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Historique

1 - Les écoles d'avant guerre :

Avant d'étudier dans le détail l'école d'aviation militaire de Pau, il est bon de rappeler qu'en 1911, trois aérodromes civils hébergeant des écoles d’aviation fonctionnaient déjà à Pau.

Les différentes écoles de Pau avant guerre.

  • l'école Wright (repère 1)
  • l'école Louis Blériot (repère 2)
    • comprenant l'école Antoinette
  • Compagnie aérienne du Sud-Ouest (repère 3)
    • Ecole Deperdussin
    • Ecole Morane-Saulnier
    • Ecole Nieuport
    • Ecole Voisin
  • l'école de pilotage militaire vient compléter cet ensemble et s'installe près du terrain Wright, en juin 1911 (repère 4).

Les écoles civiles et militaires de Pau en 1911 :

A ) L’école civile Blériot de Pau-Caubios :
Inauguration de l’Ecole Française d’Aviation de Louis Blériot, le 24 novembre 1909. Louis Blériot arrive à Pau en Septembre 1909 tout auréolé de sa traversée victorieuse de la Manche au mois de Juillet précédent. Après les délibérations du 24 octobre 1909, le Conseil Municipal de la Ville de Pau donne son accord favorable pour l’installation d’une école d’aviation. Quarante hectares sont loués à la commune de Caubios par le Comité d’Aviation et confiés à Blériot pour y installer son école. Début 1910, un contrat est signé entre Louis Blériot et Monsieur de Tuitte, président du Comité d’Aviation, officialisant ainsi l’implantation récente de l’école, école qui est déjà en cours d’agrandissement. Il s’agit alors de la plus importante école d’aviation à Pau. L’école s’était aussi dotée d’un centre d’essais et de records pour tester et promouvoir les appareils construits par la société Blériot.

Terrain de Pau - Vue générale des hangars et des avions de l'école Blériot - Carte postale d'époque datant d'avant guerre.

Terrain de Pau - Ecole civile de pilotage Blériot - Photo : Aviation mémorial

B ) L’école civile Antoinette :
En Avril 1910, deux hangars sont confiés par Blériot pour l’installation de la société Antoinette, motoriste de renom qui équipe certains des appareils Blériot. Cette société, sous l’égide de l’ingénieur Levavasseur, construit le célèbre moteur du même nom, très en avance sur son temps, le V 8 à essence, refroidi par eau et développant jusqu’à 55 CV pour un poids de 50 kg.
C ) L’école civile et militaire Voisin :
L’école Voisin est installée sur l’aérodrome n° 3 créé à l’initiative de la Compagnie aérienne du Sud-Ouest. Ecole civile et militaire, son parc d’appareils est constitué de 3 appareils-école et d’un avion biplace. Début 1912, elle accueille 8 élèves, 4 civils et 4 militaires et 6 brevets ont déjà été obtenus. L’école Voisin a décerné le premier brevet de pilote militaire de l’Armée suédoise au Lieutenant Van Borad, début 1912.
D ) L’école civile Morane-Saulnier :
Située sur l’aérodrome de la Compagnie Aérienne, cette école civile dispose de trois appareils d’étude et de records. Très confirmés, les pilotes de ce centre seront par la suite titulaires de nombreux records : ils se nomment Tabuteau, Brindejonc et Bubba.
E ) L’école civile et militaire Nieuport :
Ecole civile et militaire, elle est aussi installée sur l’aérodrome n° 3 de la Compagnie Aérienne. Disposant de 18 appareils qui sont garés , après le départ du dirigeable "Ville de Pau", dans le grand hangar destiné aux dirigeables. Ses chefs pilotes Gobe et Espanet  forment indifféremment civils ou militaires. En mars 1912, elle accueille 15 élèves civils (9 brevetés dont une femme) et 10 élèves militaires (5 officiers et 5 sous-officiers) dont 6 seront brevetés.

Terrain de Pau - Ecole civile de pilotage Nieuport située sur le terrain de la compagnie aérienne du Sud-Ouest. A l'arrière plan, le hangar du dirigeable "Ville de Pau" qui réalisait des vols de découverte de la région de Pau et des Pyrénées En tout : 140 ascensions pour 700 personnes transportées. Photo : Aviation mémorial

F ) L’école civile et militaire Deperdussin :
L’école Deperdussin est scindée en deux écoles, l’une civile, l’autre militaire.
Installées sur l’aérodrome de la Compagnie Aérienne, ces deux écoles possèdent plus de 10 appareils stationnés dans 5 hangars. Pour la période 1911-1914, l’école Deperdussin a constitué, après l’école Blériot, le plus important centre de formation de pilotes de la région paloise. L’école militaire, dont le chef pilote est Busson,  accueille, en 1912,  9 élèves dont 4 seront brevetés. L’école civile avec pour chefs pilotes de Franck et Rivollier compte à la même époque 23 élèves (dont 3 femmes) et 10 seront brevetés. A coté de ces écoles, le centre d’aviation Deperdussin développe des appareils d’étude et de record avec des pilotes confirmés tel Jules Védrines. Védrines établit, sur appareil Deperdussin à moteur rotatif Gnome,  le record de vitesse à 167,910 km/h le 2 mars 1912.

