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Ltt Paul Cottave - Page 4 et fin

Après l'école de Châteauroux, le Slt Paul Cottave est affecté au Magasin n° 3 de la base de Romorantin. Passé Lieutenant, il rejoint le 37ème régiment d'aviation, camp Cazés à Casablanca, le 9 octobre 1923.
En 1924, il reçoit la Légion d'Honneur, pour l'ensemble de ses services aériens pendant la guerre, des mains du Maréchal Lyautey. En avril 1926, il rentre en métropole et revient au magasin n° 3 de Romorantin.
Il passe et obtient son brevet d'officier mécanicien avion (n° 165). Nommé capitaine en 1929, il est affecté comme instructeur à l'école militaire de l'Air de Versailles, puis à l'Ecole de l'Air à sa création en 1935.
Le 1er septembre 1936, il est affecté à la base aérienne de Villacoublay, comme adjoint au commandant du parc technique n° 107. Promu commandant, le 2 septembre 1939, il devient commandant du Parc d'Aviation 14/107 et participe à la campagne de France, secteur de Ham. En juillet 1940, il est affecté au groupement 2/7 des Hautes-Pyrénées comme d'officier d'état-major. Atteint par la limite d'âge
(51 ans), il est mis à la retraite, le 20 septembre 1940. Il décédé à Grenoble, le 13 juin 1946.

Plaque d'identité de Paul Cottave-Claudet - Photo Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Ses différentes mutations après la 1ère guerre mondiale

 

Base de Romorantin - Magasin n° 3
du 1er janvier 1920 au 5 octobre 1923
et du 15 avril 1926 à 1929

En juin 1919, Paul Cottave prend en charge le Détachement Technique de la base de Châteauroux. Le 1er janvier 1920, il est affecté au magasin général d’aviation MGA 3 de Romorantin, crée par le LCL Georges Mailfert, ce même jour.

Le LCL Mailfert est titulaire du brevet de pilote militaire n° 19 en date du le 27 juillet 1911 et du brevet civil obtenu le 19 juillet 1910. Il a été un pilote chevronné sur Farman HF 20, MF 11 et F 40. Dès les débuts de la guerre, il a perfectionné l’usage de la mitrailleuse adaptée à l’aviation et installée au sein de l'escadrille HF 28 qu'il a commandé.

Après avoir dirigé l’école d’aviation du Crotoy de 1917 à 1919, il lui est confié la mission d’installer un magasin général d’aviation, permettant de réparer les avions et de stocker les pièces détachées. Souhaitant s’entourer d’officiers aguerris possédant un profil de pilote et de mécanicien, il sélectionne le Slt Cottave, qui devient Lieutenant le 9 janvier 1920.

Le MGA 3 dispose d’une partie du très grand camp américain crée en 1917 sur 936 hectares. Ce camp (Gièvres) magasin central de l’intendance US stocka de l’essence, des hangars démontés, un centre de montage et d’essais d’avions (500 par mois), et une infrastructure de 174 bâtiments, 30 km de quais, servis par 20 trains quotidiens et 213 km de voies. De même, le camp (et ses 30.000 personnes) abritait une usine congélation de viande (la seconde après celle de Chicago !) pour le ravitaillement, une boulangerie industrielle, un hôpital modèle, un entrepôt de médicaments, d’appareils médicaux, et des hôpitaux…démontables !! Avec, bien sûr, des milliers de véhicules et de pièces entreposés. Ce camp abandonné en 1919 sera entièrement pillé par la population locale.

L'aéronautique militaire française, lors de son installation, dispose de 2 hangars de 160 m x 150 m servant d'abris à plusieurs centaines d'avions et au matériel nécessaire à leur entretien, ainsi qu'un terrain de 800m x 1000m, s'étendant sur 120 hectares environ.

Ce camp, actif en 1940, sera occupé par la Luftwaffe jusqu’en 1944. Il deviendra la Base Aérienne 273, qui, le 11 août 1961, prendra le nom de "Lieutenant-colonel Mailfert". Le 1er juillet 2002, elle devient le "Détachement Air 273".

C’est pendant son détachement à Romorantin, en 1922, que naîtra son second enfant Robert.

