Ltt Paul Cottave - Page 1
Les Origines :
Paul Augustin Cottave-Claudet est né le 6 juin 1889 à Aoste (Isère), canton de Pont de Beauvoisin. La famille Cottave-Claudet est originaire du massif de la Chartreuse, plus exactement de Saint-Pierre-de-Chartreuse, distant de 50 km.
Ayant perdu sa mère a 6 ans, il est élevé par une soeur de sa mère, de dix ans son ainé. Très lié à sa mère de cœur, qui a épousé son père comme c'est la tradition à cette époque, il lui écrira très fréquemment tout au long de la Grande Guerre, en l’appelant Chère Maman. Son père meurt à 42 ans. Paul a alors 18 ans.
Appelé de la classe 1909, il est incorporé à compter du 15 octobre 1910 au sein du 11ème régiment d’Artillerie. Il y gravit rapidement les échelons et les grades, grâce à ces connaissances en mécanique qu'il a acquis à l'école Vaucanson de Grenoble.
11ème régiment d'artillerie
Années 1910 à 1913
Le 11ème régiment d’artillerie (de montagne) stationnait alors aux forts de Tournoux, près de Barcelonnette (Alpes de Haute-Provence) et contrôlait la frontière italienne du col de l’Arche.
Lettre datée du 14 novembre 1910, à Tournoux qu'il adresse à sa tante..
"Chère maman, je t’envoie la vue de nos beaux pays et du lieu où je loge. Tu jugeras ce que c’est, quoique la vue soit prise en été et joliment embellie. Mais cependant, tu verras ce que c’est que ce nid d’aigle et où je suis perché .Il fait beau aujourd’hui et je me sens heureux. J’espère que tu vas toujours bien J’attends impatiemment de tes nouvelles.
Je loge complètement en haut, même bien plus en arrière dans la montagne. On ne voit que le fort supérieur.La batterie des Courres, où je suis est plus en arrière. Richard et Many sont au fort moyen que je te marque (1).En bas sont les baraquements du 157° d’Infanterie, seules maisons sur la route avant la Condamine qui est à gauche. La frontière d’Italie est à 13 km à droite. Donne le bonjour à tous et à toutes les connaissances. Je t’embrasse, Paul "
Il s'engage et passe dans l'armée de métier. Il passe Maréchal des logis, le 21 novembre 1911. Il effectue les stages de fourrier et de mitrailleur (au 157ème RI), puis de mécanicien et l'électricien à l'école de photo-électricité. A compter du 1er octobre 1913, il signe un nouvel engagement de deux ans et choisit alors l'aviation.

Certificat d'aptitude pour l'emploi de MdL mécanicien du MdL Paul Cottave-Claudet du 11ème régiment d'artillerie à pied - Stage effectué au parc d'artillerie de place de Briancon en avril 1913 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Brevet de chef d'équipe pour équipage photoélectrique du MdL Paul Cottave-Claudet du 11ème régiment d'artillerie à pied - Stage effectué à l'école photoélectrique de Toul - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.
Ecole de Reims-Bétheny
Années 1913 et 1914
Pour sa première affectation au sein de l'aéronautique militaire, il est affecté à la base de Reims-Bétheny, le 3 novembre 1913. Il a alors vingt quatre ans.

Caserne des aérostiers où a été logé Paul Cottave pendant son séjour à Reims - Carte postale collection Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.
Il est logé dans la caserne des aérostiers et écrit à sa mère d'adoption cette lettre :
"Reims, le 26/1/14. Chère maman, je te remercie infiniment de ton envoi et j’espère que je pourrai te rendre tout cela au plus tôt. Ici, rien de bien grave pour l’instant : il fait un temps pas beau, des routes impraticables, mais malgré cela et une bonne grippe, cela va assez bien. Nous avons reçu la visite du célèbre aviateur Gilbert, recordman du monde de la hauteur : 6250 mètres. Il nous a fait différents exercices vraiment incroyables, faisant ce qu’il voulait de son monoplan, et prouvant qu’un bon aviateur ne sait pas se tuer. C’était magnifique : vols piqués, droits, renversés, arrêtés, descentes vertigineuses en spirales, en feuille morte, et rien ne manquait au programme ! Si, le looping, mais il nous l’a promis, sous peu. /…"

Aérodrome de Bétheny, siège de l'école d'aviation militaire de Reims. Devant les hangars, le terrain en comptait 42, on peut observer les Deperdussin type école qui étaient utilisés pour l'écolage.
Carte postale d'époque

Autre vue des Deperdussin version école de l'école d'aviation militaire de Reims - Carte postale d'époque.

