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Le terrain d'aviation
de Luxeuil-St-Sauveur

Les débuts :

En 1912, un terrain d'aviation de 200 hectares est établi sur le territoire des communes de St-Sauveur et Baudoncourt, à 5 km au sud de la ville de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône). Durant la Grande Guerre, de nombreuses escadrilles s'installeront sur place et prendront part aux combats aériens et aux bombardement sur l'Alsace occupée et l'Allemagne. C'est sur ce terrain qu'a été constitué l'escadrille américaine 124, le 18 avril 1916.

Le 2ème régiment de bombardement :

Le 1er janvier 1920, lors à la création des régiments d'aviation, le 2ème régiment de bombardement s'installe sur les terrains d'aviation de Malzéville et Luxeuil. Chacun des terrains est occupé par deux groupes de bombardement, composé chacun de trois escadrilles.

Le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit :

Le 1er août 1920, la dénomination des régiments est modifiée. Le 2ème régiment de bombardement se divise en deux pour devenir le 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit (RABN) stationné à Nancy-Malzéville (Meurthe-et-Moselle) et le 22ème RABN stationné à Luxeuil (Haute-Saône). Pour les régiments d'aviation, une numérotation en dizaine (11 et 12) désigne une unité de bombardement de jour et une numérotation en vingtaine (21 et 22) désigne une unité de bombardement de nuit.

Départ de Luxeuil :

Le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit quittera le terrain d'aviation de Luxeuil, le 6 juin 1924, pour s'installer sur le terrain d'aviation de Chartres-Champhol.

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Le terrain d'aviation
de Chartres-Champhol

Les débuts :

Le terrain d'aviation de Champhol a été utilisé à partir du 9 février 1909. Il est situé à 1,5 km au nord-est de la ville et couvre 250 hectares pour un périmétre de 9,5 km. L'emplacement définitif, situé près de Champhol, bénéficie de deux casernements, le premier de cavalerie, installé dès 1870 dans la quartier "Neigre" et le second d'artillerie dans le quatier "d'Aboville". Ces deux casernements ont abrité le 4ème escadron du train des équipages militaires (ETEM) de 1874 à 1914. A la veille de la 1ère guerre mondiale, le champ d'aviation abrite un lieu d'expérimentation d'aéronefs où sont testés en vol les premiers avions Farman, Blériot, Antoinette, Hanriot. Le 12 juin 1910, Robert Savary reçoit le premier brevet de pilote entièrement passé à Chartres (brevet n° 112 de l'Aéro-club de France). En juillet 1910, l'école de pilotage Savary s'installe sur place, suivi de l'école Houry en août. Le 31 juillet 1914, l'activité aérienne civile est interdite à Champhol. Seuls les vols militaires sont conservés.

La Grande Guerre :

Le 15 janvier 1915, le terrain abrite une école militaire de pilotage élémentaire et de perfectionnement Farman. Elle est équipée de 14 avions. Le LV Pierre Cayla est nommé à sa tête et restera à ce poste jusqu'en juin 1915. Cette école a formé 3.020 pilotes pendant la Grande Guerre. En 1918, le parc d'aviation de l'école de Chartres-Champhol compte plus de 400 appareils. L'école ferme en mars 1919 et ses matériels sont mis en vente par les Domaines.

Le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit :

Après la création des régiments d'aviation, le terrain voit arriver les avions du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit (RABN) en provenance de Luxeuil, à partir du début décembre 1922. Comme rien n'est prévu pour accueillir cette formation de bombardement, de gros travaux sont entrepris sur place. Cinq hangars de type "Benezit" sont érigés le long de la départementale allant de Chartres à Oisème. Neuf hangars provisoires de type Bessonneaux, sont montés près du quartier "Neigre". Le 22ème RABN est successivement équipé de Farman F 50 BN 2, F 60 BN 2, F 63 BN 4 Super Goliath, F 64, Lioré et Olivier LeO 20 BN 3.

La 22ème escadre de bombardement de nuit :

Le 1er octobre 1932, le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit devient la 22ème escadre de bombardement. Ces escadrilles sont successivement équipées du Bloch MB 131 , puis à partir de mai 1935, par le Bloch 200. Ces avions déclarés obsolétes dès leur sortie, ont été réservés aux missions d'entrainement.

Entre mai 1933 et mai 1934, le 42ème escadre mixte de chasse est spécialisée dans la chasse de nuit. Cette unité utilisé des Nieuport-Delage 62 et 622 et Breguet 19 CN 2. Le 1er octobre 1933, le 42ème escadre mixte de chasse part s'installer sur la base aérienne de Reims-Courcy, le 6ème escadre de chasse, auparavant à Courcy, prend ses quartiers à Champhol. Le 1er octobre 1936, la 42ème escadre aérienne mixte de chasse est dissoute. Elle est remplacée par la 6ème escadre aérienne de chasse avec ses deux groupes, les GC I/6 et GC II/6. L'escadre sera renforcée d'un groupe supplémentaire, le GC III/6, le 1er mai 1939.

En août 1935, une nouvelle phase d'extension du terrain militaire voit le jour. Ce sera la dernière. Le 29 octobre 1936, la 22ème escadre de bombardement quitte Chartres-Champhol pour Orléans-Bricy et Avord, le 23 décembre 1936.

La 11ème brigade de chasse :

En novembre 1936, la 11ème brigade de chasse arrive sur la base aérienne de Chartres-Champhol. La brigade est renforcée par la 2ème escadre de chasse, le 25 décembre 1936. L'état-major de la 11ème brigade s'installe à Chartres en 1937. Le groupe aérien d'observation 504 est affecté à Chartres en juillet 1937. Cette unité a utilisé quatre autogires LeO C 30, huit Potez 39.

Le terrain d'aviation en 1939 :

Au début de la 2ème guerre mondiale, le terrain de Champhol a une forme rectangulaire et mesure approximativement 1830 x 915 mètres. Une piste en béton, d'une seule longueur, mesure environ 1280 mètres. Il est entièrement équipé pour les atterrissages de nuit avec éclairage permanent, une approche par faisceau, trajectoire d'arrondi et système visuel Lorenz. Une piste de roulage courait autour du périmètre de la zone d'atterrissage.

Les zones de ravitaillement en carburant étaient situés le long des limites Nord et Sud et dans le coin Nord-Est tandis que le principal dépôt de stockage de carburant se trouvait à l'ouest de la zone des hangarq. Il y avait de grands alvéoles de munitions près de la zone de dispersion Nord-Est et près du coin Sud-Est..

il y avait trois hangars moyens sur la limite Nord, trois grands hangars doubles à l'angle Nord-Ouest, un grand et deux hangars doubles moyens à l'angle Sud-Ouest. Tous ces hangars avaient des tabliers pavés. Des ateliers, des bâtiments d'approvisionnement, des garages et d'autres bâtiments étaient regroupés autour des hangars.

 

 

Les unités opérationnelles partent de Chartres :

Entre les 12 juin et le mois d'août 1939, toutes les unités opérationnelles quittent Chartres et se positionnent sur le terrains de désserrement dans l'Est de la France. De septembre 1939 à mai 1940, la base aérienne abrite le centre d'instruction des pilotes de chasse (CIC). Près de 300 pilotes, français, tchéques et belges vont être formés par cette unité. Elle utilise des Bloch MB 152, des Curtiss H-75A, des Morane-Saulnier MS 406 et de Potez 63. Ces avions sont répartis entre une section d'entrainement élémentaire et deux groupes (I/CIC et II/CIC) composés chacun de deux escadrilles. En novembre 1939, les Dewoitine 500, 501 et 510, retirés des unités de première ligne, sont affecté à l'instruction et utilisés comme avion de transition au sein de 2ème groupe du CIC.

Bombardement du terrain par les Allemands :

Le 3 juin 1940, le terrain est bombardé par les Allemands. Le CIC se replie sur Cazaux. Le 17 juin 1940, le terrain est occupé par l'ennemi. Le commandement de la base aérienne se déplace au Château de Vauventriers dans un bois juste à côté de la limite Nord du terrain. Bien qu'il existe de nombreuses casernes à l'angle Sud-Ouest, la plupart des Allemands était cantonné à Chartres et dans les villages voisins.

La Luftwaffe s'installe :

Les unités opérationnelles allemandes, qui ont utilisé ce terrain, étaient :

  • II./KG 55 sur Heinkel He 111 de juillet 1940 à juin 1941,
  • KGr. 100 de juin à juillet 1941,
  • Stab/KG 100 de novembre 1941 à avril 1942,
  • Lehr und Erprobungskdo100 de janvier à juin 1942,
  • III./KG 53 de juillet à août 1942,
  • Erprobungs-u.Lehr-Kdo 17 de juin à septembre 1942,
  • I./KG 66 sur Dornier Do 217 et Junkers Ju 88Ad'avril à juin 1943,
  • II, III, IV/Fliegerzielgeschwader 2 de décembre 1943 à 1944,
  • NAGr. 13 de juin à août 1944,
  • 3./NAGr. 14 de juin à août 1944,
  • 5./KG 6 de juin à juillet 1944.

En mai 1943, les Allemands construisent deux zones de dispersion. La Nord-Est compte 22 abris pour avions et la Sud, 14 pour un total de 36. L'occupant installe deux batteries de Flak lourdes et onze légères autour de l'aérodrome. Le 3 mars 1944, le nombre des batteries est revu à la baisse et passe à deux lourdes et neuf légères.. Une école de formation au tir, la Feld-Flakartillerieschule 31, située à 4 km au Sud-Ouest de l'aérodrome disposait de deux positions Flak lourdes et six légères supplémentaires. La base aérienne comptait un terrain satellite à Sours, à 9,5 km de Chartres et une fausse aire d'atterrisage au Puit Drouet, situé à 1280 m au Sud-Est du terrain principal. Les Allemands étendent l'implantation du terrain en construisant deux pistes en béton de 1.700 et 1.200 mètres. Les alliés bombardent le terrain plusieurs fois.

De nombreux bombardements et strafings :

Le terrain principal de Champhol et celui de dispersion de Sours sont de nombreuses fois bombardés et mitraillés par les avions alliés.

En voisi le détail :

  • le 15 septembre 1943, 47 Consolidated B-24 Liberator bombardent le terrain. Un hangar moyen est endommagé, la piste et la zone d'atterrissage sont fortement creusées par les cratères mais ceux-ci ont été comblées le 23 septembre.
  • le 2 mars 1944, nouveau bombardement, cette fois par 84 Boeing B-17 Flying Fortress. Plusieurs avions sont détruits ou endommagés : un Arado Ar 68, cinq Dewoitine D 520 du JG 105, un Focke Wulf Fw 58 C-2, un Heinkel He 46, deux Heinkel He 70, un Junkers W 34, un Junker Ju 87 B-1 Stuka et un Klemm Kl 35B du Luftdienstkdo. La piste a été rendue inutilisable et une grande partie de la zone d'atterrissage est creusée de cratères. Quatre hangars sont endommagés et au moins deux abris d'avions dans la zone de dispersion Nord-Est sont détruits et un dans la dispersion Sud endommagé.
  • Le 17 mars 1944, le terrain est attaqué à basse altitude par des Républic P-47D Thunderbolt du 8ème Fighter Command. Un Messerschmitt Bf 109 est détruit et 2 autres endommagés, un Junkers Ju 88 endommagé et 1 avion non identifié endommagé
  • Le 26 mars 1944, nouvelle attaque à basse altitude par des Républic P-47D Thunderbolt du 8ème Fighter Command. Un Messerschmitt Bf 109 et un Focke Wulf Fw 190 sont endommagés.
  • Le 27 mars 1944, nouveau bombardement par Boeing 67 B-17 Flying Fortress. Un Arado Ar 96 B-1, un Messerschmitt Bf 109 E-7, quatre Dewoitine D 520, un Fieseler Fi 156 Storch et deux Potez 63 du JG 105 sont détruits ou endommagés.
  • Le 28 mars 1944, un bombardement par 61 Boeing B-17 Flying Fortress. Huit des neufs hangars étaient endommagés ou gravement endommagés, mais les cratères de bombes sur la piste et la zone d’atterrissage sont rapidement comblés.
  • Le 26 mai 1944, un grand nombre de bombardiers moyens du 9ème Bomber Command s'en prennent au terrain.
  • Le 3 juin 1944, 104 Martin B-26 Marauders de la 9th AAF larguent 200 bombes sur la piste et 47 sur les voies de circulation. Trois canons antiaériens sont détruits et un endommagé. Neuf servants de la Flak sont tués et blessés. La remise en état de service a été réalisée en deux semaines.
  • Le 6 juin 1944, des North American P-51D Mustang du 8ème Fighter Command attaquent à basse altitude. Deux Junkers Ju 87 Stuka sont détruits.
  • Le 21 juin 1944, les deux zones de dispersion sont mitraillées et bombardées par des chasseurs-bombardiers de la 9th AAF.
  • Le 7 août 1944, des North American P-51 Mustang de la 9th AAF attaquent à basse altitude le terrain de dispersion de Sours. Quatorze Messerschmitt Bf 109 G-6 et un Fieseler Fi 156C Storch du III./JG 3 sont détruits (11) ou endommagés (4).
  • Le 10 août 1944, deux Messerschmitt Bf 109 G-6 du III./JG 3 sont abandonnés comme endommagés et inutilisables à Sours et seront retrouvés par les Alliés en août.
  • Le 21 août 1944, le terrain est capturé par les forces américaines. Il est rapidement nettoyé et réparé. Le 26 août, il était de nouveau en opérationnel sous le nom d’aérodrome allié A-40.

La libération :

La ville et la base aérienne sont libérés, le 21 août 1944. La base aérienne est rapidement nettoyée et réparée. Le 26 août, le terrain est de nouveau opérationnel sous le nom d’aérodrome allié A-40. Les P-47D Thunderbolt du 368th fighter group s'installent sur place et les B-26 Marauder du 323th bombardment Group, qui sera ensuite engagé en Belgique, à partir du 3 septembre 1944.

L'après guerre :

En juin 1945, la base aérienne revient sous le contrôle de l'armée de l'Air. Elle accueille la compagnie de réparation et de ravitaillement technique n° 83 (CRRT 83). Le 1er décembre 1945, la 61ème escadre de transport est créée. Ses unités sont réparties de la manière suivante : GT 1/61 "Touraine" à Orléans-Bricy sur C-47 Dakota, GC 2/61 "Maine" au Bourget-Dugny sur Ju 52 Toucan et GT 3/61 "Poitou" à Chartres-Champhol sur Beechcraft UC 45 puis Ju 52 Toucan. A la même date, la base aérienne reçoit le nom de base aérienne 122.

 

Le 2ème régiment de bombardement
de Malzéville et Luxeuil

Les insignes métalliques des escadrilles du 2ème régiment de bombardement de Nancy-Malzéville et Luxeuil de la période allant du 1er janvier au 1er août 1920 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Insignes issus des collections de Mrs Philippe Bartlett, Alexandre Bouchet (202 et 203), Jean-René Bottelin (204), Olivier Baillon (208), Jean-Laurent Truc (210) que je remercie pour leur aide.

 

 

Organisation des unités d'aviation militaire :

* Circulaire relative à l'application aux troupes de l'aéronautique du décret et de l'instruction du 23 décembre 1919, concernant l'organisation provisoire des unités administratives dans les corps de troupe, à partir du 1er janvier 1920.

1. A partir du 1er janvier 1920, dans les formations de l'aéronautique appelées à être constituées en régiments et stationnées sur le territoire de la métropole, les unités administratives seront formées provisoirement, de la façon suivante:

Dans l'aviation : une seule unité administrative par groupe d'escadrilles (groupe d'observation ou de reconnaissance, groupe de chasse, groupe de bombardement); Dans 1'aérostation, une seule unité administrative par bataillon d'aérostation. Dans la D.C.A, une seule unité administrative par groupe de 75 automobiles ; dans les groupes mixtes, unité administrative réunissant les deux compagnies de projecteurs, et une unité administrative mixte.

2. Toutes les dispositions du décret et de l'instruction du 23 décembre 1919, en ce qui concerne la désignation des commandants des unités administratives provisoires, leur rôle et leur responsabilité, ainsi que les dates et conditions du passage de l'organisation actuelle à l'organisation nouvelle sont applicables aux troupes de l'aéronautique.

Le 1er janvier 1920, une organisation provisoire entre en vigueur en attendant le vote par le parlement de la loi d'organisation de l'aéronautique militaire. Les unités de bombardement sont réparties au sein de trois régiments d'aviation.

Composition de l'aéronautique militaire, le 1er janvier 1920 :

La désignation officielle des unités est alors régiment de chasse, de bombardement ou d'observation.

Métropole :

- 1er régiment de chasse de Thionville-Basse-Yutz,
- 2ème régiment de chasse de Strasbourg-Neuhof,
- 3ème régiment de chasse de Châteauroux-La-Martinerie.

- 1er régiment de bombardement de Metz-Frescaty,
- 2ème régiment de bombardement de Malzéville et Luxeuil,
- 3ème régiment de bombardement de Neustadt (Allemagne).

- 1er régiment d'observation de Tours-Parcay-Meslay
- 2ème régiment d'observation de Dijon-Longvic,
- 3ème régiment d'observation de Beauvais-Tillé
- 4ème régiment d'observation du Bourget-Dugny,
- 5ème régiment d'observation de Lyon-Bron,
- 6ème régiment d'observation de Toul.

Afrique du Nord et Pologne :

- régiment d'Algérie-Tunisie
- régiment du Maroc
- Armée Haller en Pologne

Ecoles :

- Ecole de perfectionnement des spécialistes de l'aviation de Bordeaux,
- Ecole de tir aérien et de bombardement de Cazaux,
- Ecole d'aviation d'Istres.

Numérotation des escadrilles :

Rappel : les escadrilles identifiées dans la série des 100 sont des escadrilles de chasse, celles dans la série des 200 sont des escadrilles de bombardement.

Création du 2ème régiment de bombardement :

Le 1er janvier 1920, le 2ème régiment de bombardement est officiellement créé, comme tous les régiments d'aviation. Il a été formé avec les groupes de bombardement issus des GB 1, 2, 7 et 8. Ces escadrilles perdent leurs dénominations issues de la Grande Guerre et deviennent les 201ème à 212ème escadrilles du dit-régiment. Toutes ces escadrilles volent sur Breguet 14 B2, Voisin 10, à l'exception des CAP 115 et CAP 130 qui volent sur Caudron 23. Seuls les 3ème et 4ème groupes de bombardement sont stationnés à Luxeuil.

Période allant du 1er janvier au 1er août 1920 :

Du 1er janvier au 1er août 1920, le 2ème régiment de bombardement est stationné sur les terrains d'aviation de Malzéville et Luxeuil. Deux groupes de bombardement sont répartis par terrain, à savoir les 1er et 2ème groupes sur Malzéville et les 3ème et 4ème groupes sur Luxeuil.

Pour Luxeuil, les six escadrilles, numérotées de 207 à 212, sont réparties en 2 groupes de bombardement. Toutes ces unités sont équipées de Voisin 10, à l'exception des escadrilles CAP 130 et CAP 115, qui sont dotées de Caudron 23.

3ème groupe de bombardement (issu des GB 8)
Arrivée le 7 août 1919 ---> 207ème escadrille ---> trad de la VB 109
Arrivée le 7 août 1919 ---> 208ème escadrille ---> trad de la VB 125
Arrivée le 7 août 1919 ---> 209ème escadrille ---> trad de la VB 101
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4ème groupe de bombardement (issu des GB 2)
Arrivée le 1er mai 1919 ---> 210ème escadrille ---> trad de la VB 113
Arrivée le 9 août 1919 ---> 211ème escadrille ---> trad de la CAP 130
Arrivée le 7 août 1919 ---> 212ème escadrille ---> trad de la CAP 115

Dénominations semblables et complexes :

Comme on peut le constater, trois régiments portant le même numéro, comme par exemple, le 1er de chasse, le 1er de bombardement et le 1er d'observation, idem pour les 2ème et 3ème régiments d'aviation. Pour ajouter à la confusion, la numérotation des escadrilles au sein des régiments est complexe, les escadrilles de chasse étant numérotées dans la série des 100 et celles de bombardement dans la série des 200. Très vite, plus personne ne s'y retrouve.

Le commandement de l'aéronautique militaire va réagir et modifier la dénomination des régiments et de leurs escadrilles, le 1er août 1920. Nous le verrons dans le chapitre suivant.

Numérotation des régiments d'aviation :

Les régiments d'aviation sont numérotés de la manière suivante :

  • régiments de chasse de 1 à 10
  • régiment de bombardement de jour de 10 à 20
  • régiments de bombardement de nuit de 20 à 30
  • régiment d'observation à partir de 30.

Composition des régiments d'aviation :

    • Régiments de chasse : trois groupes comprenant 3 à 4 escadrilles, un parc d'aviation, une section de photographie aérienne, une section d'ouvriers d'aviation.
    • Régiments de bombardement : trois groupes à 4 escadrilles, un parc d'aviation, une section de photographie aérienne, une section d'ouvriers d'aviation.
    • Régiments d'observation : trois à quatre groupes de 2 escadrilles, un parc d'aviation, deux section de photographie aérienne,une section d'ouvriers d'aviation.

Répartitions des unités d'aviation au 1er août 1920 :

Division aérienne - état-major à Metz

Brigade de chasse :

  • 1er régiment d'aviation de chasse à Thionville-Basse-Yutz,
  • 2ème régiment d'aviation de chasse à Strasbourg-Neuhof,

Brigade de bombardement de jour :

  • 11ème régiment d'aviation de bombardement de Metz-Frescaty,
  • 12ème régiment d'aviation de bombardement de Neustadt,

Brigade de bombardement de nuit :

  • 21ème régiment d'aviation de bombardement de Nancy-Malzéville,
  • 22ème régiment d'aviation de bombardement de Luxeuil-Baudoncourt,

Brigade mixte :

  • 3ème régiment d'aviation de chasse de Châteauroux-La-Martinière,
  • 13ème régiment d'aviation de bombardement - à créer.

Sept régiments d'aviation d'observation:

  • 31ème régiment d'aviation d'observation de Tours-
  • 32ème régiment d'aviation d'observation de Dijon-Longvic,
  • 33ème régiment d'aviation d'observation de Mayence,
  • 34ème régiment d'aviation d'observation du Bourget-Dugny,
  • 35ème régiment d'aviation d'observation de Lyon-Bron,
  • 36ème régiment d'aviation d'observation d'Algérie et Tunisie,
  • 37ème régiment d'aviation d'observation du Maroc.

 

Le 22ème régiment de bombardement
de Luxeuil et de Chartres

Les insignes métalliques des escadrilles du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Luxeuil et de Chartres de la période allant du 1er août 1920 au 1er janvier 1932 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Insignes issus des collections de Mrs Philippe Bartlett, Olivier Baillon, Jean-Laurent Truc que je remercie pour leur aide.

Création de 22ème RABN :

Le 1er août 1920, la numérotation des régiments d'aviation étant trop complexe, l'état-major renumérote les unités. Le 2ème régiment de bombardement (RB), stationné sur les terrains d'aviation de Malzéville et Luxeuil, donne naissance au 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit (RABN) de Malzéville et le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit (RABN) de Luxeuil. La répartition des escadrilles au sein des groupes de bombardement ne change pas.

1ère organisation :

Valable pour la période allant du 1er août 1920 au 1er janvier 1932.

Six escadrilles, numérotées de 1 à 6, réparties en 2 groupes de bombardement. Ces unités seront équipées chronologiquement de Breguet 14 B2, de Farman F 50 Bn 2, de Farman F 60 Bn 2, de Farman F 63 Bn 4, de Leo 20 Bn 3 et de Breguet 19 Cn 2.

3ème groupe de bombardement
1ère escadrille ---> trad de la VB 109
2ème escadrille ---> trad de la VB 125
3ème escadrille ---> trad de la VB 101
- - - - -
4ème groupe de bombardement
4ème escadrille ---> trad de la VB 113
5ème escadrille ---> trad de la CAP 130
6ème escadrille ---> trad de la CAP 115

Cdt Jules Roux, commandant du régiment :

Le 1er août 1920, le Chef de bataillon Jules Roux prend le commandement du 22ème RABN. Il restera à ce poste jusqu'au 6 février 1922.

