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Henri de Guibert - Page 2

Escadrille N 3 - Terrain de Breuil-le-Sec :

Etude de l'escadrille N 3 - Cliquez sur ce lien

Breuil-le-Sec : entre Compiègne et Beauvais, près de Clermont (Oise).
  •  Le 7 mars 1916  : Arrivée à la N 3 avec le Spad-S A 2 n°35. Sitôt atterri, Henri se présente au capitaine Brocard qui le reçoit très gentiment. Charles, qui était allé à Pierrefonds sur son Spad, en compagnie du lieutenant Pardevan, comme passager, cale son hélice à l’atterrissage; ce dernier voulant la remettre en marche se fait happer et casser la jambe en remontant.
  • Le 8 mars : En essayant son Spad pour le prendre en main, Henri atterrit trop long et tombe dans une route encaissée bordant le terrain. Résultat, l'avion se met en pylone, la tôle du moteur est enfoncée et l'avion renvoyé pour réparation à l'arrière. Le soir, Charles et le Slt de la Fressange, sur un Nieuport 12 à moteur Clerget de 110 HP, se mettent également en cheval de bois.
  • Le 9 mars : Les pilotes apprennent la mort du sergent Richard (frère du lieutenant Richard de la N 3) qui s’est tué hier sur Spad 110 HP, avec son mécanicien, le soldat de 2ème classe Etienne Pillon au Bourget.
  • Le 12 mars : Henri teste le Spad-S A 2 n° 18 qui lui est affecté. C'est l'ancien appareil du lieutenant Deullin. Le soir, il essaye pour la première fois, un Nieuport 12 à commande avant, le n° 480 (23 m² à moteur de 110 HP).
  • Le 13 mars : Le Sgt Lemaire sur Spad-S A 2 n° 34 atterrit trop long avec son mécanicien comme passager. Face aux hangars, il remet les gaz, passe au-dessus des Bessoneaux; mais le moteur le lâche à ce moment et ne peut éviter que son avion s’écrase derrière la route dans un tout petit champ. Les deux aviateurs sont indemnes mais leur appareil est en miettes. Henri effectue une reconnaissance avec le lieutenant Graff au-dessus du secteur Soissons-Chauny-Guiscart avec un Nieuport 12 à moteur Clerget de 110 CH dont le moteur ne fonctionnait pas correctement.
  • Le 15 mars : Tests du Spad-S A2 n°18. Malgré que le carburateur casse en l’air, Henri pose son appareil sans autre dommage.
  • Le 18 mars : Mission de reconnaissance du front avec le Spad-S A 2 n° 18 avec mon ami, l’adjudant Hatin.
  • Le 19 mars : Henri effectue un vol à bord du Caudron G 4 n°1308, appareil du Sgt Schneider avec le Ltt de la Fressange. Au moment où il descendait en spirales assez serrées, plusieurs cordes à piano tenant le stabilisateur cassent, il stoppe immédiatement sa manoeuvre et redescends tout doucement en ligne droite. Puis essai du Nieuport 12 à moteur Clerget de 110 HP n° 465 avec le mécanicien Chersmann. En plus, il assure le convoyage du Nieuport du lieutenant de Moulignon, qui avait la figure gelée à Pierrefonds et ramene Hatin qui avait fait la reconnaissance avec lui.

 

Mission spéciale pour Charles :

  • Le 30 mars 1916  : Charles part à l’aube pour une mission spéciale dans les environs de Chauny. Elle réussit et une heure environ après son départ, le Nieuport 10 à commande avant (18 m² à moteur 80 HP) revient au terrain. Quelle joie… Le passager de Charles était un sous-officier des douanes. Pour Henri, une reconnaissance avec le lieutenant Moineville qui est avortée en raison de la brume trop épaisse.
La N 3 détiendra le record des missions spéciales. Douze furent faites par ses pilotes. Elles se répartirent ainsi : sept par Jules Védrines, deux par Georges Guynemer, deux par le sous-lieutenant Charles de Guibert, une par le lieutenant Richard. Le Slt Charles de Guibert, du 12ème régiment de Cuirassiers, était passé en mars 1915 dans l’aviation. Après avoir obtenu plusieurs citations à la suite de ses audacieuses reconnaissances, sur Caudron bimoteur G 4, il passa en mai 1916 à l’escadrille N 62 du commandant Horment. En fin mars 1916, il sollicita plusieurs fois l’honneur de faire des missions spéciales et fut désigné par le commandant Brocard. A quelques semaines d’intervalle, il accomplit deux de ces vols qu’il réussit de façon parfaite.
  • Le 31 mars 1916 : Reconnaissance avortée en compagnie de l'adj Hatin avec un Nieuport 12 n° 779 à moteur Clerget 110 HP (23 m²) en raison de ratés du propulseur, atterrissage à Tricot. La mécanique change les bougies et nos deux hommes repartent. le moteur ne donne pas son rendement normal, nouvel atterrissage mais à Breuil-le-Sec. Ils changent d'appareils (n° 820) et partent en reconnaissance sur l'axe Péronne - Ham - Guiscard - Noyon. Ils croisent de loin un Fokker. Pour le dernier vol de la journée, Henri essaye le Nieuport 10 monoplace à moteur Rhône de 80 Hp (18m²) du Ltt de Moulignon.
  • Le 1er avril : L'escadrille apprend, pendant le dîner, la mort de leur camarade, l’Adj Degon de la MF 62, descendu sur un Maurice Farman MF11 bis à moteur de 130 HP, avec le lieutenant Madelin comme passager. L’appareil venait de faire la reconnaissance Péronne-Ham lorsque, au retour, ils furent pris en chasse par un Fokker qui les cribla de balles; les deux hommes furent projetés hors de l’appareil qui avait explosé en l’air. Ils sont tombés à quelques mètres l’un de l’autre auprès de Warvilliers à 3 kilomètres des lignes. Henri réessaye le monoplace du lieutenant de Moulignon deux fois.
  • Le 2 avril : Henri se rend à Moreuil avec Hatin sur le Nieuport n° 465. La MF 62 était alors détachée temporairement sur ce terrain. Ils vont rendre hommage à leurs camarades Degon et Madelin, dont les corps ont été ramenés à Moreuil. Puis mission de chasse en accompagnant une reconnaissance qui longe les lignes au-dessus de l'axe Soissons-Péronne sur le Nieuport 10 monoplace n° 243 (18 m² ). Le soir, protection d'un d’un réglage de tir pour la C 51, capitaine Le Bihan, avec atterrissage à Moreuil.
  • Le 3 avril : Henri de Guibert est détaché avec Hatin à Moreuil pour protéger les avions de réglage des escadrilles C 51 et MF 62 avec le Nieuport 12 n° 465 à moteur Clerget de 110 HP (23 m²). Après 3 essais de démarrage et de ratés, ils arrivent enfin à décoller. Arrivé à 2000 mètres près de Chaulnes, une fuite d'essence les oblige à atterrir en vol plané à trois kilomètres des lignes, à Warvilliers, à 500 mètres de l’endroit où avant hier était tombé l’Adj Degon.
    Après un atterrissage sans casse, ils sont accueillis par des officiers d’artillerie très aimables qui leur permettent de téléphoner. Ils ont en ligne le Cne Le Bihan, commandant à Moreuil et laisse un message pour le Cne Colcomb, commandant par intérim la N 3 à Breuil-le-Sec.
    Le Cne Brocard était allé quelques jours auparavant avec plusieurs de ses pilotes à Verdun, pour les répondre aux attaques aériennes allemandes. Henri demande dans ce message, un tracteur avec remorque pour démonter l’appareil, irréparable sur place à cause de la proximité du front. Ils déjeunent en compagnie des officiers d’infanterie qui avaient assisté à la mort de Degon. Ils leur offrent le champagne pour les remercier. Après déjeunern photo devant le 465 avant qu’on ne le démonte.
    A 15h30, arrivée du tracteur. Démontage de l’appareil. Ils font leurs adieux aux officiers du 102ème régiment territorial commandé par le Cne Proriol et mettent le cap sur Montdidier.
    A 22 heures, ils se posent sans encombre à Breuil-le-Sec. Henri va faire son compte-rendu de la journée au Cne Colcomb.

Lettre de Rousselet :
"Mon cher petit,
Vous m’excuserez de ne pas avoir répondu plus tôt à votre lettre qui après m’avoir cherché à Tricot, est parvenue à me toucher dans le bled où je suis et où quand il fait soleil, cela me rappelle l’Afrique à 250 km de la mer. Je vous remercie de votre attention et si vous pouviez venir me voir ici, vous me feriez plaisir. J’ai peur que ce soit un peu loin.
Jouffroy rentre à l’instant après avoir repéré 31 batteries boches sur lesquelles il a fait pleuvoir des marmites. Il a permis d’enrayer une attaque boche sur D… vous pigez. Je l’engueule parce qu’il ne fait pas ses compte-rendu et raconte qu’il a été attaqué par un boche ; ici, mon vieux c’est la guerre.
Je vous quitte, j’ai eu un moment l’espoir que l’on reconstituerait une section en G 4, vous comprenez si j’aurais préféré aux F 40, mais on m’a envoyé un matériel de Farman, enfin, tant pis; on se bat toujours quand on veut. N’oubliez pas que je vous lirai avec plaisir, ne m’oubliez pas quand vous aurez une photo intéressante. J’ai fait plusieurs rouleaux que je n’ai pas le temps de développer.
Deullin est blessé d’une balle au bras, c’est peu grave. Je vous embrasse."

  •  Le 5 avril 1916  : Henri et Hatin vont à Sacy le Grand avec le biplace de Strohl (n° 839). Ils y retrouvent Barberousse, Schneider ainsi qu’Etcheberry, Pillot et Roy venus de Pierrefonds.
  • Le 7 avril : Le 465 est remonté, Henri le teste avec son mécanicien second, Bouvier. Nouvel essai après avoir retendu quelques câbles.
  • Le 9 avril : Henri apprend que son ami André Godfroy a été blessé par un Fokker sur Nieuport 12 à moteur Clerget de 110 HP (23 m²), le dimanche 2 avril - Puis reconnaissance avec Hatin sur l'axe Péronne - Ham - Guiscard - Noyon - Puis mission de chasse avec Hatin dans région de Compiègne.

