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Cne Jean Pecquet

Jean Pecquet est né le 29 novembre 1884 à Quevauvilliers (Somme). Il est le fils de Emile Pecquet (24 février 1859 - 12 octobre 1944) et de Marthe de Noyelle (1er août 1862 - 14 septembre 1951). Il a été élève de l'école de la Providence, 146 boulevard St Quentin à Amiens et élève ingénieur de l'Institut Agricole de Beauvais. Un fois son diplôme obtenu, il devient éleveur de chevaux.

Ecole de la Providence à Amiens (Somme).
Carte postale d'époque.

Photo de classe de l'école de la Providence à Amiens en 1901-1902. Jean Pecquet est au 3ème rang, le 7ème à partir de la gauche - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Institut agricole international de Beauvais (Oise)
Carte postale d'époque.

Propriété de la famille Pecquet à Luzières-les-Conty (80) - Son père, Emile, était notaire - Carte postale d'époque.

L'incorporation dans la cavalerie :

Comme spécialiste des équidés, il ne pouvait faire son service militaire que dans la cavalerie. Il est donc incorporé pour 3 ans comme Chasseur de 2ème classe au 3ème régiment de chasseurs à cheval de Clermont-Ferrand, le 20 septembre 1904. Il est nommé Maréchal des Logis (Sergent), le 18 septembre 1906. Sa période sous les drapeaux étant terminée, il devient réserviste à partir du 12 juillet 1907 et nommé sous-lieutenant, le 1er octobre 1910.

Jean Pecquet dans son uniforme de brigadier du 3ème régiment de Chasseurs à Cheval - Le pantalon porté ressemble au pantalon dit de corvée - Il a été appelé à partir du le 20 septembre 1904 - Il est passé Maréchal des Logis (sergent), le 18 septembre 1906 - Le corps de chasse sur sa manche gauche est un prix de tir - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Eleveur de chevaux :

Après avoir terminé ses hautes études agricoles, Jean Pecquet est devenu éleveur de chevaux. Il participe à de nombreuses manifestations hippiques pour vendre des produits de son élevage. En fin juillet 1914, il avait envoyé des chevaux à Guise (02) pour les engager dans un concours hippique. La guerre le rattrapa et c'est finalement l'armée allemande qui réquisionnera ses bêtes. jean m'aura guère le temps de regretter ses animaux car il est mobilisé comme tous les hommes de sa classe.

Concours hippique d'Amiens de 1911 - Jean Pecquet a obtenu un prix international comme éleveur de chevaux de selle - Cette plaque souvenir est fixée sur les murs de la maison familiale de la famille Pecquet - Photo Thierry Pecquet que je remercie pour son aide.

Concours hippique d'Amiens de 1911 - Jean Pecquet a obtenu le 4ème prix comme éleveur - Cette plaque souvenir est fixée sur les murs de la maison familiale de la famille Pecquet - Photo Thierry Pecquet que je remercie pour son aide.

Le 72ème régiment d'infanterie :

Le Slt Jean Pecquet est mobilisé le 1er août 1914. Il est nommé officier de liaison auprès de l'Etat-Major du 72ème RI stationné à Amiens, le 10 août 1914. Le 72ème RI est alors rattaché à la 3ème division d'infanterie, sous les ordres du 2ème Corps d'Armée. En août 1914, le 2ème corps d'Armée est sous les ordres de la 5ème armée commandée par le général de Lanrezac. Le Slt Jean Pecquet est nommé lieutenant, le 1er octobre 1914 . Il participe avec cette unité aux batailles de la Marne, le Tahut, les Eparges, l'Argonne.

Le Ltt Jean Pecquet pose avec ses camarades à Vienne-le-Château, front de Champagne en mars 1915 - De gauche à droite : Ltt Potencier - Aide Major Bressa - Médecin auxiliaire du 1er bataillon Gruas - Caporal Aulagnier (infirmier) - Ltt Jean Pecquet (officier de liaison auprès du 72ème RI) - volontaire non identifié de 19 ans - Caporal Jean Hurier (brancardier) qui sera tué en Argonne, le 2 août 1915 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide - Légende précisée par Laurent Soyer.

