Adj Louis Dubuis - Page 1
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98ème régiment d'infanterie
du 7 octobre 1909 au 8 décembre 1913



Le chef de corps du 98ème RI pose avec l'équipe d’escrime de son régiment - Le Sgt Dubuis est au centre de l’image, derrière le lieutenant-colonel - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Louis Dubuis, sergent ré-engagé pose en compagnie des réservistes (298ème RI) de son régiment (98ème RI) pendant leur période d'instruction (les fameux 28 jours) - Rien ne permet de les différencier du régiment d'active si ce n'est leur âge - Le n° 298 n'est porté aux pattes de collet et au képi pour la troupe qu'à la mobilisation d'août 1914 - Ce n'est pas le cas ici, tous les hommes portent le "98" - Voir le détail de son uniforme sur la vue de détail - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Détail de la vue supérieure, le Sgt Louis Dubuis porte l'insigne d'un prix de tir sur la haut de la manche gauche - Photo dadant d'avant guerre - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Le sergent Louis Dubuis pose avec les soldats de sa compagnie - Cette photo date d'avant guerre. Louis Dubuis a quitté le 98ème RI, le 8 décembre 1913 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Réservistes (298ème régiment d'infanterie) du 98ème régiment d'infanterie pendant leur période d'instruction - Rien ne permet de les différencier du régiment d'active si ce n'est leur âge - Le n° 298 n'est porté aux pattes de collet et au képi (pour la troupe) qu'à la mobilisation d'août 1914 et encore avec plus ou moins de délais suivant les régiments - Avant la 1ère Guerre, il est très difficile de savoir si les militaires effectuant leurs périodes de rappel appartiennent au régiment de réserve ou au régiment territorial afférant - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Escadrille V 14
du 25 juillet au 31 décembre 1914

Louis Dubuis pose en compagnie de son mécanicien mitrailleur, le Maître ouvrier Antoine Vacher - Voisin LA de l'escadrille V 14 - Les casques portés par les aviateurs sont des Rold, équipement standard - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Escadrille VB 101 du GB 1
du 1er janvier au 1er juillet 1915.
Voir étude de l'escadrille 101

Escadrille VB 101 - Sous la tente au plateau de Malzéville en Mai 1915 : Adj Louis Dubuis, Ltt Gabriel Delaître et Sgt Charles Nardin - Le camping dans toute sa splendeur ! Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Adj Louis Dubuis, pilote de l'escadrille VB 101 pose derrière son Voisin LA - Ce pilote a participé à la mission sur Ludwigshafen, le 27 mai 1915 - Il faisait équipe avec le Cne Emile Pierrat, observateur de la V 21 (future BR 219) - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Retour du bombardement des usines de Ludwigshafen (Allemagne), le 27 mai 1915 - L'équipage Adj Louis Dubuis (pilote) et Cne Emile Pierrat (obs) pose à bord du Voisin LA qu'ils ont utilisé lors de la mission sur l'Allemagne - Le mécanicien affecté à Louis Dubuis, Antoine Vacher pose avec ses camarades. Tous les avions engagés dans ce raid étaient montés par un équipage de 2 hommes, un pilote et un observateur ou un mitrailleur - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Dessin annoté par l'Adj Louis Dubuis des installations chimiques de Ludwigshafen - Il a reporté les zones de fabrication des acides nitriques, sulfuriques, de la Soude, du Chlore et des différents réservoirs "sensibles", comme celui de Bensol - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Section avions canons
de la VB 107 du GB 3
du 2 juillet au 31 août 1915
Voir la photo de groupe en bas de page.

Village de Malzéville où était stationné le parc n° 3 en charge des rechanges aéronautiques des groupes de bombardement stationnés sur le plateau du même nom - A gauche, le vieux pont de pierre qui enjambe la rivière Meurthe - En août 1915, c'était un total de 3 GB - A savoir, les GB 1 (VB 101 - VB 102 - VB 103), GB 2 (VB 104 - VB 105 - VB 106 ), GB 3 ( VB 107 - VB 108 - VB 109) - Le GB 4 est en cours de constitution - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Une partie des matériels roulants en dotation au Parc n° 3 stationné dans le village de Malzéville en juillet- août 1915 - Cette photo a été prise du pont visite sur la photo immédiatement supérieure - On compte de nombreux tracteurs d'aviation et des remorques porte-avions - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Arrivée du Cdt Roisin qui va présider la remise de décorations des aviateurs du GB 3 - Cette photo a été prise sur les berges de la Meurthe, l'actuelle rue de Jérico - A gauche, les soldats du Parc n° 3 rendent les honneurs - Au centre, alignés
devant une remorque avion, les récipiendaires (ceux qui vont être décorés) - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

La même cérémonie sur les berges de la Meurthe, à Malzéville en juillet-août 1915 - Les aviateurs du GB 3, qui viennent d'être décorés par le Cdt Roisin, posent pour la postérité devant une remorque porte-avion pour appareil Voisin LA - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Section avions canons 8 et 9
de l'escadrille V 21
du 1er au 24 septembre 1915.

Escadrille V 21 - Retour d’un combat aérien victorieux, le 26 août 1915 (victoire non homologuée) - Ltt de Dampierre (pilote) et Slt Hericher (obs) - Voisin LA 150 ch n° 860 touchés par 8 balles dont les trous viennent d'être rebouchés - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Slt Louis Dubuis aux commandes d'un Voisin LA de l'escadrille V 21 en septembre 1915 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Escadrille V 21 - Assemblage d'un Voisin à moteur XXX - Louis Dubuis est visible à gauche avec son képi - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

A bord du Voisin canon, Jaffro, canonnier et l'Adj Louis Dubuis, pilote - Devant l'avion, les mécaniciens affectés à Dubuis, Vacher et Demange - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Louis pose à coté d'un des Voisin Canon des sections 8 ou 9 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Gros plan d'un canon de 37 mm installé à l'avant des Voisin LAS des sections 8 et 9 de l'escadrille V 21 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Ballon destiné à l'entraînement au tir du canon de 37 mm équipant le Voisin Canon - De bas en haut, le ballon cible fixé au sol, en haut le même touché par un obus - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Les canonniers des sections 8 et 9 ou de la VC 111 tirent quelques obus pour s'entraîner - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Les mécaniciens affectés à Louis Dubuis posent devant le Voisin canon baptisé "Commandant Avron" - 8 et 9ème sections avion Voisin canon qui a donné naissance à la VC 111. De gauche à droite : Maître ouvrier mécanicien Antoine Vacher, 2ème Classe Jean Demange , soldat fusilier marin François Jaffro. Demange sera tué d' un coup d’hélice et Jaffro noyé en mer en faisant la chasse aux sous-marins - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Les canonniers des sections avion canon 8 et 9 de l'escadrille V 21 - Au second plan, de gauche à droite : Demange, Cougorel, Bouchet, Vacher, Quenault, X - Au premier plan, toujours de gauche à droite : X, de Sainte Luce Calixte, X, Jaffro - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Le Slt Louis Dubuis, chef des sections d'avion canon 8 et 9, photographié en compagnie du pointeur de la Marine Sainte Luce Calixte et du mécanicien Antoine Vacher qui lui était affecté - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Louis Dubuis pose en compagnie du pointeur (canonnier) de la Marine Sainte Luce Calixte à bord d'un Voisin canon d'une des deux sections qu'il commande au sein de l'escadrille V 21 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Louis Dubuis pose avec son canonnier attitré, le matelos Antoine Jaffro, sur le terrain de la Croisette, pendant l'offensive de Champagne de septembre 1915 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Sections d’avions Voisin n° 8 et 9 - Terrain de la Croisette - Offensive de Champagne en Septembre 1915 - Le beau-frère de Louis Dubuis, Marsy - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Offensive de Champagne – Septembre 1915 – Sections d’avions Voisin n° 8 et 9 - Terrain de la Croisette - Le beau-frère de Louis Dubuis, Marsy pose en compagnie d'une partie des mécaniciens de l'unité - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Escadrille VC 111
du 25 septembre 1915 au 3 février 1917.
Voir étude de l'escadrille 111

