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Etude réalisée par David Méchin et Albin Denis.

Insignes de l'escadrille F 7 de Roumanie
peints sur les fuselages

 

 

Insigne métallique de
l'escadrille F 7 de Roumanie

 

 

Historique de la mission aéronautique
française en Roumanie en 1916-1917.

Texte de Valeriu Avram, traduit par J. Lassaque.
Adapté et corrigé par J. Lassaque et Albin Denis.

NB : Ce texte concerne toutes les escadrilles mais il ne présente que les décorations et citations des personnels de l'escadrille concernée.

L'aviation militaire roumaine :

Lors de l'entrée en guerre de la Roumanie (27 août 1916), l'aviation roumaine était équipée de 44 avions vétustes et dépassés dont 24 seulement en état de vol : 1 Aviatik, 8 Maurice Farman (MF 11), 5 Blériot, 1 HF 20, 4 Morane Saulnier (LA), 4 Voisin 3 et 5, 1 Caudron G.3.
Avec un effectif de 1.293 hommes, auxquels s'ajoutent 130 officiers et 316 officiers et sergents-instructeurs, l'aviation roumaine comptait 1.462 hommes.

Répartition des unités :

Au début des hostilités, la répartition était :
Le 1er groupe d'aviation a été mis à la disposition de la 1ère armée roumaine. Le 8 septembre 1916, il avait en dotation 1 Morane Saulnier, 2 Maurice Farman et 8 Voisin sous le commandement du capitaine aviateur Alexandre Sturdza et était basé à Talmaciu, près de Sibiu.
Rattaché à la 2ème armée, le 2ème groupe d'aviation était commandé par le capitaine aviateur Georges Negrescu et était dotée de 3 Maurice Farman, 1 Morane Saulnier et 1 Aviatik. Sa base était à Baicoi.
Le 3ème groupe d'aviation était à la disposition de la 3ème armée, basé sur le terrain de Baneasa et comptait les unités suivantes :
- L'escadrille de chasse de Bucarest, avec 2 Maurice Farman, 2 Morane Saulnier et 1 HF 20
- L'escadrille de Budesti, dotée d'un Maurice Farman et d'un Henri Farman HF 20
- L'escadrille d'Alexandrie, dotée d'un Maurice Farman et d'un Henri Farman
Le 4ème groupe d'aviation, rattaché à l'armée du Nord disposait d'un unique appareil, un Maurice Farman avec un seul pilote, le capitaine Haralambie Glossanu, commandant du groupe. Sa base était sur un terrain à la sortie de Pietra Neamt.
Le commandant de l'aviation roumaine était le major Georges Rujinschi officier d'état-major qui devait faire face à un adversaire redoutable, bien équipé en avions et bénéficiant de deux ans d'expérience de guerre.

L'aviation ennemie :

L'aviation austro-hongroise disposait sur le front de Roumanie d'environ 80 avions d'observation et de bombardement groupés en cinq escadrilles. Les Feldfliegerkompanie Flik 1, 13, 22, 23 et 32 qui, en vue d'être engagés sur le front de Roumanie, avaient été retirées au cours du mois de septembre du front d'Italie et se trouvaient sur les terrains de Targu Secuiesc, de Covasna, de Campulung Moldovenesc, de Galanesti, etc. Les avions de reconnaissance et de bombardement en service dans l'aviation austro-hongroise de type Knoller, Hansa Brandenburg C.I, Lloyd C.III exécutèrent dès les premiers jours de la guerre des bombardements de la petite ville de Pietra Neamt et des villages alentour causant des victimes parmi la population civile.
L'aviation allemande basée en Bulgarie disposait de 180 avions d'observation et de bombardement et des chasseurs auxquels s'ajoutait une escadrille d'hydravions basée à Varna et deux Zeppelin. Le port de Constantsa et Bucarest furent bombardés dès le premier jour et ces attaques se poursuivirent avec un maximum d'intensité pendant le mois de septembre 1916.

Les raids des aviateurs roumains :

Malgré l'énorme disproportion existante, l'aviation roumaine déploya une grande activité. Des équipages groupés en une escadrille composée du Slt pilote Pierre Cretu & soldat observateur Hurbert, du sergent pilote Jean Gruia & observateur Constantin Serban, du Slt pilote Adrien Caolteanu & Slt observateur Théodore Ranu exécutèrent les 4, 6, 9 et 11 septembre 1916 des raids de bombardement dans les lignes ennemies, visant les dépôts de munitions, les nœuds de communication et les concentrations de troupes. Des équipages du 3ème groupe bombardèrent  des navires autrichiens sur le Danube. Le sergent observateur Ceraianu coula un navire. Un autre équipage composé de l'adjudant pilote Nicolas Tanase et du sergent observateur Zgabercen coula plusieurs péniches chargées de munitions. Pendant l'offensive de Flamanda, le lieutenant aviateur Panait Cholet et les équipages sous ses ordres  bombardèrent et mitraillèrent des troupes austro-bulgares vers Svistov, Rusciuk et Rahova.

La mission française en Roumanie :

Malgré cet effort exceptionnel, l'armée et l'aviation roumaines furent débordées par les forces ennemies et demandèrent l'aide des Alliés. Le gouvernement roumain demanda l'envoi auprès du GQG d'une mission militaire commandée par un officier général. Le gouvernement français répondit positivement en détachant un nombre important d'officiers, sous-officiers et de spécialistes, commandés par le général Henri Berthelot.

La mission française fut précédée dans la période du 16 juillet au 12 août 1916 par un détachement d'aviateurs français composé des lieutenants Jules de Tholozan et René Chambe, le sergent pilote Gilbert Adam et les mécaniciens Gabriel Billet et Louis Derozier.

Départ de la mission française :

Par un télégramme envoyé de Paris, le colonel Basile Rudeanu, de la mission militaire roumaine en France, annonça le départ le 4 octobre 1916 pour la Roumanie d'un groupe de 87 pilotes et observateurs, de 42 officiers, 36 caporaux, 162 soldats et civils spécialistes dans le domaine aéronautique (armement, transmissions, mécanique, photographie aérienne, etc). Les aviateurs et spécialistes français furent versés dans les escadrilles roumaines, formant des équipages mixtes et accomplissant des missions dangereuses : reconnaissances dans les lignes ennemis, bombardement et combats aériens.