Terrain de Pau - Ecole civile de pilotage Deperdussin - Photo : Aviation mémorial

G ) Ecole d'aviation militaire de Pau :
L'Armée, qui avait fait former ses premiers pilotes dans des écoles civiles, ouvrait à son tour son école en juin 1911. Mais, peu convaincue, l'Armée fermait son école d'aviation, le 14 août 1914. La déclaration de guerre allait donner une impulsion nouvelle à la formation des pilotes. Les écoles civiles apportaient leur potentiel à l'Armée qui venait de ré-ouvrir son école en novembre 1914.

2 - Historique général de l'école d'aviation de Pau :

Entrée de l'école militaire d'aviation de Pau en 1918 - History of the American Expeditionary Forces Air Services 1917-1919 conservé aux National Archives de Washington.

1ère période - Avant guerre de juin 1911 au 14 août 1914 :

L'école militaire d'aviation de Pau a été créée en juin 1911. Elle a été successivement commandée par :

  • le Ltt Pierre Princeteau - De juin 1911 à octobre 1911 - Brevet de pilote civil n° 331 du 23.11.1910 - Brevet de pilote militaire n° 6 du 31.03.1911 - Décédé dans un accident aérien, lors du circuit européen, à Issy-les-Moulineaux, le 18.06.1911.
  • le Cne Gilbert Casse - de octobre 1911 à mars 1914 - Brevet de pilote civil n° 415 du 03.03.1911 - Brevet de pilote militaire n° 7 du 02.05.1911.
  • le Cne Alphonse Bernard-Thierry - de mars au 14 août 1914 - Brevet de pilote civil n° 1269 du 04.04.1913 - Brevet de pilote militaire n° 332 du 07.08.1913.

Après la déclaration de guerre et le début des hostilités, l'école est dissoute, le 14 août 1914. Le personnel mobilisable et les avions utilisables (6 avions Blériot 80 HP) sont dirigés sur la réserve générale de Dijon et les avions, non susceptibles d'être utilisés au combat, sont expédiés à l'école d'Avord.

L'aéronautique militaire ayant fait ses preuves en août-septembre 1914, il est nécessaire d'ouvrir de toute urgence de nouvelles écoles d'aviation pour former ou spécialiser les pilotes qui iront grossir les rangs des unités nouvellement créées. La zone des terrains d'aviation de Pau est idéale car elle dispose de nombreuses installations civiles qu'il faut simplement réquisitionner.
L'école d'aviation militaire de Pau est ré-ouverte en novembre 1914. Le Cne Alphonse Bernard-Thierry reprend son commandement et réorganise les services de l'école.

Différents terrains de l'école d'aviation de Pau en octobre 1914

Nieuport 23 à la verticale du terrain "Nieuport" de l'école militaire d'aviation de Pau. Photo collection Jacques de Lautrec que je remercie pour son aide.

Terrain "Nieuport" de l'école militaire d'aviation de Pau en 1918. History of the American Expeditionary Forces Air Services 1917-1919 conservé aux National Archives de Washington.

Terrain "Astra" de l'école militaire d'aviation de Pau en 1918. History of the American Expeditionary Forces Air Services 1917-1919 conservé aux National Archives de Washington.

Terrain "Wright" de l'école militaire d'aviation de Pau en 1918. Photo collection Jacques de Lautrec que je remercie pour son aide.

Terrain "Wright" de l'école militaire d'aviation de Pau en 1918. Les hangars au premier plan sont situés à l'emplacement du terrain de l'école Wright de 1908 et on aperçoit au fond le centre militaire, futur camp Guynemer. History of the American Expeditionary Forces Air Services 1917-1919 conservé aux National Archives de Washington.

Terrains de Serres-Castets, au premier plan et de Montardon derrière - école militaire d'aviation de Pau en 1918. Le lycée agricole actuel doit être à l'emplacement des baraquements à droite de la route. History of the American Expeditionary Forces Air Services 1917-1919 conservé aux National Archives de Washington.

2ème période - 25 octobre 1914 à fin septembre 1915 :

Effectifs et moyens au 15 novembre 1914 :

  • Commandant de l'école : Cne Alphonse Bernard-Thierry - du 25 octobre 1914 à fin septembre 1915 - Brevet de pilote civil n° 1269 du 04.04.1913 - Brevet de pilote militaire n° 332 du 07.08.1913.
  • Chef pilote : Cne Arthur Noé - Brevet de pilote civil n° 498 du 24.05.1911 - Brevet de pilote militaire n° 39 du 27.08.1911.
  • Chef des ateliers : M. Veyssiere, officier d'administration de 2ème classe.
  • Comptabilité finance : M. Contier, officier d'administration principal.
  • Comptabilité matières : M.Grenier, officier d'administration ouvrier d'état.
  • Personnel de dotation :
    • 60 mécaniciens et divers.
    • 44 spécialistes de la Marine.
    • 29 ouvriers des constructions navales.
  • Matériels volants :
    • 50 Blériot tous types.
    • Quelques Caudron - Voisin - Maurice Farman.
  • Ateliers :
    • un atelier central (50 m x 15 m) pour les réparations doté de :
      • un groupe électrogène.
      • 17 machines outils.
    • Un atelier (20 m x 6 m) pour l'instruction des pilotes et des mécaniciens.
  • Logements : des baraques Pincon pour un effectifs de 300 à 400 hommes.
  • En instruction : 75 élèves à breveter sur Blériot, Maurice Farman et Caudron.

