Historique
Création de l'école :
Par lettre du 22 juin 1915, le Ministère de la guerre confirme au Sénateur Alexandre Bérard que l'école d'aviation militaire d'Ambérieu est inscrite dans la liste des établissements de formation d'aviateurs pour la durée de la guerre. Le 5 juillet 1915, le conseil municipal donne son accord pour le droit au bail à l'autorité militaire. Le 12 octobre de la même année, ce nouveau centre en parfait état de marche, est visité par le Commandant Girod, inspecteur de l'aéronautique militaire. L'école prend alors le nom de "Voisin" parce qu'au début, elle était équipée en majorité d'appareils de cette marque. Par la suite, elle percevra des Caudron G.3 et des bombardiers italiens Caproni.
Commandant de l'école :
Elle est placée sous le commandement du Cne Joseph de Clerck, titulaire du brevet de pilote militaire n° 283 obtenu le 27 mai 1913. Maurice Colliex, titulaire du brevet de pilote civil n° 85 délivré par l’Aéroclub de France, le 10 juin 1910, est nommé chef pilote de l’école. Il est en outre titulaire du brevet de pilote militaire n° 545 qu’il a obtenu le 30 août 1914. Il était un camarade de classe de Gabriel Voisin au Lycée Ampère de Lyon. Dès 1903, ils avaient expérimenté des planeurs sur les côteaux du Rhône. En 1910, il fut chargé de réceptionner les avions Voisin, de construction métallique, destinés à l'armée, en 1910. Mobilisé à l'escadrille V 14 en 1914, il fut affecté successivement à Pau et Avord, comme chef pilote. Il était donc tout désigné, par son expérience et sa parfaite connaissance des avions Voisin, pour prendre la direction de l'école d'Ambérieu. Il s'entourait alors de pilotes chevronnés, tels que Nardin, Gilbert, Ladougne, Laffay, Morel, Tourné.
Critères de sélection :
De nombreux élèves vont être formés. Dès la fin 1915, les critères de recrutement sont durcis. Il est maintenant préférable d'avoir reçu une bonne formation technique, avoir une bonne santé et une bonne vue et ne pas dépasser le poids de soixante-quinze kilos.
Exemple de formation délivrée par l'école : * Formation au pilotage sur avions Voisin : vols en double, vol en mono-commande, passage du brevet militaire de pilote sur un mois, épreuve du vol à altitude maxi 2.500 m, épreuve du vol en ligne droite sur 2 vols de 1h00 chacun, épreuve du vol en triangle avec 2 vols de 3h00.
* Formation technique : conférences sur les voyages, l’orientation des voyages, les freins et l’atterrissage, la mécanique, les renseignements, l’aérodynamique, l’avion Voisin, la stabilité, les accidents, le moteur, le carburateur, le graissage, la magnéto, la sécurité de vol, les fautes, l’aérodrome, la topographie, la boussole, la météorologie.
Aménagement du site et épreuves supplémentaires :
Au début, les militaires durent remettre en état les locaux civils abandonnés, en construire d'autres, équiper le terrain. Après l'acquisition de l'équivalence du brevet civil, les élèves durent satisfaire à des épreuves supplémentaires : une descente en spirales de 500 mètres moteur coupé; deux parcours de 60 kilomètres aller-retour dans la même journée; deux vols triangulaires différents de 200 kilomètres en deux jours consécutifs; une heure à 2000 mètres; 50 atterrissages; et avoir accompli un minimum de 25 heures aux commandes. L’équipement des avions étant réduit à un altimètre, seul instrument de bord, auquel on ajoutait, sur les appareils servant aux épreuves du brevet, un compas, un porte-cartes et, pour l’épreuve de hauteur, un barographe.
Création d'une piste annexe :
Les besoins en personnels qualifiés étaient énormes. A Ambérieu, on délivrait la formation de base, puis les pilotes brevetés allaient acquérir leurs spécialisations dans les trois directions : l'observation, le bombardement, la chasse. Ainsi Pau, Avord, Le Crotoy, Buc, Chartres, furent parmi les prolongements de l'Ecole militaire Voisin. Jusqu'à la fin de la guerre, elle connut un développement quasi continu, au point qu'il fallut, au début 1918, créer une annexe sur le terrain de Loyette.
Les pilotes brevetés :
Les chiffres sont impressionnants : de 37 brevetés en 1915, on passait à 295 en 1916, 767 en 1917 pour atteindre les 1229 en 1918, soit un total de 2118. Cette formation accélérée connut aussi ses revers.
Les moniteurs :
L'encadrement était inégal. Traités de planqués, les meilleurs instructeurs, offensés, demandaient leur mutation pour le front. Ils étaient remplacés par des moniteurs moins expérimentés, et parfois même par des stagiaires tout justes brevetés. Aussi les accidents mortels étaient-il nombreux, sans parler des blessés. Aux pertes humaines, il fallait ajouter les pertes matérielles.
De nombreux accidents humains et matériels :
Si l'appareil école Voisin, un biplace à quatre roues, équipé d'un moteur Salmson de 130 Hp était un des plus sûrs, on "cassait du bois" lors d'accidents du type "cheval de bois", "pylône", au sol, ou les décrochages en vol, dûs à des pertes de vitesse, provoquant des chutes brutales. En octobre 1918, 152 appareils étaient en ordre de marche, et 33 en réparation. C'est pourquoi les hangars primitifs avaient été modernisés, de nouveaux ateliers construits, et l'on s'affairait à la réparation des appareils endommagés.
Personnels de l'école :
Pour faire face à un tel volume d'activités de toute nature, il fallait employer beaucoup de personnel. Au 1er octobre 1918, l'école Voisin comptait 27 officiers, 1054 hommes de troupe, 600 civils (dont 154 hommes, 264 femmes et 182 indigènes coloniaux).
Disparition de l'école :
La guerre terminée, l'école, les ateliers, tout ce village qui grouillait d'activité, s'endormit de nouveau. Quelques avions, surtout une cinquantaine de Caproni abandonnés, furent laissés sur place.