Lettre de Georges de Geuser :
"3 avril 1916 - Monsieur, Je viens à la place de mon excellent ami André Godfroy, vous remercier de la lettre qu’il a reçu de vous il y a quelques jours.
Godfroy a été blessé dimanche dernier au cours d’un combat et se trouve empêché d’écrire. Nous allions, lui et moi, tous deux sur biplace protéger un Maurice (Farman) qui faisait des photos à 7 ou 8 kilomètres et nous avons été attrapés par 2 LVG et 1 Fokker. J’ai été au bout de quelques minutes mis hors de combat par des balles dans mon moteur, tandis qu’un LVG faisait comme moi.
Godfroy arrivait à ce moment mais la mitrailleuse de son passager s’étant enrayée il a été tiré de très prés par le Fokker, qui en deux ou trois rafales lui criblait son appareil, crevant le réservoir et coupant trois haubans de l’aile gauche. L’appareil est tombé en vrille. Godfroy malgré deux balles qui lui avaient broyé le tibia de la jambe droite et un éclat d’obus dans la cuisse put dégager son appareil en tenant son palonnier à la main, et luttant obstinément contre la déviation provoquée par la déformation des plans de gauche il regagna nos lignes en traversant les tranchées du Four de Paris à trois cent mètres. Atterri dans un ravin son appareil a capoté dans les fils de fer.
Son état ne présente actuellement aucune inquiétude : il est soigné ici à l’hôpital. Mais il ne peut pas , bien entendu écrire et m’a prié de vous donner de ses nouvelles.
Il est proposé pour la médaille militaire et l’a gagnée mieux que qui que ce soit, comme vous le voyez. Un mot de vous lui fera plaisir , et je compte tout à fait que vous lui écrirez aussitôt. Croyez monsieur à ma meilleure, quoique inconnue sympathie et à mon dévouement. Signé : Georges de Geuser
Pilote escadrille N 37 - SP72."

  •  Le 10 avril 1916  : Henri teste le Caudron G 3 queue souple n° C 800, arrivé pour le capitaine Colcomb (observateur).
  • Le 12 avril : Henri va à Pierrefonds dans la voiture légère (Alda) pour convoyer le G 3 n° 800 que Roy doit prendre en compte. Le vent souffle très fort avec des rafales de pluie. Henri met plus d’une heure pour aller de Pierrefonds à Breuil-le-Sec (55kms environ).
  • Le 13 avril : Depuis hier le Cne Colcomb a affecté le Ni 10 monoplace (18m²) du Ltt de Moulignon à Henri de Guibert.
  • Le 14 avril : Henri et Hatin partent en voiture reconnaître le nouveau terrain de Cachy (près de Villers-Bretonneux) - Le Ltt Richard sur Nieuport à moteur Clerget de 110 HP et le Ltt Deullin sur Spad à moteur de 110 HP atterrissent. Ils redécollent pour emmener leurs appareils dans les Bessoneaux du terrain de Villers-Bretonneux.
  • Le 15 avril : Mauvais temps. Ils ne peuvent pas encore conduire les appareils à Cachy.

 

Escadrille N 3 - Terrain de Cachy :

à l'Est d’Amiens.

Etude de l'escadrille N 3 - Cliquez sur ce lien

  • Le 16 avril 1916  : Henri de Guibert sur Nieuport 10 monoplace est détaché avec le Sgt Lemaire à Heinevillers pour convoyer des Voisins canon qui devaient descendre des Drachen. Le lieutenant Richard les accompagne avec un Nieuport 11. Suite à un contre-ordre, l'attaque est remise à une date ultérieure. Il rencontre le Cne Brocard, de retour de Bar le Duc. Il réquisionne le monoplace d'Henri pour aller à Cachy. Nos aviateurs rentrent sur le N 465. Tous atterrissent s à quelques minutes d’intervalle.
  • Le 19 avril : Le Cne Le Bihan, qu'en Henri avait connu au Crotoy avant la guerre, vient à Cachy en auto. Il est maintenant commandant de l'escadrille C51.
  • Le 21 avril : Un avion allemand survole Cachy à 5h30 du matin. Henri décolle vers 7 heures pour assurer la protection d'une mission de réglage d'artillerie impliquant les avions de la C 51 et de la MF 62. Il repère un avion ennemi près de Chaulnes qui, chaque fois qu'il avance vers lui, fait demi-tour (Nieuport 10 monoplace n° 243). Il fait une étape à Moreuil avant de rentrer. Son frère Charles n’a reçu qu’une palme pour sa mission spéciale. (Croix de Guerre, citation à l’Ordre de l’Armée)
  • Le 22 avril : Le commandement envoie Henri à Vadelincourt (près de Verdun), pour convoyer un vieux Nieuport 11. Arrivé à Paris, il rencontre le Ltt Richard qui venait chercher un Nieuport 12 à moteur Clerget de 110 HP à la RGAé.
  • Le 24 avril : Il prend le train et arrive à Bar-le-Duc. Il téléphone au Cne de Beauchamps, chef de la N 23, qui lui dit de prendre une voiture sur la route. Arrivé sur place, il va voir le Ltt Peretti commandant le détachement de la N 3 (le Cne Brocard ayant été blessé). Il voit Houssemand, Bucquet, Chainat. Après dîner, vol de nuit des Voisins. Il couche dans une tente américaine. Houssemand lui prête sa combinaison fourrée. Il mets sa peau de bique par dessus des chaussons et dors merveilleusement. Dans la région, quantité fantastique d’avions de toutes sortes.

A cette date, il reste donc encore un détachement de la N 3 dans le secteur Bar-le-Duc / Verdun : Peretti, Houssemand, Bucquet, Deullin, Chainat.

  • Le 25 avril 1916  : A l’aube, des avions allemands venus au-dessus de Verdun se font violemment bombarder. Le lieutenant Robert (l'élève de Henri à Pierrefonds sur G 3) capote sur G 4. On met un compte tour sur le Nieuport 11 n° 608 qu'il emméne. C'est son premier vol sur le modèle 11 qu'il trouvre très léger et agréable. Arrivé à Estrées-Saint Denis, retours au carburateur, panne sèche, il atterrit à 300 mètres du terrain d’aviation. Réparation. Départ et panne à nouveau. Les mécaniciens trouvent qu’une goupille tenant la calotte du ressort des soupapes était partie, et cette dernière ne se refermait pas. Départ et atterrissage à Cachy. Il apprend alors la mort accidentelle du Ltt Lacouture et du Ltt Jollin sur MF 11 bis à moteur 130 HP. Il teste ensuite le C800 et le fait interdire au capitaine Colcomb.
  • Le 26 avril : Départ pour Moreuil avec le mécanicien Cornehaut avec un Nieuport 12 n° 465 à moteur Clerget de 110 HP pour convoyer des appareils Maurice Farman MF 11 ou Caudron G 4. Charles assure la protection en monoplace. Ils sont fortement pris à partis par l'artillerie contre avion entre Péronne et Nesles. Pendant 1h10, ils resteront au-dessus des allemands et prendront 36 photos. Le capitaine Colcomb débute sur Nieuport 10 et s’en tire très bien.

Lettre du lieutenant Rousselet :
"26 avril 1916, Mon cher petit, J’ai écris plusieurs fois à Charles sans obtenir une seule réponse. Que se passe t’il donc à la N 3. Je suis très inquiet et très triste. Je m’entraîne depuis que le beau temps est revenu sur Maurice Farman MF-11 (appareil qui ne me plaît pas du tout, enfin nous sommes en guerre) J’espère rejoindre ma section lundi ou mardi avec un Farman F 40 (appareil très quelconque). Du reste je parlerai à Brocard à mon retour au front sur beaucoup de questions.
Et vous, comment vous portez vous ? Vos lettres sont rares, trop rares ; allons un bon mouvement, racontez moi ce que vous faites.
Soyez donc bien gentil de m’envoyer d’urgence deux renseignements :
1° l’adresse du pharmacien et le n° de la lotion remplume-caillou
2° où votre frère a fait faire son bonnet fourré
(écrit en marge par Henri : n° lotion : 530106 ; adresse fourreur : Strom, 16 chaussée d’Antin)
Merci d’avance. Je vous prie de transmettre à tous les camarades mes amitiés, mes respects à Brocard et Horment, embrassez Charles pour moi et pour vous une affectueuse poignée de main.
Signé : Rousselet.
Envoyez moi les renseignements très vite à l’adresse : Ltt Rousselet - GDE Division MF.- SP 92A."

  • Le 27 avril 1916  : Protection avec le Nieuport 12 n° 465 d'une mission photo sur Péronne - Nesles - Cachy - Breuil-le-Sec avec Charles comme passager.
  • Le 28 avril : Avec le même avion, nouvelle protection des MF 11 photos de la MF 62; plus de 2 heures sur les lignes allemandes. Le Ltt Jean Peretti est tué dans un combat aérien à Verdun. Son avion est tombé dans les lignes françaises.

Deux victoires homologuées pour Charles de Guibert :

  • Le 30 avril 1916  : l'Adj Paul Hatin part en reconnaissance sur Noyon - Ham - Péronne) avec un pilote arrivé la veille, le caporal Antoine Chassain. Le matin avant le départ, il a mis divers papiers dans une enveloppe et une photographie de sa petite fille (âgée de 3 ans) qu’il dépose au bureau de la N 3.
    A midi 30, on annonce que Charles de Guibert a abattu 2 Fokker près des lignes aux environs de Roy. Quelques heures plus tard, Besnier, Thuau, Trochu, viennent le remercier de les avoir protégés. Charles a capoté à Moreuil sur son Nieuport 11 (n° 917) en atterrissant sur une bosse. Le Ltt Blamoutier (chef photo de la 6ème armée) fait un rapport pour confirmer la descente d’un des allemands qui, sans Charles, l’aurait descendu.
    Toujours sans nouvelles d’Hatin. Le Ltt Richard qui devait les escorter avec son monoplace n’avait pas pu partir, son moteur ne démarrant pas. Charles est félicité par le Cne Gérard. La mécanique ramène son Nieuport 11 de Moreuil sur une remorque.

Détails des 2 victoires du Slt Charles de Guibert :

  • 1ère victoire homologuée contre un Fokker près de Carrepuis, le 30 avril 1916.
  • 2ème victoire homologuée contre un Fokker près de Roye, le 30 avril 1916. Un de ces deux avions était piloté par le Ltn Otto Schmedes du FlAbt 32.
  • Le 1er mai 1916  : Le Cne Brocard annonce à ses pilotes la mort d’Hatin et de son pilote. Le communiqué allemand relatait en effet qu’un avion avait été descendu sur Noyon et les 2 aviateurs tués. Il ne manquait aucun équipage dans les autres unités.
  • Le 2 mai : Charles emmène son frère comme passager sur le Nieuport 10 n° 460 biplace à moteur Rhône de 80 HP jusqu’à Moreuil. A l'origine, Henri devais récupérer un vieux G 3 à queue à volet. Il essaye le Nieuport 11 n° 608 qui était anciennement affecté à Peretti). Un monoplace neuf de type 11 doit bientôt arriver pour Henri en provenance du Bourget.
  • Le 3 mai : Charles perçoit le Nieuport 16 n° 964 (moteur 110 HP) et Henri un Nieuport 11 (moteur 80 HP) réparé à Saint Cyr. Il fait tout de suite un tour pour l’essayer.
  • Le 4 mai : Védrines essaye le Nieuport 16 que Charles vient de recevoir. Il emmène le général commandant l’aviation anglaise dans le Nieuport 12 n° 820 à moteur Clerget. L’adjudant Paul Tarascon arrive à la N 3.
  • Le 5 mai : Plusieurs pilotes, dont Védrines, Lemaire, Bloch, les frères de Guibert, vont visiter un terrain aviation britannique à quelques kilomètres d’Amiens. En rentrant à Cachy, Charles atterrit trop long sur un Nieuport 12(avec le Ltt Foucault comme passager) et rentre dans un autre biplace Nieuport. Les pilotes de la MF 62 arrivent à Cachy avec leurs avions.