Photo extraite du programme officiel de la fête annuelle du camap de Cazaux du 7 juillet 1929 - De gauche à droite : M. l'ingénieur Gustave Létang, de la société Dyle et Bacalan; Cdt Noë, du centre des spécialistes de l'aviation du camp Guynemer de Bordeaux-Mérignac; M. Jean Alfred-Duprat, président de l'Aéro-club du sud-ouest; M. Soarez, dessinateur; M. Villepastour, président d'honneur de l'aéro-club du sud-ouest; M. Jannekeyn, délégué de la section propagande aéronautique VT; M. Lavaud du syndicat d'initiative d'Arcachon; M. Cornat, rédacteur à la Liberté du sud-ouest; M. Cyprien Alfred-Dupart, président de l'aéro-club du sud-ouest; Cdt Guyomar, président de la commission des fêtes du camp de Cazaux; M. Dastarac, rédacteur en chef de Motoria et rédacteur à la Petite Gironde; M. Valenton, rédacteur à la Petite Gironde - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Frédéric Donnesse qur je remercie pour son aide.

Cne Arthur Georges Marie Noë - Né le 4 février 1881 à Nantes (Loire-Atlantique) - Fils de Fortuné Noë et d'Isabelle Marie Leocadie Lydie Lancier de la Marchésière - Domiciliés au 48, rue Carnot à Lorient (Morbihan) - Classe 1901 - Recrutement de Nantes (Loire-Atlantique) sous le matricule n° 3249 - Engagé volontaire pour trois ans au titre de l'école militaire spéciale de Saint-Cyr, le 26 octobre 1901 - Classé 148ème sur 441 au concours d'entrée - Entré à l'école de St-Cyr, le 30 octobre 1901 - Passé élève de 1ère classe, le 3 novembre 1902 - Passé élève de 2ème classe, le 8 avril 1903 - Nommé Sous-lieutenant, le 21 septembre 1903 - Affecté au 20ème bataillon de chasseurs à pied, le 1er octobre 1903 - Nommé Lieutenant, le 1er octobre 1905 - Affecté au 144ème régiment d'infanterie, le 9 mai 1911 - Placé en position "Hors cadre", service de l'aéronautique - Formation élémentaire de pilote militaire à l'école d'aviation militaire de Buc - Brevet de pilote militaire n° 39 obtenu à l'école d'aviation militaire de Buc, le 27 août 1911 - Affecté au 1er régiment du Génie, le 23 décembre 1911 - Affecté au 1er groupe aéronautique, par organisation, le 9 septembre 1912 - Chevalier de la Légion d'Honneur, en date du 14 juillet 1913 - Affecté au 2ème groupe d'aviation par organisation, le 1er janvier 1914 - Affecté, comme chef pilote, à l'école d'aviation militaire de Pau du 1er janvier 1914 au 14 avril 1915 - Nommé Capitaine à titre définitif, le 1er novembre 1914 - Nommé commandant de l'escadrille MF 58, le 20 mars 1915 - Parti à St-Nicolas-de-Port pour le parc d'aviation du 14 avril au 12 mai 1915 - En mission à sa société Maurice Farman du 12 au 15 mai 1915 - Parti à Lyon pour formation de l'escadrille MF 58, le 15 mai 1915 - Arrivé à l'escadrille MF 58, à compter du 22 mai 1915 - En mission du 23 au 26 mai 1915 - En mission à l'escadrille MF 45 du 6 novembre 1915 au XXX - Parti de l'escadrille MF 58, le 26 février 1916 - Nommé Adjoint technique administration aéronautique de la DAL, le 1er mars 1916 - Affecté à l'aéronautique de la 10ème armée - Officier adjoint de l'état-major du détachement de l'aviation française en Russie du 1er décembre 1916 au 1er décembre 1917 - Citation à l'ordre de l'aéronautique, en décembre 1916 - Affecté au 1er groupe d'aviation, le 6 janvier 1918 - Nommé adjoint au commandant de l'école d'aviation militaire de Dijon-Longvic, le 16 mai 1918 - Affecté au SRA, le 1er mars 1919 - En congé sans solde, pour une durée de deux ans, à compter du 1er février 1920 - Affecté au 4ème régiment d'aviation d'observation, le 31 mai 1920 - Affecté au 34ème régiment d'aviation, le 1er août 1920 - Autorisé à faire cesser son congé sans solde de 2 ans, le 1er août 1920 - Affecté au 22ème régiment d'aviation, le 21 juin 1921 - Nommé, à la même date, Commandant du parc d'aviation n° 22 à Luxeuil - Affecté à l'arme de l'aéronautique, le 8 décembre 1922 - Nommé Chef de bataillon à titre définitif, le 25 septembre 1924 - Affecté à l'école des spécialités de Bordeaux, le 1er juin 1925 - Nommé Lieutenant-colonel, le 25 septembre 1930 - Maintenu en activité avec pension temporaire de 15 % pour névralgie du sciatique droit, abaissement du pli fessier par la commission de réforme de Bordeaux, le 12 novembre 1930 - Maintenu en activité avec pension temporaire de 15 % pour névralgie sciatique ayant débutée à guache et actuellement existante à droite et diabète par la commission de réforme de Bordeaux, le 28 juin 1933 - Maintenu pour une pension temporaire de 15 %, le 12 février 1935 - Passé de la 13ème compagnue d'aéronautique à la 13ème compagnie de l'air, le 26 septembre 1933 - Commandant de l'école des apprentis mécaniciens de Rochefort, le 29 janvier 1934 - Pris en compte par la 13ème compagnie de l'air pour l'école des apprentis mécaniciens à Rochefort, le 1er mars 1934 - Admis à la retraite, le 15 décembre 1935 - Nommé Colonel de réserve, en date du 15 décembre 1935 - Maintenu en activité avec pension inférieure à 10 % pour séquelles névralgiques sciatique par la commission de réforme de Bordeaux, le 10 décembre 1936 - La 13ème compagnie de l'air étant dissoute, affecté à la base aérienne de Rochefort, le 10 octobre 1936 - Mis en congé définitif du personnel navigant, le 15 octobre 1936 - Administré par la base aérienne de Bordeaux, le 8 décembre 1936 - Rappelé et affecté au GMIT, le 1er septembre 1936 - Classé cadre sédentaire, le 7 décembre 1935 - Décédé en son domicile d'une maladie non imputable au service, le 27 janvier 1940 - Sources : Pam (2 fiches) - Liste des brevets militaires - CCC de l'escadrille MF 58 - Fiche matricule conservée aux archives départementales de la Loire-Atlantique - JORF - Dernière mise à jour : 7 décembre 2020.