Entrée principale de l'école militaire d'aviation d'Ambérieu pendant la Grande Guerre - Carte postale d'époque.

Entrée de l'école militaire d'aviation d'Ambérieu - On aperçoit l'entrée principale de l'école sur la gauche, après le franchissement de voies ferrées - Carte postale d'époque.

Une partie de la zone vie de l'école d'aviation militaire d'Ambérieu pendant la grande Guerre - Chaque entrée est gardée par un planton en arme - Carte postale d'époque.

Intérieur d'une chambrée de l'école d'aviation militaire d'Ambérieu, le 1er juin 1918 - Le confort est certe spartiate mais bien loin des abris de tranchées - Le caporal Léon Dugenest, qui pose pour la photo, a effectué sa formation initilale dans cette école et y a obtenu le brevet de pilote militaire n° 14.390, le 2 juillet 1918 - Photo Léon Dugenest transmise par Elisabeth Larose, sa petite-nièce, que je remercie pour son aide.

Autre photo montrant une chambrée de l'école militaire d'aviation d'Ambérieu - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.

La chaudronnerie de l'école d'Ambérieu - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.

Magasin des pièces détachées de moteurs d'aviation de l'école d'Ambérieu - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.

Déplacement en sections des personnels militaires de l'école d'Ambérieu, probablement pour aller à la cantine ou regagner la zone vie - A comparer avec la première photo illustrant cette page - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.
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Stage de perfectionnement à l'école d'aviation militaire d'Ambérieux du MdL Jean Joseph Dupuich du 20 novembre au 28 décembre 1915 - Ensuite il a été pilote de la section d'artillerie lourde C 220 et de l'escadrille C 220 / F 220 / BR 220 du 20 mars 1916 au 20 décembre 1917, puis pilote de l'escadrille SPA 68 du 6 janvier au 25 juin 1918 - Photo collection Jean-Laurent Truc que je remercie pour son aide.

Les mécaniciens de l'école d'Ambérieu évacuent l'épave du Voisin LAS piloté Sgt Eugène Burtin, moniteur de pilotage, après son accident mortel, le 20 mai 1916 - Le même jour, le MdL François Louis Colcombet, élève pilote a été tué au cours d'un accident d'avion, ils occupaient probablement le même appareil - Photo Jean Mouchot transmise par Jean-Noël Voleau, son petit-neveu, que je remercie pour leur aide.

Accident Guerini à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu en octobre 1916 - Malgré des recherches poussées, je n'ai pas trouvé de renseignements sur cet aviateur (pilote ou passager) qui ne figure pas dans les pertes en octobre 1916 - Photo Jean Mouchot transmise par Jean-Noël Voleau, son petit-neveu, que je remercie pour leur aide.