Le Ltt Chambe nommé commandant de la N 1 :

Le 12 octobre 1916, par ordre n° 645 du commandement de l'aviation roumaine, le lieutenant René Chambe prenait le commandement de la 1ère escadrille de chasse, dotée de 6 avions Nieuport 11 avec mission de protéger Bucarest des attaques d'avions allemands et de Zeppelin. En même temps, le lieutenant de Tholozan était nommé au commandement de l'aviation de reconnaissance. Un mois plus tard, par ordre n° 11 du 17 octobre 1916, le commandant aviateur de Malherbe était nommé au commandement de l'aviation roumaine, le major Georges Rujinschi  étant cantonné aux questions administratives.

Arrivée des avions français :

Dans la période 11 août 1916 au 1er janvier 1917 arriva de France quantité de nouveaux avions : 11 Bréguet 5, 12 Bréguet-Michelin de bombardement, certains armés de canons de 37 mm,  10 Caudron G 4 bimoteurs de reconnaissance à longue portée , 18 Nieuport Ni 11, 10 Nieuport XXI (de chasse), 91 Farman F.40 et 42 de reconnaissance et de bombardement. S'y ajoutaient quelques milliers de bombes d'avion de type Gros (10 kg) et Michelin (10-12 kg), des appareils photo, 79 mitrailleuses d'avion Lewis, des moteurs et des pièces de rechange, des appareils de TSF et des ballons captifs Caquot.

Les Français au combat :

Au cours des mois d'octobre et novembre 1916, l'affectation d'aviateurs français au front de Roumanie se multiplia. Ils assumèrent les missions et réussirent à contrer l'action des aviations allemande et austro-hongroise.
Le 19 novembre 1916, le lieutenant Mahieu du groupe d'aviation de Baneasa fut attaqué par une formation d'avions allemands Taube, basés en Bulgarie. Le pilote français réussit à abattre deux avions ennemis au-dessus de la ville de Drama, obtenant  ainsi les premières victoires aériennes de la mission aéronautique française en Roumanie.

La pression exercée par les troupes ennemies sur le front Sud détermina le GQG roumain à ordonner le 26 novembre 1916 la formation pour les armées du général Constantin Prezan d'une escadrille à neuf avions composée de six Farman F.40 et de trois BB Nieuport, sous les ordres du capitaine Gabriel Cachet. Les équipages exécutèrent des missions de bombardement au-dessus du territoire ennemi, contribuant à la protection de la capitale. Dès le début de la bataille de Bucarest (28 novembre 1916), les aviateurs français accomplirent de nombreuses missions. L'équipage constitué du sergent pilote du Plan et du Slt observateur Laperotte a survolé de 14h 10 à 15h 30 la zone Draganesti-Asan Aga. L'appareil mitraillé par les troupes terrestres fut atteint par 28 balles et éclats d'obus causant de graves dégâts au stabilisateur car, en raison du brouillard, la reconnaissance fut effectuée à 300 mètres d'altitude seulement.  Une autre mission effectuée par l'équipage sergent pilote Bourgeois-Slt observateur de la Perelle se déroula à 100 mètres d'altitude. Il survola la zone Baneasa (vers Giurgiu)-Ghimpati- Asan Aga-Putinieiu. Atteint par le tir des batteries antiaériennes ennemies de la Zimnicea, l'appareil rentra avec 17 impacts de balles et d'éclats, y compris dans le carter du moteur. Une dernière mission fut effectuée par l'équipage lieutenant pilote André Goulin-Slt observateur Georges Lebrun, ce dernier blessé par une balle de terre lorsque l'avion fut mitraillé par les troupes bulgares. La bataille de Bucarest s'acheva le 6 décembre  1916 par le repli des armées roumaines et du gouvernement en Moldavie. L'aviation roumaine occupa les terrains de Orasela Tecuci, Galati et Bacau qui devinrent les principales bases de l'aviation militaire roumaine.

Nouvelle organisation de l'aviation roumaine :

Pour superviser le dispositif de la mission aéronautique française en Roumanie fut nommé à sa tête le Lcl aviateur de Vergnette de la Motte et l'aviation roumaine doit à ses décisions une  restructuration efficace.
Le Lcl de Vergnette réorganisa l'aviation roumaine en trois groupes :

- Le 1er groupe d'aviation, basé à Bacau et commandé par le capitaine aviateur Alexandre Sturdza, affecté à la 2ème armée roumaine. Il était composé  de l'escadrille F.2 de reconnaissance (commandée par le capitaine Georges Negrescu) à Onesti , de l'escadrille F.6 de reconnaissance (commandée par le capitaine Scarlat Stefanescu) à Girbovanul, et de la N.1 de chasse (commandée par le capitaine René Chambe). Le groupe disposait de 21 avions de types F.40, 42, 60 (F.40 types 42 et 60) de bombardement et de reconnaissance ainsi que de Nieuport XI et XXI de chasse.

- Le 2ème groupe d'aviation disposait d'un total de 40 avions et était commandé par le capitaine (par la suite promu au grade de chef de bataillon) André Popovici avec sa base à Tecuci et était affecté à la Ière armée roumaine. Ses composantes étaient l'escadrille F.4 (commandée par le capitaine H. Giossanu) à Tecusi, l'escadrille F.7 (commandée par le capitaine André Goulin) et l'escadrille  F.9 (commandée par le capitaine de Fraguier) à Calmatui, l'escadrille n° 3 (commandée par le capitaine Maurice Gond) et la N. 11 (commandée par le capitaine Stéphane Protopescu), respectivement à Tecuci et à Damnesti. Le groupe disposait aussi d'une section de bimoteurs Caudron G.4 de reconnaissance à longue portée et de bombardement, commandée par le lieutenant Bonneton.

- Le 3ème groupe d'aviation était commandé par le capitaine (par la suite promu au grade de chef de bataillon) Nicolas Capsa, basé à Galati et affecté à la IVème armée russe. Il était composé des escadrilles de bombardement F.5 (commandée par le lieutenant de vaisseau Radu Irimescu) à Slobozia et BM.8, celle-ci dotée d'avions Bréguet et Bréguet-Michelin, certains dotés de canons de 37 mm Hotchkiss. Le commandant de cette dernière escadrille, le lieutenant Arnaud Delas a déployé un important effort de formation des pilotes roumains de façon qu'ils puissent voler et combattre sur un avion difficile. L'escadrille de chasse N.10 (commandée par le capitaine Bléry) à Galati puis à Vanatori (avec la BM.8) assurait la protection de la ville de Galati contre les attaques de bombardiers allemands. Ces escadrilles disposaient du terrain moderne de Braila et il y avait sur le lac de Sirat une escadrille d'hydravions. Le 3ème groupe disposait de 18-20 avions.  