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L'école s'installe à nouveau au Centre militaire, où elle était avant 14 août 1914. Elle doit préparer les pilotes jusqu'au brevet militaire sanctionné par les épreuves suivantes :

  • une heure de vol à 2000 mètres.
  • un triangle de 200 km.
  • deux voyages de 150 km.

Elle fonctionne de manière à satisfaire les besoins des escadrilles, tout en recevant du personnel spécialiste, avec des mécaniciens français et Indochinois de la direction de Haiphong et de l'arsenal de Hanoï, et le matériel volant, ainsi que les rechanges indispensables à la formation des pilotes.

L'école occupe en mars 1915, après réquisition, l'aérodrome civil Blériot, ainsi que les hangars Wright et Balsan. Elle prend possession de l'aérodrome Astra en janvier 1916.

Répartition des moyens :

  • Les services généraux de l'école sont groupés au Centre.
  • Le service de pilotage utilise pour les vols et les petites réparations de piste:
    • la piste et les hangars du Centre Militaire.
    • Les pistes et installations Blériot et Astra.
  • Le service des ateliers effectue les grosses réparations à l'atelier central et aux ateliers Balsan et Wright réquisitionnés.

La guerre s'installe dans la durée et nécessite des besoins tout nouveaux. Dès 1915, il faut préparer une augmentation des moyens. Les écoles d'aviation doivent s'agrandir, d'autres se créeront.

Le Chef de Bataillon (Cdt) Adolphe Girod est désigné par DM 24961 - 4/12 du 19 septembre en qualité de directeur des écoles et dépôts d'aviation. Il donne des directives et prescrit que les commandants d'école se réunieront chaque mois au bureau de l'inspection. Ce sera pendant ces réunions mensuelles que s'échangeront les observations sur les méthodes employées et les résultats acquis. Cette mesure établiera une liaison quasi permanente et facilitera considérablement le travail en commun.

Différents terrains de l'école d'aviation de Pau en 1916.

 

3ème période - de fin septembre 1915 à avril 1916 :

  • Commandant de l'école : Cne Louis Mauger-Devarennes - de fin septembre 1915 au 10 avril 1916 - Brevet de pilote civil n° 750 du 19.02.1912 - Brevet de pilote militaire n° 99 du 03.04.1912.

Pour faciliter l'extension des écoles et permettre le rendement nécessaire avec le moins de gène possible, le Ministre (DM 10376 2/12 du 15 octobre 1915) a prescrit aux commandants d'écoles de compéter les programmes des constructions et améliorations au fur et à mesure du développement de l'école. Cette dépêche donnant une large initiative au commandant de l'école va permettre un développement progressif de celle-ci avec garantie d'opportunité et de rapidité. Les programmes généraux s'élaborent à l'Inspection Générale des Ecoles. Le Cne Mauger-Devarennes peut préparer les agrandissements nécessaires.

Il propose en novembre 1915 une extension importante de l'école avec la construction au Centre Militaire et aux annexes, des logements, cuisines et magasins pour étendre des services trop à l'étroit et loger à pied d'oeuvre, aux annexes, le personnel du Centre par assèchement des marais et amélioration de la piste Blériot. (utilisation de 300 prisonniers de guerre)

Le ministre décide que ces installations seront réalisées :

  • Logements et mess pour 80 officiers
  • Cuisine, lavabos et batiments supplémentaires pour loger et nourrir 1500 hommes.
  • Installations de baraquements, cuisines et lavabos aux annexes Blériot - Astra - Wright - Balsan.
  • Huit hangars à construire sur la piste Blériot.

Ces constructions seront très rapidement réalisées par le Génie. Les derniers éléments, les logements et le mess officiers, commencés dans les premières semaines de 1916, seront terminés dans le courant de juillet. Les services généraux de l'école fonctionnent sans transformation appréciable. En ce qui concerne la division pilotage, en raison de la création d'escadrilles de chasse aux armées, il paraît nécessaire de conserver à l'école, les meilleurs pilotes brevetés pour les entraîner sur avion rapide.
Le commandant de l'école, pour se conformer aux directives données par l'IGDE, crée une classe de perfectionnement et l'installe à l'aérodrome Astra, réquisitionné en janvier 1916 avec une dotation totale de 20 avions Nieuport 10 et 12. C'est la section de perfectionnement qui va former tous les pilotes destinés à l'aviation de chasse.