Accident Guerini à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu en octobre 1916 - Malgré des recherches poussées, je n'ai pas trouvé de renseignements sur cet aviateur (pilote ou passager) qui ne figure pas dans les pertes en octobre 1916 - Photo Jean Mouchot transmise par Jean-Noël Voleau, son petit-neveu, que je remercie pour leur aide.

Accident du Voisin LAS n° V 911 piloté par le Sol Antoine Carchereux à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu - Il n'a pas été blessé pendant l'accident et a finalement obtenu le brevet de pilote militaire n° 4846 obtenu à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu, le 3 novembre 1916 - Photo Jean Mouchot transmise par Jean-Noël Voleau, son petit-neveu, que je remercie pour leur aide.

Cal Edouard Mouchot (debout à l'extrême gauche) pendant sa période de formation initiale l'école d'aviation militaire d'Ambérieu (Ain) - Il a obtenu le brevet de pilote militaire n° 5437 à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu, le 18 février 1917 - Photo Jean Mouchot transmise par Jean-Noël Voleau, son petit-neveu, que je remercie pour leur aide.

Elèves pilotes de l'école d'aviation militaire d'Ambérieu en février 1917 - Le Cal Edouard Mouchot, élève pilote de l'école, se situe au centre, à droite du chiffre "43" - Il a obtenu le brevet de pilote militaire n° 5437 à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu, le 18 février 1917 - Photo Jean Mouchot transmise par Jean-Noël Voleau, son petit-neveu, que je remercie pour leur aide.

Un autre accident d'avion non identifié à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu ayant eu lieu entre octobre 1916 et février 1917 - L'auteur de cette photo, le Cal Edouard Mouchot, en 3ème position à partir de la droite, a obtenu le brevet de pilote militaire n° 5437 à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu, le 18 février 1917 - Les deux insignes visibles sont ceux d'élèves pilotes - Photo Jean Mouchot transmise par Jean-Noël Voleau, son petit-neveu, que je remercie pour leur aide.

Un élève pilote, qui reste à identifier, pose devant le Voisin LAS V 482 appartenant à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu - Photo collection Christophe Man que je remercie pour son aide.

Cal Edoaurd Mouchot pose à bord du Voisin LAS n° V 788, un appareil double commande, affecté à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu - Il a obtenu le brevet de pilote militaire n° 5437 obtenu à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu, le 18 février 1917 - Après sa période d'école, il a été affecté comme pilote de l'escadrille C 105 / SAL 105 du 1er mai 1917 au 26 juillet 1918 - Photo Jean Mouchot transmise par Jean-Noël Voleau, son petit-neveu, que je remercie pour leur aide.
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Instruction militaire des recrues - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.
 La division Voisin de l'école militaire d'aviation d'Ambérieu - Carte postale d'époque 
Alignement de Caudron G 3 de la division Caudron de l'école militaire d'aviation d'Ambérieu - Carte postale de la collection de Jean-Paul Bonora que je remercie chaleureusement pour son aide.

Auvent utilisé pour les points fixes moteurs réalisés sur cellule Voisin - Pour tester les moteurs seuls, il existait des chariots servant de support - De droite à gauche, les cellules des Voisin LA et LAS V 1262 - V 884 et V 842 - Les deux derniers sont des anciens avions de l'escadrille VB 101 - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.

Transfert par tracteur d'aviation (camion) de la cellule du Voisin V 787 équipée de son moteur des ateliers vers la zone de point fixe - Le triangle de couleur peint sur le nez est probablement l'identification d'une section école - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.

Entoilage d'ailes dans l'atelier voilerie de l'école d'aviation militaire d'Ambérieu - Remarquez la présence de deux femmes - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.

Atelier travaillant le bois entièrement occupée par des femmes ouvrières - Plusieurs portent le brassard de l'aéronautique - On peut observer trois nervures d'ailes ainsi qu'un siège pilote dont l'assemblage est terminé - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

Magasin des vêtements destinés aux personnels navigants de l'école d'Ambérieu - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.

Magasin de pièces détachées d'avions de l'école d'Ambérieu - Dans cette pièce, on peut voir les stuctures métalliques composant les appareils Voisin qui équipent l'école d'Ambérieu - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.