La MF 62, escadrille d’observation commandée par le capitaine Horment, quitte donc le terrain de Moreuil pour rejoindre la 3 de Brocard à Cachy. Ces deux escadrilles avaient l’habitude de travailler ensemble, la 3 assurant la protection de la 62. Le but de ce déplacement est de transformer la 62 en escadrille de chasse en la faisant passer sur Nieuport. En même temps le Cne Brocard prend le commandement de l’ensemble des escadrilles de Cachy dans le but de former le Groupement de Combat ou Groupe de Chasse de la Somme, qui sera au complet dans le courant de l’été pour l’offensive conjointe de la VI° armée et des Britanniques. "La N 3 est alors sous les ordres de Heurtaux, mais ce dernier n’a pas le temps de s’occuper des détails administratifs à cause de ses continuels combats aux cötés des As de la 3, auprès desquels il s’imposait tant par son mépris complet du danger que par ses nombreuses victoires. Très souvent hospitalisé ou blessé, c’est alors le Slt pilote Raymond, ancien officier du VIIème cuirassier qui assurait le commandement de l’escadrille. Cela nous permettait de chanter fréquemment tous en chœur à notre popote : A la 3, il y a un sous- lieutenant, qui a le plus beau des commandements, des capitaines, des As qui brillent..." d’après François Battesti.

  • Le 7 mai 1916  : Henri de Guibert essaye le Nieuport 10 monoplace n° 147 du capitaine Colcomb n°147 et son nouveau Nieuport 11, le n° 888. Les allemands ont lancé, sur le territoire du 35ème Corps d'Armée, une banderole disant qu’Hatin s’était vaillamment défendu et était mort en brave au-dessus de Noyon.
  • Le 9 mai : Henri achète chez Photo-Sport un taxiphote pour vue stéréoscopiques.
  • Le 11 mai, Charles de Guibert est décoré de la légion d'Honneur pour ses 2 victoires du 30 avril 1916.
  • Le 16 mai, après une permission de quelques jours, Henri rejoint la N 3. Il apprend que le Slt Gabriel Foucault et le soldat Paul Soreau se sont tués le matin avec un Nieuport 12. Perte de vitesse au départ.
  • Le 17 mai : Le Cne Brocard annonce à Charles et Henri que le capitaine Horment, chef de la MF 62, les a spécialement demandés pour former un fond de vieux pilotes transformée sur Nieuport monoplaces et biplaces. Il les laisse partir avec Tarascon, Bloch, Nautré, Le Cour Grandmaison et Mouronval. Chainat revient de Verdun et capote à Breuil-le-Sec. Henri effectue une mission de chasse entre l’Avre et la Somme à bord de son Nieuport 11 n° 888.

 

La MF 62 passe sur Nieuport et devient la N 62 :

A Cachy, à compter du 18 mai 1916, la MF 62 commence sa transformation en N62. La nouvelle 62 est formée grâce à la N 3 qui passe à 11 pilotes. Sept pilotes de cette escadrille passent dans la nouvelle unité et en forment l’ossature. C’est eux qui vont assurer la couverture de chasse de l’escadrille. L’escadrille N 62 est maintenant équipée de 3 types de Nieuport, des modèles 11, 16 et 12. Pendant quelques semaines, elle conservera 4 Farman F 40 en attendant que les équipages soient lâchés sur les nouveaux biplaces.

 

Adoption des premiers insignes d'escadrilles :

Les escadrilles de chasse se multipliant dans l’aéronautique militaire, il devient nécessaire de les reconnaître plus facilement. Le GQG demande à chaque unité d’adopter un emblème. Le Cne Brocard, chef des escadrilles de Cachy, réunit son personnel et demande à tous d’imaginer le futur insigne de son unité. De tous les dessins qui sont proposés, viennent largement en tête les animaux et plus particulièrement les coqs. Ils sont vraiment de toutes tailles et de toutes couleurs. C’est le symbole de la France désiré par tous.
Mais ce n’est pas lui qui représentera la N3. En effet le Cne Brocard reconnaît la chose mais déclare que le coq ne vole pas merveilleusement bien et impose une cigogne. Cet oiseau symbolisera à merveille l’Alsace et la Lorraine que la France veut reprendre à tout prix. Plusieurs jours plus tard, la N3 adopte une cigogne aux ailes basses conçue par un soldat de la section des camouflages d’Amiens.

L’escadrille N 62 opte alors pour le coq. Il personnifiera l’esprit combatif et le courage des aviateurs. Le 1er modèle choisi est celui qui figure sur les pièces d’or de 20 Fr. d’avant guerre. A partir de cet instant la N 3 devient l'escadrille des cigognes et la 62 celle des Coqs.

 

Charles et Henri passe de la N 3 à la N 62 :  

Suite à la répartition des unités aéronautiques entre les corps d’armée, l’aviation de la VIème armée est réduite aux escadrilles Nieuport, dont la 62. Mais ces avions ne se prêtant pas aux prises de vue aériennes, le commandement va être obligé de panacher différents types d’avions au sein de certaines unités. C’est pour cette raison que l’on trouve des monoplaces de chasse, N 11 et N 16, et des biplaces d’observation N 12, à la 62. Les observateurs sont, soit affectés à l’escadrille, soit détachés pour certaines périodes.

 

La N 62 est un dédoublement de la N 3 :

Ainsi la nouvelle N 62 apparaît comme un dédoublement de la N 3, et appartient au GC de Brocard ou GC de la Somme. Elle quittera Cachy le 15 octobre 1916, pour le terrain de Chipilly, où elle est de nouveau rattachée à la VI° armée. C’est à partir de novembre que sera vraiment officiellement formé le GC 12, Brocard étant nommé commandant et ayant alors sous ses ordres 4 escadrilles toutes avec le symbole de Cigognes. Le GC 12 devient alors le "Groupe des Cigognes". A la même date et aussi à Cachy, le Cne Féquant forme avec 4 autres escadrilles le GC 13. Ces deux groupes de combat forment alors le "Groupe de Cachy".

  •  Jeudi 18 mai 1916  : Le Cne Horment annonce à Henry son passage officiel au sein de la N62, nouvellement transformée. Henry de Guibert emmène Thuau sur le Caudron G 3 n° 878 pour lui apprendre à piloter les moteurs avant. Puis essai de l’appareil Nieuport 11 du Ltt Le Cour Grandmaison. Puis mission d'escorte du MF 11 bis (moteur 130 HP) de l'équipage Trochu et Ltt Blamoutiers. Ils survolent Gentelles où l’on enterre le Slt Gabriel Foucault et le soldat Paul Soreau qui se sont tués dans un accident aérien, le 16 mai.
  • Vendredi 19 mai : Plusieurs pilotes accompagnent le Cne Horment pour visiter le bois de Cachy. Henri prend des photographies de Tarascon et de Lemaire devant les hangars de la N 3. Essai de son Nieuport 11 n° 888, le moteur vibre toujours, un mécanicien trouve la flasque arrière desserrée; nouvel essai, on change le moteur.
  • Samedi 20 mai : Un Morane anglais atterrit à Cachy. Le Cne Horment demande pourquoi Henri a l’air ennuyé de passer à la N62; il se montre très gentil à son égard.
  • Dimanche 21 mai : Le Cne Colcomb lit une lettre que lui a envoyée la mère de Hatin et une autre de sa femme. Douloureux mélange de souffrance et de patriotisme. Henri avait pris une photo au Vérascope de Hatin deux jours avant sa mort. Il la remet au Cne Colcomb pour sa femme. Chainat a abattu ce matin son 4ème avion. Nouvel essai du 888 après changement du moteur, bon rendement, vibre encore un peu.
    Le Sgt Schneider de la C 43 vient d’être descendu par un Allemand au-dessus du bois d’Ourscamp. Il était à bord d'un Caudron G 4.
  • Lundi 22 mai : Protection d'une mission photo de la C 51 sur Chaulnes et le canal de la Somme (Adj Dumas sur Caudron G4). Les problèmes de vibration du 888 sont résolus car un des cylindres était plus visé d'un tour que les autres.
  • Mardi 23 mai : Le Cne Mercier, l'ancien chef d’escadrille à la C10 et le Cne Benoit visitent les hangars. Les vibrations revienent sur le 888. Henri fait tester l'avion par Brocard qui l'enméne sur une mission de chasse dans le secteur de Chaulnes et Avre. Il trouve l'avion parfaitement normal !
  • Mercredi 24 mai : Le Sgt Delage essaye un système de tir à travers l’hélice. Mission de chasse avec le Nieuport 11 n° 888 sur Montdidier - Roy - Bailly - Chaulnes.

 

Escadrille N 62 - Terrain de Cachy :

Etude de l'escadrille N 62 - Cliquez sur ce lien

  •  Le 26 mai 1916  : Henri prend en compte le Nieuport 16 (13m² 110 HP) n° 964 de Charles car il est renvoyé à l'arrière pour se reposer de son surmenage. Henri accompagne Paul Tarascon et Marcel Bloch en mission. Au retour, Bloch capote avec le n° 917. c'est sur cet appareil que Charles de Guibert avait abattu 2 Fokkers.
  • Le 28 mai : Henri fait essayer son 964 par Houssemand car il trouve qu’il vibre beaucoup.
  • Le 30 mai : L'escadrille déménage de Cachy et s'installe dans le bois (bois l’Abbé). On demande un volontaire pour une mission spéciale. Le caporal Nautré, nouvellement arrivé à l’escadrille, se propose sur un Nieuport 10 (18m² à moteur 80HP).