Le rendement de l'école a augmenté au fur et à mesure de l'augmentation de sa dotation en personnel et matériel, de son extension correspondant à l'utilisation des aérodromes civild Blériot et Astra, des ateliers Wright, Balsan et de la réalisation des nouvelles constructions. Les ateliers tout en conservant leur organisation créée et mise au point par le chef des atelier, M. Veyssiere, s'étendent aux ateliers annexes Wright et Balsan, pour étaler la casse qui augmente avec le nombre d'avions. Le personnel militaire et colonial est réparti par le chef des ateliers en équipes chargées de la réparation complète d'un avion ou d'un moteur.

4ème période - d'avril 1916 au 11 novembre 1918 :

A ) Période d'avril 1916 à janvier 1917 :

  • Commandant de l'école : Cne Fernand Campagne - du 10 avril 1916 au 11 novembre 1917 - Brevet de pilote civil n° 782 du 9 mars 1912 - Brevet de pilote militaire n° 117 du 20 juin 1912.

Le Lcl Adolphe Girod prescrit la création à Pau d'une division d'application de combat, à partir de février-mars 1916. Elle va se spécialiser définitivement à la préparation des pilotes de chasse. La division de pilotage de l'école se transforme et adopte de nouvelles méthodes. En outre, elle touche des avions plus récents. Le Lcl Adolphe Girod est nommé Inspecteur général des écoles et dépots d'aviation, le 7 mai 1916.

Ce sergent Joseph Barbé présente la photo--mitrailleuse qu'il a mis au point et monté sur un Nieuport 16 de l'école - Photographe à Orthez, il a été rappelé comme photographe à l'école d'aviation de Pau - Photo collection Arnaud Saudax que je remercie pour son aide.

* Sgt Joseph Barbé - Domicilé au 16 rue de l'Horloge à Orthez - Service militaire au 18ème régiment d'infanterie à compter du 10 novembre 1897 - Rappelé comme photographe à l'école d'aviation militaire de Pau à compter du 9 juillet 1915 - Après guerre, il dirigera un atelier de mécanique.

Photo-mitrailleuse mis au point par le Sgt Joseph Barbé, affecté à l'école d'aviation de Pau à partir du 9 juillet 1915 - Un prototype sans optique a été conservé et mis en dépôt par son propriétaire auprès de l'amicale de la chapelle Mémorial de l'aviation de Pau - Photo collection Arnaud Saudax que je remercie pour son aide.

 

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Prototype de la photo-mitrailleuse mise en service à l'école d'aviation militaire de Pau - Cet exemplaire unique a été confié par son propriétaire, M. Saudax, à l'amicale de la Chapelle Mémorial de l'aviation de Pau - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Arnaud Saudax que je remercie pour son aide.

L'école formera les pilotes brevetés destinés à la chasse.

L'inspecteur général des écoles Girod décide que l'école de Pau ne recevra plus que des pilotes brevetés, à perfectionner sur avion rapide et à préparer pour le combat aérien. Le commandant de l'école, Fernand Campagne doit créer une nouvelle organisation. Il conserve les fonctions de chef du pilotage.
Le pilotage comprend deux divisions :

  • la Division de perfectionnement : pilotage avec difficultées graduées sans double commande avec utilisation de Blériot - Morane-Saulnier - Nieuport 10 - Nieuport 23.
  • la Division d'application de combat : pour les manoeuvres en groupe et le lancement des fusées Le Prieur.
Ces divisions utilisent des Nieuport 10 (18m² dans la désignation d'époque), puis des Nieuport 11 (13m²) et des Nieuport 17 (15m²) qui remplacent les Caudron G3 et une partie des Blériot renvoyés dans les écoles préparant l'obtention du brevet de pilotage.

Un service de l'instruction technique d'armement et de tir est créé en mai 1916.

Le Cne Léon Feugère en prend le commandement. L'instruction technique de l'armement et de la pratique du tir aérien se précisera au début 1917 avec la nécessité de faire tirer les élèves à bord d'un avion monoplace.

En effet, les futurs pilotes de chasse ont tous pratiqués le tir sur manche ou cibles fixes lors de leur stage de l'école de tir aérien de Cazaux sur biplace. Ils étaient alors accompagné d'un pilote instructeur en position arrière. Il est maintenant nécessaire de les mettre en situation, seul à bord. Le commandant de l'école obtient l'autorisation d'établir un étang artificiel de 15 hectares, où devront s'effectuer des tirs de fonctionnement avec mitrailleuse Vickers à bord d'un Nieuport monoplace (Nieuport 23), ainsi que le lancement des fusées Le Prieur. Commandant de l'instruction technique d'armement et de tir en février 1917, le Ltt Husson.

    • Cne Léon Feugère - Chef de l'instruction de mai 1916 à février 1917 - Brevet de pilote militaire n°1095 obtenu le 20 juin 1915.
    • Ltt Husson - Chef de l'instruction de février 1917 à xx 1918.

Transformation du service des ateliers : Le Cne Fernand Campagne centralise entre les mains du chef des ateliers toutes les questions traîtant de la fabrication et de la réparation du matériel. La section Pilotage ne devra plus gérer l'entretien des avions en état de vol. Le travail du service des ateliers est organisé.

Répartition de la mise en oeuvre et des réparations des avions :

Les ateliers de piste passent sous la direction du chef des ateliers. Ils effectueront les petites réparations de moins de 48 heures.

Les ateliers du Centre et les deux ateliers annexes effectueront toutes les grosses réparations avec une organisation de la main d'oeuvre (ouvriers et équipes spécialisées mixtes de métropolitains et d'indignènes).