L'aéronautique militaire :

S'étant porté volontaire pour l'aviation, il est intégré comme élève pilote à l'école d'aviation d'Avord, à partir du 2 juin 1915. Il parle de sa formation à son père dans une lettre qu'il lui a envoyé en juin 1915 : "Je fais maintenant des lignes droites à 6 mètres sur 800 m. Ca va bien, mais pas trop pour atterrir. Cet appareil est très délicat à l’atterrissage. Comme il me faut être breveté sur deux appareils, je vais peut-être passer dès maintenant sur Maurice Farman qui est plus facile à piloter. Et ensuite je reviendrai sur Voisin. Je t’écris sur l’aérodrome et tu serais émerveillé d’entendre par dizaine les ronflements de tous ces moteurs prêts à bondir dans l’atmosphère !"

Entrée de l'école d'aviation d'Avord - Carte postale d'époque.

et dans une autre, il donne son avis sur la conduite de certains élèves pilotes : "Exantricités, et qu’ils sont imprudents. Et aussi, beaucoup font la fête et lorsqu’ils montent, leur esprit n’est pas très clair, ils sont fatigués, et un éblouissement est vite arrivé ! Alors c’est la chute et la mort bête. Pour être aviateur, il faut bien dormir, ne pas être fatigué quand on monte, avoir du sang-froid, ne pas avoir de soucis, d’aucun genre et être un peu fataliste !"

Vue générale de l'école d'aviation d'Avord pendant le Grande Guerre - Carte postale d'époque. Jean Pecquet a été affecté à cette école de juin à août 1915 - Il y a obtenu son brevet de pilote militaire et réalisé sur place ses stages de perfectionnement et de spécialisation - Carte postale d'époque.

Il obtient le brevet de pilote militaire n° 1359 à l'école d'aviation d'Avord, le 17 août 1915. Il a été formé sur avions Voisin (LA ou LAS) et Maurice Farman (MF 7 ou MF 11). Pour parfaire sa formation, il est affecté à la RGAé du 30 août au 25 octobre 1915. Au sein de cette unité, il va convoyer des avions du Bourget vers les unités du front et surtout se familiariser à des avions plus modernes que ceux qu'il a utilisé à l'école d'Avord.

L'escadrille VB 105 du 25 octobre 1915 à novembre 1916 :

Il est muté de la RGAé à l'escadrille VB 105 (GB 2), le 25 octobre 1915. Il arrive à l'unité, aux commandes du Voisin n° 1102 qui lui a été affecté. Il participe à de nombreuses missions de bombardements lointaines menées par les groupes de bombardement stationnés sur le plateau de Malzéville, sur les hauteurs de Nancy.

Ltt Jean Pecquet, pilote de l'escadrille VB 105, photographié, en compagnie de son bombardier / mitrailleur, devant le Voisin LAS n° 1102, l'avion qui lui a été affecté, le 21 janvier 1915 - L'escadrille est, à cette date, stationnée sur le plateau de Malzézille, près de Nancy - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Deux photos du casque Roold appartenant au Cne Jean Pecquet, pilote des escadrilles VB 105 - C 220 puis commandant de l'escadrille C 13 - SOP 13 - SAL 13 - Photo Thierry Pecquet, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Le 30 novembre 1915, Jean envoie une lettre à ses parents : "Un de nos pilotes a abattu un aéro boche avant-hier. Il l’approcha à 10 mètres, seul à bord, et là, il lâcha une bande de mitrailleuse. Du même coup il tua le pilote et mit le feu à l’appareil en crevant le réservoir d’essence. L’appareil piqua du nez et descendit comme un caillou. Le pilote disait sa vision d’horreur, d’épouvante quand il vit l’observateur s’accrocher désespérément à l’appareil en flammes, car le malheureux se voyait projeté de 2000 mètres avec une mort certaine en perspective. Notre pilote en fut malade toute la journée, mais il est prêt à recommencer "jusqu’à ce qu’ils l’aient à leur tour" dit-il. Il est parti brigadier à la mobilisation, il est maintenant adjudant avec la médaille militaire, la croix de guerre avec 3 palmes, 2 étoiles et il est proposé pour la Légion d’Honneur. Il a un courage extraordinaire !"

