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Ltt Nissim de Camondo
Observateur puis pilote
Escadrille MF 33 - F 33 - AR 33

Né le 23 août 1892 à Boulogne-sur-Seine - Avant guerre étudiant pour une licence en droit - Classe 1902 - n° matricule 148 - Le 11 octobre 1911, il s'engage et est affecté au 2ème régiment de Hussards comme cavalier de 2ème classe. Le 13 février 1912, il est nommé brigadier.

Le 3ème régiment de Hussards :

Il est affecté au 3ème régiment de Hussards, le 16 septembre 1912. Le 4 novemebre 1913, ayant terminé sa période de service, il est placé dans la réserve. Le 3 août 1914, il est rappelé en activité au sein du 3ème régiment de Hussards.

Ordre du jour n° 4 du 3ème régiment de Hussards, en date du 1er septembre 1914: " Le 21 août, étant en patrouille de découverte autour du village de Mellet, escorté par 4 hommes seulement, est accueilli à coups de fusils. Riposte. L'un des cavaliers, blessé, tombe à terre, son cheval roule sur lui. Nissim met pied à terre, fait le coup de feu, dégage et ramène le blessé. Deux hulands sont tués. Trois sont faits prisonniers avec quatre chevaux. Le reste de la troupe, qui comptait 15 cavaliers, prend la fuite. Ce fait d'arme a fait l'objet d'une citation à l'ordre de la 3ème division de cavalerie."

Le 13 mars 1915, il est nommé sous-lieutenant de réserve.

Le 21ème régiment de Dragons :

Une partie de la cavalerie est transformée en troupe à pied. C'est ainsi que Nissim de Camondo est affecté à l'escadron à pied du 21ème Dragon, le 15 septembre 1915.

Le 8 novembre 1915, il est évacué suite à une crise d'appendicite et opéré. Il devra rester à l'hôpital puis en centre de convalescence à Deauville pour une longue période. Placé en situation hors cadre, il se rengage comme volontaire pour la durée des hostilités, et détaché à l'escadrille MF 33, en date du 15 janvier 1916.

Observateur de l'escadrille MF 33 et F 33 :

Il est affecté comme observateur de l'escadrille MF 33. Il participe à la bataille de Verdun puis à celle de la Somme. Le 7 mars 1916, il est nommé lieutenant de réserve.

Etude de l'escadrille MF 33 : Cliquez sur ce lien

Citation à l'ordre du 9ème corps d'Armée en date du 16 mai 1916. Le Général commandant le 9ème corps d'armée cite à l'ordre du corps d'Armée, les militaires dont les noms suivent : Sous-lieutenant Nissim de Camondo, observateur de l'escadrille MF 33 : "Observateur en avion de haute valeur, ayant montré en diverses circonstances de remarquables qualités de courage et de sang-froid, notamment en prenant des photographies du secteur du CA devant Verdun, malgré les attaques quotidiennes de plusieurs attaques quotidiennes de plusieurs avions ennemis en groupe et puissamment armés (avril-mai 1916)."

Le 23 mai 1916, Nissim de Camondo est nommé au grade de lieutenant à titre définitif.

Pilote à l'escadrille AR 33 :

Il obtient le brevet de pilote militaire n° 5300 en date du 16 novembre 1916, passé directement à l'escadrille sur Farman F 40, ce qui était rare pour l'époque. Il passe pilote au sein de l'escadrille AR 33.

Il est cité à l'ordre de la 6ème armée, le 15 décembre 1916 : "Lieutenant Nissim de Camondo, observateur de l'escadrille MF 33 : "Observateur photographe en avion de très haute valeur , tant par son audace et son sang-froid que son habileté professionnelle. Pendant les batailles de Verdun et de la Somme où le Corps d'armée a été engagé , grâce à son courage, a réussi un nombre considérable de missions photographiques rendues très périlleuses par les attaques violentes des avions de chasse ennemis puissamment armés, en particulier dans la journée du 5 novembre 1916, où son avion a été fortement atteint."