Le 21 mai - Passage au grade d’adjudant (ordre n° 597)

"Grand quartier général - Commandement de l’Aéronautique aux armées : En exécution de la dépêche ministérielle n°541 4/12 du 7 janvier 1916, l’aide major général nomme à la date du 21 mai 1916 au grade d’adjudant, le sergent de Guibert Henri Pilote à l’escadrille N62, Sans mutation - Au GQG, le 26 mai 1916. Pour l’aide major général.
Le Ltt colonel commandant l’aéronautique aux armées.
Signé : Barès"

  • Le 31 mai 1916  : Ronde de chasse entre Somme et Avre.
  • Le 1er juin : En compagnie du Slt Raymond, Henri à bord du N 888, escorte un Farman F 40 au-dessus de Combles. Trois pilotes sont victimes de capotages dans la journée : Ltt Richard, Ltt Le Cour Grandmaison, Slt Raymond.
  • Le 2 juin : A l'escadrille C 51, un Caudron G 4 glisse sur l’aile; les deux membres d'équipage, le Caporal Jules Chabaud et le Slt Marcel Langevin, sont carbonisés.
  • Le 3 juin : Le caporal Nautré part pour une mission spéciale et la réussit. Le Ltt Mouronval photographie, avec son vérascope, Henri de Guibert dans son Nieuport 16 n° 888. Le Ltt Richard quitte la N 3.
  • Le 4 juin : de la Roche Saint André, Thuau, Nautré, Gibault, Albanel, Henri de Guibert vont à Villers-Bretonneaux rendre visite à leurs camarades de la C 51.
  • Le 7 juin : Le Sgt Morizot arrive pour ramener au Plessis-Belleville le Nieuport n° 901 de l’Adj Bucquet.
  • Le 9 juin : Henri essaye le Nieuport 10 n° 761 avec lequel Nautré a fait la mission spéciale. Henri se rend au parc (château de Blangy) avec le Ltt Le Cour Grandmaison, le Ltt Benoist et son mécanicien pour prendre un moteur 110 Rhône. Le capitaine Colcomb les quitte définitivement.
  • Le 10 juin : La N 26 arrive à Cachy. Un caporal de la N 26 sur 110 Clerget biplace atterrit trop long et rentre dans un Bessoneau. Henri teste le moteur qu'il a récupéré la veille.
  • Le 11 juin : Le Ltt Deullin, avec Guynemer comme passager, va à Pierrefonds et y endommage le train d’atterrissage de son Sopwith 1A2 à moteur Clerget de 110 HP.
  • Le 12 juin : Le colonel Barès rend visite aux escadrilles de Cachy. Henri félicite ses mécanos pour la bonne tenue de mon appareil, le Nieuport 16 n° 964 (13m² à moteur 110 HP). Thuau débute sur Nieuport 10 monoplace.
  • Le 14 juin : On demande des volontaires pour abattre des Drachen au moment de la préparation d’artillerie. Henri se porte volontaire avec son Nieuport 16 n° 964.
  • Le 15 juin : Le Cne Brocard vient vérifier personnellement les volontariats pour la mission des Drachen, avec fusées Le Prieur, qui sera très difficile. Henri confirme son choix, on peut compter sur lui. Les mécaniciens, spécialisés dans la pose des fusées, commencent l’installation des armes. Delage essaye un système de tir à travers l’hélice.
  • Le 16 juin : Le Cne Horment rentre de permission. L'escadrille récupère au parc des supports mitrailleuse Quilliers.
  • Le 17 juin : L'escadrille C 43 atterrit à Cachy. Guiguet arrive à la N 3. Les Ltt Marcel Falouet et Marcel Pamart se tuent sur Caudron G 4 en venant de Saçy à Cachy.
    Henri décolle à 4h30 du matin pour faire une ronde de chasse avec le Nieuport 16 n° 964. Dès le décollage, il pénétre dans une brume très épaisse dès l'altitude de 50 mètres. Impossible de voir la terre. En désespoir de cause, il monte à 600 mètres sans trouver de trou pour s'orienter. Arrivé dans les environs de Moreuil, il aperçoit le château de Bois l'Abbé. Après 10 minutes de vol, il se reperd dans la purée de poix et retombe de nouveau sur le château qu'il vient de survoler. N'ayant plus rien à perdre, il traverse vent arrière toute la forêt à 5 ou 10 mètres au-dessus des la crête des arbres et atterrit enfin sans encombre. On trouve une vis d’axe de piston cassée dans le moteur.
  • Le 19 juin : Henri teste les fusées Le Prieur sur le terrain avec son 964.
  • Le 20 juin : Le général Fayolle vient à Cachy pour décorer le Cne Pastier, Charles de Guibert, Deullin, de Rochefort et Nautré.
    Henri fait une exhibition sur son N 16 équipé des fusées Le Prieur. Les coups portent bien. Plus tard, il teste le Nieuport 16 n° 1338 du Cne Horment. Le Ltt de la Tour, qui voulait impressionner le général, capote hors du terrain.
  • Le 21 juin : Essai des fusées à Rouvrel devant le LV Le Prieur, inventeur du système. Excellent résultat. Le Cne Benoist capote sur Nieuport 10.
  • Le 22 juin : Henri aperçoit un avion allemand qui est pris à parti par l'artillerie contre avion. Il décolle immédiatement avec le Nieuport 11 n° 110 mais ne peut malheureusement pas rattrapper l'avion adverse En atterrissant, il apprend que Chainat l'a abattu dans les lignes françaises.
  • Le 23 juin : Mission de chasse avec Sanglier sur le 964 à 4300 mètres. Henri atterrit en catastrophe en rasant les arbres, suite à une panne d'essence. Le Cne Brocard, qui assiste à la scène, le félicite à son arrivée. L'état-major demande de nouveaux volontaires pour des missions spéciales.
  • Le 24 juin : Henri repart pour Rouvrel s'entraîner avec les fusées Le Prieur.
  • Le 25 juin : Henri de Guibert se perd à nouveau dans la brume et les nuages. Heureusement, après 1h30 de recherches, il retrouve sa route. La mission consistant à descendre le Drachen, situé au Sud de la voie de chemin de fer passant par Villers-Bretonneux et Ham, est confirmée.

 

Mission anti-Drachen :

  • Le 26 juin 1916  : Lever à 5 heures. A 7h 45, Henri décolle pour participer à la mission anti-Drachen (22 avions ensemble). Charles l'escorte avec le Nieuport 11 du Cne Horment. Il le perd dans les nuages et le retrouve ensuite. Ils passent les lignes vers 2500 m. Henri fonce sur la "saucisse" qui lui a été affectée, dans les environs de Curchy près de Chaulnes. Face aux lignes françaises, il descend presqu’à la verticale. Le Drachen grossit très rapidement et bientôt remplit totalement le viseur. Pour être sûr de l'avoir, notre pilote attend quelques fractions de seconde de plus et presse sur le bouton. Les fusées partent. Il est si près qu'il a l'impression qi'il lui rentre dedans. Il redresse son appareil, tourne la tête et vois une immense fumée noire en même temps que la nacelle qui descend à une allure folle.

Henry de Guibert nous raconte cette mission :

  • "A peine ai-je le temps de jouir de ce spectacle que j’entends le tac-tac d’une mitrailleuse; les balles me sifflent aux oreilles je regarde de tous cotés et aperçois à ma droite, 3 ou 400 mètres au-dessus, descendant à la verticale un gros bi-fuselage boche qui me tirait dessus sans discontinuer. Vent debout à 7 ou 800 mètres d’altitude et à 6 ou 7 km au moins chez le boche !......
    Que fait donc Charles ? mon compte tour se casse. Je tire à fond mes manettes, mets mon appareil plutôt légèrement en descente pour augmenter ma vitesse le plus possible. Louvoie dans tous les sens. Le bi-moteur me rattrape terriblement (il descend toujours et malgré mon appareil très rapide il me rejoint.) Il tire toujours et sans arrêt. J’essuie bien 5 à 600 coups, il n’enraye pas l’animal. Maintenant c’est à bout portant ; quel crétin il n’arrive pas même à me blesser avec tous les atouts dans son jeu. Que ne suis je à sa place !! Je pique plein moteur et aussitôt cabre mon pauvre vieux 964 tant et si bien que j’ai l’impression de dépasser la perpendiculaire.
    Ma manœuvre réussit ; freiné par ma montée en chandelle, je laisse le boche poursuivre sa descente, me retrouve au-dessus de mon adversaire qui emporté par son élan m’a dépassé. Je pique dessus, à mon tour de le corriger, et fais mon possible pour tirer moins mal que lui. J’épuise mes 47 cartouches ; les traçantes sont bien arrivées en plein dans le fuselage ? Il remet plein gaz (témoin les 2 fumées bleues qui se sont échappées de l’appareil sitôt après le début de mon tir) et pique à toute allure vers le sol où malheureusement il semble atterrir normalement."

  • Henri entre à Cachy et y retrouve Charles qui n’avait pu le secourir étant lui même aux prises avec un LVG. A son arrivée, il est félicité par le capitaine Horment et le capitaine Pujot de l’état major. Il est le seul pilote dans la 6ème armée à avoir réussit la destruction d’un Drachen avec les fusées Le Prieur. Le Cdt Gérard veut le proposer pour la médaille militaire. A la direction de Boves le soir, on les présente au général Fayolle et au colonel Duval.
Détails des victoires de l'Adj Henri de Guibert :
  • 1ère victoire homologuée contre un Drachen à Curchy près de Chaulnes, le 26 juin 1916.
  • Une victoire non homologuée contre un bi-fuselage dans les environs de Curchy près de Chaulnes, le 26 juin 1916.
  • 27 juin 1916  : Le colonel Barès à Cachy le félicite pour son drachen. Essai du Nieuport du Ltt Le Cour Grandmaison. Les allemands fléchissent un peu partout devant le front anglais. La préparation d’artillerie a commencé avant hier.
  • Le 28 juin : Le Sgt de Marmiers amène le Nieuport 17 n° 1501 (15 m² à moteur 110 HP. Il est affecté à Charles qui donne le sien à Nautré.
  • Le 29 juin : A 3h et ½ le matin, départ pour une reconnaissance sur Equancourt - Péronne - Ham - Nesles - Charles et Henri. La brume est trop forte, rien à faire. Ils montent à 4100 mètres.
    Charles se trouve mal en atterrissant. Après avis du médecin, il doit se reposer au moins 15 jours. Henri récupère le Nieuport 17 de Charles.
  • Le 30 juin : Le Ltt François Mouronval part pour une mission de chasse et se fait descendre, perdu dans les environs de Saint Quentin, avec le Nieuport 11 n° 1159 de l'Adj Paul Tarascon. Préparation d’artillerie de plus en plus intense.
  • Le 1er juillet : A 7h00, attaque d’infanterie. A 9h30 le tir d’artillerie s’allonge d’un km. A 8 h, Henri livre combat contre un LVG qui lui loge 7 balles dans son Nieuport : une dans le pare-brise et une dans la cabane, sans compter celle qui touche le cintre de sa mitrailleuse.
    Guiguet est très grièvement blessé. Charles part à Paris dans l’auto qui emmenait le colonel Barès. Il est affecté momentanément au centre d'aviation de la Vidamée pour se reposer.
  • Le 2 juillet : Un nouveau pilote, le MdL André Seigneurie, de la 103 sur Nieuport 11 ne rentre pas. 2 missions spéciales parties trop tard sont rentrées sans avoir rien fait.

Dès le début de l’offensive de la Somme, le 3 juillet 1916, les Britanniques attaquent avec 5 corps d’armée de part et d’autre de la route Albert-Bapaume. La VI° armée française enlève les positions allemandes de la Somme à Curlu, puis aborde au sud , le plateau de Flaucourt. Les troupes reçoivent l’ordre d’arrêter la poussée vers l’Est et d’attaquer au sud de Péronne en direction de Chaulnes.