Camp américain de Gièvres abandonné et pillé en 1919. Son histoire, liée à la création du MGA 3 de Romorantin par le Lt Colonel Mailfert (1er janvier 1920).
Paul Cottave fit partie de cette mission ordonnée par le Ministère de la Guerre - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Destruction massive du camp américain de Gièvres abandonné et pillé en 1919 - Les moteurs, que l'on aperçoit sur l'image, sont des moteurs Salmson équipant l’avion Salmson 2A2 acheté par les Etats-Unis d’Amérique pour doter sa flotte - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Cadres du magasin n° 3 de Romorantin en 1927 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

MGA n°3 de Romorantin en juin 1927 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Autre vue du MGA n°3 de Romorantin en juin 1927 - On peut voir les deux hangars de 160 x 150 m qui équipe la base - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Terrain de Romorantin en juin 1927 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Terrain de Romorantin en juin 1927 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Système motorisé de lutte contre l’incendie, mis au point par l’équipe de Paul Cottave pendant son séjour au MGA 3 de Romorantin. Il est alimenté contre une citerne de 500 gallons provenant de l’armée américaine. Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

37ème Régiment d'aviation
Parc technique 37
du 9 octobre 1923 à 15 avril 1926

Il embarque à Marseille, avec sa femme et ses deux enfants. La famille arrive à Casablanca, le 9 octobre 1923. Paul Cottave restera en poste au Maroc 3 ans.

La famille Cottave avant son départ pour le Maroc en octobre 1923. Madame ne semble pas ravie de s'exiler. Heureusement pour elle et sa famille, elle changera d'avis et gardera toute sa vie d'agréables souvenirs de son séjour à Casablanca. Posant avec leurs parents, le petit dernier, Robert agé d'un an
et Paulette 4 ans.

Unités constitutives du 37ème RAO.

Le  camp Cazés de Casablanca - Vue aérienne détaillant les villas des officiers. Au premier plan, celle de la famille Cottave - Voir la vue de détail - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Place administrative de Casablanca pendant la revue du 20 juillet 1924 - Remise de la Légion d’Honneur à certains officiers, dont le Lieutenant Cottave, par le Maréchal de France Louis Lyautey, Gouverneur général du Protectorat du Maroc. Une flèche indique la position de Paul COTTAVE dans la haie des récipiendaires. Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Le Maréchal Lyautey avait servi sous Gallieni au Tonkin et à Madagascar de 1894 à 1897. Il créa et suivit le Protectorat français du Maroc de 1912 à 1925; Ministre de la Guerre en 1916 et 1917, il était animé d’un esprit de développement du Maroc ainsi que d’un respect profond de ses habitants, ce qui lui valut une estime très importante. Il appliquait sa devise "par l’épée et par la charrue" avec conviction, mettant en place des infrastructures modernes tout en menant la guerre du Rif contre Abd el Krim. L’arrivée du Maréchal Pétain en Août 1925, et l’ouverture d’une guerre totale contre les insurgés conduiront à la démission de Lyautey le 25 septembre suivant. Fin lettré, il appartint à l’Académie Française (1912) et fut l’instigateur de l’exposition coloniale (1927/1931). Il mourut dans son château de Thorey-Lyautey en 1934.

Le personnage du Maréchal Lyautey et son prestige avaient laissé une profonde empreinte dans les souvenirs de Mme Cottave; sa démission et son départ furent l’objet d’un regret unanime dans la communauté coloniale militaire. Paul et son épouse assistèrent à la cérémonie de départ et à l’embarquement du maréchal et de son épouse sur le bateau pour la France. Mme Cottave parlait toujours du souvenir des réceptions chez la Maréchale, manifestations empreintes d’une simplicité et d’un accueil chaleureux, de la part d’une femme du monde, elle-même Commandeur de la Légion d’Honneur.

Présentation des moyens aériens du 37ème RA du Camp Cazés au Sultan du Maroc - Les avions sont des Breguet 14A2 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Hangars d'aviation du Camp Cazés. Ces installations abritent les avions du 37ème Régiment d'aviation stationnés sur place - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Trois des hangars du Camp Cazés de Casablanca - On peut observer dans les deux premiers, des Breguet 14 en maintenance - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Installations du camp Cazés de Casablanca dans les années 24 à 26 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Ensemble des installations du camp Cazés de Casablanca dans les années 24 à 26 - Les hangars d'aviation sont concentrés dans la partie supérieure de l'image - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

