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Ltt André Girier, pilote de l'escadrille BR 210 - Il s'illustrera après guerre au cours de raids à longue distance - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Ltt André Lucien François Girier - Né le 23 février 1890 à Lyon (69) - Fils d'Alphonse François Marie Girier et de Marie Eugènie Dellin - Domiciliés au 80 rue Molière à Lyon (69) - Profession Employé de commerce - Marié avec J. Charpentier - Domiciliés 87, rue de l'Hôtel de Ville de Lyon (69) - Classe 1910 - Recrutement du bureau Rhône Central sous le matricule n° 1420 - Engagé volontaire pour trois ans au 17ème régiment de Dragons, à compter du 7 octobre 1910 - Proposé à la réforme pour cal vicieux de l'avant bras gauche, raccourcissement, déviation et atrophie, le 27 septembre 1912 - Engagé pour la durée de la guerre, le 6 août 1914 - Affecté au 17ème régiment de Dragons, le 9 août 1914 - Nommé Brigadier, le 13 novembre 1914 - Nommé Maréchal des Logis, le 6 février 1915 - Nommé Sous-lieutenant à titre temporaire et affecté au 13ème bataillon des Chasseurs Alpins, le 20 mars 1915 - Blessé par balle dans la région dorso-lombaire à l'Hartmannwillerskopf, le 15 juin 1915 - Citation n° 215 à l'ordre de la 1ère Brigade de Chasseurs, le 23 juin 1915 -Croix de Guerre 14-18 en date du 26 juin 1915 -  Passé sur sa demande à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 1er octobre 1915 - Nommé Lieutenant à titre définitif, le 4 novembre 1916 - Citation à l'ordre du corps d'armée, le 17 novembre 1916 -  Brevet de pilote militaire n° 2431 obtenu à l'école d'aviation militaire d'Ambérieu, le 18 janvier 1916 - Pilote du GDE du 27 janvier au 8 mars 1916 -  Pilote de l'escadrille F 210 / R 210 / BR 210 du 8 mars 1916 au 7 juillet 1918 - Il est affecté à la 210 François Métayer, son ordonnance, qui deviendra son mitrailleur - Qualifié sur Caudron R IV en octobre 1916 - Détaché à la RGAé du 31 mars 1917 au XXX - Citation à l'ordre de l'armée, le 24 mars 1917 - Citation à l'ordre de l'armée, le 1er avril 1917 - Citation à l'ordre de l'armée, le 2 juin 1917 - Nommé Lieutenant à titre définitif, le 6 juillet 1917 - Citation à l'ordre de l'aéronautique, le 17 novembre 1917 - Stage de tir à l'école de tir aérien de Cazaux du 26 décembre 1917 au 22 janvier 1918 - Détaché à l'école de Sommesous au 5 au 15 février 1918 - Formation sur Caudron R XI au GDE du 30 avril au 6 mai 1918 - Ltt Girier ramène un Caudron XI à l'escadrille BR 210, le 14 mai 1918 - Affecté à la section de vols de nuit de la 3ème armée, le 7 juillet 1918 - Chevalier de la Légion d'Honneur, le 10 juillet 1918 - Affecté au 5ème régiment d'aviation d'observation - Nommé Capitaine à titre définitif, le 25 mars 1919 - En congé sans solde pour deux ans, à compter du 25 août 1919 - Congé sans solde annulé par décision ministérielle, le 27 mars 1920 - Détaché au 5ème régiment d'aviation - Affecté au 35ème régiment d'aviation, le 1er août 1920 - Gagne la coupe Michelin en 1923 -  Officier de la Légion d'Honneur, le 28 décembre 1924 - Réalise la première liaison Paris-Téhéran en 1925 - Recordman du monde de distance en ligne droite en couvrant Paris-Omsk, soit 4715 km en 29 heures de vol, sans escale en 1926 -  Nommé Chef de Bataillon, le 25 décembre 1926 - Réalise la première liaison aérienne Paris-Pondichéry en 1930 -  Détaché au Ministère du commerce et de l'industrie aéronautique et transports aériens - Nommé Lieutenant-colonel, le 25 décembre 1931 - Stage au centre d'études tactiques de l'aéronautique à Versailles du 4 au 29 avril 1932 - Commandeur de la Légion d'Honneur, le 7 juillet 1933 -  Commandant de la 55ème escadre aérienne (5ème brigade aérienne) - Affecté au 37ème régiment d'aviation du Maroc, le 10 novembre 1934 -  Commandant de la base aérienne du Maroc n° 137, le 1er janvier 1935 - Nommé Colonel, le 15 juin 1936 - Commandant de l'école de formation des sous-officiers du personnel navigant - Commandant de la 5ème brigade aérienne, le 1er août 1937 -  Nommé Général de brigade aérienne, le 5 février 1939 - Commandant des forces aérienne de la 8ème armée, le 28 août 1939 - Commandant de la 6ème brigade aérienne de bombardement, le 20 septembre 1939 - Commandant des groupes d'assaut n° 18 et 19 - Citation à l'ordre du corps d'armée, le 26 juin 1940 - Commandant de l'Air en Algérie, en septembre 1940 - Grand officier de la Légion d'Honneur en Novembre 1940 - Mis en congé du personnel navigant avec 3400 heures de vol, le 23 février 1942 - Nommé Général de Division aérienne, le 25 juin 1945 - Placé en section section (réserve), le 23 février 1947 - Administrateur de la Société Transatlantique Aérienne (STA) - Décédé à Antibes, le 1er mai 1967 - Sources : PAM - JORF - FM 69 - CCC 210 - Dernière mise à jour : 10 mai 2015. 

* Citation n° 215 à l'ordre de la 1ère Brigade de Chasseurs, le 23 juin 1915 : "Officier actif et très dévoué. A brillamment enlevé sa section de l'attaque d'un sommet puissamment organisé le 15 juin, blessé après avoir atteint la position."

* Citation n° 183 à l'ordre du Groupement Baquet des Ltt Marcel Plateau observateur à l'escadrille F 210 et du Slt Lucien Girier pilote à l'escadrille F 210, en date du 17 novembre 1916 : "Excellent équipage d'un courage et d'un dévouement au-dessus de tout éloge, a effectué, outre son service normal, quatre bombardements de nuit sur un point particulièrement défendu. Le 20 octobre, dans des conditions atmosphériques défavorables, s'est offert pour aller seul et sans escorte bombarder une gare importante défendue par des batteries très dangereuses et a accompli sa mission, bien que son appareil ait été atteint par l'artillerie ennemie."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Lucien Girier, pilote de l'escadrille R 210, en date du 19 avril 1916 : "Pilote très brave et très allant, venu dans l'aviation après une grave blessure dans l'infanterie. Le 15 février, a forcé à atterrir dans les lignes ennemies un avion qu'il avait poursuivi jusqu'à 1500 mètres d'altitude. Le 16 mars, escortant un avion photo attaqué par 6 avions ennemis, a tenu tête à ses adversaires, réussit à dégager son camarade et à regagner nos lignes avec un appareil criblé de balles et hors service."

* Citation à l'ordre de l'armée, en date du 23 mars 1917 : "Pilote très allant et très brave venu à l'aviation après une grave blessure dans l'infanterie. Le 15 février 1917, a forcé à atterrir dans les lignes ennemies un avion qu'il avait poursuivi jusqu'à 1500 mètres d'altitude. Le 16 mars, escortant un avion photographique attaqué par six avions ennemis, a tenu tête et dégagé un camarade et a regagné nos lignes avec un appareil criblé de balles et complétement hors service."

* Citation à l'ordre de l'armée du Slt Lucien Girier, pilote de l'escadrille R 210 du 1er avril 1917 : "Spécialiste des vols de nuit, a exécuté plusieurs missions périlleuses, notamment le 22 mars 1917. Le 25 mars, ayant vu un incendie se déclarer à bord de son appareil, au cours d'une combat contre plusieurs avions ennemis, a réussi, à force de sang-froid, à éteindre le feu, à continuer et à remplir sa mission."

* Citation n° 233 à l'ordre de la 5ème armée de l'escadrille ALGP R 210, en date du 17 juin 1917 : "Unité de premier ordre, qui, grâce à l'exemple donné par deux officiers d'élite, le Cne Thébault et le Ltt Girier, a rendu dans la préparation des attaques d'avril 1917 des services inappréciables. Sans se laisser arrêter par un temps particulièrement mauvais et une aviation ennemie très agressive qui lui a causé en deux mois la perte du quart de son personnel, a battu au cours des dernières opérations sept avions ennemis. A réussi, pendant cette période, à exécuter, en plus de son service d'ALGP, malgré son effectif réduit, de nombreuses missions photographiques et tout le service de reconnaissances de nuit pour le compte de son armée."

* Citation à l'ordre de l'aéronautique de la 6ème armée des Ltt André Girier, pilote et Slt Henry Pierret, observateur, de l'escadrille BR 210, en date du 29 octobre 1917 :
"Brillant équipage ayant donné maintes preuves d'une grande ténacité et d'une audace peu communes. Au cours des dernières opérations, ont tenté dans les conditions les plus difficiles, en raison du mauvais temps, sept réglages à très grande portée sur des gares importantes, ont réussi deux fois leur mission. Non contents d'assurer leur travail normal, ont mitraillé à plusieurs reprises l'ennemi, à basse altitude."

* Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, en date du 10 juillet 1918 : "Dégagé de toute obligation militaire, s'est engagé dès la mobilisation. N'a cessé depuis lors, taut dans l'infanterie où il a été blessé que dans l'aviation de faire preuve de la plus belle audace. s'est affirmé dans les missions les plus diverses comme un officier pilote hors ligne. A participé à toutes les affaires importantes et notamment contribué dans trois reconnaissances à grande distance. A rapporté des renseignements très précieux pour le haut commandement."

* Nommé Chef de bataillon du 35ème régiment d'aviation : "Pilote et navigateur aérien de grande classe.
Vient de se distinguer à nouveau en accomplissant une importante mission aérienne aérienne dans des
conditions particulièrement difficiles."


* Citation à l'Ordre du Corps d'Armée, le 26  juin 1940 : "A obtenu un rendement remarquable de ses formations au cours des opérations aériennes de mai et juin 1940. Par son ascendant, a maintenu à un degré élevé le moral de ses formations qui ont infligé à l'ennemi des pertes sensibles confirmées par les témoignages des prisonniers ennemis. Le 6 juin a été gravement blessé au cours d'un atterrissage sur avion de guerre."

Carte postale datée d'après 1923 montrant le Cne Girier, détenteur de la coupe Michelin, à bord d'une avion Breguet 14B2 - Le Cne Girier sera titulaire de nombreux records pendant la période d'entre les 2 guerres - Carte postale d'époque.

Escadrille R 210 - Départ pour le bombardement d'Anisy à bord d'un Caudron R IV - De gauche à droite : Slt André Girier - Caporal Antoine Albrecht - Slt Jules Plateau (dans le cockpit) - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Pièce d'ALVF de 400 modèle1915 prêt à tirer sur le tunnle du Kronprinz en août 1917
Photo collection du Général Guy François que je remercie pour son aide.

Entrée du tunnel du Cumont dit du Kronprinz - On voit nettement les déblais étalés devant l'entrée du tunnel - Photo prise à 3000 m par l'escadrille 50, le 12 août 1917 - Photo collection du Général Guy François que je remercie pour son aide.

Photo aérienne du terrain de Bouleuse dans la Marne en avril-mai 1917 - L'escadrille 210 a stationné sur ce terrain du 19 janvier au 24 juillet 1917 - En mai 1917, le terrain était occupé par les escadrilles C 64 sur Caudron G 6 - F 72 sur Dorand AR 1 et Salmson-Moineau SM 1 - N 76 sur Nieuport 23 - 24 - 27 et Spad VII - SOP 222 sur Sopwith 1A2 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Un des bombardiers allemands AEG IV touché et posé intact dans les lignes françaises - Comme d'habitude, les équipages du secteur viennent découvrir leur adversaire d'un jour - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils
Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Le Ltt André Girier pose devant un des trois Letord 1, le n° 11 - L'escadrille R 210 a d'abord compté trois Letord 1 (n° 7 - 9 - 11) puis cinq exemplaires - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Autre vue du Letord 1 n° 11 pendant l'hiver 1917-18 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Vue latérale arrière d'un Letord 1 de l'escadrille R 210 - Le Ltt Jules Brunswick pose en compagnie de son équipage - Cette photo permet de souligner la taille imposante de l'appareil qui aura bien du mal à se soustraire aux attaques des monoplaces de chasse dont il n'avait pas la maniabilité. - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Letord 1 codé "VI" de l'escadrille R 210 - Photo collection Marc Vernot-Desroches que je remercie pour son aide.

Revue de Souilly en septembre 1917 - Le drapeau de l'Aviation porté par le Slt Jean Casale - L'escadrille 210 a stationné sur ce terrain du 9 août au 23 septembre 1917 - Photo Collection Louis Thébault

Départ pour une mission d'un Letord 1 de l'escadrille R 210 - De gauche à droite : Cal François Métayer - Adj Octave Proust - Ltt André Girier - X - Ltt Henri Pierret - Slt Marcel Laville - Ltt Jean Aymonier - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Départ pour une mission d'un Letord 1 de l'escadrille R 210 - De gauche à droite : Ltt Marcel Laville - Slt Georges Moro (obs) - Sgt René Bazin - MdL Jean Samalens - Caporal François Métayer (mitrailleur portant une cuirasse) -
Slt André Girier (pilote) - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Départ pour une mission d'un Letord 1 de l'escadrille R 210 - De gauche à droite Adj Octave Proust - Ltt Jean Aymonier avec la carte - X - X - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Départ pour une mission d'un Letord 1 de l'escadrille R 210 - De gauche à droite : X - X - Slt Marcel Laville --- Ltt André Girier - Ltt Henri Pierret - caporal François Métayer. Métayer et Pierret sont en train de revetir la cuirasse en acier chromé maintenant obligatoire pour les mitrailleurs et observateurs embarqués sur les Caudron R IV et Letord 1 de la R 210 - Cette protection moyennageuse, malgré son aspect démodé, va sauver la vie à plusieurs membres d'équipage en les protégeant des balles et éclats d'obus - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Incendie d'un hangar Bessonneau de la 210 sur le terrain de Bouleuse, le 13 avril 1917 - Un mécanicien fit une erreur et mit le feu qui se propagea à tout l'ensemble - En essayant de circonscrire l'incendie, il se brûla les mains - Heureusement, les avions dans le hangar furent sauvés, à l'exception d'un Sopwith 2A2 qui n'avait plus de roues et qui partit en fumée - Les mécaniciens qui logeaient dans ce hangar perdirent leurs paquetages - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Les observateurs examinent attentivement les clichés qui viennent d'être développés pour repérer les ouvrages récents ou les modifications dans le système de défense adverse - Observer les moyens mis en oeuvre par les 2 officiers, un compte-fil (lentille grossissante) du binoculaire restituant la vision en relief (prise de vue simultanée de 2 photos présentant un axe de réfèrence légérement décalé) - Terrain de Bouleuse - Période du 19 janvier au
24 juillet 1917 - Au premier plan, Slt Roger Buvry puis Ltt Jules Brunswick - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Voiture projecteur - Ce type de véhicule était utilisé pour désigner et éclairer la zone d'atterrissage.

Ltt André Girier (pilote) et le Ltt Jules Brunswick (obs) posent devant l'un des Sopwith 2A2 de l'escadrille R 210 qui les a ramenés à bon port - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

De gauche à droite, trois Sopwith 2A2, le Nieuport 23 TSF et 2 Letord 1 de l'escadrille C 210 sur le terrain de Bouleuse (51) en avril 1917 - L'escadrille C 210 a stationné sur ce terrain du 19 janvier au 24 juillet 1917 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide. Photo d'origine plaque en verre 13 x 18.

De gauche à droite, les baraques des personnels, un hangar petit modèle, un des trois hangars Bessonneau (26 x 28m), un Sopwith 2A2 et un Caudron R IV de la 210 photographiés sur le terrain de Bouleuse (51) - Photo prise en avril 1917 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche
que je remercie pour son aide. Photo d'origine plaque en verre 13 x 18.

De gauche à droite, une barraque Adrian, un hangar petit modèle réservé à la mécanique, un des trois hangars Bessonneau (26 x 28m), en avril 1917 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Continuité de la photo supérieure, alignement des 3 hangars Bessonneau (26 x 28m), trois Sopwith 2A2 et un Caudron R IV de la 210 photographiés sur le terrain de Bouleuse (51) - L'escadrille C 210 a stationné sur ce terrain du 19 janvier au 24 juillet 1917 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide - Photo d'origine plaque en verre 13 x 18.

Sopwith 2A2 codé "III" avec nom de baptème "LADY"de l'escadrille R 210 - Terrain de Bouleuse en avril 1917. Remarquez le système d'identification en vigueur au sein de l'escadrille qui utilise 4 types d'avions différents, des Caudron R 4 - Letord 1 - Sopwith 1A2 - Nieuport 23 - Les avions sont numérotés en chiffres romains de 1 à 12 - Les nombres retrouvés : "I" pour le MS (quelques jours) - "II" pour un Caudron R 4 - "III" pour un Sopwith 1A2 - "VII" pour un Sopwith 1A2 - "VIII" pour un Letord 1. Le Nieuport 23 TSF n'est pas concerné par cette numérotation - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Suite de la série supérieure, devant les 3 hangars Bessonneau (26 x 28m), plusieurs Sopwith 2A2, le Nieuport 23 TSF et au fond un Caudron R IV appartenant tous à la 210 - Terrain de Bouleuse (51) en avril 1917 - L'escadrille C 210 a stationné sur ce terrain du 19 janvier au 24 juillet 1917 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche

Vue rapprochée d'une partie du parc de l'escadrille R 210 sur le terrain de Bouleuse (51) - De gauche à droite, le Nieuport 23 TSF, deux Letord I, un Sopwith 2A2 appartenant tous à la 210 - Ils ont été photographiés sur le terrain de Bouleuse (51) - Les avions de l'escadrille portent un numéro individuel d'identification en chiffres romains : "I" (le MS) - "II" (un Caudron C 3) - "III" (Sopwith 1A2) - "VII" (Sopwith 1A2) - "VIII" (Letord I) - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Toujours les avions de la R 210 sur le terrain de Bouleuse en avril 1917 - Cette photo montre de gauche à droite : deux Letord I et un Caudron C 4 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Cette photo montre de gauche à droite : deux Farman type F 40 - deux Sopwith 2A2 - la queue de deux Letord I - Le Nieuport 23 TSF. A l'approche, un des Caudron R 4 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Le même alignement mais pris en opposition. De gauche à droite, un des deux Farman F 40, un Caudron G 4 qui appartient peut-être à la 210 (un avion signalé mais à confirmer) - un Letord I dans le fond, un Sopwith 2A2 - le Morane-Saulnier type P (codé "I") - L'avion en approche est un Caudron G 3 de liaison. Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Trois avions de l'escadrille R 210 photographiés sur le terrain de Bouleuse (51), en avril 1917 - Au premier plan, le Morane-Saulnier type P qui a été affecté à l'escadrille à peine une semaine - Il est vu sans ses roues, juste avant son transfert à l'escadrille F 206 - L'escadrille avait adopté un système de numérotation allant de I à XII en chiffres romains de couleur blanc - Le MS type P a porté pour très peu de temps, le n° I (1) - Derrière deux Sopwith 1A2 de l'escadrille R 210, respectivement le n° III (3) et le VII (7) - Le SOP n° III portait le nom de "MADY" (on ne le voit pas sur cette photo) - Cette unité possédait 5 types d'appareils qui volaient en même temps : 6 Caudron R IV - 2 Letord 1 - 4 Sopwith 2A2 - 2 Farman F 40 réservé aux vols de nuit - 1 Nieuport N 23 TSF - Photo collection Richard de Méritens que je remercie pour son aide.

Un des Sopwith 2A2 de la 210 photographié sur le terrain de Bouleuse (51) - Il porte un belle tête sur le capot moteur - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide - Photo d'origine stéréo 7 x 8

Caudron R XIX n° C 1909 utilisé pour au moins une mission par le Ltt André Girier - Il pose devant la queue de l'appareil qui a été touchée à deux éclats d'obus - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Détail de la queue du Caudron C XIX n° 1909 (n° SFA) - Le numéro 1563 est le numéro constructeur - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Projecteur de D.C.A. utilisé pour faire des signaux avec les avions de l'A.L.G.P. 8ème groupe de 32 cm, avril 1917 - Photo collection Général Guy François que je remercie pour son aide.