Officiers pilotes et observateurs de l'escadrille F 33 pendant l'hiver 1916 - 1917 - Le Ltt Nissim de Camondo est au second rang, 6ème à partir de la gauche - Le Cne Alfred Bordage commandant de l'escadrille est au premier plan, 3ème à partir de la gauche - Photo musée Nissim-de-Camondo.

Tué au combat, le 5 septembre 1917 :

Il est tué au cours d'un combat aérien, en compagnie du Ltt Louis des Essarts, observateur, dans les environs de Remoncourt, le 5 septembre 1917. Les deux adversaires s'étaient rapprochés à moins de 50 mètres, les mitrailleuses se sont mises aussitôt à crépiter. Le Ltt des Essarts aurait été tué après avoir eu le temps de loger une balle dans le réservoir de son adversaire qui prit feu. Le Dorand AR 1 des Français, touché, s'engagea dans une manoeuvre en spirale. Le Ltt de Camondo, blessé à la tête, tenta un atterrissage forcé mais ne put éviter que son avion ne s'écrase à la lisère du bois nommé "en lame de couteau", dans une zone proche des premières lignes à mi-chemin des villages d'Emberménil, Vého et Leintrey. Les deux soldats français, tombés en zone occupée par l'ennemi, furent inhumés par les Allemands dans le cimetière de Parroy (54).

Le lieutenant Nissim de Camondo était titulaire, le jour de sa mort, de deux citations à l'ordre de l'armée, deux citations à l'ordre du corps d'Armée, une citation à l'ordre de la brigade, de la Croix de Guerre 14-18 avec deux palmes de bronze, deux étoiles de vermeil et une étoile de bronze. Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume, le 31 mars 1920.

Stèle en hommage au Lieutenant Nissim de Camondo, pilote de l'escadrille F33, tué au combat dans les lignes allemandes à Leintrey (54), le 5 septembre 1917. Erigée à l'origine, à l'endroit de la chute du Dorand AR 1 dans les lignes allemandes, elle a été déplacée par le souvenir français suite à des travaux par le propriétaire du terrain et son nouvel emplacement, maintenant dans les lignes françaises de 1917, inauguré le 5 septembre 2007. Dommage que cette stèle oublie le compagnon d'infortune du lieutenant, le sous-lieutenant Louis des Essarts qui a perdu la vie dans le même combat. L'instigateur de ce déplacement salutaire a été M. Claude Charbonnot. Photo Eric Mansuy que je remercie pour son aide.

La famille de Camondo :

La famille Camondo est originaire d'Espagne, qu'elle a fuit pendant l'inquisition, comme beaucoup de familles juives sépharades. Elle sera accueillie par l'empire Ottoman. L'un des descendants fonde la banque "Isaac Camondo et Cie" à Constantinople en 1802. Abraham-Salomon, qui a soutenu financièrement le roi Victor-Emmanuel II, a été anoblit en 1867 en le faisant comte. En 1869, la famille s'installe à Paris et achète deux parcelles au 61 et 63 de la rue de Monceau. Sur celle du 61, elle fait ériger un hôtel particulier sous la direction de l'architecte Destors. Ces demeures abriteront de sompteuses réceptions et la présentation de collections de peintures et d'objets d'art en provenance d'extrême-Orient. En 1894, la banque familiale ferme ses activités en Turquie en concentre ses moyens sur la France.

Lieutenant Nissim de Camondo et son père Moïse dans le jardin de l'hôtel particulier du 63, rue de Monceau à l'automne 1916 - Photo musée Nissim-de-Camondo.

Isaac (1851-1911) et Moïse de Camondo (1860-1935), infatiguables collectionneurs, font faire deux legs très importants à la France. D'abord en 1911, lors de la disparition d'Isaac, qui n'avait pas eu d'enfant, avec la collection "Isaac de Camondo" qui est offerte au musée du Louvre. En 1935, en hommage à son fils tué au combat, le 5 septembre 1917, Moïse, à sa mort, lègue à la France une importante collection exclusivement consacrée à l'art du XVIIIème siècle. Elle sera réuni et présentée au sein du musée "Nissim de Camondo".