Des officiers français de la mission aéronautique furent nommés à des fonctions importantes dans le cadre de l'aviation roumaine. Ainsi, le capitaine de Larenthy Tholozan fut nommé adjoint technique à l'état-major aéronautique du GQG roumain, le lieutenant Albert Lataste adjoint du commandant du 3ème groupe d'aviation de même que le lieutenant Meyer, adjoint du capitaine Nicolas Capsa. En conséquence, les autres groupes,  l'école de pilotage et diverses escadrilles (F.2, F.4, F.5, F.6 et N.11) furent attribués à des aviateurs roumains, ce qui libérait un nombre croissant d'aviateurs français.
Avec la stabilisation du front de Siret, l'activité de l'aviation roumaine et des  équipages français s'intensifia. Le 23 décembre 1916, l'équipage constitué du sergent pilote James Texier et du lieutenant observateur Roger Lucy  volant à bord du Nieuport biplace anglais n° 3978 attaqua au-dessus du village de Rosioru près de la ville de Ramnicu-Sarat un Aviatik allemand qu'ils descendirent en flammes.

Le 12 février 1917, le Cal Henri Manchoulas de l'escadrille N.3 abattit en combat aérien un avion de reconnaissance allemand type L.V.G. tombé au nord de Focsani. Deux jours plus tard, son camarade l'adjudant Charles Revol-Tissot abattit un Albatros allemand tombé dans nos lignes aux environs du village de Diocheti . En mission de protection sur le front dans la matinée du 23 février, le sergent James Texier de l'escadrille N.3 a sauvé l'équipage roumain composé de l'adjudant pilote Tase Rotaru et du S/lieutenant observateur Emile Gheorghiu de l'escadrille F. 4 en mission de reconnaissance dans les lignes ennemies. L'équipage d'un avion allemand L.V.G. armé de deux mitrailleuses ouvrit un feu précis, atteignant notre avion de type F.40 dans les ailes et la carlingue. Au moment critique, le chasseur français attaqua avec un grand courage, abattant l'avion ennemi qui s'écrasa dans les environs de Focsani.

 Bien que le mois de mars fut marqué par le froid et une météo défavorable, les aviateurs français ainsi que leurs camarades roumains exécutèrent des missions de chasse à toutes les heures du jour. Le 7 mars 1917, le capitaine Micheletti, le lieutenant Mihailescu et l'adjudant Brun de l'escadrille N.1 attaquèrent à la mitrailleuse des troupes de la 71ème division d'infanterie austro-hongroise, leur causant d'importantes pertes.

A partir du 13 avril 1917, des pages héroïques furent écrites par les pilotes de l'escadrille N. 3. A 17h 45, Revol-Tissot intercepta un avion allemand dans le secteur de Padurea Neagra, mena une attaque-éclair  en lui tirant 100 cartouches, obtenant sa deuxième victoire, ce qui lui valut sa promotion au grade de sous-lieutenant. Trois jours plus tard, le caporal Théron abattit un chasseur Fokker, tombé près de Biliesti. Dans l'après-midi du 16 avril, les pilotes Théron et Revol-Tissot abattirent un Albatros allemand, tombé près de Foscani.  

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée du MdL William Billon du Plan détaché dans l'aviation militaire en Roumanie, escadrille F 7, en date du 15 mai 1917 : "Sous-officier d'une énergie et d'une bravoure à toute épreuve. Au cours de la bataille des 27, 28 et 29 novembre 1916 est allé chercher des renseignements précieux à 100 kilomètres dans l'intérieur des lignes et à 200 mètres d'altitude, ramenant chaque fois son avion percé de balles. Le 5 mai, au cours d'une reconnaissance lointaine et son avion de protection ayant une panne, n'a pas hésité à continuer seul sa mission et n'est rentré qu'après l'avoir remplie entièrement, malgré les attaques d'un appareil de chasse ennemi, ayant eu au cours du combat son avion criblé de balles (Croix de guerre)."

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt André Goulin, commandant l'escadrille F.7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent pilote et chef d'escadrille plein d'audace et d'entrain, qualités qu'il a su communiquer à toute son escadrille en l'entraînant par son exemple personnel. Le 29 novembre, a exécuté une reconnaissance lointaine à 500 mètres d'altitude, son observateur blessé et son appareil criblé de balles. Le 14 avril 1917, a accompli sans protection une reconnaissance lointaine; attaqué trois fois de suite par des avions ennemis, a continué néanmoins sa mission. Les 17, 22 et 26 avril, a remarquablement conduit une expédition de nuit de bombardement, à 300 mètres d'altitude, ramenant son appareil endommage par le tir de l'ennemi."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Augustin Christian Robert Ferry de Mailly et de Nesle, pilote à l'escadrille F.7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent pilote de bravoure et d'entrain, sollicitant toujours les missions les plus périlleuses. Le 28 novembre 1916, au cours d'une reconnaissance lointaine à faible altitude et dans des conditions atmosphériques très mauvaises, a continué sa mission, quoique son appareil ait été, au passage des lignes, endommagé par le tir ennemi. Le 13 janvier 1917, est revenu avec un appareil criblé d'éclats d'obus. Les 17, 22 et 26 avril, a pris part à des expéditions de bombardement de nuit, descendant jusqu'à 100 mètres pour être sûr de l'efficacité de ses bombes et est rentré avec un appareil criblé de balles. A plus de cinq cents heures de vol sur l'ennemi."

Les équipages français de l'escadrille BM.8 bombardèrent le 19 mai 1917 par un vent violent les réservoirs de pétrole du port fluvial de Braila. Ils larguèrent 100 bombes en plein dans les réservoirs qui prirent feu et l'incendie se propagea à plusieurs petits navires. Une escadrille de chasseurs allemands décolla du terrain du lac Sarat et attaqua les bombardiers au-dessus de Braila  d'où un combat des appareils ennemis avec les avions d'escorte. Le lieutenant Basile Craiu et l'adjudant de Bentzmann de l'escadrille N. 10 endommagèrent deux avions Fokker.