Les officiers du 22ème RABN :

Le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit est stationné à Luxeuil (Haute-Saône) et placé sous le commandement du 7ème corps d'armée. Au 1er août 1920, ses officiers sont :
> Etat-major :
* Chef de bataillon (Cdt) RLJF Roux, commandant le régiment.
* Chef de bataillon major Henri Plouzey,
* Ltt Henri Alfred Ernest Deruez, trésorier,
* Cne Charles Joseph Stéphan Rigaud, chef du matériel,
* Cne Cadaux et Ltt Largeault, officiers adjoints.
> Groupes et escadrilles :
Cne Jean Louis Mechaussie, Cne AJJAL Baras,
Ltt LNJ Boudillet, Ltt Camille Isidore Roussin, Ltt Albert Paul François Lehérissier, Ltt Adolphe François Miège, Ltt J Sayous, Ltt Maurice Henri Mathieu, Ltt Lucien Stéphan Fay, Ltt Léon Louis Schmitter, Ltt Charles Henri Léon Hanipaux, Ltt CAL Narbey, Ltt Louis Barde Joseph Marie Bourdier, Ltt JEG Bletry, Ltt Alfred Jules Gindre, Ltt FJC Geille, Ltt LA Bogard, Ltt Jean Edouard De Lenfant,
Slt Fernand Pierre Biret, Slt Numa Victor Castelain

> Ajouter les prénoms.

Le feu dans un hangar :

Le 5 août 1920, vers 17 heures, un incendie de grande ampleur s'est déclaré dans un des hangars d'aviation du camp d'aviation de Baudoncourt. Le grand hangar de marque Schmitt est parti en fumée. Les mécaniciens, présents sur place, ont réussi à sortir plusieurs avions avant l'embrasement final mais trois bombardiers n'ont pu être dégagé à temps et ont été détruits par le feu. L'incendie s'est ensuite propagé à trois baraques provoquant des dégâts importants. Heureusement, cet accident n'a pas fait de victime.

Arrestation d'un déserteur :

Le 18 mars 1920, le Sol Séraphin Wintersheim, né à Gergy (Saône-et-Loire) et appartenant à la classe 1920 (année de naissance + 20 ans), a été affecté au 2ème régiment de bombardement de Luxeuil. Ne s'étant pas présenté pour son enrôlement, il a été porté déserteur. Le 13 février 1921, il a finalement été arrêté par la gendarmerie de Verdun (Meuse) et mis à la disposition de l'autorité militaire. Mais son parcours militaire bien chaotique ne s'arrête pas là - Voir sa biographie dans la rubrique "Les Hommes".

> FM Saône-et-Loire - Classe 1920 recrutement de Auxonne-Mâcon sous le matricule n° 423.

Stage à l'école de perfectionnement :

Deux stages d'instruction technique ont eu lieu à l'école des spécialistes de l'aviation à Bordeaux (Gironde).
Pour l'instruction technique du personnel navigant, les officiers désignés sont chargés ensuite de diriger l'instruction technique de leur régiment. Leur stage a eu lieu du 18 avril au 20 mars. Le 22ème régiment d'aviation a envoyé 2 officiers et un homme de troupe pour cette formation.
Pour l'instruction technique des personnels non navigant, les stagiaires ont été choisis parmi les engagés de trois ans, les rengagés et engagés de long terme. L'effectif a été complété par des appelés de la 2ème portion de la classe 1920 ayant la capacité de servir d'instructeur. Leur stage a duré du 18 avril au 30 mars. Le 22ème RABN a envoyé 6 hommes.

Meeting du terrain d'aviation de Chartres :

Le 19 juin 1921, à l'occasion du meeting organisé par la Société de Développement de l'Aviation, plusieurs vols en formation ont été effectués par les Farman F-60 BN 2 Goliath, le nouveau bombardier récemment mis en service au sein des régiments de bombardement. Le bombardier fait 26,50 m d'envergure, 14,77 m de longueur et 4,92 m de hauteur. Motorisé par deux Salmson 9Zm de 260 ch, il fait un poids à vide de 2,7 tonnes et un poids en charge de 5,2 tonnes. Construit à 210 exemplaires pour le compte de l'aéronautique militaire et l'aéronautique navale, il volait à la moyenne de 150 km/h et pouvait atteindre le plafond de 4.000 mètres.

Le Col Michaud nommé commandant du 22ème RABN :

Le 9 septembre 1921, le Col Henry Gabriel Louis Michaud est nommé commandant du 22ème RABN. Voir sa biographie dans la rubrique "Les Hommes".

Nouveau incendie d'un hangar d'aviation :

Le 19 septembre 1921, vers 21 heures, un incendie s'est déclaré dans un grand hangar appartenant au 22ème RABN sur le terrain d'aviation de Baudoncourt, près de Luxeuil. En raison du manque d'eau, il a été impossible de combattre le feu qui s'est très rapidemnt propagé aux petites hangars à proximité. Huit avions Farman, la réserve d'essence du régiment, du matériel aéronautique, des conserves, des munitions, un grand nombre d'équipements ont été détruits. En outre, deux magasins d'habillement ont été également la proie des flammes. Les dégâts ont été évalué à plusieurs millions de francs. Le 5 août 1920, la même unité avait déjà perdu trois bombardiers lors d'un autre incendie. A cette époque, le prépositionnement de réservoirs d'eau n'était pas de mise.

Deux morts dans un accident à Vesoul :

Le 31 octobre 1921, l'équipage d'un Farman F 50 du 22ème RABN en mission sur Lure, égagé par le brouillard qui couvrait toute la région et par la nuit tombante, a tenté d'atterrir. Malheureusement, le gros bombardier a capoté en se retournant, face aux magasins à fourrages, à l'extrémité de la rue Didon à Vesoul. Les occupants de cet avion étaient les caporaux Gaston Adolphe Stalder (pilote), Marcel Lucien Edmond Gros (observateur), Lelong et le Sol Rognier. Les secours arrivés sur place dégagèrent les corps des caporaux Stalder et Gros qui avait été tués sur le coup, écrasés par l'avion qui s'était retourné sur eux. Le Sol Rognier fut évacué avec les deux jambes brisées, mais il est décédé des suites de ses blessures. Seul le Cal Lelong, qui avait sauté de l'avion d'une hauteur de plusieurs dizaines de mètres, a survécu malgré des contusions multiples.

* Citation à l'ordre du 22ème régiment d'aviation, à titre posthume, du Cal Gaston Adolphe Stalder, en date du 12 juin 1922 : "Excellent caporal, d'une brillante conduite, a toujours accompli les missions sérieuses qui lui étaient confiées, avec un allant incomparable. Mort en service commandé, par chute d'avion, le 31 octobre 1921. A été cité."

* Citation à l'ordre du 22ème régiment d'aviation, à titre posthume, du Cal Marcel-Lucien-Edmond Gros, en date du 12 juin 1922 : "Caporal possédant les plus belles qualités militaires. S'est toujours dépensé sans compter au service de l'escadrille. Mort en service commandé, par chute d'avion, le 31 octobre 1921. A été cité."

> Nota : Actes de décès n° 227 et 228 de la ville de Vesoul (Haute-Saône).

Deux morts pendant la coupe Michelin :

Le 19 novembre 1921, un équipage du 22ème RABN, composé du Ltt Gaston Damelincourt (pilote de la 1ère escadrille, tradition de l'escadrille VB 109) et du Ltt Camille Largeau (obs), est parti pour concourir à la Coupe Michelin, à bord d'un Spad 20 à moteur Hispano-Suiza de 300 Hp avec 6 heures d'autonomie en carburant. Ayant décollé de Buc à 6h30, ils ont fait une escale à Amiens. Ayant redécollé, un feu s'est déclaré à bord, ce qui les a contraints à atterrir près du village de Bussy, au nord-est de Noyon (Oise). Le choc à l'impact fut très violent. Les secours trouvèrent le corps du pilote broyé dans son poste de pilotage et celui de l'observateur, à une centaine de mètres des restes de l'appareil. Il avait évacué l'avion avant l'écrasement final et s'était tué en s'écrasant au sol. Le Ltt Damelincourt avait participé à la Grande Guerre et avait accompli plus 300 missions de corps d'armée avec reconnaissances de nuit. Il avait commandé les escadrilles VR 291 et F 110. Il repose dans le cimetière de Camphin-en-Carembault (Nord), son village natal. Le Ltt Camille Largeau était le fils du général Victor Emmanuel Largeau qui joua un rôle décisif lors de la colonisation du Tchad. Il a été tué au combat par des éclats obus aux environs du bois d'Avocourt, le 26 mars 1916.

Prise de commandement du Lcl Henry Michaud :

Le 7 février 1922, le LcL Henry Michaud succède au Lcl Jules Roux à la tête du 22ème RABN. Il restera à ce poste jusqu'au 10 mars 1924.

Annonce du transfert de 22ème RABN sur Chartres :

Le 24 mai 1922, le déménagement du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit est officiellement annoncé. Le régiment fera mouvement de Luxeuil vers Chartres entre la fin novembre et le début décembre 1922. Jusqu'au dernier moment, une âpre opposion s'est faite à la chambre des députés pour annuler ce déplacment du régiment car sur le camp d'aviation de Chartres tout est à construire et rien n'est prêt pour accueillir les avions et les hommes. Luxeuil sera conservé comme terrain de passage.

Les Farman "Goliath" et "Super Goliath" :

L'aéronautique militaire a mis en oeuvre plusieurs types d'avions Farman, dits "Goliath" et "Super-Goliath". Il s'agissait des types suivants :

  • Farman F 60 BN 2 "Goliath" équipé de deux moteurs Salmson 9 Zm de 520 ch doté d'un avant à décrochement inversé. Livrés en 1922. Il coûtait 250.000 fr.
  • Farman F 60 BN 4 "Goliath" équipé de deux moteurs Lorraine 12 Db de 800 ch. Livrés en 1923.
  • Farman F 63 BN 4 "Goliath" équipé de deux moteurs Jupiter 9 Aa de 760 ch. Livrés en 1923.
  • Farman F 64 BN 4 "Goliath" équipé de deux moteurs Salmson 9 Zm de 520 ch, destinés à l'instruction au bombardement. Livrés en 1925.
  • Farman F 160 BN 4 "Super Goliath" équipé de quatre moteurs Farman 12 We de 1.000 ch. Livrés en 1928.
  • Farman F 161 BN 4 "Super Goliath" équipé de quatre moteurs à compresseur Farman 12 Wers de 1.000 ch. Livrés en 1928.

Les Farman F 60 BN 2 à moteurs Salmson 9 Zm de 520 ch, perçus à partir du début de l'année 1923, n'ont pas été appréciés par les équipages en raison de leur faible vitesse et de la puissance modeste de leurs moteurs. En 1927, ils seront remplacés par les Farman F 63 BN 4 "Goliath" à moteurs Jupiter 9Aa de 760 ch. Toutefois, ces modèles bien plus rapides, ont été victimes de séries de rupture en vol qui ont causé, la plupart du temps, la mort de leurs équipages. Il a été prouvé que les moteurs étaient trop puissants, pour une cellule insiffisamment rigide. Les F 63 ont eu leur utilisation en plein puissance formellement interdite.

Les officiers du 22ème RABN :

A la date du 1er juin 1922, la liste des officiers du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit :

Col Henri Gabriel Louis Michaud, commandant du 22ème RABN, Cdt Maurice Henry Valentin Fleury, Cdt Jules Frédéric Louis René Roux, Cne Henri Plouzey, Cne Jean Adolphe Escudier, commandant du parc d'aviation n° 22, Cne Louis Albert Joseph Bourguignon, Cne Marcel Pierre Pélissier, Cne Jean Louis Mechaussie, Cne Adolphe François Miège, Ltt Camille Isidore Roussin, Ltt Albert Paul François Lehérissier, Ltt Augustin Emile Patoiseau, Ltt Julien Eugène Marie Boutillier, Ltt Charles Joseph Stéphan Rigaud, Ltt Arthur Roger Marie Le Monies de Sagazan, Ltt Pierre Narcisse Marc Mongin, Ltt Maurice Henri Mathieu, Ltt Léon Louis Schmitter, Ltt Charles Henri Léon Hanipaux, Ltt Lucien Stéphan Fay du parc d'aviation n° 22, Ltt Charles Berthelon, Ltt Louis Barde Joseph Marie Bourdier, Ltt Marcel Paul Armand Ecarot, Ltt Pierre Dominique Costantini, Ltt Alfred Jules Gindre, Ltt Marie Paul Maurice Conil, Ltt Jean Edouard De Lenfant, Ltt Robert Charles Jean Lausi, Ltt Marcel Marius Charles Thibon, Ltt Fernand Pierre Biret, Ltt Numa Victor Castelain, Slt Henri Alfred Ernest Deruez.

Six Goliath F 60 Bn 2 sur 2.000 km :

Du 17 au 20 août 1922, six Farman F 60 BN 2 "Goliath" de la 5ème escadrille (traditions de la CAP 130) , sous la direction du Ltt de Lenfant, commandant de l'unité, ont effectué un vol en groupe de 2.000 km sur trois journées. Pour cette mission sur une longue distance, ils ont relié Luxeuil à Istres, soit 525 km le premier jour, Istres à Cazaux, soit 520 km et finalement Cazaux à Luxeuil, soit 900 km. Les équipages ont volé une moyenne de 7 heures par jour. Ces six avions pouvaient emporter individuellement 1 tonne de bombes.

11.400 km parcourus :

De mai à octobre 1922, les avions du 22ème RABN ont effectué 11.400 km.

Déménagement du 22ème RABN de Luxeuil vers Chartres :

Entre la fin novembre et de début décembre 1922, le 22ème RABN a transféré ses moyens aériens, humains et techniques de Luxeuil vers Chartres. Plusieurs trains ont été nécessaires pour assurer cette grande migration.

Accident de locomotive au cours du transfert :

Le 26 novembre 1922, vers 16 heures, une locomotive venant de remorquer une rame de matériel vide, nécessaire au transfert du 22ème RABN de Luxeuil à Chartres, a déraillé en sortant du raccordement situé à Saint-Sauveur, à proximité du terrain d'aviation. Le brig Joly, employé de la Compagnie des Chemins de fer de l'Est, qui pilotait la machine, sauta dans le remblai et se cassa une jambe en trois endroits. Pendant les travaux de consolidation, les calages cédèrent et un ouvrier se trouva coincé entre la machine et le sol. Heureusement, il put être dégagé. Le docteur Cugnier de Luxeuil, médecin de la compagnie, fit transporter les deux blessés vers l'hôpital de Luxeuil. Le brig Joly n'a pu reprendre son service qu'après 4 mois de soins et de convalescence, l'autre blessé a été absent deux mois. La locomotive n'a été remise sur rail que le lendemain vers 21 heures.

Arrivée des bombardiers du 22ème RABN sur Chartres :

Au début décembre 1922, les moyens aériens du 22ème RABN déménagent du terrain d'aviation de Luxeuil sur celui de Chartres. Ce terrain était occupée par une école militaire d'aviation pendant la Grande Guerre. Le régiment compte six escadrilles réparties en 2 groupes de bombardement. Ces six escadrilles comptent chacune 10 à 12 bombardiers de nuit, des types suivants : Farman F 50, Farman Goliath F 60 Bn 2 et Breguet 16 B 2. A l'arrivée des avions, les travaux de construction d'installations ne sont pas terminés. Il s'agit de la construction des hangars, des ateliers nécessaires à l'entretien et à la réparation des appareils, des garages pour les véhicules automobiles et des stockages du matériel roulant de la mobilisation. En plus des ateliers et des garages, le terrain accueillera une école de spécialités et un banc d'essai moteur. Une voie de chemin de fer est prévue pour relier le terrain d'aviation à la ligne Chartres-Paris, par Gallardon.

Un moteur s'arrête, atterrissage dans un champ :

Le 11 décembre 1922, un Farman Goliath F 60 Bn 2, prit dans le brouillard, a été contraint d'atterrir sur le parc de la Belle-Idée à Romilly. Le lendemain, le Ltt Charles Narbey (pilote / Brevet de pilote militaire n° 15.129 obtenu à l'école militaire d'aviation d'Ambérieu, le 11 août 1918) reprenait sa mission vers Chartres. Il faisait équipage avec un sergent et un soldat mécanicien. Arrivé dans les environs de Nogent, le moteur droit eut des ratés et cala subitement. Survolant à cet instant des champs, il put atterrir sans casse, ce qui était quand même rare à cette époque. L'avion resta sur place plusieurs jours, le temps que la mécanique change le moteur récalcitrant. Il put repartir de lui-même sans être démonté.

De nombreux vols sur le terrain d'aviation de Luxeuil :

Le 13 décembre 1922, suite à une série d'importants vols de matériels et d'essence qui durait depuis plusieurs mois sur le camp d'aviation de Luxeuil, une enquête rapidement menée par la police mobile de Dijon a permis l'arrestation de huit militaires, tous du 22ème RABN. Il s'agit des Sol Marcel Favier, Albert Gonin, Louis Maviet, André Dubuit, Jean-Pierre Magne, Jean-Baptiste Vial, Jean Drevet et Robert Louis. Ils ont tous été incarcérés dans les locux disciplinaires du 4ème DCA à Lure, avant d'être dirigés sur Besançon. En complément à cette enquête, quatre civils ont été inculpés de complicité et de recel. Civils et militaires ont été jugés par le tribunal correctionnel de Lure, le 6 avril 1923. Les soldats Roger Louis et Marcel Favier ont écopé des plus lourdes peines avec 4 mois de prison fermes et 100 fr d'amende. Les autres militaires ont été condamnés à des peines de deux ou trois mois de prison avec sursis et des amendes allant de 50 à 100 fr. Les civils, Jules Demouchy, garagiste à Metz, Georges Ferry, épicier à Baudoncourt, Emile Bataille, cafetier à Belfort à trois mois de prison et Georges Vuillequez, forain à Montbéliard à un mois de prison.

Fin d'atterrissage contre un mur :

Le 8 février 1923, l'équipage d'un bombardier appartenant au 22ème RABN, ayant décolle de Luxeuil à destination de Chartres, a été victime d'une panne moteur et a été contraint d'atterrir en campagne, dans les environs de Chaumont (Haute-Marne). Malheureusement, l'avion a terminé sa course contre un mur et a été gravement endommagé. Le Cal (Philippe) Fèvre (pilote) a été grièvement blessé à la tête et transporté de toutes urgences sur l'hôpital militaire de Chaumont. Le Ltt Castelin, l'observateur, n'a été que légèrement blessé.

Atterrissage près de Chaumont qui se termine mal :

Le 8 mars 1923, un Farman F 60 Bn 2 du 22ème RABN a décollé de Luxeuil pour rejoindre Chartres mais au cours du vol, suite à une panne moteur, son équipage choisit d'atterrir sur un terrain à la Vendue (Haute-Marne). Après avoir procédé à la réparation, ils décollèrent pour continuer leur mission vers Romilly-sur-Seine. Alors qu'ils étaient à 70 mètres d'altitude, le moteur s'arrêta net, ce qui provoqua la chute du gros biplan. L'atterrissage ne fut pas optimal et le Farman F 60 fut très gravement endommagé. Le Sgt (Jalein) (pilote) fut retiré des débris souffrant de la fracture d'un péroné et le Sgt Vinson (mécanicien) avec des contusions multiples et souffrant de douleurs internes. Ils furent tous deux évacués sur l'hôpital militaire de Chaumont. Les deux autres occupants de l'avion n'ont pas été blessés.

Trois morts suite à une perte de vitesse au décollage :

Le 26 mai 1923, au cours d'un vol matinal réunissant six Farman F 50 du 1er groupe du 22ème RABN, en préparation d'un vol de reconnaissance de nuit, un bombardier s'est écrasé pendant la phase de décollage sur le terrain de Chartres. Après un virage brusque, il a fait une chute d'une soixantaine de mètres. Dans les débris, les secours ont dégagé, avec beaucoup de difficultés, le corps du Sgt Aimé Emile Roeckel (pilote) qui a été tué sur le coup, dans l'avant de l'avion complétement disloqué. Ils ont évacué les deux autres membres d'équipage, très grièvement blessés, qui occupaient des places plus en arrière. Le Brig Marcel Louis Paul Louatre (élève mitrailleur-bombardier de la classe 1922) est décédé pendant son transfert à l'hôpital militaire de Chartres et son camarade, le Sol Marcel François Sandre (mécanicien de la classe 1921) n'a pas survécu et est mort le lendemain. Les obsèques des trois aviateurs ont été célébrées à la cathédrale de Chartres, le 29. L'enquête a imputé l'accident à un virage trop brusque qui a provoqué une perte de vitesse fatale. Les trois hommes ont été cités à l'ordre du 22ème RABN. La citation du pilote est visible dans la rubrique "Les Hommes".

* Citation à l'ordre du 22ème régiment d'aviation de bombardement du Sol Marcel Louis Paul Louatre, élève mitrailleur, en date du 8 novembre 1923 : "Elève-mitrailleur, toujours volontaire pour toutes les missions. A trouvé la mort, le 26 mal 1923, à Chartres, au cours d'un vol en service commandé. A été cité."

* Citation à l'ordre du 22ème régiment d'aviation de bombardement du Sol de 1ère classe Marcel François Sandre, mécanicien, en date du 8 novembre 1923 : "Mécanicien de choix, constamment cité à son escadrille comme modèle d'entrain et de dévouement. Décédé le 27 mai 1923, à Chartres, à la suite d'un vol exécuté en service commandé. A été cité."

Vente aux enchères :

Le 8 juin 1923, a eu lieu une vente aux enchères au parc d'aviation du 22ème RABN. C'est un total de huit camions, deux remorqueurs à deux roues, 2 tracteurs agricoles, 4 moteurs d'avions incomplets, 25 radiateurs d'avions, deux démarreurs d'hélices (Rodier) et plusieurs tonnes de déchets métalliques divers qui ont été adjugés.

Composition de la 1ère brigade d'aéronautique :

Le 22ème RABN ayant déménagé sur Chartres, il est affecté à la 1ère brigade d'aéronautique de la 2ème division aérienne. Le 1er août 1923, la 1ère brigade est composée de la manière suivante :

* 1ère brigade d'aéronautique : Etat-major au Bourget-Dugny.

* 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit à Chartres-Champhol,
* 34ème régiment d'aviation d'observation au Bourget-Dugny,
* 1er régiment d'aérostation à Versailles (état-major et 3ème bataillon), Compiègne (2ème bataillon),
* 403ème régiment de DCA à Toul (état-major et 2 groupes), Metz (2 groupes).

Chantier de construction de 32 cuves :

Le 18 septembre 1923, la Chefferie du Génie du Mans a chargé une entreprise de construire 32 cuves cylindriques en tôles et 16 gouttières destinées à recueillir les eaux de pluie provenant des huit hangars du terrain d'aviation, pour un total de 120.000 fr.

Le meeting de Rouen :

Le 23 septembre 1923, la Société de Propagande Aéronautique a organisé un meeting. Le 22ème RABN a été représenté par une escadrille équipée de Farman F 50 et F 60 "Goliath".

Grave accident d'avion :

Le 31 octobre 1923, après un vol de reconnaissance au-dessus de la ville, un Goliath F 60, avec un équipage de trois hommes, s'est présenté pour l'atterrissage. Après quelques mètres de course, l'avion capota. Le Sol Albert Hervé Muller (mécanicien), à cet instant, qui se tenait debout dans la carlingue, perdit l'équilibre, tomba sur le terrain et fut écrasé par l'avion. Les deux autres occupants, le Ltt Henri Simon et un civil eurent plus de chance. L'officier a été évacué sur l'hôpital avec des blessures graves mais qui ne mettaient pas sa vie en danger. Le civil ne fut pas blessé. Le soldat Muller était originaire de Paris où ses parents tenaient un garage.

Périodes d'exercices d'observateurs de complément :

En 1924, le 22ème RABN convoquera, dans chacune de ses six escadrilles, quatre officiers observateurs de complément pour accomplir une période d'exercices volontaires. La durée de ces périodes sera de 15 jours consécutifs. Les avions suivants pourront être utilisés : Caudron C 59, Salsmon 2A2, SPAD XIII et XX, Gourdou-Lesseurre 2 C 1 et Potez IV.

Commandant de la 2ème brigade aéronaitique :

Le 13 mars 1924, le Col Henry Michaud, commandant du 22ème RABN, est nommé commandant, par intérim, de la 2ème brigade aéronautique à Thionville.

Un départ de feu en cabine :

Le 24 avril 1924, à 22 heures, un Farman F 60 Goliath a quitté Chartres pour effectuer une mission d'entraînement dans les environs de Dijon. Moins de 10 minutes plus tard, alors qu'il montait à une hauteur de 500 mètres, un départ de feu s'est déclaré, suite à un court circuit, dans le panneau d'instruments de vol du cockpit. Immédiatement, le pilote a fait un virage serré et a choisi de rentrer au terrain. Le feu s'est éteint de lui-même en 30 secondes, mais la fumée, présente dans la cabine, a gêné le pilote à localiser la piste. À l'approche finale, l'avion a heurté le toit d'un hangar et s'est écrasé. Seul, le Ltt Henri Levêque (pilote) a été blessé avec une fracture d'une jambe. Les trois autres membres d'équipage n'ont pas été blessés. Il s'agissait des Ltt Mathieu (obs), Cal Hérail et Sol Montboussier. L'appareil a été gravement endommagé.