Portrait du Slt Louis Dubuis, chef des sections de Voison canon 8 et 9 à Esquennoy en janvier 1917.
Il a été nommé sous-lieutenant, le 2 juillet 1915 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Départ pour une mission sur la Somme en 1916 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Ltt Dubuis photographié en mission par le Ltt Henriot dans la carlingue d’un LAS Canon – Photo prise à 1500 m - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Ltt Louis Dubuis, commandant l’escadrille VC 111 posant devant un Voisin Canon type 5 (LAS) de son unité. Devant lui, sont exposés les trois types d’obus mis en œuvre par le canon de cet avion. Deux sont explosifs et un à grenailles (au milieu) - L’avion porte le nom de baptême de "Sergent Foucher", pilote de l’escadrille V 24 tué dans un accident aérien, le 18.04.1915 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Ltt Louis Dubuis, commandant l’escadrille VC 111 posant à coté d’un Voisin Canon type LAS sur le terrain d'Esquennoy, en janvier 1917 - Cet avion porte la trace d’une ancienne marque de reconnaissance de forme ronde - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Voisin canon de la VC 111 en vol au dessus de la région d'Esquennoy, le 10 octobre 1916 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Alignement des Voisin canon de l'escadrille VC 111 sur le terrain d'Esquennoy pour la visite du Président de la République et du général Foch en 1916 - L'escadrille n'a pas encore adopté d'insigne collectif mais plusieurs de ces avions portent des insignes personnels, ici un trèfle à 4 feuilles et un cercle à deux couleurs - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Annexe RGAé de Luxeuil
du 4 février au 2 mars 1917
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Escadrilles BM 120 et 121
du 3 mars au 22 avril 1917
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Ecole d'observateurs de Sommesous (CIAO)
du 11 octobre 1917 au 12 février 1918