Pièce de 32 cm Mle 1870-84 en position sur les épis de Récicourt, dans la région de Verdun en août 1917 - Photo collection du Général Guy François.

Pièce de 274 mm Mle 1893-96 positionnée dans la région de Verdun en 1917 - Photo collection du Général Guy François.

Pièces de 370 Mle 1915 affût à Berceau Batignolles - En position à Bouvancourt, elles ont tirées sur Craonne en mai 1917 - Photo collection du Général Guy François.

Tir d'une pièce de 32 cm Mle 1870-84 - Aisne 1917 - Photo collection du Général Guy François.

32 cm Mle 1870-81 "L'Espérance", immatriculée P 3043, l'inscription ALGP 32-8 signifie "8ème Groupe de 32" (Groupe Laurent), les nouvelles inscriptions du 78ème RALGP ne seront peintes qu'après l'offensive de Verdun (vers sept ou oct 1917) - Un point très intéressant bien que peu visible, vous voyez au dessus des inscriptions une sorte de rond blanc - En fait, il s'agit du seul symbole peint sur une pièce ALVF que je connaisse car il s'agit d'une "Pin-Up" assez dénudée enlaçant un canon ALVF, cette image "osée" pour l'époque est digne des inscriptions des GI américains de la seconde guerre - Légende du Général Guy François que je remercie pour son aide - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

"Beauté" peinte sur l'affût de 32 cm Mle 1870-81 "l'Espérance" (P 3043) du Groupe Laurent - Photo collection du Général Guy François.  

Pièce d'ALVF de 340 modèle 1912 à berceau dit "plate-forme" - Masse de la pièce : 166 tonnes - Pointage en azimuts : 10° - Pointage en site : 0 à +42° - Portée maximale: 33,2 km - Cadence de tir : 1 coup toutes les 6 minutes - Masse du projectile: 432 kg - Temps de mise en batterie: 1 heure - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Détail de l'obus et de la gargousse de 340 modèle 1912 - L'obus de 340 est du type "FA Mle 1915 à amorçage de tête", FA pour "Fonte Aciérée", poids 465 kg - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Gros plan de la culasse et de l'âme d'une pièce de 340 modèle 1912 (n° 5276) - Il y a de bonnes chances que cette photo ait été prise à la 34ème batterie du 6ème GAPA devenue le 1er août 1917, la 22ème batterie du 77ème RALGP - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Gros plan de la culasse d'une pièce de 340 modèle 1912 (n° 5276) - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Gros plan de la culasse et de l'âme d'une pièce de 340 modèle 1912 (n° 5276) - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Pièce de 32 cm Mle 1870-81 "L'Ouragan", cette pièce appartient au 8ème Groupe de 32 cm du Cne puis C.E Laurent qui devient 10ème batterie du 78ème RALGP le 1er août 1917, cette pièce était immatriculée P 3041 ou 3043 ou 3044 (les pièces du Groupe Laurent sont immatriculées P 3041 à 3044). Si la photo est prise à Verdun, nous sommes sur les épis de Thierville, position 964 - Légende du Général Guy François que je remercie - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Letord 1 n° 9 de l'escadrille R 210. L'escadrille a compté un maximum de 5 Letord - Il a été utilisé conjointement avec les Caudron R IX et les Breguet 14A2 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Les pilotes de la 210 viennent examiner les épaves des avions allemands abattus dans le secteur et ramenées sur remorque-plateau au parc de terrain de Bouleuse en juin 1917 - Photo Collection Jules Brunswick transmise par
son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Les pilotes de la 210 viennent examiner les épaves des avions allemands abattus dans le secteur et ramenées sur remorque-plateau au parc de terrain de Bouleuse en juin 1917 - Photo Collection Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Les officiers de la 210 rassemblés autour du fuselage d'un XX (à définir) - Comme on peut le constater, c'est surtout la mitrailleuse Maxim collée au moteur et synchronisée qui fait l'objet de toutes les attentions des aviateurs français - Parc du terrain de Bouleuse en juin 1917 - Photo Collection Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Cette photo était avec les 3 précédentes mais ne semble pas avoir été prise
au parc du terrain de Bouleuse en juin 1917 - L'appareil est un XX (a définir) ainsi que son moteur - Elle détaille parfaitement le moteur et la mitrailleuse Maxim doté d'un caisson à munitions parfaitement visible (pièce claire verticale) ainsi que le dispositif de synchronisation (bielle allant de l'arme à l'hélice) - Photo Collection Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Vue de détail de 2 épis abritant deux canons sur VF de 320 Mle 1870-81 - Le secteur exact n'est pas indiqué sur la photo - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Vue générale des 2 épis abritant deux canons sur VF de 320 Mle 1870-81 - Vraisemblablement, deux épis semblables mais orientés de la gauche vers la droite devraient se trouver à gauche de cette position - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Photo de détail d'une pièce de 320 Mle 1870-81 sur voie ferrée suivie de 4 wagons de munitions - En avant de la pièce, deux tranchées pour abriter le personnel - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Photo de détail montrant le train abritant le personnel de cette batterie de 320 - Dans le cartouche et marqué d'une flèche, un matériel de 194 mm tous azimut (TAZ) Modèle 1870 / 1893 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Après les deux vues de détail, l'ensemble de la photo montrant, sur la droite, la pièce de 320 sur voie ferrée et sur la gauche le train du personnel et le canon de 194 mm TAZ Modèle 1870 / 1893 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche.

Une autre position abritant 4 épis en palme à centre unique - Les canons sont des 320 Mle 1870-81 - Regardez dans le haut de l'image, à gauche, on peut voir un Breguet 14A2 de la BR 210 posé près de la batterie qu'il vient de régler - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Navigants de l'escadrille C 210 à Souilly - L'escadrille 210 a stationné sur ce terrain du 9 août au 23 septembre 1917 - De gauche à droite : Sgt André Menant - Cal Jean Fabre - Sgt Aimé Guérin - Adj Jean Samalens - Ltt André Girier - Sgt Paul Lesec - Ltt Paul Velte - Ltt Jean Aymonier - Cne Louis Thébault - Ltt François Archambaud - Slt Léon Ribière - Slt Robert Masson - Slt Louis Rességuier - Sgt René Bazin - Sgt Meyer - Slt Joseph Napoly - Ltt Pierre Causel - Slt Marcel Laville - Ltt Pierre Debect - Ltt Jules Brunswick - Photo : Collection Louis Thébault.

Escadrille BR 210 - Terrain de Cernon pour la période du 3 déc 1917 au 14 janv 1918 - De gauche à droite : Sgt Jean Fabre - Slt Robert Masson - Slt Louis Rességuier - Ltt Marcel Laville - Ltt André Girier - Administrateur de la Marine observateur Eugène Piquois - Ltt Jules Brunswick - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

De gauche à droite : Slt Louis Ressegnier - Ltt André Girier - Ltt Marcel Laville - Slt Paul Michaulier - Slt Joseph Napoly - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Les observateurs de l'escadrille BR 210 posent en compagnie du Ltt André Girier - De gauche à droite : Slt Georges Moro (obs + le 30.10.1917) - Slt Paul Michaulier - Slt Georges Reufflet - Ltt André Girier (pilote) - X - X - Ltt Marcel Laville - X - Ltt Pierre Debect (obs) - Ltt Jules Brunswick (obs puis pilote) - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Cne Jules Brunswick aux commandes d'un Breguet 14 de l'escadrille BR 210 en mars 1918 - Le Cne Jules Brunswick a commandé l'escadrille 210 du 23 juillet au 3 septembre 1918 - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide - Photo d'origine stéréo 4,3 x 4,3.

Groupe de navigants de l'escadrille BR 210 sur le terrain de Sacy-le-Grand - L'escadrille BR 210 a stationné sur ce terrain du 12 avril au 21 juin 1918 - De gauche à droite : Slt Gaston Trochery - Slt Paul Michaulier - Cne Louis Thébault - Ltt André Girier - Slt Louis Rességuier - Slt François Fort - Ltt Pierre Causel - Photo collection Louis Thébault.

Terrain d'aviation de Sacy-le-Grand en juillet 1918 - L'escadrille BR 210 a occupé ce terrain du 12 avril au 21 juin 1918 - Photo collections du Centre Régional de I'image de Nancy que je remercie pour leur aide.

Capotage d'un Breguet 14A2 de l'escadrille BR 210 sur le terrain de Sacy-le-Grand - L'escadrille 210 a été stationnée sur ce terrain du 12 avril au 21 juin 1918 - Photo Collection Louis Thébault.

Appareil de prise de vues stéréoscopique Ernemann de Dresde (Allemagne) - C'est l'un des appareils de Jules Brunswick pendant la Grande Guerre - Photos Jean-Michel Roche, son petit fils que je remercie de tout coeur pour son aide régulière et efficace.

Pièce d'ALVF de 274 Modèle 1893 modifié 1896 - Photo collection Albin Denis

Pièce d'ALVF de 32 cm Modèle 1870 modifié 1881 - Photo BDIC du Musée de l'Armée aux Invalides

Pièce d'ALVF de 32 cm Modèle 1870 modifié 1881 baptisée "Cyclone" - Photo BDIC du Musée de l'Armée aux Invalides

Pièce d'ALVF de 37 cm - Cette photo est présentée à titre d'exemple - En réalité, elle a été prise à Heenkerke en Belgique - Photo BDIC du Musée de l'Armée aux Invalides.

Pièce d'ALVF de 37 cm photographié à Noyon (Oise) - Photo BDIC du Musée de l'Armée aux Invalides

Pièce de 240 mm Mle 1893-96M "Colonies" - Picardie 1918 - Photo collection du Général Guy François.

Historique de l'escadrille 210 - Page 2

5 ) - Terrain de Souilly du 9 août au 22 septembre 1917 :

La 210 rejoint les escadrilles d'armée :

Le 9 août, nouveau transfert. L'escadrille reçoit l'ordre de rejoindre les escadrilles d'armée sur le terrain de Souilly. Le lendemain, le Ltt André Girier, les Sgt André Menant et Jean-Pierre Porte ramènent 3 nouveaux Breguet 14A2. La 210 en compte désormais 6. Les Caudron R IV et les derniers Sopwith 2A2, qui n'ont pas été détruits (Samalens en à 2 sur la conscience avec une blessure en capotant à Souilly), sont reversés à d'autres unités. Le Nieuport 23, monture du chef de la 210, qui s'en servait comme avion de liaison rapide, est lui aussi réaffecté après la visite du Cdt de Peuty, le nouveau commandant de l'aéronautique de la 2ème armée.

Le parc aérien de la BR 210 est maintenant de 10 Breguet 14A2 et 5 Letord 1, ce qui va faciliter la maintenance pour la mécanique. Les Letord 1 ont été équipés des plus récents postes de TSF qui permettent l'émission mais aussi la réception à bord, rendant ainsi la liaison air-sol complète.

L'ALGP de la 2ème armée :

Assez vite, des exercices sont effectués conjointement avec les batteries. Dès le 11 août, les premiers réglages réels commencent après l'accord du chef de l'ALGP de la 2ème armée, le LcL Kaiser (état-major à Souilly) et du Cdt Barral (PC à Rampont.)
La zone d'opérations impartie à la BR 210 est la rive gauche de la Meuse. La rive droite est prise en charge par le BR 213 commandée par le Cne Guichard.
Beaucoup de pièces d'artillerie ont été rassemblées pour une attaque portant à objectif limité. L'ALGP qui sera réglée par l'escadrille se compose des unités suivantes :

  • une batterie de 2 obusiers de 370.
  • une batterie de 2 mortier de 370.
  • une batterie de 2 canons de 400.
  • une batterie de 2 canons de 160 de marine.
  • deux batteries de 1 pièce de 140.
  • un groupe de 2 batteries de 2 canons de 190 de marine.
  • un groupe de 3 batteries de 2 canons de 240.
  • un groupe de 2 batteries de 4 canons de 320.
  • une batterie de 2 canons à glissement de 305.
  • une batterie d'un canon à berceau de 305.

Pour faciliter le travail entre les batteries et les navigants de la 210, les observateurs ont été répartis entre les différentes batteries de la manière suivante :

  • 3 - un pour chaque batterie de destruction (370 et 400)
  • 2 - un par batterie de 320.
  • 2 - un par batterie de 305 (glissement + berceau)
  • 4 - pour les batteries de 240 et pièces de marine de 160 et 190.

Les Letord 1 (5 ex), qui peuvent voler 4 heures, sont réservés au réglage des canons de 400, des obusiers et mortiers de 370 mm. Leur grande autonomie se prête bien à la lenteur du tir de ces pièces lourdes. Les Breguet 14A2 seront utilisés pour les réglages des tirs à longue distance des pièces de marine. Ces avions croiseront en haute altitude, de manière à éviter les combat toujours nuisibles à l'exécution de la mission.

Pour bien comprendre cette partie, il est nécessaire de lire l'étude écrite par le général Guy François concernant l'emploi de l'ALGP pendant la bataille de Verdun d'août 1917.

Emploi de l'ALGP lors de la bataille de Verdun d'août 1917 :

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Reconnaissances à longue distance :

Avec la perception des Breguet 14A2 dont le rayon d'action surclasse largement celui des Spad biplaces (type XI et XIV), la 210 va être chargée de missions photographiques à longue distance. Deux avions sont modifiés (réservoirs et matériel photo) dans ce but et les 17, 18 et 19 août, trois jours avant l'attaque, le Ltt Fabry, de la section photo de l'armée, avec les pilotes Slt Robert Masson et Adj René Bazin, exécute des vols de 100 et 200 kilomètres derrière les lignes allemandes.
La première mission survole Spincourt et Longuyon et la seconde, Avaucort, Montfaucon, Buzancy, Sedan, Mouzon et Stenay. Une troisième explore le triangle Baslieux, Audun-le-Roman, Tucquegnieux, près de la frontière luxembourgeoise.
Son plafond opérationnel étant très élevé pour l'époque, le Breguet 14 peut effectuer sa mission à plus de 5000 mètres. A cette altitude, le froid est intense, les gestes difficiles et la repiration pénible. La graisse de mitrailleuses gèle et le moteur perd la moitié de sa puissance en raison de l'air raréfié à cette altitude. Les missions ramènent respectivement 24, puis 36 photos de secteurs jamais explorés. En raison de la longueur de la mission, les équipages ne peuvent pas photographier tous les objectifs découverts, comme des terrains d'aviation.

Les réglages d'artillerie lourde :

Du 11 au 20 août 1917, la BR 210 réalise 80 réglages ou contrôles de tir, dont 20 dans la journée du 17. Plusieurs tirs de destruction ont duré entre 3 et 4 heures. L'étude des photographies aériennes ramenées revélant des déblais prenant un volume considérable, les spécialistes ont déduits que les allemands avaient creusé tout un système de tunnels dans la région. L'interrogatoire de prisonniers avaient confirmé les doutes de l'état-major. Les mortiers et obusiers de 370 et 400 avaient reçu l'ordre de détruire les accés à ces tunnels ou organisations souterraines.

Répartition des cibles par batterie :

  • La batterie Simonin de 400 - le tunnel du Kronprinz.
  • la batterie 942 - le tunnel Bismarck.
  • la batterie 938 - le tunnel du bois des Corbeaux.
  • la batterie 941 du Cne le Clésio - les abris du ravin des Aunes et l'ouvrage Souvin.

Les batteries à longue portée se partagnent les tirs de contre-batterie et de destruction des dépôts de munitions de Vilosne, de Nantillois, d'Etanches, de la Ferme du Mesnil.

Une mission de réglage ALGP du 18 août :

Le Ltt Henri Pierret est chargé du réglage des deux canons de 400 mm de la batterie Simonin qui doit tirer sur le tunnel Kronprinz. Des tirs, tombés dans la zone des orifices du tunnel, ont déjà été tentés les jours précédents, mais sans succès. Il faut préciser que des tirs sur un objectif aussi précis, d'une très longue distance, demandent des réglages permanents et très précis. Le moindre paramètre non pris en compte, fausse le tir. L'équipage composé du Sgt Jean Fabre et du Ltt Henry Pierret décolle au petit matin après avoir prévenu par téléphone la batterie. Il a indiqué le type de son appareil (pour être bien reconnu) et la fréquence de son émission TSF sur laquelle le radiotélégraphiste de la batterie accordera son poste.
Après avoir pris suffisamment d'altitude, l'observateur déploie l'antenne métallique, d'une cinquantaine de mètres, qui va trainer derrière l'avion. Il vérifié immédiatement le bon fonctionnement de l'ensemble radio, communique par lettres codes à la batterie Simonin. En passant à proximité du poste de réception de l'escadrille, ils aperçoivent deux long draps blancs, disposés en rectangle, signes que les signaux radio n'ont pas été entendus. Il faut donc faire demi-tour car sans TSF, pas de mission !
Sitôt posé, l'officier radio et ses sapeurs se mettent au travail pour trouver la panne et surtout réparer l'équipement radio défectueux. Après plusieurs essais, ils détectent une panne du poste qui n'est pas réparable dans l'immédiat. Il faut changer d'appareil. Comme celui du capitaine était prêt, l'équipage infortuné monte à bord et s'envole immédiatement. Cette fois, les essais radio sont bons et le signal est donné de commencer la mission. L'avion file sur la batterie à régler qui se cache quelque part dans la vallée de Vadelaincourt, sur un raccordement à la voie ferrée de Clermont à Verdun.
Les artilleurs, qui ont déjà pris en compte les conditions météorologiques, ont pointés et chargés leurs pièces. Ils commençaient à s'impatienter. L'avion est relié à l'artilleur "radio" qui attend dans sa "cagna" à flanc de coteau. C'est lui qui transmettra par téléphone les ordres de correction au commandant de la batterie. La batterie déploie ses panneaux au sol pour signaler que les messages TSF sont parfaitement compris et que le réglage proprement dit va pouvoir commencer.

L'ordre de tir est donné, une pièce ouvre le feu. L'observateur, d'un rapide coup d'oeil en arrière, assure que le coup est parti. C'est le seul critère fiable car le panneau au sol "coup parti" est invisible à longue distance. L'obus, qui vient d'être tiré, met à peu près une minute à arriver. Pendant ce laps de temps, le pilote place son avion dans les conditions les plus favorables pour que l'observateur puisse voir l'éclatement du projectile. Un énorme nuage de poussière et de fumée a jailli non loin des sorties du tunnel. Le point d'impact est immédiatement repéré sur le plan directeur à grande échelle, ou encore mieux, sur une photo aérienne récente dont l'axe de tir a été tracé. A l'aide du quadrillage à l'échelle du plan, il évalue les écarts en direction et en portée. pendant ce temps, le pilote a fait demi-tour et rapproche l'avion vers la batterie pour réduire la distance d'émission.Dès que la communication des corrections à réaliser est faite, le chef de batterie, au moyen de ses tables de tir, évalue les modifications de hausse et de dérive à apporter. Il communique alors aux chefs de pièces les valeurs à apporter. Une fois, les pièces réglées et chargées, le Breguet fait demi-tour. L'équipage, avant de s'enfoncer en territoire ennemi, vérifie les panneaux "batterie prête". Nouveaux tirs et nouvelles observations. Dix fois, vingt fois, ces manoeuvres vont être répétées jusqu'à ce que la réserve de carburant ne permette plus à l'avion d'assurer sa tâche.

Combats sur le Mort-Homme et la cote 304 :

Après la bataille qui permis la reconquête du Mort-Homme et de la cote 304, les navigants de la BR 210 allèrent contempler sur le terrain le résultat de leurs réglages d'artillerie. Ils retrouvèrent les issues des tunnels complétement bouleversés par les tirs de l'ALGP. Dans l'un d'eux, un bataillon entier avait été fait prisonnier. Le jour de l'attaque, les Breguet 14 A2 de l'unité avaient largué 19 obus et mitraillé les arrières lignes allemandes dans la région de Montfaucon. Les pilotes Girier, Ribière et Masson se distinguèrent en volant très bas pour mitrailler les tranchées ennemies.

Raids nocturnes de bombardiers allemands sur la région :

A cette époque, les bombardiers allemands Gotha et EAG s'illustrent par leurs bombardements nocturnes quotidiens. Souilly, qui abritait le QG de l'armée et de l'aviation, fut abondamment arrosée. Mais c'est à Vadelaincourt, où se trouvait un autre terrain d'aviation, que fut déploré le plus de victimes. Des bombes tombèrent sur l'hôpital et ses unités aéronautique y faisant de nombreuses victimes.
La 210 ne fut pas touchée par ces raids. Le personnel filait à l'abri des tranchées, qui serpentaient à proximité des tentes et autres hangars, dès le début de l'alerte. Sauf certains, croyant à leur bonne étoile, continuaient à dormir comme si de rien n'était. Tous les moyens de lutte contre avions étaient braqués vers le ciel, de temps en temps, il était même possible d'apercevoir fugitivement la silhouette d'un bombardier adverse qui passait bien bas.
Pour rendre les installations moins visibles d'en haut, les hangars avaient été recouvert d'une légère toile verte dont la teinte s'approchait de la couleur de l'herbe. Les baraques furent elles aussi bariolées.