Magasin où était stocké les ailes et gouvernes des avions de l'école - Il était probablement plus rapide de fabriquer une aile neuve que d'en réparer une cassée - Photo transmise par Jean-Jack Ferval que je remercie pour son aide.

Voisin LAS n° 1095 de l'école d'Ambérieu à la mi-1917 - Carte postale d'époque.
 Quelques uns des Voisin LA de l'école d'Ambérieu
Photo : Je n'ai pas noté son origine
Sgt Charles Brun photographié sur un Voisin LAS (n° 1177) de l'école d'aviation d'Ambérieu en mai 1917 - Né le 3 avril 1886 à Dijon - Appelé le 17 octobre 1907 à la 25ème section d'infirmiers militaires - Mobilisé le 2 août 1914 - Passé à l'aviation, le 7 mars 1917 comme élève pilote - Brevet de pilote militaire n° 6432 du 15 mai 1917 - Différentes unités : 25ème RI - 8ème RI - 8ème RI - Ecole de Dijon (formation militaire et théorique) - Ecole d'Ambérieu (brevet de pilote militaire) - Ecole d'Avord (école de spécialisation bombardement) - Escadrilles C 4 - C 122 - SOP 222 - BR 222 - Photo Charles Brun transmise par son petit neveu Paul Brun que je remercie pour son aide.

Elèves et pilotes de l'école d'Ambérieu en septembre 1917 - Photo Octave de Hovre transmise par son fils Pierre que je remercie pour son aide.

Pilotes de l'école d'Ambérieu posant devant le Voisin n° 685 en septembre 1917. Voir la liste des 15 pilotes appartenant à cette promotion - Octave de Hovre est assis au milieu - Photo Octave de Hovre transmise par son fils Pierre que je remercie pour son aide.
Liste des 15 élèves pilotes brevetés à l'école
d'aviation militaire d'Ambérieu, le 30 juin 1917.
- Soldat Maurice Urbain - Brevet de pilote militaire n° 7277.
- Soldat Paul Bourdault - Brevet de pilote militaire n° 7278.
- Soldat Georges de Saint-Quentin - Brevet de pilote militaire n° 7279.
- Sergent Honorat Gérasime - Brevet de pilote militaire n° 7280.
- Sergent Alexandre Brevet - Brevet de pilote militaire n° 7281.
- Brigadier Joseph Martin - Brevet de pilote militaire n° 7282.
- Brigadier Lucien Dargot - Brevet de pilote militaire n° 7283.
- Caporal Louis Bellecourt - Brevet de pilote militaire n° 7284.
- Soldat Octave de Hovre - Brevet de pilote militaire n° 7285.
- Soldat Wilfrid de Leloncourt - Brevet de pilote militaire n° 7286.
- Soldat René Philippe - Brevet de pilote militaire n° 7287.
- Soldat Edouard Kalvelage - Brevet de pilote militaire n° 7288.
- Soldat Antoine Phalippou - Brevet de pilote militaire n° 7289.
- Soldat Pierre Bourgeois - Brevet de pilote militaire n° 7290.
- Soldat René Couturier - Brevet de pilote militaire n° 7291.

Sgt Octave de Hovre pose à bord d'un Voisin LA de l'école d'Ambérieu, en septembre 1917. Photo Octave de Hovre transmise par son fils Pierre que je remercie pour son aide.

Un groupe d'élèves pilotes pose en compagnie de leur moniteur devant le Voisin LAS n° V 842 de l'école d'aviation militaire d'Ambérieu - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Christophe Man que je remercie pour son aide

Accident du Caudron G 4 n° 4132 à l'école d'Ambérieu, en septembre 1917. Malgré les dégats, l'équipage n'a pas été blessé. Photo Octave de Hovre transmise par son fils Pierre que je remercie pour son aide.

Accident du Caudron G 4 n° 4132 à l'école d'Ambérieu, en septembre 1917. Photo Octave de Hovre transmise par son fils Pierre que je remercie pour son aide.

Le Cal Léon Dugenest, élève pilote, pose à côté du Voisin LA n° 758 de l'école militaire d'aviation d'Ambérieu pendant l'été 1918 - Il a obtenu le brevet de pilote militaire n° 14.390 dans cette école, le 2 juillet 1918 - Photo Léon Dugenest transmise par Elisabeth Larose, sa petite-nièce, que je remercie pour son aide.
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