NB : En complément à ce témoignage, nous pouvons préciser qu'il s'agit de l'Adjudant Charles Nungesser de l'escadrille C 65 et que ses adversaires malheureux étaient les Vfw August Blank (pilote) et Ltn Wilhelm von Kalckreuth à bord d'un Albatros C qui est tombé dans le secteur de Nomeny, le 28 novembre 1915.

Terrain du plateau de Malzéville, stationnement des groupes de bombardement en 1915 et 1916 - De gauche à droite : X - X - 1. Cne Denis Sagey observateur de l'escadrille C 66 - 2. Cne Georges Gassier commandant de l'escadrille VB 105 - 3. Cne Adrien de Kérillis commandant de l'escadrille C 66 - 4. Ltt Gourbault pilote de la VB 105 - 5. Ltt Hebrard et le chien Miquette en mai 1916 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Le 17 juillet 1916, Jean Pecquet est victime d'un accident aérien qui aurait pu mal se terminer. Décollant à bord du Caudron G 4 n° 1597 de l'escadrille C 105, il ne peux éviter un Farman F 40 n° 1859 de l'escadrille F 52 qui atterrissait vent arrière et face à lui, sur le terrain de Julvécourt. Les deux avions sont complétement détruits mais les équipages s'en tirent bien. Jean Pecquet a eu un bras démis et son mitrailleur, le caporal Pénigaud a été hospitalisé du 17 au 27 juillet, il reprendra sa place après cette date.

Caudron G 4 de l'escadrille C 105 sur le terrain de Julvécourt en juillet-août 1916 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Caudron G 4 n° 1597 de l'escadrille C 105 piloté par le Ltt Jean Pecquet après un atterrissage forcé pour éviter un Farman F 40 qui atterrissait vent arrière et face à lui, sur le terrain de Julvécourt, le 17 juillet 1916 - Jean Pecquet a eu un bras démis et son mitrailleur, le caporal Pénigaud a été hospitalisé du 17 au 27 juillet - L'escadrille C 105 a été stationnée sur le terrain de Julvécourt du 1er juillet 1916 au 14 février 1917 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Autre vue des débris du Caudron G 4 n° 1597 de l'escadrille C 105 piloté par le Ltt Jean Pecquet sur le terrain de Julvécourt, le 17 juillet 1916 - La flèche marque le poste du pilote - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Vue du Farman F 40 n° 1859 de l'escadrille F 52 détruit sur le terrain de Julvécourt, le 17 juillet 1916 - C'est cet avion qui est entré en collision avec le Caudron G 4 n° 1597 piloté par le Ltt Jean Pecquet - Remarquez l'insigne peint sur les débris du nez et le nom de baptème malheureusement incomplet sur cette photo : "Oeil de .... " - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Officiers de l'escadrille C 105 à Julvécourt en août 1916 - De gauche à droite : Ltt Fernand Gautier pilote - Ltt Jean Pecquet pilote - Slt René Gombault pilote - Cne Georges Gassier pilote et commandant de l'escadrille - tué au combat aux commandes d'un Caudron G 4, le 23 octobre 1916 - Ltt Jean Chotard pilote - Sera tué au combat au commandement de l'escadrille SPAbi 265, le 16 mai 1918 - Photo prise par le Slt Gaston Ingelbach pilote - Photo Collection Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Les Caudron G 4 de l'escadrille C 105 sur le terrain de Julvécourt en Août 1916 - L'escadrille 105 a stationné sur ce terrain du 1er juillet 1916 au 14 février 1917 - En grossissant cette image, on aperçoit le marquage des ailes supérieures, un marquage en "V x" - Le x représentant le numéro de l'avion dans l'unité - Sur cette photo, à droite le "V 2" et au centre le "V 4", marquage peut-être hérité du temps où l'escadrille volait sur Voisin LA et LAS - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Il est détaché à l'école du tir aérien de Cazaux à partir du 29 septembre 1916.