Le personnel métropolitain spécialiste (356 hommes au début 1916) est composé d'ouvriers expérimentés et de spécialistes de la dernière classe, en instruction à l'école avant leur départ comme mécaniciens d'escadrilles. Cette nécessité de former complétement les jeunes mécaniens en nombre considérable, limite forcément la spécialisation des travaux dans les ateliers.

En fin 1916, le service des ateliers comprenait :

  • 330 métropolitains.
  • 300 Indochinois spécialisés à l'école - travaux de terre.
  • 80 femmes voilières et couturières.

Ce nombre est suffisant pour doter les pistes en personnel mécanicien d'exellente qualité, chargé de l'entretien des avions et pour grouper la presque totalité du personnel colonial dans les ateliers. Un mécanicien responsable est affecté à chaque avion en service.

Fuselage d'un Morane-Saulnier type P servant à l'apprentissage des procédures de démarrage du moteur pour les pilotes et du point fixe pour les mécaniciens à l'école de Pau en 1917 - Photo Général Adolphe Girod - Via Hermann Historica.

Enseignement du contrôle et de la vérification d'un avion avant le vol pour ces stagiaires de l'école de Pau en 1917-1918. Le moniteur leur expliquait les points à vérifier avant de monter en cabine, comme le gonflement correct des roues du train d'atterrissage, de l'absence de fuite d'huile ou d'essence, la bonne tension des haubans... Photo Général Adolphe Girod - Via Hermann Historica.

Tracteur d'aviation (camion) avec sa remorque spécialisée, destinée à transporter un avion démonté - Au front, chaque escadrille possédait un tracteur et sa remorque par avion affecté - Les écoles possédaient un parc de plusieurs de ces matériels - Photo Ebay France.

Extension de l'école :

Pour permettre l'augmentation de rendement nécessaire, le commandant de l'école a proposé l'extension des ateliers et des logements.
Le ministre accepte les propositions par décisions en date des 19 juin, 10 juillet, 15 octobre 1916 et mars 1917.
Le génie construit :

  • un atelier de 25 x 50 m de magasins aux combustibles.
  • un local disciplinaire qui manquait sur la zone.
  • deux batîments et d'un mess pour les sous-officiers et pilotes.
  • une grande cuisine avec installation complète pour la troupe.
  • installation d'un camp pour les ouvriers indochinois
  • installation d'un camp pour 100 femmes.

Différents terrains de l'école d'aviation de Pau en 1917.

B ) Période de janvier à novembre 1917 :

Les cadres et le personnel de l'école, malgré la pénurie de matériel, ont permis par leur nombre et leur qualité de solutionner les difficultés d'ordre normal. mais le manque de personnel qui se fait sentir aux Armées, impose le renvoi d'éléments nombreux, renvoi qui crée des diffucultés particulièrement graves au moment où l'école doit se développer considérablement et où la pénurie du matériel de rechange ne va faire qu'augmenter. (Application de la loi Mourrier)
Pour la loi Mourrier : voir ce lien

Réorganisation intérieure de l'école avec création de :

    • un bureau d'études générales qui étudiera la simplification du fonctionnement de chacun des services pour préparer les compressions possibles d'effectifs, tout en effectuant un contrôle rigoureux de la main d'oeuvre et en étudiant l'utilisation de la main d'oeuvre féminine, dans tous les services de l'école. C'est l'officier adjoint au Cdt de l'école qui est le chef du Bureau d'études générales.
    • mise en application du système Taylor dans la réorganisation des services techniques. Il permet une diminution considérable de main d'oeuvre militaire et l'augmentation progressive du rendement. Il est devenu nécessaire de spécialiser le personnel et de répartir le service du matériel entre plusieurs organismes chargés de l'étude de la préparation, de l'exécution et du contrôle du travail. Les ateliers de fabrication générale disparaissent. Un service technique est créé, groupant au Centre militaire, les éléments des ateliers extérieurs qui sont supprimés.
    • d'un bureau du personnel, dépendant directement du Cdt de l'école et spécialisé dans la connaissance, la répartition, les mutations, le contrôle d'un personnel militaire extrêmement changeant et varié.
    • d'un bureau des questions ouvrières chargé de l'application de la législation ouvrière, ainsi que le contrôle du travail, de la surveillance générale et de la fixation des salaires du personnel civil et colonial.
    • organisation de service du Pilotage et de l'instruction technique. Création du poste de chef de pilotage et organisation du service de l'instructeur technique adjoint au Cdt de l'école. Ces officiers seront chargés d'appliquer les programmes, de préciser les détails de l'instruction, de juger la valeur des pilotes instructeurs et des élèves, de maintenir et développer le rendement.
    • réorganisation du détachement avec élaboration d'une réglementation écrite fixant les détails de l'administration des détachements.
    • création d'un officier de détails et d'approvisionnement, décomposition du détachement en compagnies qui ne recevront leur autonomie administrative qu'en septembre 1918.
    • organisation du service de l'Adjudant-major adjoint au Cdt de l'école et chargé de la surveillance générale du personnel militaire, civil et colonial.

Installation du terrain de Serres-Castets de l'école militaire d'aviation de Pau en 1917 - Comparez avec les deux photos suivants pour voir l'évolution des travaux - A droite, remarquez la construction en cours des hangars Bessonneau - Photo Ebay France.