Tué par une hélice :

Le 16 mai 1924, à 2 heures du matin, le Sol Jacques Numès, mécanicien affecté au 22ème RABN, devait enlever les cales des roues d'un avion qui partait en mission. Dans le bruit et l'obscurité, il s'est trop avancé, distinguant mal l'hélice en rotation, il a été happé par celle-ci et broyé. Sa mort a été instantanée. Il a été inhumé au cimetière Montparnasse à Paris, le 18 mai.

La revue de Longchamp du 14 juillet :

Le 14 juillet 1924, les unités de l'aéronautique militaire ont clos le traditionnel défilé des troupes au sol. Cette année, il s'agissait du 1er régiment d'aérostation (Lcl Patard), du 34ème régiment d'aviation du Bourget-Dugny (Lcl Poli-Marchetti) et du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Chartres-Champhol (Lcl Ménard). Après avoir passé sur le front des troupes, le président de la République a remis les drapeaux des 38ème et 39ème régiments d'aviation. Pendant les mouvements préparatoires pour le défilé, les escadrilles des 22ème et 34ème régiments d'aviation ont défilé en formation.

Prise de commandement du Lcl Dominique Berdalle :

Le 8 octobre 1924, le LcL Dominique Berdalle succède au LcL Henry Michaud à la tête du 22ème RABN. Il restera à ce poste jusqu'au 22 mars 1925.

Atterrissage en campagne en nuit :

Le 18 octobre 1924, un bombardier, après avoir décollé de Chartres pour effectuer un tour de France, s'est brisé en atterrissant en pleine nuit, dans les champs aux environs d'Auteville (Ain). Son équipage était composé d'un lieutenant, un adjudant, un sergent et deux mécaniciens, tous du 22ème RABN. Tous les aviateurs sont sortis indemnes de cet accident.

Baptème de l'Air mortel :

Le 28 novembre 1924, vers 16h30, un Caudron C 59 à moteur Hispano-Suiza 8Ab de 180 ch, un avion d'entrainement biplace à double commandes, appartenant à la section d'entrainenemt, décollait pour effectuer un vol d'essai au-dessus du terrain. Il s'agissait pour le pilote de valider la sortie de l'atelier de réparations. Le pilote était le Sgt Louis Henry (pilote-moniteur de la classe 1921 / Brevet de pilote militaire n° 18.787 obtenu à l'école d'aviation Hanriot, le 25 février 1921) qui était qualifié pour ce type de mission. Malheureusement et sans en avoir l'autorisation, il a emmené avec lui le Sol Charles Forget, un infirmier, probablement pour lui offrir un baptème de l'air. Alors que l'avion arrivait à 200 mètres d'altitude, les témoins ont vu l'avion brusquement piquer du nez, descendre en vrille avant de s'écraser au sol, à seulement 100 mètres des premières maisons du village de Champhol. Les secours, arrivés sur place, trouvèrent le Sol Forget tué sur place. Il serrait encore une des commandes de vol de l'avion. Le Sgt Henry rendit son dernier soupir alors qu'on le dégagait des débris de l'appareil. L'enquête conclut que le passager, probablement effrayé et non formé, s'est cramponné au manche à balai de sa place passager. Comme les manches à balai des deux places sont reliés ensemble, le blocage de l'un, a entrainé le blocage de l'autre. Ce qui a provoqué la chute fatale.

Prise de commandement du Lcl Marcel Jauneaud :

Le 23 mars 1925, le LcL Marcel Jauneaud succède au LcL Dominique Berdalle à la tête du 22ème RABN. Il restera à ce poste jusqu'au 9 avril 1925.

Un lieutenant se tue lors d'une évolution :

Le 13 mai 1925, un Dewoitine D 1 C 1 de présérie (D 1 bis n° 2) à moteur Gnôme & Rhone 9Ab de 420 ch, entièrement métallique, piloté par le Ltt Henri Simon de la 3ème escadrille (traditions de la VB 101) du 22ème RABN, actuellement détaché sur Villacoublay, avait décollé de Villacoublay pour relier Chartres. En route, le pilote habile et expérimenté, se livra à des acrobaties. Il avait été victime, il y a un an, d'un accident d'avion qui avait coûté le vie à son mécanicien. Arrivé au-dessus de la ville de Chartres, il exécuta un looping, suivi d'une descente à la verticale. Arrivé trop près du sol, le pilote tira de toutes ses forces sur le manche. Le chasseur fit un bond et son aile se tordit en faisant entendre un bruit de métal que l'on brise. L'avion désemparé, les ailes repliées le long du fuselage, parti sur sa lancée, continua sa descente folle, frôla les maisons qui longent la place de la Poissonnerie à Chartres. Il s'écrasa finalement sur un trottoir de cette place, près de la maison dite "du Chaumont". Le pilote a été tué sur le coup et son corps a été retrouvé complétement écrasé. Il était originaire d'Avranches.

Seize avions déployés au Bourget :

Le 2 septembre 1925, vers 19h45, seize bombardiers bimoteurs, appartenant au 22ème RABN, ont quitté le terrain du Bourget où ils avaient été déployés. Parmi ces 16 avions, on comptait huit appareils de la 3ème escadrille (traditions de la VB 101). Ce dispositif était sous les ordres du Col Jouaunaud. Ils participaient à un exercice de bombardement de nuit, en rapport avec les manoeuvres que dirige le Gal Gouraud dans la région de Reims. Chaque avion emportait un équipage de quatre hommes. Ils ont survolé successivement Fismes, Montcornet, Clermont, Les Fermes. Ils sont rentrés vers 13h30 après un vol de 350 km. Dans la nuit du 2 au 3 septembre 1925, trois escadrilles du 22ème RABN ont harcelé la division automobile rouge, en particulier les auto-chenilles qui renforçaient l'avant-garde et les flancs. Ils ont été guidés par TSF par le commandant du parti bleu. De son côté, l'avion adverse (rouge) a bombardé de nuit la guerre de Laon). Durant cet exercice, la collaboration étroite entre l'aviation, l'infanterie et l'artillerie a parfaitement fonctionné. Le 9 septembre 1925, les avions détachés au Bourget sont rentrés à Chartres.

Atterrissage dans un cimetière :

Le 15 octobre 1925, le pilote d'un bombardier du 22ème RABN a été contraint d'atterrir, suite à une panne moteur. Le gros appareil a terminé sa course dans un cimetière, où il a endommagé une dizaine de tombes. Son équipage était composé de cinq hommes qui n'ont pas été blessés.

Travaux de construction :

Le 4 décembre 1925, a eu lieu l'adjudication de travaux pour la construction de canalisations d'eau et d'organes de puisage au parc d'aviation du 22ème RABN. Ces travaux représentent 310.000 Fr.

Arrivée des Farman F 140 :

Au début de l'année 1926, le Farman F 140 et deux exemplaires à l'avant modifié, numérotés 1 bis et 2 bis, sont mis en expérimentation à la 6ème escadrille (traditions de la CAP 115) du 22ème RABN. Cette unité utilisait alors des Goliath F 63. Au début de 1930, une version modernisée, le Farman F 141 doté d'un fuselage allongé dans sa partie avant dotée d'un balcon, est réalisée en six exemplaires et livré au régiment.

Construction de canalisations d'eau :

Le 20 juin 1926, la Chefferie du Génie de Chartres a abjudiqué un marché pour la construction de canalisations d'eau et d'organes de puisage du terrain d'aviation de Champhol pour un total de 380.000 fr.

Manoeuvres aériennes :

Le 24 juin 1926, au cours de manoeuvres aériennes, le Gal Girod, président de la commission de l'armée, a pris part aux vols de nuit, en compagnie du Col Jaunaud. Deux groupes du 22ème RABN ont décollé respectivement de Chartres et d'Avord à 22 heures. Arrivés sur leurs objectifs, ils ont lançé des fusées éclairantes, des signaux et des bombes éclairantes, simulant des bombes réelles. La manoeuvre a parfaitement réussi car sur 25 avions engagés, un seul a été contraint d'atterrir, sur panne, en campagne vers minuit. L'officier général a constaté le haut degré d'instruction des personnels navigants qui parviennent à se diriger uniquement au compas. Il a été sensibilité aux nombreux problèmes des moteurs qui rendent certaines missions dangereuses.

Un obus de la 1ère GM explose sous un feu :

Le 10 août 1926, vers 20 heures, les soldats Tétu, Gaudin et Herrier du 22ème RABN, actuellement en manoeuvres au camp de Châlons, faisaient cuire un lapin sur le terrain d'aviation. Un obus datant de la 1ère guerre mondiale, enfoui dans le sol à proxilité du foyer, a fait explosion. Le sol Tétu de l'Orne a été tué sur le coup, le Sol Gaudin des Côtes-d'Armor, très grièvement blessé, est décédé des suites de ses blessures en arrivant à l'hôpital. Seul le Sol Herrier n'a été que légèrement blessé.

La coupe Military Zenith des avions de bombardement :

Le 28 août 1926, l'Adj Guilbaud a terminé son parcours dans le cadre de la Military Zenith des avions de bombardement. Il prend provisoirement la première place. Le 27 août à 9h52, il a décollé, en équipage avec le Cne Boudillet (observateur) et les soldats Audel et Pitru (mécaniciens) de Villacoublay. Ils ont rejoint le même terrain le lendemain à 17h56 en parcourant les 2.810 km comportant 14 atterrissages obligatoires en 32h04mn, pour une moyenne de 87 km/h.

Cinq morts dans un accident de nuit :

Le 29 septembre 1926, six bombardiers de la 3ème escadrille (traditions de la VB 101) avaient décollé de nuit de Champhol pour réaliser une mission sur le quadrilatère Chartres, Etampes, Orléans et Châteaudun. Au retour, vers minuit, un des avions passait la rivière du Loir, à 30 km au Sud de Chartres quand un témoin au sol vit des flammes autour de l'avion. Le pilote prit la décision d'atterrir au plus vite et entama sa descente. Alors qu'il était encore à une soixantaine de mètres, le Farman Goliath F 62 Bn 5 codé "A 5" s'écrasa en produisant une violente explosion au nord de Bonneval (Eure-et-Loir). Puis, plus rien, le silence ! Le témoin, M. Cornilleau, aidé de M. Billard qui habitait la ferme de la Jacotterie, partit vers le point de chute, en direction du moulin du Croteau. Arrivés sur place, ils ne purent constater qu'il n'y avait plus rien à faire, l'avion s'était pulvérisé et les débris, tout autour, étaient en flammes. Les quatre membres d'équipage, le Ltt Alfred Jules Gindre (pilote) et les sergents Pierre Pacaud (observateur), Raymond Rigault (mécanicien), Sgt Roger Duchatelle (mitrailleur), Sol Jean Frémont (radiotélégraphiste), ont été tués à l'impact et leurs corps carbonisés. Le Ltt Gindre qui avait fait la Grande Guerre au sein du groupe de bombardement du Col Chabert, était considéré comme le meilleur pilote du 22ème RABN. Sa nomination au grade de capitaine, en date du 25 septembre 1926, est arrivée après sa mort.

La maison du chef de la Sécurité-Incendie :

Le 20 octobre 1926, la chefferie du Génie de Chartres a abjudiqué un marché pour la remise en état de la maison destinée à servir de logement au chef de la Sécurité-Incendie du 22ème RABN pour un total de 19.500 fr.

Tour de France de trois Goliath :

Le Gal Barès, commandant de la division aérienne de Paris, a prescrit aux élèves de l'école de navigation aérienne de Brest un tour de France d'instruction. Le 26 février 1927, les élèves et instructeurs ont pris place à bord de trois Farman Goliath à moteurs Salmson 230 ch, avec leurs instruments de navigation. Les pilotes étaient les Adc Hay, Terrien et Machie. Les chefs mécaniciens, les Adc Portet, Cellier et Coulais, assuraient le service des avions. Le LV Serpette et le Cdt Weiss assuraient le commandement de cette demi-escadrille. Partis le samedi de Champhol, ils ont fait escales à Lyon-Bron puis à Istres, le dimanche, à Toulouse, Pau et Bordeaux avant de rentrer sur Chartres.

 

 

Un soldat électrocuté :

Le 8 mai 1927, sur le terrain d'aviation de Champhol, la foudre tombe sur un fil électrique au moment où le Sol Etienne Gaumaudie du 22ème RABN, originaire d'Orly, passait à proximité. Il a été électrocuté.

Nouvel atterrissage en campagne :

Le 18 mai 1927, l'équipage d'un Farman F 60 Goliath codé "25" de la 3ème escadrille (traditions de la VB 101) effectue une mission au départ du terrain de Champhol. En vol, le pilote a été victime d'un habituel problème de moteur et a été contraint de tenter un atterrissage d'urgence en campagne sur un terrain dans les environs de Mâle, à environ 8 km au sud-ouest de Nogent-le-Rotrou, (Orne). Les cinq membres de l'équipage n'ont pas été blessés mais l'avion a été gravement endommagé.

Résultats de la Military Zenith des avions de bombardement :

Le 8 juillet 1927, la commission sportive de l'Aéro-club de France a prononcé les homologations suivantes au sujet de la coupe Military Zénith des avions de bombardement 1927 :

* 1er prix de 8.000 fr pour le Sgt Etienne, pilote de l'école pratique d'Avord. Son équipage était composé du Ltt Lefort (navigateur), Adj Fouche et Sol Chlezal.
* 2ème prix de 5.000 fr pour l'Adj Fouche, pilote de l'école pratique d'Avord. Son équipage était composé du Ltt Lefort (navigateur), Sgt Etienne et Sol Chlezal.
* 3ème prix de 2.500 fr pour l'Adj Cantiner, pilote du 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Nancy-Essey. Son équipage était composé du Cne Gerdaud, Cne Houpert et du Sgt Gein.
* 4ème prix de 2.000 fr pour l'Adc Hay, pilote du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Chartres-Champhol. Son équipage était composé du Ltt Blamont (navigateur), Sgt Portet et Cal Reymond.
* 5ème prix de 1.500 fr pour l'Adc Guilbaud, pilote du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Chartres-Champhol. Son équipage était composé du Ltt Dumas (navigateur), Sgt Morel et Sgt Bertholli.

Un mort lors d'un capotage :

Le 14 juillet 1927, au cours d'un vol mettant en oeuvre trois avions, un bombardier de la 6ème escadrille traditions de la CAP 115) du 22ème RABN avait été contraint d'atterrir sur panne à Foucarnont, dans les environs de Blangy-sur-Bresle. Dans la soirée, un autre bimoteur de la même escadrille a atterri à Campneuseville. Après remise en oeuvre et probablement réparations, l'équipage a voulu décoller. Pendant la prise de vitesse, le train est passé dans un fossé, provoquant un capotage. Quatre des membres d'équipage purent sortir de l'appareil d'eux même et n'ont pas été blessés. Malheureusement, le Ltt Jacques Guémard (pilote) n'a pas eu cette chance et a été tué. Il était issu de l'école Polytechnique et originaire de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Un ancien pilote du 22ème, second pilote de l'Oiseau Bleu :

Le 18 juillet 1927, M. Pierre Corbu a été désigné comme second pilote-navigateur pour accompagner Givon, à bord de l'Oiseau bleu dans une prochaine traversée de l'Atlantique. Agé de 26 ans, il a fait ses preuves comme pilote de l'armée d'Orient où il a reçu une citation au cours d'un bombardement et comme pilote du 22ème RABN de Chartres, où il effectua de nombreux vols de nuit. Après avoir quitté l'aéronautique militaire, il a été engagé dans une compagnie d'aviation comme pilote de la ligne Paris-Berlin.

Construction d'aires dallées :

Le 16 aout 1927, la chefferie du Génie de Chartres a abjudiqué un marché pour la construction d'aires dallées, de pistes empierrées et d'un réseau de drainage sur le terrain de Champhol pour un total dee 700.000 fr. Le marché a été adjugé à M. Eloi Auffève de Nesle (Somme), pour un prix de 531.300 fr. Six autres sociétés avaient participé pour un montant allant de 618.000 à 974.000 fr.

Des manoeuvres combinées :

Le soir du 6 octobre 1927, des manoeuvres combinées de cavalerie, d'aviation et d'artillerie de défense aérienne ont commencé dans la région parisienne. Elles ont duré trois jours et ont été placées sous le commandement des généraux Barrès et Huet. Les forces engagées étaient les suivantes, la 1ère division de cavalerie, en garnison à Paris, le 34ème régiment d'aviation du Bourget-Dugny, le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Chartres-Champhol et toutes les unités de DCA. La zone des manoeuvres était comprise dans une secteur triangulaire ayant Paris comme sommet, Arcis-sur-Aube et Mourmelon-le-Grand, comme base, en passant par Romilly-sur-Seine. Les unités d'aviation étaient prépositionnées de la manière suivante : deux groupes de chasse du 34ème régiment d'aviation mixte étaient déployés sur Romilly et sur La Perthe, une partie de la cavalerie était en attente au camp de Mailly et deux groupes de bombardemnt de nuit du 22ème RABN sur Mourmelond-le-Grand et au Bourget.

Collision mortelle à moto :

Le 5 février 1928, deux sergents du 22ème RABN montaient une motocyclette quand ils sont entrés en collision, dans les environs de Magny, avec une autre moto piloté par M. Aubry, un puisatier à Bréville-le-Comte. Le Sgt Louis Debenet a été tué et l'autre pilote, M. Aubry, grièvement blessé.

Les officiers du 22ème RABN :

A la date du 1er juin 1928, la liste des officiers du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit. Entre parenthèses, la date de leur mise en position "Hors cadre", c'est à dire la date de leur détachement au sein de l'aéronautique militaire.

Le 1er juin 1928, les officiers du 22ème RABN sont : Lcl Raoul Louis Marcel Garde, commandant du 22ème RABN, Lcl Franck Albert Gustave Delanney, Lcl Benjamin Louis Lefort, commandant en second du 22èmer RABN, Cdt Camille Marie Louis De Séguin, Cdt Maurice Gond, Cdt Pierre Jean Marie Cadaux, commandant du parc d'aviation n° 22, Cdt Marcel Pierre Pélissier, Cdt Henri Marie Etienne Duhil de Benazé, Cne Marie Maurice Galouzeau de Villepin, Cne Raoul Marie Jean Georges Villetard de Laguerie, Cne Richard Adrien Eudes, Cne Louis Marcel Daulny, Cne Antoine Rouchon, matériel , Cne Camille Isidore Roussin, Cne Charles Joseph Stéphane Rigaud, matériel, Cne Marie Jules Henri Jacques de Sommyèvre, Cne Adolphe François Miège, Cne Charles Henri Léon Hanipaux, Cne Charles Berthelon, Cne Pol Raymond Labbé, Cne Xavier Marcellin Monnier, Cne Victor Noël Agaccio au parc d'aviation n° 22, Cne Numa Victor Castelain, Cne Cyprien Joseph Raymond en disponibilité, Ltt Emile Jouannic en disponibilité, Ltt Georges Aloïse Westrich, Ltt Bernard Antoine Dumas, Ltt Amaury Léon Eugène Baury, Ltt Raoul Léon Louis Noir, Ltt Albert Emile Marrec, Ltt Georges Eugène Higel, Ltt Hubert Marie Joseph Jean Gaston Chassande-Patron, Ltt Marcel Léonce Icard, Ltt Pierre Grenet, Ltt Emile Marie Sébastien Louis Madelin, Ltt Jean Crestey, Ltt Antoine Marie Philippe Bolzinger, en congé sans solde du 15 juin 1925, Ltt Pierre Dominique Costantini, en congé sans solde du 5 décembre 1925, Ltt Jean Emile Creissels, en congé sans solde du 1er janvier 1926, Slt Auguste Jean Joseph Blamont, trésorier adjoint, Slt Robert Louis Ducommun, Slt Albert François Yves Marie Plusquellec, Slt Edmond René Armand Verconter, Slt Christian Robert Rousseaux, Slt Jean Cassagon, Slt Gaston Etienne Adolphe Venot, Slt Alcide Philibert Mauffrey,

Collision avec un câble haute-tension :

Le 9 juin 1928, un bombardier bimoteur du 22ème RABN, venant de Mayence, a heurté en plein vol un câble de haute tension. En urgence, le pilote a réussi à atterrir à proximité du puit Armand de la mine d'Angevilliers. Le contact avec la terre ferme ne s'est pas déroulé de manière optimale, l'avion a été endommagé. Les quatre membres d'équipage ont été blessés, le Ltt Albert Louis Orphée au crâne, le Slt Castey a eu le bras gauche fracturé et les deux autre sous-officiers contusionnés.

Equipages engagés dans la Military Zénith de 1928 :

Le Lcl Garde, commandant du 22ème RABN, a fait connaitre la liste des cinq équipages d'une escadrille de son régiment qui concoureront dans le cadre de la Military Zénith des avions de bombardement de nuit, à partir du 2 juillet 1928. Le parcours imposé mesure 850 km et doit être effectué de nuit. Il relie les aérodromes de Chartres-Champhol - Avord - Nancy-Essey - Chartres-Champhol. Tous les avions engagés sont des Farman F 63 à moteurs Gnome et Rhône-Jupiter.

Composition des équipages :

  • 1er avion : Cne Monnier, Adc Gombaud, Sgt Riotte, Sgc Morel,
  • 2ème avion : Slt Bouisset, Adc Guilbaud, Sgt Lemoine, Cal Daniel.,
  • 3ème avion : Ltt Grenet, Sgt Mottier, Sgt Renaud, Sgt Bertolli,
  • 4ème avion : Slt Lamboley, Sgt Ligreau, Sgt Fraisnier, Sgt Gargantiel,
  • 5ème avion : Slt Martin, Sgc Gaye, Sgt Fouilhe, Sgt Piot.

Hélas, l'escadrille désignée n'a pas terminé le parcours réglementairement car deux de ses Farman F 63 ne sont pas rentrés à Chartres.

Un avion s'écrase sur une tonnelle :

Le 13 juillet 1928, en revenant de Châteauroux, un Farman F 63 bis Goliath de la 5ème escadrille (traditions de la CAP 130) du 22ème RABN, occupé par un équipage de deux hommes et quatre passagers, a été victime d'une panne du moteur droit. Le pilote, le Sgt Jean-Yves Le Bail, n'a pas voulu faire un atterrissage en campagne, malgré le conseil du Ltt Baquier, un pilote de chasse, passager de l'avion, et a préféré rentrer sur Chartres, situé à seulement 20 km, sur un moteur. Malheureusement, en finale d'atterrissage, son avion n'avait plus la puissance nécessaire. Il a rasé trois maisonnettes de jardins avant de terminer sa course sur une tonnelle au faubourg Saint-Chéron, sous laquelle M. Manceau, ajusteur dans une fonderie, déjeunait avec sa famille. M. Manceau a eu le bassin écrasé et est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital. Sa femme a été grièvement blessée et leurs enfants sont sortis indemnes de cet accident. Les occupants de l'avion n'ont pas été blessés. Le 9 novembre 1928, le pilote a été jugé par le conseil de guerre de la 4ème région militaire au Mans et a été acquitté. Il n'a pas été reconnu responsable de cet accident malgré qu'il n'avait pas procédé à une inspection avant le vol. Le moteur droit s'est arrêté en raison d'un manque de carburant, le pilote n'était pas au courant que la quantité de carburant disponible. Le ministère de la Guerre versa une pension annuelle de 4.200 fr pour réparation des préjudices subit. Mme Manceau, qui avait été grièvement blessée, n'étant pas satisfaite du montant de cette pension et déposa un recours auprès du Conseil d'état. Demandant une indemnité de 100.000 fr avec intérêts de droits, elle fut déboutée de sa demande, le 26 octobre 1932.

Un avion part en fumée après avoir atterri en campagne :

Le 5 août 1928, un avion de la 5ème escadrille (traditions de la CAP 130), actuellement en manoeuvres à Avord, survolait de nuit la région d'Avord. Il évoluait à 800 mètres d'altitude. Tout à coup, un incendie s'est déclaré, suite à un retour de flamme d'un carburateur. L'équipage a actionné les extincteurs de bord, mais rien n'y a fait, le feu a redoublé de vigueur. Heureusement le pilote, le Sgt Lauthier, a gardé son sang-froid et a réussi à faire atterrir son gros bombardier sans dommage. Les aviateurs ont eu le temps d'évacuer leur avion avant qu'il ne parte en fumée. Ils n'ont pas été blessés.