  • Le 3 juillet 1916  : Bloch, Sanglier, Le Cour Grandmaison et Henri décollent pour descendre des Drachen au nord de la Somme. Le Cne de Siries, commandant la N 26 ne rentre pas. Bloch non plus. Les troupes françaises avancent et sont en avant de Flaucourt. Bombardement de gros calibre de la gare de Péronne. Bloch a été blessé lors de l'attaque de son Drachen, il a pris une balle dans la cuisse et une autre lui a coupé un pouce. Malgré ses blessures, il a tout de même abattu le ballon.
  • Le 4 juillet : Henri va à Lahoussaye, au nord de Corbie, chez les britanniques, ramener le Nieuport 16 n° 1234 de Bloch qui avait atterri là une fois blessé. Ses mécaniciens Charlot et Bouvier travaillent jusqu’à 1h 30 du matin pour changer le moteur de son avion.

Lettres de témoins de l’attaque du Drachen :

"Nesles le 16 avril 1917
Monsieur de Guibert,
Je suis allé aujourd’hui à Curchy où j’ai effectué des recherches au sujet de l’affaire convenue, j’ai vu un habitant qui a assisté à l’opération qui s’est produite à environ 2km ½ sur la droite de Curchy venant sur Nesle. Comme ces habitants étaient soignés par des soldats, personne de Curchy n’a pu se rendre sur les lieux, néanmoins cet homme m’a indiqué des personnes auxquelles je pourrais obtenir des renseignements précis sur la fin de la saucisse et du personnel. Peut être j’aurais un bout de l’appareil.
Comme mon déplacement n’est pas bien facile je vous demanderais de m’envoyer votre nouvelle adresse, et je vous donnerais d’autres renseignements dans les huit jours. Agréez monsieur mes sincères salutations. Votre tout dévoué.
Cavrot, gendarme à Nesles."

« Nesles le 20 avril 1917
Monsieur de Guibert,
C’est avec un grand plaisir que j’ai reçu votre lettre et m’empresse d’y répondre après avoir pu obtenir des renseignements complémentaires.
Je suis allé à l’emplacement de la saucisse. L’on y trouve encore un amas de cendres ; il est impossible d’en ramasser le plus petit morceau. Cette saucisse se trouvait au bois d’Herly qui fait angle avec les 7 fours, Herly et Curchy. D’après les renseignements d’une famille qui reste encore aux 7 fours, dépendance de la commune de Rethonvillers et qui a assisté à l’opération, m’ont dit qu’il s’y trouvait 2 officiers, l’un a été complètement carbonisé, l’autre a eu les 2 jambes brisées et s’est jeté en bas et a été broyé. J’aurais été très heureux de pouvoir vous en envoyer un bout mais il est absolument impossible. Si vous descendez aux 7 fours ces personnes pourront vous conduire sur ces lieux qui sont proches. Il a été impossible de savoir le sort qu’ils ont subi les 2 officiers car aussitôt l’opération, les boches ont fait rentrer tout civil chez lui aussi bien aux 7 Fours, à Herly, Etaloy et Cremery, partout j’ai demandé. Celui qui s’est jeté en bas est mort le lendemain. Ce sera avec un grand plaisir que nous vous recevrons.
Dans l’espoir de vous voir bientôt, recevez monsieur de Guibert mes sincères respects. Votre tout dévoué.
Cavrot."

  • Le 5 juillet 1916  : Henri prend en photo son 964 équipée de fusées Le Prieur, de manière à commémorer sa victoire du 26 juin 1916. Le Ltt Le Cour Grandmaison le prend en compte. Henri va rendre une visite à Marcel Bloch qui est soigné à l’hôpital d’Amiens. La mission spéciale ne rentre pas.
  • Le 6 juillet : mission d'accompagnement d'une reconnaissance de corps d'Armée. Il atterrit au Hamel. La chasse française va devoir faire barrage pour empêcher les Allemands de passer pour réaliser des missions de réglage sur le 1er corps colonial qui cherche à percer sur Péronne. Il prend des photos d'une petite maison où s’est déclaré un très violent incendie. Ensuite, il descend très bas près des tranchées de Flancourt et Anevillers. Il peut voir une quantité considérable de dépôts de ravitaillement en munitions. Henri apprend que son ami Marcel Garet est rentré dans un Fokker qu’il venait de descendre.
  • Le 7 juillet : Réussite d’une mission spéciale par un pilote de la 103. L’autre mission partie il y a 2 jours a réussie, mais le pilote a capoté et pu se cacher près de Valenciennes. Ils ont pu faire sauter les ponts et les voies qui leurs avaient été indiqués.
  • Le 8 juillet : Pendant une heure, le Cne Horment accompagné d'Henri de Guibert suivent deux avions allemands sur Péronne - Happlincourt sans réussir à les rattraper.
  • Le 9 juillet : La première mission de la journée à partir de Demuin, à la C 52 consiste en une mission de chasse au Nord-Est de Péronne. La seconde est une escorte de reconnaissance sur Happlincourt réalisée par Huffer et Toby. Les Allemands incendient un des ballons d'observation français avec un avion maquillé sorti des nuages. L'observateur du ballon a échappé à la mort grâce à son parachute.
  • Le 10 juillet : Mission de chasse avec le Cne Horment. Henri prend l'avion de son chef en photo avec son vérascope.

 

Le Cne Horment est gravement blessé au combat :

  • Le 11 juillet 1916  : Le Cne Horment est blessé au cou et à la poitrine (à peine à un centimètre de la carotide) sur Equancourt - Roisel - Nesles - Ham dans un combat contre 8 Allemands. La N 3 remporte plusieurs victoires, 2 homologuées par Chainat et Deullin, 3 autres non homologuées par Guynemer, Lemaire, Dorme. Heurtaux reçoit une balle dans le moteur de son biplan. Pinaud capote près Estrée-Saint-Denis.
    Un Caudron G 4 de la 64 (équipage MdL Amaury de Saint-Pol et Soldat Gabriel Farigoul) est abattu. Les deux hommes sont tués. Les avions ennemis ne sortent plus que par 5 ou 6 à la fois . Le Ltt Le Cour Grandmaison, commandant par intérim, charge Henri de Gibert, du service du personnel navigant à l’intérieur de l’escadrille.
  • Le 12 juillet : Bucquet tire par mégarde sur un anglais pilotant un monocoque Morane. Rien de nouveau. Billion, Frémont, Nautré et Sanglier vont rendre une visite au Cne Horment à l’hôpital de Villers-Bretonneux. Mission de chasse avec Sanglier. Ils sont dans l'impossibilité de rejoindre 2 LVG et 1 Aviatik qui s’enfuyaient sitôt qu'ils s'approchaient. Paul Tarascon met son avion en pylône.
  • Le 13 juillet : Une mission entre 4 à 6 du matin.
  • Le 14 juillet : Henri de Guibert prends en photo Tarascon, Besnier, Sanglier devant leurs avions. Puis Dorme dans son Nieuport.
  • Le 15 juillet : mission de chasse à 7 avions. Tarascon abat un Aviatik tout blanc. Henri de Guibert nous décrit la scéne : "C’était très beau à voir, descente en feuille morte, cassé en l’air et incendié au contact du sol. Sanglier en fait autant à l’est de Péronne. Quant à moi ma guigne se poursuit et les enrayages de même sans compter les balles qui me transforment mon avion en écumoire de temps à autre. De Rochefort en descend un qui tombe dans la Somme. Nautré est descendu chez les boches. Il doit être tué."
  • Les Anglais avancent de 5 km. Les Allemands bombardent Flancourt avec du 380. Le Nieuport de nautré est tombé dans les 1ère lignes allemandes et a été tué. Henri prends des photos de Brocard et d'Heurtaux.
  • Le 16 juillet : Le Cne Horment vient rendre visite à son unité pour la 1° fois depuis sa blessure. Deux nouvelles victoires : une par Guynemer et une par Heurtaux, toutes sur Barleux..
  • Le 18 juillet : Henri accompagne le Ltt Le Cour Grandmaison près de Proyart voir un colonel qu’il connaissait (Commandant artillerie du 35ème CA.) Ils ont l'occasion de voir tirer un 270 où ils peuvent suivre les obus à la sortie du canon.
    La tribune de Genève revèle que le Ltt Mouronval a été fait prisonnier (Nieuport 11 n° 1159 de Paul Tarascon surnommé "Zigomar")
  • Le 19 juillet : Le Ltt Lucien Rousselet de la F 207, ami d'Henri est tué au combat. En mission de reconnaissance avec le Slt André Frémont, leur avion est attaqué par 2 avions au-dessus du Mont Saint-Quentin. Leur Farman 40 était escorté par un jeune pilote, le caporal Ragy. Malheureusement, Ragy livre combat contre un des chasseurs mais ne peut empêcher l'autre d'abattre le F 40 de Rousselet.
  • Le 20 juillet : Le MdL Delbos rentre avec son Clerget 110 HP dans un Bessoneau au Hamel et casse complètement son appareil et 2 autres Farman F 40. Mission de chasse avec Tarascon, Besnier, Sanglier, Henri de Guibert. A l'Est de Péronne, ils foncent sur Sept LVG. Les Allemands ne demandent pas leur reste et piquent comme des pavés. Ils sont sur leur aérodrome. Les français n'insistent pas.
  • Le 21 juillet : Henri tombe en panne séche au-dessus de Barleux. (rupteur de magnéto brisé) Il Atterrit à Cayeux-en-Santerre. Le Ltt Henri Dagonet de la N 37 est grièvement blessé en combattant un avion ennemi et capote en atterrissant.
  • Le 22 juillet  : Le Ltt Dagonet succombe de ses blessures à l'hôpital de Wiencourt-l’Equipée (Somme). Henri fait régler son collimateur Chrétien et l'essaye en vol sur cible au sol.
  • Le 23 juillet : Arrivée de Plessier et de Roy. Après son intervention, Plessier est affecté à la 62. Guynemer arrive sur un Nieuport 17 à mitrailleuse Vickers, et Pinsard sur un Spad VII à moteur Hispano de 150 HP (le 1° livré sur le front).
  • Le 24 juillet : Henri de Guibert et Besnier sont envoyés pour descendre un avion maquillé aux couleurs anglaises faisant des réglages sur les batteries de Maricourt. Ils repèrent un Sopwith britannique qui a atterri au milieu des tranchées. Ils se perdent dans les nuages. Maintenant seul, Henri tente plusieurs perçées et se fait mitrailler à chaque fois, surtout quand il déboule à la verticale d'un Drachen. A cet instant, le moteur a des ratés et s'arrête presque totalement. Notre pilote jette par-dessus bord ses rouleaux de balles incendiaires et triture ses manettes avec angoisse. Heureusement, le moteur repart, il peut rentrer très bas, à 2 ou 300 mètres d'altitude et se poser à Cachy. Besnier perdu lui-aussi s'est posé en Seine-Inférieure.
  • Le 26 juillet : Le Cne Horment propose Henri pour un Spad VII. Il poursuit au Nord-Est de Péronne le dernier avion d’une formation de dix. Il lui tire 25 cartouches sans résultat. Il reçois sa carte verte de pilote.
  • Le 27 juillet : Il fait un vol avec Plessier pour lui montrer les lignes et en profite pour le prendre en photo (n° 1386 coté "5"). Le LV Le Prieur apporte des fusées grenades contre-avions.
  • Le 28 juillet : Deux vols de chasse, dont un avec les fusées grenades.
  • Le 29 juillet : Henri va à Demuin pour assurer la protection de G 4 sur Mons-en-Chaussée, au Sud-Est de Péronne. Joffre passe les escadrilles en revue. Mission du soir en compagnie de Tarascon.