Le Ltt Jean Pecquet participe à un stage consacré au tir aérien à l'école d'aviation de Cazaux, à partir du 29 septembre 1916 - Sur ce cliché pris par un des stagiaires, on voit le Cne Mazier, instructeur de l'école, en plein cours - De dos, le calot solidement enfoncé sur le crane, Jean Pecquet est très attentif - Sur le mur droit, on aperçoit un panneau présentant une devise que nous ne pouvons pas lire dans son intégralité : "Les indécis ..... Les énergiques ....." - Espérons qu'un lecteur de ses lignes pourra compléter - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

L'escadrille C 13 à novembre 1916 au 25 janvier 1917 :

Il est pilote de l'escadrille C 13 de novembre 1916 au 25 janvier 1917. Il assure le commandement de l'escadrille C 13 pendant l'absence du Cne Joseph Magne, du 19 au 22 novembre 1916 . Jean Pecquet est désigné pour prendre le commandement par intérim de l'escadrille C 220 pendant l'absence du capitaine Louis de Seguin. Il quitte la C 13, le 25 janvier 1917. Il reçoit une citation à l'ordre de l'aéronautique de la 2ème armée, le 28 janvier 1917. Cette citation lui octroit la Croix de Guerre 14-18.

 

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Ltt Jean Pecquet pose à coté d'un Caudron G 4 de l'escadrille C 13 sur le terrain de Senoncourt en janvier 1917 - L'insigne de l'escadrille, le chiffre "13" dans un cercle est visible sur le plan fixe horizontal de la queue, et donc seulement visible du haut, ce qui ne facilite pas l'identification.

Le Slt René Gombault vient rendre visite au Ltt Jean Pecquet sur le terrain de Senoncourt en janvier 1917 - L'escadrille C 13 a été stationnée sur ce terrain du 3 janvier au 27 janvier 1917 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

L'escadrille C 220 du 25 janvier au 19 mars 1917 :

Il assume le commandant par intérim de la C 220 du 25 janvier au 19 mars 1917 - Croix de Guerre avec citation à l'ordre de l'aéronautique de la 2ème armée par ordre n° 674 en date du 28 janvier 1917 - Le chef d'Etat-Major de la 2ème armée cite à l'ordre de l'Aéronautique, le Ltt Jean Pecquet, pilote de l'escadrille C 13 : "Officier dévoué et consciencieux d'abord pilote de bombardement, a rempli de nombreuses missions lointaines; au retour de l'une d'elles s'est blessé à l'atterrissage, le 17 juillet 1916. Actuellement dans une escadrille de corps d'Armée, se fait apprécier par ses connaissances techniques et sa maitrise de l'air."

De gauche à droite : Slt Bonnet observateur - X - Ltt Jean Pecquet pilote et commandant par intérim de l'escadrille C 220 - Slt Jean Dupuich pilote posent devant un Caudron G 4 de l'escadrille C 220 sur le terrain de Vadelaincourt en février 1917 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

L'escadrille C / SOP / SAL 13 du 19 mars 1917 au 14 juillet 1918 :

Sa période de commandement achevée, il revient à l'escadrille C 13, le 19 mars 1917. Il est nommé Capitaine à titre temporaire par décision n° 851 / P en date du 15 mai 1917 du général commandant en chef. Du 19 avril au 24 mai 1917, il effectue un stage à la GDE.

Il prend le commandant de l'escadrille C 13 du 15 mai 1917. Il assurera cette responsabilité du 15 mai 1917 au 14 juillet 1918. Stage à l'école du tir aérien de Cazaux du 4 au 14 décembre 1917 . Stage à la GDE du 26 au 31 janvier 1918 . Mission à l'école de Cazaux du 1er au 6 mars 1918.
Il est nommé adjoint technique au commandant du 15ème groupe d'armée par télégramme n° 26636 en date du 25 mars 1918. Il reste néanmoins en subsistance à l'escadrille C 13 jusqu'au 14 juillet 1918.

Lettre du 26 mars 1918 adressée à ses parents : " J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer, je viens de recevoir de l’avancement, je suis nommé adjoint technique du Commandant d’aéronautique et je vais bientôt quitter mon escadrille dont l’un des anciens lieutenants prend le commandement. Bien que très heureux de ce changement, c’est avec regret que je quitte mon escadrille que j’appréciais admirablement bien et que j’étais fier de commander. Tout mon petit monde me voit partir avec regret, je puis le dire sans forfaiture. J’étais adoré d’eux tous ! Ce sont tous de braves petits bougres que j’aime beaucoup et ils le savent bien ! Aussi, ils m’étaient entièrement dévoués ! Ce matin plusieurs sont venus me voir, délégués par leur camarades pour me demander "Alors, c’est vrai, mon Capitaine, que vous nous quittez ?". Et c’était dit d’un ton si navré que je ne peux leur répondre, ne voulant pas laisser voir mes larmes ! Ma chère escadrille. Il n’y en pas de pareil c’est impossible."