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt André Goulin, commandant l'escadrille F 7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent pilote et chef d'escadrille plein d'audace et d'entrain, qualités qu'il a su communiquer à toute son escadrille en l'entraînant par son exemple personnel. Le 29 novembre, a exécuté une reconnaissance lointaine à 500 mètres d'altitude, son observateur blessé et son appareil criblé de balles. Le 14 avril 1917. a accompli sans protection une reconnaissance lointaine ; attaqué trois fois de suite par des avions ennemis, a continué néanmoins sa mission. Les 17, 22 et 26 avril, a remarquablement conduit une expédition de nuit de bombardement, à 300 mètres d'altitude, ramenant son appareil endommagé par le tir de l'ennemi."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Augustin Christian Robert Ferry de Mailly et de Nesle, pilote à l'escadrille F 7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent pilote de bravoure et d'entrain, sollicitant toujours les missions les plus périlleuses. Le 28 novembre 1916, au cours d'une reconnaissance lointaine à faible altitude et dans des conditions atmosphériques très mauvaises, a continué sa mission, quoique son appareil ait été, au passage des lignes, très fortement endommagé par le tir ennemi. Le 13 janvier 1917. est revenu avec un appareil criblé d'éclats d'obus. Les 17, 22 et 26 avril, a pris part à des expéditions de bombardement de nuit, descendant jusqu'à 100 mètres, pour être sûr de l'efficacité de ses bombes, et est rentré avec un appareil criblé de balles. A plus de cinq cents .heures de vol sur l'ennemi."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Houlon, observateur à l'escadrille F 7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent observateur, brave, courageux et modeste. Le ler décembre 1916, a accompli une mission spéciale très périlleuse qu'il a pleinement réussie. Les 14 et 15 janvier 1917, s'est maintenu pour accomplir sa mission pendant deux heures sous le feu de batteries aériennes et est rentré avec 29 éclats d'obus dans son appareil. Le 23 février 1917, a soutenu une lutte héroïque contre un avion plus rapide que lui et l'a mis en fuite. Le 16 avril 1917 a réussi par ses réglages à faire éteindre le feu d'une pièce ennemie qui tirait sur une gare importante de ravitaillement."

Une mission extraordinaire se déroula dans l'après-midi du 25 mai 1917, impliquant des aviateurs de l'escadrille BM.8. A 17h 05, décollèrent du terrain de Vanatori  les deux équipages caporal pilote Enel-bombardier soldat Siguret et caporal pilote Pigrenet-mitrailleur soldat Maringer avec mission de bombarder la gare de Traian et les trains militaires. La formation était escortée par l'équipage lieutenant pilote Delas-canonnier soldat Bost qui participait à la mission sur le Bréguet n° 572 armé d'un canon de 37 mm. Après largage des bombes, la formation fut attaquée par des Aviatik de chasse et l'avion BR n° 256 piloté par le caporal Pigrenet étant criblé de balles ennemies. A cet instant précis, le canonnier Bost ouvrit le feu avec son canon. Un Aviatik atteint par des éclats d'obus fit une manœuvre brusque et tomba presque à la verticale mais, parvenu à proximité du sol, parut se redresser et disparut pendant plusieurs minutes puis il rejoignit les trois autres Fokker. Le combat devint désespéré. Le ciel était rempli d'éclats d'obus de 37 mm. Alertés, arrivèrent à la rescousse deux pilotes roumains le lieutenant Basile Craiu et l'adjudant Marin Popescu de l'aviation de chasse roumaine qui patrouillaient sur zone. Les deux aviateurs roumains attaquèrent en force et un Fokker succomba dans le combat contre le lieutenant Craiu. Les bombardiers et leurs équipages français rentrèrent au terrain avec des avions criblés de balles.

Sur le front de la IIème armée, le 31 mai 1917, le lieutenant Schneider de l'escadrille N. 1 abattit un L.V.G.  au sud de Soveja.

Au début de l'été 1917, l'armée roumaine achevait ses préparatifs en vue d'une offensive générale sur tout le front. L'aviation contribua dans une grand mesure à recueillir des renseignements sur l'ennemi, le front fut photographié en totalité par les escadrilles roumaines au sein desquelles volaient des pilotes français. Plus la date se rapprochait, plus les missions de reconnaissance s'intensifiaient.

Et les avions de chasse y prenaient part. Le 24 juin 1917, au cours d'une mission de cette nature, l'adjudant Donatien Lamprou, de l'escadrille N.1 abattit un appareil de reconnaissance allemand dans les environs de Maxineni. Le lendemain, il obtint une nouvelle victoire aérienne et fut décoré de la croix de guerre avec palme. Le 25 juin 1917, le sergent Manchoulas de l'escadrille N. 3 abattit un avion de reconnaissance allemand (du Fliegerabteilung 242 (A)w ), tombé dans les lignes roumaines, près du village de Ciuslea.

Le 30 juin 1917, le S/lieutenant de Flers de l'escadrille N. 10 attaqua au-dessus du village d'Independenta  (comté de Ialomita) un avion allemand, qui fut descendu en flammes. Le 8 juillet, l'adjudant Pierre Alexandre  aux commandes d'un bimoteur Caudron G.4 attaqua  à 15h un chasseur allemand. Grâce à un grand courage et sa maîtrise de l'art du pilotage, l'aviateur français réussit à vaincre son adversaire, qui s'écrasa au sol.

Les combats aériens se succédaient tous les jours pendant les batailles de la Marasti et de Marasesti et sollicitèrent fortement les escadrilles franco-roumaines. Le 20 juillet, le capitaine Gond, pilotant le Nieuport n° 1909 intercepta à 9h 15 un avion allemand qui s'écrasa près du village de Ciuslea. Le 7 août, l'adjudant James Texier et le l'adjudant Marin Popescu (de la N. 11) par une attaque parfaitement synchronisée abattirent un Fokker, tombé en flammes près de Faurei, sur la rive de la Putna.
Le 8 août 1917 fut une journée marquée par des victoires aériennes sur le front roumain. L'équipage formé par le lieutenant Bonneton, pilote, et le S/lieutenant Nederval (d'origine Lithuanienne), observateur, qui volait sur le Caudron G.4 n° 1814, repéra un avion de chasse ennemi attaquant un ballon roumain. L'équipage français intervint immédiatement  et après un combat à bout portant, l'avion ennemi fut abattu et tomba au nord de Marasesti.  Au cours d'une patrouille, le lieutenant Brullard de l'escadrille N.1 abattit un avion austro-hongrois de type Hansa Brandenburg C.1, tombé au environs du village de Harja.