Un Goliath s'écrase de nuit :

Le 7 août 1928, à 14 heures, un Goliath (F 63 Bn 4) du 22ème RABN, équipé de deux moteurs Salmson de 420 ch décollait pour effectuer une mission d'observation. A deux heures du matin, les habitants du secteur de Lucy (Nièvre) entendirent un bruit de moteurs, suivies d'un choc épouvantable. L'avion venait de s'écraser sur une prairie, à proximité d'une ferme. L'équipage était composé de l'Adc Louis Le Bourhis (pilote), Cne Raymond Labbé (chef de bord et observateur), Sgt Picard (radiotélégraphiste), Sgt Henri Bodin (mécanicien). Les habitants arrivèrent sur place pour porter secours aux aviateurs. Ils trouvèrent en premier le corps du Cne Labbé qui se trouvaient à 60 mètres des débris principaux. Dans la carlingue qui n'était plus qu'un amas de ferraille, ils découvrirent les corps des trois autres membres d'équipage, complétement mutilés. Tous avaient été tués lors de l'impact avec le sol. La cause de l'accident a été déterminée par une rupture d'aile, consécutive à un travail intensif dû aux fortes chaleurs. Les avions de ce type sont d'abord sortis avec des moteurs Salmson de 230 ch, qui ont été remplacés par des moteurs de la même marque mais de 420 ch. Il est probable que cette puissance plus importante ait provoqué la rupture d'aile lors d'une évolution serrée. C'était un avion neuf qui n'avait que 30 heures de vol.

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, à titre posthume, de l'Adjudant-chef Louis François Le Bourhis, pilote, en date du 5 juin 1930 : "Sous-officier possédant les plus hautes vertus morales et militaires, pilote hors pair, choisi entre tous dans le régiment pour exécuter, en 1927, le raid Chartres-Bucarest et retour, toujours volontaire pour les missions les plus périlleuses. A trouvé une mort glorieuse en voyage aérien, dans la nuit du 6 au 7 août 1923. A été cité."

Construction de trois pavillons :

Le 28 août 1928, la Chefferie du Génie de Chartres a abjudiqué un marché pour la construction de trois pavillons pour le logement des sous-officiers mariés du 22ème RABN pour un montant avoisinant 570.000 fr.

Des grandes manoeuvres aériennes :

Le 14 septembre 1928, des grandes manoeuvres aériennes ont eu lieu au sud-ouest de la région parisienne. Les différents groupes de chasse et de bombardement ont été disperseés sur Orly, Villacoublay et Buc pour l'armée "Est" et Etampes, Ablis et Chartres pour l'armée "Ouest". Le 13 septembre, les premiers avions ont quitté Le Bourget et à partir de là, les matériels, tracteurs d'aviation, fourgons et camions ont été dirigés vers le terrain qui leur avait été assigné. C'est un total de 350 avions et 2.000 hommes qui ont été engagés lors de ces manoeuvres d'ampleur. En voici, le détail :

  • l'état-major du général Joseph Edouard Barès, commandant de la division aérienne, commandant des manoeuvres a établi son quartier général à la ferme de Presles à Ablis.
  • pour l'armée "Ouest" (général de Goys, commandant la 6ème brigade aérienne) avec les 31ème RAO de Tours, 32ème RAC de Dijon-Longvic, le 1er groupe de bombardement, le 11ème régiment d'aviation de bombardement de Metz-Frescaty et trois batteries du 401ème régiment de DCA.
  • Pour l'armée "Est" (général Huet, commandant la 1ère brigade aérienne) avec le 34ème régiment d'aviation mixte du Bourget-Dugny, déplacé sur Villacoublay (1er et 2ème groupe de chasse), Buc (4ème groupe d'observation) Orly (5ème groupe de bombardement), le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Chartres-Champhol, une escadrille du 3ème RAC de Châteauroux-la-Martinerie, trois batteries du 401ème régiment de DCA. La 1ère division de cavalerie lui est adjointe (6ème, 10ème, 11ème, 12ème, 13ème régiments de dragons, 4ème régiment de Hussards, 1er volant d'artillerie, une compagnie du 8ème régiment du génie) car c'est cette armée qui est chargée d'attaquer lors de ces exercices.

Le thème de l'exercice était qu'une division de cavalerie, venant du nord, progresse vers le Sud, travaillant en liaison avec son aviation, qui la protège et la renseigne. Ses éléments vont entrer en contact avec l'armée adverse sur une ligne située entre Chartres et Rambouillet. La Royal Air Force britannique était représentée par le Air Vice-marshal Lamb, commandant la défense aérienne des côtes, l'aide-marshal Steel, commandant des escadrilles de bombardement de la métropole et l'Air Commodore Felton, chef d'état-major de l'Air Defense.

Le 14 septembre, il fait beau, le temps est clair et ensoleillé, bref l'idéal pour des exercices aériens. A 8 heures, les lourds convois d'artillerie de campagne et les unités de cavalerie de l'armée "Est" font mouvement. Pour l'instant, les unités d'aviation réparties sur les terrains d'aviation d'Orly, Villacoublay et Saint-Cyr sont en attente. Dans les champs, les sapeurs du Génie dressent les longues perches de bambou des antennes TSF. Les gendarmes des casernes de la banlieue Sud de Paris sont en place pour barrer les routes stratégiques, imposer un sens unique sur les voies de communication les plus importantes et accessoirement faire circuler les curieux.

Dans la matinée, les permiers vols de reconnaissance sont effectués. Les pelotons de cavalerie se dispersent dans la plaine, dissimulés sous les bosquets d'arbres. Le premier fait significatif a été l'apparition d'un avion ennemi volant à 200 mètres d'altitude. Des mitrailleuses, positionnées près du cimetière de Gonetz-la-Ville, tirent sur l'appareil qui est considéré comme abattu car volant tellement bas qu'il était une cible facile. C'est le début des affrontements. L'armée "Est" passe à l'attaque sur la ligne Limours-Montfort l'Amaury, le cours de l'Eure, en aval d'Ivry-la-Bataille. A 9h30, à 1.200 mètres d'altitude, trois pelotons de bombardiers de Metz-Frescaty sont envoyés pour neutraliser les avances de la division de cavalerie. Ils sont immédiatement pris à partie par les avions de chasse du 34ème RAM. Ces bombardiers avaient pour but l'attaque du GQG installé à Gontez-la-Ville. Seul un peloton aurait pu accomplir sa mission, les deux autres auraient été abattus. A 10 heures, l'attaque aérienne de l'armée "Ouest" est plus organisée, cette fois les bombardiers sont escortés par la chasse et ils arrivent beaucoup plus bas, vers 500 mètres d'altitude. Quatre chasseurs de l'Ouest ont survolé et mitraillé le groupe formé par le général Barès et les officiers britanniques a une altitude de 30 mètres. L'arbitrage a considéré que l'état-major de l'Est avait été détruit et était désormais hors jeu.

La division de cavalerie continue sa progression pour arriver au contact des forces adverses positionnées sur le plateau Nord de Dourdan. La division a été renforcée par un bataillon d'infanterie porté sur camions. Ce convoi arrive sur Orsay à 14 heures, dans la direction de Jeuvry. L'armée "Ouest", avertie de ce renforcement, envoie 48 bombardiers du 11ème RAB de Frescaty pour neutralier cette unité qui vient d'être engagée. Le gros dispositif de bombardement se heurte frontalement au groupe de chasse du 34ème RAM et aux unités de DCA qui ont été positionnées. Seuls cinq bombardiers peuvent passer et bombardent le terrain autour du convoi d'infanterie. Cette attaque est complétée par un mitraillage au sol des troupes. L'arbitrage a déclaré que l'avance ennemie avait été retardée de deux heures par cette attaque.

De son côté, l'armée "Est" envoie 30 bombardiers du 22ème RABN attaquer les positions de l'armée adverses. Le bombardement fictif a été considéré très réussi et s'il avait eu lieu dans la réalité, toutes les installations auraient beaucoup souffert de cette pilonnage. La manoeuvre a été arrêtée à 16 heures.

Bombardement de nuit du terrain de Champhol :

Vers 21 heures, une simulation de bombardement de nuit du terrain d'aviation de Chartres-Champhol a eu lieu. Quatre projecteurs, préposionnés autour du terrain, étaient en fonction et barraient la nuit de larges traits de lumière. Ils travaillaient de concert avec les mitrailleuses et canons de DCA. Des sept avions engagés dans cet exercice, deux ont été pris dans les faisceaux lumineux et considérés abattus. Les cinq autres passent et larguent des fusées lumineuses qui représentent le largage de bombes. A 20h30, les manoeuvres sont terminées.

Atterrissage dans un verger :

Le 8 mai 1929, suite à la panne d'un moteur, un Goliath du 22ème RABN a atterri en campagne dans un verger à la Mihoue. Il a fauché une dizaine de pommiers avant de s'immobiliser. L'avion a été détruit. Le Sgt Alphonse Guérin (pilote / brevet de pilote militaire n° 21.177 obtenu à l'école d'aviation Farman, le 28 septembre 1926) et les quatre membres d'équipage ont été passablement secoués mais s'en sont tirés avec quelques bleus.

Travaux sur la terrain d'aviation de Champhol :

Le 15 mai 1929, la chefferie du Génie de Chartres a adjudiqué la construction d'un bâtiment destiné au logement des sous-officiers célibataires pour un total de 400.000 frs. et la construction d'aires dallées en avant des hangars définitifs sur le groupe Nord-Ouest du terrain d'aviation de Chartres-Champhol pour un montant de 180.000 fr.

Concours de bombardement :

Le 20 mai 1929, lors des journées des fêtes de Vincennes, 200 avions militaires ont défilé par escadrilles. Lors du concours de bombardement, le 2ème équipage du 21ème RABN de Nancy-Essey a remporté la 1ère place devant le 1er équipage du 22ème RABN de Chartres-Champhol.

La coupe Military des avions de bombardement :

Le ministère de la Guerre a désigné les unités suivantes pour concourir la coupe Military des avions de bombardement de nuit 1929 :

* 1ère escadrille (traditions de la F 25) du 21ème RABN de Nancy-Essey - L'équipage désigné est composé du Ltt Archambault, Sgc Houet, Adc Canneter, Sgt Maigret et Sgt Grall.
* 2ème escadrille (traditions de la VB 125) du 22ème RABN de Chartres-Champhol - L'équipage désigné est composé du Sgc Jules Minard, Sgt Goichot Sgt Devos, Sgt Bridonneau et Sgt Marchal.

Pour mémoire, à cette époque, il existe deux régiment d'aviation de bombardement de nuit à Nancy-Essey (21ème RABN) et Chartres-Champhol (22ème RABN). Les deux régiments comportaient chacun 6 escadrilles. Chaque année, une escadrille de chaque régiment était désigné par le ministère de la guerre et un équipage de cette unité tirée au sort au sein du régiment.

Un mort au cours d'un capotage :

Le 17 juillet 1929, un Farman F 63 bis Goliath du 22ème RABN, revenant du camp d'Avord, a capoté pendant l'atterrissage sur le terrain de Champhol. Après le choc, un incendie s'est déclaré et s'est très vite propagé. Les quatre membres d'équipage ont pu évacuer leur avion avant l'embrasement total. Malheureusement, avant sa sortie de la carlingue, le Sgt Marcel Riotte a été très grièvement brûlé. Ses camarades, les Ltt Claude, Sgt Lemoine, Sgt Fage sont sortis indemnes. Le Sgt Riotte est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital où il avait été évacué.

La coupe Military Zenith 1929 :

Le 26 juillet 1929, la 2ème escadrille (traditions de la VB 125) du 22ème RABN a averti la commission d'aviation de l'Aéro-Club de France qu'elle avait terminé le parcours de la coupe Zénith des avions de bombardement de nuit avec cinq avions. Voici le détail des cinq équipages, ce qui permet de reconstituer partiellement l'effectif de la 2ème escadrille.

  • 1er avion : Sgc Raymond Goichot (pilote), Cne de Sommyevre (cdmt de bord), Cal Grimaud (radiotélégraphiste), Sgt Chenièvre (mécanicien).
  • 2ème avion : Sgc Jules Minard (pilote), Ltt Lanson (cdmt de bord), Sgt Delaveau (radiotélégraphiste), Sgt Cédrino (mécanicien).
  • 3ème avion : Sgt Paul de Vos (pilote), Adj Escourou (navigateur), Sgt Lambert (radiotélégraphiste), Sgt Canac (mécanicien).
  • 4ème avion : Sgt Marchal (pilote), Sgt Boissier (cdmt de bord), Sgt de Cannes (radiotélégraphiste), Sgt Amiot (mécanicien).
  • 5ème avion : Sgt Emile Bridonneau (pilote), Cne Bernard (cdmt de bord), Sgt Richard (radiotélégraphiste), Sgt Caristan (mécanicien).
Ces équipages volaient sur Lioré et Olivier LeO 20 BN 3 à moteurs Jupiter de 420 cv. Cette année là, la coupe Military Zenith 1929 a été remportée par la 1ère escadrille du 21ème RABN de Nancy-Essey.

Quatre morts au cours d'un accident de nuit :

Le 13 septembre 1929, vers 21 heures, douze Goliath du 22ème RABN avaient décollé du terrain de Champhol pour effectuer des exercicies avec les projecteurs du 401ème régiment de DCA. Seuls 11 avions rentreront au terrain. Vers 22 heures, un des moteurs d'un Goliath a eu des ratés alors qu'il survolait le village de Frunce, aux environs de Courville-sur-Eure. Cette situation n'ayant pas beaucoup d'avenir, le pilote a décidé d'atterrir. Son équipage a lancé une fusée éclairante pour trouver un terrain propice à un atterrissage en campagne. C'est à cet instant qu'un témoin a vu l'avion tomber en flammes à la verticale avant de s'écraser. Le pilote a été éjecté, mais comme l'anneau qui le retenait à son parachute, a été brisé, il tomba jusqu'au sol où il s'écrasa à 150 mètres des débris principaux. Dans les décombres pulvérisés de l'appareil, les secours ont retrouvé trois corps calcinés. Cet équipage était composé du Cal Jacques Guénot (pilote / Brevet de pilote militaire n° 21.920 obtenu à l'école civile Blériot, l e8 août 1928), Slt Henri Spech (chef de bord / navigateur), Sgt Picry (mitrailleur), Sol Comborieux (radiotélégraphiste). L'enquête, qui a suivi, a prouvé que le pilote n'avait pas quitté son avion volontairement mais avait bien été éjecté, le poids de son corps ayant brisé l'anneau qui le reliait à son parachute.

Arrivée des Farman F 141 :

Au début de 1930, une version modernisée, le Farman F 141, doté d'un fuselage allongé dans sa partie avant dotée d'un balcon, est réalisée en six exemplaires et livré au régiment.

Nouveau capotage en campagne :

Le 4 février 1930, un Goliath du 22ème RABN a été victime d'une nouvelle panne moteur. Heureusement, cette fois, c'était en plein jour vers 14h15. Le pilote a choisi un champ qui semblait propice pour une atterrissage en campagne dans les environs de Martot (Seine-Maritime). Comme souvent sur un terrain non préparé, le gros avion a capoté. L'équipage était composé des Ltt Marcel Icard (pilote / brevet de pilote militaire n° 21.359 obtenu à l'école militaire d'aviation d'Avord, le 28 février 1927), Sgt Lefebvre, Sgt Darlevelde, Sgt Papin. Deux sous-officiers ont été blessés mais seul le Sgt Dartevelde a été évacué sur l'hôpital d'Elbeuf. Les autres occupants n'ont pas été blessés.

Resté dans l'avion, il survit à l'écrasement de l'avion :

Le 16 mai 1930, un Goliath, piloté par le Sgt Paul de Vos (brevet de pilote militaire n° 20.683 obtenu à l'école d'aviation civile Farman, le 10 septembre 1925), a décollé du terrain de Lyon-Bron vers 15h25. Il emportait à son bord le Sgt Louis Delhomme (mécanicien) et le Sgt André Caristan (mécanicien). Pour une raison qui n'est pas précisée, l'avion a fait une chute de 3500 mètres avant de s'écraser au lieu-dit "Les Aiguillons" sur le territoire de la commune de Saint-Cléments-sous-Valonne (Rhône). Au cours de la descente infernale, les sergents de Voss et Delhomme ont sauté en parachute et ont atterri sans mal à Saint-Clément, pour le premier et Valsonne, pour le second. Seul le Sgt Caristan est resté à bord car il avait laissé tombé son parachute. Par une chance extraordinaire, il a été évacué par les secours avec une jambe cassée après qu'ils aient dû scier l'appareil en deux pour le sortir des débris. Il a été évacué sur l'hôpital militaire des Genettes à Lyon.

Les premiers Farman Super Goliath :

Le 19 mai 1930, le Ministre de l'Air, Laurent Eynac, a inspecté le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit. La visite s'est particulièrement concentrée sur les hangars des nouveaux Farman F 141 Super Goliath dotés de 4 moteurs Farman 14 We de 500 ch, dont le régiment vient d'être doté.

Epreuves de passage à la verticale :

Le 5 juin 1930, 200 avions appartenant du 34ème RAM (Le Bourget-Dugny), 11ème RABJ (Metz-Frescaty), 12ème RBJ (Reims-Courcy), 22ème RABN (Chartres-Champhol) et des éléments des 2ème RAC (Strasbourg-Neuhof), 3ème RAC (Châteauroux-La-Martinière), 21ème RABN (Reims-Courcy), 31ème RAO (Tours-Parçay-Meslay), 32ème RAM (Dijon-Longvic), 35ème RAM (Lyon-Bron) et 38ème RAM (Thionville-Basse-Yutz), stationnés sur le terrains d'Orly, Villacoublay et du Bourget, ont procédé à une répétition générale du défilé de Vincennes.

Les 8 et 9 juin 1930, au cours des journées de l'aviation organisées par l'Aéro-club de France à Vincennes, des épreuves de passage à la verticale d'un objectif ont opposé les différentes escadrilles des régiments d'aviation de bombardement. A cette occasion, cinq avions de chaque escadrille des 11ème (Metz-Frescaty) et 12ème (Reims-Courcy) de bombardement de jour ont pris part aux épreuves. Les 21ème (Nancy-Essey) et 22ème (Chartres-Champhol) de bombardement de nuit ont fait de même dans leur catégorie.

Deux morts à l'atterrissage :

Le 23 juin 1930, l'équipage d'un Farman F 60 Goliath codé "29" effectue un vol d'entrainement local dans les environs du terrain d'aviation de Champhol. Après avoir terminé son programme de vol, le pilote a présenté son avion pour l'atterrissage. En finale, le bombardier a percuté le sol et s'est écrasé. Le Cne Louis de Murard de Saint-Romain (pilote / Brevet de pilote militaire n° 2247 obtenu le 4 janvier 1916) et le Sol André Charles Held (mitrailleur) ont été tués. Les deux autres occupants, dont le Sgt Dupleix, ont été blessés.

* Médaille Militaire et citation à titre posthume du Sgt André Charles Held, mitrailleur du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Jeune sous-officier. mitrailleur, animé de l'esprit du devoir et de l'amour de son métier. Toujours désireux de se perfectionner, cherchant toutes les occasions, pour exécuter des missions aériennes. A trouvé la mort, le 23 juin 1930, en service aérien commandé."

Brûlé au cours d'une explosion :

Le 24 juin 1930, sur l'aérodrome de Saran (Loiret), une explosion a détruit un groupe électrogène qui servait à l'éclairage du terrain. Le Sol André Guigal, appartenant au 22ème RABN, a été grièvement brûlé au visage, aux mains et aux jambes. Il a été évacué sur l'hôpital d'Orléans.

Un avion de la section d'entrainement s'écrase :

Le 30 juin 1930, vers 17 heures, un Caudron biplace, affecté à la section d'entrainement du 22ème RABN, venait de décoller du terrain de Champhol. Son équipage était composé du Cne Emile Jouannic (pilote / brevet n° 12.828 obtenu à l'école militaire d'aviation de Vineuil, le 21 avril 1918) commandant de la section d'entrainement et du Cne Joseph Trignolet, le commandant du Parc du régiment. A peine arrivé à 100 mètres d'altitude, l'avion vire par la gauche, tombe en perte de vitesse à la verticale avant de s'écraser à la limite des communes de Chartres et de Champhol. Les deux officiers ont été tués sur le coup et l'avion pulvérisé. Le Cne Jouannic, originaire de Lorient, était affecté au régiment depuis 1923 et le Cne Trignolet, originaire du Jura, était arrivé du 37ème régiment d'aviation de Rabat depuis seulement trois semaines.

Construction d'un égout :

Le 28 août 1930, la chefferie du Génie a adjudiqué la construction d'un égout d'évacuation d'eaux pluviales des installations techniques et du drainage de la piste du 22ème RABN de Chartres pour 268.790 fr. C'est la société des Voisin Frères à Marcey, près d'Avranches qui a remporté le marché.

Dix morts au cours de la même nuit :

En quelques jours, le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit perd 10 personnels navigants, quatre blessés et cinq avions détruits

Le 26 août 1930, au cours de manoeuvres de nuit, un Farman Goliath du 22ème RABN avait décollé du terrain de Champhol. Après avoir effectué sa mission, l'avion survolait le hameau de Chavannes, à trois kilomètres de Chartres. Soudain, le bombardier glisse sur l'aile puis tombe verticalement, en perte de vitesse, avant de s'écraser dans une des rues du village, endommageant gravement trois maisons, qui étaient heureusement vides au moment de l'accident. Il ne restait que l'extrémité du fuselage et l'empennage arrière en équilibre sur un mur. Les six corps ont été retrouvés dans les restes. Un piquet de garde est arrivé en automobile depuis le régiment et avait assuré la garde auprès des débris, en attendant l'arrivée des experts chargés de l'enquête. L'équipage était composé du Sgt Bernard Charles Victor Turgis (pilote), Slt Ernest Frédéric Pierre Ehrmann (obs), Slt Guy Grégoire Jules Savelli (obs), Sgt Victor Georges Merlet (mitrailleur), Sgt Albert André Sirey (mitrailleur), Sgt René Haspe (mécanicien). L'enquête a conclu que l'arrêt d'un des moteurs, peu après le décollage, a causé une chute en perte de vitesse, alors qu'il était encore en basse altitude.

Au cours d'un autre vol de nuit, vers 23h30, un Super Goliath F 140 quadrimoteur a décollé du terrain d'aviation de Dijon-Longvic pour rejoindre Champhol. Vers une heure du matin, l'équipage entendit un claquement sec, la commande de profondeur se rabat sur la poitrine du pilote et l'avion passe en position cabrée jusqu'à la verticale. A cet instant, une partie de la voilure se brise et un incendie se déclare. Un des membres d'équipage, qui se trouvait à l'arrière du fuselage, a réussi à s'échapper par une trappe d'accès et à ouvrir son parachute. Juste après, le bombardier fait une abatée vers l'avant. Un second aviateur, qui s'appuyait sur la partie extrême avant de la cabine de pilotage, est projeté à l'extérieur à travers l'habitacle. Là encore, il peut ouvrir son parachute et atterrir sans trop de dommage. Les autres membres sont tous projetés à l'extérieur, mais aucun n'avait eu le temps d'enfiler son parachute. Ils sont tous tués. Le Super Goliath, qui est passé brusquement à la position verticale, provoque la rupture d'attache du haubannage du plan fixe du stabilisateur. Ces efforts, beaucoup trop violents que ceux habituellement prévus, ont causé la perte d'une partie de la voilure et un incendie causé par l'arrachement des canalisations d'ennsence et l'enfoncement des réservoirs de carburant. Le F 140 s'est écrasé en flammes, en tombant d'une hauteur de 800 mètres au Nord-Est de Corcelles-les-Monts, près de Dijon. L'équipage était composé du Sgc André Henri Maillefaud (1er pilote / brevet de pilote militaire n° 21.047 obtenu au 33ème régiment d'aviation, le 26 juillet 1926), Adj Marcel Reiniche (2ème pilote / brevet de pilote militaire n° 19.950 obtenu au 22ème RABN, le 6 juillet 1923 / Insigne métallique de pilote militaire n° B 16.794), Adj Marc (navigateur), Adj Edouard Victor Guillaume Peccatte (mécanicien), Sgc Florentin Robert Vieillot (radiotélégraphiste), Sgt Baruquand (mitrailleur). Seuls l'Adj Marc et le Sgt Baruquand, qui ont sauté en parachute, ont été légèrement blessés lors de leur extraction difficile et leur réception au sol. Les vols sur ce type d'appareil ont été interdits jusqu'à nouvel ordre. L'entretien des avions au sein du parc d'aviation n° 22 a été mis en cause. Il fait préciser que tous ces spécialistes, metteurs au point et régleurs d'avions, avaient tous entre 5 à 7 ans d'expérience. L'avion, qui s'est écrasé près de Dijon, avait été livré au régiment à la fin 1929 et réglé par les spécialistes de la société Farman. L'enquête a montré que certaines équipes envoyées par Farman n'étaient pas à la hauteur de leur tâche. Ces quatre aviateurs ont été décorés de la Médaille Militaire, à titre posthume.