Louis Dubuis pose aux cotés d'un Sopwith 1A2 en dotation à l'école d'observateurs de Sommesous, en fin 1917 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Salmson 2A2 qui équipe l'école des observateurs de Sommesous - L'autre avion, en dotation importante, était le Sopwith 1A2 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Affiche de la fête du Mardi Gras du 18 février 1918 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
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Slt Louis Dubuis en compagnie de sa femme Alix, née Vinet - On peut observer sa Croix de guerre avec deux palmes (16 mai 1915 et x) et sa Médaille Militaire du 9 octobre 1914 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
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Louis Dubuis pendant la Grande Guerre
Louis Dubuis est né le 13 avril 1888 à Roanne (Loire). Il est le fils de Jean-marie Dubuis et de Jeanne Tournaire. Son père était tisseur au 9 rue Foyatier, à Roanne. De ses 1,79 m, il est appelé au 98ème RI de la même ville, le 7 octobre 1909.
Il est nommé caporal, le 22 février 1910 et sergent, le 1er octobre de la même année.
Il est détaché dans l'aviation, le 8 décembre 1913 en tant que élève pilote. Il est incorporé officiellement dans ce corps à partir du 6 juin 1914. Le sergent Louis Dubuis obtient le Brevet de pilote militaire n° 477 en date du 1er juillet 1914. Plus tard, vers 1916, il recevra l'insigne de pilote militaire n° 2588.
Mutations dans l'aéronautique militaire française :
- Pilote breveté à la 21ème section du Camp de Châlons du 25 juillet au 2 août 1914.
- Pilote V 14 du 2 août au 31 décembre 1914.
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Pilote escadrille VB 101 du GB 1 du 1er janvier au 1er juillet 1915.
- Pilote section avions canons GB 3 du 2 juillet au 31 août 1915.
- Ltt cdmt section avions canons 8 et 9 du 1er au 24 septembre 1915.
- Ltt cdmt escadrille VC 111 du 25 septembre 1915 au 3 février 1917.
- Ltt cdmt annexe RGAé de Luxeuil du 4 février au 2 mars 1917.
- Ltt cdmt escadrilles BM 120 et 121 du 3 mars au 22 avril 1917.
- Ltt adjoint au cdmt du GB 1 du 23 avril au 25 mai 1917.
- Cne cdmt parc 103 du 26 mai au 10 octobre 1917
- Cne adjoint au cdmt de l’école de Sommesous (CIAO) du 11 octobre 17 au 12 février 1918.
- Cne chef du service avion adjoint au cdmt de la RGAé du 13 février à octobre 1918.
- Cne cdmt l’annexe RGAé de Saint-Dizier et de Malzéville de octobre 1918 à juillet 1919.
Ses carnets de vol ayant été intégralement conservés, il nous a été possible de retracer, dans le détail, son activité aérienne, depuis son incorporation au sein de l'aéronautique militaire à son départ de l'armée de l'Air.
Ecole de Reims
du 10 mars au 25 juillet 1914
Le carnet n° 1 est ouvert à l'école d'aviation de Reims, le 10 mars 1914.
Le 10 mars, Louis Dubuis participe à une instruction technique sur le démarrage et le réglage du moteur au point fixe. Le 11, en compagnie de l'Adj Boiteau chef pilote (escadrille V 14), il effectue un vol de 10 mn au-dessus du terrain à bord du Voisin L n° V 11.
Le 16, comme la pluie et le vent empêche les vols, instruction sur les vérifications à faire avant le départ. Le 18, Louis change un train d'atterissage avec les mécaniciens. une sorte d'exercice pratique. Le 19 et 20, des instructions pratiques sur les moteurs Gnôme et Renault..
Le 23 mars, un vol de 10 mn en compagnie du sergent Nardin, moniteur (escadrille V 14) à bord du Voisin L double commande n° V 10. Le lendemain, les cours pratiques continuent avec le démontage d'un moteur Gnôme de 80 HP. Le 25, c'est le tour d'une aille cassée à remplacer. Il peut bénéficier de 10 mn à bord d'un rouleur. Le rouleur était un avion incapable de décoller, sans aile ou avec des surfaces mobiles bloquées. On peut déjà constater qu'à cette époque, les pilotes devaient être polyvalents, capables de diagnostiquer les pannes et si besoin d'effectuer les réparations eux-mêmes. Cet enseignement sauvera la vie de plusieurs équipages lors des combats d'août-septembre 1914.
Le 27 mars, un nouveau vol de 15 mn comme passager, en compagnie du chef pilote, le Ltt de Clerk (escadrille V 14). Le 31 mars, les choses sérieuses commencent avec deux vols de 10 mn chacun à bord d'un Voisin L double commande, en compagne de l'Adj Boiteau et du Sgt Nardin. Le 2 avril, Louis passe 20 nouvelles minutes à bord d'un rouleur. En avril, il poursuit son apperntissage, accumule 1h20 en rouleur et reçoit des instructions sur les formations d'infanterie, de cavalerie et sur la topographie.
Le 4 avril, il effectue 2 lignes droites à une altitude d' 1,50 m à bord d'un Voisin 17 m² à moteur Renault de 70 HP. Du 5 au 8, instruction sur la lecture de la carte, sur les formations d'artillerie, sur l'infanterie, la cavalerie. Sa formation pratique de pilotage avance, il cumule 2 lignes droites à 1,50 m, le 9; puis 6 lignes droites à 2 m d'altitude, le 13. Le 15, l'altitude passe à 3 m. Du 18 à la fin du mois d'avril, après avoir accumulé 14 lignes droites, il commence les tours de pistes et effectue quelques vols comme passager en compagnie de l'Adj Boiteau ou du Sgt Nardin.
Le 3 juin, il passe l'épreuve de hauteur du brevet de l'aéroclub (un vol de 45 mn à 180 m d'altitude). Il obtient son brevet de l'Aéroclub de France, le 4 juin 1914. A partir de cette date et jusqu'au 18 juin, il effectue 13 vols en solo, d'une moyenne de 20 à 45 mn.
Le 18 juin, il effectue une épreuve d'endurance de 1h30 (500 m d'altitude). Après 8 vols au desssus de l'aérodrome, il effectue une mission entre Reims-Sisonne et retour. Le lendemain, le même type de vol entre Reims, le Camp de Châlons et retour sur Reims.
A partir du 27 juin, il passe successivement les trois épreuves nécessaires pour l'obtention du brevet de pilote militaire. Dans le détail :
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Epreuve du triangle et de hauteur entre Reims - Sissonne - Mailly - Reims, soit 240 km, le 27 juin. Il a atterri dans chaque localité (4h00 de vol à une altitude moyenne de 1200 m)
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Epreuve de la ligne droite (300 km aller et retour) entre Reims et Douai, les 29 et 30 juin. (un total de 4h25 de vol pour une altitude de 700 m)
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Epreuve dite de régularité avec un vol d'une heure à une altitude minimale de 1100 m et maximale de 1200 m.
Il obtient le brevet de pilote militaire n° 477 à l'école d'aviation de Reims, le 1er juillet 1914. Il a maintenant 26h50 de vol. Son brevet civil de pilote est enregistré sous le n° 1657 en date du 10 juillet 1914.
Escadrille V 14
du 25 juillet au 23 novembre 1914
Louis Dubuis, muté à l'escadrille V 14 du Camp de Châlons, se présente le 25 juillet. Ce sont les pilotes (Ltt de Clerck, Adj Boiteau, Sgt Nardin) de cette unité qui l'ont formé. Il effectue son premier vol au sein de la V 14 à bord du Voisin V 17, le 30 juillet.
Les 4 et 5 août 1914, l'escadrille fait mouvement de Reims sur Sivry-sur-Meuse. Les 6, 7 et 8 août, il effectue 3 vols en compagnie du mécanicien qui lui a été affecté, le soldat Vacher, qui servira, s'il le faut, de mitrailleur. Le 9, un vol de concentration entre le Camp de Châlons et Clermont-en-Argonne. Le 13, une mission de reconnaissance sur Stenay, Montmédy, Avioth, Virton. le lendemain, nouvelle mission sur Clermont-en-Argonne, Montmédy et Clermont.
Le 18 août, première mission où il ramène 2 impacts de balles lors d'une reconnaissance de 200 km sur Florenville, Habbay, Arlon et Vichten. Ce vol dure 2h45 à une altitude moyenne de 2400 m. Le 23, 3 missions de reconnaissance sur Stenay, Sommethone avec repèrage de tirs. Le 25, reconnaissance sur Le Chesne, Mézières, Monthermé, Frimay, Gedenne, Mouzaye, Sedan, Le Chesne.
Le 27, 4 vols entre Rethel et le Chesne, puis entre le Chesne et Beaumont. La reconnaissance commencée est annulée sur à une panne moteur. Après réparation sommaire, retour sur le Chesne et Rethel. Le 28, une mission de liaison au profit du 11ème corps d'Armée entre le Chesne, Chemery et retour. Le lendemain, Dubuis et Vacher tombent en panne et doivent passer la nuit sans pouvoir rentrer au terrain. Cette mission reliait Chemery, le Chesne, Rethel, Reims et Malchaux. Le 30, il est chargé d'amener un ordre au général Foch à Attigny.
Le 2 septembre, ils atterrissent à Souain après une mission de réglage d'artillerie entre Somme-Py, Saint-Marie-à-Py, Saint-Souplet. Du 3 au 5, ils sont mis à la disposition du Quartier Général : le 3 sur Heiltz-le-Maurupt à Saint-Dizier, le 4 sur Saint-Rémy-en-Bouzemont à Brienne-le-Château et finalement le 5, où il emmène un capitaine du 2ème CC à Maurupt-le-Montoy.
Le 6 septembre, une mission de reconnaissance sur Morains-le-Petit, Pierre-Morains, Clamangis, Ecury-le-Repos en compagnie d'un observateur. A la verticale du Mont Aimé, ils repèrent une batterie d'obusiers, sur le chemin qui relie Pierre-Morains à Clamangis, qui tirait sur le Nord de la Fère Champenoise - Saint Herbisse. Atterrissage limite en raison de la nuit tombée.
Le 9, deux vols importants de reconnaissance sont réalisés. Le premier de 2h30, en compagnie du Cdt Girod, sur la zone comprise entre Brienne-le-Château, Frignicourt, Thieblemont, Revigny, Chandogne, Vaubecourt, Sommeilles, Changy et retour. Ils observent beaucoup de troupes allemandes sur la ligne Revigny, Louppy-le-Petit, Sommeilles, un parc de matériel à Charmont et lâchent 1500 fléchettes sur un gros rassemblement au Sud de Louppy-le-Petit. L'autre, de 1h45 entre Brienne-le-Château et Saint-Ouen, en compagnie d'un observateur d'artillerie. A cette occasion, ils observent 3 batteries au Sud de Sompuis, et 6 autres à l'Ouest du même lieu. Le réglage de tir qui suit donne des coups trop long et à gauche de l'objectif. Retour en fin de soirée à Brienne-le-Château.
Le 10, nouvelle grosse mission de 2h45 sur l'itinéraire Vitry-le-François, Changy, Heiltz-le-Maurupt, Revigny, Vavincourt, Triaucourt et retour à Brienne-le-Château. Ils lancent un obus "C V" et 1500 fléchettes à la verticale d'un parc à Vaubécourt puis un autre obus sur des troupes à Belval. Au retour, ils croisent un Aviatik sur lequel ils tirent plusieurs cartouches avant qu'un enrayage ne bloque leur velléité combattante.
Le 15, la mission est avortée au bout de 50 mn en raison d'une panne moteur. Les journées des 21, 22 et 23 sont consacrées à la réparation de l'avion. Le 25 septembre, repérage de plusieurs batteries lourdes allemandes entre La Romanie, Sainte-Ménéhould, Cernay-en-Dormon. Puis, deux missions de réglage de tir sur ces batteries pour 3 h de vol. Le lendemain, un réglage de tir sur une batterie d'artillerie lourde repérée avant. Les obus de contre batterie sont vus tombant à 200 m long. Ils poursuivent un Aviatik pendant 10 mn sans résultat visible. La dernière mission, en compagnie du MdL Trouvé permet le largage d'obus sur des batteries adverses. Retour le soir à la Romanie.
Le 27, le même type de mission que les jours précédents, une reconnaissance en premier et si l'objectif repéré vaut le coup, des bombardement avec obus ou par paquets de fléchettes. Parti avec le Ltt Féquant sur la zone de le Romanie, Sainte-Ménéhould, Varennes, Carpentry, Epinonville, ils lancent 3 bombes sur un parc de 30 voitures dans le dernier village cité.
Le 30, deux bombardements, en compagnie du MdL Trouvé, sur des parcs pendant des reconnaissances entre Amiens, Albert et Bapaume. Le lendemain, cette fois en équipage avec le Ltt Fécamp, ils lâchent 4 obus sur des troupes à Longueval. Pendant une seconde mission, ils attaquent une colonne de 2 km en larguant une bombe, puis trois autres sur des parcs. L'altitude moyenne de ces missions est de 2000 m, le danger des tirs venant du sol n'est pas encore constant, ni très dangereux. Louis Dubuis, ayant systématiquement noté, les impacts qu'il recevait dans son avion, on peut constater que les tirs ne faisaient pas souvent mouche. Cette situation ne va pas durer.
Le 3 octobre, ils distribuent des projectiles sur les objectifs valables, à savoir un sur une batterie à Contralmaison, deux sur des troupes à Bazentin et un sur un parc de voitures hippomobiles à Poziere. Le lendemain, 2 obus sur un parc à Beaulencourt et 2 autres sur un parc d'artillerie. Le 5 octobre, ils se libérent de 2 obus sur un parc d'aviation à Beugnatre et de 2 autres sur des colonnes d'artillerie et de cavalerie à Sapignes. Le 5, l'artillerie allemande se rappelle à son bon souvenir en lui logeant un éclat d'obus dans son avion. Il était alors en train de lâcher 5 obus S sur des troupes à Vimy.
Les 6 et 7, ils effectuent des essais de lancement de bombes "Claude" qui sont à chaque fois avortés en raison des nuages et de la pluie. Le 7, après l'échec cité précédemment, ils réalisent deux missions pour un total de 3h10 de vol. D'abord en larguant 5 obus sur des troupes à Mercatel puis une bombe "Claude" et un obus "Canton" sur des troupes au Sud de Lens. Ils rentrent le sol sans dégats à Saint-Pol.
Le 8, les missions de bombardement continuent de plus belle. Trois missions d'une heure 30 au-dessus de la région de Saint-Pol. D'abord avec 5 obus sur des troupes à Mercatel, puis une bombe "Claude" et un obus "Canton" sur de la cavalerie à Souchez et finalement 6 obus sur de la cavalerie à Bailleul. Louis Dubuis totalise à cet instant, 106h35 de vol. Le 9, deux missions de bombardement pour un total de 3h15, d'abord 6 obus "S" sont jetés sur de la cavalerie à Carvin, puis une bombe "Claude" sur des troupes à Pont-à-Vendun et finalement deux obus "S" sur de l'infanterie.
Le Sgt Louis Dubuis, pilote de l'escadrille V 14 reçoit la Médaille Militaire, en date du 9 octobre 1914. Le texte de la citation à l'ordre de l'armée (ordre 162D), en date du 9 octobre 1914, est ble suivant : "A témoigné au cours de nombreuses reconnaissances des qualités de courage et de sansg-froid et des connaissances militaires qui ont fait de lui un précieux collaborateur pour le commandement." Cette médaille donne droit à l'obtention de la Croix de Guerre 1914-1918 avec palme.