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Fernand Régis Bonneton, pilote à l'escadrille F 7, en date du 10 août 1917 : "Officier d'une bravoure et d'un courage remarquables; quatre fois blessé dans l'infanterie et quatre fois cité à l'ordre du régiment, de la brigade et de la division. Excellent pilote, toujours volontaire pour les missions dangereuses. A eu déjà plusieurs combats très durs sur le front de Roumanie. Le 8 août, a abattu dans nos lignes un avion de chasse ennemi de beaucoup supérieur à son appareil, sauvant ainsi un ballon allié."

Au cours des combats de 1917 en Marasesti, Marasti et Oituz se sont distingué par leur courage les aviateurs Marius Lafarge, le sergent de Triquerville de la F.6 les lieutenants Roger Lucy et Albert Brissaud de la F.2 et Laperotte  de la F.6,  observateurs aériens.  

* Citation à l'ordre de l'armée de l'Adj Louis Pierre Bourgeois, pilote à l'escadrille F 7, en date du 20 août 1917 : "Pilote très brave et très habile, qui s'est déjà signalé par des reconnaissances lointaines exécutées à 300 mètres de haut, lors de la bataille de Bucarest. Le 20 juillet 1917, a exécuté avec plein succès une mission spéciale de la plus haute importance et dans des conditions particulièrement difficiles et dangereuses."

Ces courageux Français formaient des équipages mixtes avec des aviateurs roumains, exécutant leurs missions au mépris du danger, photographiant  jusqu'aux plus petites positions ennemies au profit de l'artillerie roumaine de Valea Casinului et Valea Putnei.  Ils volaient pendant de nombreuses heures à une altitude de 500 mètres, vulnérables au tir du sol. Combien de fois sont-ils rentrés de mission avec des avions criblés de balles ennemies. Le 16 août 1917, le capitaine Gond obtint sa deuxième victoire aérienne, abattant au-dessus de Barlad un avion ennemi du Fliegerabteilung 20. L'escadrille N.3 perdit par contre un combattant admirable, l'adjudant James Texier, mortellement blessé en combat aérien. Faisant preuve d'un caractère exceptionnel, presque inconscient, il rentra au terrain et se posa parfaitement, sauvant son appareil. C'est alors seulement qu'il perdit définitivement connaissance . Le roi Ferdinand Ier lui décerna la médaille d'argent de la bravoure militaire et le Capitaine Gond fut nommé officier de l'ordre de l'étoile de Roumanie avec croix ornée de glaives.

Le 8 septembre, le capitaine Micheletti de l'escadrille N.1 affronta un avion ennemi au-dessus de Magurii Casinului, obtenant une brillante victoire. De son côté, le lieutenant Brullard obtint deux victoires aériennes  les 8 et 9 septembre 1917, venant s'ajouter au  palmarès de la célèbre escadrille N.1, commandée par le capitaine René Chambe.

Après la conclusion des combats que les historiens nomment "bataille de la Marasti-Marasesti-Oiluz", l'action des aviateurs français s'est poursuivie avec le même enthousiasme et esprit de sacrifice jusqu'en décembre 1917. Le 29 octobre 1917, le capitaine Micheletti et le lieutenant Bonneton, partis en patrouille, abattirent un avion Hansa Brandenburg C.1. Ce fut la 29ème victoire aérienne obtenue par des aviateurs français sur le front de Roumanie.
Il faut rendre hommage à tous ces pilotes français venus pendant la guerre en Roumanie. Nous connaissons bien aujourd'hui la composition de la mission aéronautique. Au cours de l'année 1917, celle-ci fut  constituée de 60 officiers, 25 adjudants, 50 sergents, 49 caporaux et 119 soldats soit un total de 303 hommes. Pour leur participation aux combats, quatre aviateurs français furent décorés des plus hautes distinctions roumaines. La croix de Michel le Brave de IIIème classe fut attribuée au capitaine Maurice Gond, commandant l'escadrille N. 3, au capitaine Charles Mallet de l'escadrille N.1 (et commandant pendant une certaine période de l'escadrille N.3), au capitaine Augustin de Mailly-Nesle et au lieutenant Roger Lucy.

Au cours de la campagne 1916-1917, la mission aéronautique française a versé son sang pour la cause de la victoire. Tombés au champ d'honneur, le Slt Cordonnier et l'Adj James Texier ont leurs noms inscrits sur le monument des héros de l'aéronautique à Bucarest.
Après que la Roumanie ait été, conséquence de la paix séparée germano-russe de Brest-Litovsk, forcée de conclure l'armistice de Focsani avec les puissances centrales (9 décembre 1917), le gouvernement roumain resté en fonctions mit un terme à la présence d'une grande partie des aviateurs français le 28 février 1918. Après cette date, la mission française retournait dans sa patrie. Les aviateurs français furent salués à leur départ par "Au revoir ! A bientôt, après la victoire !".

Bilan de l'aéronautique militaire roumaine :

Au cours des campagnes de 1916 et 1917, l’aéronautique militaire roumaine a effectué :
- 8.000 heures de vol.
- 705 réglages d’artillerie.
- 6.981 photos aériennes.
- de nombreuses liaisons avec l’infanterie de première ligne.
- des missions spéciales.

Bilan de la chasse :

- 456 combats aériens.
- 40 appareils ennemis abattus.
- 14 victoires des aviateurs roumains.
- 14 victoires des aviateurs français.
- 1 victoire d’un aviateur britannique.
- 1 victoire d’un équipage franco-russe.
- 10 appareils abattus par la DCA.

Bilan de l'aérostation :

- 1.702 heures d’ascension.
- 410 réglages de tirs d’artillerie.
- découverte de 281 batteries ennemies.

Insignes métalliques des unités
détentrices de ses traditions

 

 

Unités détentrices des traditions
de l'escadrille F 7 de Roumanie

 

Insignes métalliques des unités
détentrices de ses traditions

 

 

 

Appellations successives

 

Lieux de stationnements

 

 

Carte des différents stationnements

Carte du front de Roumanie en janvier 1917 - La répartition des escadrilles françaises sur le front et leur intégration au sein des différentes armées russes et roumaines sont indiquées - Carte David Méchin que je remercie pour son aide aide.