A son retour du Maroc, Le Lieutenant Cottave a 37 ans. Il réintègre son ancienne affectation au MGA 3 de Romorantin. Durant cette période, il recevra à titre de récompense, une lettre de félicitations du Ministre de l’Air pour ses fonctions d’instructeur examinateur, en date du 18 octobre 1928.
Il est promu capitaine le 25 septembre 1929. Le 25 octobre suivant, il est affecté à l’Ecole militaire et d’application de l’aéronautique de Versailles (fondée en 1922), en tant qu’officier instructeur. L’Armée de l’Air est officiellement fondée en 1933 : les uniformes, les insignes et les structures lui sont maintenant propres. L’Ecole de Versailles s’appellera rapidement Ecole militaire et d’application de l’Armée de l’air, et Cottave y dispensera ses cours de 1929 à 1936. Le capitaine Cottave enseignera également la technique et la mécanique à l’Ecole de l’Air de 1935à 1936. L’Ecole de l’Air, fondée en 1935 à Versailles est nouvellement destinée à former les élèves officiers d’active, navigants, mécaniciens et généralistes (recrutement officier direct), tandis que l’Ecole militaire et d’application prend alors en charge la formation des sous-officiers accédant au statut d’officier, dans des spécialités équivalentes (recrutement officier indirect). C’est durant leur présence à Versailles (1929/1936), que Paul et Marcelle Cottave auront leur troisième enfant, Michèle, qui naît en 1931.

Ecole Militaire de l'Air et Ecole de l'Air de Versailles
de 1929 au 1er septembre 1936

Officiers instructeurs et élèves de la division du personnel technique de l'école militaire et d'application de l'aéronautique de Versailles en 1935-36 - Cette division est sous les ordres du colonel Etévé - Voir l'organigramme ci-dessous - Paul Cottave est au premier rang, le premier à droite - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Groupe des professeurs et cadres de l’Ecole, devant l’entrée principale. Ecole militaire d’application de l’Armée de l’Air, Versailles, 1934 - Paul Cottave est est au premier rang, à l'extrême gauche - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

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Ecole Militaire de l'Air et Ecole de l'Air
de 1929 au 1er septembre 1936

Tableau placé à l’entrée de l’Ecole militaire et d’application de l’Aéronautique, et de l’Ecole de l’Air, à Versailles, pour la partie personnel technique enseignant - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Gros plan d'un fuselage de Breguet 19 au point fixe moteur - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Deux instructeurs mécaniciens sous-officiers Tourin et Duclos posent dans l'une des salles de classe de l'école militaire de l'Air de Versailles - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Les Ltt Coulombel et Brunel, instructeurs de l'école, posent devant l'un des Breguet 19 de l'école militaire de l’Armée de l’Air. Ces avions, déclassés, servaient pour les cours de mécanique aéronautique, d'hydraulique, d'électricité, pour les points fixes moteur - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Gros plan sur l'insigne porté sur le Breguet 19 - Il signifie détachement (DET) de l'école militaire de l'Air - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Ecole militaire et d'application d'aéronautique
de Versailles - Stage 1929-1930

Elèves de la 1ère brigade.
EOA (Elèves officiers d'active)
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Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils
Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Elèves de la 2ème brigade.
EOA (Elèves officiers d'active)
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Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils
Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Elèves EOA navigants
EOA (Elèves officiers d'active)
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Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils
Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Elèves EOA mécaniciens et Comptables
EOA (Elèves officiers d'active)
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Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils
Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Elèves EOR Techniciens
(Elèves officiers de réserve)
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils
Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Base de Villacoublay
Adjoint au cdmt du parc technique n° 107
du 1er septembre 1936 au 2 septembre 1939

Dyle et Bacalan DB 70 - Un seul exemplaire a été construit - 1er vol le 15 novembre 1929.
Cet appareil a été versé aux pilotes militaires du groupe des avions nouveaux de Villacoublay puis au centre de formation de Versailles en 1932. Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Parc d'aviation 14/107 - Secteur de Ham.
campagne de France du 2 septembre 1939 à juillet 1940

Commandant Paul Cottave-Claudet en tenue n° 1.
Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils
Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Cette période marque la fin d’une carrière, pour toute une génération d’anciens officiers. Depuis le 21 août 1939, l’aviation française est placée en état d’alerte générale. Paul Cottave--Claudet est nommé au grade de commandant le 2 septembre 1939. La guerre est déclarée par la France le lendemain à 17 h, et les éléments de l’armée de l’Air ont déjà rejoint les frontières pour ce qui sera la "drôle de guerre". Le Cdt Cottave est nommé commandant du parc d’aviation 14/107 et son unité est envoyée dans la Somme. Ironie des choses, il revient dans le secteur d’opération qui fut le sien pendant la Grande Guerre  (1915/1916) : il est commandant de la place militaire d’Ham, éloignée seulement de 16 km de Péronne !