De face, le premier Morane-Saulnier type P livré à l'escadrille C 13 à Vadelaincourt en mai 1917 - Cet avion cotoit un MS type P appartenant à l'escadrille N 12. Sur cet avion, on aperçoit ses marquages : l'insigne d'escadrille, le fanion bleu et blanc marqué d'un "12" et une tête comme insigne personnel - Il est équipé d'un cône de pénétration et d'un moteur Rhône de 120 HP - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Le second Morane-Saulnier type P livré à l'escadrille C 13 à Vadelaincourt en juin 1917 - Cet avion ne porte pas de cône de pénétration comme l'autre appareil affecté à l'unité - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Terrain de Vadelaincourt photographié d'un Caudron G 4 de la C 13 en juin 1917 - L'escadrille C 13 stationnera sur ce terrain du 1er juillet au 22 septembre 1917 - En juin 1917, la C 13 volait à partir du terrain de Lemmes - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Baraques occupées par l'escadrille C 13 sur le terrain de Vadelaincourt en juillet 1917 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Cne Jean Pecquet, commandant l'escadrille C 13 / SOP 13, dans son uniforme des Chasseurs à Cheval, photographié sur le terrain de Vadelaincourt, en août 1917 - La SOP 13 a stationné sur ce terrain du 1er juillet au 22 septembre 1917 - Il porte le rappel de la médaille de la Croix de Guerre qu'il a obtenu en janvier 1917 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Caudron G 6 affecté à l'escadrille C 13 lors de son arrivée à Vadelaincourt en août 1917 - Cet avion ne servira pas beaucoup au sein de l'unité car sa réputation a été entachée de nombreux accidents mortels - Le chef de la C 13 définissait cet avion comme très dangereux - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

 

Préparatifs au décollage d'un Letord de l'escadrille C 13 à partir du terrain de Vadelaincourt en août 1917 - Le soldat de 1ère classe mécanicien Charles Stokober brasse successivement les hélices sous les ordres de l'Adc Adolphe Derro, pilote de la mission - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

 

Premier Sopwith 1A2 livré à l'escadrille C 13 sur le terrain de Vadelaincourt, en août 1917 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

La zone d'aviation de Villeneuve-les-Vertus :

Le capitaine Jean Pecquet est nommé adjoint technique du général d'armée Paul Maistre à partir du 14 juillet 1918. En novembre 1918, il devient adjoint au commandant de la zone d'aviation de Villeneuve-les-Vertus. Il prend le commandant de la zone d'aviation de Villeneuve-les-Vertus, de décembre 1918 au 15 mai 1919. Finalement, il est démobilisé le 15 mai 1919.

"J’attends des nouvelles de Paris au sujet de ma titularisation, si dans 8 jours je n’ai rien reçu, je ferai une nouvelle demande, quand à l’insigne des blessés, pour 5 sous, j’en aurai un, il n’y a aucune demande à faire, mais cela ne se porte pas. Si ça vous fait plaisir, j’en porterai un quand j’irai en permission !… mais j’estime que cela ne signifie rien ! J’ai eu la douleur de perdre deux officiers et un pilote. L’un des officiers était père de 4 enfants et sa femme en attend un cinquième !"

Nb : les équipages de la 13 étaient le Ltt Gabriel Oddos (obs), tué le 14 avril 1917 et Caporal Marie Chabert (pilote) / Cne Augustin Hubert (obs et père de 5 enfants), tués le 20 août 1917.

Médaille des blessés militaires décernée aux combattants ayant été blessés au combat - Cette décoration a été créée par une loi du 11 décembre 1916 - Elle est décernée aux blessés militaires, prisonniers de guerre, déportés et internés - Photo Albin Denis.