Installation du terrain de Serres-Castets de l'école militaire d'aviation de Pau en 1917 - Sur celle-ci, les trois hangars Bessonneau sont terminés - Photo Ebay France.

Les prisonniers allemands détachés aux travaux sur le terrain de Serres-Castets de l'école de Pau arrivent en camions - Ils sont chargés de creuser les tranchées destinées à accueillir les évacuations d'eaux usées et des WC installés dans chaque baraquement - Photo Ebay France.

Les baraques du terrain de Serres-Castets sont maintenant terminées - Des prisonniers sont chargés de creuser les tranchées destinées à accueillir les évacuations d'eaux usées et des WC installés dans chaque baraquement - A droite, une des sentinelles françaises qui surveille les prisonniers affectés au chantier - Photo Ebay France.

Un des lavoirs installé à l'arrière d'un hangar métallique du terrain de Serres-Castets de l'école militaire d'aviation de Pau en 1917 - Photo Ebay France.

Ateliers techniques du terrain de Serres-Castets de l'école militaire d'aviation de Pau en 1917 - Photo Ebay France.

Baraques implantées sur le terrain de Serres-Castets en 1917 - Des soldats, affectés sur place, arrivent en tenant leurs paquetages sur l'épaule - Photo Ebay France.

Elèves pilotes américains en formation à l'école de Pau. Photo collection Jacques de Lautrec que je remercie pour son aide.

C ) Période de novembre 1917 à mai 1918 :

L'école a, jusqu'à cette période solutionné les diverses difficultés, malgré les exigences croissantes des programmes nouveaux, la diminution constante en personnel et la crise du matériel de rechange qui commence à prendre un caractère aigu. Très peu alimentée en élèves par l'école d'Avord, elle a pu instruire rapidement tout ce qui lui a été envoyé.

Le 15 novembre 1917, le colonel Girod décide, pour satisfaire au programme imposéé par le GQG :

  • Transformation mensuelle de 100 pilotes brevetés. Cette transformation sera supprimée à l'école en avrol 1918.
  • Perfectionnement mensuel de 250 pilotes.

Pendant cette période, il va être priviligié l'utilisation méthodique de moyens de fortune qui permettront des solutions provisoires, en attendant les constructions et améliorations nécessaire et qui incombent au service du Génie.

  • Utilisation maximale du personnel : au lieu d'augmenter, le personnel spécialiste va encore diminuer. L'école, qui a envoyé aux armées, 380 mécaniciens en 1916, va en envoyer 667 en 1917. La relève des indispensables se fait sans remplacement (Loi Moirrier : voir le lien).
    Le chef du Service Technique doit confier un gros atelier parfois à un très jeune spécialiste. Il faut faire un appel progressif à la main d'oeuvre coloniale ou civile sans spécialité. Des jeunes gens, des femmes et un nombre considérable de manoeuvres indochinois, tunisiens, sénégalais sont spécialisés aux ateliers à des travaux définis et toujours les mêmes, de réparation et de réfection du matériel volant. Il développe l'organisation du travail en série, détermine les temps de base pour chacun des travaux élémentaires correspondant à la réfection d'una vion et d'un moteur, et répartit le rare personnel technique compétent que possède l'école pour permettre le contrôle et la sruveillance de l'exécution.
    Le Cdt de l'école détermine le jeu des primes de travail qui augmentera le rendement.
  • Utilisation maximale du matériel : les services fournisseurs envient des rechanges sans aucun rapport avec les besoisn et fréquemment inutilisable sans modification. Il faut que les ateliers maintiennent une dotation suffisante des pistes, malgré les 12 à 18 grosses casses journalières, avec du matériel de rechange fabriqué sur place, sans achats possibles de matières premières existant pourtant dans la région. Ces achats étaient centralisés par des services généraux qui ne livrent qu'en quantité très insuffisante et avec des retards parfois de quelques mois.
    C'est la période de la récupération et de la réfection de tout ce qu'il est matériellement possible de récupérer. (boulons, vis, pointes, ferrures...)
  • Temps volables : la permanence des vols est assurée toute la journée par roulement. Les instructeurs, moniteurs et instructeurs doivent sans arrêt assurer l'instruction des élèves pilotes qui volent à chaque fois que cela est possible.
  • Extensions : Le Cne Fernand Campagne, cdt de l'école, propose un programme d'extension en juillet 1917. Il comporte plusieurs points :
      • Installation de 4 nouvelles pistes :
              • Wright
              • Serres-Castets
              • Montardon
              • Astra II
      • Agrandissement de la piste Nieuport.
      • Construction de nouveaux magasins, de bureaux groupant auprès de la direction tous les services de l'école.
      • Extension des ateliers.

Ce programme doit normalement fonctionner en mai 1918. Mais si les pistes avec des installations de fortune aménagées par les soins de l'école peuvent entrer en fonctionnement avant les délais prévus. Le programme, qui est à réaliser par le service du Génie, subiera des retards considérables très préjudiciable pour le fonctionnement de l'école.

Différents terrains de l'école d'aviation de Pau en 1918.

Ecole d'aviation de Pau en 1918 - Le moniteur explique à ses élèves les mouvements qu'ils doivent mémoriser. Ensuite, ils passeront à tour de rôle dans cet avion sans aîle pour refaire les mêmes gestes. Puis viendront un ou deux vols sur Nieuport pour montrer leurs capacités. En cas d'échec, retour à la case départ avec renvoi dans l'aviation de corps d'armée, de bombardement ou comme moniteur d'école. Carte postale d'époque.