Du 12 au 18, mission sur le Bourget. A cette occasion, il effectuera 6 vols d'une durée totale de 7h15 mn, peut-être pour l'essai et la prise en compte d'un nouvel appareil destiné à la V14.
Le 18, sitôt rentré, il lance 8 obus sur des batteries de la région d'Arras, Saint-Laurent, Blangy. Le lendemain, il distribue 5 autres bombes sur l'artillerie adverse déployée près de Varin, la Bassée. Les journées des 21, 22 et 23 sont entièrement consacrées au bombardement de troupes, batteries et parcs de véhicules hippomobiles. Dans le détail : le 21, 8 obus, puis le 22, son avion est touché par un éclat d'obus alors qu'il jette 3 obus "S" au Sud de Vimy. Le 23, deux missions : d'abord 7 obus sur des batteries et des tranchées aux environs de Neuville, puis une bombe "Claude" et 3 obus "S" de 10 kg sur des pièces d'artillerie à l'Est de Tillon.
Le 24, il largue 7 obus "S" sur les tranchées et les pièces allemandes le long de la voie ferrée de la région de Saint-Pol, Aubugny, Arras. Le 25, 6 obus "S" sur des réserves à Paschendale. Il a l'occasion d'observer des réserves de troupes très importantes, équivalentes à une division, dans la zone arrière de Peschandale, Mooslede. Le 26, en compagnie du Ltt Fécamp, 6 obus tombent sur la gare et les parcs du village de Roullers.
Le 27, cette fois avec le Caporal Delaunay, il distribue une bombe "Claude" et 2 obus "S" sur des troupes stationnées dans l'enceinte d'un château dans la forêt de Roulers. Après avoir redécollé, avec le caporal Laouste, il largue une bombe "Claude et 2 obus "S" sur des troupes à la lisière de la forêt de Roulers. Le 28, nouvelle attaque dans la même zone, où une bombe "Claude" et 2 obus "S" sont lâchées sur le château au Sud-Ouest de la dite forêt. Le 29, deux nouvelles missions sur la même zone avec le largague d'un total de 16 obus "S". Louis Dubuis cumule désormais 149h40 de vol.
Les combats font toujours rage et les bombardements succédent aux bombardements. Le 30, Louis lance 1 bombe "Claude" et 3 obus "S" sur les tranchées et batteries de Noummen. Le 31, il lance 8 obus "S" sur un Drachen et des rassemblements de chariots dans les environs de Beest. Ses adversaires, qui auraient bien voulu qu'il reste sur place, lui envoient plusieurs obus qui éclatent près de son avion. Il rentrera d'ailleurs avec un éclat d'obus dans la cellule.
Le 1er novembre, lors des deux missions de la journée, il se débarrasse de son chargement de bombes traditionnel, à savoir une bombe "Claude" et 3 obus "S" sur des troupes à Houpres, puis sur le village de Thielt. Les 2 et 3, à chaque fois, une bombe "Claude" et 3 obus "S" sont larguées sur les troupes repérées en forêt de Roullers, puis de la région de Houtrenn. Les hostilités ne baissent pas de régime et les avions de la V 14 presque exclusivement employés au bombardement.
Du 5 au 8 novembre, Louis Dubuis effectue les missions suivantes en compagnie de Maillard (les 5, 6, 8) et Roussin (le 7) :
- 1 bombe "Claude" et 3 obus "S" sur les troupes de Warneton, le 5.
- 5 obus "S" sur des pièces d'artillerie de la forêt de Roullers, le 6.
- 5 obus "S" sur de l'artillerie au Nord de Slype, le 6.
- 12 obus "S" sur les châteaux de la forêt de Roullers, le 7.
- 8 obus "S" sur des batteries à Houtrens, le 8.
- 1 bombe "Claude" et 2 obus "S" sur des parcs de véhicules à Houtrens, le 8.
Après une semaine sans vol en raison d'une météo exécrable, Louis repart en mission de bombardement sur l'itinéraire Dunkerque, Bergues, Cassel, Hazebrouck, Saint-Omer, Cassel et retour. Pris dans un violent orage, il est obligé d'atterrir d'urgence à Rocquinghem. Malgré la pluie qui ne cesse plus, il parvient à rentrer au terrain.
Les 20 et 22, il participe aux missions suivantes :
- le 20, 6 obus tombent sur des batteries à l'Ouest de Beest. Son avion est touché par un éclat d'obus. Presque tous les projectiles ratent leur cible en raison des ratés du moteur.
- le 22, une bombe "Claude" sur le village de Clerckem. Le moteur, malgré des réglages le jour précédent, fait encore des ratés. Le second objectif, la gare de Lille, ne pourra pas être attaquée.
Le 23 novembre 1914, l'escadrille V 14 est intégrée au Groupe de Bombardement n° 1. Pour harmoniser la désignation des escadrilles au sein de cette unité, elle prend l'appellation d'escadrille VB 1. Les deux autres escadrilles affectées au groupe sont les escadrilles VB 2 et VB 3. La VB 2 a elle ausi été renommée, elle était l'ancienne BR 17 stationnée avant guerre à Dijon. Le VB 3 est une unité spécialement créée pour l'occasion.
Escadrille VB 1 du GB 1
du 23 novembre 1914 au 1er mars 1915
Le 27, il est chargé d'observer les mouvements de trains sur les voies ferrées entre Memm, Courtrai, Gand, Brugges, Ostende, Dunkerque. Il repère des batteries de DCA près de Nieuport. Au retour, il tombe en panne d'essence et doit atterrir près de Furnes. Après avoir redécollé, le moteur faiblit de nouveau près de Brugges. Dans les environs d'Ostende, un Albatros l'attaque et mitraille son Voisin qui est toruché par plusieurs balles.
En décembre 1914, détail des missions de guerre réalisées par Louis Dubuis :
- le 2, 6 obus sur des batteries près de Westrooschecke
- le 2, 6 obus "S" sur des tranchées et batteries à Essen à l'Est de Dixmude.
- le 6, 6 obus "S" sur des batteries à la lisière Ouest de la forêt d'Houthulst.
- le 6, 6 obus sur des batteries au Sud de la forêt de Houthulst.
Le 14 décembre 1914, Louis Dubuis est nommé adjudant. (décision n° 9648 du 1er bureau)
Le 15 décembre, il cumule 203h25 de vol depuis qu'il est passé à l'aviation. Le 17, il part au Bourget pour percevoir un nouvel avion destiné à la VB 1. Du 18 au 27, il va attendre l'avion promis car la maison Voisin n'en a pas livré. Le 28, il convoie le Voisin n° 229 de Paris à Saint-Cyr.
Le 2 janvier 1915, il convoie le Voisin n° 232 jusqu'à Buc, puis le lendemain le n° 229 de Saint-Cyr à Buc où il rejoint l'escadrille qui vient de s'installer sur ce terrain. Le 6, il amène son avion à Mourmelon que l'escadrille VB 1 occupe depuis 2 jours. Le 18 janvier, nouveau changement, l'escadrille VB 101 déménage pour Verdun.
Le 22, il est chargé de surveiller les voies ferrées suivantes :
- de Longuyon à Conflans-en-Jarnisy.
- de Briey à Conflans.
- de Chambley à Conflans.
- de Longwy à Longuyon.
L'activité est plutôt mince avec seulement un tram sur la ligne de Longuyon à Conflans (à Gondrecourt) et un train sur la ligne de Audun-le-Roman à Dommary-Barocourt.
Le 27, il réalise une reconnaissance sur Verdun, Longuyon, Spincourt, Etain en compagnie du Cne Ferdinand Willermoz. Ils ne trouvent qu'un tram à la hauteur de Spincourt, se dirigeant vers Longuyon. Ils doivent interrompre la mission à cause des nuages épais qui couvrent le Nord et l'Est de Verdun. Le 28, il décolle mais doit faire demi-tour au bout de 10 minutes, le moteur de son avion n'a pas apprécié les grands froids. Il est compétement grillé.
Le 2 février, une mission de bombardement dans la zone de Verdun, Fresne-en-Woevre, Wadonville, Harville, Labeuville, les bois entre les cotes 201 et 232. Il lance 4 obus "S" sur un aérodrome allemand dans l'échancrure du bois Ouest de la cote 201 (1 km au Nord de Labeuville). La seconde mission de recherche d'un Drachen n'aboutit pas.
Le 4, en compagnie du mécanicien Couratin sur l'itinéraire Verdun, Etain, Gouraincourt, Etain, Verdun, il lance 4 obus "S" sur un convoi sur la route d'Etain à Haincourt. Ils croisent un Aviatik qui croisaient à 3000 m et qui a survolé les environs de Verdun. Le 4, toujours avec Couratin, il lance 4 obus "S" sur le village de Brainville. Au retour, poursuite sans résultat d'avions ennemis. Le 5, toujours avec Couratin, quatre obus de 90 sont jetés sur des hangars au Sud d'Avilliers. Pendant la mission, ils survolent une colonne en mouvement sur la route de Vignueulles à Heudicourt.
Le 8, départ de la VB 1 de Verdun. Elle s'installe à la Melette l'Epine. Le 11, on installe des lance-bombes pour le Voisin n° 155 que pilote Louis Dubuis. Le 18, il effectue un essai de tir à la mitrailleuse en compagnie du Cne Willermoz. Le 20, toujours avec le capitaine Willermoz, il lance un obus de 155 sur la gare de Somme-Py. Leur avion est pris pour cible par plusieurs canons de DCA.
Le 24, il fait toujours équipe avec le Cne Willermoz. Cette fois sur l'itinéraire Mourmelon, Beine, Bazancourt, Betteny, ils lancent un obus de 155 sur le croisement de la voie ferrée à Bazancourt. Heureusement pour les deux hommes, les tirs de DCA sont généralement trop bas. Le 26, Dubuis et Willermoz lance un obus de 155 sur le même croisement que le 24. Leur Voisin prend un éclat d'obus qui traverse le fuselage sans faire de mal aux deux hommes.
Du 27 février au 17 mars, Louis Dubuis et le Cne Willermoz réalisent une série de missions de bombardement. Dans le détail :
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le 27, ils repèrent 2 batteries au Nord-est de Tahure et 4 autres au Nord-Ouest de la cote 194.
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le 2 mars, ils lancent 4 obus "S" sur les voies ferrées entre Saint-Souplet et Sainte-Marie-A-Py.
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le 13, ils lancent 4 obus "S" sur le Nord de la cote 202 où ils sont fortement canonnés par la DCA.
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le 17, ils lancent 4 obus "S" sur les batteries au Nord-Ouest de la maison de Champagne. Un éclat d'obus travers les ailes supérieure et inférieure.
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le 19, avec le soldat Corroenne, 4 obus "S" sur les batteries au Nord-Ouest de Maison-en-Champagne.
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le 20 mars, 2 obus "S" sur le village de Beine. Ils croisent un Albatros qu'ils mettent en fuite au-dessus de Moranvillers.
Le 1er mars, suite à la réorganisation dans la numérotation des escadrilles au sein de l'aéronautique militaire française, on ajoute 100 au numéro des unités de bombardement. La VB 1 devient la VB 101, la VB 2 la VB 102 et ainsi de suite.
L'Adj Louis Dubuis, pilote de l'escadrille V 14, reçut le Prix d’honneur des aviateurs bombardiers, en date du 4 mars 1915.
Prix d'honneur de 30.000 frs attribué aux aviateurs bombardiers - Ces prix étaient attribués aux aviateurs dont l'adresse était reconnue, soit par des témoignages, des citations, des libellés de Médaille Militaire ou de la Légion d'Honneur - Collection Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Diplôme de la commission du million offert aux aviateurs - Collection Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Escadrille VB 101
du 1er mars 1915 au 11 novembre 1918
Le 21 mars, l'escadrille fait mouvement sur Toul. Il fait le voyage avec son mécanicien, le soldat Vacher. Le lendemain, nouveau changement, cette fois pour le plateau de Malzéville qui est bien connu des escadrilles du GB 1. Après 4 jours d'ennuis moteur, Louis part pour le Bourget pour percevoir un autre avion. Après plusieurs jours d'errement, ils touchent enfin un avion, le 10 avril.
Du 12 au 16 avril, Louis Dubuis fait équipe avec le mécanicien Couratin :
- le 12, ils lancent 6 obus "S" sur la gare de Mars-la-Tour.
- le 13, 6 obus "S" sur la gare de Vigneulles. Ils voent distinctement 3 obus éclater directement sur le batiment. Un beau tir !
- le 15, deux missions de chasse aux Taube, sans succés.
- le 16, un obus "S" et un autre de 155 sur la gare de Courcelles. Les deux projectiles touchent le batiment principal. A deux reprises, ils affrontent un avion ennemi qu'ils identifient comme un Taube. Ils lui tirent 12 balles, à chaque fois, l'avion allemand redescend sur ses lignes.
Le 18, il retrouve le Cne Willermoz pour une mission sur Metz, Rombas, Briey, Conflans, Saint-Mihiel, Commercy, Toul et Nancy. Il lancent un obus "S" et un de 155 sur les hauts fourneaux de Rombas. Ils engagent le combat contre un Aviatik mais la mitrailleuse de bord s'enraye, comme souvent à cette période. Le 20, cette fois avec le Ltt de Boisdeffre, il réalise une grande reconnaissance de 3h20. Ils survolent successivement les villes suivantes : Nancy, Lunéville, Blamont, le Donon, Schirmeck, Molsheim, Colmar, Kayserbeck, col du Bonhomme, Saint-Dié, Epinal. Canonnés plusieurs fois pendant leur mission, ils raménent leur Voisin avec des éclats de Shrappnels qui ont traversé l'aile supérieure.
Le 27, avec le Cne Willermoz, ils lancent 1 obus de 155 et 3 obus "S" sur la gare de Chambley. La DCA fait tout pour les descendre mais seulement un éclat d'obus touche une aile. Le 27, l'escadrille VB 101 fait mouvement vers le terrain d'Epinal, Louis Dubuis rejoint ce terrain en compagnie de son mécanicien, le soldat Vacher.
Le 1er mai, Louis, accompagné du mécanicien Couratin fait un essai avec un avion surchargé (+ 500 kg) au dessus de Nancy. Le 3, il part pour le Bourget pour ramener un avion à l'escadrille. Le 9, après quelques jours d'attente, il décolle avec l'avion tant espéré mais doit atterrir en urgence à la Fère-Champenoise. La cellule est endommagée et sera démontée sur place pour être transportée jusqu'à Malzéville en chemin de fer. Le 13, Louis Dubuis poursuit ses essais en pleine charge en compagnie du Cne Pierrat.
Le 16 mai 1915, il reçoit une citation à l'ordre de l'armée de la part du général Dubail (ordre n° 7, note du groupe provisoire de l'Est n° 1776 du 6 mars 1915)
Adj Louis Eugène Dubuis, pilote de l'escadrille VB 101 du 1er groupe des escadrilles de bombardement : "Excellent pilote sur la brèche depuis le début de la guerre, est toujours prêt à accomplir les missions les plus diverses et les plus périlleuses. A eu mainte fois son appareil atteint par les projectiles ennemis. En particulier, le 24 février, un projectile ayant éclaté à sa proximité, a continué sa mission bien qu'aveuglé par les éclats de bois de sa nacelle traversée de toute part."