"Désirant perpétuer la mémoire de mon père, le comte Nissim de Camondo et celle de mon malheureux fils, le lieutenant pilote aviateur Nissim de Camondo, tombé en combat aérien le 5 septembre 1917, je légue mon hôtel tel qu'il se comportera au moment de mon décès. Il sera donné à mon hôtel le nom de "Nissim de Camondo", nom de mon fils auquel cet hôtel et ces collections étaient destinées."

Le musée "Nissim de Camondo" sera inauguré en 1936.

La famille disparait pendant la 2ème guerre mondiale :

Pendant la seconde guerre, Béatrice de Camondo, soeur de Nissim, son mari Léon Reinach, leurs enfants Fanny et Bertrand seront déportés à Auschwittz d'où ils ne reviendront pas. C'est ainsi que cette famille s'éteint à tout jamais, victime de barbarie nazie.

Lieutenant Nissim de Camondo (1892-1917) et sa soeur Béatrice (1894-1945) dans le jardin de l'hôtel particulier du 63, rue de Monceau à l'automne 1916 - Photo musée Nissim-de-Camondo.

Lieutenant Nissim de Camondo, affecté à l'escadron à pied du 21ème régiment de Dragons, dans les tranchées du Bois-en-Hache en novembre 1915 - Photo musée Nissim-de-Camondo.

Lieutenant Nissim de Camondo, observateur puis pilote de l'escadrille 33, en 1916 - Cet officier, observateur à l'origine, a passé son brevet de pilote militaire directement au sein de son unité (la chose est rare) - Il a obtenu le brevet de pilote militaire n° 5300 en date du 16 novembre 1916 - L'avion à l'arrière plan est un Farman F 40 appartenant à l'escadrille F 33 - Photo musée Nissim-de-Camondo.

Lieutenant Nissim de Camondo au 63, rue de Monceau en 1916 - Photo musée Nissim-de-Camondo.

Lieutenant Nissim de Camondo, observateur de l'escadrille AR 33, photographié pendant l'été 1916 - Photo musée Nissim-de-Camondo.

 

Mausolé de la famille de Camondo
dans le cimetière de Montmartre

Vue rapprochée du mausolé de la famille de Camondo au cimetière de Montmartre. Le Ltt Nissim de Camondo tué au combat, en compagnie du Slt Louis des Essarts, à bord d'un Dorand AR 1 dans les environs de Leintrey, le 5 septembre 1917. Il y repose depuis les années 20 - Photo Jean-Michel Lasaygues à qui j'adresse un grand merci pour son aide précieuse.

Mausolé de la famille de Camondo au cimetière de Montmartre. Le Ltt Nissim de Camondo tué au combat, en compagnie du Slt Louis des Essarts, à bord d'un Dorand AR 1 dans les environs de Leintrey, le 5 septembre 1917. Il y repose depuis les années 20 - Photo Jean-Michel Lasaygues à qui j'adresse un grand merci pour son aide précieuse.

 

Tous mes remerciements à :

- M. Marc Saint-Denis, Conseiller général du canton de Vandoeuvre-lès-Nancy pour l'envoi du livret consacré à Nissim de Camondo.
- M. Jean-Michel Lasaygues pour l'envoi des photos du mausolé de la famille de Camondo.
- M. Eric Mansuy pour l'envoi de la stèle en hommage à Nissim de Camondo.

Bibliographie :

- Site Internet "Mémoires des hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- "Les As français de la Grande Guerre" en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- "The French Air Service War Chronology 1914-1918"
par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- "Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920"
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- "L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes" - par le Commandant E. Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- "Les Armées françaises dans la Grande Guerre" publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre - Voir le lien

 

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Stéphane Vernay Maurice Barbey

 

 

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