Des combats sans perte :

Depuis l'arrivée du Breguet 14 en son sein, le BR 210 s'est tirée indemne des missions qui lui était confiée. Le 7 septembre, en raison des missions difficiles confiées à la BR 213 sur la rive droite, la 210 est sollicitée pour seconder sa consoeur. Elle engage plusieurs Breguet 14. Au cours d'un réglage d'ALGP, le Breguet piloté par le Sgt Jean-Pierre Porte est attaqué par 3 avions. L'observateur de la BR 213, le Ltt Alteyrac est grièvement blessé au cours du combat qui s'en suit. Les Ltt Léon Ribière (pilote) et Marcel Laville (obs) livrent combat contre deux avions adverses. Une des balles ennemies touche le moteur qui s'arrête, obligeant nos aviateurs à faire une escale forcée à la ferme Frana.
Du 11 au 25 août 1917, l'escadrille BR 210 a effectué 188 heures de vol représentant 129 sorties. Elle a conduit 20 réglages d'artillerie, 20 missions de destruction pour l'ALGP et 5 missions photographiques à longue portée.

Revue des troupes de la 2ème armée :

Pour fêter la victoire de la dernière offensive, une grande revue des troupes est organisée. Les différentes composantes de la 2ème armée sont présentées et défilent devant le Président de la République, le ministre de la guerre et le général Pétain, commandant en chef. Cette vaste parade a lieu sur le terrain d'aviation de Souilly. L'aéronautique est représentée et son drapeau défile, porté par le Ltt Jean Casale, l'As aux 9 victoires (12 à la fin de la guerre), de la SPA 38.

Nouvelles citations pour les équipages de la R 210 et BR 210 :

Citations à l'ordre de l'aéronautique de la 2ème armée, en date du 31 août 1917 :
Adj René Bazin, pilote de l'escadrille R 210 : " Pilote de premier ordre, d'un courage et d'une habilité remarquables. Au cours des dernières opérations du 11 au 15 août 1917, a permis aux observateurs d'exécuter avec succés de nombreux réglages d'ALGP à très grande distance. En plus de son travail normal de réglage d'artillerie, a effectué le 18 août 1917, une reconnaissance photographique de 150 km dans les lignes ennemies."
Slt Robert Jacques Masson, pilote de l'escadrille R 210 : "Jeune pilote venu dans l'aviation après avoir été blessé dans l'infanterie. A manifesté dès son arrivée, en escadrille, une ardeur et un courage remarquables. A exécuté les 17 et 18 août 1917, trois reconnaissances à très grande distance en arrière des lignes ennemies qui ont fourni au commandement de précieux renseignements."

Citations à l'ordre de la division décernées par le général Franiatte, chef de l'artillerie de la 2ème armée :
Slt Georges Marie Louis Moro, observateur de l'escadrille R 210 : "Observateur de premier ordre. Pendant la préparation des attaques, s'est dépensé sans compter pour assurer les réglages des tirs de destruction sur des ouvrages ennemis très importants, volant plus de trente heures, par tous les temps, pendant la période du 11 au 25 août 1917. A ainsi largement contribué au succès de notre offensive."
Sgt Paul Noël Lesec, pilote de l'escadrille R 210 : "Pilote remarquable et habile, a fait preuve au cours des dernières opérations, pendant la période du 11 au 25 août 1917, d'une énergie et d'une endurance remarqaubles, volant jusqu'à 6 heures par jour pour permettre à son observateur de régler sur un ouvrage important. Déjà cité à l'ordre."
Sgt Jean Marcel Henri Fabre, pilote de l'escadrille R 210 : "Jeune pilote qui, au cours des opérations de l'Aisne et de Verdun, a fait preuve d'un beau courage et d'une énergie inlassable. Du 11 au 25 août 1917, par des vols de longue durée, souvent très pénibles, a permis aux observateurs de régler avec précision des tirs de destruction sur des ouvrages ennemis particulièrement importants."

Citations à l'ordre du corps d'armée décernées par le général de division commandant la RGAL (Réserve générale d'artillerie lourde) :
Slt Paul Velte, observateur de l'escadrille R 210 : "Observateur d'un calme et d'un sang-froid remarquables. A grandement participé au succès de nos attaques en exécutant du 11 au 25 août 1917, une série de réglages de tirs de destruction sur des ouvrages ennemis exessivement importants, volant quel que fut le temps, affin de ne pas cesser un instant l'observation des tirs."
Slt Henry Léon Pierret, observateur de l'escadrille BR 210 : "Observateur de premier ordre. Pendant la préparation des attaques, s'est dépensé sans compter pour assurer le réglage des tirs de destruction sur des ouvrages ennemis extrêmement importants, effectuant plus de 31 heures de vol par tous les temps, pendant la période du 11 au 25 août 1917. A ainsi largement contribué au succès de notre offensive."
Asp Gaston Trochery, pilote de l'escadrille BR 210 : "Blessé dans l'infanterie et passé dans l'aviation sur sa demande,y montre les plus belles qualités d'allant et de sang-froid. A pris part comme pilote aux opérations d'avril-mai 1917, et à celles de septembre 1917. Le 21 août 1917, afin de terminer un réglage de tir à grande portée très important, a prolongé son vol jusqu'à la nuit, bien que n'ayant encore jamais exécuté de vols de nuit, et a réussi à atterrir à la faveur d'un éclairage de fortune. Le 24 août, a soutenu contre plusieurs avions ennemis, un sérieux combat au cours duquel il a eu son appareil atteint dans ses parties essentielles."

Citations concernant l'offensive de Verdun :
Citation à l'ordre de la 33ème division d'infanterie à l'occasion du combat où a été blessé le Ltt Alteyrac de l'escadrille 213 :
Sgt Jean-Pierre Porte, pilote de l'escadrille BR 210
: "Excellent pilote pleun d'allant et de seng-froid. A essuyé à pl:usieurs reprises quelques combats contre plusieurs avions ennemis. Le 7 septembre 1917, au cours d'une réglage ALGP, attaqué par 3 avions ennemis, a ramené son observateur griévement blessé, son appareil étant gravement endommagé."
Citation à l'ordre du 17ème corps d'armée :
Slt Marcel Honoré Laville, observateur du 7ème RAL : "Jeune observateur ayant, au cours des batailles de l'Aisne et de Verdun, fait preuve de courage et de modestie. Désigné pour l'observation des tirs à grande portée, s'en acquite avec conscience, s'aventurant seul loin dans les lignes ennemies. A déjà livré plusieurs combats, est rentré plusieurs fois avec son avion très sérieusement atteint. En plus de son travail normal, a bombardé et mitraillé à basse altitude les cantonnements ennemis."
Citation à l'ordre du corps d'armée du RGAL :
Administrateur de 2ème classe Eugène Piquois, observateur de l'escadrille BR 210 : "Du 11 au 25 août 1917, pendant la préparation des attaques et leur exécution, aeffectué avec succès un grand nombre de réglages de tirs de l'AGLP, à grande distance, n'hésitant pas à engager le combat avec les avions ennemis qui lui barraient la route. En 8 jours, a totalisé 30 heures de vol sur les lignes ennemies. A repéré avec précision un grand nombre de batterie en action que notre artillerie a pu aussitôt contrebattre."

Slt Gaston Eugène Trochery - Né le 8 décembre 1895 à Alençon (Orne) - Fils d'Eugène Trochery et de Mathilde Louvel - Domiciliés 140, rue de Reuner à Paris 6ème arrondissement (75) - Classe 1915 - Recrutement du 1er bureau de la Seine sous le n° matricule ?? - Mobilisé au 116ème régiment d'infanterie, le 20 décembre 1914 - Affecté au 51ème régiment d'infanterie - Nommé Aspirant, le 15 avril 1915 - Passé à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 10 juillet 1916 - Brevet de pilote militaire n° 5929 obtenu à l'école d'aviation militaire de Tours, le 13 mars 1917 - Stage de perfectionnement à l'école d'aviation militaire de Châteauroux jusqu'au 26 mars 1917 - GDE du 26 mars au 20 avril 1917 - Pilote de l'escadrille R 210 / BR 210 du 20 avril 1917 au 7 janvier 1919 - Détaché à l'escadrille SOP 207 du 12 au 17 février 1918 - Détaché à Coincy du 29 mars au 1er avril 1918 - Nommé Sous-lieutenant à titre temporaire, le 31 mai 1918 - Pilote de l'escadrille BR 229 du 7 janvier 1919 au 22 mars 1919 - Photo transmise par Monique Gallais que je remercie pour son aide.

L'escadrille 210 devient la BR 210 :

Le Breguet 14A2 étant devenu majoritaire au sein de l'unité, la 210 devient la BR 210, en fin août, début septembre 1917.

6 ) - Terrain de Saint-Amand du 22 septembre au 17 novembre 1917 :

Le 21 septembre, l'escadrille reçoit l'ordre de transfert vers le terrain de Saint-Amand et passe sous le commandement de la 6ème armée. Le lendemain, l'unité au complet atterrit à la Râperie de Saint-Amand, près de Saconin-Breuil, à quelques kilomètres au Sud de Soissons. C'est un magnifique terrain, bien dégagé, équipé de hangars Bessonneau bien dégagés, pour réduire au minimum les effets d'un bombardement. Comme d'habitude, le logement est réduit au strict minimum. Deux baraques Adrian sont vite aménagées à proximité de la râperie de betteraves abandonnée. C'est dans ces batiments que sera installée la popote de l'escadrille. A son arrivée, la 210 trouve la SPA 62 commandée par le Cne François Coli. La BR 213 rejoindra plus tard.
Comme d'habitude, les observateurs de l'escadrille prennent contact avec les unités d'ALGP pour lesquelles ils vont travailler. A cette occasion ils vont rencontrer le Cdt Hatt, le LV de Fourcault, au QG, le Cdt Chaumont et le Lv Lecour-Grandmaison, frère de l'As disparu.

Missions de nuit :

Un terrain, réservé aux vols de nuit, est rapidement aménagé à Vaubéron. Le premier essai a lieu le 1er octobre, dans des conditions météorologiques parfaites, avec une pleine lune et une absence totale de nuages. L'avion engagé pour cette mission, un Letord 1, est monté par l'équipage : Sgt Jean Denéchaud (pilote) - Ltt Jules Brunswick (obs) - Sgt Alfred Adam (mit). Il est équipé d'un poste de réception TSF permettant l'émission et la réception de messages. En outre, un projecteur de 90 a été installé sur la "Montagne de Paris", au Sud-Ouest de Soissons. Les longueurs d'onde sont respectivement de 350 m pour le poste du Letord et 700 mètres pour celui de la batterie d'ALGP. Ce dernier n'est autre que la voiture TSF de la BR 210 qui a été déplacée pour l'occasion. La batterie a régler est commandée par le Ltt Pfrenglé et elle est constituée de 2 pièces de 194 sur voie ferrée. Elle est positionnée près de Bray et son objectif principal est un carrefour situé au Nord-Ouest d'Anizy-le-Château. La mission est annulée en vol en raison du mauvais fonctionnement d'un des deux moteurs.
La même mission avec le même équipage est répétée le lendemain. Au lieu de partir de Vaubéron, le Letord décolle directement du terrain de Saint-Amand sans autre aide lumineuse que le clair de lune. Le temps, même s'il est largement favorable, n'est pas aussi idéal que la veille, avec un peu de brume et des nuages.
Il s'agit du premier réglage de nuit en bimoteur avec l'emploi de la réception à bord. Sitôt l'avion décollé, l'observateur envoie une série de messages radio qui sont parfaitement recus par le radio du terrain. Celui-ci fait transmettre "Compris" par l'intermédiare du petit projecteur du terrain. La mission peut donc commencer. Arrivé dans les environs de la batterie, il envoie une série d'indicatif qui sont reçus fort et clair. Dès que le bruit des moteurs est percu, le projecteur de la "Montagne de Paris" s'allume et son faisceau, réglé à 8° au-dessus de l'horizon et dans la direction de l'objectif, est très visible. La voiture radio, qui travaille avec le projecteur, envoie également "Compris".

Toutes les conditions sont réunies. Le Ltt Jules Brunswick n'arrive pas, dans un premier temps à recevoir les messages TSF de la batterie. N'étant pas obligatoires car il dispose du projecteur pour se guider, le lieutenant envoie le message qu'il est prêt à observer le premier tir. Ayant oublié de s'assurer que la batterie était prête, le coup n'est pas tiré. En attendant, il réussit le réglage du poste de réception et parvient à entrer en communication avec le poste au sol. La liaison est faible mais audible.

Après 8 salves de réglage (14 coups tirées), 4 salves d'amélioration ont été demandées. Quatre coups ont été observés et les écarts appréciés avant que les réserves d'essence obligent l'équipage à faire demi-tour. Les impacts au sol étaient visibles sous la forme de lueurs fugitives mais très nettes. De retour sur le terrain de Vaubéron, après 2h45 de vol et malgré un fort vent de travers, l'Adj Jean Denéchaud pose l'avion sans dommage, en passant au-dessus de la ligne haute tension (ligne de force pour l'époque). Cet essai de réglage de tir de nuit a été très satisfaisant, ayant été amené presque jusqu'au tir d'efficacité (destruction de la cible). Une prochaine mission, avec un observateur et une batterie maintenant entraînés à travailler ensemble, devrait donner de bons résultats.

Préparatifs d'offensive :

Avant chaque offensive d'envergure, une grande concentration d'artillerie est rassemblée sur un même front. La BR 210 effectuent de nombreux réglages ainsi que des reconnaissances et surveillance du front. Plusieurs pilotes, dont le Ltt André Girier et le Slt Marcel Laville, en profitent pour mitrailler les tranchées ennemies en passant en basse altitude. Ils ramènent de ces missions quelques impacts de balles heureusement sans conséquense. Quelques jours avant l'attaque, des patrouilles d'Albatros D III, très redoutables, engagent les avions opérant sur le front. Le 20 octobre, pour 13 réglages et un vol de surveillance, 3 combats sont livrés contre ces avions.
En voici le détail :
En réglant la batterie Pfrenglé (2 pièces de 194), l'Asp Gaston Trochery et le Slt Marcel Laville sont attaqués par sept Albatross D III. Après un rapide combat, ils recoivent 6 balles dans leur Breguet. En mission pour le groupe Gérard-Hirne, l'Adj Marcel Bazin et le Slt Pierre Causel sont pris à parti par 3 avions qui leur laissent 15 balles dans leur appareil. Toujours pour le même groupe, les Slt Robert Masson et Pierre Causel doivent livrer combat au cours d'une autre mission.
Des réglages d'ALGP particulièrement difficiles sur des gares importantes, dont Laon et Tergnier, sont demandés. Ils sont confiés à un équipage très entraîné et spécialiste de ce type de mission, le Ltt André Girier et le Slt Henry Pierret. Après 7 tentatives et une volonté sans faille, ils parviennent à en réussir deux.

L'offensive de la Malmaison :

Le 23 octobre 1917 au matin, l'attaque est lancée sur le front tenue par la 6ème armée commandée par le général Maistre. Le succès est complet avec des troupes allemandes abandonnant la presque totalité du Chemin-des-Dames et repoussées au delà du canal de l'Oise à l'Aisne. En raison de la rapidité de l'avance des troupes, les objectifs de l'ALGP ne peuvent être définis précisément et aucun réglage ne sera demandé. Le rôle de l'escadrille se bornera à la surveillance du champ de bataille.

La mort du Slt Georges Moro :

Malgré le succès de l'offensive française, le front est loin d'être redevenu calme. L'aviation de chasse ennemie a été renforcée, elle est active et se montre mordante en engageant systématiquement tous les avions rencontrés. Le 29 octobre, au cours d'une surveillance de secteur dans la région d'Anizy-le-Château - Urcel, l'équipage composé de l'Adj Octave Proust et de l'Adm de la marine Eugène Piquois se frottent à deux reprises à des patrouilles allemandes et reçoit plusieurs balles dans leur biplace.

Le lendemain, à 14h00, le Slt Robert Masson (pilote) et le Slt Georges Moro (obs) décollent à bord d'un Breguet 14 pour effectuer un réglage au profit de la batterie Pfrenglé sur la batterie allemande 47-25. Les nombreux nuages, couvrant la zone, obligent l'équipage à voler à 1200 mètres pour accomplir sa mission. Occupé à transmettre à la TSF le résultat de ses observations, le Slt Moro ne voit pas arriver 3 avions de chasse ennemis qui débouchent de la masse nuageuse à faible distance. A peine a t'il eu le temps de tirer quelques coups de mitrailleuse, qu'il est atteint de deux balles à la tête. Le pilote indemne, attaqué de tous les cotés et à bout portant, tente d'échapper à l'étreinte adverse en piquant à pleine vitesse vers le sol. Malheureusement pour lui, les avions ennemis suivent le Breguet et continuent à le harceler de tous cotés. Le pilote ressent un choc très dur au niveau des reins et croit être touché à son tour. En réalité, la balle a été arrêtée par le rembourrage du dossier. Il arrive enfin à semer ses poursuivants et à rejoindre le terrain, où il pose son avion le plus rapidement possible.

Le Slt Moro est descendu de son poste avec peine et l'infirmière du terrain lui fait un pansement sommaire. Il faut le transporter le plus rapidement possible à l'antenne chirurgicale la plus proche. Un tracteur d'aviation (camion automobile) est amené dans ce but. Au cours d'un trajet qui semble interminable, ils déposent Moro, qui a reçu les derniers sacrements en route, aux mains des chirurgiens. Le médecin-chef, le docteur Plisson, qui a procédé à l'examen, ne leur laisse aucun espoir. La boîte cranienne est défoncée et il ne peut être sauvé. Ses camarades sont admis dans la petite chambre où on l'a apporté pour mourir. Il repose sur un lit, la tête entourée de bandes qui cachent ses blessures. Il ne bouge plus, mais respire encore. Peu à peu, son souffle faiblit et s'éteint. L'infirmière lui ferme les yeux et ses camarades, qui ne veulent pas encore croire en sa fin, restent là sans bouger, comme tétanisés.

Nouvelles citations :

Citation accompagnant la nomination au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur :
Slt Georges Marie Louis Moro, du 84ème RAL, observateur de l'escadrille BR 210 : "Observateur de la plus haute valeur et de la plus grande bravoure. A fourni dans l'aviation un travail considérable, avec une belle ardeur et un courage sans égal, et a toujours apporté dans l'accomplissement de ses missions une conscience et un dévouement des plus parfaits. A été griévement blessé au cours d'un combat contre plusieurs avions ennemis, le 30 octobre 1917. Cinq fois cité à l'ordre."

Slt Robert Jacques Masson, pilote de l'escadrille BR 210 : "Jeune pilote ayant fait preuve aux batailles de Verdun et de l'Aisne, d'un très beau courage en exécutant des reconnaissances photographiques très éloignées, et de nombreux réglages de tir d'ALGP. Le 30 octobre 1917, a soutenu un rude combat contre plusieurs avions ennemis au cours duquel son observateur a été mortellement blessé. A réussi, grâce à son sang-froid et son adresse, à le ramener à son terrain."

Citation à l'ordre de l'aéronautique de la 6ème armée :
Ltt André Girier, pilote et Slt Henry Pierret, observateur, de l'escadrille BR 210 : "Brillant équipage ayant donné maintes preuves d'une grande tenacité et d'une audace peu communes. Au cours des dernières opérations, ont tenté dans les conditions les plus difficiles, en raison du mauvais temps, sept réglages à très grande portée sur des gares importantes, ont réussi deux fois leur mission. Non contents d'assurer leur travail normal, ont mitraillé à plusieurs reprises l'ennemi, à basse altitude."

Citations à l'ordre du corps d'armée décernées par le général commandant la RGAL (ordre n° 43 du 12 novembre 1917) :
Slt Joseph Napoly, observateur de l'escadrille BR 210 : "A fait preuve, au cours de nombreux réglages d'ALGP, exécutés lors d'une offensive importante, des plus belles qualités de sang-froid et d'allant. Cité antérieurement à l'ordre du régiment."
Slt Pierre Causel, observateur de l'escadrille BR 210 : "Observateur d'ALGP audacieux et tenace. Au cours de nombreux réglages, lors d'une offensive importante, a soutenu plusieurs combats, dont deux dans la seule journée du 20 octobre 1917, au cours desquels son avion a été sérieusement atteint. Cité antérieurement à l'ordre du régiment."
Adj Jean Denéchaud, pilote de l'escadrille BR 210 : "Excellent pilote dans une escadrille d'ALGP. A rendu les plus grands services dans deux offensives importantes. A, par ses qualités de pilote, permis l'exécution d'un des premiers réglages de nuit, malgré des conditions atmosphériques très défavorables. Cité antérieurement à l'ordre du régiment."