Un troisième accident est survenu de nuit sur le terrain de Chartres-Champhol. Le Cdt Richard Adrien Eude (brevet de pilote militaire n° 18.083 obtenu à la RGA, le 26 mai 1919), qui pilotait un bimoteur sur le terrain de Champhol, a défoncé la porte d'un hangar. Il s'agit d'une erreur de sa part car il s'est trompé de manette, voulant faire virer son avion, il l'a fait tourner dans le sens inverse et entra en plein gaz dans la porte du hangar. Le Sgt Guillemin, qui était à bord, a été blessé.

La série n'est pas terminé, un 4ème bombardier du même régiment a pris feu sur le terrain de Nancy-Essey alors que le plein était effectué par les mécaniciens. Cette fois, personne n'a été blessé.

> Citations des personnels de l'avion tombé à Chavannes :

* Médaille Militaire et citation à titre posthume du Sgt Bernard Charles Victor Turgis, pilote du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Pilote plein d'allant, prudent, modeste, d'une énergie et d'un-sang-froid à toute épreuve. Passionné pour son métier, toujours prêt à voler pour n'importe quelle mission. A trouvé une mort glorieuse, le 26 août 1930, faisant preuve jusqu'au bout d'un calme qui lui a permis, en coupant à temps ses moteurs, d'éviter une catastrophe au village qu'il survolait à ce moment."

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à titre posthume du Slt Ernest Frédéric Pierre Ehrmann, navigateur du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Jeune officier provenant des élèves officiers de réserve. A fait preuve, au cours des six derniers mois de service, d'un esprit de devoir, d'un allant et d'un amour du métier qui lui ont conquis au plus haut degré l'estime et l'affection de ses chefs et de ses subordonnés, Passionné pour l'aviation, cherchant sans cesse une raison de voler, ne négligeant aucune occasion de se perfectionner comme pilote ou comme observateur, a trouvé une mort glorieuse en service commandé le 26 août 1930."

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à titre posthume du Slt Guy Grégoire Jules Savelli, navigateur du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Jeune officier arrivé récemment on escadrille, aprèa avoir été brillamment noté dam les écoles. où il est passé. S'est imposé dès lo premier jour par l'ardeur apportée à accomplir le travail aérien, cachant sous des dehors froids et modestes, une âme ardente d'aviateur-né."

* Médaille Militaire et citation à titre posthume du Sgt Victor Georges Merlet mitrailleur du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Sergent mitrailleur dévoué et fanatique de son métier. Toujours prêt à voler et apportant toute son énergie à se perfectionner sans cesse. Tombé glorieusement en service aérien commandé, le 26 août 1930."

* Médaille Militaire et citation à titre posthume du Sgc Albert André Sirey du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Excellent sous-officîer, sachant allier ensemble l'enthousiasme pour tout ce qui était service aérien et l'ardeur au travail dans le service intérieur de l'unité, Animé d'un grand esprit de devoir et aimant son métier avec passion. Tombé en service aérien commandé, le 26 août 1930."

* Médaille Militaire et citation à titre posthume du Sgt René Haspe, mécanicien du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Mécanicien modeste et sûr. Travailleur consciencieux, aimant à voler à chaque occasion et ayant toujours fait preuve de cran en toutes circonstances. Tombé glorieusement en service aérien commandé, le 26 août 1930."

> Citations des personnels de l'avion tombé près de Dijon :

* Médaille Militaire et citation à titre posthume du Sgc André Henri Maillefaud, pilote du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Excellent sous-officier mécanicien, intelligent et travailleur, d'une conscience et d'Une valeur professionnelles hors de pair, excellent esprit militaire. Tué en service aérien commandé lo 26 août 1930."

* Médaille Militaire et citation à titre posthume de l'Adj Marcel Louis Adolphe Emile Reiniche, pilote du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Excellent sous-officier, intelligent, actif, modèle du devoir et de la conscience, pilote remarquable, apte à toutes les missions de jour et de nuit, a etë pendant de longues années, à tous égards, un auxiliaire précieux pour son commandant d'unité. Tué en service aérien commandé le 26 août 1930."

* Médaille Militaire et citation à titre posthume de l'Adj Edouard Victor Guillaume Peccatte, mécanicien du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Excellent sous-officier mécanicien, intelligent et travailleur, d'une conscience et d'une valeur professionnelles hors de pair, excellent esprit militaire. Tué en service aérien commandé lo 26 août 1930."

* Médaille Militaire et citation à titre posthume du Sgc Florentin Robert Vieillot, radiotélégraphiste du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 24 octobre 1930 : "Excellent sous-officier radio. Très intelligent, actif, très compétent et très documente cn tout ce qui concerne la radio et l'électricité, cherchant incessamment à apporter des améliorations techniques à son matériel. Très bel esprit militaire. Tué en service aérien commandé, le 26 août 1930."

La 4ème escadrille remporte la Military Zénith :

Le 19 septembre 1930, la commission sportive de l'Aéro-club de France a attribué une plaquette d'argent grand modèle à la 4ème escadrille (traditions de la VB 113) du 22ème RABN de Chartres. C'est cette escadrille qui a remporté la Coupe Zenith des avions de bombardement de nuit.
Une médaille souvenir en argent a été décernée au Cne Noir, commandant de la 4ème escadrille et des médailles en bronze pour le Sgc Thiébaut, Ltt Fournier, Sgt Tissot, Ltt Rousseau, Adj Poulain, Slt Cornette, Sgt Forget, Sgc Perrin, Sgt Maugin, soit les équipages des deux avions vainqueurs.

Interdiction de vol des Farman "Goliath" et "Super Goliath" :

Le 28 octobre 1930, le ministère de l'Air, par la DM 244/2-SGL-I, interdit définitivement de vol les Farman F 60, F 63, F 140, F 141, F 160, F 161. Les escadrilles du 22ème RABN passent sur Lioré et Olivier LeO 20.

Atterrissage en campagne :

Le 10 décembre 1930, un avion de la section d'entrainement du 22ème RABN s'est écrasé au sol suite à un atterrissage forcé en pleine campagne, près de Lucé (Haute-Saône). L'avion a été détruit mais pour une fois, le pilote s'est est tiré sans une égratignure.

Les journées de l'aviation à Vincennes :

Les 24 et 25 mai 1931, au cours des journées de l'aviation organisées par l'Aéro-club de France à Vincennes, des épreuves de passage à la verticale d'un objectif ont opposé les quatre régiments de bombardement de jour et de nuit. Plusieurs nouveaux avions ont été présentés comme le Potez 39, Blériot BL 111, Blériot BL 117, Lioré-Olivier quadriplace, le Farman Goliath, le Dewoitine et le Hanriot à moteur Lorraine.

Quatres avions se posent à Milan :

Le 2 juin 1931, six bombardiers du 22ème RABN quittent de Champhol à destination de Bucarest. Cette mission a été placée sous les ordres du LcL Delanney. Les pilotes sont le Cne Berthelon, Ltt Godard, Ltt Bernard, Ltt Icart, Adj Thiébault, Adj Combaud.

Le 11 juin 1931, à midi, un groupe de trois bombardiers, appartenant à une escadrille du 22ème RABN, commandé par le LcL Delanney, effectuant un raid entre Chartres, Milan, Belgrade, Bucarest, Sofia et retour, s'est posé sur le terrain d'aviation de Milan (Italie). Un 4ème avion de la même unité est arrivé à 14h30.

Un soldat tente de se suicider en gare :

Le 24 juillet 1931, le Sol Marcel Crison du 22ème RABN a tenté de se suicider dans le hall de départ de la gare Montparnasse à Paris. Après une permission de 48 heures, il s'est tiré une balle de revolver dans l'oreille droite et a été grièvement blessé. Il a été évacué sur l'hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Manques en personnels au sein du 22ème RABN :

En date du 27 août 1931, au niveau des sous-officiers spécialistes, il manque 6 mitrailleurs, 6 radiotélégraphistes et 60 spécialistes mécaniciens au régiment.

Les grandes manoeuvres de l'Est :

Du 10 au 16 septembre 1931, les grandes manoeuvres de l'Est ont eu lieu dans une région comprise entre Laon à l'Ouest, Rethel à l'Est et Reims, au Sud, avec au centre le cours de la rivière Aisne, pour diviser la zone d'exercices en deux parties sensiblement égales. Elles ont opposé l'armée rouge du Gal Maître, commandant du 2ème corps d'armée, à Amiens et l'armée bleue du Gal Lacapelle, commandant du 6ème corps d'armée à Metz.
Le Gal Gérard, commandant la 4ème division aérienne à Tours, commandait l'aéronautique d'armée. Le Gal Picard, commandant la 5ème brigade d'aéronautique, commandanit l'aviation de l'armée rouge et le Gal Rolland, commandant la 1ère brigade d'aéronautique, l'aviation de l'armée bleue. Le QG des directeurs des grandes manoeuvres était implanté sur le terrain d'aviation de Reims-Courcy. Ces manoeuvres de grande envergure réunissait 60.000 hommes.

Les unités aéronautiques suivantes ont participé à cet exercice de grande ampleur :

  • la 12ème brigade de bombardement (Général Massenet de Marancourt / QG à Reims-Courcy) : 12ème RABJ de Reims-Courcy et 22ème RABN de Chartres-Champhol,
  • des détachements des 32ème (Dijon-Longvic) et 38ème régiment d'aviation (Thionville-Basse-Yutz),
  • un groupe du 11ème RABJ de Metz-Frescaty,
    un groupe du 2ème régiment d'aviation de chasse de Strasbourg-Neuhof,
  • un bataillon du 2ème régiment d'aérostation.
  • des escadrilles du 33ème régiment d'aviation d'observation de Nancy-Essey.

L'armée bleue, qui occupe la ligne comprise de la ferme de Bauvois, Sissonne, Amifontaine, Guignicourt, Brimont, est attaquée par des éléments de l'armée rouge qui veut arrêter ou gêner l'adversaire de s'installer en défensive. Les reconnaissances des Bleus sont refoulées au delà de Saint-Fergeux, harcelées par les Rouges. Au Sud de l'Aisne, la brigade de cavalerie des bleus, renforcée d'artillerie, attaque en direction de Neufchâtel, cherchant à s'emparer des passages de l'Aisne. Le soir à 22 heures, les camions gazogènes du 150ème RI de Verdun ont franchi les ponts de Rethel, pour petre dans le région de Serincourt vers deux heures du matin. Cette fois, l'exercice ne s'arrête pas à la nuit tombée et se prolonge sur plusieurs jours, une manière d'approcher au mieux les conditions d'une vraie offensive.

Seconde de la Military Zénith :

Le 8 octobre 1931, la commission sportive de l'Aéro-club de France a attribué la coupe Military Zénith des avions des bombardement de nuit pour l'année 1931. C'est la 3ème escadrille (traditions de la F 110) du 21ème RABN de Nancy-Essey qui a remporté l'épreuve. Les équipages concernés étaient les suivants : Cne Ferio (cdmt l'escadrille), Sgt Villemin, Ltt Degurse, Adj Laurent, Sgt Vautrin, Adj Delmarre, Sgt Poirot, Sgt Guillaume, Ltt Britsch, Adc Béhéty.
La 3ème escadrille (traditions de la VB 101) du 22ème RABN s'est classée seconde. Les équipages concernés étaient les suivants : Cne Castelain (cdmt l'escadrille), Ltt de Carne, Ltt Icard, Slt Decante, Adc Trontin (commandants de bord des avions), Adj Bouvresse (pilote), Sgt Guéron (pilote), Adj Barbzanges (pilote).

Le 22ème régiment d'aviation de
bombardement de nuit de Chartres-Champhol

2ème organisation

Valable pour la période allant du 1er janvier 1932 au 1er octobre 1932

Sept escadrilles, numérotées de 1 à 22, réparties en 2 groupes de bombardement et une escadrille de chasse de nuit.
Toutes ces unités sont équipées de Liore et Olivier LeO 20, à l'exception de l'escadrille de chasse de nuit qui est équipée de Breguet 19 CN 2.

1er groupe de bombardement
---> 1ère escadrille ---> traditions de la VB 109
---> 2ème escadrille ---> traditions de la VB 125
---> 3ème escadrille ---> traditions de la VB 101
-----
2ème groupe de bombardement
---> 4ème escadrille ---> traditions de la BR 113
---> 5ème escadrille ---> traditions de la CAP 130
---> 6ème escadrille ---> traditions de la CAP 115
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Escadrille de chasse de nuit
---> 22ème escadrille ---> création, pas de reprise de tradition.

Les insignes métalliques des escadrilles du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Chartres de la période allant du 1er janvier au 1er octobre 1932 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Insignes issus de plusieurs collections.

 

 

Pose d'un grillage de protection :

Le 8 mars 1932, la chefferie du génie de Chartres a adjudiqué des travaux pour la pose d'un grillage de protection, à hauteur des entrées dans les trois hangars accolés au 22ème RABN sur le terrain de Champhol pour un total de 60.000 fr.

Manoeuvres aériennes de nuit :

Le 22 mars 1932, des manoeuvres aériennes de nuit se sont déroulées sur la région lyonnaise et la région des Alpes. Des avions du 35ème RAM de Lyon-Bron, auxquels sont venus se joindre six bombardiers trimoteurs du 22ème RABN de Chartres-Champhol, ont décollé à la nuit tombante pour effectuer des exercices de bombardement, de défense et de signalisation par radio.

4.600 km en Chartres à Sofia :

Du 11 au 22 juin 1932, une escadrille du 22ème RABN , composée de 6 Lioré et Oliver LeO 20, placée sous les ordres du Lcl Delanney, a effectuée un voyage de 4.600 km en suivant l'itinéraire Chartres, Milan, Zagreb, Belgarde, Bucarest, Sofia et retour.

Inspection du Ministre de l'Air :

Le 3 août 1932, le Ministre de l'Air, Paul Painlevé a inspecté le 22ème RABN de Chartres-Champhol. Le ministre a atterri à Chartres à 9h55. Il a été reçu à son arrivée par le Maréchal Pétain et par le Gal de Goys, commandant le groupement d'aviation de réserve. Il a passé en revue les avions accompagné du Col Magnin, commandant du régiment, qui lui a présenté le personnel. Il est reparti en avion, à 14h15 et a atterri à Villacoublay à 14h45.

Trois morts et un blessé grave :

Le 19 août 1932, un bombardier bimoteur du 22ème RABN s'est écrasé près de la route de Souain, à Tahure, alors qu'il survolait le secteur à basse altitude. Une enquête a été ouverte à la demande du Général Barrés, inspecteur des forces aériennes, en tournée d'inspection au camp de Châlons. Son équipage était composé des Sgt Pierre Cacheur (pilote), Ltt Paul Charles Dauvergne, Ltt Marie Joseph Etienne Henri Du Boucher, Sgc Duvic.
Le bilan est terrible. Le Ltt Du Boucher a été tué sur le coup. Le Ltt Dauvergne, un réserviste qui effectuait une période, grièvement blessé, est mort pendant son transfert vers l'hôpital militaire de Châlons. Le Sgt Le Cacheur est décédé à l'hôpital et le Sgc Duvic, hospitalisé dans un état très grave, a été trépané. Les premiers recoupements de l'enquête ont montré que l'avion était parti en perte de vitesse, avait glissé sur l'aile, devenu incontrôlable en basse altitude, s'était écrasé sans que le pilote n'ai le temps de réagir. Leurs obsèques ont eu lieu en la chapelle de l'hôpital militaire du camp de Châlons.

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, à titre posthume, du Ltt Marie Joseph Etienne Henri Du Boucher de la 22ème escadre de bombardement, en date du 12 novembre 1932 : "Jeune officier d'activé, provenant de Saint-Cyr. Arrivé depuis plus d'un an au régiment s'est imposé dès le premier jour par l'ardeur apportée à accomplir le travail aérien. A fait preuve, au cours de cette année, d'un esprit de devoir, d'un allant et d'un amour du métier qui lui ont conquis au plus haut degré l'estime et l'affection de ses chefs et de ses subordonnés. A trouvé une mort glorieuse en service commandé le 18 août 1932."

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, à titre posthume, du Ltt Paul Charles Dauvergne au centre de mobilisation n° 22, en date du 12 novembre 1932 : "Brillant officier de réserve effectuant une période volontaire au régiment. Après avotr fait campagne dans l'infanterie depuis 1915, était passé dans l'aviation au début de 1918. Passionné pour l'aviation, suivait avec assiduité les cours de perfectionnement des officiers de réserve et obtenait chaque année les plus hautes récompenses. Effectuant régu-
lièrement des périodes volontaires, cherchant sans cesse une raison de voler, ne négligeant aucune occasion de se perfectionner. A trouvé une mort glorieuse en service commandé le 18 août 1932."

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armée, à titre posthume, du Sgt Pierre Cacheur, pilote au 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 12 novembre 1932 : "Pilote plein d'allant, prudent, modeste, d'une énergie et d'un prudent, à toute épreuve. Passionné pour sang-froid à toute épreuve. Passionné pour son métier, toujours prêt à voler pour n'importe quelle mission. A trouvé une mort glorieuse en service commandé, le 18 août 1932."

Visite d'une escadrille belge :

Le 29 août 1932, un détachement de cinq avions, pilotés par le Cdt Hansenne, Cne Kervin, Adj Libron, Adj Boerens, Adj Degroote, parti de Bruxelles (Belgique) à 9h10, s'est posé à Champhol à 11h30. Après avoir été reçus par les autorités du régiment, les aviateurs belges sont repartis vers 16h30, à destination de Bruxelles.

Précipité dans le vide à bord d'une tourelle :

Le 1er septembre 1932, au cours d'une mission photographique du 22ème RABN, la tourelle, dans laquelle l'adj René Vegel avait pris place, s'est détachée en plein vol et est tombé en entrainant le sous-officier. Après une chute de 3.000 mètres, ils se sont écrasés entre Patay et Voves (Eure-et-Loir). Après de longues recherche, son corps a été retrouvé par un officier de son unité, à un kilomètre du village de Cormainville (Eure-et-Loir). Son corps a été transféré sur l'hôpital militaire de Chartres. Originaire de Paris, l'Adj Vegel totalisait 16 ans de service et devait quitter prochainement l'armée.

En panne de jauge, ils atterrissent en campagne :

Le 17 septembre 1932, un bombardier bimoteur du 22ème RABN, piloté par l'Adj Minard, a atterri en pleine nuit dans la plaine des Laumes. Son équipage effectuait un Tour de France. Avec une jauge d'essence en panne et craignant une panne séche, le pilote a préféré atterrir pour vérifier manuellement les réservoirs. L'avion a été gardé toute la nuit par les gendarmes des Laumes. Les aviateurs ont pu repartir par leurs propres moyens au petit matin en direction de Dijon, Istres, Pau.

> Les parties suivantes concernent l'armée de l'Air - Elles seront transférées dans les pages concernant l'armée de l'Air quand elles seront ouvertes.

La 22ème escadre aérienne de
bombardement de Chartres-Champhol

Les insignes métalliques des escadrilles du 22ème escadre aérienne de bombardement de nuit de Chartres de la période allant du 1er octobre 1932 au 1er juillet 1933 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Insignes issus de plusieurs collections.

La 22ème escadre aérienne de
bombardement de Chartres-Champhol

1ère organisation

Valable pour la période allant du 1er octobre 1932 au 1er juillet 1933.

Sept escadrilles, numérotées de 1 à 22, réparties en 2 groupes de bombardement et une escadrille de chasse de nuit.
Toutes ces unités sont équipées de Liore et Olivier LeO 20, à l'exception de l'escadrille de chasse de nuit qui est équipée de Breguet 19 CN 2.

GB I/22
---> 1ère escadrille ---> traditions de la VB 109
---> 2ème escadrille ---> traditions de la VB 125
- - - - -
GB II/22

---> 3ème escadrille ---> traditions de la VB 101
---> 4ème escadrille ---> traditions de la BR 113
- - - - -
GB III/22

---> 5ème escadrille ---> traditions de la CAP 130
---> 6ème escadrille ---> traditions de la CAP 115
---> 22ème escadrille ---> création, pas de reprise de tradition.

Inspection du Ministre de l'Air :

Le 2 mars 1933, M. Pierre Cot, ministre de l'Air, est venu inspecter le 22ème RABN de Champhol. Il était accompagné de son chef de cabinet, M. Corbin, de l'inspecteur général des forces aérienne, le général Barès et du chef des services militaires du cabinet, le Lcl Jauneaud.

La 22ème escadre aérienne de
bombardement de Chartres-Champhol

Les insignes métalliques des escadrilles du 22ème escadre aérienne de bombardement de nuit de Chartres de la période allant du 1er juillet au 1er octobre 1933 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Insignes issus de plusieurs collections.

La 22ème escadre aérienne de
bombardement de Chartres-Champhol

2ème organisation

Valable pour la période allant du 1er juillet au 1er octobre 1933.

Huit escadrilles, numérotées de 1 à 23, réparties en 3 groupes de bombardement et un groupe de chasse de nuit.
Toutes ces unités sont équipées de Liore et Olivier LeO 20, à l'exception du groupe de chasse de nuit qui est équipé de Breguet 19 CN 2.

GB I/22
---> 1ère escadrille ---> traditions de la VB 109
---> 2ème escadrille ---> traditions de la VB 125
- - - - -
GB II/22

---> 3ème escadrille ---> traditions de la VB 101
---> 4ème escadrille ---> traditions de la BR 113
- - - - -
GB III/22

---> 5ème escadrille ---> traditions de la CAP 130
---> 6ème escadrille ---> traditions de la CAP 115
- - - - -
GCN 22
---> 22ème escadrille ---> création, pas de reprise de tradition.
---> 23ème escadrille ---> traditions de la C 46

Un avion s'écrase à 200 mètres du terrain :

Le 24 août 1933, survolant la ville de Chartres en basse altitude, un avion biplace s'apprétait à atterrir sur le terrain du 22ème RABN. Alors qu'il était seulement à 200 mètres du terrain de Champhol. l'avion est parti en perte de vitesse et s'est écrasé. A l'impact, le réservoir d'essence a pris feu. L'incendie s'est propagé à l'ensemble de l'appareil, carbonisant les deux membres d'équipage. Il s'agissait du Cne Delmas (pilote) et du Slt Faucheux du 1er groupe d'aérostiers de Compiègne, en subsistance au Bourget.

Exercices de nuit sur Niort :

Le 24 aout 1933, des exercices de reconnaissance et de bombardement de nuit ont eu lieu dans la région de Niort (Deux-Sèvres), sous le commandement du Col Vasselot du 22ème RABN. A 22 heures, un groupe de quatre bombardiers arrivant de Chartres, a survolé le terrain de Souch, à une altitude de 2.000 mètres, en largaut des fusées éclairantes, pour simuler le largage de bombes. Deux autres bombardiers onf fait de même, mais cette fois lors d'attaques individuelles.. Puis se sont succédés deux autres formations de trois bombardiers, parties respectivement de Chartres et d'Avord, qui ont réalisé la même attaque de nuit. L'exercice a pris fin à 23 heures.

Le congrés des sous-officiers de réserve :

A l'occasion du congrés national des sous-officiers de réserve de l'armée de l'Air du 15 au 18 septembre 1933, des avions des 2ème et 3ème régiments d'aviation de chasse, des gros porteurs des 21ème et 22ème escadres aériennes, des avions d'observation et de reconnaissance des 31ème, 33ème et 38ème régiment d'aviation et des différents GOA, sont mis en place, soit 32 appareils. Ces avions ont participé à des épreuves destinées à prouver leur valeur.

La 22ème escadre aérienne de
bombardement de Chartres-Champhol

Les insignes métalliques des escadrilles du 22ème escadre aérienne de bombardement de nuit de Chartres de la période allant du 1er octobre 1933 au 24 avril 1935 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Insignes issus de plusieurs collections.

3ème organisation

Valable pour la période allant du 1er octobre 1933 au 24 avril 1935.

Six escadrilles, numérotées de 1 à 6, réparties en 3 groupes de bombardement.
Toutes ces unités sont équipées de Liore et Olivier LeO 20, puis de Bloch MB 200.

GB I/22
---> 1ère escadrille ---> traditions de la VB 109
---> 2ème escadrille ---> traditions de la VB 125
- - - - -
GB II/22

---> 3ème escadrille ---> traditions de la VB 101
---> 4ème escadrille ---> traditions de la BR 113
- - - - -
GB III/22

---> 5ème escadrille ---> traditions de la CAP 130
---> 6ème escadrille ---> traditions de la CAP 115

Composition de la 22ème demi-brigade aérienne :

Le 1er janvier 1934, au sein de la 22ème demi-brigade aérienne, on trouve :

  • Commandant de la 22ème demi-brigade aérienne : sera désigné ultérieurement.
  • Commandant la 22ème escadre d'aviation lourde de défense et provisoirement la 22ème demi-brigade aérienne : Col J. M. M. de Vasselot de Régné.
  • Commandant la 42ème escadre aérienne mixte : sera désigné ultérieurement.
  • Commandant la base aérienne 122 : LcL M. R. Gond.