Citation décernée aux équipages ayant participé aux bombardements en Allemagne - Collection Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Le 26 et 27 mai, l'adjudant Dubuis effectue une série d'essais visant à connaitre le comportement de son appareil lors d'un vol de longue durée.
Le 27, le GB 1 effectue une mission d'envergure sur l'usine de produits chimiques de Ludwigshafen. Les 18 avions engagés, suivent l'itinéraire Nancy, Baccarat, Phalsbourg, Landau, Ludwigshafen et retour par le même itinéraire. A la verticale de l'usine allemande, les avions lachent chacun 50 kg d'obus "S". Louis Dubuis, qui fait équipe avec le Cne Pierrat, lâche ses 5 obus. Cette mission est un succès presque complet car le chef de l'expédition, le Cdt de Goÿs de Mezeyrac n'est pas rentré. A l'Est de Neustadt, le Voisin qu'il partageait avec l'Adj Etienne Bunau-Varilla (pilote VB 103) est victime d'une panne moteur et doit être posé en territoire ennemi. Les deux hommes sont capturés par l'ennemi. La mission a durée 5 h05 de vol et parcourue plus de 400 kilomètres.
Le 30, en compagnie sur Sgt-Major Ancelin, Louis effectue une mission de protection contre les avions allemands qui s'aventurent au-dessus de Nancy. Il a maintenant 293h35 de vol enregistré sur son carnet.
Ordre n° 993 D de l'EM du GQG des Armées de l'Est, en date du 7 juin 1915, le général commandant en chef cite à l'ordre de l'armée le 1er groupe de bombardement : "Les dix-huit avions, pilotes et bombardiers du 1er groupe de bombardement, ont effectué avec succés un bombardement sur d'importantes usines, accomplissant un parcours de plus de 400 kilimoètres au dessus-du territoire ennemi."
Le 2 juin, l'adjudant Louis Dubuis part pour la RGA du Bourget pour être formé sur Voisin Canon. Après 29 vols d'entrainement, il gagne le 3ème groupe de bombardement aux commandes du Voisin Canon n° 728, le 4 juillet 1915. Le 4, toujours en compagnie de son mécanicien, le soldat Vacher, il se pose à Bruay, lieu de stationnement du groupe 3.
Il a été nommé Sous-lieutenant, le 2 juillet 1915.
Section avions canons du GB 3
du 2 juillet au 31 août 1915
Le jour de son arrivée, il effectue une mission, en compagnie du canonnier Jaffro qui tire 12 obus de 37 mm sur des ballons captifs, 8 à Vimy et 4 à Mirecourt. Le 6, le même canonnier tire 12 obus sur des ballons sur Mirecourt. Leur avion est touché par 5 éclats d'obus. Ils aperçoivent un Aviatik qui refuse prudemment le combat et fait demi-tour. Le 9, le canonnier de la Marine Sainte Luce Calixte commence son entrainement à bord du Voisin canon de Louis Dubuis.
Le 14 juillet, en compagnie du canonnier Jaffro, il monte à 2000 m très facilement en 10 mn. Au dessus de la Bassée, il rencontre un Albatros au Nord de la ville et lui tire dessus 4 obus explosifs et une boite à mitraille. L'ennemi pique, immédiatement suivi par les français qui ne veulent pas lâcher prise. A nouveau, ils tirent 4 obus. Le biplan allemand semble vouloir atterrir mais la DCA ennemie ne va pas laisser l'occasion aux Français de le voir. Les explosions encadrent l'avion, il est préférable de faire demi-tour. Au-dessus de Béthune, après 2h10 de vol, ils tombent en panne séche. Ils sont contraints d'atterrir dans un champ de blé, non loin de l'aérodrome. L'avion est fortement freiné par les blés et fini sa course le train avant brisé. Les deux hommes sont indemnes.
Le 18, déplacement de Bruay au plateau de Malzéville en compagnie de son mécanicien, le soldat Vacher. Le 19, mission de survol des lignes adverses à Pont-a-Mousson avec le canonnier Jaffro. A 2100 m, ils aperçoivent un Aviatik, plus haut (2700 m) poursuivi par un Morane et un Nieuport. Du 20 au 23, une mission journalière de chasse aux avions ennemis, rien à signaler sauf le 23, où leur Voisin est canonné par la DCA pendant leur survol de la gare de Château-Salins. Le 29, pendant la mission visant à abattre le Drachen de Baillonville, leur voisin est entièrement entouré de volutes de DCA sur Pagny-sur-Moselle, ils sont obligés de faire demi-tour. Ils repèrent des batteries de DCA à la lisière Nord du bois au Sud de Baillonville. Ils constatent le pillage de Rancourt et l'incendie de la ferme de Bel Air.
Les 30, 31 juillet et 1er août, nouvelles missions de chasse aux avions en compagnie de Jaffro. Le 30, le canonnier tire 7 obus sur la gare de Louvigny d'une altitude de 1600 m. Le lendemain, 5 obus sur un Aviatik au Nord-Est de Pont-à-Mousson, et finalement, le 1er août, 15 obus sur un Aviatik malgré des ratés moteur et des vibrations importantes. L'avion ennemi ne sera pas touché. Le défaut provenait de l'hélice qui sera changée le lendemain.
Les Voisin canon sont chargés de réaliser un barrage au avions ennemis qui tenteraient de franchir les lignes. Le 12 août, pendant l'un d'entre elles, un biplan ennemi tente malgré tout de passer. La DCA, qui se déchaîne soudain, fait faire demi-tour à l'équipage allemand. Le 14, Jaffro tire 12 obus sur le Drachen vers Montsec, au Nord de Flirey. Les éclatements d'obus les cernent de toute part et l'un d'eux éclate sous l'avion. Quatre balles de Schrapnel touchent la carlingue et l'une touche Jaffro au mollet droit. Deux balles ont frappé la plaque sous le moteur et une autre crève le réservoir d'essence. Quatre balles traversent les longerons avant et arrière. Une balle sectionne entièrement la commande inférieure de profondeur. De plus, l'appareil a reçu 31 éclats d'obus du coté gauche de la cellule et 15 du coté droit. Le pneu de la roue arrière gauche a été crevé. A part la blessure au mollet de Jaffro, les hommes sont passés à travers cette mitraille, un vrai miracle ! Après un atterrissage sans problème, un pansement provisoire est fait au canonnier avant d'être évacué sur l'hôpital. L'avion est tellement endommagé qu'il ne pourra pas être réparé sur place et devra être renvoyé dans un atelier spécialisé.
Sections avions canons 8 et 9
de l'escadrille V 21 du GB 3
du 1er au 24 septembre 1915.
Le 31 août 1915, le Slt Louis Dubuis passe au 3ème groupe de bombardement. Il cumule à cette date 345h10 de vol.
Escadrille VC 111 du GB 3
du 25 septembre 1915 au 3 février 1917.
Louis Dubuis est nommé chef de l'escadrille VC 111. En réalité, il s'agit de la réunion des sections 5, 8 et 9 (les 8 et 9 appartenaient à l'escadrille V 21). Ses avions, ainsi que ses personnels, travailleront désormais en unité constituée.
Le 26 septembre 1915, le canonnier Jaffro tire 20 obus sur des troupes ennemies située le long de la voie ferrée de Sainte-Marie-à-Py et Somme-Py. Le 1er octobre, toujours avec Jaffro, un vol de surveillance des lignes. Ils livrent combat contre un Aviatik au Nord de Tahure. Il tire sans succès 8 obus à mitrailles. Le combat, qui est livré à une distance de 200m, ne cesse qu'avec l'arrivée d'un Nieuport et d'un Caudron G4. L'équipage allemand se retire seulement à ce moment. Nos amis se posent en panne près de Suippes. Leur avion, après avoir passé la nuit dans les champ, est ramené à l'escadrille par la mécanique. Il a été touché par 2 balles dont l'une a tranché un tube du gouvernail de direction. La mission a duré 2h15.
Le 7 octobre, faisant équipe avec son fidèle Jaffro, Louis voit un avion tomber en flammes entre Dontrien et Tahure. Le 10, une nouvelle panne de moteur avec atterrissage dans les lignes. Le 12, ils croisent 3 avaions allemands, volant à haute altitude et patrouillant sur les lignes.
Ordre général n° 406 - Citation à l'ordre de l'armée de l'escadrille V 21 en date du 25 octobre 1915 - Le général de Langle de Carry, commandant la 4ème armée cite à l'ordre de l'armée, l'escadrille V 21 : "A rendu pendant les opérations des services tout à fait exceptionnels grâce à la compétance et à l'énergique impulsion de son chef, le capaitaine Guichard, au courage, à l'audace et au dévouement absolu de tout son personnel."
En date du 25 octobre 1915, l'escadrille V 21, commandée par le Cne Guichard, est alors composée de 3 entitées :
- le 1er groupe (7ème CA), commandé par le Ltt de Dampierre (6 pilotes + 6 obs)
- le 2ème groupe (22ème CA), commandé par le Ltt Baras (6 pilotes + 5 obs)
- une section d'avions canon commandée par le Slt Dubuis ( 4 pilotes + 4 canonniers)
Du 29 décembre au 27 janvier, prise en compte d'un nouveau Voisin LAS canon, le n° 996 avec harmonisation de la ligne de visée (réglage au sol), une série de vol d'essai, des tirs au sol au pas de tir. Louis Dubuis réalise cette série de tests en compagnie des canonniers Jousselin, Caquet, Jaffro, des Slt Henriot, Carré observateurs et finalement le 2eme classe Demange, un de ses mécanciens. Durant ce mois de réglage, un total de 66 obus de 37 mm ont été tirés sur la butte de tir.
Le 23 février, pour tester en conditions réelles, l'avion et son canon, Louis Dubuis participe à une séance d'entraînement avec tirs réels sur un ballon captif (voir photos). Jaffro tire plusieurs obus incendiaires. Même si les premiers coups touchent le ballon, celui-ci ne s'emflamme pas. Il faudra attendre le 3ème coup au but pour voir l'engin disparait en flammes et fumée. Maintenant, leur arme de bord est réglée, ils vont pouvoir repartir en chasse !
Le 24 février, Dubuis et Jaffro sont envoyés à la recherche d'un Zeppelin signalé comme se dirigeant sur Amiens. Après un vol de 1h25, ils rentrent bredouilles. Le mois de mars est calme avec de nombreux vols d'essai et de reglages. Visiblement, le couple avion-canon n'est pas facile à régler. Le 26 avril, Jaffro tire 10 obus sur une cible de bombardement. Les essais continuent !
A partir du 4 mai, Louis Dubuis commence des essais de nuit, avec utilisation de projtecteurs. La plupart des vols est réalisé seul à bord. Le 17 mai, nouvelle panne moteur, c'est fréquent sur ce type d'appareil, avec atterrissage à Villers-Bretonneux. Le lendemain, malgré la réparation, nouveaux problèmes avec changement en campagne de bougies d'allumage.
Louis Dubuis est nommé lieutenant, le 29 juin 1916. (décision 39541 du GQG)
Les jours suivants sont consacrés successivement aux essais de nuit des vols avec projecteurs, des missions diurnes anti-avions. Deux nouvelles pannes moteur sont à déplorer, la plus grave, le 10 juillet, avec 2 durites d'eau crevées. Heureusement, Louis, avec son passager, peut à chaque fois, regagner les lignes françaises. Le 16, repérage entre Vermandovillers et Crapauménil. Au sol, l'artillerie allemande tire des obus à gaz. Ils observent de loin un biplan adverse qui survole ses lignes.
Louis va poursuivre ses vols de de réglage et d'essai de juillet à septembre, en alternant des missions de combat. Le 6 août, ils se posent à Grivesnes pour donner la position des Drachens qu'ils ont repéré. Le 20, ils croisent de loin une formation de 7 appareils adverses, heureusement, les Allemands ne les voient pas. Faute d'objectif à combattre, ils signalent les ballons et les batteries qu'ils repèrent.
Dans la nuit du 11 au 12 septembre, ils tirent 15 obus de 37 mm sur des projecteurs qui ont l'imprudence de s'allumer. Le 15 septembre, nouvelle panne avec atterrissage à Moreuil. Pendant les nuits des 20 au 21 puis 21 et 22 octobre, ils tirent en vain 3 obus contre un avion.
Le général Commandant la Xème armée cite à l'ordre du corps d'Armée, le 30 septembre 1916 - Le Lieutenant Louis, Eugène Dubuis, pilote du GB 3 : "Excellent chef d'escadrille. A, par son exemple, son endurance et sa tenacité, su obtenir de son escadrille d'avions-canons le meilleur rendement."
Du 15 au 18 décembre, Louis Dubuis effectue une série de séances sur rouleur Ponnier ( 75 mn au total). Puis 8 vols d'entraînement sur plusieurs types de Nieuport (type 10 / 11) pour 1h55 de vol. Le mois de janvier est entièrement consacré aux vols sur Nieuport.
Il quitte son commandement suite à une maladie (je ne sais pas laquelle), le 3 février 1917. Il est affecté au RGAé (annexe de Luxeuil)
Annexe RGAé de Luxeuil
du 4 février au 2 mars 1917
Le détachement destiné à l'annexe RGAé est dirigé de toute urgence sur Luxeuil. Le Ltt Dubuis en prend le commandement, le 4 février 1917.
Du 4 au 25 février, c'est l'entrainement sur Nieuport 110 HP à partir du terrain de Luxeuil.
Escadrilles BM 120 et 121
du 3 mars au 22 avril 1917
Il est affecté, pour une période très courte, au commandement des escadrilles BM 120 et 121 qui passent sous les ordres du GB 4. Il est de nouveau hospitalisé, à partir du 23 avril 1917, pour une bronchite suspecte.
Groupe de Bombardement n° 1
du 29 avril au 29 mai 1917
Remis sur pieds, il est affecté comme adjoint du commandant du Groupe de bombardement n° 1 (décision n° 2933) et sera dirigé sur Villeneuve-les-vertus.
Parc 103 de Pierrefonds
du 29 mai au 3 octobre 1917
Le 29 mai 1917, il est affecté au commandement du parc 103 (note 33444 du 29 mai 1917). Ce parc gère les rechanges du GB 3 stationné sur le même terrain.
Du 25 au 28 juin, entraînement sur Sopwith 1A2 à Pierrefonds (4 vols pour 2h10). Il est nommé capitaine à titre temporaire, le 18 juillet 1917.
Centre d'instruction de Sommesous (CIAO)
du 3 octobre 1917 au 12 février 1918
Le 3 octobre 1917, il est affecté à l'école d'observateurs de Sommesous (décision du GQG n° 2769) A partir du 11 novembre 1917, Louis va emmener journalièrement et plusieurs fois par jour, un élève observateur en stage au centre. Donner les noms des officiers qu'il a formé serait trop fastidieux. On peut remarquer en février 1918, il vole avec plusieurs avions différents. Nous pouvons citer les Sopwith 1A2 n° 390, 3346 (pour le travail d'observateur), le Salmson 2A2 n° 258 (liaisons entre terrains), le Nieuport 12 n° 1279 (entrainement à la chasse).