Citation à l'ordre de la 6ème armée (ordre général n° 533) :
Ltt Jules Bernard Brunswick, observateur de l'escadrille BR 210 : "Officier observateur tout à fait hors de pair. Depuis deux ans se consacre à sa tâche avec un courage et une patience inlassables. S'est imposé par son calme, sa méthode, la précision de ses observations, à l'admiration de tous."

Bilan des missions accomplies :
Du 1er octobre au 1er novembre 1917, l'escadrille BR 210 à Saint-Amand a exécuté les missions suivantes :

  • 53 missions de surveillance, reconnaissance, protection.
  • 25 réglages d'ALGP dont 2 de nuit.
  • 22 essais de TSF.
  • 2 missions photos sur les positions d'ALGP.

7 ) - Terrain de Luxeuil du 17 novembre au 3 décembre 1917 :

La bataille de la malmaison fut un beau succès, mais au même moment, les Italiens subissent une grave défaite sur le Caporetto. La 10ème armée doit quitter le front et fait mouvement vers l'Italie pour aider notre allié en difficulté.
Le 15 novembre, l'escadrille est avertie qu'elle devait faire mouvement vers Luxeuil. Le matériel roulant est entièrement remplacé par du matériel flambant neuf. Les vieux tracteurs d'aviation laissent place à des puissants camions.
Le 16, l'ordre arrive, il s'agit de préparer une offensive dans les Vosges, à laquelle doivent participer l'ALGP et la 210. L'unité est mise à disposition du GAE (Groupe d'armées de l'Est). Le transfert de Saint-Amand à Luxeuil se fera en deux phases distinctes. D'abord l'échelon roulant qui part en train. L'embarquement a lieu à Villers-Cotterets, le 17. Sont embarqués dans le convoi, les effectifs et les matériels suivants : 15 officiers, 75 hommes, 4 camions, 5 tracteurs d'aviation, 9 remorques et 3 voitures légères.
Le Cne Louis Thébault, qui désire se mettre en rapport le plus rapidement possible avec le commandement de la 7ème armée, décolle en compagnie de l'Asp Gaston Trochery. Le reste de l'escadrille, qui reste sur place, est placé sous les ordres du Ltt André Girier. Connaissant parfaitement la région entre Saint-Amand et Cernon, ils font le trajet aile dans aile à 50 m d'altitude. Tour à tour, ils survolent les vallées de l'Aisne, de la Vesle, Soissons, Braine, Fismes, Jonchery et Reims. Arrivés dans les environs du camp de Châlons, ils se posent d'abord à la ferme d'Alger et finalement à Cernon. Ce terrain, placé à coté d'un petit petit village sur la Coole, est complétement plat. Il abrite un groupe d'escadrilles de bombardement de nuit placé sous les ordres du Cne Jean Personne. Le lendemain, les deux hommes décollent vers 10h00 en direction de Luxeuil. Arrivés dans le secteur de Jussey et Amance, ils s'égarent complétement. Pour se remettre dans le bon chemin, ils atterrissent dans un champ en bordure d'une route. Très rapidement, les paysans entourent les deux Breguet et les renseignent. Ils sont à Uzemain, à 10 km au Sud d'Epinal. Après avoir remerciés leurs hôtes, ils reprennent leur vol et se posent à Luxeuil, à 13h00. Il y trouve le Cdt Vuillermoz qui commande sur place le GB 4.
Très rapidement, ils effectuent les préparatifs d'installation de leur unité sur place. L'échelon roulant arrive en gare à 16h00 après 24h de trajet ! Sur place, le personnel loge chez l'habitant ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps.
Sur place, l'escadrille sera sous les ordres du Cdt Picard qui commande l'aéronautique du GAE et le Cdt Voisin commandant de l'aéronautique de la 7ème armée, ancien chef du GDE du Plessis-Belleville.

Dans la journée, ils assistent à l'arrivée d'un bombardier italien Caproni, qui arrive directement de Turin, convoyé par le Cne Hébrard, après avoir survolé les Alpes. Le 19, le matériel est déchargé. Le Cne Louis Thébault se présente à la direction de l'aéronautique et au cdt Petit, chef de la RGAL. L'escadrille va être engagée dans la direction d'Anspach par le 16ème CA commandé par le général Corvisart. La 210 fera mouvement sur Romagny où les hangars qui lui sont destinés, ne sont pas encotre montés. En attendant, elle restera à Luxeuil. L'escadrille BR 7, commandée par le Cne Viennot, est déjà installée à Romagny.

L'attaque prévue est annulée, les canons de l'ALGP qui faisaient mouvement, repartent aussitôt. L'escadrille fera de même, dès qu'elle sera au complet. Bloqués depuis quelques jours par les conditions météorologiques, les avions de la 210 atterrissent à Luxeuil, le 22. Seuls deux avions en panne se posent à Ville-sur-Yon et à Chaumont. Le 24, le Sgt Ernest Chauvin posé à Ville-sur-Yon, brise son appareil au décollage. Il doit être évacué sur l'hôpital le plus proche. L'offensive prévue ayant été annulée, le personnel de la 210 est mise au repos. Pendant cette période, le 29 novembre 1917, le Cne Jean Viennot chef de la BR 7, se tue lors du capotage de son Breguet 14A2, qui s'enflamme après s'être retourné.

Le 1er décembre, nouvel ordre de transfert, cette fois pour Cernon. L'échelon roulant embarque immédiatement. Le 3 décembre, les avions sont convoyés vers Cernon en 2 groupes distincts. D'abord cinq Breguet 14, qui mettent 3 heures pour parcourir les 200 km du voyage, tant la course a été ralentie par un fort vent de travers. Deux autres avions, un Breguet 14 piloté par Robert Masson et un Letord 1 pour Jean-Marie Samalens, ont fait demi-tour, suite à des problèmes moteur. Quatre pilotes arrivés à Cernon, refont le trajet en train, pour convoyer les avions des pilotes qui sont en permission. Le Sgt Albert Bernardi atterrit à Bourbonne-les-Bains et détruit son appareil. Le déplacement inutile de Luxeuil aura couté 2 avions à la BR 210, dû principalement au manque d'espérience de ses jeunes pilotes.

8 ) - Terrain de Cernon du 3 décembre 1917 au 14 janvier 1918 :

A Cernon, l'escadrille est chargée des réglages de tir au profit des batteries d'ALGP au repos dans le camp de Mailly. Cette grande zone abrite également le camp d'instruction de l'artillerie américaine. La 210 reçoit la mission de former les batteries américaines aux méthodes de réglage de tir françaises. Elle va servir d'école d'observateurs aux officiers d'artillerie d'outre Atrantique.
Dès son arrivée, le Cne Thébault se présente au Cdt Noblemaire, de la mission française auprès de l'artillerie US du camp de Mailly et au général Coe, commandant l'artillerie US. L'escadrille 210 cherchera un site propice pour établir un nouveau terrain d'aviation destiné aux futures escadrilles américaines qui vont être formées peu à peu. Il y sera aménagé une école d'observateurs dès que possible. Dès maintenant, l'unité accueille 6 officiers US dont l'instruction commencera immédiatement. Le terrain choisit est celui d'Haussimont, le long de la route reliant la Fère-Champenoise à Vitry-le-François.
Des baraquements en nombre suffisant, suivant les plans dessinés par l'Asp Perugia, l'architecte de la 210, sont érigés sur le site. Le terrain est adossé à un bois de sapins. Les hangars seront construits au milieu des arbres, en lisière, de manière à les intégrer et à les camoufler le plus parfaitement possible. Le général Coe, qui désire que les choses avancent vite, engage le personnel entier d'un régiment d'artillerie pour réaliser les travaux d'infrastructures. Le soir même, le terrain est entièrement nivelé.
L'instruction des observateurs américains commence à Cernon. Le premier groupe est composé de 6 first lieutenant : Dixon - Kresge - Odom - Hunter - Miller et Williams. Seul un candidat, le 1st Ltn Williams, sera recalé pour poids excessif. Leurs professeurs seront le Ltt Pierret et l'administrateur de la Marine Piquois.

9 ) - Terrain de Linthelles du 14 janvier au 2 février 1918 :

Pendant que le terrain d'Haussimont était en cours d'aménagement, l'escadrille 210 quitta Cernon pour laisser la place à une escadrille de bombardement. Elle s'installa quelques jours à Linthelles, à l'Ouest de la Fère-Champenoise, où se trouvait un grand terrain nouvellement aménagé pour les escadrilles au repos ou de passage.

10 ) - Terrain d'Haussimont du 2 février au 28 mars 1918 :

Les cours d'instruction se succèdent. L'enseignement combine les cours théoriques avec des exervices en vol. Des fumigènes, allumés sans préavis sur un terrain proche, simulent les éclatements de projectiles que les élèves observateurs doivent repèrer en vol et situer par rapport à la batterie à régler. Il s s'entraînent également à la prises de vues aériennes. En outre, leur formation comprend des tirs à la carabine Winchester et à la mitrailleuse. Ils étaient pratiqués derrière le terrain, sur un petit stand de tir. Pour compléter les tirs au sol, des tirs réels en vol étaient effectués une fois par semaine, sur le champ de tir aérien de Villeseneux. Les deux premiers hangars érigés, recurent le nom des lieutenants Cazier et Moro.
En raison des bons rapports qui existent entre la 210 et les artilleurs américains, nos aviateurs sont admis au foyer du camp, le YMCA. Après un vol en compagnie du Cne Thébault, la gérante du YMCA, Miss Hyss ne tarira pas d'éloges pour les aviateurs français qui seront toujours bien accueillis dans ses locaux.

En plus des officiers américains, l'escadrille eut à former des officiers français d'ALGP, plus particulièrement d'"Antenne" et de "Radio". Le service TSF commandé par le Ltt Paul Michoulier est renforcé par l'arrivée du Slt Georges Reufflet. Les officiers formeront leurs collègues artilleurs au secret de l'hétérodyne et aux réglages des différents postes TSF. C'est à Haussimont qu'eurent lieu les premiers essais franco-américain de téléphonie sans fil entre avion et le sol. Des instructions visant à former les personnels à l'identification des différents appareils allemands, ainsi qu'aux liaisons entre l'aviation et l'artillerie, sont faites.

Pendant cette période d'instruction, de nombreux mouvements de personnels seront réalisés. Parmi eux, celui du Slt Robert Masson, fatigué, sera évacué sur Viry-Chatillon, le 6 janvier 1918. Il rejoindra ensuite l'escadrille BR 35, où il trouvera la mort, le 13 juin.
Slt Robert-Jacques Masson : "Officier pilote plein d'allant et de courage, remarquable par son adresse et son sang-froid. A accompli pendant les batailles de Verdun (Aoùut 1917), de l'Aisne (octobre 1917), de Soissons (juin 1918), de nombreux réglages et missions photographiques dans les lignes ennemies, au cours desquels il a soutenu de durs combats, en particulier le 30 octobre 1917. Le 13 juin 1918, s'est jeté dans la mêlée pour dégager son chef attaqué par plusieurs appareils de chasse ennemis. Est tombé glorieusement sous les coups d'un adversaire dix fois supérieur en nombre. Une blessure, trois citations, Croix de guerre avec palme."

Travail avec les nouveaux matériels d'ALGP :

Les observateurs de la 210 vont former à l'emploi et aux réglages des pièces de 240 "colonial" et surtout la nouvelle pièce de 520. Ils auront également l'occasion d'assister à la manoeuvre de chars d'assaut sur le camp de Mailly.
Au début de février 1918, une mission de réglage réel doit être effectuée par 2 batteries de 32 d' ALGP américaine, amenées sur le front de Champagne et mises en position de tir. Le Cne Louis Thébault et le Ltt Henri Pierret sont convoqués au camp de Mailly par le général Coe, commandant la brigade d'artillerie américaine pour préparer les modalités de cette mission.

Le 11 février 1918, deux Breguet 14A2 et un Letord 1 sont détachés à Auve et mis en subsistance à l'escadrille 207 pour l'observation des tirs. Le Ltt Henri Pierret, le Slt Joseph Napoly, les deux meilleurs élèves américains, le 1st Ltn Dixon et Kresge, 3 pilotes, 4 mécaniciens, un armurier, un mitrailleur sont détachés à la 207. Tous rentreront deux jours plus tard, n'ayant pu réaliser la mission en raison du mauvais temps.

Tir ALGP de nuit :

Le seul tir réel observé fut celui au camp de Mailly, dans la nuit du 27 février 1918. Il avait pour but de déterminer si un régalge de nuit par avion d'une batterie de 240 était réalisable. Une voiture photo-électrique (projecteur) du parc d'aviation de Châlons commandée pour éclairer le terrain, n'étant pas arrivée, le décollage se fait à la seule lueur de la lune. La pièce à régler est située au Nord-Est de Mailly. L'avion la survole et entre en liaison avec un projecteur de 60 installé à proximité. L'objectif est un petit bois en losange à 300 m au Nord-Ouest de la Ferme Nivolet, située sur la camp. L'observateur, ayant repéré le bois en question, demande le tir. La pièce est entièrement servie par des artilleurs américains, les munitions sont des obus FAD chargés avec 17 kg d'explosif et équipés de fusées sans retard (explosion à l'impact). Sur les 6 coups tirés, 2 seulement son observés. Un panache de fumée ou de terre sont observé très furtivement. Aucune lueur n'est visible. Les conclusions de cette mission sont que ce type d'obus ne se prête pas aux tirs de nuit car l'observation des impacts est beaucoup trop délicate.

Nouveau transfert :

Alors que la 210 se préparait à former une escadrille américain équipée de Sopwith, une offensive allemande rompt le front britannique sur la Somme. Le 23 mars, la 210 reçoit l'ordre de se préparer à faire mouvement. Les 16 Sopwith américains sont arrivés le même jour. La 210 laissera sur place les observateurs américains qu'elle a formé. Ce n'est pas sans regret que l'unité abandonne ses meilleurs élèves.

11 ) - Terrain de Coincy du 28 mars au 10 avril 1918 :

Le 28 mars, sept Breguet 14A2 de l'escadrille, avec pilotes et observateurs, décollent et se posent à Coincy. Ce détachement est mis à la disposition du Cdt Féquant, dont le PC est situé à Cramaille, près de la Fère-en-Tardenois. Il s'agit de participer à des missions de guet et des reconnaissances lointaines destinées à renseigner le général commandant en chef.
Outre les sept appareils et leurs équipages, un détachement de personnels et de matériel se rend à Coincy par voie terrestre. Le détachement est mis en substance par l'escadrille SPA15. Le reste de la 210, soit 3 Breguet 14A2 et 5 Letord 1 devra attendre à Haussimont que des installations soient construites pour les abriter. Le personnel loge chez l'habitant.

Les Letord, qui ne sont pas adpatés à la mission demandée (reconnaissance lointaine) sont remplacés par des Breguet 14A2. Les 5 Letord, ainsi qu'un Breguet 14 très fatigué, sont transférés à la RGAé d'Arcis-sur-Aube et le parc n° 4. Six Breguet 14A2 sont livrés par la RGAé de Villeneuve. Désormais, la BR 210 est dotée du même type d'avion, ce qui va grandement faciliter l'utilisation et la maintenance.

Reconnaissances à longue distance :

Dès leur arrivée, les Breguet 14A2 sont envoyés pour reconnaître l'arrière du dispositif adverse. Les missions seront quotidiennes et renouvelées le plus souvent possible de manière à observer au plus près l'évolution du front allemand. Seuls les Breguet 14, dotés d'un solide rayon d'action et d'un plafond opérationnel très élevé, sont capables de réaliser de telles missions. Pour limiter les risques, 3 Breguet seront engagés simultanément et croiseront à une altitude de 5000 mètres. La formation adoptée sera celle du triangle qu'il sera interdit de rompre. Elle permettra aux équipages de se couvrir mutuellement et de repousser plus facilement les attaques d'avions adverses.

Le 31 mars, trois Breguet 14A2 sont envoyés au-dessus de la région de Montdidier - Roye - Conchy-les-Pots. (Ltt Henri Pierret (pilote) / Ltt André Girier (obs) - Adj René Bazin (pilote) / Slt Alexandre Perugia (obs) - Slt Joseph Napoly (pilote) / Asp Gaston Trochery (obs). En outre, un avion est envoyé au GQG de Provins et un autre est chargé des aires d'atterrissage.
Le 1er avril, nouvelle reconnaissance importante. Deux Breguet 14 vont vérifier l'activité ennemie sur les routes et les voies ferrées de la région La Fère - Saint-Quentin - La Catelet - Roisel - Peronne - Roye - Lassigny. La mission échoue en raison des nuages qui couvrent toute la région. L'après-midi, la même reconnaissance est réussie par les équipages suivants : Slt Marcel Laville (pilote) / Ltt André Girier (obs) et Adj Paul Lesec (pilote) / Slt Jean L'étang (obs). En outre, une patrouille volontaire est exécutée par le Ltt Girier (pilote) et le Slt Laville (obs), sur l'itinéraire Coucy-le-Château - Chauny - Laon - Lassigny - Montdidier et retour. Ils croisent plusieurs avions allemands, et au-dessus d'Assanvillers, échangent une vingtaines de balles avec un avion, sans résultat visible. Pendant leur vol, ils repèrent des Drachen en ascension, des batteries d'artillerie en action, surtout au Sud-Ouest de Montdidier, des tranchées récentes au Sud-Ouest de Noyon.

Le 2 avril, il s'agit de repérer les voies de communication qui ont été rétablies dans le secteur de la Fère - Moy - Dallon - Pontruc - Hargicourt - Lempire et les mouvements sur les voies ferrées de la zone de Saint-Quentin - Ham - Le Castelet - Roisel - Péronne. Comme le temps est très nuageux, un seul équipage, très expérimenté, est envoyé (Ltt Perret (pilote) / Ltt Girier (obs)). Il devra accomplir la mission prescrite, atterrir à Tillé pour faire son compte-rendu. Cent vingt kilomètres séparant Coincy de Tillé. Après leur départ, le temps s'améliore grandement. Comme la mission est vitale, 3 autres équipages sont envoyés avec la même mission (Slt Marcel Laville (pilote) - Adj Paul Lesec (pilote) - Ltt Louis Rességuier (obs) - Asp Gaston Trochery (obs) - Slt Margot (pilote) - Adj René Bazin (pilote)). le chef de la 2ème mission se pose aussi à Tillé avec les mêmes résultats observés, c'est à dire une activité faible sur les routes et voies ferrées dans la région concernée. Les terrains d'aviation ennemis de Roupy et de Flavy-le-Martel ont été survolés.

Le 6 avril, le commandement insiste beaucoup pour que la mission soit effectuée, même en présence du mauvais temps qui régne dans la région. A cause des nuages d'altitude, le Cne Thébault, pour limiter les risques, décide d'envoyer 5 Breguet 14A2 pour la même mission. Les avions feront blocs et ce dispositif fera certainement réfléchir un éventuel adversaire.
Equipages engagés : Cne Louis Thébault (pilote) / Ltt Causel (obs) - Ltt André Girier (pilote) / Ltt Pierret (obs) - Asp Gaston Trochery (pilote) / Slt Napoly (obs) - Adj René Bazin (pilote) / Adj Adam (obs) - Sgt Albert Bernardi (pilote) / Slt Maurice Choay (obs). Après le décollage, l'avion du Sgt Bernardi, ne pouvant atteindre l'altitude décidée, doit faire demi-tour et rentrer. Les 4 avions restants s'enfoncent dans les lignes ennemies et survolent tour à tour Jussy - Saint-Quentin - Le Catelet - Marcoing - Cambrai. La visibilité est très bonne malgré les masses nuageuses qui couvrent certains secteurs. Les voies ferrées de Jussy sont vierges de toute activité, seule une rame de wagons est arrêtée à Essigny. A Saint-Quentin, aucun mouvement suspect. En bref, aucune activité n'est détectée. Après avoir traversé les masses nuageuses, ils se posent sans casse à Saconin-Breuil au Sud de Soissons. Leur mission aura duré deux heures. Ce fut la dernière mission de grande reconnaissance réalisée par les équipages de la BR 210.