Atterrissage en campagne :

Le 24 janvier 1934, un bombardier de la 22ème escadre d'aviation lourde de défense a capoté en atterrissant dans un champ près de Arnouville-les-Mantes (Yvelines). Les quatre membres d'équipage, composé du Ltt Schur et de trois sergents, n'ont pas été blessés. Par contre, l'avion a souffert gravement de son atterrissage.

Un mort au cours d'un accident à moto :

Le 15 mai 1934, en permission chez sa mère à Theil, le Sgt Daniel Moreau de la 22ème EA circulait à moto, en compagnie du Sgt Pauly. En route, ils ont renversé un piéton, M. Boucharie, un ouvrier agricole de Vaumort. Celui-ci a été évacué avec une jambe cassée. Malheureusment, le Sgt Moreau s'est tué en tombant et son camarade n'a été que légèrement blessé.

Capotage en campagne :

Le 31 mai 1934, à 15h30, le LeO 20 n° 107 codé "B 13", appartenant à la 22ème escadre aérienne, a décollé du terrain de Gaël (Ille-et-Vilaine) à 14h50. Il participait à des manoeuvres aériennes. Son équipage était composé du Sgc Georges Aouach (pilote / brevet de pilote militaire n° 21.529 obtenu à l'école de pilotage Fourcaud, en date du 9 août 1927), Slt Baillard (obs), Sgc Marot et Sgc Castets (mitrailleur et mécanicien). En approchant Saint-Symphorien, un des moteurs du bombardier commenca à présenter des ratés. Ce type d'avion ne volant pas longtemps sur un moteur, il devenait urgent d'atterrir. Le LéO 20 était alors à 400 mètres d'altitude. La pluie, qui tombait sur la zone, rendait la visibilité très incertaine. Après avoir survolé le village de Gévezé (Ille-et-Vilaine), le pilote commença sa descente en vue d'atterrir dans un champ. En finale, l'avion tranche les fils télégraphiques de la ligne du tramway départemental reliant Génèzé à Romillié. Après le toucher des roues, le LeO rebondit, franchit d'un bond la route et termina sa course en capotant en bordure de la voie ferrée. L'avion se brise en plusieurs segments et est entièrement détruit mais tous les membres de l'équipage s'en tirent sans une égratignure, ce qui est exceptionnel pour ce type d'accident à l'époque. Les gendarmes Le Cardinal et Joly, de la brigade de Hédè, sont intervenus après avoir été prévenus par téléphone. Les débris de l'avion ont été enlevés dès la soirée par une équipe venus de l'escadre d'aviation de Tours.

Un avion s'écrase au décollage :

Le 11 juin 1934, à 22h30, le Lioré et Olivier LeO 20 Bn 3 n° 212 de la 6ème escadrille (traditions de la CAP 115) du 3ème groupe de la 22ème escadre aérienne venait de décoller du terrain de Champhol pour effectuer une mission de nuit, la spécialité de l'escadre. Le but était de joindre la base de Reims, via une escale à Tours, puis retour. Au cours du décollage, un des moteurs est tombé en panne, ce qui a contraint le pilote a tenter un atterrissage au plus vite. Le gros appareil a d'abord percuté une maisonnette en arrachant une partie du toit, puis s'est écrasé au sol, non loin du parc de la 22ème EA, avant de prendre feu. Cette maison appartenait à un aviateur de l'escadre, le Sgc Guillemin. Malgré l'heure tardive, des témoins prèsents sur le lieux, sont intervenus et sont parvenus à sauver deux des membres d'équipage qui n'étaient pas coincés dans les débris. Malheureusement l'embrasement final n'a pas laissé le temps aux sauveteurs d'extraire les adjudants Narcisse Richard (radiotélégraphiste) et Octave Sibade (mécanicien / mitrailleur) ont été carbonisés. Les survivants, le Sgc Maurice Bourdin (pilote / Brevet de pilote militaire n° 22.087 obtenu à l'école d'aviation Blériot, le 20 septembre 1928) et le Slt Jean Grimbert (navigateur) ont été évacués sur l'hôpital, grièvement brulés au visage et aux mains. Le général Denain, ministre de l'Air, s'est rendu à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu de Chartres pour s'incliner devant les victimes. Il a fait Chevalier de la Légion d'Honneur, l'Adj Sibade et a remis la Médaille Militaire à L'Adj Richard. Dans la soirée, il a remis, la croix de la Légion d'Honneur au Slt Grimbert et au Sgc Bourdin.

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée du Slt Jean Lucien Emile Grimbert de la 22ème escadre aérienne, en date du 12 juin 1934 : "8 ans de services, 1 blessure, 2 ans de bonifications pour services aériens. Titres exceptionnels: jeune officier plein d'allant et d'un amour du métier qui lui ont conquis l'estime et l'affection de ses chefs et de ses subordonnés. Passionné pour l'aviation, ne négligeant aucune occasion de se perfectionner comme pilote ou comme observateur, est devenu rapidement un sujet d'élite dans sa formation. Blessé gravement en service aérien commandé le 11 juin 1934, a fait preuve d'une énergie et d'une force morale qui ne se sont pas démenties malgré ses souffrances. Totalise 318 heures de vol de jour et 21 heures de vol de nuit." Pour prendre rang du 12 juin 1934. date à laquelle il a été décoré au titre de blessé en danger de mort.

 

 

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armée du Slt Jean Lucien Emile Grimbert de la 22ème escadre aérienne, en date du 12 juin 1934 : " 8 ans de services, 1 blessure, 9 ans de bonifications pour services aériens. Titres exceptionnels: pilote plein d'allant, modeste, d'une énergie et d'un sang-froid à toute épreuve. Toujours prêt à voler pour n'importe quelle mission, ayant acquis une grande expérience du vol de nuit. Gravement blessé en service aérien commandé le 11 juin 1934, au cours d'un délicat atterrissage de nuit. A conservé un héroïque moral et a fait l'admiration de ses chefs. Totalise 472 heures de vol de jour et 182 heures de vol de nuit." Pour prendre rang du 12 juin 1934 date à laquelle il a été décoré au titre de blessé en danger de mort.

* Grade de Chevalier de la légion d'Honneur et citation à l'ordre de la 2ème région aérienne, à titre posthume, de l'Adj Octave André Germain Sibade de la 22ème escadre de bombardement, en date du 22 juin 1934 : "Sous-officier chef de bord de jour et de nuit. D'une haute conscience professionnelle, très allant, cherchant sans cesse une occasion de voler et faisant preuve des plus belles qualités françaises de joyeux courage et d'ardent dévouement. A trouvé une mort glorieuse dans l'accompliment de ses fonctions de chef de bord, au cours d'un vol de nuit, le 11 juin 1931. Totalise 877 heures de vol de jour et 235 heures de vol de nuit. Médaillé militaire et cité à l'ordre de la brigade des théâtres d'opérations extérieurs."

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de la 2ème région aérienne, à titre posthume, de l'Adj Narcisse Alphonse Marcel Richard de la 22ème escadre de bombardement, en date du 22 juin 1934 : "sous-officier radio ayant rendu de signalés services dans sa spécialité, faisant preuve d'un bel esprit militaire et se donnant de tout coeur à son métier. Tué en service aérien commandé, le 11 juin 1934, au cours d'un vol de nuit. Totalise 429 heures de vol de jour et 182 heures de vol de nuit."

Le témoignage d'un sauveteur :

Un témoin, qui est intervenu sur le lieu du drame, M. Leboucq livre son témoignage dans la presse d'époque : "Les roues de l'avion heurtèrent le toit de la maisonnette et le biplan piquant du nez, tomba dans le jardin, la queue en l'air. Cela fit un bruit de tonnerre et immédiatement les flammes jaillirent. Un homme gesticulait en criant au milieu des débris en feu. C'était le sergent-chef Bourdin. Un autre, le lieutenant Grimbert, était étendu à terre et ses vétements flambaient."
Après avoir éloigné ce dernier du lieu de l'accident, le témoin se porta au secours des deux autres aviateurs restés dans l'appareil, le sergent Bourdin ayant réussi à se dégarer seul. Dans la carlingue, se trouvait un homme debout qui essayait de sortir. Il semblait avoir les jambes prises. Il penchait le torse de droite à gauche, et de gauche à droite, sans dire mot.
"Je m'approche. Je crois pouvoir le saisir. J'avais les mains à 10 centimètres de lui. Brusquement, toute la tuyauterie se transforme en chalumeau. Le feu ronfle partout à la fois et je dois reculer. Les flammes montent, environnant jusqu'à la ceinture le malheureux qui finalement s'écroula dans le brasier."
Quant au quatrième occupant, le témoin ne put le voir et il fut carbonisé à l'intérieur de l'appareil.

Cdt Azéma de Castet La Boulbène nommé Cdmt de groupe :

Le 14 juin 1934, le Cdt Aimé Albert Tatien Azéma de Castet La Boulbène est affecté à la 22ème escadre aérienne, comme commandant de groupe.

Un soldat renversé par une voiture :

Le 20 août 1934, le Sol Lucien René Marie Gaubert, appartenant à la 1ère compagnie de la 22ème escadre d'aviation lourde de défense, a été retrouvé grièvement blessé sur la route de Prunay-sous-Ablis (Yvelines). L'enquête, qui a suivi, a conclu qu'il avait été heurté par une voiture, dont le conducteur ne s'était pas arrêté. Grièvement blessé, le militaire a été évacué vers l'hôpital militaire "Dominique Larrey" de Versailles. (Yvelines). Il est décédé des suites de ses blessures, le 22 août à 16h45. (acte de décès n° 834 de la ville de Versailles.)

Touché par une hélice au bras :

Le 21 août 1934, à l'issue d'un vol de nuit à bord du Lioré et Olivier LeO 20 Bn 3 n° 324 de la 3ème escadrille (traditions de la VB 101) de la 22ème EA, le Sgt Guy Poirier a été blessé par une des hélices sur le terrain de Champhol. Transporté d'urgence à l'hôpital militaire de Chartres, il a été amputé d'un bras. L'équipage du LeO 20 Bn 3 était composé par le Sgt Gouyet (pilote), Sgc Drapier (obs), Sgc Poirier (radio-TSF).

Un pilote de réserve de la 22ème escadre grièvement blessé :

Le 28 août 1934, deux pilotes de réserve de la 22ème EA effectuaient une période d'entrainement à Aulnat (Puy-de-Dôme). Au retour d'un vol d'entrainement, à bord d'un Henriot, ils se préparaient à atterrir sur le terrain d'aviation de Rhue. En prenant le dernier virage, l'avion est parti en perte de vitesse, a entamé un demi-tour de vrille avant de s'écraser au sol. Comme l'avion d'entrainement s'est écrasé sur le terrain, les secours sont intervenus très vite. Le Ltt Pierre Vincent a été dégagé avec des blessures à la face et une jambe brisée au-dessous du genou. Le Ltt André Collangette semblait plus gravement touché avec la machoire enfoncée et une grave blessure au-dessous des yeux. Les deux blessés graves ont été évacués sur l'hôpital civil. Le Ltt Vincent est décédé des suites de ses blessures, le 12 septembre 1934. Le Ltt Collangette a survécu.

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de la 4ème région aérienne, à titre posthume, du Ltt Pierre Louis Vincent (réserve) au centre de mobilisation d'aviation n° 22, en date du 23 novembre 1934 : "Officier observateur de réserve d'un rare mérite, n'ayant cessé de se consacrer à l'aviation avec un enthousiasme et une assiduité digne d'éloges. Grièvement blessé dans une chute d'avion, le 28 août 1934, au retour d'une mission en liaison avec les troupes de l'armée de terre, est mort des suites de ses blessures, le 12 septembre 1934."

Tué au cours d'un stage au CAM d'Hourtin :

Le 25 septembre 1934, à 16h30, un hydravion FBA 17 codé "HE 2" appartenant à l'école de pilotage maritime d'Hourtin, ayant à son bord le QM Guillaume Kergadallan (pilote) et le Ltt Pierre Lehur de la 22ème escadre aérienne, en stage au CAM, s'est écrasé dans l'étang de Lacanau (Gironde). Les deux occupants ont été tués sur le coup. Les deux aviateurs ont reçu, à titre posthume, la Médaille Militaire. Le Ltt Lehur avait ontenu le brevet de pilote militaire n° 22.784 obtenu à l'école militaire d'aviation d'Avord, le 19 novembre 1929.

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de la 2ème région aérienne du Ltt Pierre Lehur de la 22ème escadre aérienne, en date du 23 novembre 1934 : "Jeune officier d'un allant, d'un entrain et d'une ardeur magnifique, d'une valeur morale exceptionnelle ayant déjà rendu les plus grands services dans des fonctions importantes et appelé à une brillante carrière. A trouvé la mort en cherchant, sur sa demande, à étendre encore ses connaissances aéronautiques par la pratique de l'hydravion."

Trouver la date de cet accident :

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armée du Sgt Guy Roger Poirier de la 22ème escadre aérienne, en date du 18 décembre 1934 : "Trois ans de services, une blessure en service aérien commandé, 5 ans de bonifications pour services aériens. Titres exceptionnels : bon sous-officier qui a donné toute satisfaction dans l'emploi de radiotélégraphiste en escadrille. A été grièvement blessé dans l'accomplissement de ses fonctions. 75 % d'invalidité."

Une panne moteur au décollage provoque trois morts :

Le 28 janvier 1935, à 15h10, au décollage d'un groupe d'avions, un des deux moteurs d'un Léo 20 de la 22ème escadre aérienne cale, empêchant l'appareil de s'élever normalement. Après avoir parcouru 200 mètres, il ne peut aller plus loin et s'écrase sur deux maisons ouvrières contiguës, situées rue de Fresnay. Ces maisons étaient habitées par MM Joseph Lecoz et Guillaume Kerjean, deux agents militaires. Un des moteurs finit sa course dans la salle à manger de Mme Kerjean alors que l'autre reste accroché à un mur d'angle, dans l'espace de deux mètres entre les deux habitations. A l'impact, un des réservoirs de carburant prit feu. Les témoins ont rèussi à mettre en sécutité deux membres d'équipage qui avaient été éjectés hors de l'appareil. Malheureusement, deux sous-officiers aviateurs et une habitante ont été tués et ont été carbonisés. Il s'agit des sergent-chefs Noël Drapier (chef de bord) et Dominique Giraud-Moine (pilote) et de Mme Kerjean, épouse d'un agent militaire. Les deux autres aviateurs, le caporal-chef Maurice Alivon (mitrailleur) et le Sgt Gilbert Schneider (radiotélégraphiste) ont été transférés sur l'hôpital militaire de Chartres. Le premier a été relevé avec des contusions multiples et le second avec une suspicion de fracture du crâne. Le général Denain, minsitre de l'Air, a remis la Médaille Militaire, à titre posthume, aux Sgcs Noël Drapier et Giraud-Moine. Les deux survivants ont été décorés de la même décoration.

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armée du Sgt Gilbert Henri Schneider à la 22ème escadre aérienne, en date du 1er mars 1935 : "Sept ans de services, une blessure en service aérien commandé, 7 ans de bonifications pour services aériens. Titres exceptionnels : sous-officier radio, ancien breveté de la marine, d'une compétance professionnelle exceptionnelle, passionné de son métier, ne négligeant aucune occasion de se perfectionner dans une spécialité où il a rendu les plus grands services, recherchant toutes les occasions de voler; d'une très belle tenue militaire; a été gravement blessé dans l'exercice de ses fonctions, au cours d'un servicie aérien commandé, le 28 janvier 1935. A fait l'admiration de ses chefs par son courage et sa conduite au moment de l'accident. Totalise 447 heures de vol de jour et 114 heures de vol de nuit." Pour prendre rang du 28 janvier 1935, date à laquelle ces militaires ont été décorés au titre des blessés en danger de mort.

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armée du Clc Maurice Jean Marc Alivon à la 22ème escadre aérienne, en date du 1er mars 1935 : "Deux ans de services, une blessure en service aérien commandé, 3 ans de bonifications pour .services aériens. Titres exceptionnels: Jeune mitrailleur, arrivé depuis quelques mois à la 22e demi-brigade. Plein d'entrain et d'allant, aimant son métier et se perfectionnant sans cesse. Animé du désir de voler le plus souvent possible, a donné à ses chefs les plus grands espoirs d'avenir. A été blessé gravement, le 28 janvier 1935, au cours d'un vol commandé. A montré un moment de l'accident beaucoup de courage et de sang-froid. Totalise 130 heures de vol de jour et 10 heures de vol de nuit." Pour prendre rang du 28 janvier 1935, date à laquelle ces militaires ont été décorés au titre des blessés en danger de mort.

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de la 2ème région aérienne, à titre posthume du Sgc Dominique François Louis Giraud-Moine à la 22ème escadre aérienne, en date du 1er mars 1935 : "Pilote très confirmé de jour et de nuit, plein d'énergie et de sang-froid, toujours prêt à voler et rendant les plus grands services A son escadrille, d'une belle tenue militaire, possédait la confiance absolue de ses chefs. A trouvé une mort glorieuse, au cours d'un service aérien commandé, le 28 janvier 1935. Totalise 1.020 heures heures de vol de nuit."

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de la 2ème région aérienne, à titre posthume du Sgc Noël Jean Baptiste Drapier à la 22ème escadre aérienne, en date du 1er mars 1935 : "Titulaire du brevet de chef de bord. Navigateur très confirmé de jour et de nuit, plein d'allant, cherchant toujours il voler pour n'importe quelle mission. Sous-officicr modeste, mais d'une haute valeur morale et d'une remarquable conscience professionnelle, digne d'être donné en exemple aux jeunes sous-officiers pour ses hautes qualités de connaissance du vol, de courage et de dévouement. A trouvé une mort glorieuse dans l'accomplissement de ses fonctions de chef de bord au cours d'un vol commandé le 28 janvier 1935. Totalise 571 heures de vol de jour et 160 heures de vol de nuit."


La 22ème escadre aérienne de
bombardement de Chartres-Champhol

Les insignes métalliques des escadrilles du 22ème escadre aérienne de bombardement de nuit de Chartres de la période allant du 24 avril 1935 au 15 avril 1940 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Insignes issus de plusieurs collections.

4ème organisation

Valable pour la période allant du 24 avril 1935 au 15 avril 1940.

Quatre escadrilles, numérotées de 1 à 4, réparties en 2 groupes de bombardement. Toutes ces unités sont équipées de Liore et Olivier LeO 20, puis l'Amiot 143 en décembre 1935, Bloch MB 131 en octobre 1938, Potez 63/11 en septembre 1939.

GB I/22
---> 1ère escadrille ---> traditions de la VB 109
---> 2ème escadrille ---> traditions de la VB 125
- - - - -
GB II/22

---> 3ème escadrille ---> traditions de la CAP 130
---> 4ème escadrille ---> traditions de la CAP 115

Un pilote se tue aux commandes d'un avion de la SE :

Le 2 mai 1935, un Nieuport-Delage (62 ou 622) de la section d'entrainement, piloté par le Sgc Lamiel de la 22ème EA, s'est écrasé dans un camp, en bordure de la ligne de chemin de fer, près de Morancez, à quelques kilomètres de Chartres. A l'impact à grande vitesse, l'avion a été pulvérisé et ses débris se sont éparpillés sur 150 mètres. Le pilote a été tué sur le coup. L'enquête a émis l'hypothèse que le pilote avait perdu connaissance alors qu'il évoluait à 6.800 mètres. L'avion a été observé, par des fermiers qui travaillaient dans les champs, en train de tomber en décrivant des cercles de plus en plus rapides, sans reprise du pilote, jusqu'au sol. Quand le Nieuport-Delage a percuté le sol, il explosa et prit feu.

Collision en plein vol :

Le 3 mai 1935, vers 21h30, cinq bombardiers de la 1ère escadrille (traditions de la ont décollé pour effectuer une mission en direction de Tours. Ayant atteint l'altitude de 1.000 mètres, les avions se sont regroupés pour voler en formation. Au bout de 20 mn de vol, alors qu'ils navigaient tous feux allumés, un avion, qui n'appartenait pas à leur dispositif, a traversé leur dispositif et a heurté l'un des bombardiers. L'équipage de l'avion atteint était le suivant : Sgc Gaston Capdeville (pilote), Cne Moguet (chef de bord et commandant de la 1ère escadrille (traditions de la VB 109)) Sgc Douset (radiotélégraphiste), Sgc Garnery (mitrailleur), Sgt Davignon (mécanicien de bord). La collision avec l'autre appareil provoqua la section de 2 mètres de l'aile supérieure droite. Grâce à son expérience, le Sgc Capdeville a réussi à ramener son gros biplan sur le terrain de la base de Chartres et a atterrir presque normalement. Le Col XXX Martin, commandant la 22ème escadre aérienne, a félicité le pilote. L'avion, qui a failli causer une catastrophe, appartenant au centre de Villacoublay. Il était occupé par les ingénieurs du corps de l'aéronautique Vellay et Dufour et le mécanicien de bord Sauvat. Après la collision, leur avion a capoté sur le terrain de Villacoubaly à 22h30. Les trois aviateurs ont été légèrement blessés.

Collision avec un pylône de haute tension :

Le 13 juin 1935, un bombardier de la 1ère escadrille de la 22ème EA a décollé de Chartres dans la soirée pour joindre la base de Reims-Courcy. Son équipage était composé de Sgc Raymond Barnault (pilote), Cne Moguet (chef de bord et cdmt 1ère escadrille (traditions de la VB 109)) et trois autres aviateurs. Alors qu'il effectuait son approche du terrain d'aviation de Reims, l'avion a percuté un pylône d'une ligne haute tension. Le choc a complétement déséquilibré l'appareil qui s'est écrasé. Le pilote a été tué sur le coup, le Cne Moguet, souffrant de fractures au bras et à une cuisse et de plusieurs côtes enfoncées. Les trois autres occupants, qui ne sont pas identifiés dans la presse d'époque, ont souffert de légères contusions.

* Citation à l'ordre de l'armée de l'air du Cne René Gaston Moguet de la 22ème escadre aérienne, en date du XX juin 1935 : "Chef d'escadrille qui donne en toutes circonstances le plus bel exemple d'ardeur et de sentiment du devoir. Dans la nuit du 13 au 14 juin 1935, a encore fait preuve de qualités exceptionnelles d'énergie et de sang-froid. Bien que grièvement blessé, a réussin à se dégager des débris de l'avion en dirigeant personnellement les secours et en tentant de sauver le pilote, malgré des dangers d'incendie immédiats. Officier de la Légion d'Honneur du 24 mai 1935. Quatre citations, cinq blessures. 1.860 heures de vol dont 236 heures de nuit."

Tué par une hélice :

Le 23 juillet 1935, le Sgt Jacques Derly se préparait à monter à bord du Lioré et Olivier Léo 20 Bn 3 n° 29 de la 2ème escadrille (traditions de la VB 125) pour partir en mission, à partir du terrain de Champhol. L'équipage était composé du Sgt Petit (pilote), Ltt de Rugy (obs), Sol Gibier, Sol Foussard, Sgt Derly (mécanicien). A cet instant, il s'est trop approché d'une hélice qui tournait à grande vitesse et a été touché. Transporté dans le coma à l'hôpital militaire de Chartres, il a rendu l'ame peu de temps après.

La 22ème escadre aérienne de
bombardement de Chartres-Champhol

 

Trois morts au cours d'un accident d'avion :

Le 16 septembre 1935, vers 10 heures, l'Amiot 143 Bn 5 n° 1 de la 1ère escadrille (traditions de la VB 109) de la 22ème EA s'est écrasé dans un champ bordant le route d'Oisème. A l'impact, l'appareil s'est brisé en plusieurs parties et a pris feu. Le Sgt Marie Pougeol (mécanicien) a été tué sur le coup. Deux autres aviateurs, les Ltt Jean Frédérique Péchin (pilote) et Sgt Julien Descours (mitrailleur), qui avaient été grièvement blessés, sont décédés des suites de leurs blessures à l'hôpital militaire de Chartres. Le dernier occupant, le Clc Georges Barron a également été blessé mais ses blessures, bien que graves, ne mettaient pas sa vie en danger. Malheureusement, un drame en entrainant un autre, la veuve du Sgt Descours, née Henriette Gracet, n'a pas supporté la mort de son mari. Le lendemain, elle s'est tiré une balle de revolver dans la tête, au niveau d'une oreille. Elle a succombé à la gravité de ses blessures à l'hôpital de Chartres à 18 heures. Ils étaient mariés depuis deux ans. Elle était originaire de Marseille (Bouches-du-Rhône).