Terrain de Sommesous, le 15 décembre 1917 - Il abritait l'école des observateurs - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Vue générale de l'école d'observateurs de Sommesous pendant l'hiver 1917-1918 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Ecole des observateurs de Sommesous en fin 1917 - Photo prise par Louis Dubuis à l'altitude de 100 m - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Vue du terrain de Sommesous en février 1918 - Ce centre abrite l'école des observateurs, Louis y sera affecté 4 mois et 1/2 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Centre d'aviation du Camp de Mailly en fin décembre 1917 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Service des avions de la RGAé
Parc d'aviation 103 de Pierrefonds
du 13 février 1918 à fin octobre 1918
Il est affecté comme chef de service des avions de la RGAé (décision du GQG n° 15059 du 13 février 1919). Comme chef de service et certainement comme tous les moniteurs, il doit effectuer des remises à niveau semestrielles. Elles consistent à passer une des épreuves du brevet de pilote militaire. Pour Louis Dubuis, ce sera à chaque fois une formalité !
Le 23 mars, il effectue l'épreuve du triangle entre Dugny-le Bourget, Esquenoy, Pierrefonds, Dugny. En avril, il s'entraine sur le Spad VII n° 49, tout en continuant son travail d'instruction au profit des élèves observateurs. Il vole sur les Sopwith 1A2 n° 390, 3346 , 3644.
Le 19 avril 1918, il est nommé capitaine à titre définitif.
Le 29 juillet, il passe l'épreuve semestrielle d'une heure à 2000 m à bord du Sopwith 1A2 n° 3644 en compagnie du mécanicien Vacher. (1h25 de vol) Le 23 août, une nouvelle épreuve, cette fois celle du triangle entre Etampes, Chateaudun, Moissy-Cramayel, Etampes. En août, il vole sur les avions suivants : les Sopwith 1A2 n° 3580, 3644, les Salmson 2A2 n° 543 et le Spad VII n° 5477.
Il termine la guerre avec 584h24 de vol. Il totalise 34 reconnaissances de jour, 71 bombardements de jour et de nuit et 53 missions de protection de jour et de nuit.