Une fois le front stabilisé, la 210 reçoit l'ordre de faire mouvement sur Sacy-le-Grand et de se mettre à la disposition de la 3ème armée. (suite l'ordre particulier n° 232 de la 3ème armée.)

12 ) - Terrain de Sacy-le-Grand du 11 avril au 19 juin 1918 :

Le 11 avril 1918, les 12 Breguet 14A2 de l'escadrille BR 210 atterrissent à Sacy-le-Grand. L'échelon roulant arrive le lendemain. L'escadrille est mise à la disposition de l'ALGP de la 3ème armée sur ce terrain situé à 10 km à l'Est de Clermont, QG de l'armée. Elle va réaliser des réglages de tir d'unités plus mobiles commes les batteries de 16 de Marine du LV Darlan et celles de 19 du Cdt Kerdudo. Elle assistera les escadrilles de corps d'armée pour les missions de reconnaissances photos et réalisera des observations de nuit.
Le terrain de Sacy-le-Grand est actuellement occupé par les escadrilles du 34ème CA, sous les ordres du Cne Amiot et l'escadrille SPA 79, actuellement escadrille de chasse de la 3ème armée.

Perception de bimoteurs Letord :

Dès son arrivée à Sacy-le-Grand, la 210 perçoit 5 Letord à moteur Lorraine et reprend son ancienne constitution avec 10 Breguet 14A2 et 5 Letord. Dès que possible, des Caudron RXI devraient remplacer les Letord pour les missions de réglage de tir. Le Breguet 14A2 étant toujours préféré pour les missions de reconnaissance lointaine en raison de son plafond opérationnel supérieur à celui de beaucoup d'avions ennemis.

Missions de réglage :

Les équipages de la 210 vont effectuer des missions au profit des pièces de 19 sur péniches, de 16 de Marine, de 19 sur voies ferrées. Le 21 avril, l'équipage (MdL Jean Tornare (pilote) / Slt Alexandre Perugia (obs)) tente un réglage de 19 sur péniches sur un dépot de munitions entre Quesny et Saint-Martin, la position de ce dépot ayant été révélée par des photographies. La visibilité étant mauvaise, il va être impossible d'observer l'arrivée des coups au sol. Plusieurs coups seront tirés en tenant compte de l'observation du premier impact. Plusieurs heures plus tard, le Ltt André Girier passant dans le secteur, signale un incendie dans l'enceinte du dépot et observe plusieurs explosions dégageant de fortes lueurs rouges.
Le même jour, c'est au tour de l'Adj Paul Lesec (pilote) / Slt Jean l'Etang (obs) de diriger le tir du groupe de 16 du Cdt Darlan sur un carrefour du Sud de Fescamps. Un incident de tir et des problèmes de liaison TSF obligent l'arrêt de la mission. Une 3ème mission aura plus de succès. L'équipage Brig Alexandre Chevallier (pilote) / Slt François Fort (obs) régle le 16 d'ALVF du Cdt Kerdudo sur un autre dépot de munitions implanté au Sud de Laboissière. Il fait tirer plusieurs salves et observe l'arrivée des coups directement au-dessus de l'objectif malgré l'activité de la chasse allemande sur l'ensemble du front.
Le 23 avril, le Slt Fort tente un nouveau réglage du 19 d'ALVF sur le dépot de munitions de Laboissière et le Slt Jean Létang, le réglage d'une pièce de 16 de Marine sur le carrefour de Fescamps. Ces deux missions sont avortées en raison de la brume et des nuages. Le Slt Maurice Choay, en mission sur le front du 34ème CA, de Thiescourt à la voie ferrée entre Compiègne et Roye, ramène 30 clichés. Il faut ajouter à cette journée, une reconnaissance à vue sur la région de Rollot - Conchy-les-Pots - Ressons est réalisée par le Cne Thébault (pilote) / Ltt Pierret (obs). Elle ne signale aucun mouvement suspect.

Le 24, la droite du front britannique fléchit sous l'attaque allemande. La division marocaine est engagée et livre des combats très durs sur Villers-Bretonneux et du bois de Hangard. Son intervention bloquera l'accès à Amiens aux troupes allemandes.

Mission de protection :

La 210 est souvent sollicitée pour assurer l'escorte des appareils de reconnaissance photo des escadrilles du CA. Généralement composée de 3 Breguet 14A2, ces missions peuvent parfois mal se terminer. Le 27 avril, un des Breguet doit se poser, en panne, à Wacquemoulin, près de Gournay-sur-Aronde. Le moteur n'étant pas réparable sur place, l'avion est démonté de nuit et ramené à l'escadrilles par les mécaniciens du parc aéronautique n° 6.
Le 3 mai 1918, l'équipage Adj Samalens (pilote) et Slt Napoly (obs) exécute une reconnaissance photo de la zone Noyon - Roye - La Boissière - Faverolles - Assainvillers et en ramènet 25 photos. Le même jour, les équipages : Adj Bouton (pilote) / Slt Goriot (obs) / caporal Metayer (mitrailleur) puis Caporal Martin (pilote) / Slt Goriot (obs) / Caporal Radet (mitrailleur) tentent le réglage de la batterie de Blois du Groupe Kerdudo sur la carrière au Sud-Sud-Ouest de Laboissière. La première fois, la batterie ne reçoit pas les signaux TSF et la seconde fois, c'est la météo qui rend toute observation impossible.
Les 4 et 5, le Slt Goriot tente plusieurs réglages sur le même objectif, toujours sans succès, la météo est décidément contre lui.
Le 5, l'équipage, Caporal Martin (pilote), Slt Létang (obs) et Caporal Battesti (mit), est plus chanceux et dirige le tir d'une batterie du groupe Darlan. Ils peuvent observer les impacts de plusieurs salves qui tombent sur le carrefour Sud de Fescamps.

Le 10 mai 1918, les deux équipages Caporal Bruneau (pilote) / Slt Letang (obs) / Adj Adam (mit) et Caporal Calmet (pilote) / Slt Goriot (obs) / Caporal Radet (mit) reprennent leurs réglages en Letord des groupes Darlan et Kerdudo. En raison des nuages qui couvrent la région, ils doivent voler à une altitude inférieure à 1200 m. Les liaisons TSF sont parfaites et le réglage de Létang sera arrêté par la batterie qu’il réglait à l’aide de panneaux au sol.

Le 11 mai, le Slt Goriot, qui travaille maintenant très régulièrement pour le groupe Kerdudo, dirige le tir de 2 pièces de ce groupe, sur une batterie adverse. Le pilote qui l’accompagne est le caporal Calmet et le mitrailleur, le caporal Metayer. Les salves sont tirées jusqu’au tir d’amélioration, leur avion a été obligé de s’approcher très près de son objectif en raison des nuages. L’observation sera gênée par les tirs nourris de la DCA au-dessus de la zone d’Onvillers. Le même jour, deux missions de reconnaissance sont menées : Ltt Girier (pilote) / Slt Napoly (obs) pour 36 photos du secteur Crisolles – Candor – Remangies et Adj Bazin (pilote) / Slt Choay (obs) pour 30 photos du secteur Beuvraignes – Amy – Lagny – Noyon.

A partir du 14 mai, l’escadrille reprend, en plus des siennes, les missions de l’escadrille 234 en cours de transformation (passage sur Breguet 14). Cette unité est commandée par le Ltt Jansen, un ancien de la 210.

Le 14 mai, le Ltt Girier et l’Adj Bazin ramènent les 2 premiers Caudron XI. Le lendemain, Bazin prend en compte un 3 ème R XI. Le surlendemain, Denéchaud et Martin complètent la dotation avec deux autres R XI.

Le 15 est une belle journée ensoleillée. L’équipage Adj Samalens / Slt Napoly prennent 24 photos sur le secteur Noyon - Crisolles-Candor - Remangies. L’équipage Asp Rochery / Slt Choay ramène 30 clichés sur la zone Crisolles - Beaulieu-les-Fontaines. L’équipage Ltt Girier / Slt Napoly pour 36 photos de Montdidier – Tilloloy – Candor – Crisolles – Behéricourt. Pour cette dernière mission, ils n’ont pu suivre précisément le plan de vol car leur avion a été poursuivi plusieurs fois par 2 patrouilles de 4 avions volant plus haut qu’eux, alors qu’ils étaient pourtant à 5400 mètres. Ils ont été obligés de rentrer vite fait dans les lignes françaises à partir de Candor.

L’équipage Caporal Bruneau / Slt Létang règle le 16 de Marine sur le carrefour Sud de Fescamps. Létang observe 25 coups. Au bout de 3 heures de vol, la batterie estime que le réglage est suffisamment précis, et exécute un tir d’efficacité de 200 coups. Il faut ajouter à cette journée bien remplie, les essais du nouveau poste E 10 de TSF et deux réglages d’artillerie lourde avec des avions et pilotes de la 210 mais avec des observateurs de la 234.

Le 16, l’Asp Trochery et le Slt Napoly rentrent de mission sur Guiscard – Roye – Montdidier avec 36 clichés. Deux réglages, tentés par le Slt Bessières, échouent en raison de la météo. Un Breguet 14 exécute un réglage au bénéfice de l’escadrille BR 234. Partout l’activité de la chasse allemande est signalée comme très active. Le Ltt Pierret repère un nouvel épi, une position de batterie de gros calibre sur voie ferrée. Pendant les reconnaissances de la journée, les Slt Napoly et Chaoy rentrent respectivement avec le nez et plusieurs doigts gelés.

Le 17, Napoly, malgré son nez, ramène 36 photos en compagnie de l’Adj Porte. Décidément infatigable, il repart avec le Ltt Girier. Cette fois, le destin va lui permettre de souffler un peu. Le Breguet 14, juste après avoir rencontré deux patrouilles de monoplaces à 5000 m d’altitude, doit rentrer précipitamment sur panne moteur. Le caporal Calmet, accompagné du Slt Martinet de la 234, décolle, part en perte de vitesse et termine sa course de décollage en pylone. Heureusement, les deux aviateurs sont indemnes. L’escadrille 234, qui volait main dans la main avec les aviateurs de la 210, était alors stationnée sur le terrain de Rémy, entre Estrées-Saint-Rémy et Compiègne. Ce terrain était particulièrement visé par les escadrilles de bombardement de nuit adverses. Juste au milieu des installations, une bombe avait fait un cratère de 20 mètres de diamètre, le souffle de l’explosion avait endommagé la plupart des avions abrités dans les hangars Bessonneau.

Le 18 mai, nouvelle reconnaissance lointaine par l’équipage Ltt Girier (pilote) / Ltt Pierret (obs) sur Amy – Nesles – Beaulieu – Candor. Ils en ramènent 36 photos. Deux équipages : Caporal Bruneau (pilote) / Slt Bessières (obs) et Asp Trochery (pilote) / Slt Bessières (obs) règlent une batterie du Cne de Blois, du 1er groupe du 74ème RA. Le caporal Bruneau (pilote) / Slt Fontaine (obs de la 234) une mission au bénéfice de 2 batteries du 4ème groupe du 81ème RA. L’Adj Porte et le Slt Napoly exécutent une autre reconnaissance photo. Après avoir survolé la région de Montdidier – Roye – Nesles à 5800m, il signale un incendie à Marquivilliers et deux avions ennemis sur le terrain d’aviation de Champien. Ils rentrent avec 36 excellentes photos.
Le 19, les Ltt Girier et Pierret survolent Amy – Nesles – Ercheu pour 36 photos. Le lendemain, c’est au tout des Asp Trochery et Slt Choay de rentrer avec 36 photos de Roye – Nesles – Beaulieu – Candor. Pour une fois, nos aviateurs croisent un biplace allemand qui leur tire quelques balles qui ne les touchent pas.

Le 21, l’escadrille BR 210 continue sa campagne de couverture photographique de l’arrière front allemand. L’équipage Adj Samalens / Slt Choay croisent sur le secteur compris entre Bus – Tilloloy – Beuvraignes – Dancourt – Marquivilliers – Fescamps et permettent au service photo d’augmenter sa collection de 36 photos. Le plan directeur de la zone à couvrir ne comporte bientôt plus de zones non couvertes. Pour traiter efficacement des photos sur le terrain de Sacy-le-Grand, une section photographique est créée et placée sous le commandement du Slt Napoly.

Félicitations décernées aux personnels de l’escadrille BR 210 :

Félicitations du Cdt Précardin, commandant de l’aéronautique de la 3ème armée en date du 22 mai 1918 : " Le chef de bataillon commandant l’aéronautique de l’armée est heureux de féliciter l’escadrille BR 210 pour les reconnaissances photographiques d’armée parfaitement réussies qu’elle vient d’effectuer, et l’entrain dont elle a fait preuve dans l’accomplissement de ces missions."

Nouveaux combats :

Le 24 mai 1918, à bord d’un Breguet 14A2, le Ltt Girier et le Ltt Pierret aperçoivent plusieurs patrouilles adverses pendant leur mission de surveillance du front. Ils sont attaqués par 3 monoplaces de chasse dont l’un réussit à tirer une cinquantaine de balles. Heureusement pour l’équipage français, le Ltt Girier est expérimenté. Sa manœuvre instinctive permet d’éviter la grande majorité des projectiles adverses. L’avion rentre au terrain, touché par une dizaine de balles, avec un câble de gauchissement coupé net, le berceau moteur traversé. Les balles ennemies ont également touché deux longerons, l’essieu et crevés les deux pneus. Les membres d’équipage n’ont pas été touchés, ce n’était pas leur jour ! Le même jour, un autre Breguet 14A2 de la 210 est attaqué par 5 monoplaces de chasse. Il est sauvé de justesse par l’intervention d’une patrouille de chasse qui met en fuite l’adversaire.

L’offensive allemande du 27 mai 1918 :

Le 27 mai, l’armée allemande attaque sur le Chemin des Dames et traverse en une seule journée l’Aisne et la Vesle et fonce sur Château-Thierry. La 210 vont tomber ses anciens terrains de Rosnay, Bouleuse, Arcis-Sainte-Restitue, Saint-Amand, Coincy qui sont tour à tour évacués et pris par l’ennemi. Les équipages de la BR 210 se voient chargés d’un grand nombre de reconnaissance du front, ainsi que de nombreux réglages d’ALGP.

Tirs à longue portée sur Paris :

Une pièce allemande à très longue portée recommence à tirer sur Paris. Il faut en repérer l’emplacement le plus rapidement possible pour la faire taire ou la faire déménager vite fait. Toutefois, entre le moment où le gouvernement militaire de Paris annonçait l’arrivée d’un projectile et le décollage d’un Breguet 14A2, son arrivée au-dessus du secteur à surveiller, il y avait un bon décalage d’une heure. Les Allemands étaient alors beaucoup plus discrets. Le secteur, à surveiller particulièrement, était la région de Beaumont-en-Beine où était supposée la position de cette pièce.

De nouvelles missions :

Le 27 mai, la météo étant très mauvaise, une seule reconnaissance peut être effectuée dans la région de Beaumont–en-Beine. Le Slt Fort signale un ballon en flammes dans la région d’Elincourt. Le 28, 3 missions de reconnaissance sont envoyées sur la région de Beaumont-en-Beine – Guiscard – Noyon. La 1ère, MdL Tornare (pilote) / Slt Bessières (obs), croise d’abord une patrouille de monoplaces au-dessus de Crisolles et est attaqué par un autre dispositif, une heure et demie après. Leur avion est touché par plusieurs balles. La 2ème, Asp Trochery (pilote) / Slt Rességuier (obs), a été gênée par la météo. La 3ème, Caporal Lheureux (pilote) / Slt Létang (obs) repère un long convoi sur la route de Noyon à Roye, au niveau de Sermaize.

Le 29 mai, 4 missions de reconnaissance sont réalisées. Les observateurs de ces missions, les Ltt Pierret, Laville, les Slt Goriot, Fort, repèrent différentes batteries en action. Le Slt Fort, qui voudrait mettre la pièce à longue portée à son palmarès, survole la région de Beaumont-en-Beine pendant une demi-heure. Les allemands s’étant discrets, il rentre sans rien découvrir. A partir du 30, les équipages sont sur la brèche et partagent leur temps de vol entre réglages de tir, observations. Plusieurs signalent des mouvements de camions sur les routes Ham–Noyon – Roye-Noyon – Montdidier-Roye. Toute la journée, les équipages se succèdent sur la région pour assurer une surveillance continue.

Le 30, le Slt Laville règle la batterie de 320 du Cne Amiot, sur 2 objectifs distincts. En cours de mission, il visualise des batteries en action dans la région d’Andricourt, et de La Cave. Un Breguet 14A2, envoyé en mission au quartier général de la 6ème armée, à Meaux, est accidenté à l’atterrissage à Trilport. L’escadrille doit envoyer un autre avion pour assurer la liaison en retour. La journée se termine par une dernière mission photographique. Le Cne Thébault et le Ltt Pierret décollent de nuit pour vérifier que les Allemands ne transfèrent pas d’unités de nuit.

Le 31 mai, une mission de surveillance à bord d’un Caudron R XI de l’équipage : Adj Bazin (pilote), Slt Goriot (obs), Adj Adam (mit) observent des batteries, des mouvements routiers, un pilonnage d’artillerie sur les tranchées du Mont Renaud et des explosions violentes à proximité d’un incendie au Sud de Noyon. L’aviation adverse, très présente dans la région, empêche les 3 hommes de dépasser cette région. Une reconnaissance photo de l’équipage : Caporal Lheureux (pilote), Slt Choay (obs) ramènent 36 photos de la région de Bus – Fescamps – Tilloloy – Beuvraignes – Crapaumesnil – Avricourt – Candor. Un réglage d’une pièce de 240 du groupe Albaret sur Crapaumesnil est réalisé par l’équipage : Brigadier Chevalier (pilote), Slt Rességier (obs).

Une autre mission dirige le tir de tarage d’une pièce de 240, servie par des artilleurs américains, sur Ham. Ce canon sur voie ferrée est distant de 25 km de sa cible. Pour compenser l’inexpérience des artilleurs US, l’escadrille BR 210 envoie pour cette mission, un de ses équipages les plus expérimentés, le Ltt Girier (pilote) et le Ltt Pierret. Pendant la première heure de travail au profit de cette batterie, 4 obus sont seulement tirés, et 3 impacts observés. Les écarts en portée et direction sont signalés au poste TSF des artilleurs.

Reconnaissance lointaine :

Le 1er juin, une mission photo est envoyée très profondément en arrière du dispositif allemand. Elle est confiée à l’équipage : Asp Trochery (pilote), Slt Choay (obs) qui va survoler la région d’Ham et de Saint-Quentin. L’état-major demande à l’escadrille d’envoyer un avion pour reconnaître à vue des voies routières et ferrées de l’itinéraire Noyon – Guiscard – Ham – Saint-Quentin – Guise – Trélon – Hirson – Vervins – Marle – La Fère, soit un total de 200 km derrière les lignes allemandes. A 6000 m d’altitude pour éviter la chasse ennemie, le Ltt Girier (pilote) et le Ltt Laville (obs) doivent écourter leur mission sur Saint-Quentin, en raison du fonctionnement défectueux du moteur de leur Breguet 14A2. C’est sans doute le froid extrême qui règne à cette altitude, qui est à l’origine de la panne. Avant que leur vol ne soit interrompu, les aviateurs ne signalent que des mouvements très faibles sur les différents axes de communication, rien d’alarmant ! Deux missions de repérage du canon de Paris sur la forêt de Beaumont-en-Beine sont réalisées par les Slt Goriot et Létang. Ils repèrent des départs de coups mais aucun ne correspond à des impacts d’obus sur Paris.

Le lendemain, la même mésaventure survient au Ltt Causel qui voit une lueur de départ qu’il associe immédiatement au canon à très longue portée allemand qui tire sur Paris. Malheureusement pour lui et les parisiens, c’est encore une erreur.

Le Slt Bessières est blessé :

Pendant un vol à bord d’un Caudron R XI, le Slt Bessières veut faire signe à son pilote. Malheureusement pour lui, il oublie que les hélices passent vraiment très près de la carlingue. Un geste brusque et il perd une phalange de la main droite. Après l’atterrissage, il tient à rendre compte de sa mission avant d’être évacué sur l’hôpital des alliés à Pont-Sainte-Maxence. Il reprendra sa place quelques jours après.