Lettre du 18 novembre 1918 adressée à ses parents : " Je reviens du Ministère où je n’ai pu avoir aucun renseignement. Seul le Colonel W. peut me renseigner, et je vais lui écrire. En attendant, je m’occupe de trouver une situation intéressante en cas de non réussite. Je repars demain. J’ai assisté au délire de Paris le lendemain de l’Armistice. C’était indescriptible. Je tousse encore un peu, mais ça va beaucoup mieux. Je serai probablement présent à notre entrée à Strasbourg, et je m’en fait une fête ! Comme tout cela est beau ! On se demande si l’on ne rêve pas ! "

A la fin de la Grande Guerre, Jean Pecquet totalise 430 heures de vol et a piloté 14 types d'avions - Il a assuré le commandement, par intérim et comme titulaire, des escadrilles C 220 et C 13 / SOP 13 / SAL 13.

Le Cne Jean Pecquet pose à coté du LVG allemand qu'il va tester sur le terrain de Villeneuve-les-Vertus en décembre 1918 - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

L'Aéropostale :

Le 4 Août 1919, Jean Pecquet est nommé pilote de l'Aéropostale sur les lignes de Paris-Bruxelles et de Paris-Londres. Le 15 janvier 1920, pendant une liaison de Paris-Londres, il est victime d'un blocage du volet radiateur. Pour éviter une casse moteur, il est contraint d'atterrir à Etaples-sur-Mer (62). En fin de course, sa vitesse très réduite, l'avion roule dans un trou et termine en pylone. Comme il était presque arrêté quand il est passé en chandelle, l'avion n'a pas eu de dégats. Toutefois, Jean Pecquet ne pourra repartir tout de suite et restera bloqué sur place deux jours, en raison de la pluie qui tombe sans discontinuer sur la région. Le 17 janvier 1920, il décolle d'Etaples-sur-Mer et va se poser au Crotoy pour refaire ses pleins d'huile et d'essence. Prêt, il décolle malgré la brume vers Londres. Monté à 2000 m pour passer au dessus des nuages, il passe le Channel dans de mauvaises conditions balloté par un vent violent. Comme la côte anglaise est elle aussi perdue dans la brume, il atterrit pour faire le point à 30 km au Sud de Douvres. Après 30 mn d'arrêt, il redécolle et est immédiatement cerné dans la brume. Dans l'impossibilité d'aller plus loin, il décide d'atterrir sur un terrain, mais qui est encombré de joueurs de football. Pour ne pas tuer ces hommes qu'il découvre au dernier moment, il mets son avion en perte de vitesse. A ce moment, un retour de flammes met le feu aux réservoirs (?). Aveuglé par l'incendie, il réussit à poser son avion d'instinct et termine en pylône. Le feu ayant gagné l'ensemble de son appareil, il l'évacue en catastrophe et saute à terre avec les vêtements en feu. Il sera relevé avec de graves brulures au visage et une fracture du poignet. Paradoxalement, c'est cette fracture du poignet qui va le clouer définitivement au sol, car elle le laissera dans l'incapacité de piloter. Il avait alors cumulé 120 heures de vol dans l'Aéropostale.

Le 17 janvier 1920, il est victime d'un grave accident d'avion - En mission pour l'Aéropostale, son avion s'écrase dans les environs de Douvres, il est brûlé au visage et souffre d'un poignet cassé. Les séquelles de cette fracture le laissera dans l'incapacité de piloter. Il avait cumulé 120 heures de vol dans cette compagnie - Photo collection Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Son mariage avec Renée :

Quelques jours après son accident à Douvres, il devait rencontrer ses futurs beaux-parents et sa future épouse Renée. Hospitalisé en Grande-Bretagne, il manqua le rendez-vous ce qui créa un quiproquo, ses beaux-parents croyant avoir à faire à un coureur de jupon. Finalement, les choses rentrèrent dans l'ordre. Le mariage de Jean Pecquet et de Renée Niquet eu lieu à Chartres, le 19 avril 1921, où habitaient ses beaux-parents.

Son épouse Renée Niquet (28 janvier 1901 - 3 avril 1977) était la fille du Cdt Niquet (6 août 1860 - 31 mars 1904), Saint-Cyrien, chevalier de la Légion d'Honneur, titulaire de la médaille coloniale et de la médaille du Nicham, décédé des suites d'une maladie attrapée lors de la pacification de l'Afrique du Nord. Madame Niquet, née Lelièvre (4 avril 1880 - 11 juillet 1967) se remaria avec le colonel Cerfon (17 février 1872 - 11 juillet 1957), polytechnicien qui fit toute sa carrière dans l'artillerie.
Trois enfants sont nés de cette union, Jeanine (25 janvier 1923 - 15 juin 2004) - Louis * (1er août 1925 - ) - Bernard (26 août 1928 - 26 février 1977).