Deperdussin T de l'école d'aviation militaire de Reims - Carte postale d'époque.

MdL Paul Cottave, élève de l'école d'aviation de Reims Bétheny en 1914 - Notre pilote a obtenu le brevet de pilote n° 1684 délivré par l'Aéroclub de France, à Reims, le 10 juillet 1914 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Elève de l'école d'aviation de Reims Bétheny en 1914 - Je n'ai pas retrouvé son nom - Je cherche - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Pilote non identifié sur l’aérodrome de Reims Bétheny, en 1914 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Avion Déperdussin type école entouré de mécaniciens devant les hangars, avant un vol d’entraînement. Aérodrome de Reims-Bétheny, 1914 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.
Deperdussin type T monoplace n° 286 de l'école de Reims-Bétheny en 1914 - Carte postale d'époque.
Il obtient le brevet de pilote n° 1684 délivré par l'Aéroclub de France, le 10 juillet 1914, section Deperdussin à l'école de Reims-Bétheny. Pour pouvoir piloter un aéronef militaire, il lui faut passer le brevet militaire qui est adapté aux missions qui pourra effectuer dans le futur.
Parc d'aviation de l'escadrille D 6
Le 30 juillet 1914, il est affecté au parc d'aviation de la 6ème escadrille Deperdussin. Le 2 août, Paul Cottave fait mouvement vers la frontière avec son unité. Il envoie une lettre à sa mère, elle avait été commencée à Reims mais oblitérée à Rethel, le 4 août. Le ton joyeux et volontairement détaché de début de récit laisse place à la réalité avec la possiblité de trouver la mort dans ce conflit qui commence.
Reims, le 30 juillet 1914
"Chère Maman,
Je me hâte de répondre à ta carte et chercher à te tranquilliser. Tout va bien pour le moment, mais néanmoins la situation est grave, très grave même. Je suis affecté au parc d’aviation de la 6°escadrille Deperdussin, et il se pourrait que cette nuit même nous partions. Ne va pas en déduire que c’est pour cela la guerre, mais je t’avoue que jamais nous n’avons été si près. A l’heure où tu recevras ces lignes…
" …dès les premiers engagements nous nous porterons sur la ligne de feu, et cela avec nos tracteurs automobiles, en quelques heures. Mais je te l’affirme rien n’est commencé, et nous sommes à 50 km de la frontière. Si tu me voyais avec le sac, les cartouches, le mousqueton, etc, etc, tu rirais.
Enfin si tu pouvais m’envoyer des " munitions" cela pourrait me servir. M’écrire à l’adresse soulignée et ajouter (parti de Reims le 2 août, faire suivre). Allons, ne t’affole pas, ton fiston est gai, content de participer à la revanche et est fidèle à sa devise : avé le sourire. Mes amitiés à la famille, et à tante et toi mes meilleurs baisers. Paul. "
Dernière heure - La guerre est déclarée .Rien autre de nouveau.
P.S. Il est bien entendu, chère maman, qu’en cas de déveine, si je suis tué, tout ce qui m’appartient, tout est à toi. Réclamer à l’autorité militaire les 1100 fr de ma prime.
Ceci est mon testament !!!!!!
Paul."

Déperdussin type TT biplace de l'escadrille D 6 - Paul Cottave est debout, les bras croisés - Aérodrome de Reims-Bétheny, 1914 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.
Brevet de pilote militaire n° 631 du 23 octobre 1914
Bien que nous n'ayions pas retrouvé dans quelles circonstances, Il obtient le brevet de pilote militaire n° 631, le 23 octobre 1914. En étudiant les dates, il est fort probable qu'il ait terminé sa formation directement dans son unité et passé ses épreuves malgré la guerre.
Ecole d'aviation d'Avord
Il est ensuite envoyé à l'école d'Avord du 31 octobre jusqu'à la mi-décembre 1914. Ce type de formation, dite de perfectionnement, donnait aux pilotes nouvellement formés, les bases sur les missions et vols qu'ils réaliseraient en escadrille.

Paul Cottave, pilote de l'escadrille D 6 est aux commandes d'un Deperdussin type école biplace pendant un stage à l'école d'aviation de Tours en octobre 1914 - Autour de l'avion, Godeffroy, cigarette à la main et en place passager, le Sgt Edward Pulpe de la MS 23 qui remportera 5 victoires pendant la GG - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.
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