Une mission qu’il faut réussir :

La mission très en arrière du front allemand, ayant été avortée suite à une panne moteur, est confiée cette fois à l’équipage : Cne Thébault (pilote), Ltt Causel (obs). La météo n’étant pas aussi clémente que la veille, ils se limiteront à l’itinéraire Noyon – Guiscard – Ham – Saint-Quentin – La Fère – Soissons. A l’aller, le vent est tellement violent qu’ils ne peuvent monter à plus de 4500 mètres d’altitude et ont l’impression de ne plus avancer. Par contre, au retour, l’avion est comme poussé par une main invisible, Thébault et Causel dépassent très largement le terrain et se repèrent en voyant les méandres de la Seine. Ils sont tous près de Paris. Après avoir fait demi-tour et descendu à une altitude plus propice, ils peuvent rejoindre Sacy-le-Grand à la nuit tombée. Pendant cette mission, ils ont survolé les terrains d’aviation du Frétoy, de Ham et on peut observer les mouvements des avions allemands. De plus, seulement deux trains sont signalés sur Jussy sur Ham et l’autre de Ham vers Nesles.
La reconnaissance photo journalière est exécutée par l’équipage : Caporal Lheureux (pilote), Slt Choay (obs). Les deux hommes prennent 12 photos de Guisard – Ham – de la région boisée de Villeselve – Grandru, 24 clichés de la région de Noyon – Frenières – Fescamps.

Le 3 juin, une mission de réglage de 240 du groupement Sepulchre, positionné sur les épis d’ALVF des Loges, est réalisé par l’équipage : Adj Porte (pilote) / Slt Rességuier (obs). Le 4, deux reconnaissances de la région de Montdidier – Roye – Noyon sont effectuées par les Slt Létang et Fort qui signalent une recrudescence de l’activité adverse. Le lendemain, les mouvements ennemis se sont encore amplifiés ce qui signalent les deux équipages : Sgt Bernardi (pilote) / Slt Létang (obs) pour l’avion photo et Caporal Martin (pilote) / Caporal Battesti (mit) pour l’avion assurant la couverture.

Le « Paris Kanonen » est repéré :

Le 5 juin, un avion chargé de la prise de photos, provenant des escadrilles sous le commandement du Cne Amiot, est escorté par 3 Breguet 14A2 de la BR 210. Comme d’habitude, les avions français sont fortement canonnés par la DCA allemande dès leur arrivée sur la zone de la forêt de Beaumont-en-Beine. Malgré les explosions qui les entourent, les aviateurs rentreront avec de très belles photos révélant deux emplacements distincts. Le premier, bien camouflé, est trahi par l’épi de voie ferrée qui le dessert. C’est l’emplacement tant recherché de la pièce qui tire sur Paris. L’autre emplacement est un leurre, moins bien camouflé destiné à attirer l’attention. L’observation simultanée, par le procédé stéréoscopique (relief) de deux photos voisines, révèle de manière certaine, une fosse circulaire abritant la pièce et le très grand tube. L’un des observateurs de la 210 qui participait la mission, le Slt Goriot (pilote MdL Tornare) a vu l’emplacement de la pièce et a même repéré trois emplacements de batterie contre-avions, qui couvraient la zone.

Dès le lendemain, un réglage d’ALGP est demandé sur la pièce de Beaumont. Toutefois, réaliser un tir à très grande distance, n’est pas aisé et beaucoup de paramètres sont à prendre en compte. Cette mission sera un échec car la météo sir la région n’est pas favorable et les nuages trop présents dans la région. D’ailleurs, un autre réglage réalisé par le Ltt Pierret, d’une pièce de 340 américain tirant sur Ham, échouera également en raison des nuages qui empêchent tout réglage à vue.

A partir du 5 juin, l’escadrille BR 210 reçoit l’ordre d’assurer les missions de l’ALA (Artillerie Lourde d’Armée) au profit du 84ème RAL (Régiment d’Artillerie Lourde). Comme d’habitude, les observateurs de l’unité se mettent en rapport avec leurs homologues commandants des différents groupes de ce régiment. L’équipage : Adj Bernardi (pilote) / Ltt Laville (obs) exécute un réglage d’une batterie de 155 GPF (Grande Portée Filloux) sur un dépôt de munitions.

Reconnaissances de nuit :

De nuit, l’équipage : Ltt Girier (pilote) et Ltt Pierret (obs) reconnaît l’axe Rémy – Gournay – Conchy – Tilloloy – Laucourt – Roye – Noyon. La nuit est si noire qu’il est impossible aux deux hommes de rendre compte de l’activité au sol, ils ne voient quasiment rien à l’exception de quelques lueurs furtives, l’un au Nord du bois de Bus, une autre près de Laucourt et une dernière près de Margny-aux-Cerises. Au passage de l’avion, toutes les lampes encore allumées s’éteignent. Une autre mission de l’équipage : Adj Denéchaud (pilote) / Ltt Laville (obs) est chargée de survoler la région de Montdidier – Roye - Conchy-les-Pots. Le vol est écourté sur panne moteur.

Le 8 juin, deux autres missions nocturnes sont réalisées. La première, par l’équipage : Cne Thébault (pilote) / Ltt Laville (Obs) survole Conchy-les-Pots – Rollot – Montdidier et ne signale que quelques lueurs au Nord de Rollot. La seconde, par l’équipage : Adj Denéchaud (pilote) / Ltt Pierret (obs), sur Conchy – Tolloloy – Roye - Noyon. Cette dernière permet de visualiser de gros convois sur la route Montdier – Roye. Le Ltt Pierret tire une centaine de balles sur Roye. Les deux avions ont décollé et atterrit sir le terrain de Sacy-le-Grand. Les projecteurs, qui permettaient aux avions de trouver le terrain, ne furent allumés qu’au dernier moment. C’est sans doute le tir d’une fusée éclairante qui a attiré un avion ennemi. Au moment où l’un des Breguet de la 210 atterrit, une bombe explose sur le terrain, heureusement sans faire de victimes. Le personnel affecté au service des projecteurs de balisage n’a pas quitté son poste pendant l’attaque allemande. Le seul incident à déplorer survient quand l’Adj Denéchaud percute un Bessonneau qu’il n’avait pas vu arriver. L’équipage est indemne.

Des avions ennemis capturés :

A cette époque, les raids de bombardiers allemands sur la capitale se multipliaient. Les aviateurs adverses attaquaient également les terrains d’aviation qui se trouvaient sur leur route. Un de ces avions, un AEG IV, se posa en campagne, non loin du terrain. Le gros biplan, qui était intact, est amené sur place. Avant d’être évacué sur l’arrière, les aviateurs de Sacy-le-Grand purent examiner en détail cet oiseau de nuit couvert de gros damiers noir et violet. Il fut ensuite convoyé en vol par un pilote de la STAé (Section Technique de l’Aéronautique) vers Villacoublay.

A la même période, un second appareil a été obligé de se poser dans les lignes françaises par le Ltt Armand de Turenne (SPA 48). L’avion ennemi, un Rumpler de grande reconnaissance, fut gardé dans un des hangars de la BR 210. Le Cne Thébault eut l’occasion de l’essayer en vol et de le tester contre un Breguet 14 piloté par l’Asp Trochery. Le bilan de ce comparatif express plaide en faveur du Breguet qui est supérieur à son homologue allemand pour la vitesse de croisière, la rapidité d’ascension et la maniabilité.

Barrage de ballons contre avions :

Comme les bombardiers allemands prennent toujours la même route, en suivant le cours de l’Oise puis celui de la Seine, l’état-major décide de mailler cet itinéraire de concentrations de ballons captifs. Ces engins, mis en ascension à la nuit tombante, deviennent des pièges mortels par leurs câbles qui barrent les passages les plus employés. Il y en avait à Pont-Sainte-Mazence, à Creil, même dans Paris même, aux jardins du Luxembourg et sur les Champs-Elysées. Le terrain de Sacy-le-Grand, qui se trouvait sur le chemin de la capitale, est doté d’une section d’une dizaine de ces ballons. De jour, ils étaient cachés sous un bosquet et de nuit répartis autour du terrain. Malheureusement ce barrage de câbles fut inefficace pour contrer les attaques ennemies. La longueur des câbles ne dépassait 1500 mètres et les ballons n’étaient pas souvent déployés à plus de 1000 mètres. Les bombardiers passaient au-dessus et aucun ne toucha un câble. Hélas, ce ne fut pas le cas pour les aviateurs français !

Piège mortel :

De jour, une patrouille 4 ou 5 Spad revenait de mission. Les nuages, qui couvraient la zone, obligèrent les pilotes à voler bas. Soudain, le premier avion qui se présente, se casse en deux et tombe en tourbillonnant comme une feuille morte. Un second appareil, dont le pilote veut voir ce qui est arrivé à son camarade, se met à tourner autour de la zone d’impact. A son tour, le biplan est comme broyé par une main invisible et s’écrase non loin du premier avion. Le 3 ème s’éloigne du danger. Ils ont heurté le câble d’un ballon météorologique installé près de la route d’Estrées-Saint-Denis à Pont-Sainte-Maxence. Malgré leur diligence pour se rendre sur les lieux, les officiers ne trouveront que des cadavres mutilés qui seront déposés à l’école de Sacy-le-Grand. Le chef de patrouille était le Ltt de Pracomtal, titulaire de plusieurs victoires aériennes et auteur d’une évasion audacieuse.

Offensive allemande du 9 juin 1918 :

Une offensive allemande d’envergure débute le 9 juin sur le front de Montdidier-Noyon. Les batteries lourdes d’ALGP, pour ne pas subir le même sort que celles du Chemin des Dames, sont prudemment évacuées. La BR 210, malgré le départ des batteries sur voies ferrées, est affectée à l’ALA (Artillerie Lourde d’Armée) et reprend une partie des missions des escadrilles de corps d’armée comme la surveillance immédiate des lignes et le jalonnement du front. Ces missions étaient bien plus difficiles car elles nécessitaient des vols en basse altitude, à portée immédiate des armes d’infanterie et de la DCA adverse.
La première journée de combat faillit être fatale à un équipage de la BR 210 en reconnaissance sur la ligne de front. Le moteur du Breguet 14A2 de l’équipage : Caporal Bruneau (pilote) / Ltt Causel (obs), tomba en panne et les deux aviateurs durent poser leur appareil près de Moyenneville. Le Breguet put être réparé sur place par les mécanos de l’escadrille arrivés sur place. En fin de journée, le Cne Thébault et le Slt Napoly partirent reconnaître le front qui passait par Ressons-sur-Matz, la route qui reliait cette ville à Margny-sur-Matz, puis remontent vers le Nord par Mareuil-le-Mothe. De gros incendies sont visibles à Mareuil et Ricquebourg. Un convoi débouche de cette ville mais la présence d’importantes patrouilles de chasse ennemies dans le secteur, empêche nos aviateurs de les mitrailler.
La reconnaissance nocturne emmène l’Adj Denéchaud (pilote) / Ltt Pierret (obs) sur l’axe Conchy-les-Pots – Tilloloy – Laucourt – Roye et la route de Roye à Noyon. Malgré une nuit très noire, et à bord d’un nouveau Farman (peut-être un Farman F 50), ils repèrent des feux sur la route de Montdidier à Roye, près de Laucourt. Dès leur arrivée, les feux s’éteignent. Ils survolent un gros convoi en déplacement sur cette route et mitraillent à 300 mètres d’altitude le village de Roye. Ils sont copieusement arrosés par la DCA en arrivant dans la région de Lassigny.

Le 10 juin, certains avions participent aux missions de bombardement des troupes endéplacement. Le Ltt Girier (pilote) et Slt Napoly (obs) larguent 32 bombes Brandt dans la région de Ressons, Ricquebourg, la Berlière, Conchy-les-Pots. L’équipage : Brig Chevalier (pilote) / Slt Rességuier (obs), signale une forte activité d’artillerie dans la région de Ricquebourg, et repère des batteries en action. Leurs coups tombent sur Gournay et Monchey-Humières qu’occupent les troupes françaises.
Le Cne Thébault (pilote) et Slt Fort (obs) jalonnent le front à très basse altitude. Constatant que l’artillerie allemande était très active dans la région Nord de Vaquemoulin, Gournay, Monchy, les deux hommes décident de concentrer leur effort au-dessus de cette zone. Il est visible que l’infanterie française contre-attaque et c’est sur Gournay que les échanges de tirs sont les plus nourris. Partout, des éclatements et de sinistres nuages de fumée noire ! A l’Est de Gournay, les fantassins français, dont on aperçoit très nettement leur capote bleu horizon du ciel, ont commencé à creuser des trous individuels très rapprochés. Leur ligne de défense passe de la vallée de l’Aronde à la route de Gournay à Monchy. Des troupes de réserve sont massées au Sud de la vallée de l’Aronde. Plusieurs batteries d’artillerie sont vues en action, l’une dans le bois des Terres-Rouges, au Sud-Est de Saint-Maur, une autre sur la RN n° 35 qui va à Compiègne. L’épave d’un avion britannique est observée au sol, près de la ferme Porte. En rentrant, les deux hommes voient tomber les débris d’un Spad qui s’écrase près de Hemevillers. A la tombée de la nuit, les lueurs de départ de coup sont beaucoup plus visibles, l’Adj Bouton (pilote) / Ltt Causel (obs) repèrent 4 batteries et atterrissent presque en pleine nuit.

Le 11 juin, les troupes françaises attaquent à nouveau. Le matin, une reconnaissance du Cne Thébault et du Ltt Laville survole le front du 34 ème corps d’armée. L’artillerie allemande reste discrète au Nord de l’Aronde. Les canons français tirent entre la ferme Saint-Maur et la ferme Porte. Comme la visibilité est mauvaise, l’activité de l’aviation ennemie est nulle. Au retour, l’équipage entre en communication avec le groupe d’artillerie lourde Humbert et le groupe du 87 ème RAL et a la satisfaction de voir, aux panneaux déployés au sol, que ces batteries ont parfaitement compris les messages (liaison TSF seulement de l’avion vers la batterie et pas l’inverse.)
A midi, un autre équipage : le Sgt Bernardi (pilote) et le Slt Létang (obs) décolle. Ils signalent un incendie à la ferme de la Garenne, des tirs d’artillerie sur la route de Saint-Maur à Mennevilliers au Sud de Belloy et finalement des combats à la grenade tout près de la ferme de la Garenne. Volant en basse altitude, leur Breguet 14 est touché par un tir de mitrailleuse. Ils voient distinctement une des armes qui tirent sur eux, une ligne de trous individuels passant par la cote 110. Des blindés et les troupes françaises occupent la cote 98, au Nord-Ouest de Neufvy.
A 14h00, le MdL Tornare (pilote) et le Slt Choay (obs) partent à leur tour. Ils signalent des tirs d’artillerie près des fermes de la Garenne et de Saint-Maur. A 14h45, une dizaine de chars français s’engagent en tirant au Nord-est de Gournay. Les Allemands réagissent et déclenchent un violent tir de barrage qui tombe sur la zone Ouest de la ferme Porte. Un des chars, touché, prend feu au Sud de la cote 110. D’autres blindés, en réservé, sont vus au Nord de Moyenneville.
A 16h00, le Brigadier Chevalier (pilote) / Slt Rességuier (obs) survolent des troupes françaises qui élargissent leurs trous individuels et commencent l’établissement de lignes de tranchées. Partout des tirs d’artillerie et des mouvements de blindés, surtout à l’Est de la route d’Estrées à Gournay, près des Terres-Rouges.
Ils sont suivis par l’Adj Bouton (pilote) et le Slt Goriot (obs) qui repèrent une batterie adverse en action. Pour faire taire les pièces ennemies, ils alertent, par radio, une batterie du groupement Manhès, qui, malheureusement pour eux, ne recevra pas les appels. Poursuivant leur mission, ils peuvent observer un combat à la grenade le long de la route de Monchy-Humières à Labaule, à la hauteur du fond de Saint-Maur. La dernière mission de la journée sera réalisée par l’Adj Porte et le Ltt Causel. En raison des nuages bas, l’escadrille BR 210 n’a pu réaliser un seul réglage d’ALGP de la journée. Les observateurs ont été envoyés dans les différentes batteries d’artillerie lourde. Ils sont allés visiter un groupe de 90 ème RAL nouvellement créé et positionné à Arsy.

Le 12 juin, l’Adj Bazin (pilote) / Slt Napoly (obs) / Adj Adam (mit) décollent avec un Caudron R 11 pour une mission de surveillance de la zone de Montdidier à Ribécourt. Ils entrent en communication avec le 5 ème groupe du 87 ème RAL commandé par le Cdt Guichard. Au milieu de leur mission, ils croisent une formation de 12 avions ennemis, qui heureusement, ne les aperçoit pas. Un autre équipage : brigadier Chevalier (pilote) et Slt Fort (obs) entre en communication avec les sous-groupements Manhès, Picart, Humbert, Guichard. Il demande un réglage au groupe Guichard qui ne peut l’effectuer car déjà occupé à réaliser un tir d’interdiction. Les deux hommes constatent que l’artillerie allemande est très active sur Gournay et la ferme Porte. Une dizaine de chars progresse entre la route de Gournay-Saint-Maur à celle de Gournay-Ressons. Ils sont copieusement arrosés par des obus de tous calibres.

Le soir, le MdL Tornare (pilote) et le Ltt Laville (obs) décollent pour surveiller l’artillerie adverse au Nord de Matz. Ils survolent le groupe Guichard qui demande, par panneaux, un réglage. Laville demande par radio (qui ne fonctionne que dans un seul sens) les coordonnées de l’objectif. Dès le début, il peut observer des impacts mais est gêné par les tirs d’autres batteries. Après cette direction de tir, ils ont encore l’occasion de repérer 3 batteries en action et un projecteur dont les positions sont signalées par TSF.
De 19h à 20h30, c’est au tour de deux Breguet 142 de prendre l’air. Les équipages sont les suivants : Cne Thébault (pilote) / Slt Choay (obs) et Slt Trochery (pilote) / Ltt Rességuier (obs). Les aviateurs repèrent 5 batteries qui tirent. La Ferme Porte est toujours pilonnée. Les chars français sont bloqués à un kilomètre au Sud de Saint-Maur. La DCA allemande les accueille et les canonne sur la région de la ferme Porte, des Terres-Rouges et de la ferme La Garenne. L’heure étant trop tardive, aucun réglage ne peut être tenté. Pour rendre compte de leurs observations, ils larguent un message lesté sur le PC de l’artillerie lourde d’armée.

Le 13 juin, la première mission décolle à 7h00. Le caporal Bruneau et le Slt Létang vont surveiller le front de Méry à Elincourt. Au-dessus de Méry, ils observent des colonnes de fumées dégagées par de violents incendies. L’artillerie française tire sur un convoi qui traverse Orvillers. Ils sont ensuite sollicités par le groupe Humbert qui a déployé ses panneaux « Demande de réglage » et indique l’objectif 67-71. Le groupe tire avec 3 pièces par salves. L’arrivée des coups est si dispersée que le Slt Létang demande un tir par pièce. La batterie ne réponds pas et poursuit son tir par salve de 3 coups. L’équipage de la 210 observe encore plusieurs séries d’impacts et doit rentrer en limite d’autonomie.

La mission suivante va diriger le tir d’une batterie de 155 GPF (Grande Portée Filloux) du groupe Manhès. Après un échec en raison des nuages, l’équipage : Adj Bouton (pilote) / Ltt Causel (obs) revient sur le même objectif. Cette fois, la mission réussit parfaitement. Un coup de tir d’amélioration tombe au but. La batterie passe au tir d’efficacité que l’observateur ne peut observer en raison des fortes turbulences qui secouent son avion.
L’après-midi, l’équipage : Cne Thébault (pilote) / Slt Fort (obs) à bord d’un Breguet 14A2 survolent les zones de Saint-Maur à Antheuil, puis de Méry à Villers-sur-Coudun. Ils localisent des batteries et mitraillent à basse altitude, l’arête Sud du bois de Séchelles et la route de la ferme Saint-Maur à Cuvilly.
Le Slt Girier (pilote) / Slt Laville (obs) décollent pour assurer la surveillance du front allant de Rubescourt à la ferme Saint-Maur. Ils mitraillent, à une altitude de 600 m, Rollot et les chemins au Nord du bois de Ressons.

Le 14 juin, la reconnaissance photo réalisée par le Slt Napoly ramène 36 clichés du front allant de Rollot – Cuvilly – Marqueglise – Ressons. Le front était redevenu calme, l’escadrille BR 210 organise une mission de bombardement à bord d’un Caudron R 11. L’équipage : Ltt Girier (pilote) / Ltt Pierret (obs) / Sgt Métayer (mit) lancent 10 bombes Brandt dans la région de Saint-Maur quand il est attaqué par 4 monoplaces Fokker D VII. Le bombardement est interrompu quand le R 11 est touché au gouvernail. Les deux servants des jumelages Lewis se défendent comme des beaux diables et font fuir les assaillants.