Carte du front de Roumanie en avril 1917 - La répartition des escadrilles françaises sur le front et leur intégration au sein des différentes armées russes et roumaines sont indiquées - Carte David Méchin que je remercie pour son aide aide.

 

Rattachements de l'escadrille

 

Batailles et missions importantes
de l'escadrille F 7 de Roumanie

 

Commandants de l'escadrille

 

 

Personnel de l'escadrille F 7 de Roumanie

Liste à venir

Types d'avions utilisés

 

Numéros des avions connus


 

Victoires de l'escadrille F 7 de Roumanie

 

Morts : en rouge / Blessés et indemnes : en jaune


 

 

Décorations

 

 

Les Hommes

 

Les Hommes

Cne Fernand Régis François Bonneton - Né le 10 mai 1890 au bourg de Lachamp sur le territoire de La Coucourde (Drôme) - Fils de François Régis Bonneton (propriètaire / cultivateur) et d'Adèle Clara Lafond (ménagère) - Domiciliés à La Coucourde (Drôme) - Profession avant guerre Etudiant - Etait joueur du stade Universitaire Lorrain pour les saisons 1913-1914 - Classe 1910 - Recrutement de Montélimar (Drôme) sous le matricule n° 258 - Engagé volontaire pour 4 ans, au titre du 12ème régiment de Dragons, le 28 septembre 1908 - Arrivé à l'unité, le 1er octobre 1908 - Nommé Brigadier, le 27 avril 1909 - Nommé Maréchal des Logis, le 24 septembre 1911 - Rengagé pour un an, à compter du 28 septembre 1912 - Rengagé pour deux ans, à compter du 28 septembre 1913 - Nommé Maréchal des logis fourrier, le 23 février 1914 - Toujours au 12ème Dragons, lors de la mobilisation générale du 2 août 1914 - Blessé par éclat d'obus à la jambe droite pendant une mission d'observation, le 29 août 1914 - Citation à l'ordre de l'armée, le 8 octobre 1914 - Nommé Maréchal des Logis chef, le 18 octobre 1914 - Citation à l'ordre du régiment, le 4 novembre 1914 - Nommé Sous-lieutenant, à titre temporaire, et affecté au 82ème régiment d'infanterie, le 22 mars 1915 - Citation à l'ordre de l'armée, en date du 29 septembre 1915 - Nommé Sous-lieutenant, à titre définitif, le 1er mars 1916 - Citation à l'ordre de l'armée, le 7 avril 1916 - Victime de quatre blessures successives dans la cavalerie et dans l'infanterie - Rendu inapte par la dernière, il fait demande pour passer dans l'aviation - Passé à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 22 mai 1916 - Brevet de pilote militaire n° 4489 obtenu à l'école militaire d'aviation de Juvisy, le 15 septembre 1916 - Stage de perfectionnement à l'école militaire d'aviation de Châteauroux, jusqu'au 1er octobre 1916 - Brevet de pilote FAI n° 4718 obtenu sur avion Caudron et délivré par l'aéro-club de France, le 3 novembre 1916 - Affecté à la Mission Française en Roumanie - Parti au 2ème groupe d'aviation à Lyon-Bron avant départ pour la Roumanie, le 19 octobre 1916 - Pilote de l'escadrille F 7 de Roumanie du 1er décembre 1916 à la fin août 1917 - Nommé Lieutenant, à titre définitif, le 22 mars 1917 - Une victoire homologuée, le 8 août 1917 - Citation à l'ordre de d'armée, le 10 août 1917 - Après cette victoire, ilm est affecté à l'escadrille de chasse N 1 de Roumanie - Pilote de l'escadrille N 1 de Roumanie à la fin août à décembre 1917 - Une victoire homologuée, le 30 octobre 1917 - Citation à l'ordre de l'armée, en date du 31 décembre 1917 - Pilote sur SPAD VII et XIII au GDE du 20 mai au 26 juin 1918 - Lâché sur SPAD, le 27 mai 1918 - Pilote de l'escadrille SPA 69 du 26 juin 1918 au 8 avril 1919 - Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, le 3 août 1918 - Citation à l'ordre de l'armée, en date du 10 octobre 1918 - Citation à l'ordre de l'armée, en date du 12 novembre 1918 - Citation à l'ordre de l'armée, en date du 10 décembre 1918  - Commandant de l'escadrille SPA 69 du 1er avril au 8 avril 1919 - Titulaire de 9 victoires homologuées pendant la 1ère guerre mondiale - Nommé Capitaine, le 4 avril 1919 - Commandant de l'escadrille SPA 162 (mission en Pologne) du 8 avril 1919 au 18 juin 1920 - Citation à l'ordre de l'armée, en date du 12 avril 1919 - Affecté au 124ème régiment d'infanterie, en date du 23 novembre 1919 - En Pologne du 24 octobre 1919 au 25 juin 1920 - A été blessé en Pologne (sa 5ème blessure) - Affecté au 4ème régiment d'aviation d'observation du 25 mai au 18 juin 1920 - Grade d'Officier de la Légion d'Honneur, le 16 juin 1920 - Affecté au 1er régiment d'aviation de chasse de Thionville-Basse-Yutz (Moselle), le 18 juin 1920 - Commandant du 3ème groupe (4 escadrilles de chasse) du 1er régiment d'aviation de chasse de Thionville-Basse-Yutz du 18 juin 1920 au 22 juin 1922 - Appartient à la "Sportive Thionvilloise" comme joueur de rugby - Marié avec Mlle Elisabeth Weiser à l'église des Islettes (Meuse), le 14 décembre 1920 - Ils ont eu une fille - La croix d'officier de la Légion d'Honneur lui a été remise devant le 1er régiment d'aviation de chasse par le Cdt Jean Houdemon, commandant du régiment, le 15 mars 1921 - Décédé des suites d'un accident d'avion, aux commandes d'un Nieuport NiD 29, au cours d'un meeting aérien à Evere, près de Bruxelles, le 22 juin 1922 - Ce jour là, en participant à une épreuve de destruction de ballonnets, son avion est parti en vrille d'une hauteur de 100 mètres et s'est écrasé au sol - Il a été évacué avec une double fracture du crâne et les deux jambes fracturées sur l'infirmerie du terrain d'aviation - Sa femme, infirmière, qui assistait à la démonstration, est intervenue avec les secours - Le NiD 29, qu'il pilotait, a été entièrement détruit - Il est décédé des suites de ses blessures pendant son transfert vers l'hôpital militaire de Bruxelles - Sa petite fille avait huit mois - A l'hôpital militaire, il été fait officier de l'ordre de Léopold de Belgique, à titre posthume - Fernand Bonneton repose dans le caveau de la famille Weiser dans le cimetière des Islettes (55) - Photo collection Jean-François Didier que je remercie pour son aide - Sources : Registre d'état-civil (n° 2) de la commune de Coucourde (Drôme) - Pam - LO - Liste des brevets militaires - CCC de l'escadrille SPA 69 - CCC de l'escadrille SPA 162 - Fiche Matricule conservée aux archives départementales de la Drôme - JORF - Revue "L'Aérophile" - Site Internet "As 14-18" de David Méchin - Journal "L'Est Républicain" - Journal "Le Lorrain" - Dernière mise à jour : 6 septembre 2023.