* Grade de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, à titre posthume, du Ltt Jean Frédéric Péchin de la 22ème escadre aérienne, en date du 18 octobre 1935 : "Sept ans de services, une blessure en service aérien commandé, 10 ans de bonifications pour services aériens. Titres exceptionnels : officier pilote, animé des plus hautes vertus morales et militaires. A été grièvement blessé, le 16 septembre 1935, au cours d'un accident aérien. Est mort peu après, des suites de très graves brûlures, faisant preuve au milieu de ses souffrances, d'une abnégation et d'un courage exceptionnels." Pour prendre rang du 16 septembre 1935, date à laquelle il a été décoré au titre de blessé en danger de mort.

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armé, à titre posthume, du Sgt Julien Lucien Descous de la 22ème escadre aérienne, en date du 18 octobre 1935 : "Trois ans de services, une blessure en service aérien commandé, cinq ans de bonifications pour services aériens. Titres exceptionnels : sous-officier mitrailleur, animé d'un grand esprit de devoir et des plus belles qualités professionnelles. Blessé très grièvement à son poste, le 16 septembre 1935, au cours d'un accident aérien. Mort des suites de graves et douloureuses brûlures, après avoir fait preuve d'un admirable esprit de sacrifice. 270 heures de vol." Pour prendre rang du 16 septembre 1935, date à laquelle il a été décoré au titre de blessé en danger de mort.

* Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armée, à titre posthume, du Sgt Roger Germain Poujol de la 22ème escadre aérienne, en date du 18 octobre 1935 : "A été cité, à titre posthume, à l'ordre de l'armée de l'air." Ordre général n° 7 du 19 septembre 1935 publié au journal officiel du 20 septembre 1935.

Collision d'un LeO 20 avec deux NiD 629 :

Le 27 mars 1936, le Lioré et Olivier 20 Bn 3 n° 126 de la 3ème escadrille (traditions de la CAP 130) entre en collision avec deux Nieuport-Delage NiD 629 C 1 n° 705 et 713 de la 6ème escadre de chasse parqués sur le parking. Lors de l'impact, les réservoirs d'essence ont été écrasés et ont pris feu. Les trois appareils sont été détruits par le feu. Fort heureusement, l'équipage du LeO 20, composé du Sgt Marcel Blanchard (pilote), Ltt Pierre Pouyade (obs), Sgc Emile Mouret, Sgt Etienne San Juan s'en est sorti sans blessure.

Un bombardier s'écrase lors d'un vol d'essai moteurs :

Le 28 juillet 1936, vers 10 heures, l'équipage d'un Amiot 143 de la 1ère escadrille (traditions de la VB 109) du 1er groupe de la 22ème EA effectuait, en altitude, un vol d'essai des moteurs, dans les environs d'Aulnay-sous-Auneau. A un moment du vol, l'appareil a été observé piquant du nez, avant de s'écraser au sol. Au cours de la descente, le Slt Jean Louis Beaudoin (chef de bord) a été éjecté de l'avion en perdition et a réussi à ouvrir son parachute. Il a atterri au sol sans dommage. Par contre, les 4 occupants, qui sont restés dans la carligue, ont tous été tués. Il s'agit du Sgt Maurice Cannioncq (pilote), Sgt Fernand Brandeburg (pilote), Sgt Fernand Cochat (mitrailleur) et Clc François Bodenès (mécanicien). L''enquête s'est orientée sur un problème de givrage. A 3.500 mètres, le bombardier a traversé un gros nuage et le givrage du pare-brise, qui en résulta, rendit la visibilité nulle pour le pilote. Le chef de bord, qui se rendit compte du danger de la situation, ordonna aux membres de l'équipage de se munir de leurs parachutes. Alors que l'Amiot 143 n'était plus qu'à 500 mètres d'altitude, une violente secousse ébranla l'appareil. Presque à l'arrêt, le gros bombardier était parti en perte de vitesse et entamait une descente vers le sol en spirale. Comprenant qu'il n'y avait plus rien à faire pour sauver l'appareil, l'officier chef de bord ordonna à l'équipage d'évacuer l'appareil. Malheureusement, la force centrifuge, provoqué par la descente rapide, empêcha les hommes de sortir et de sauver leurs vies. Seul le Slt Beaudoin, qui a été précipité dans le vide, a pu échapper à cette descente infernale. Le pilote, avec sa visibilité complétement bouchée, a probablement été victime d'une désorientation et ne s'est pas apercu que la vitesse de son bombardier chutait anormalement.

Un paysan qui se dirigeait vers ses champs dans les environs d'Aunay-sous-Anneau a témoigné : "Il était environ 10h45, j'allais aux champs, quand j'entendis au-dessu de ma tête le ronflement d'un avion. C'était un gros appareil volant assez bas et je n'y aurais pas pris beaucoup d'attention, car les avions sont nombreux ici, quand je perçus des ratés dans le moteur. J'ai cru tout d'abord que le pilote cherchait un endroit favorable à l'atterrissage, mais je vis bientôt l'appareil reprendre de la hauteur et cela dura à peine une seconde. Il me sembla immobile, puis descendit en flèche vers le sol. Au même instant, j'aperçus l'un des occupants qui avait pu sauter de la carligue et qui déployait son parachute. L'avion s'écrasa sur le sol dans un fracas épouvantable et de loin, je vis une haute colonne de fumée. Je suppose qu'il a pris feu.

* Citation à l'ordre de l'armée de l'air du Slt Jean Louis François Beaudoin, en date du 13 août 1936 : "Jeune officier observateur, plein d'allant et de sang-froid, A fait preuve, le 28 juillet 1936, des plus belles qualités de maîtrise de soi-même en conservant jusqu'au moment où il fut projeté hors de son avion désemparé et luttant contre les éléments, le commandement effectif de son équipage. 100 heures de vol."

* Citation à l'ordre de l'armée de l'air, à titre posthume, du Sgt Fernand Joseph Brandenburg de la base aérienne n° 122, en date du 13 août 1936 : "Pilote à la 1ère escadrille de la 22ème escadre d'aviation lourde de défense, animé du plus bel enthousiasme pour le travail aérien, totalisait en huit années de service près de 600 heures de vol dont 120 heures de vol de nuit. A trouvé la mort dans l'exécution d'un service aérien commandé le 28 juillet 1936, en luttant contre les éléments dans son avion désempara."

* Citation à l'ordre de l'armée de l'air, à titre posthume, du Sgt Maurice François Cannioncq de la base aérienne n° 122, en date du 13 août 1936 : "Pilote à la 1ère escadrille de la 22ème escadre d'aviation lourde de défense, plein d'ardeur et d'allant; animé du plus bel esprit de sacrifice, a trouvé la mort, au cours d'un service aérien commandé, le 28 juillet 1936, dans son avion désemparé. 350 heures de vol dont 45 heures de vol de nuit."

* Citation à l'ordre de l'armée de l'air, à titre posthume, du Sgt Joseph Jean Paul Cochat de la base aérienne n° 122, en date du 13 août 1936 : " Mitrailleur à la 1ère escadrille de la 22ème escadre d'aviation lourde de défense, dévoué et consciencieux, aimé de ses chefs et de ses camarades pour sa conscience professionnelle et sa haute idée du devoir. A trouvé une mort glorieuse, le 28 juillet 1936, au cours d'un exercice aérien commandé. 250 heures de vol, dont 45 heures de vol de nuit.

* Citation à l'ordre de l'armée de l'air, à titre posthume, du Clc François Modenès de la base aérienne n° 122, en date du 13 août 1936 : " Jeune mécanicien d'avions, fanatique de son métier. A trouvé la mort en service aérien commandé, le 28 juillet 1936, au cours d'un essai de fonctionnement en vol des moteurs de son appareil."

Transfert de la 22ème escadre aérienne :

Les officiers, dont les noms suivent, appartenant à la 22ème escadre aérienne à Chartres, sont affectés à la date de leur déplacement en octobre et novembre 1936, à la 22ème escadre aérienne à Orléans.
* Officiers pilotes : Col Jean André Léon Hébrard, Cdt René Gaston Moguet, Cdt Maxime Jules François Mokel, Cne Emmanuel Paul Boulmer, Cne Marcel Marie Adolphe Buchette-Puyperoux, Cne Paul Bodon, Cne Paul Branthôme, Cne Raoul Léon Louis Noir, Ltt Xavier Marie Robert Poilloue de Saint-Mars, Ltt Henri Marie Jacques Budan de Russé, Ltt Guillaume Charles Joseph Goullet de Rugy, Ltt Georges Eugène Fouché, Ltt Roger Georges Léon Louis Duval, Slt Julien Eugène Hatier, Slt Gaston Maitret, Slt Louis Paul Yvon Girardot, Slt Charles Antoine Lafargue.
* Officier mécanicien : Cne Louis Amédée Jean Debest.
* Officiers de réserve, servant en situation d'activité : Ltt P. Maudière, Slt Paul Philippe Morize, Slt Lucien Ballandras, Slt P. Paillency.

Les GB I/32 et II/32 quittent Chartres-Champhol :

Les GB I/22 et GB II/22 quittent Chartres-Champhol pour Orléans-Bricy, le 23 décembre 1936.

Les installations

Camp d'aviation de Chartres-Champhol dans les années 20 - Les bombardiers au centre sont des Farman Goliath qui ont été mis en service à partir de l'année 1923 et le sont restés jusqu'en 1930, année de leur interdiction de vol - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Camp d'aviation de Chartres-Champhol dans les années 20 - Les bombardiers sur la droite sont des Farman Goliath qui ont été mis en service à partir de 1923 et le sont restés jusqu'en 1930, année de leur interdiction de vol - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

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Alignement des escadrilles dotées Farman Goliath devant les hangars du terrain d'aviation de Chartres-Champhol dans la seconde partie des années 20 - On peut remarquer que le marquage des avions est différent par escadrille - Celle à gauche utilise un codage en A suivi d'un chiffre romain, la suivante au centre en B suivi d'un chiffre romain et finalement à droite, la dernière en C suivi d'un chiffre romain. Probablement les 1ère, 2ème et 3ème escadrilles du 22ème RABN - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque. Cliquez sur l'image pour l'agrandir Cliquez sur l'image pour l'agrandir

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Photo verticale du terrain d'aviation de Chartres-Champhol, le 26 août 1925 - Six hangars en béton sont en cours de construction - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo IGN.

Photo verticale du terrain d'aviation de Chartres-Champhol, le 11 octobre 1924 - Elle a été prise par l'équipage composé du Ltt Simon (pilote) et Slt Marrec (obs) appartenant à la 3ème escadrille (traditions de la VB 101) du 22ème RABN - Focale de l'appareil de prise de vue F 26 - Altitude de prise de vue 2600 mètres - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo IGN. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

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Deux hangars en béton du terrain d'aviation de Chartres-Champhol en 1945 - Celui de gauche a été entirement détruit probablement par un ou deux impacts directs, celui de droite, tient toujours - Champhol et son terrain de desserrement ont été bombardés et mitraillés de nombreuses fois par les bombardiers et chasseurs américains - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Cette photo a été prise après la libération par les Américains de la base aérienne de Chartres - La base et ses deux terrains d'aviation ont été libérés, le 21 août 1944. Ils ont été rapidement déminés, nettoyés et réparés. Le 26 août, le terrain est de nouveau opérationnel - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo droits réservés.

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Photo verticale du terrain d'aviation de Chartres-Champhol, le 14 avril 1949 - Les deux zones de dispersion construites par les Allemands sont clairements visibles - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo IGN.

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Les installations

Cantine du camp d'aviation de Luxeuil-Saint-Sauveur (Haute-Saône) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

Photo oblique de la base aérienne de Chartres-Champhol dans les années 1930 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

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Vues des casernes d'aviation de la base aérienne de Chartres-Champhol dans les années 30- Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Photo oblique de la base aérienne de Chartres-Champhol dans les années 1930 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

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La caserne "Neigre" du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Chartres-Champhol dans les années 30 - Ce batiment a été touché par une bombe allemande, le 3 juin 1940 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

La même caserne "Neigre" de la base aérienne de Chartres-Champhol après avoir été touchée par une bombe allemande, le 3 juin 1940 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Carte postale d'époque.

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Bombardement américain du terrain d'aviation de Chartres-Champhol, le 28 mars 1944 - Ce jour là, un groupe de 61 Boeing B-17 Flying Fortress a bombardé le terrain et les installations de la base. Huit des neufs hangars ont été endommagés ou gravement endommagés, mais les cratères de bombes sur la piste et la zone d’atterrissage seront rapidement comblés- Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo issue des archives nationales américaines.

 

 

 

 

Les Hommes

Ltt Gaston Damelincourt - Né le 25 juin 1892, rue des Tilleuls à Camphin-en-Carembault (Nord) - Fils de Louis Charles Damelincourt (Clerc principal de huissier) et de Maria Angélique Granwin (employée des Postes) - Profession avant guerre Comptable télégraphiste - Classe 1912 - Recrutement de Lille (Nord) sous le matricule n° 893 - Engagé volontaire pour trois ans, au titre du 9ème régiment de cuirassiers, à compter du 17 mars 1913 - Nommé Caporal, le 15 juin 1914 - Blessé par gelure des pieds dans les tranchées de Moulin-au-Bois, le 4 décembre 1914 - Nommé Maréchal des Logis, le 21 février 1915 - Passé à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 20 septembre 1915 - Tests de sélection et cours théoriques à l'école d'aviation militaire de Dijon - Brevet de pilote FAI n° 3005 obtenu sur avion Caudron et délivré par l'Aéroclub de France, le 26 février 1916 - Brevet de pilote militaire n° 2516 obtenu à l'école d'aviation militaire d'Avord, le 27 janvier 1916 - Présent à Avord, jusqu'au 29 janvier 1916 - Stage de perfectionnement à l'école d'aviation militaire de Châteauroux - Stage de spécialisation à l'école d'aviation militaire de Tours, jusqu'au 2 février 1916 - Pilote du GDE / RGAé du 25 février au 29 mars 1916 - Convoyage d'un Nieuport 10 au profit de l'escadrille N 26 du 14 au 29 mars 1916 - A été victime d'un accident d'avion en atterrissant à Longpré, le 18 mars 1916 - Pilote de l'escadrille C 74 / SAL 74 du début avril 1916 au 8 août 1918 - Citation n° 26 à l'ordre de l'armée, en date du 23 juillet 1916 - Croix de Guerre et citation à l'ordre de l'armée, en date du 22 octobre 1916 - Citation n° 57 à l'ordre de l'armée, en date du 31 octobre 1916 - Citation à l'ordre du 4ème corps d'armée belge - Croix de guerre belge - Chevalier de la Couronne de Belgique - Nommé Sous-lieutenant à titre définitif, le 2 novembre 1916 - Stage de tir à l'école de tir aérien de Cazaux du 19 au 30 janvier 1917 - En mission du 29 mai au 3 juin 1917 - En stage (Caudron G 6 ou Letord) au GDE du 14 au 19 septembre 1917 - Citation n° 54 à l'ordre de l'armée, en date du 25 octobre 1917 - Nommé Lieutenant, à titre définitif, le 4 décembre 1917 - En mission du 21 au 16 décembre 1917 - En mission à la STA de Paris du 20 au 23 janvier 1918 - En mission à la STA de Paris du 9 au 18 février 1918 - En stage sur avion Salmson 2A2 du 11 au 23 mars 1918 - Citation n° 12 à l'ordre de l'armée, en date du 29 mars 1918 - En stage à la RGA du 15 au 24 avril 1918 - Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée, en date du 10 juillet 1918 - Stage au CIACB de Champsfleury jusqu'au 24 juillet 1918 - Convoyage d'un avion de la RGA vers l'escadrille du 2 au 8 août 1918 - Commandant de l'escadrille VR 291 du 5 novembre 1918 au 16 avril 1919 - En mission du 1er au 10 décembre 1918 - Blessé au cours d'un accident d'avion dans les environs de Nanty (Alsace), le 14 février 1919 - Hospitalisé du 14 février au 18 mars 1919 - En convalescence du 25 mars au 8 avril 1919 - Commandant de l'escadrille F 110 du 16 avril 1919 au 22 octobre 1920 - A l'occasion de l'exposition d'Amsterdam, la direction de l'aéronautique a envoyé quatres appareils - L'un d'eux, piloté par le Ltt Damelincourt, en équipage avec le Ltt Dufour, aux commandes d'un Farman F 50, a relié Villacoublay avec Amsterdam sans escale, le 2 septembre 1919 - Le 5 septembre 1919, une course sur un circuit de 200 km était organisée à laquelle plus de 30 appareils participaient - La première place a été remportée par l'équipage Damelincourt / Dufour sur Farman F 50 - Le 11 septembre 1919, leur Farman F 50 survole à quelques mètres le palais de la reine des Pays-Bas et lance une gerbe de roses avec cette inscription "Hommage de la Mission aéronautique française à S.M. la Reine des Pays-Bas" - Les avions français sont rentrés en France, le 12 et 13 septembre 1919 - Affecté au 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit (22ème RABN) de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône), le 22 octobre 1920 - En congé sans solde de trois mois du 1er février au 30 avril 1921 - En congé sans solde de 3 ans, à compter du 1er mars 1921 - Réintégré dans les cadres, le 10 septembre 1921 - Affecté à la 1ère escadrille du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Luxeuil-les-Bains, le 20 septembre 1921 - La 1ère escadrille du 22ème régiment d'aviation détenait les traditions de l'escadrille VB 109 de la Grande Guerre - Lettre de félicitations du président du conseil, ministre de la Guerre en novembre 1919 - Tué au cours d'un accident d'avion, lors de la coupe Michelin, en atterrissant en campagne dans les environs de Bussy (Oise), le 19 novembre 1921 - Il faisait équipage avec le Ltt Largeau (observateur) qui a également perdu la vie dans l'accident - Ils étaient partis de Buc, à bord d'un Spad 20 à moteur Hispano-Suiza de 300 Hp avec 6 heures d'autonomie en carburant - Les secours arrivés sur place ont trouvé le corps du pilote broyé dans son poste de pilotage et celui de l'observateur à une centaine de mètres des restes de leur appareil, probablement éjecté à l'impact - Gaston Damelincourt repose dans le cimetière de Camphin-en-Carembault (Nord), son village natal - Sources : Registre des naissances de la commune de Camphin-en-Carembault (Nord) - Pam (2 fiches) - Liste des brevets militaires - Fiche matricule du département du Nord - CCC de l'escadrille C 74 / SAL 74 - CCC de l'escadrille F 110 - CCC de l'escadrille VR 291 - LO - JORF - Site Internet "Traditions Air" d'Henri Guyot - Revue L'Aérophile - Revue Les Ailes - Revue L'Aéronautique - Bulletin mensuel de la Ligue aéronautique de France - Dernière mise à jour : 2 décembre 2024.

Nota : à sa naissance, ses parents lui ont donné le seul prénom Gaston - Après guerre, dans le JORF, on trouve ses citations, affectations et nominations avec les prénoms supplémentaires de Victor, Alexandre, Etienne - Je ne sais pas s'il s'agit d'un changement d'état civil ou d'un usage.

> Je cherche un portrait de meilleure qualité du Ltt Damelincourt. Merci à la famille ou au collectionneur qui pourraient m'aider.

* Citation n° 57 à l'ordre de l'armée du MdL Gaston Damelincourt, pilote à l'escadrille C 74, en date du 31 octobre 1916 : "Pilote remarquable d'énergie, d'entrain et d'audace. Le 22 octobre 1916, au cours d'un réglage effectué dans les lignes ennemies, a eu son avion atteint par un obus de plein fouet qui a coupé le train d'atterrissage, enlevé un cylindre du moteur et brisé l'avant de la nacelle. Après une chute en vrille de plus de 1.200 mètres, a réussi, grâce à son sang-froid et son habileté, à rétablir la stabilité de son avion et à atterrir dans nos lignes."

* Citation n° 54 à l'ordre de l'armée du Slt gaston Damelincourt, au 9ème régiment de cuirassiers, pilote à l'escadrille C 74, en date du 25 octobre 1917 : "Officier pilote remarquable par sa bravoure et son énergie. A l'escadrille depuis dix-huit mois, à effectuer quatre cents heures de vol au-dessus de l'ennemi, rentrant fréquemment avec son avion sérieusement touché par des éclats d'obus. Le 15 octobre 1917, son avion triplace ayant pris feu à 2000 mètres, a fait preuve du plus grand sang-froid en parvenant à le ramener désemparé au terrain de l'escadrille. Est reparti aussitôt sur un autre avion pour terminer sa mission interrompue."

* Citation n° 12 à l'ordre de l'armée du Ltt Gaston Damelincourt au 9ème régiment de cuirassiers , pilote à l'escadrille C 74, en date du 29 mars 1918 : "Pilote de premier ordre, aussi habile d'audacieux. Ne cesse depuis deux ans de donner dans son escadrille le plus bel exemple de courage, de l'énergie et de l'esprit du devoir. A ramené plusieurs fois son avion désemparé par les balles et les éclats d'obus. Attaqué par six monoplaces, est parvenu grâce à son sang-froid à se dégager après un vif combat, ramenant son observateur et son mitrailleur blessés sur un avion criblé de balles."

* Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre de l'armée du Ltt Gaston Damelincourt, au 9ème régiment de cuirassiers, pilote à l'escadrille SAL 74, en date du 10 juillet 1918 : "Au front depuis le début de la campagne. Officier d'élite, modèle d'abnégation et de dévouement. Pilote remarquable, toujours volontaire pour les missions les plus périlleuses au cours desquelles il a eu à livrer de nombreux combats. A accompli de nombreuses reconnaissances photographiques. Une blessure. Quatre citations. A déjà reçu la Croix de Guerre."

 

Photo du MdL Jean Jacob

MdL Jean Jacob - Né le 15 septembre 1898, rue de l'Hôpital à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) - Fils de François Jacob (voiturier) et de Philiberte Duvernoy - Domiciliés rue de Châlon à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) - Profession avant guerre Ajusteur-mécanicien - Classe 1918 - Recrutement de Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire) sous le matricule n° 1274 - Mobilisé au titre du 37ème régiment d'artillerie de campagne, le 18 avril 1917 - Nommé Canonnier de 2ème classe, le 19 avril 1917 - Passé à l'aéronautique militaire comme élève pilote, le 31 septembre 1917 - Formation théorique à l'école militaire d'aviation de Dijon-Longvic - Brevet de pilote militaire n° 10.941 décernée à l'école militaire d'aviation d'Ambérieu, le 14 janvier 1918 - Stage de perfectionnement "bombardement" à l'école militaire d'aviation d'Avord - Nommé Brigadier, le 12 février 1918 - Stage de spécialisation à l'école militaire d'aviation du Crotoy, jusqu'au 16 avril 1918 - Stage au CIACB de Perthes du 24 juin au 24 juillet 1918 - Pilote de l'escadrille BR 113 (EB n° 14) du 20 septembre 1918 au 25 avril 1919 - Croix de Guerre et citation à l'ordre de l'escadre de bombardement n° 14, en date du XX octobre 1918 - Détaché au centre de Villacoubaly du 13 février au 6 mars 1919 - En déplacement du 5 au 11 avril 1919 - Passé en subsistance au 54ème régiment d'infanterie du 15 au 23 avril 1919 - Pilote de l'escadrille VB 125 du 25 avril 1919 au 1er janvier 1920 - Nommé Maréchal des logis, le 14 juillet 1919 - Pilote de la 208ème escadrille (traditions de la VB 125) du 2ème régiment de bombardement de Luxeuil, le 1er janvier 1920 - Tué au cours d'un accident d'avion, aux commandes d'un Caudron 23 Bn 3 appartenant à la 208ème escadrille (traditions de la VB 125), sur le terrain d'aviation de Luxeuil-St-Sauveur, le 30 avril 1920 - Il faisait équipage avec le Sol Gérard Oury (mécanicien) qui a également perdu la vie - Leur commandant d'escadrille était le Ltt Adolphe Miège - Sources : Registre d'état-civil (acte n° 523) de la commune de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) - Pam - Liste des brevets militaires - Fiche matricule conservée aux archives départementales de Saône-et-Loire - CCC de l'escadrille BR 113 - CCC de l'escadrille VB 125 - Registre d'état-civil (décès n° 11 et n° 12) de la commune de Saint-Sauveur (Haute-Saône) - Dernière mise à jour : 30 novembre 2024.

* Croix de Guerre et citation à l'ordre de l'escadre de bombardement n° 14, en date du XX octobre 1918 : "Pilote d'une remarquable bravoure. Calme et d'un grand sang-froid, s'est particulièrement distingué le 14 octobre en doublant ses expéditions avec un magnifique entrain et une énergie merveilleuse."