Le 15, la mission du Slt Rességuier détecte une batterie de 77 surprise en plein tir. Le 16 juin, quatre batteries allemandes sont signalées successivement par les lieutenants Fort, Laville et Pierret. L’équipage : MdL Chevalier (pilote) / Ltt Laville (obs) régle les 155 GPF du 4ème groupe du 90ème RAL sur la remise l’Hommet. Seul le tir de la première batterie sera dirigé, la météo changeante empêchant toute observation par la suite.

Le 17 juin, plusieurs reconnaissances de l’arrière front allemand vers Montdidier sont demandées. Le premier équipage (Sgt Bernardi (pilote) / Slt Létang (obs)) décolle dès 05h50 et repère plusieurs convois automobiles, des mouvements de trains et finalement des batteries d’artillerie. Cinq monoplaces, patrouillant à proximité mais restant à distance, gênent la mission. La seconde mission (Brigadier Calmet (pilote) / Ltt Causel (obs)) est protégée par deux autres Breguet 14A2 (Adj Bouton (pilote) / Caporal Battesti (mit) et Adj Porte (pilote) / Caporal Radet (mit)). L’activité sur tous les axes routiers et ferrés est devenue quasiment inexistante.

13) - Terrain de Rousseloy du 20 juin au 7 juillet 1918 :

L’escadrille reçoit l’ordre de déménager sur Rousseloy, où elle restera au service de l’aéronautique de la 3ème armée. Situé à quelques kilomètres de Creil, ce terrain a été spécialement préparé pour la BR 210. Les foins viennent juste d’être fauchés quand les avions atterrissent. Ils sont tous arrivés à bon port, à l’exception d’un Caudron R 11 qui a eu une hélice brisée en plein vol. Ne pouvant rester en l’air plus longtemps, Cne Thébault est dans l’obligation de poser son mastodonte dans un champ de blé contigu au terrain. Très vite, les roues bloquent et l’avion se dresse à la verticale, l’avant complètement écrasé. Par chance, le Slt Goriot, qui occupait le poste avant, est éjecté et retombe sans mal dans les blés. Le R 11 n° 6104 n’étant pas réparable, les 3 hommes repartent à bord d’un des Farman F 40 qui ne servaient plus qu’à l’entraînement au vol de nuit. Ce terrain, situé à proximité de carrières très profondes, offrira un refuge très sûr en cas de bombardement. Il sera partagé avec une autre escadrille d’artillerie, la BR 209 commandée par le Cne Marcel de Flers.
Bien que stationnée sur la zone d’action de la 3ème armée, la BR 210 est mise à disposition de la 10ème armée (Ordre n° 10.399 du général commandant le GAR). En plus de ses missions au profit de la 10, l’unité devra assurer les réglages d’ALGP de la 3ème armée, ainsi que les reconnaissances de nuit.

Les reconnaissances de nuit  :

Le 23 juin, à bord d’un Farman F 40, les lieutenants Girier (pilote) et Laville (obs) décollent en pleine nuit pour surveiller les voies de communication de la région de Roye. Ils repèrent les feux de plusieurs terrains d’aviation allemands, en réalité des « T »servant à indiquer le sens d’atterrissage. Par contre, aucun mouvement routier ou ferré.
Les jours suivants, le Slt Choay assure plusieurs missions photographiques. Chaque nuit, la 210 assure une ou deux missions nocturnes.
Dans la nuit du 29 juin, deux équipages : Cne Thébault (pilote) / Ltt Fort (obs) et Ltt Girier (pilote) / Ltt Pierret (obs) décollent. Pour que leurs avions ne soient pas confondus avec les bombardiers allemands qui viennent attaquer Creil et Paris, une procédure spéciale a été adoptée. A l’aide du petit projecteur qui équipe chaque F 40, les équipages enverront un signal de reconnaissance permettant aux servants de projecteurs de balisage du terrain de les reconnaître. Cette précaution permettra d’éviter qu’un bombardier allemand ne se présente au dessus du terrain de Rousseloy et que le terrain ne lui soit éclairé, facilitant grandement son bombardement. Deux précautions valent mieux qu’une !

Le 30, l’équipage : Ltt Girier (pilote) / Ltt Pierret (obs) reconnaît l’itinéraire suivant : Ressons-sur-Matz – Laberlière – Roye-surMatz – Crapeaumesnil – Roye – Carrepuis – Marche – Allouarde – Billancourt – Ercheu – Beaulieu-les-Fontaines – Noyon. Encore une fois, ce sont les feux des terrains d’aviation allemands qui attirent leur attention. Des tels dispositifs, incluant un « T » lumineux constitué de lampes rouges et blanches, sont observés à Roye, Beaulieu-les-Fontaines et Languevoisin. Cette signalisation, beaucoup plus travaillée, n’est pas utilisée sur les terrains français qui se contentent de baliser l’axe de piste.

Le 1er juillet, nouvelle mission de nuit pour le Ltt Girier, cette fois il sera accompagné par le Ltt Laville. Après avoir pris l’air à 0h45, ils survolent Cuvilly – Tilloloy – Dancourt – Roye – Crumy – Bolâtre - Champien – Margny-aux-Cerises – Beaulieu – Cuvilly – Noyon – Compiègne. La gare de Roye, faiblement éclairée avant leur arrivée, s’éteint à leur passage. Sur Noyon, plusieurs mitrailleuses et quelques pièces de DCA se font entendre et prennent à parti l’avion des deux français. Heureusement, plus de peur que de mal !

Mission au-dessus de Guise  :

Les reconnaissances diurnes sur Guise ayant échouées en raison de la distance à parcourir et de la violence du vent, le Cne Thébault, accompagné du Ltt Pierret, tente une sortie de nuit. Habillés des tenues les plus chaudes, les deux hommes décollent à 1h00 du matin pour une mission qui va durer 3 heures. Ils passent la ligne de front près de Conchy-les-Pots. Sur Roye, ils lâchent une fusée éclairante à parachute normalement emportée pour préparer un atterrissage en campagne en cas de panne pendant la mission. Cette petite fantaisie leur vaut d’être poursuivi par le faisceau d’un projecteur, et canonnés par les pièces de DCA. C’est ensuite le survols des terrains de Nesle et Beaulieu avec leurs T de balisage. Après un passage à la verticale de Guise, où ils ne sont pas inquiétés, ils se dirigent vers Hirson pour reconnaître les voies de triage. Arrivés à Léchelle, ils font demi-tour par peur de tomber en panne sèche. Comme prévu, ils se posent sans dommage après avoir rempli leur mission.

Des essais de parachutes  :

Des essais de parachutes français et allemands sont réalisés, pas comme prévus car aucun observateur n’est volontaire pour quitter de lui-même un avion qui fonctionne parfaitement. Des essais réels sont donc réalisés avec des sacs de sable. Ces engins se déploient parfaitement mais sont jugés encore trop encombrants par les équipages.

Changement de terrain et création de la section de vols de nuit  :

Le 7 juillet, la BR 210 reçoit l’ordre de faire mouvement sur le terrain de Raray, sous la responsabilité de l’aéronautique de la 10ème armée. C’est l’escadrille BR 218 qui remplace la 210 au service de la 3ème armée. Le commandant de la 3ème armée décide de créer une section spéciale de vols de nuit. Cette unité sera équipée d’avions Farman F 40 récupérés dans plusieurs unités. La 210, à cette occasion, perd les 2 Farman F 40 qui lui restait, ainsi que les Ltt Girier , le Ltt Laville et l’Adj Denéchaud. Le Ltt Laville, de l’escadrille BR 209, section de vols de nuit de la 3ème armée, trouvera la mort, le 26 septembre 1918.

Nouvelle série de citations  :

Ordre de l’Aéronautique de la 3ème armée  :
Slt Choay, observateur de l’escadrille BR 210
 : "Jeune observateur possédant de rares qualité de conscience et de ténacité alliées à la plus grande modestie. A exécuté des missions photographiques très réussies, rapportant 200 clichés des arrières lignes ennemies. A eu, au cours de ces missions, la face et les mains gelées."
Slt Louis Rességuier, observateur à l’escadrille BR 210  : "Observateur en avion, remarquable par ses qualités de coup d’œil, son sang-froid et sa modestie. A mené à bien toutes les missions qui lui ont été confiées : nombreux réglages d’ALGP et reconnaissances à grande distance. Au cours de l’une d’elles, a soutenu un dur combat et est rentré avec un appareil criblé de balles. Le …. A exécuté pour son premier vol de nuit une reconnaissance très difficile."
Adj JM Samalens, pilote de l’escadrille BR 210  : "Excellent pilote, ayant exécuté dans le courant de mai 1918, avec succès, de nombreuses missions photographiques lointaines très pénibles et dans des conditions atmosphériques difficiles, notamment le 30 mai par un froid intense."

Ordre n° 202 bis du 7 juillet 1918 de l’aéronautique de la 3ème armée  :
Slt Bessières, observateur de l’escadrille BR 210  : "Au cours d’un vol de surveillance, en guidant son pilote, a eu une phalange de la main droite emportée par une hélice de l’appareil. A fait preuve, à la descente, du plus beau sang-froid. Sans laisser apparaître aucune trace de souffrance, a rendu compte de sa mission et a exprimé le regret d’être obligé d’interrompre son travail."

Citation à l’ordre de l’armée, ordre n° 442 du général commandant la 3 ème armée en date du 24 juin 1918  :
Slt Joseph Napoly du 120ème RAL, observateur de l’escadrille BR 210  : "En l’espace de 15 jours, a exécuté plus de 200 clichés pris jusqu’à 20 kilomètres dans les lignes ennemies. A accompli deux missions à plus de 100 kilomètres à l’intérieur des lignes ennemies. A eu les mains gelées au cours de la dernière."
Asp Gaston Trochery, du 51ème RI, pilote de l’escadrille BR 210  : "A exécuté en peu de temps un grand nombre de missions photographiques, à plus de 20 kilomètres à l’intérieur des lignes ennemies. A fait, en particulier, deux missions à plus de 100 kilomètres permettant à son observateur de rapporter des clichés demandés par le commandement."

Ordre n° 475 de la 3ème armée en date du 19 juillet 1918 :
Cne Louis Thébault, commandant l’escadrille BR 210  : "Commandant une escadrille d’ALGP, a effectué, sans entraînement préparatoire, de nombreuses reconnaissances de nuit à longue portée, rapportant des renseignements très précieux au commandement sur les indices d’attaque dans le secteur."
Ltt Henry Pierret, observateur de l’escadrille BR 210  : " A exécuté 100 réglages de tous calibres, en particulier a observé un grand nombre de tirs d’ALGP à très grande distance, et effectué 5 reconnaissances dans les lignes ennemies à plus de 100 kilomètres. En un mois, a fourni 8 reconnaissances de nuit dont une, à la veille d’une attaque, qui a donné de précieux renseignements sur les projets de l’ennemi."

14) - Terrain de Raray du 7 juillet au 25 août 1918

Les préparatifs de l’offensive française :

Le 7 juillet, l’escadrille décolle de Rousseloy pour se poser, 24 kilomètres plus loin, à Raray. Sur place, elle retrouve plusieurs autres escadrilles. Dans les alentours, il y a même un château dont le propriétaire est assez réfractaire à l’armée. Il faudra le menacer directement pour qu’il accepte de partager quelques locaux disponibles. Dès leur arrivée, les équipages vont multiplier les reconnaissances du front, survoler leurs anciens terrains maintenant aux mains des Allemands. Des missions sont réalisées avec les unités d’ALGP et d’artillerie lourde en général. Sur le front, les aviateurs peuvent voir des mouvements importants de troupes, des blindés en mouvement.
Le 15 juillet, une longue reconnaissance des arrières lignes ennemies est exécutée par l’ Adj Samalens et le Slt Létang à bord d’un Breguet 14A2, à 6000 mètres d’altitude. Successivement, ils vont survoler Soissons – Laon – La Fère – Chauny. Du coté Allemand, les mouvements sont très faibles car la veille, ils ont lancé une offensive dans la région de Reims. Le 16, les trois missions de reconnaissance, envoyées par la BR 210, sont rassurantes. L’activité ennemie est très calme.

L’offensive du 18 juillet 1918  :

L’armée du général Mangin a contre-attaqué. La BR 210 doit remplir deux missions principales, d’abord régler les pièces de l’ALGP qui tirent sur les ponts de Soissons, afin de bloquer l’arrivée des renforts adverses et signaler à l’artillerie lourde les batteries à détruire. Dix avions sont réservés, par jour, à ces missions. Un Caudron R 11 de la 210, monté par l’équipage Sgt Bruneau (pilote), Slt Goriot (obs), Adj Adam (mit), va dégager des troupes au sol qui étaient mitraillées et bombardés par des avions allemands.

Mort du Sgt Bernardi et du Slt Létang :

Le 18 au soir, le Breguet 14A2 de l’équipage Sgt Bernardi (pilote) et Slt Létang (obs) ne rentre pas de mission et est porté disparu. C’est la première fois que cela arrive. Auparavant, les avions de la 210 avaient toujours atterri du coté français et jamais on n’avait été sans nouvelle d’une équipage. Il faudra attendre la fin de la Guerre, et le retour de captivité du Slt Létang pour connaître les détails de ce drame. Alors qu’ils étaient en train de régler une batterie, ils furent attaqués par des avions. Létang , occupé à défendre le secteur arrière du Breguet, s’est vite rendu compte que le Sgt Bernardi avait été tué à son poste. Alors qu’il plongeait dans la carlingue pour récupérer le manche à balai de secours, l’avion part dans une série de manœuvres désordonnées. Après des moments bien angoissants, l’observateur réussit à redresser l’appareil et constate que le pilote a été éjecté de son poste de pilotage. On ne le retrouvera jamais. En désespoir de cause, le Slt Létang tente de poser l’avion dans un champ. Celui-ci, après une course de quelques mètres, capote. L’observateur est fait prisonnier.

Citation du Sgt Albert Bernardi, pilote de l’escadrille BR 210  : " Sergent pilote d’élite, brave et dévoué. Après avoir donné, pendant toute la campagne, la valeur de son héroïsme, est tombé glorieusement pour la France, le 18 juillet 1918, aux environs de Soissons. Déjà titulaire de la Croix de Guerre avec étoile de vermeuil."

Les combats continuent  :

Le 19 juillet, les troupes françaises gagnent du terrain et avancent rapidement face aux Allemands. Aux premières lueurs, l’équipage : Caporal Louis (pilote) / Slt Goriot (obs) / Caporal Louis (mit), à bord d’un Caudron R 11, reconnaît les environs de Soissons et signale des tirs d’artillerie sur Mercin-et-Vaux, Vauxbuin et sur la route qui relie Vauxbuin aux faubourgs de Soissons. Ils peuvent voir un combat en direct, un groupe important de Spad tombe sur un biplace allemand qui n’est pas de taille à se défendre et est abattu dans les environs de Mercin. Malgré l’équipement de TSF emporté par l’avion, aucun objectif valable n’a pu être signalé aux batteries d’artillerie lourde qui attendaient une occasion pour se manifester.
La seconde mission, l’équipage Cne Thébault (pilote) / Ltt Causel (obs), cette fois à bord d’un Breguet 14A2, signale une explosion à Buzancy, un Drachen au Grand-Rozoy et un convoi sur la route de Crouy à Soissons. L’activité est nulle dans Soissons qui est étrangement calme. La mission suivante engage un autre Caudron R 11 ( Sgt Martin, pilote / Slt Bessières, obs / Sgt Métayer, mit) qui devra rebrousser chemin en raison des nuages bas et de la brume qui couvrent toute la région.

L’après midi, le Sgt Lheureux (pilote) et le Slt Goriot (obs) décollent à bord d’un Breguet 14A2. Ils tentent de faire tirer l’artillerie lourde sur un nœud routier mais la batterie signale par panneaux au sol que cet objectif est hors d’atteinte de ses tirs. L’objectif est alors signalé par radio au 240 qui tire déjà sur un autre objectif et ne peut interrompre son tir. Après l’atterrissage, les coordonnées sont données à l’aéronautique du 1er corps d’armée qui possède les canons les plus proches. Ensuite, deux réglages d’ALGP sont successivement tentés et échouent en raison des nuages bas qui empêchent toute observation :

  • Groupe Bourkaïb sur Crouy par l’Adj Samalens (pilote) / Ltt Causel (obs).
  • Groupe Martin (240 colonial) sur le passage à niveau d’Oulchy-le-Château par l’Adj Samalens (pilote) / Slt Bessières (obs).

Le 28 juillet, de nombreuses pièces allemandes sont observées en action ainsi que des mouvements importants sur les routes. Le Slt Goriot signale immédiatement au 1er et 20ème corps d’armée, une violente attaque allemande qui se déploie de Vauxbuin à Oulchy-le-Château.
Le 29 juillet, l’équipage : Slt Trochery (pilote) / Slt Goriot (obs) accompagne les troupes au sol. Les fantassins tirent des fusées sur les points qu’ils repèrent. Nos aviateurs observent en direct de violents combats à la grenade sur les crêtes entre Vauxbuin et Courmelles, aux abords Nord-Est de Courmelles et finalement entre Courmelles et Berzy. L’après-midi, le caporal Mulard (pilote) / Ltt Causel (obs) décollent pour régler une pièce de 240 du groupe Quesnel sur un pont de chemin de fer au Sud de Crouy. Comme les jours précédents, les nuages bas empêchent toute observation directe. Le réglage d’artillerie se transforme en mission de reconnaissance. Après avoir traversé la couche nuageuse, ils se perdent un moment et aperçoivent un terrain sur lequel ils s’apprêtent à atterrir. Ils sont alors accueillis par une dizaine d’obus de DCA qui leur fait rapidement comprendre qu’ils se trompent de coté pour atterrir. En réalité, ils étaient en train d’atterrir à Duvry, près de Ham, un terrain occupé par les Allemands. Ceux-ci, s’ils n’avaient pas tiré, auraient récupéré un Breguet 14A2 intact. Cette fois, ce n’est pas passé loin.

Liste des avions de l'escadrille BR 210 en juillet 1918 :

  • 12 Breguet 14A2 : 696 - 769 - 2313 - 2314 - 2317 - 2327 - 2326 - 2506 - 2535 - 2635 - 2692 - 5432.
  • 4 Caudron R 11 : 6081 - 6103 - 6106 - 6128.
  • 2 Farman F 40 équipés d'un projecteur : 2722 - 2808.

Plus tard, d’autres réglages sont réalisés. L’équipage Sgt Lheureux (pilote) / Slt Bessières (obs) dirige le tir de la batterie Marchesseau du groupe Buat sur le carrefour des routes de Soissons – Laon et Soissons – Chauny. Après quelques salves bien observées et corrigées, la brume ne permet pas de poursuivre l’observation. D’un autre coté, l’équipage caporal Calmette (pilote) / Slt Choay (obs) commence le réglage d’une pièce de 240 sur péniche appartenant au groupe Quesnel, sur un pont de la voie ferrée Soissons - Laon. La mission est interrompue en raison de la visibilité insuffisante.

Le Cne Thébault est blessé  :

Tous les observateurs étant en l’air, le Cne Thébault décolle pour une reconnaissance en compagnie du Slt Michoulier, officier radiotélégraphiste de la 210. L’objectif de cette mission est l’observation des routes accédant à Soissons. Alors que la mission est terminée, un groupe de 8 Fokker est repéré d’assez loin. Les aviateurs français tentent de mettre de la distance avec leurs adversaires mais en vain, les chasseurs allemands sont plus rapides. Peu à peu, les biplans se rapprochent inexorablement. Le Slt Michoulier distingue parfaitement leur camouflage vert, leurs larges croix noires sur fond blanc et surtout leur empennage entièrement peint en rouge. Il n’est pas trop à l’aise car complètement novice dans le tir aérien. Il a participé à cette mission pour dépanner son unité et n’est pas formé pour défendre efficacement l’avion. Prenant son courage à deux mains, il affronte successivement les avions qui se présentent dans le secteur arrière. Après quelques balles tirées, les deux Lewis du jumelage arrière s’enrayent. Impossible de les réarmer, il ne reste que la maîtrise du pilote pour éviter les coups de l’adversaire et se tirer de ce mauvais pas. Le Cne Thébault multiple les esquives, les mouvements brusques et finalement peut perdre son avion dans un immense nuage. Leur avion a été criblé de balles, plusieurs montants ont été traversés mais l’avion a bien résisté. Michoulier, qui était en première ligne, est indemne. Thébault a reçu une balle dans le pied. Comme le pilote présente des signes de faiblesses, c’est l’officier télégraphiste qui maintient l’avion en ligne de vol à l’aide de la double commande du poste arrière. Ils pourront poser leur Breguet 14A2 sur le terrain de Bazoches, près de Dury. Le capitaine, après avoir dicté son rapport, est évacué sur l’hôpital d’Ognon près de Senlis. Il sera opéré et les docteurs retireront de sa blessure les fragments d’une balle explosive.