* Citation à l'ordre de l'armée, en date du 8 octobre 1914 : "Chef de reconnaissance à longue portée, malgré une blessure reçue dans un engagement avec une patrouille ennemie qu’il a culbutée, a continué sa mission et rapporté les renseignements demandés."  

* Citation à l'ordre du régiment, en date du 4 novembre 1914 : "Est resté à l'endroit où venaient de tomber des blessés pour les soigner. N'a rejoint l'escadron que sur l'ordre formel de Ltt Lartenson, est retourné avec les hommes de l'escadron relever les blessés et leur a prodigué les soins les plus intelligents."

* Citation à l'ordre de l'armée, en date du 29 septembre 1915 : "Vaillant officier, plein de bravoure et d’entrain. Lors de la contre-attaque de nuit du 27 septembre, commandant un corps de grenadiers, a par son initiative et sa hardiesse, contribué à reprendre à l’ennemi trois lignes de tranchées."

* Citation à l'ordre de l'armée, en date du 7 avril 1916 : "Officier d’une bravoure éprouvée ; commandant les grenadiers du bataillon, s’est élancé crânement à la tête de ses hommes dans l’entonnoir d’une mine allemande, et a été blessé dans cette opération brusquée."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Fernand Bonneton, pilote à l'escadrille F 7 de Roumanie, en date du 10 août 1917 : "Officier d’une bravoure et d’un courage remarquables, déjà quatre fois blessé dans l'infanterie et quatre fois cité à l'ordre du régiment . Excellent pilote, toujours volontaire pour les missions dangereuses. A eu déjà plusieurs combats très durs sur le front de Roumanie. Le 8 août, a abattu dans nos lignes, un avion de chasse ennemi, de beaucoup supérieur à son appareil, sauvant ainsi un ballon allié."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Fernand Bonneton, pilote à l'escadrille N 1 de Roumanie, en date du 31 décembre 1917 : "Excellent pilote de reconnaissance, qui a accompli de nombreuses missions éloignées. Continue à montrer comme pilote de chasse la même audace et le même courage. Le 30 octobre 1917, a dégagé un avion de reconnaissance, en abattant un appareil qui l’attaquait."

* Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, en date du 3 août 1918 : "Officier d'élite. Blessé deux fois dans la cavalerie, est passé sur sa demande dans l'infanterie où il a été blessé de nouveau à deux reprises. Classé inapte au service de cette arme, a demandé à entrer dans l'aviation. Il s'y est signalé tout de suite comme un pilote de chasse de premier ordre admirable d'entrain et d'énergie. A abattu récemment son troisième avion ennemi."

* Citation à l'ordre de l'armée, en date du 10 octobre 1918 : "Pilote de chasse remarquable, modèle de courage et de sang froid. Le 22 août 1918, parti seul à l’attaque d’un Drachen, l’a abordé à faible distance et incendié. Emporté par son élan, a traversé le ballon en feu, et bien que brûlé à la face, a réussi à revenir à son terrain avec un appareil désemparé et plusieurs mètres de l’enveloppe du Drachen accrochés à son avion." 

* Citation à l'ordre de l'armée, en date du 12 novembre 1918 : "Pilote de Chasse d’un courage et d’une ardeur rares. Le 15 Août 1918, a abattu un Drachen en flammes et, au retour, mitraille au ras du sol des détachements et incendie une voiture d’un convoi. Le 2 septembre a encore abattu un ballon d’observation ennemi. 5ème et 6ème victoires. 295 heures de vol sur l’ennemi."

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt Fernand François Bonneton au 82ème régiment d'infanterie, détaché à l'escadrille SPA 69, en date du 10 décembre 1918 : "Pilote de chasse incomparable, modèle de modestie, de bravoure et de sang froid, vivant exemple des plus belles qualités militaires. Le 22 octobre 1918 a incendié un Drachen. Quatre blessures. Neuf avions ennemis abattus. Trois cent vingt heures de vol."

* Citation à l'ordre de l'armée, en date du 12 avril 1919 : "Pilote de chasse d’une valeur remarquable et d’un courage rare. Le 1er août 1918, a attaqué à faible attitude un Drachen et l’a abattu en flammes. Le 2 septembre, parti à l’attaque d’un Drachen, est attaqué par quatre avions ennemis et, bien qu’ayanteu son avion sérieusement atteint, a réussi à abattre un des ses adversaires. Septième et huitième victoires, trois cent cinquante heures de vol, Quatre blessures. Dix citations."

* Officier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, en date du 16 juin 1920 : "Magnifique soldat, deux fois blessé, deux fois cité dans la Cavalerie. Deux fois blessé, deux fois cité dans l’infanterie. Inapte à cette arme et passé dans l’Aviation, y a reçu une nouvelle blessure, 7 citations et abattu 9 appareils ennemis."