Commandant Paul Cottave à son poste de commandant du Parc d'aviation 14/107 - Il porte l'insigne métallique - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Insigne de poitrine au "Dauphin ailé" porté en 1939/1940 par le Cdt Cottave, insigne du parc 14/107 de la BA " René Dorme" de Villacoublay. Cet insigne a été dessiné par P.Cottave lui même, rappelant ses origines dauphinoises - Photo Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

La vie d’attente de cette drôle de guerre est rythmée par les visites de militaires ou unités françaises et alliées à Ham. Aviateurs souvent, artilleurs ou officiers d’infanterie écriront sur le livre d’Or du Parc 14/107, d’octobre 1939 au 10 mai 1940. La couverture de ce livre, sur la page suivante, contient le fameux Dauphin ailé, emblème de Paul Cottave, rappelant ses origines dauphinoises. Le travail quotidien est néanmoins sérieux, avec les unités à ravitailler, les élèves sous-officiers à former, les relations opérationnelles avec les escadrilles ou la DCA.

En Décembre 1939 ou janvier 1940, Charles Trenet viendra chanter avec "Ceux de l’escadrille" et écrira ce témoignage sur la page 13 du livre d’Or.

Pendant l'hiver 39-40, Charles Trenet vint chanter devant le personnel du Parc Air 14. Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Etat-Major du Parc Air 14/107 aux armées - HAM, 26 septembre 1939 - Arrière de la maison réquisitionnée, apprêtée par la défense passive - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

L’Etat major du Parc Air 14/107 observant la carte - Ham - Décembre 1939 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Vue recto du fanion du parc d'aviation 14/107 conservé par la famille Cottave. C'est le Cdt Paul Cottave qui a dessiné le motif du fanion pour rappeler ses origines dauphinoises. Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Vue verso du fanion du parc d'aviation 14/107 conservé par la famille Cottave. Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Avant le déclenchement de conflit, le Commandant Cottave disait volontiers à ses proches et amis qu’en cas de guerre, l’aviation française ne pèserait pas lourd face à la nombreuse aviation allemande, plus évoluée techniquement, plus nombreuse et plus mobile. Et cela quelle que soit la bravoure des jeunes pilotes français formés en nombre insuffisant. L’offensive allemande de Mai 1940 va enfoncer totalement le front du nord, et percer celui du nord-est par les Ardennes. L’aviation française est clouée au sol, ou bien se défend avec l’énergie d’un combat perdu. La retraite est ordonnée pour sauver les régiments qui peuvent l’être, et Paul Cottave va remplir sa dernière mission : ramener ses hommes vers le Sud sans en perdre aucun.

Vue aérienne des installations du Parc d'aviation de Ham en 1939 - Photo Paul Cottave-Claudet transmise par son petit-fils Jean-Paul Milliand que je remercie pour son aide.