Le 30 juillet 1916, la VIème armée passe à l’attaque au nord de la Somme. L’aviation de chasse est chargée d’acquérir la maîtrise du ciel. Le groupe de combat de Cachy, comprenant les escadrilles N 3, N 26, N 103 (depuis avril 1916), N 62 depuis mai, N 37 et N 65 depuis juillet, commandée par le Cne Brocard reste attachée sur le plan administratif au service aéronautique de la VI° armée.

  • Le 30 juillet 1916  : Plessier et Henri poursuivent un Aviatik jusqu'à Ham. Ils ne peuvent le rejoindre. Quelques minutes après, ils repèrent 4 groupes de 7 appareils et foncent sur le dernier d’un des groupes au Nord-Est de Péronne. Enrayage comme toujours !!! Dorme heurte un LVG au cours d’un combat et revient avec son aileron cassé et son plan inférieur démoli.
  • Le 2 août : Henri décolle pour une mission de chasse et voit 4 allemands très bas. Panne sèche en fin de vol sur les lignes (bris du pignon d’entraînement de magnéto). Il descends en vol plané, il est alors à une dizaine de km du coté allemand. Heureusement, il trouve un courant très favorable et se pose près de Chignoles. Pendant le roulé d'atterrissage, une roue se casse et provoque la mise en pylône du Nieuport. Il rentre à Cachy après avoir fait démonter son avion. Chainat a abattu 2 autres avions.
  • Le 3 août : A 8h30, Henri part avec le Cne Horment et son mécanicien en voiture légère pour Esquenoy où il doit prendre en compte le Nieuport 17 n° 1501. Dorme a descendu son 3ème avion. Chainat a reçu une balle dans le moteur, arrive juste à rentrer dans les lignes et capote dans les tranchées.
  • Le 4 août : Dorme, Tarascon, et Borzecki reçoivent la Médaille Militaire et Chainat la Légion d’honneur. Plessier reste en panne à Marulcave. Deux nouveaux pilotes arrivent à la 3 : Lauthé et Bordes. Deux appareil de la 103 ne sont pas rentrés depuis hier.(Sgt Jean Maffert et MdL Debrod)
  • Le 5 août : Guynemer abat un avion anglais qui avait des croix de fer. Il tombe tout près des tranchées françaises.
  • Le 6 août : Dorme descend son 5ème avion homologué. Béchereau ingénieur et constructeur du Spad vient à Cachy. Il accompagne Borzecki sur Sopwith jusqu’à Fins et Nurlu pour prendre des photos.
  • Le 9 août : Tarascon reçoit un bon paquet de balles explosives dans son appareil. Il capote au Quesnel dans les seigles. Il venait de descendre un avion en flammes juste avant. Henri escorte Borzecki sur Sopwith pour prendre des photos des environs de Nurlu.
  • Le 12 août : Charles de Guibert rentre de convalescence.
  • Le 19 août : Besnier est victime d'un accident très grave sur son Nieuport 17 près de Cayeux-en-Sauterre : fracture du crâne, maxillaire, etc.... On l’opère de suite.
  • Le 21 août : Chainat perd une roue en décollant sur Spad VII à moteur 140 HP, capote à pleine vitesse mais sans se blesser. Le Cne Horment, qui vient d’aller voir Besnier, déclare qu'il délire. On va lui remettre la Médaille Militaire, ce qui n'est pas un bon signe.
  • Le 22 août : Besnier va un peu mieux. Thuau arrive à la 62. Sanglier reçoit la Médaille Militaire. Henri accompagne Plessier et son frère lors d'une mission de chasse dans la région de Roye. Ils aperçoivent un avion ennemi sur lequel les français tiraient. Ils foncent dessus. Charles fonce sur un autre appareil à 400 m au-dessus qu'ils n'avaient pas vu et qui le protégeait. Enrayage au 3° coup !!. L'ennemi arrose avec conviction son appareil sans le toucher. Plessier a enrayé aussi. Il n’y a que la mitrailleuse de l'allemand qui fonctionnait normalement.. Charles n'a pas plus de chance, il poursuit son adversaire jusqu’à Ham mais ne peut ni le rattraper, ni l'abattre malgré les 47 cartouches qu'il lui tire.
  • Le 23 août : Mission de chasse avec Charles de Guibert, Plessier, Sanglier, Destot sur Roye et Combles. Ils sont fortement canonnés sur Péronne et entre Chaulnes et Roye. Charles est blessé légèrement à la lèvre par un éclat d’obus. Son réservoir est crevé à la fin de la mission et tombe en panne. Ne pouvant aller plus loin, il atterrit dans les anciennes tranchées anglaises et capote violemment. Son jeune frère, qui a assisté à toute la scène, tourne un moment très bas au-dessus de l'avion et voit quelqu’un qui agite un mouchoir. Il rentre moins angoissé. Sitôt posé, il part à la recherche de son frère avec le Cour Grandmaison. Revenant sans rien trouver, ils arrêtent à Chipilly, aérodrome anglais. Les aviateurs britanniques leur déclarent que Charles, après sa très violente commotion, a été évacué. A leur retour sur le terrain, ils trouvent Charles très fatigué, couché mais seulement légèrement blessé à la lèvre. Besnier va de mieux en mieux.
  • Le 24 août : Le Cal Henri Dangueuger de l'escadrille N 37 (Nieuport 17 n° 1472), est tué au combat. Huffer arrive avec le premier Nieuport 14 à moteur Hispano (30 m²) livré à l'escadrille. Henri effectue une mission de chasse sur Combles - Péronne - Maurepas. Il tire de très près sur un avion dans les environs de Péronnes. Cette victoire ne sera pas homologuée.
  • Une victoire non homologuée contre un avion dans les environs de Péronnes par l'Adj Henri de Guibert, le 24 août 1916.

  • Le 25 août 1916  : Charles de Guibert est toujours très fatigué. Le docteur Castex, attaché au groupe, veut qu’il se repose au moins un mois. La 62 va être transformée en biplace. Bara capote sur un Nieuport 11.
  • Le 27 août : Le colonel Barès annonce que Henri de Guibert va recevoir la Médaille Militaire. Guynemer revient à Cachy sur Spad VII.

Citation à l’Ordre de l’Armée :
"Au GQG le 25 août 1916 - Ordre n° 3536
La Médaille Militaire a été conférée au militaire dont le nom suit : De Guibert Louis Henri Guy, adjudant à l’escadrille N 62 : Excellent pilote qui a toujours accompli avec beaucoup de calme, de sang froid et d’allant, les missions qui lui ont été confiées. Le 26 juin 1916, a incendié un drachen à faible altitude . A attaqué ensuite deux avions ennemis, obligeant l’un à atterrir et l’autre à prendre la fuite. Déjà cité à l’Ordre.
La présente nomination comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec palmes.
Signé : J.Joffre."

  • Le 28 août 1916  : La Roumanie déclare officiellement la guerre à l’Autriche, information transmise par la TSF de la Tour Eiffel. De Lesseps sur Voisin Peugeot 200 HP repart pour le CRP.
  • Le 29 août : Sur Villers-Carbonel, Henri croise un avion qu'il prend pour un Spad. Il passe tout près de lui, sors la main pour lui dire bonjour et se fait copieusement mitrailler. Malgré un renversement en catastrophe pour riposter, il ne peux rien faire car l'avion adverse est déjà loin.
  • Le 30 août : Charles de Guibert part au Bourget pour chercher un Spad.
  • Le 31 août : Le Cne Horment, Tarascon, Sanglier, Thuau, Castex, Henri vont rendre visite à Besnier à Cayeux-en-Sauterre. Il est mal en point et n’a toujours pas recouvré sa lucidité d’esprit. La fièvre est toujours très forte. et ils rentrent avec une mauvaise impression.
  • Le 2 septembre : Tarascon et Henri de Guibert attaquent à 3 reprises des avions allemands très bas chez eux. Encore 2 enrayages.
  • Du 3 au 7 septembre : nouvelle offensive sur la Somme : la VIème armée prend la 1ère ligne allemande.
  • Le 3 septembre : L'escadrille apprend la mort de leur camarade Besnier qui est décédé hier à 2 heures. Le Cne Brocard refuse que le personnel de la 62 soit présent à ses funérailles car il n'a pas assez d’escadrilles disponibles pour les remplacer. Henri attaque un biplan au-dessus du Mont Saint-Quentin. Il est à bout portant et pense à cet instant qu'il va venger son ami Rousselt, tué dans cette zone, le 19 juillet 1916. La malchance l'accompagne encore et il enrayage au 1er coup. C'est maintenant à lui d’être copieusement arrosé.
  • Le 4 septembre : Charles rentre à Cachy. Son frère s'est arrangé avec le colonel Barès pour qu’il ne puisse prendre son avion au Bourget afin qu’il se repose. Charles n’est pas content. Le colonel Barès lui interdit de voler actuellement.
  • Le 5 septembre : Charles de Guibert part au Plessis-Belleville (GDE) comme adjoint au Cne de Briey, inspecteur de l’armement.
  • Le 7 septembre : Chainat est blessé légèrement à la cuisse. Une mission de protection d’Hebert sur son Sopwith au delà de Sailly - Saillisel et Nurlu. Ils peuvent apercevoir beaucoup de formations ennemies qui croisent plus bas que les Français. Les chasseurs, devant protéger le biplace, ne peuvent attaquer. Les 3 Spad, qui devaient être livrés avant celui de Henri de Guibert, sont arrivés (Cne Ménard, Richard et Heurtaux). Le Sgt Charles Bordes de la N 73 est tué au combat.
  • Le 9 septembre : Le Slt Roger Prudhommeaux de la N 37 ne rentre pas de mission. Le sergent Delage est blessé par l’hélice du Spad de Brocard.

Le 9 septembre 1916, le commandement envisageant d’engager deux corps de cavalerie sur le secteur de la Somme, deux escadrilles sont désignées pour assurer les reconnaissances. La N 62 est détachée auprès du 2ème corps de cavalerie tandis que la N 69 est rattachée au 1er Corps de cavalerie. La 62 compte à cette époque 6 observateurs de cavalerie et 3 observateurs d’artillerie dans ses rangs. Ces personnels suivent les unités aériennes tant que celles ci restent dans la zone définie mais changent d’unité à chaque fois que cela est nécessaire pour rester dans leur zone d’affectation. Du 7 au 14 septembre 1916, la VIème armée enlève la 2ème ligne de défense ennemie et prend Bouchavesnes.