Le 22 juillet, l’équipage : Caporal Calmet (pilote) / Slt Goriot (obs) est victime d’une panne moteur au retour d’une mission. Leur Breguet 14A2, qu’ils ont posé dans un champ, est détruit. Les deux aviateurs s’en sortent indemnes.

Le Cne Brunswick prend le commandement de la BR 210  :

Le Cne Thébault, blessé, ne pouvant reprendre son commandement, écrit au Cdt Houdemont, chef de l’aéronautique de la 10ème armée pour recommander le Cne Brunswick, l’ancien chef des observateurs de la 210 et maintenant détaché auprès de l’aéronautique du 1er corps d’armée. Le 23 juillet, le Cne Brunswick prend le commandement de l’escadrille.

Le MdL Tornare est tué  :

Le 29 juillet, l’équipage : MdL Tornare (pilote) / Slt Goriot (obs) effectue un réglage au-dessus de Soissons. Les deux hommes sont surpris par l’arrivée subite de 3 avions ennemis qui débouchent de la masse nuageuse. A la première passe, le MdL Tornare est tué de deux balles à la tête. Le Breguet 14A2 est maintenant livré à lui-même. L’observateur, bien que blessé d’une balle à la cuisse, tente de reprendre les commandes de l’appareil en perdition. Le manche de secours étant tombé dans la carlingue, il faudra quelques instants pour le récupérer. Goriot réussit à poser l’avion, il faudrait plutôt dire le plaquer au sol. Il touche d’une aile, fait un brusque virage et s’arrête sans trop de dégâts. L’avion s’est immobilisé dans les environs de Saint-Pierre-Aigle. L’observateur est évacué sur l’hôpital de Villers-Cotterets.
Le 1er août, le Cne Brunswick, accompagné du Sgt Porte (mitrailleur), est attaqué, pendant un réglage, par un gros dispositif allemand d’une douzaine de biplans. Heureusement pour eux, leur Breguet 14A2 n’est touché que par quelques balles. Leurs adversaires ont préféré ne pas s’aventurer au-dessus des lignes françaises.
Des missions de reconnaissance sont effectuées jusqu’à Chauny – la Fère – Laon. Elles se sont souvent frottées à des patrouilles ennemies très décidées. En rentrant de l’une d’elle, l’équipage : Sgt Loewert (pilote) / Slt Bessières (obs), brise son avion sur le terrain. Ils sont indemnes.

Nouvelles citations  :

Citation à l’ordre du régiment décernée par le commandant de l’AL 20, ordre du 12 août 1918 :
Adj Samalens, pilote de l’escadrille BR 210  : "Pendant les opérations de juin et juillet 1918, a effectué comme pilote de nombreuses missions photographiques lointaines malgré une aviation ennemie très active. A montré de réelles qualités d’allant et de sang-froid au cours de ces missions. Cent dix heures de vol sur l’ennemi, une citation."

Citations à l’ordre de la 10ème armée, ordre général n° 341 du 20 septembre 1918  :
Cne Louis Thébault, pilote de l’escadrille BR 210  : "Chef d’escadrille de haute valeur et d’un courage exemplaire. Le 21 juillet 1918, a effectué, loin dans les lignes ennemies, une reconnaissance importante à basse altitude et ramené des renseignements précis. Attaqué par huit avions ennemis, a réussi à rentrer dans nos lignes après un très dur combat dans lequel il a fait preuve d’une extrême habilité et d’une énergie inlassable contre ses adversaires l’attaquant sans cesse et de près. A été sérieusement blessé d’une balle au pied. A l’atterrissage, malgré sa blessure, s’est d’abord préoccupé de donner les renseignements recueillis."
Slt Paul André Michoulier, officier radiotélégraphiste de l’escadrille BR 210 : "Officier d’élite, remarquable par son allant, son sang-froid et son énergie. Recherche toutes les occasions de se distinguer, et manifeste un mépris absolu du danger. Le 21 juillet, s’est offert spontanément pour exécuter une reconnaissance lointaine. Attaqué au cours de cette mission par un groupe de huit avions ennemis, a eu son pilote grièvement blessé à coté de lui et a dû l’aider à ramener l’appareil dans nos lignes."

Citations à l’ordre de la 10 ème armée, ordre général n° 342 du 10 octobre 1918  :
Slt Goriot, observateur de l’escadrille BR 210  : "Observateur plein d’allant, ayant accompli de nombreuses missions de reconnaissance, loin à l’intérieur des lignes ennemies. Le 29 juillet 1918, au cours d’un réglage éloigné rendu difficile par de mauvaises conditions atmosphériques, a été attaqué par trois avions ennemis. Son pilote ayant été tué dès le début du combat, et lui grièvement blessé, réussit néanmoins, par un miracle d’adresse et de sang-froid, à diriger l’appareil et à le ramener dans nos lignes."
MdL Jean-François Tornare, pilote de l’escadrille BR 210 : "Détaché à l’escadrille BR 210. Pilote de la plus haute valeur, ayant accompli avec succès de nombreuses missions lointaines chez l’ennemi, et toujours avec le plus grand courage. Le 29 juillet 1918, au cours d’un réglage à grande distance, et dans des conditions atmosphériques mauvaises a trouvé une mort glorieuse au cours d’un combat contre trois avions ennemis."

15) – Terrain de Trumilly du 25 août au 20 septembre 1918 :

Le 25 août, la BR 210 fait mouvement vers le terrain de Bazoches, situé entre les villages de Trumilly et Duvy, eux-mêmes proches de Crépy-en-Valois.
L’unité est mise à la disposition de l’artillerie lourde du 1er corps d’armée et travaillera plus particulièrement pour deux groupements :

  • L’un du 82ème RAL commandé par le Lcl Goujon .
  • L’autre du 81ème RAL commandé par le Lcl Blanchet.

En outre, elle participera activement aux missions de reconnaissance et de lancement de tracts.

Le 28 août, pour préparer une attaque, 3 avions sont détachés auprès du secteur aéronautique du 1er corps d’armée commandé par le Cne de Peyrecave. Pendant plusieurs jours, des missions de surveillance seront réalisées. Le 30 août, les observateurs de la BR 210 se mettent en rapport avec les batteries d’ALGP qu’ils vont régler. Il s’agit particulièrement d’une batterie navale américaine de 14 pouces (356 mm) et du 5ème groupe de canonniers marins.
Le 2 septembre, et les jours suivants, des réglages au profit de pièces de 240 et une de 305 sont menés sur Anizy-le-Château. Le 3 septembre, l’équipage : Ltt Fresnay (pilote) / Slt Wachter (obs) est attaqué par 7 biplans de chasse au cours d’un réglage des pièces de 155 GPF du 1er groupe du 82ème RAL. Leur avion est criblé de balles, l’une touche le chargeur d’une des Lewis, la mettant hors d’usage et blesse par éclats le Slt Wachter à la main.

Le Ltt Fresnay prend le commandement de la BR 210  :

Le Cne Brunswick , qui a pris son commandement le 23 juillet, est victime d’une grave crise de dysenterie. Alité et incapable de tenir son poste, il est évacué sur l’ambulance (hôpital de campagne) n° 232 de Retz. Le 5 septembre 1918, le commandement de l’escadrille est confié au Ltt Fresnay. Le premier réglage de la pièce américaine à longue portée de 14 pouces (356 mm) a lieu le 6 septembre. De plus, une autre mission dirige le tir du 274 sur Anizy.
Les premières nouvelles du Sgt Bernardi et du Slt Létang arrivent. Les équipages apprennent la mort du premier et la captivité du deuxième. Le 10 septembre, un appareil photographique est monté sur un des Breguet 14A2 et des missions photos sont exécutées au profit de l’aéronautique du 1er corps d’armée stationné à Palesmes. Des tracts sont lâchés par milliers au cours des vols de surveillance. Celui du jour s’intitule : «Amerika und des Weltkrieg» ou «l’Amérique et la guerre mondiale». Le Slt Fort assure le réglage très difficile de la pièce américaine de 14 pouces.

Le 14 septembre, le même officier, amené sur zone par le Slt Trochery (pilote), tente à trois reprises de diriger les tirs de cette pièce. A chaque fois, l’observation est gênée par les nuages sur zone ou par l’aviation allemande. Ils lancent 800 tracts «Mehr al seine Millione Americaner» ou «Plus d’un million d’Américains.»
Le lendemain, ils renouvellent leur tentative et pour éviter la chasse adverse, montent à l’altitude de 6300 mètres. Pendant une heure, les nuages gênent toute observation efficace. A contrecœur, ils doivent faire demi-tour et regagner les lignes. D’autres tracts sont lâchés sur la région de Vailly, intitulés cette fois : « Die Amerikanische Hilfe » ou « L’aide américaine ». Le Slt Fort rentre de mission avec la figure et les mains gelées. Au cours d’une seconde mission, ils pourront enfin observer 2 coups sur les 7 tirés.
Les Allemands sont très actifs sur zone, l’équipage d’un Caudron R 11, réglant le groupement Goujon ( MdL Martin (pilote) / Ltt Causel (obs) / Sgt Métayer (mit)), voit un avion français se faire abattre, tomber en vrille et prendre feu au sol.
Le 15 septembre, 3 vols de surveillances sont exécutés, dont deux contrôles de tir. Sept batteries allemandes sont repérées en pleine action. Un équipage guide les tirs de la pièce américaine sur Laon et 1000 nouveaux tracts « Genossen » ou « Compagnons » sont dispersés dans la région d’Anizy. Les 17 et 18, nos aviateurs dirigent 150 coups de destruction tirés par les pièces de 155 GPF.

16) – Terrain de Fontaine-sur-Coole du 21 au 24 septembre 1918 :

Le 20 septembre 1918, l’ordre de mouvement arrive à l’escadrille. Elle devra s’installer à Fontaine-sur-Coole, à 15 km au Sud de Châlons. Elle passera sous les ordres de la 4ème armée, dont le QG est implanté à Sainte-Memmie. Le déplacement s’effectuera en 2 étapes. D’abord l’échelon volant, ses avions pourront se détourner sur Boursonne, Mosloy, Château-Thierry, Crezancy ou Champaubert en cas de problème puis l’échelon roulant qui sera séparé en 2 groupes, un lourd et un léger.
Le 21, tous les avions se posent sans problème à Fontaine-sur-Coole, sauf le Caudron R 11 piloté par le Sgt Bruneau qui se pose en panne près de Château-Thierry. Il rejoindra ses camarades le lendemain après un dépannage express de la mécanique. Trois pilotes, Le MdL Martin , le Slt Trochery et l’Adj Bouton font l’aller et retour pour convoyer les 3 derniers avions de la BR 210, restés sur place, faute de disposer d’un nombre suffisant de pilotes.

Les escadrilles BR 210 et BR 213 sont placées sous les ordres de l’ALGP de la 4ème armée. Le groupement de ces 2 unités passe sous le commandement du Cne Pierrot, chef de l’escadrille BR 213. La 210 est affectée au Groupement Est (groupement Young) qui comprend :

  • Un groupe de 32
  • 1 groupe de 24 Truc
  • 8 pièces de 19
  • 3 pièces de 16

17) – Terrain de Coupéville du 24 septembre au 17 octobre 1918 :

Mais très vite, il va s’avérer que le terrain de Fontaine-sur-Coole est beaucoup trop éloigné de l’EM du groupement Est (Dammartin-la-Planchette). La BR 210 reçoit l’ordre de faire mouvement sur Coupéville, à 20 km à l’Est de Châlons. Elle y arrive le 24 septembre et s’installe sous la tente. Très rapidement, les observateurs de l’escadrille et les officiers artilleurs du groupement Young se mettent d’accord sur les procédures d’emploi.

Le 26 septembre, l’attaque prévue est lancée. Les Breguet 14A2 de la 210 effectue 5 surveillances et deux réglages de 32. L’avance française est tellement rapide que l’emploi de l’ALGP n’est pas aisé. Le groupement Young se divise en 2 sous-groupements Denis et Bourgain. Très vite, il va s’avérer que les pièces lourdes sur voies ferrées ont un déplacement beaucoup trop lent pour s’adapter aux modifications incessantes du front. Seuls les pièces de 16 et de 19 sont capables de tirer.
D’ailleurs, les 5 et 6 octobre, le tir d’une pièce de 16 a été dirigé par Vialard sur Grandpré. Le 6 octobre, le Colonel Glasburn (USA) commandant les pièces de 19, participe à une mission de réglage. Le Ltt Fresnay l’emmène sur zone pour voir en vrai, le tir des armes sous son commandement. Le 10, les Allemands ont reflué jusqu’à Retourne, ils sont en pleine déroute.

Le 13 octobre, le Cne Thébault en convalescence, veut participer à une mission. Il décolle en compagnie du Slt Fort pour survoler Vouziers reconquis la veille. En rentrant dans les lignes françaises, à 500 mètres d’altitude, ils sont attaqués par 3 Fokker D VII. Heureusement, les Allemands ont tirés de trop loin. A l’atterrissage, la mécanique ne relèvera qu’un seul impact dans l’avion. Partout l’avance est trop rapide, l’ALGP est désormais inutile. La BR 210 reçoit l’ordre de faire mouvement sur le terrain d’Herbisse près de Troyes pour être mise au repos.

18) – Terrain d’Herbisse du 17 octobre 1918 au 26 février 1919 :

Cette période est mise à profit pour donner quelques permissions au personnel qui en a bien besoin.

Parc avion de l’escadrille BR 210 au 17 octobre 1918 : 15 Breguet 14A2  : 2327 – 2535 – 2692 – 2770 – 2798 – 2813 – 2911 – 2930 – 4625 - 4706 – 4784 – 4818 – 5432 – 5481 – 5554.

Une dernière série de citations :

Ordre n° 26 de la RGA du 16 octobre 1918  :
Slt François Fort, observateur de l’escadrille BR 210
 : «Excellent observateur, plein d’allant. A réussi, au cours des mois de juin, juillet, août et septembre 1918, plusieurs réglages à longue portée. Ayant eu au cours de l’un d’eux, la figure et une main gelée, a demandé le soir même à repartir pour réussir son réglage. Quatre-vingt-dix heures de vol sur les lignes.»
Adj Jean-Pierre Porte, pilote de l’escadrille BR 210  : «Pilote de premier ordre, serviteur dévoué, toujours prêt pour les missions difficiles. Le 1er août 1918, au cours d’un réglage éloigné, a été attaqué par dix avions ennemis et est rentré avec son appareil criblé de balles. Le 5 septembre 1918, a fait six heures de vol à très haute altitude pour permettre à son observateur de faire le réglage d’une pièce à très longue portée.»

La guerre est finie :

Le 11 novembre 1918 marque la fin des hostilités contre l’Allemagne. L’escadrille 210 a perdu 8 membres d’équipage au combat ou par accident, a eu à déplorer 11 blessés au combat et 2 par accident. Ils ont remporté 4 victoires homologuées et 3 qui ne l’ont pas été.

Le fanion de l’escadrille BR 210 :

Le Cne Thébault a fait faire un fanion rouge et or, aux insignes de l’escadrille. Au centre, un escargot ailé, brodé en rouge, déploie ses ailes, entouré des noms, en lettres d’or, des régions de France où s’est illustrée l’escadrille (Champagne, Meuse, Picardie, Soisonnais). Le 30 novembre, accompagné par le Cne Brunswick, il le remet officiellement au Ltt Fresnay qui commande maintenant l’escadrille BR 210.

19) – Terrain de Touquin-Ormeaux du 26 février au 17 mai 1919 :

Nouveau changement de terrain. L’escadrille 210 s’installe sur le terrain situé entre les villages de Touquin et d’Ormeaux (77).

Le parc avion de l’escadrille est le suivant : 15 Breguet 14A2  : 2327 – 2535 – 2692 - 2770 - 2798 – 2813 - 2911 – 2930 - 4606 – 4625 - 4784 – 4818 – 5432 - 5481 – 5554.

20) – Terrain de Pars-lès-Romilly du 17 au 26 mai 1919 :

21) – Terrain de Villemaure-sur-Vanne du 26 mai au 29 mai 1919 :

22) – Terrain d’Avord du 29 mai au 8 juillet 1919 :

Dissolution de l’escadrille :

L’escadrille BR 210 est dissoute officiellement sur le terrain de Lyon-Bron, le 8 juillet 1919. Le fanion est rendu au Cne Thébault qui le gardera fièrement.

 

Suite page 3

 

Photos de groupe

Le personnel navigant de l'escadrille BR 210 à Sacy-le-Grand en juin 1918 - L'escadrille a stationné sur ce terrain du 12 avril au 21 juin 1918 - De gauche à droite - 1ère rangée assise : Caporal Henri Monin - Sgt Albert Chevalier - Sgt Robert Bruneau - Adj Jean Bouton - Ltt Pierre Causel - Ltt Henri Pierret - Cne Louis Thébault - Ltt André Girier - Slt François Fort - Slt Gaston Trochery - Slt Jean Samalens - 2ème rangée debout : Sgt François Métayer - Sgt Jean Battesti - MdL Jules Huleux - Sgt Maurice Radet - Slt René Goriot - Adj Jules Romanet - Sgt Léon Lheureux - Ltt Marcel Laville - Slt Joseph Napoly - Slt Louis Rességuier - Slt Paul Michaulier - Slt Georges Reufflet - MdL Henry Martin - Adj Jean Denéchaud - Adj René Bazin - Adj Alfred Adam - Adj Jean Porte - 3ème rangée : Slt Jean l'Etang - Slt Maurice Choay - MdL Jean Tornare - Sgt Albert Bernardi - Photo Jules Brunswick transmis par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

Les pilotes de l'escadrille BR 210 à Sacy-le-Grand en juin 1918 - Ces hommes sont photographiés devant un des Caudron R XI de l'unité - De gauche à droite : Sgt Albert Chevalier - Slt Gaston Trochery - Adj Jean Porte - Cne Louis Thébault (commandant la BR 210) - MdL Henry Martin - Ltt André Girier - Sgt Léon Lheureux - Adj René Bazin - Slt Jean Samalens - Adj Jean Denéchaud - Sgt Robert Bruneau - MdL Jean Tornare - Photo Jules Brunswick transmise par son petit-fils Jean-Michel Roche que je remercie pour son aide.

 

Tous mes remerciements à :

- M. Jean-Michel Roche, petit-fils du Cdt Jules Brunswick pour l'envoi de ses archives familiales et pour le prêt du livre écrit par Louis Thébault.
- Mme Roche née Brunswick, fille de Jules Brunswick.
- M. Serge Hoyet pour les photos de la tombe de Georges Moro.
- M. le Général Guy François pour ses précisions sur l'artillerie ALGP de la Vème armée et l'envoi des photos.
- M. Philippe Crozet pour ses photos du cimetière de Cornicy.
- M. Ludovic Spy pour sa photo de la tombe du mitrailleur Max Brasseur.
- M. Jean-Pierre Puton, chef de projet du Centre Régional de l'Image de la ville de Nancy.
- M. Blaise Aurora, chargé de documentation du Centre Régional de l'image de la ville de Nancy.
- Mme Monique Gallais pour l'envoi de la photo du Slt Gaston Trochery.

Bibliographie :


- L'escadrille 210 - 1er janvier 1916 - 11 novembre 1918
par le Capitaine Louis Thébault publié par les éditions Jouve en 1925.
- Carnets de comptabilité en campagne de l'escadrille 210 détenus par la Section Air du SHD de Vincennes - Mis en ligne sur le Site "Mémoire des Hommes".
- Cahier d'enregistrement des heures de vol de l'escadrille BR 210 détenu par la Section Air du SHD de Vincennes - Mis en ligne sur le site "Mémoire des Hommes".
- Journal des Marches et des opérations du 107ème RAL - Conservé au SHD section terre de Vincennes.
- Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920
- Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- Les insignes de l'Aéronautique militaire française jusqu'en 1918 par Philippe Bartlett et le Colonel François Blech (+) publié par Indo éditions en 2002.
- Les Ailes Françaies sous l'uniforme 1912 - 1945 par Bruno Chapelle édité à compte d'auteur en 2004.
- L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes - par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
- The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- Les "As" français de la Grande Guerre en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- Site Internet "Mémoires des hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Site Internet "Traditions des escadrilles de l'Armée de l'Air" de Henri Guyot - Voir le lien
- Site Internet "La bible des insignes de l'Armée de l'Air" de Yves Genty - Voir le lien

 

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Escadrille 210 page 2 Escadrille 211

 

 

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