Dans cette lettre, Paul Cottave résume à sa famille le déroulé des évènements depuis le début de l’offensive allemande, et l’ordre de repli à partir de Ham :
" Le 16 mai : d’Ham vers Liancourt (Oise) avec l’échelon lourd. Installation au château de Verderonnes.
Le 17 mai : Retour à Ham, puis trajet Ham vers Liancourt, avec l’échelon léger. Parcours effectué sous le bombardement et la mitraille.
Le 18 mai : Je pars vers Rouen rechercher un nouvel emplacement.
Le 19 mai : déplacement du Parc 14/107 de Liancourt à Montville (Seine-Maritime) par le Nord de Rouen. Passage par Clermont, Beauvais, Gournay, Forges-les-Eaux. Sommes bombardés en cours de route.
Le 21 mai : Parcours de Montville à Conches-en-Ouches (commune de Faverolles, sur la route du Neubourg). Dès le convoi arrivé, je pars à la ZOAN (Zone d’opérations aériennes Nord, dont le QG est à Chauny (Aisne), commandé par le Général d’Astier de La Vigerie) et viens coucher à Versailles. Emotion de Marcelle qui pleure de joie. Vous faites vos préparatifs de départ.
22 mai : Je rejoins le matin (Conches…). Vous quitte le cœur bien gros. Dernière entrevue de la guerre.
24 mai : Vais de Conches à la ZOAN. Je passe à Versailles.
27 mai : Vais de Conches à la ZOAN. Je passe à Versailles.
28 mai : Vais de Conches à la ZOAN. Je passe à Versailles.
30 mai : le premier échelon se déplace de Conches à Azé (Loir et Cher), au Nord-Ouest de Vendôme.
31 mai : tout le convoi de la 14/107 rejoint Azé.
1er juin : Vais à la ZOAN. Je passe à Versailles.
3 juin : Je vais à Blois (Dr Martignon).
6 juin : Vais à la ZOAN. Je passe à Versailles. J’ai vu les effets des bombardements : Paris, Versailles, Villacoublay, St Cyr, Chartres. Anniversaire. (Nb : Paul Cottave a ce jour là 51 ans).
7 juin : Je vais à Orléans (André) et à Châteaudun (Châtelain, Gabrielle).
11 juin : Vais à la ZOAN. Je passe à Versailles. Je reviens par Orléans dans une cohue invraisemblable. Je déjeune à Malesherbes.
12 juin : Trajet Azé (Vendôme) vers Buzançais (Ouest de Châteauroux) en convoi direct. (NB : Le parc d’aviation 14/107 franchit donc la Loire, entre Blois et Tours…) Je passe par Orléans, Romorantin. Je déjeune à Pruniers (Ndlr : MGA 3 où Paul Cottave a servi jusqu’en 1929). Vu gros dégâts de bombing. (Ndlr : ce jour là est donné l’ordre de retraite générale à toutes les armées.)
14 juin : Waekerle (nb : un officier de l’Etat Major du parc 14/107) va chercher sa famille à Vendôme qui a été bombardé la veille. La maison où j’étais logé est entièrement démolie, et une bombe est tombée sur mon bureau à Aze !!
17 juin : Trajet Buzançais-Prissac-Limoges. Moi je vais jusqu’à Châlus. (Ndlr : l’armistice est demandée par l’Etat français).
18 juin : Trajet Limoges-Périgueux puis Libourne (Gironde). La famille Barail a su par mon convoi que j’étais là et vient me demander un sauf conduit pour rejoindre son mari à Bordeaux. Ils ont fui devant les allemands de ChâteauVillain à ici. Je leur donne satisfaction. Ils sont sans nouvelles de Denise.
19 juin : Trajet Libourne-Langon-Bazas
20 juin : Trajet Bazas-Mont de Marsan -Tartas. Le soir ai arrêté une HK et j’ai ainsi des nouvelles de Grenoble, du bachot, etc…mais pas de la famille.
24 juin : Trajet Tartas- Maubourguet Rencontre des fils Armand et arrivée. Suis heureux d’avoir de vos chères nouvelles. Arrivée à Lourdes. (Ndlr : l’armistice est proclamé ce jour, à 24h).  
25 juin : Trajet Lourdes-Argelès-Gazost (sud de Lourdes, sur la route de l’Espagne).

Groupement 2/7 des Hautes-Pyrénées
de juillet 1940 au 20 septembre 1940.

Le 15 juillet 1940, le parc d’aviation 14/107 est dissous. Paul Cottave est alors affecté au commandement du groupement 2/7 (Air) des Hautes Pyrénées (Tarbes).

Le 2 août 1940, Paul Cottave est affecté à l’Etat Major de la Base Aérienne provisoire des Hautes Pyrénées, comme officier d’Etat Major. Entre temps, la loi du 2 août 1940 le place en position d’officier atteint par la nouvelle limite d’âge. Il est envoyé en permission de 30 jours du 20 août au 18 septembre 1940. Mis à la retraite d’office le 20 septembre 1940, il se retire définitivement à Grenoble, au 43, rue Elysée-Chatin, avec sa famille. Il conservera une petite activité administrative au service des anciens combattants, mais restera profondément meurtri d’avoir été mis en congé définitif de l’armée de l’Air, famille de toujours à laquelle il pensait pouvoir encore apporter beaucoup, notamment dans le domaine de la technologie mécanique et de son enseignement. Il accueillera la libération de Grenoble (22 août 1944) avec enthousiasme et foi en l’avenir de la jeunesse. Grand fumeur de tabac brun, il se sait devenu fragile de santé, même si son activité reste remplie. C’est une semaine après son cinquante septième anniversaire qu’il décède chez lui d’une embolie, le 13 juin 1946.

Le jour de sa mort, il était titulaire des décorations suivantes : Chevalier de la légion d’Honneur, Croix de guerre, de la Médaille Interalliée, de la Médaille Commémorative de la Grande Guerre, de la Croix du Combattant, et de la Médaille Coloniale (agrafe Maroc). Deux citations à l’ordre de l’escadrille en 1916 et deux citations à l’ordre de l’Armée en 1916.

 

Mes remerciements à :

- M. Jean-Paul Milliand pour la transmission des archives de Paul Cottave, son grand-père.

Bibliographie :

- Site Internet "Mémoires des hommes" du Ministère de la défense - Voir le lien
- Les "As" français de la Grande Guerre en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes - par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la guerre - Voir le lien

 

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