  • Le 11 septembre 1916  : Survol du cimetière de Cayeux-en-Sauterre où repose leur camarade Besnier. Ils peuvent voir des Allemands occupés à creuser des tombes dans le cimetière. Henri teste un Nieuport 14 à moteur Hispano de 150 HP.
  • Le 12 septembre : Grosse attaque l'après-midi, les Français prennent Bouchavesnes. Un Caudron R 4 glisse sur l’aile et se met en vrille à Demuin. A 10 heures du soir, essai de vol de nuit avec de Lesseps et le capitaine Galliot avec un Voisin canon à moteur Peugeot de 200 HP.
  • Le 13 septembre : Henri survole Bouchavesnes à 250 mètres de moyenne, parfois à 100 pour une mission de liaison avec l'infanterie. De nombreux F 40 et Nieuport sont en l’air. Partout, l'artillerie française se fait entendre sans provoquer une riposte importante par les Allemands.
  • Le 14 septembre : Deux missions de chasse. Henri voit un avion tomber en flammes dans le bois de Raucourt et qui explose en arrivant au sol. Il mitraille un LVG au Sud de Péronne.

A partir du 15 septembre 1916, l’avance des troupes françaises est stoppée partout avec des pertes effroyables. La VIème armée se trouve dans l’obligation de continuer l’attaque en raison de l’offensive britannique qui débute. Les Britanniques s’enfoncent de 9 km dans le dispositif ennemi.

  • Le 15 septembre 1916  : Le Nieuport 17 n° 1581 du Slt Hughes de Rochefort de la N 26 est abattu par la DCA. Le pilote décédera de ses blessures, le 23 septembre 1916. Henri de Guibert atterrit en pleine nuit avec le Nieuport 17 n° 1501. Tout se passe bien. Dorme descend son 10ème avion.
  • Le 16 septembre : Dans la brume, Henri est à deux doigts de percuter Sanglier. Ensuite, il part pour Amiens avec Charlot son mécanicien pour prendre en compte un Spad VII.
  • Le 17 septembre : Il touche le Spad VII n°130 qui lui est affecté. Le Sgt Georges de Geuser se tue quand les ailes de son Nieuport 17 (à mitrailleuse Vickers) se sont repliées en l’air après un combat.
  • Le 19 septembre : Henri passe chez Spad, rue des Entrepreneurs pour réclamer un système Delage pour extraire les cartouches de Vickers et faire tourner la bande.
  • Le 20 septembre : On pose un désenrayage Delage sur son Spad. Au retour, il donne ses premières impressions : "Le Spad marche très bien ; très agréable avec le moteur, mais ne plane pas et court au ras du sol. Moteur épatant.". Henri reçoit le diplôme du million des aviateurs.
  • Le 21 septembre : Henri fait peindre par ses mécaniciens une bande tricolore autour du fuselage de son Spad.
    Un peu plus tard, à l’exemple d’Henri de Guibert, l’escadrille entièrement passée sur Spad adoptera la bande tricolore comme signe de reconnaissance. Elle sera cette fois inclinée alors que la bande initiale est droite.
  • Le 22 septembre : On va poser un appareil cinématographique sur son Spad pour faire des reconnaissances à longue portée. Tobic et Hebert font une reconnaissance à longue portée sur Maubeuge avec un sopwith 1A2 dans un vol 4h25 réalisé entièrement au-dessus des zones occupées par les Allemands. La 62 doit aller déménager sur Chipilly dans quelques jours. Le Ltt Hector Varcin est grièvement blessé et le Ltt Masquelier, sur le Nieuport 17bis n° 3315 ne rentre pas.

Au sol, l’attaque des 25 au 27 septembre 1916 permet la prise de Rancourt mais aussi la perte de Combles le 26.

 

Escadrille N 62 - Terrain de Chipilly :

Dans la Somme, entre Amiens et Péronne, au Nord-Est de Cachy.

Etude de l'escadrille N 62 - Cliquez sur ce lien

  •  Le 28 septembre 1916  : Henri assure la protection d'un Sopwith 1A2 à moteur Clerget 130 HP équipé photo avec le Nieuport 17 du Cne Horment. Son Spad étant en panne (la mitrailleuse), il se rend à Cachy avec le Nieuport 11 n° 1577 de Plessier pour demander une pièce de rechange pour à la N 3. Il revient ensuite en auto car il a reçu l'ordre de laisser le 1577 à Cachy.
  • Le 1er octobre : L'Adj Marcel Bloch abat son 4ème Drachen sur Spad. Le caporal Dulac capote sur 130 Clerget en traversant la route au bout du champ.
  • Le 2 octobre : Sgt J Sauvage casse son Spad en atterrissant à Cachy après avoir remporté sa 5ème victoire homologuée. Marcel Bloch abat un 5ème Drachen à l'Est de Bapaume.

 

Henri de Guibert s'évanouit en vol :

  • Le 5 octobre 1916  : Au cours d'une mission avec son Spad VII sur Combles - Rancourt - Bouchavesnes, Henri s’évanouit en vol, alors qu'il patrouillait à 4500 m d'altitude. Sa perte de conscience se prolonge pendant un quart d’heure environ. A son réveil, il est à 1200 m d'altitude, moteur plein régime et face aux lignes allemandes. Il avale de suite sa fiole de liqueur d’Hoffmann; ça le brûle horriblement mais il réussit quand même à rejoindre Chipilly où il atterrit sans casse. Il a une mine épouvantable et ne va pas bien. Heureusement que son Spad est un avion solide car, pour descendre de 4500 à 1200 m plein moteur, il a dû faire pas mal d'acrobaties involontaires.
  • Le 7 octobre : Henri de Guibert ne va pas bien. Il consulter le docteur de Bellefond de Montauban, attaché au groupe de Chipilly. Il va me faire évacuer dès demain car j’ai besoin urgent de repos (surmenage). L'interdiction de voler lui est notifiée pour ne pas risquer un nouvel évanouissement.

Photos des escadrilles 3 et 62

Breuil-le-Sec - Les pilotes de l'escadrille MS 3 - De gauche à droite : Adj Pierre Besnier (mort de ses blessures, le 2 septembre 1916) - Lambert - Georges Guynemer (tué au combat, le 11 septembre 1917) - Adj Charles Houssemand (tué dans un accident aérien, le 9 février 1918) - Adj Paul Hatin (tué le 30 avril 1916) - X - Caporal Georges Brou - Caporal Jules Védrines - Frivotti - X - L'escadrille MS 3 a été stationnée à Breuil-le-Sec du 16 août 1915 au 16 avril 1916 - Photo : Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Le caporal Georges Guynemer et son mécanicien Guerder photographiés après leur première victoire homologuée sur un Aviatik sur Septmont, le 19 juillet 1915 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Védrines à bord du Morane-Saulnier type N n° 390 en septembre 1915 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Spad S - A2 n° 18 de l'escadrille MS 3 sur le terrain de Breuil-le-Sec en mars 1916 - Equipage composé du Sgt Henri de Guibert (pilote) et de Hatin (observateur) - Cet avion avait été affecté au Ltt Deullin qui ne l'a pas gardé longtemps - L'escadrille MS 3 comptera 3 Spad (n° 18 - 34 - 35) de ce type dans son tableau d'effectif - Ce Spad biplace un peu particulier ne restera pas longtemps en service à la MS 3 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Page de garde du carnet d'emploi du temps de Henri de Guibert commencé en 1916 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Carnet d'emploi du temps d'Henri de Guibert daté de fin mai 1916 - Il s'agit en fait d'un carnet d'enregistrement des heures de vol - Cette page présente le passage de la N 3 (tampon signé par le Cne Antonin Brocard) à la N 62 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Adj Paul Tarascon - 12 victoires homologuées toutes remportées à la 62 - C'est le pilote le plus titré de cette escadrille qui a compté plusieurs As - Victime d'un grave accident aérien avant guerre avec un Blériot, il est amputé du pied droit - Il est réformé à titre définitif - En août 1914, il réussit à s'engager sans révéler son infirmité, n'ayant pas passé de visite médicale - Ensuite, ne pouvant servir dans cette arme, il réussit à se faire transférer dans les troupes d'aviation et devient instructeur à Pau - Il aura comme élève Guynemer, Heurtaux, Dorme, de la Tour - Le 6 octobre 1915, il obtient sa mutation à l'escadrille N 31 stationnée à Toul - Le 1er mai 1916, il rejoint l'escadrille N 3 puis le 18 mai, la N 62 nouvellement créée - C'est au sein de la 62 qu'il va remporter la totalité de ses 12 victoires homologuées - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Chateau de Breuil-le-Sec près de Clermont où a habité le Sgt Henri de Guibert du 7 mars au 11 avril 1916. Sa chambre est indiquée par une croix - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Prise d'armes sur le Terrain de Cachy, le 11 mai 1916 - Le géréral Fayolle, cdmt la 6ème armée, décore les aviateurs qui se sont illustrés, le 30 avril 1916 - De gauche à droite, Cne Albert Pastier, chef de la C 43, Charles de Guibert pilote de la N 3 (2 victoires le 30 avril 1916) - Slt Albert Deullin pilote N 3 (4ème victoire le 30 avril) - Sgt Hughes De Rochefort pilote de la N 26 (2ème victoire le 30 avril) - X - le Général Fayolle - Le Slt Hughes de Rochefort (N 26) décédera de ses blessures, le 23 septembre 1916 après que son avion ait été abattu par la DCA, le 15 septembre 1916 - Photo : Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Prise d'armes sur le Terrain de Cachy, le 11 mai 1916 - Les officiers supérieurs et les médaillés assistent au défilé des troupes - De gauche à droite : Col Duval - Cdt Gérard - Cne Brocard et les décorés : Ltt Charles de Guibert - Slt Albert Deullin - Cne Pastier - Sgt Hughes De Rochefort - LV de Prieur - X - Photo Famille Moineville que je remercie pour son aide.

Sgt Henri de Guibert photographié à bord de son Nieuport 16 n° 964 équipé de 8 fusées anti-Drachen Le Prieur. C'est avec cet avion qu'il a remporté sa 1ère victoire homologuée, le 26 juin 1916 - L'avion est armé d'une mitrailleuse Lewis placé en dehors du champ de l'hélice - Son avion porte le numéro d'indentification "7" au sein de l'unité - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Nieuport 12 de l'escadrille N 62 à Cachy en juillet 1916 - Le pilote, d'origine américaine, est le Sgt Jean Huffer et l'observateur le Ltt Jean Thobie - Ces deux hommes s'illustreront par quelques grandes reconnaissances derrière les lignes ennemies - On peut voir que le coq porté par cet avion n'est pas uniformément blanc mais possède une crête, un bec, des ornements rouges et des pattes noires - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Insigne de l'escadrille N 3 adopté par le Capitaine Antonin Brocard en mai-juin 1916 - C'est à cette époque que l'escadrille N 62 a adopté son coq - Il existait de nombreuses variantes de cette cigogne - Elles sont présentées dans l'étude consacrée à l'escadrille 3 - Dessin Albin Denis.