* Louis est le père de Thierry Pecquet qui a mis à notre disposition les archives de sa famille.

Jean Pecquet, ayant participé en 1916 et 1917 à la défense de la ville de Verdun reçoit la Médaille de la ville de Verdun. Elle lui est décernée par M. Victor Schleiter, maire de la ville de 1925 à 1933. (Décision n° D 1027)
Comme beaucoup d'anciens combattants de la Grande Guerre, Jean rejoint le mouvement dirigé par le LcL de la Rocque, les Croix de Feu.

Médaille de la ville de Verdun décernée aux combattants ayant participés à la défense de la ville pendant la Grande Guerre - Photo Albin Denis.

Diplôme associé à la Médaille de la ville de Verdun décernée aux combattants ayant participés à la défense de Verdun pendant la Grande Guerre - Le Cne Jean Pecquet a pris part aux combats dans cette région en 1916 et 1917 - Cet exemplaire est du 1er modèle (1925-1933) et du type 1 - Il a été signé par M. Victor Schleiter, maire de la ville de Verdun de 1925 à 1933 - Document Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Rappels des médailles du Cne Jean Pecquet.
Infographie Albin Denis.

Médaille de la Croix de Guerre 1914-1918 - Cette décoration a été créée par une loi qui a été votée le 2 avril 1915 - Elle permet de récompenser l'obtention d'une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle pendant la première guerre mondiale - L'étoile de bronze marque l'obtention d'une citation à l'ordre du régiment ou de la brigade. Les autres niveaux : étoile d'argent marque une citation à l'ordre de la division - Etoile de Vermeuil marque une citation à l'ordre du Corps d'Armée - Une palme de bronze marque une citation à l'ordre de l'armée - une palme d'argent marque 5 citations à l'ordre de l'armée.

La seconde guerre mondiale :

Pendant sa réserve, il effectue quatre périodes et suit assidûment les cours d'aviation, dés la création de l'E.P.O.R de Lille. Il obtient deux lettres de félicitations du Général, plus une autre en 1938. Dès que les hostilités avec l'Allemagne deviennent inéductibles, le capitaine de réserve Jean Pecquet s'engage, en date du 16 octobre 1939. Il sera fait prisonnier par les Allemands en juin 1940 et s'évadera.
Au moment de la débacle de juin 1940, les enfants furent envoyés dans le village de Huriel (03), à proximité de Montluçon où ils suivirent leur scolarité jusqu'en 1942, date de leur retour à Conty dans la Somme.
Avec beaucoup de retard, comme malheureusement beaucoup de combattants, il sera décoré de la Légion d'Honneur en 1952.

Le Cne Jean Pecquet photographié en 1939. Il va bientôt participer à sa deuxième guerre mondiale - Photo Jean Pecquet transmis par son petit-fils Thierry que je remercie pour son aide.

Jean Pecquet est décédé de la maladie de Parkinson à Conty (Somme), le 3 novembre 1956. Il avait 72 ans.

 

Tous mes remerciements à :

- M. Thierry Pecquet pour la communication des archives de son grand-père Jean.
- M. Louis Pecquet pour la communication des archives de son père Jean.
- M. Laurent Soyer pour sa légende de la photo datant du 72ème RI.

Bibliographie :

- Archives de la famille Pecquet transmises par Louis et Thierry Pecquet.
- JMO du Groupe de Bombardement n° 2 du 16 janvier 1915 au 17 juin 1916 -
SHD de Vincennes - Côte 1A284 - Voir le lien
- JMO de l'escadrille C 13 du 9 juillet 1916 au 11 mars 1917
- SHD de Vincennes - Côte 1 A 286/3 - Voir le lien
- Site Internet "Mémoires des hommes"
du Ministère de la défense - Voir le lien
- The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre - Voir le lien

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Pierre Guerin Leon Lenouvel

 

 

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