

 

Les avions

Détail des batiments du parc Borély occupés par les personnels de l'escadrille V 486 - De droite à gauche : le corps de garde - le magasin - le logement du Capitaine commandant de l'escadrille - Popote des pilotes - Bureau de piste de l'escadrille et téléphone - Logement des officiers - Logements des pilotes et des observateurs - Entrepots - Armurerie et magason à bombes - Magasin des carburants et lubrifiants - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo SHD du château de Vincennes.

Magasin à pièces détachées et rechanges de l'escadrille V 486 - Il faisait suite au corps de garde - Voir la vue d'ensemble - Photo SHD du château de Vincennes.

Vue générale de l'armurerie de l'escadrille V 486 - Il s'agit en fait des locaux en arrière d'une tribune du parc Borély à Marseille - Etant donné que la place était comptée sur place, ce local servait également au stockage des munitions - Photo SHD du château de Vincennes.

Remorque du colombier (à droite) et son magasin (à gauche) appartenant à l'escadrille V 486 sur le terrain du Parc Borély à Marseille (13) en 1918 - Photo SHD du château de Vincennes.

Départ pour une reconnaissance d'un Voisin LAP à canon de 37 mm appartenant à l'escadrille V 486, le 29 décembre 1917 - Le QM Marcel Charavin, observateur / mécanicien est en 3ème position à partir de la gauche - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Paul Le Troadec transmise par Eric Ballot, son petit-fils, que je remercie pour son aide.


Les avions

Vue d'ensemble des installations du parc Borély de la ville de Marseille occupées par l'escadrille V 486 en 1918 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo SHD du château de Vincennes.

Détail du bâtiment du parc Borély réservé au bureau de piste, au standard téléphonique et les logements des officiers de l'escadrille V 486 - Voir la photo dans son ensemble ci-dessous - Photo SHD du Château de Vincennes.

Ce bâtiment du parc Borély était réservé au bureau de piste, au standard téléphonique et les logements des officiers de l'escadrille V 486 - Photo SHD du Château de Vincennes.

Vue des hangars occupés par l'escadrille V 486 en 1918 - Si on examine les avions au sol, on trouve de gauche à droite : un Cuadron G 4 (flou devant le premier hangar) - deux Voisin et quatre Letord 4 - Six hangars Bessonneau - Les baraques Adrian pour les hommes de troupe - le réfectoire - l'infirmerie - les cuisines - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo SHD du château de Vincennes.

Autre photo des hangars occupés par l'escadrille V 486 en 1918 - on trouve de gauche à droite : le parc des voitures - l'atelier mécanique - le magison du colombier - l'atelier de recharge des accumulateurs (batteries) - Au premier plan et de gauche à droite : un Caudron G 4 devant le premier hangar - deux Voisin 10 - trois Letord 4 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo SHD du château de Vincennes.

Au retour d'une reconnaissance en mer, capotage suivi d'un retournement complet pour ce Caudron G 4 de l'escadrille V 486 de Marseille, le 29 décembre 1917 - Les deux membres d'équipage n'ont pas été blessés - Paul Le Troadec, observateur / mitrailleur, en faisait partie - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Paul Le Troadec transmise par Eric Ballot, son petit-fils, que je remercie pour son aide.

 

Couleurs des avions

Voisin LAP n° 2199 de l'escadrille V 486 - Il était affecté au Cal Morand - Il a été réformé pour usure générale - Dessin David Méchin que je remercie pour son aide.

Letord 4 n° 710 de l'escadrille LET 486 - Il a été détruit par le feu au cours d'un accident, le 16 août 1918 - Trois civils ont été tués - Dessin David Méchin que je remercie pour son aide.

Couleurs des avions

Caudron G 4 n° 3201 de l'escadrille LET 486 - Il a été renvoyé à l'ARA suite à un capotage, le 12 mai 1918 - Dessin David Méchin que je remercie pour son aide.

 

Remerciements :

- M. David Méchin pour l'étude de l'escadrille 486 et les photos ramenées du SHD du Château de Vincennes.
- M. Robert Feuilloy de l'Association pour la Recherche de Documentation sur l'Histoire de l'Aéronautique Navale (ARDHAN) pour l'envoi des photos et de la liste des observateurs.
- M. Lucien Morareau de l'Association pour la Recherche de Documentation sur l'Histoire de l'Aéronautique Navale (ARDHAN) pour l'envoi des photos.
- Mme Suzanne Gérard pour l'envoi des archives de Marcel Charavin, son oncle.
- M. Eric Ballot pour l'envoi des archives de Paul le Troadec, son grand-père.

Bibliographie :

- Carnets de Comptabilité en Campagne (CCC) de l'escadrille 486 détenus par le SHD section Air de Vincennes.
- L'aviation maritime française pendant la Grande Guerre
par Lucien Morareau, Robert Feuilloy, Jean-Louis Courtinat, Thierry le Roy, JP Rossignol publié par l'ARDHAN en 1999.
- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes - par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Les "As" français de la Grande Guerre en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la guerre.
- Librairie en ligne de l'université du Texas d'Austin (USA) - Fond des cartes anciennes - Voir ce lien
- Site Internet "Traditions des escadrilles de l'Armée de l'Air" de Henri Guyot - Voir le lien
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Site Internet " Pages 14-18 " de Joël Huret.

 

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Escadrille 485 Escadrille 487

 

 

pas de fiche > 1918

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