Slt Alfred Heurtaux de l'escadrille N 3 à bord de son Nieuport 16 en juillet 1916 - Alfred Heurtaux termina la guerre avec 21 victoires homologuées - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Cne Antonin Brocard - Commandant l'escadrille 3 du 18 mars 1915 au 9 novembre 1916 - Il commanda aussi le groupe de Chasse de Cachy puis le célébre GC 12 des "Gigognes" - Il est photographié à bord de son Nieuport 17, à Cachy en juillet 1916 - Photo : Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

René Dorme de la N 3 à bord de son Nieuport 16 n° 939 à Cachy en juillet 1916 - Le support de mitrailleuse est du type "Moreau" - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Adj Paul Tarascon de l'escadrille N 62 photographié devant le Nieuport 17 n° 1427 avec lequel il a remporté une victoire contre un Aviatik, le 15 juillet 1916 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Le Ltt Le Cour Grandmaison photographié à bord de son Nieuport 16 n° 964, le 21 juillet 1916 - Cet avion avait été affecté auparavant au Sgt Henri de Guibert - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Visite d'Etat-Major du Général Joffre à Cachy, le 29 juillet 1916 - Le général se fait présenter le Nieuport 17 n° N 1428 codé "12" par son pilote, René Dorme de la N 3 - Même si cela ne se voit pas correctement, l'avion est peint dans un camouflage deux tons marron foncé et vert foncé - Le "12" est le numéro d'identification individuel dans l'unité - Tous les avions de l'As René Dorme porteront le numéro "12" - La cigogne, nouvel emblème de l'unité (mai-juin) est caché par l'officier au centre de l'image - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Arrivée du premier Nieuport 17 (n° 1501) de l'escadrille N 62, le 3 août 1916 - En experts, le Ltt Deullin et le Slt Georges Guynemer de la N 3, sont venus en curieux admirer le nouveau venu. Cet avion porte le camouflage deux tons déjà revêtus par le modèle 16 - Selon le journal de bord d'Henri de Guibert, il s'agissait du premier Nieuport 17 livré à Cachy, toutes escadrilles confondues - Le coq, emblème de l'unité et adopté vers mai-juin est bien visible - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

L'Adj Henri de Guibert de la N 62 pose à bord du Nieuport 17 n° 1501 à Cachy en août 1916 - Cet avion a d'abord été l'avion de son frère Charles à partir du 28 juin 1916 - Mis en convalescence pour surmenage, son jeune frère Henri le prend en compte le 3 août 1916 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Nieuport 17 n° N 1501 codé "7" de l'Adj Henri de Guibert, pilote de l'escadrille N 62 posé sur le terrain d'aviation de Treux (Somme) probablement le 15 septembre 1916 - L'avion porte sur le côté du fuselage un lance-grenades GABA - Il s'agit d'un dispositif anti-drachen qui permettait, sur commande du pilote, à larguer une grenade en passant à la verticale du ballon d'observation ennemi - Le capot et la casserole d'hélice sont grises - A cette époque, l'escadrille N 62 était stationnée sur le terrain d'aviation de Cachy (Somme) - Autochrome Lumière pris par Philippe Chavanne de Dalmassy, transmise par Bernard Carmouze, son petit-fils que je remercie pour son aide.

Adj Pierre Besnier de la N 62 devant son Nieuport 17 (n° 1430), à Cachy, le 14 juillet 1916 - Ce pilote trouvera la mort le 3 septembre 1916, des suites d'un accident aérien survenu (fracture du crâne) à Cayeux-en-Sauterre, le 19 août 1916 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Le Sgt Georges de Geuser de la N 37 à bord de son Nieuport 16 à Cachy en juillet 1916 - Le Sgt de Geuser s'est tué, le 17 septembre 1916, après un combat lorsque les ailes de son avion à mitrailleuse Vickers se sont repliées en l'air - L'avion porte la marque personnelle de ce pilote : un "G" cerclé - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Les grandes figures de Cachy en juillet-août 1916 - De gauche à droite : Adj Paul Tarascon (N 3 puis N 62) - Cne Henri Horment (chef N 62) - Sgt René Dorme (N 3) - Sgt André Chainat (N 3) - Cne Antonin Brocard (Chef N 3) - Adj Charles Borzecki (N 3 - C 43 - N 62) - Ltt Alfred Heurtaux (N 3) - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

MdL Célestion Sanglier de l'escadrille N 62 posant devant son Nieuport 16 n° 983 - T errain de Cachy , le 14 juillet 1916 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Le 26 juillet 1916, Henri de Guibert reçoit sa carte verte de pilote - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Cne Henri Horment, commandant l'escadrille N 62 du 18 août 1915 au 3 février 1917 puis cdmt d’un secteur et enfin cdt le GC 12 à la suite du Cdt Brocard, le 30 septembre 1917 - Griévement blessé de deux balles en combat aérien, le 11 juillet 1916 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Pilotes des escadrilles 3 et 37 à Cachy pendant l'été 1916 - De gauche à droite : Ltt Feierstein N 37 - Slt Georges Guynemer N 3 - Slt Albert Deullin N 3 - Ltt Charles de Guibert N 3 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Slt Georges Guynemer - Cachy pendant l'été 1916 - A la fin d'août 1916, Georges Guynemer comptait 14 victoires et était le pilote ayant obtenu le plus de victoires homologuées de l'aviation militaire française - Nungesser était juste derrière avec 13 victoires (au 25 août) - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Le 25 août 1916, Henri de Guibert reçoit la Médaille Militaire - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Adj Henri de Guibert, pilote de la N 62 pose avec son Spad VII n° S 130, le 17 septembre 1916 - Photo collection Philippe Guillermin que je remercie pour son aide.

Henri de Guibert de la N 62 pose à coté de son Spad VII n° S 130, le 17 septembre 1916 - Dans quelques jours, il fera peindre par la mécanique une large bande tricolore de fuselage - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Le 20 septembre, Henri reçoit le diplôme du Million offert aux aviateurs - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Paris, le 15 septembre 1916
En voici, le texte intégral :
Le président de la commision de la Ligue Aéronautique de France à Monsieur l'Adjudant de Guibert.
Mon cher camarade,
Le 6 août 1914, au lendemain de l'agression allemande, une somme de un million était offerte au Président de la République par MM. André et Edouard Michelin pour honorer, à la fin de la guerre, les services rendus au Pays par l'héroïsme et l'habileté de nos aviateurs militaires.
Les donateurs ont pensé qu'aujourd'hui l'obligation s'imposait de reconnaître, sans plus tarder, le rôle glorieux de notre cinquième arme et avec la haute approbation de M. le Ministre de la Guerre, une commision a été constituée pour assurer la répartition de ce don patriotique; elle comprend :
3 membres militaires désignés par le Ministre de la Guerre :
- M. le général de Lacroix, ancien vice-président du conseil supérieur de la Guerre.
- M. Daniel Berthelot, membre de l'academie de médecine.
- M. Besançon, secretaire général de l'Aéro-club.
- M. Esnault-Pelterie, président de la chambre syndicale de l'Aéronautique.
- M. Pierre Etienne Flandin, député.
- M. Marchis, professeur du cours d'aviation à la Sorbonne.
Cette commission a jugé que les services que vous avez rendus au Pays vous désignaient à son choix; il s'agit à ses yeux, non d'une récompense, mais d'un hommage, d'un profond remerciement où elle est certaine de se faire l'interprète de la reconnaissance du Pays tout entier.
La commission vous prie donc de recevoir, en attendant le diplôme qui vous sera adressé ultérieurement, le présent témoignage de sa haute estime; elle y ajoute l'expression chaleureuse de ses sentiments d'admiration, auxquels je suis fier et heureux de joindre les miens.
L'inspecteur général, directeur de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées.

Rentré de convalescence après ses deux blessures du 3 juillet 1916, l'AdjMarcel Bloch abat deux autres Drachen, les 1er et 2 octobre 1916 - Ce sont respectivement ses 4ème et 5ème victoires homologuées - Ce Spad VII à moteur Hispano de 150 HP est équipé d'une mitrailleuse Vickers alimentée de 500 coups en bande - Le coq est représenté sous une autre forme, avec des plumes colorées - Bloch a baptisé son avion "Fantasio II", ce qui signifie qu'il y a eu un "Fantasio 1" - Je n'en ai pas encore trouvé de photo pour l'illustrer - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

L'Adj Henri de Guibert de la N 62 pose à bord du Spad VII n° 130, sur le terrain de Cachy, le 6 octobre 1916 - Cet avion, qui lui a été affecté le 17 septembre, porte maintenant deux bandes de fuselage : une rouge et une tricolore tracées verticalement.Ttrès bientôt, les bandes tricolore vont être adoptées par plusieurs escadrilles pour faciliter l'identification des avions en vol - Toutefois, la nouvelle bande tricolore sera portée avec une inclinaison - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Carnet d'emploi du temps d'Henri de Guibert daté d'octobre 1916 - Il s'agit en fait d'un carnet d'enregistrement des heures de vol - Voir le tampon signé par le Cne Horment, che de la N 62 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Le 7 octobre, Henri de Guibert, après une consultation chez le docteur de Bellefond de Montauban, attaché au groupe de Chipilly, est interdit de vol pour surmenage - Il est évacué dès le lendemain pour un mois de repos obligatoire - L'interdiction de voler lui est notifiée pour ne pas risquer un nouvel évanouissement - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Le Ltt Charles de Guibert prend en compte un Spad VII à la RGAé du Bourget, le 13 mars 1917 - Charles de Guibert sera pilote à la N 62 jusqu'au 13 avril 1917 - Photo : Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Le Ltt Charles de Guibert, accompagné de son mécanicien, est venu à la RGAé du Bourget, pour prendre en compte un nouveau Spad VII affecté à l'escadrille N 62, le 13 mars 1917 - Il quittera cette unité, le 13 avril 1917, pour rejoindre l'escadrille SPA 73 - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

Cne Antonin Brocard - Après avoir commandé l'escadrille MS 3 puis la N 3, il est nommé à la tête du groupe de Chasse de Cachy puis devient le chef emblématique du célébre GC 12 des "Gigognes" - Photo Famille de Guibert transmise par Patrick Chevillotte que je remercie pour son aide.

 

Tous mes remerciements pour leur aide constante :

- M. Patrick Chevillotte pour la compilation des événements et pour la communication de l'ensemble des archives de la famille de Guibert.
- MM. Philippe, François et Jean de Guibert, les fils d'Henri de Guibert.
- M. Philippe Guillermin pour l'envoi des photos de sa collection.
- M. Bernard Carmouze pour l'envoi des photos de Philippe Chavane de Dalmassy, son grand-père.

Bibliographie :

- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920 - Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- La guerre des ailes, Missions Spéciales de Jacques Mortane - pages 253 et 254 aux éditions Baudinère. Les inexactitudes de dates ont été corrigées.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes - par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la guerre - Voir le lien
- Carnets d'enregistrement des heures de vol de Henri de Guibert communiqués par M. Patrick Chevillotte.
- Les "As" français de la Grande Guerre en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la D éfense - Voir le lien

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