Ltt Louis Dubuis comme commandant du parc d’aviation 103 dans mon bureau, au château de Vertefeuille à Pierrefonds (Oise) - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Annexe RGAé de Saint-Dizier
d'octobre 1918 à décembre 1918
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RGAé de Malzéville
de décembre 1918 à juillet 1919
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Annexe RGAé de Metz-Frescaty
de juillet 1919 à
29 janvier 1920

Louis pose avec les officiers de la RGAé de Metz-Frescaty en 1919 ou l'entrepot spécial d'aviation n° 1, annexe d'Etampes - Je déterminerais précisément l'unité plus tard - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Ville de Metz photographiée entre juillet 1919 et janvier 1920 - Au premier plan, l'ïle du Petit Saucy avec le temple Neuf construit de 1901 à 1904, pendant l'annexion allemande par l'architecte Conrad Wahn - De l'autre coté de la Moselle,
on voit parfaitement la cathédrale Saint-Etienne - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Hangar à Zeppelin du terrain de Frescaty, au Sud-Est de Metz,
entre juillet 1919 et janvier 1920 - Derrière, on distingue nettement les deux hangars pour avions - Ces installations seront détruites par les bombardements américains de 1944 - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Terrain de Frescaty, entre juillet 1919 et janvier 1920 - De gauche à droite, le hangar à Zeppelin, cible tant convoitée des aviateurs français et qui a survécu à la Grande Guerre, le pavillon des officiers, les ateliers, les hangars à avions, au fond le village de Montigny-lès-Metz et la ville de Metz. De nos jours, l'espace vide est occupé par le village de Saint-Privat.
Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Entrepot spécial d'aviation n° 1 - Annexe d'Etampes
à partir du 29 janvier 1920
Le Cne Dubuis, chef de l'annexe RGAé de Metz-Frescaty est muté à l'entrepôt spécial d'avaition n° 1, annexe d'Etampes, le 29 janvier 1920.
Au 31 décembre 1921, le Cne Louis Dubuis totalise 1085 heures de vol.
Après la guerre 14-18, Louis Dubuis ne vole plus beaucoup. En voici, le détail :
- 1920 : 34h45
- 1921 : 33h15
- 1922 : 33h00
- 1923 : 18h30
Nomination au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur du Capitaine Louis Dubuis, de l'entrepôt spécial d'aviation n° 1, en date du 20 janvier 1923. Il est nommé successivement commandant, le 25 mars 1930, Lieutenant-colonel, le 15 mars 1938 et finalement colonel.