 

Citations des personnels de
l'escadrille F 7 de Roumanie

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée du MdL William Billon du Plan détaché dans l'aviation militaire en Roumanie, escadrille F 7, en date du 15 mai 1917 : "Sous-officier d'une énergie et d'une bravoure à toute épreuve. Au cours de la bataille des 27, 28 et 29 novembre 1916 est allé chercher des renseignements précieux à 100 kilomètres dans l'intérieur des lignes et à 200 mètres d'altitude, ramenant chaque fois son avion percé de balles. Le 5 mai, au cours d'une reconnaissance lointaine et son avion de protection ayant une panne, n'a pas hésité à continuer seul sa mission et n'est rentré qu'après l'avoir remplie entièrement, malgré les attaques d'un appareil de chasse ennemi, ayant eu au cours du combat son avion criblé de balles (Croix de guerre)."

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt André Goulin, commandant l'escadrille F.7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent pilote et chef d'escadrille plein d'audace et d'entrain, qualités qu'il a su communiquer à toute son escadrille en l'entraînant par son exemple personnel. Le 29 novembre, a exécuté une reconnaissance lointaine à 500 mètres d'altitude, son observateur blessé et son appareil criblé de balles. Le 14 avril 1917, a accompli sans protection une reconnaissance lointaine; attaqué trois fois de suite par des avions ennemis, a continué néanmoins sa mission. Les 17, 22 et 26 avril, a remarquablement conduit une expédition de nuit de bombardement, à 300 mètres d'altitude, ramenant son appareil endommage par le tir de l'ennemi."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Augustin Christian Robert Ferry de Mailly et de Nesle, pilote à l'escadrille F.7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent pilote de bravoure et d'entrain, sollicitant toujours les missions les plus périlleuses. Le 28 novembre 1916, au cours d'une reconnaissance lointaine à faible altitude et dans des conditions atmosphériques très mauvaises, a continué sa mission, quoique son appareil ait été, au passage des lignes, endommagé par le tir ennemi. Le 13 janvier 1917, est revenu avec un appareil criblé d'éclats d'obus. Les 17, 22 et 26 avril, a pris part à des expéditions de bombardement de nuit, descendant jusqu'à 100 mètres pour être sûr de l'efficacité de ses bombes et est rentré avec un appareil criblé de balles. A plus de cinq cents heures de vol sur l'ennemi."

* Citation à l'ordre de l'armée du Ltt André Goulin, commandant l'escadrille F 7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent pilote et chef d'escadrille plein d'audace et d'entrain, qualités qu'il a su communiquer à toute son escadrille en l'entraînant par son exemple personnel. Le 29 novembre, a exécuté une reconnaissance lointaine à 500 mètres d'altitude, son observateur blessé et son appareil criblé de balles. Le 14 avril 1917. a accompli sans protection une reconnaissance lointaine ; attaqué trois fois de suite par des avions ennemis, a continué néanmoins sa mission. Les 17, 22 et 26 avril, a remarquablement conduit une expédition de nuit de bombardement, à 300 mètres d'altitude, ramenant son appareil endommagé par le tir de l'ennemi."

Citations des personnels de
l'escadrille F 7 de Roumanie

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Augustin Christian Robert Ferry de Mailly et de Nesle, pilote à l'escadrille F 7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent pilote de bravoure et d'entrain, sollicitant toujours les missions les plus périlleuses. Le 28 novembre 1916, au cours d'une reconnaissance lointaine à faible altitude et dans des conditions atmosphériques très mauvaises, a continué sa mission, quoique son appareil ait été, au passage des lignes, très fortement endommagé par le tir ennemi. Le 13 janvier 1917. est revenu avec un appareil criblé d'éclats d'obus. Les 17, 22 et 26 avril, a pris part à des expéditions de bombardement de nuit, descendant jusqu'à 100 mètres, pour être sûr de l'efficacité de ses bombes, et est rentré avec un appareil criblé de balles. A plus de cinq cents .heures de vol sur l'ennemi."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Houlon, observateur à l'escadrille F 7, en date du 3 juin 1917 : "Excellent observateur, brave, courageux et modeste. Le ler décembre 1916, a accompli une mission spéciale très périlleuse qu'il a pleinement réussie. Les 14 et 15 janvier 1917, s'est maintenu pour accomplir sa mission pendant deux heures sous le feu de batteries aériennes et est rentré avec 29 éclats d'obus dans son appareil. Le 23 février 1917, a soutenu une lutte héroïque contre un avion plus rapide que lui et l'a mis en fuite. Le 16 avril 1917 a réussi par ses réglages à faire éteindre le feu d'une pièce ennemie qui tirait sur une gare importante de ravitaillement."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Fernand Régis Bonneton, pilote à l'escadrille F 7, en date du 10 août 1917 : "Officier d'une bravoure et d'un courage remarquables; quatre fois blessé dans l'infanterie et quatre fois cité à l'ordre du régiment, de la brigade et de la division. Excellent pilote, toujours volontaire pour les missions dangereuses. A eu déjà plusieurs combats très durs sur le front de Roumanie. Le 8 août, a abattu dans nos lignes un avion de chasse ennemi de beaucoup supérieur à son appareil, sauvant ainsi un ballon allié."

* Citation à l'ordre de l'armée de l'Adj Louis Pierre Bourgeois, pilote à l'escadrille F 7, en date du 20 août 1917 : "Pilote très brave et très habile, qui s'est déjà signalé par des reconnaissances lointaines exécutées à 300 mètres de haut, lors de la bataille de Bucarest. Le 20 juillet 1917, a exécuté avec plein succès une mission spéciale de la plus haute importance et dans des conditions particulièrement difficiles et dangereuses."

 

 

Photos aériennes prises
par les équipages

Photos aériennes prises
par les équipages

 

 

Souvenirs en rapport

Souvenirs en rapport

 

 

 

Remerciements à :

- M. Valeriu Avram pour son historique de la mission française en Roumanie 1916-1917.
- M. David Méchin pour la transmission de son étude sur les escadrilles françaises engagées en Roumanie.
- M. J. Lassaque pour sa traduction du texte de Valeriu Avramet.
- M. Jean-François Didier pour l'envoi de la photo du Cne Fernand Bonneton.

Bibliographie :

- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920 - Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes - par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- La Mission aéronautique française en Roumanie 1916-1917 de Valeriu Avram publié aux éditions Editura Militara en 1998.
- Les Insignes de l'Aéronautique Militaire Française jusqu'en 1918 par Philippe Bartlett publié par Indo Editions en 2002.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
- Les "As" français de la Grande Guerre en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- Site Internet "Traditions des escadrilles de l'Armée de l'Air" de Henri Guyot - Voir le lien
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien

 

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