Après un an et demi de situation pour le moins délicate avec à Athènes un gouvernement légal germanophile dirigé par le Roi Constantin et à Salonique un gouvernement rebelle favorable aux alliés dirigé par l’ancien premier ministre élu Elefthérios Venizélos, la question du gouvernement grec se clarifie au profit du dernier en juin 1917 quand le Roi Constantin est contraint à l’exil par les troupes franco-britanniques.

Une note datant du 22 juillet 1917 signée du commandant Denain, chef de l’aviation française du front d’Orient, s’inquiète de la situation de la ville d’Athènes qui se retrouve à la portée de l’aviation allemande et qu’il conviendrait de protéger par une patrouille de chasse de deux chasseurs Nieuport le jour et d’un Farman la nuit.

Une mission d’évaluation est alors organisée du 3 au 23 août 1917, à laquelle participe l’adjudant-chef pilote Dieudonné Costes, pour étudier la constitution d’un aérodrome d’où partiront les avions de protection – le capitaine Robert, attaché militaire français à Athènes, assure la direction des opérations. Le terrain de Paleo Faliro (Le vieux Phalère), près du port du Pirée, est sélectionné et une patrouille de trois chasseurs Nieuport sous les ordres du Slt Emile Bruninghaus y est envoyée.

Aucun avion allemand ne montrera le bout de son nez sur Athènes pendant le restant de la guerre et les pilotes de la patrouille sont vite désœuvrés. L’un d’eux, l’adjudant Basile Sauné, trompe son ennui en réalisant des acrobaties dans le ciel de la capitale, ce qui lui vaut le surnom de "Monsieur Toumba" (tonneau, en grec) par la population, repris dans la presse. Il se surpasse notamment lors des cérémonies du nouvel an orthodoxe. Quand il ne fait pas l’acrobate, l’essentiel de ses missions ainsi que celles de ses camarades consistent en des vols de liaison entre Athènes et Salonique.

Le 14 janvier 1918, sont envoyés à Athènes 3 Farman réformés avec leurs trois pilotes français et un observateur de l’armée grecque. Ils sont mis à disposition de l’Etat-Major de l’armée grecque pour former de nouveaux observateurs – le détachement d’Athènes s’étoffe désormais d’une section d’instruction.

Le 10 juillet 1918, le Slt Bruninghaus est muté pour, théoriquement, prendre le commandement de l'escadrille 531 en formation. Finalement, il n'y est pas affecté car un officier grec, le Slt Zannas est nommé à sa tête.Pour finir, le sous-lieutenant intégre l'escadrille 508 commandée par le capitaine Ruby. Il sera remplacé, pour le restant de la guerre, par le capitaine Robert de la mission militaire française d’Athènes, bien que n’étant pas aviateur. Le détachement d’Athènes sera ensuite renommé escadrille 534 bis dans un document du 3 août 1918 et ne connaîtra aucun évènement notable jusqu’à la fin de la guerre, où elle sera rapidement dissoute et ses appareils transférés à l’armée grecque.