Le Cne Louis Dubuis pose en compagnie des officiers de son unité avant le 25 mars 1930. (unité précise à définir) - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
Mutations après 1920
- Adjoint au commandant de l'annexe ESA n° 1 à partir du 20 janvier 1920.
- Sous-directeur de l'Entrepôt spécial d'aviation n° 2 à partir du 23 mai 1923.
- Section de Bouy du 33ème régiment d'aviation à partir du 10 octobre 1930.
- Magasin général d'aviation n° 4 à partir du 25 décembre 1932.
- Commandant du groupe liquidateur du MGA n° 4 à partir du 1er avril 1934.
- Magasin spécial d'aviation n° 2 à partir du 18 octobre 1934
- Entrepôt de l'armée de l'Air n° 302 à Cognac, le 12 juin 1940.
- Directeur de l'EAA 302, le 1er septembre 1940.

Décorations du colonel Louis Dubuis - De gauche à droite : Officier de la Légion d'Honneur, Médaille Militaire, Croix de Guerre 14-18 avec 2 palmes (citations à l'ordre de l'armée), une étoile de bronze (citation à l'ordre de l'unité ou du régiment), Croix du combattant, médaille interalliée, médaille commémorative de la guerre 1914-1918 - Photo famille de Louis Dubuis, via M. Laurent Kloepfer.

Plaquette offerte par la Ligue aéronautique de France (L.Aé.F) à Louis Dubuis pour son action au sein des unités de bombardement en 1915-1916 - "Le rêve conçoit. La science réalise." "… et la vaillance habile l’audace héroïque sauvent le pays" - Hommage de la ligue aéronautique de France" - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Brevet n° 6781 associé à la Croix flamande des 3 cités décernée au LcL Louis Dubuis pour sa campagne de Belgique au sein de l'escadrille V 14 du 1er GB - Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.

Brevet militaire d'observateur en avion du capitaine Louis Dubuis, en date du 12 avril 1927.
Photo Louis Dubuis transmis par sa famille, via M. Laurent Kloepfer.
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