Elèves pilotes du Siam en formation à l'école de Pau. Photo collection Jacques de Lautrec que je remercie pour son aide.

Mécaniciens siamois au service de l'école d'aviation de Pau. Photo collection Jacques de Lautrec que je remercie pour son aide.

Stagiaires polonais à l'école de Pau à la fin 1918 - Tous ces pilotes possèdent déjà leurs brevets de pilotes militaires - Ils viennent soit pour un stage de transformation, de perfectionnement ou de Haute-Ecole - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Jerzy Danuta que je remercie pour son aide.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

D ) Période de mai à novembre 1918 :

Le programme est de transformer et perfectionner 400 à 500 pilotes par mois. les nouvelles pistes ont été mises en service très rapidement et installées avec des moyens de fortune. Elles fonctionnent normalement malgré le personnel logé sous les hangars ou dans les fermes aux alentours, le matériel, l'essence et les rechanges stockés en plein air.

Il devient vite nécessaire de réaliser un nouveau programme d'extention en sachant que le service du génie ne peut satisfaire les besoins en raison de la crise des transports, du manque de main d'oeuvre et de matières premières. Le personnel spécialiste indispensable diminue encore avec la relève de chefs d'ateliers expérimentés, ce qui va rendre leur gestion plus difficile.

Le Cne Fernand Campagne décentralise et modifie l'articulation des services (division pilotage, services techniques, détachement, service médical) qui doivent sétendre à un nouveau groupement à Morlaas avec 4 nouvelles pistes :

      • Organisation d'un bureau d'organisation générale et de relations
          • Cne Pompée
          • Adj Guillot
      • Organisation de l'école en 3 groupements généraux :
          • Centre école
          • Centre d'annexes Astra
          • Centre d'annexes Buros
      • Création du poste de chef de l'instruction, adjoint au cdt de l'école et organisation de chacune des pistes de manière à assurer l'instruction complète des élèves pilotes (vol, armement, tir, instruction, visée).
      • Nouvelle articulation des services du matériel avec la construction :
      • d'un hall de triage à la gare de Pau.
      • d'un entrepôt général à Pau distribuant le matériel aux trois groupements formés.
      • de magasins spéciaux aux 3 groupements d'anexes ravitaillés tous les 10 jours et chargés de ravitailler tous les 3 jours les magasins de piste.
      • Utilisation maximale de l'effectif avec transformation du personnel sénégalais et nord-africains, à défaut tout mobilisé ou civil présent, en mécaniciens de pistes, chargés des manutentions et de l'entretien des avions.
      • Décentralisation du service du transport par automobile et hippomobile pour s'adapter à l'ouverture des divers terrains annexes.
      • Organisation d'un service des constructions, dirigé par M. Vivares, chargé de la mise en oeuvre rapide des moyens dont dispose l'école ou a créer des extensions auquelles l'école pourra procéder sans le secours du service du Génie, comme :
      • l'aménagement de 250 hectares de landes pour 4 nouvelles pistes.
      • l'installation d'un camp sous tentes pour 500 hommes.
      • Montage de 16 nouveaux hangars.
      • Montage de lavabos en plein air.
      • Extension considérable des potagers pour laculture permettant d'attendre l'effet des réquisitions par l'intendance.
      • Création d'une sercice secours incendie et distribution d'eau pour le centre et ses annexes.

Au moment de l'armistice, l'organisation de l'école était achevée, le camp de Buros (installation sous tentes) avait été installé et deux pistes sur quatre, du groupement de Morlaas, étaient en activité et les deux autres prêtes et n'attendaient plus que les hangars à monter sous le contrôle du Génie.

Terrain "Centre militaire" de Pau en 1918 - Cette photo montre l'extension des installations militaires - En novembre 1918, l'école abritait 1.500 personnels - 750 avions pour la formation de 350 pilotes par mois - Photo : Aviation mémorial.

Remerciements à :

- M. Patrice Gaubert pour la communication de l'historique de l'école d'aviation de Pau.
- M. Benoit de Diesbach Belleroche pour l'envoi du livre qu'il a consacré à son grand-père.
- Mme Marie-Christine Comte, petite nièce du Capitaine Madiot et parente du Ltt Henry-Paul de Sevelle, tué à Pau, le 13 mars 1912.
- M. Daniel Gilberti pour la communication de documents sur les terrains d'aviation militaire de Pau.
- M. Pierre-François Mary pour ses compléments d'informations sur les différents terrains de l'école de Pau.
- M. Jacques de Lautrec pour l'envoi des photos de l'école de Pau.
- M. Jerzy Danuta pour l'envoi de la photo des élèves pilotes polonais.
- M. Arnaux Saudax pour l'envoi de la photo du Nieuport 16 de l'école de Pau.
- M. Frédéric Donnesse pour l'envoi de la photo du Cne Arthur Noë.

Bibliographie :

- Historique de l'école d'aviation de Pau - 1914-1919 écrit par le Cne Fernand Campagne - SHD section Air de Vincennes.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918
par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Site Internet "Histavia.com"
sur l'histoire de la base de Dijon et de Dôle-Tavaux par Daniel Gilberti - Voir le lien
- Site Internet de l'amicale de la Chapelle - Président Jean-Louis Grégoire - Voir le lien
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien

Si vous avez des documents écrits ou photographiques pouvant compléter les données de cette page, veuillez contacter l'auteur du site.

Le Crotoy Pau 1

 

 

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