 

Photo du Cal Gaston Stalder

Cal Gaston Adolphe Stalder - Né le 24 novembre 1901 en la maison Piccina au n° 9 rue du Centre à Seloncourt (Doubs) - Fils de Adolphe Stalder (peintre en cadrans) et de Laetitia Daucourt - Profession avant son service militaire Dessinateur - Domicilié à Mourmelon-le-Grand (Marne) - Classe 1921 - Recrutement de Belfort (Territoire-de-Belfort) sous le matricule n° 1538 - Appelé pour effecter son service militaire au titre du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Luxeuil, le 5 avril 1921 - Brevet de pilote militaire n° 18.692 obtenu à l'école civile d'aviation Hanriot, le 28 janvier 1921 - Nommé Caporal, le 12 octobre 1921 - Pilote du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Luxeuil (Haute-Saône) - Tué au cours d'un atterrissage en ville, par temps de brouillard et de nuit tombante, face aux magasins à fourrages de la rue Didon à Vesoul (Haute-Saône), le 31 octobre 1921 - Les occupants de ce Farman F 50 étaient les caporaux Gaston Adolphe Stalder (pilote)), Marcel Lucien Edmond Gros (observateur), Lelong et le Sol Rognier - Seul le Cal Lelong a survécu, il a sauté d'une hauteur de plusieurs dizaines de mètres avant l'impact au sol - Ses trois camarades ont été tués, Stalder et Gros sur le coup et Rognier des suites de ses blessures à l'hôpital - Citation n° 5 à l'ordre général, à titre posthume, en date du 16 février 1922 - Sources : Registre d'état-civil (acte n° 97) de la commune de Seloncourt (Doubs) - Fiche matricule conservée aux archives départementales du Territoire de Belfort - Liste des brevets militaires - Registre d'état-civil (acte de décès n° 227) de la ville de Vesoul (Haute-Saône) - Dernière mise à jour : 3 décembre 2024.

* Citation n° 5 à l'ordre général, à titre posthume, du Cal Gaston Adolphe Stalder, pilote au 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 16 février 1922 : "Excellent caporal d'une brillante conduite, a toujours accompli les missions aériennes qui lui étaient confiées avec un allant incomparable. Mort en service commandé par chute d'avion, le 31 octobre 1921."

 

Photo du Sgt Aimé Roeckel

Sgt Aimé Emile Roeckel - Né le 4 août 1897 à Moyenmoutier (Vosges) - Fils d'Auguste Roeckel (tisserand) et de Marie Odile Brumbt (tisserande) - Profession avant guerre Tisserand - Classe 1917 - Recrutement d'Epinal (Vosges) sous le matricule n° 1791 - Mobilisé au titre du 31ème régiment de chasseurs à pied, le 11 janvier 1916 - Affecté au 29ème régiment de chasseurs à pied - Passé à l'aéronautique militaire comme mitrailleur, le 20 juillet 1916 - Brevet de mitrailleur en avion décerné à l'école de tir aérien de Cazaux, le 11 octobre 1918 - A Cazaux, jusqu'au 14 octobre 1918 - Affecté à l'école militaire d'aviation de Chartres, le 14 octobre 1918 - Marié en 1919 ou 1920 - Brevet de pilote militaire n° 18.494 obtenu à l'école militaire d'aviation d'Istres, le 22 septembre 1920 - Pilote de l'escadrille XXX du 1er groupe du 22ème RABN de Chartres-Champhol de la fin 1920 au 26 mai 1923 - Citation à l'ordre du 22ème régiment d'aviation de bombardement, à titre posthume, en date du 8 novembre 1923 - Sources : Registre d'état-civil (acte n° 80) de la commune de Moyenmoutier (Vosges) - Pam - Fiche matricule (vierge de tout renseignement) conservée aux archives départementales des Vosges - Liste des brevets militaires - JORF - Dernière mise à jour : 6 décembre 2024.

* Citation à l'ordre du 22ème régiment d'aviation de bombardement, à titre posthume, du Sgt Aimé Emile Roeckel, pilote, en date du 8 novembre 1923 : "Excellent sous-officier, bon pilote. A trouvé la mort, le 26 mai 1923, à Chartres, en exécutant à bord du son avion un service commandé. A été cité."

 

Photo du Cal Marcel Gros

Cal Marcel Lucien Edmond Gros - Né le 21 février 1900 à Valdoie (Territoire-de-Belfort) - Fils de Joseph Gros et de Marie Elvina Sarvheid - Domiciliés au 2, rue de la Botte à Belfort - Profession avant service militaire Employé - Classe 1920 - Recrutement de Belfort sous le matricule n° 2976 - Incorporé au 2ème régiment de bombardement de Luxeuil, le 15 mars 1920 - Affecté au 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, par changement de dénomination du régiment, le 1er août 1920 - Nommé Caporal, le 7 aout 1920 - Fait fonction au sein de son escadrille - Tué au cours d'un atterrissage en ville, par temps de brouillard et de nuit tombante, face aux magasins à fourrages de la rue Didon à Vesoul (Haute-Saône), le 31 octobre 1921 - Les occupants de ce Farman F 50 étaient les caporaux Gaston Adolphe Stalder (pilote)), Marcel Lucien Edmond Gros (observateur), Lelong et le Sol Rognier - Seul le Cal Lelong a survécu, il a sauté d'une hauteur de plusieurs dizaines de mètres avant l'impact au sol - Ses trois camarades ont été tués, Stalder et Gros sur le coup et Rognier des suites de ses blessures à l'hôpital - Citation n° 5 à l'ordre général, à titre posthume, en date du 16 février 1922 - Sources : Fiche matricule conservée aux archives départementales du territoire de Belfort - Registre d'état-civil (acte de décès n° 228) de la ville de Vesoul (Haute-Saône) - Dernière mise à jour : 3 décembre 2024.

* Citation n° 5 à l'ordre général, à titre posthume, du Cal Marcel Lucien Edmond Gros, observateur au 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, en date du 16 février 1922 : "Caporal possédant les plus belles qualités militaires. S'est toujours dépensé sans compter au service de l'escadrille. Mort en service commandé par chute d'avion, le 31 octobre 1921."

Les Hommes

Photo du Col Dominique Berdalle

Col Dominique Albert Berdalle - Né le 12 mai 1872 à la maison Laulhé à Simacourbe (Pyrénées-Atlantiques) - Fils de Pierre Berdalle (propriétaire et marchand de vin) et de Jeanne Darramon - Ils ont eu trois enfants : Pierre (1870), Dominique (1872) et Jean-Baptiste (1873) - Classe 1892 - Recrutement de Pau (Pyrénées-Atlantiques) sous le matricule n° 1721 - Appelé pour effectuer son service militaire, au titre du 24ème régiment d'artillerie, le 14 novembre 1893 - Nommé 2ème canonnier conducteur, le même jour - Nommé Brigadier, le 17 mai 1894 - Nommé Brigadier-fourrier, le 1er octobre 1894 - Nommé Maréchal des logis, le 6 février 1896 - Engagé pour cinq ans, à compter du 1er novembre 1896 - Nommé élève-officier, le 4 avril 1899 - En campagne en Afrique du 18 au 31 octobre 1898 - Nommé Sous-lieutenant, le 14 mars 1900 - Autorisé à servir dans l'artillerie coloniale, au sein de la compagnie d'artificiers à Toulon, le 1er avril 1900 - Au Soudan du 8 février 1901 au 9 novembre 1902 - Nommé Lieutenant, le 1er avril 1902 - Affecté au 1er régiment d'artillerie coloniale, le 21 novembre 1902 - A l'école de cavalerie de Saumur, le 18 août 1903 - Affecté au 1er régiment d'artillerie coloniale, le 24 septembre 1904 - Affecté au 3ème régiment d'artillerie coloniale, le 12 janvier 1905 - Affecté au 5ème régiment d'artillerie coloniale, le 9 novembre 1905 - En Cochinchine du 10 décembre 1905 au 30 mars 1910 - Médaille coloniale en 1906 - Nommé Capitaine, le 25 décembre 1908 - Affecté au 2ème régiment d'artillerie coloniale, le 5 mars 1910 - Désigné pour suivre un stage à l'inspection du matériel du canon de 75 mm à Bourges, le 21 septembre 1910 - Affecté en Afrique Occidentale Française comme inspecteur du matériel du canon de 75 mm - En opérations à Madagascar du 10 mai 1911 au 2 juillet 1913 - Affecté au 7ème régiment d'artillerie, le 10 mai 1911 - Affecté au 2ème régiment d'artillerie, le 1er juillet 1913 - En Cochinchine du 22 février au 1er août 1914 - Affecté au 5ème régiment d'artillerie coloniale, le 22 février 1914 - Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, en date du 30 décembre 1914 - Affecté au 3ème régiment d'artillerie, le 6 mars 1916 - Nommé Chef d'escadron (commandant), à titre temporaire, le 5 octobre 1916 - Citation n° 39 à l'ordre du corps d'armée, en date du 21 mai 1917 - Citation n° 47 à l'ordre de la division, en date du 30 novembre 1917 - Citation à l'ordre de la division, en date du 29 janvier 1918 - Nommé Chef d'escadron (commandant) à titre définitif, le 24 septembre 1918 - Placé en position "Hors Cadres" à l'aéronautique de l'armée d'Orient, le 24 septembre 1918 - Nommé Adjoint tactique au chef d'escadron, commandant de l'aéronautique de l'Afrique Occidentale, le 25 septembre 1918 - Citation n° 107 à l'ordre de l'armée, en date du 2 décembre 1918 - Nommé Adjoint au directeur du SRA et affecté à l'aéronautique de l'armée du Levant, le 10 novembre 1919 - Embarqué à Marseille, le 21 avril 1920 - Arrivé à Beyrouth (Liban), le 2 mai 1920 - Nommé Commandant en second de l'aéronautique de l'armée du Levant - Affecté au service des réparations de l'aviation - Affecté au 1er régiment d'aviation d'observation (aéronautique du Levant), le 5 mai 1920 - Grade d'Officier de la Légion d'Honneur, en date du 16 juin 1920 - Rapatrié, le 16 novembre 1921 - Affecté au 34ème régiment d'aviation du Bourget-Dugny, le 16 novembre 1921 - Détaché au centre d'instruction de l'aviation d'Istres - Affecté au 2ème groupe d'ouvriers d'aviation comme commandant en second du centre d'instruction de l'aviation d'Istres, le 23 avril 1923 - Nommé Lieutenant-colonel, le 25 décembre 1923 - Affecté au 4ème groupe d'ouvriers d'aviation comme commandant du groupe et commandant en second du camp d'instruction de Cazaux, le 23 février 1924 - Commandant du 22ème régiment d'aviation de bombardement de jour, le 8 octobre 1924 - Commandant du 39ème régiment d'aviation, le 23 mars 1925 - Commandant du 5ème groupe d'ouvriers d'aéronautique et de l'école pratique d'aviation d'Avord, le 23 octobre 1926 - Nommé Colonel, le 25 décembre 1926 - Grade de Commandeur de la Légion d'Honneur, en date du 11 juillet 1928 - Marié avec Mlle Marie Nathalie Quintaa à Arudy (Pyrénées-Atlantiques), le 29 avril 1929 - Affecté au service de la préparation militaire supérieure et de l'école de perfectionnement des officiers de réserve de la région de Paris - Nommé Adjoint au général directeur de la préparation militaire supérieure et de l'instruction des officiers de réserve de la région de Paris, le 7 février 1930 - Nommé Général de brigade, le 1er mai 1931 - A la retraite, le 1er mai 1931 - Titulaire du fauteuil n° 14 de l'académie du Béarn de 1941 à novembre 1949 - Décédé à Pau (Pyrénées-Atlantiques), le 21 novembre 1949 - Le général Berdalle repose dans le cimetière communal de Denguin (Pyrénées-Atlantiques), depuis le 23 novembre 1949 - Sources : Fiche matricule conservée aux archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - LO - Site Internet "Généanet" - Site Internet de l'académie de Béarn - JORF - Date de la dernière mise à jour : 24 août 2024.

* Citation n° 107 à l'ordre de l'armée du Chef d'escadron Dominique Albert Berdalle du 143ème régiment d'artillerie lourde coloniale, en date du 2 décembre 1918 : "Observateur en avion. Adjoint technique au commandant de l'aéronautique des armées alliées : officier d'artillerie de très grande valeur et d'une bravoure légendaire. Comme commandant de batterie, puis comme commandant de groupe, s'est particulièrement distingué en Orient au cours des opérations d'automne 1916 dans la région de Monastir et, en mai 1917, aux attaques du Skra. Passé dans l'aviation comme observateur en avion. Adjoint tactique au commandant de l'aéronautique des armées alliées, s'est fait remarquer par son allant personnel et a donné à l'aviation d'artillerie une impulsion particulièrement heureuse. A pris part de bout en bout aux opérations françaises et serbes du 15 septembre au 11 novembre 1918, sachant, au milieu des difficultés, galvaniser par son énergie et sa gaîté le personnel de l'aviation."

* Grade de Commandeur de la Légion d'Honneur du Col Dominique Albert Berdalle de l'école pratique d'aviation d'Avord, en date du 11 juillet 1928 : "Officier du 16 juin 1920; 34 ans de services, 17 campagnes, 4 citations."

 

Photo du Col Henry Michaud

Col Henry Gabriel Louis Michaud - Né le 15 juin 1875 au n° 3 rue Petite la Monnaie à Perpignan (Pyrénées-Orientales) - Fils de Gaspard Edmond Michaud (chef de bataillon, commandant le 27ème bataillons de chasseurs à pied) et de Gabrielle Bonne Edmée Le Maistre - Profession avant engagement Etudiant - A réussi l'examen d'admission de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1893 - Classe 1895 - Recrutement de Perpignan (Pyrénées-Orientales) sous le matricule n° 1500 - Engagé volontaire pour trois ans, au titre de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, le 24 octobre 1893 - Elève de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion "de Jeanne d'Arc" de 1893 à 1895 - Elève de 1ère classe, le 20 mars 1894 - Nommé Caporal, le 25 août 1894 - Nommé Sergent, le 3 novembre 1894 - Sorti de l'école de Saint-Cyr dans l'infanterie - Nommé Sous-lieutenant et affecté au 37ème régiment d'infanterie de ligne, le 1er octobre 1895 - Nommé Lieutenant, le 1er octobre 1897 - Stagiaire de l'école Supérieure de Guerre du 1er novembre 1900 à au 31 octobre 1902 - A obtenu le brevet d'état-major - Stagiaire à l'état-major de la 14ème divison d'infanterie - Affecté au 85ème régiment d'infanterie, le 10 mars 1902 - Nommé Lieutenant en premier, le 1er avril 1902 - Marié avec Mlle Madeleine Michelin à la mairie du 9ème arrondissement de Paris, le 14 juin 1902 - Ils ont eu deux enfants : Monique et Robert - Officier d'ordonnance du général commandant la 24ème brigade d'infanterie, le 10 février 1905 - Officier d'ordonnance du général commandant la 28ème brigade d'infanterie, le 10 mai 1906 - Affecté au 99ème régiment d'infanterie et maintenu officier d'ordonnance du général commandant la 28ème brigade d'infanterie, le 14 août 1907 - Nommé Capitaine et affecté au 133ème régiment d'infanterie, le 23 juin 1908 - Place en position "Hors cadre" et nommé à l'état-major de la 14ème division d'infanterie, le 23 février 1911 - A effectué une ascension à bord du ballon Clément-Bayard (600 m3), en compagnie de M. Boucher (pilote) et du Ltt Leclerc, le 21 mars 1911 - Le vol a duré 5h30 et a parcouru 90 km - Ils ont atterri à Montdidier dans la Somme - Affecté au 118ème régiment d'infanterie, le 24 septembre 1911 - Brevet de pilote FAI n° 572 décerné par l'Aéro-club de France et obtenu sur avion Maurice Farman à l'école d'aviation de Buc, le 22 août 1911 - Brevet de pilote militaire n° 69 obtenu à l'école d'aviation de Buc, le 14 novembre 1911 - Commandant de l'escadrille n° 2 (future MF 2) du 29 mars 1912 au 1er mars 1914 - A participé aux grandes manoeuvres du Poitou du 9 au 18 septembre 1912 - Commandant de l'escadrille n° 2 (future escadrille MF 2) - Les pilotes de cette unité étaient : Cne Michaud, Ltt Mauger-Devarennes, Ltt Noë, Ltt Vitrat, Ltt Nicaud, Sgt Pierre de Seyssel, Sgt Hurard - Son escadrille était intégrée au Parti bleu du Général Galliéni - Cette escadrille était dotée de six Maurice Farman MF 7 modèle 1912 - Placé en position "Hors cadre" au service de l'aéronautique militaire, le 24 septembre 1912 - Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, le 10 juillet 1913 - Affecté à l'état-major du Gal Curières de Castelnau, membre du conseil supérieur de la guerre, le 23 décembre 1913 - Affecté à l'état-major de la 2ème armée - Nommé Chef de bataillon à titre temporaire, le 3 septembre 1914 - Blessé par une balle qui a causé la fracture de l'humérus gauche en traversant dans le sens antéro-postérieur la partie correspondante du bras pendant les combats de Guebwiller (Haut-Rhin), le 5 septembre 1914 - Affecté au 142ème régiment d'infanterie - Affecté à l'état-major du général commandant le groupe des armées du Nord - Nommé Lieutenant-colonel à titre temporaire - Nommé commandant du 156ème régiment d'infanterie, le 11 mars 1917 - Citation n° 465 à l'ordre de la 5ème ou 6ème armée, en date du 7 mai 1917 - Nommé Sous-chef d'état-major de la 7ème armée, le 24 juin 1917 - Nommé Lieutenant-colonel à titre définitif, le 30 septembre 1917 - Nommé commandant du 172ème régiment d'infanterie, le 26 avril 1918 - Citation n° 349 à l'ordre de la 10ème armée du 172ème régiment d'infanterie, en date du 10 novembre 1918 - Grade d'officier de la Légion d'Honneur, le 22 novembre 1918 - Citation n° 355 à l'ordre de la 10ème armée du 172ème régiment d'infanterie, en date du 1er mars 1919 - Affecté à l'état-major du général Nivelle, le 28 février 1920 - Commandant du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, le 8 septembre 1921 - Nommé Commandant par intérim de la 2ème brigade aérienne d'aéronautique à Thionville, le 11 mars 1924 - Commandant de la 11ème brigade de bombardement de Metz-Frescaty - Grade de Commandeur de la Légion d'Honneur, le 21 décembre 1926 - Nommé Général de Brigade, le 8 mars 1927 - Commandant de la 1ère division aérienne à Metz de février 1929 à juin 1930 - A suivi, en compagnie de Cne Dumas, une formation à l'école du pilotage sans visibilité (PSV) de Toussus-le-Noble en janvier 1929 - Nommé Général de Division aérienne, le 18 mai 1930 - Nommé Chef d'état-major général des forces aériennes de juillet 1930 au 4 janvier 1931 - Nommé à l'administration centrale du ministère de l'Air, le 5 octobre 1930 - Reçoit le rang et les prérogatives de commandant de corps d'armée pour la durée de ses fonctions, le 5 octobre 1930 - Membre du conseil Supérieur de l'Air du 1er décembre 1930 au 1er avril 1933 - Chargé d'une mission d'inspection de l'aviation de coopération en octobre 1932 - Nommé Inspecteur général des forces aériennes d'outre-mer du 1er avril 1933 au 31 août 1934 - Grade de Grand Officier de la Légion d'Honneur, le 4 juillet 1934 - Placé en congé du personnel navigant, le 1er septembre 1934 - Admis dans la 2ème section des officiers généraux en juin 1937 - Appartient dans la Résistance au Groupement du Général Revers, chef de l'ORA sur la région parisienne, à partir du 1er décembre 1943 - Commandant de la zone Nord de l'organisation de la résistance de l'armée (ORA) du 1er décembre 1943 au 18 juillet 1944 - Officier chiffreur du groupe radio de ka région parisienne en avril 1944 - Arrêté par la Gestapo, le 18 juillet 1944 - Déporté pour faits de résistance au camp de Buchenwald (Allemagne) où il meurt, le 24 janvier 1945 - Médaille de la Résistance, à titre posthume, le 15 octobre 1945 - Elle a été remise à son fils, alors commandant de la base aérienne de Cazaux - En décembre 1948, sa veuve Madeleine a témoigné lors du procés de Jean Mamy, le dénonciateur qui a fait arrêté son mari par la Gestapo - Jean Mamy a été fusillé au fort de Montrouge à Arcueil (Val-de-Marne), le 29 mars 1949 - Sources : Registre d'état-civil (acte n° 400) de la ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales) - Liste des brevets militaires - Site Internet Geneanet - Archives de l'ORA mise en ligne par le site "Mémoire des Hommes" - LO - JORF - Dernière mise à jour : 3 décembre 2024.

* Citation n° 465 à l'ordre de la 5ème ou 6ème armée, en date du 7 mai 1917 : "Chargé d'attaquer avec son régiment dans une zone particulièrement difficile, a fait preuve les 16 et 17 avril 1917, d'une énergie , d'un esprit offensif et d'un coup d'oeil remarquables, stimulant par sa présence et son action personnelle ses bataillons qui, sous son impulsion, sont parcourus du premier élan jusqu'au point le plus avancé atteint sur le front de la division."

* Citation n° 349 à l'ordre de la 10ème armée du 172ème régiment d'infanterie, en date du 10 novembre 1918 : "Magnifique régiment sous l'énergique et ferme commandement du lieutenant-colonel Michaud, a, par une pression active et constante déterminé la retraite de l'ennemi. A combattu sans arrêt du 15 au 21 octobre 1918, enlevant le 19 sur tout le front une position fortement fortifiée, aprement défendue, capturant de nombreux prisonners, 8 canons, 57 mitrailleuses et un important matériel."

* Citation n° 355 à l'ordre de la 10ème armée du 172ème régiment d'infanterie, en date du 1er mars 1919 : "Sous le commandant de lieutenant-colonel Michaud, après avoir, du 1er au 15 août 1918, attaqué et poursuivi sans relâche l'ennemi à Oulchy-le-Château jusqu'à La Vesle, a repris l'attaque au nord-ouest de Soissons dès le 20 août, enlevant notamment le 26 août avec ses trois bataillons plusieurs lignes de tranchées puisammenet organisées et aprement défendues par la garde allemande et s'emparant de plusieurs canons."

* Grade de Commandeur de la Légion d'Honneur du Col Henry Gabriel Louis Michaud, commandant la 11ème brigade de bombardement, en date du 21 décembre 1926 : "32 ans de services, 5 campagnes, une blessure, trois citation. Officier du 23 août 1918."

* Grade de Grand Officier de la Légion d'Honneur du général de division, inspecteur des formations de l'armée de l'Air d'outre-mer, memnre du conseil supérieur de l'air, en date du 4 juillet 1934 : "40 ans de services, 5 campagnes, une blessure, 3 citations, 9 ans de bonifications pour services aériens. Commandeur du 21 décembre 1926."

 

Photo du Col René Keller

Col René Aloys Keller - Né le 21 juin 1882 au Havre (Seine -Maritime) - Fils de Ferdinand Aloïse Keller et de Mary Catherine Willie - Domiciliés au 15 avenue du Bois de Boulogne à Clamart (Hauts-de-Seine) - Profession avant engagement Etudiant - Classe 1902 - Recrutement du 3ème bureau de la Seine sous le matricule n° 2340 - A réussi le concours d'entrée à l'école spéciale militaire de St-Cyr en 1901 - Classé 124ème au concours d'entrée - Engagé volontaire pour trois ans au titre de l'école spéciale militaire de St-Cyr, le 29 octobre 1901 - Elève de la 86ème promotion dite du Centenaire de la Légion d'Honneur (1901-1903) - Elève de 1ère classe, le 3 novembre 1902 - Nommé Caporal, le 8 avril 1903 - Classé 87ème sur 437 à la sortie de l'école spéciale militaire de St-Cyr, le 1er octobre 1903 - Nommé sous-lieutenant et affecté au 5ème bataillon de Chasseurs, le 1er octobre 1903 - Nommé Lieutenant, le 1er octobre 1905 - Affecté au 56ème régiment d'infanterie, le 27 mars 1911 - Suit les cours de l'école supérieure de guerre et obtient le brevet d'état-major en 1912 - Nommé Capitaine, le 23 décembre 1913 - Stagiaire à l'état-major du commandement des troupes d'occupation du Maroc Occidental - En opérations au Maroc du 9 janvier au 1er avril 1914 - Nommé Chef d'état-major de la subdivision de Tadja-Zaian, le 1er décembre 1914 - Citation n° 112 à l'ordre de l'armée au Maroc, en date du 5 décembre 1914 - Médaille coloniale agrafe "Maroc" - Remis à la disposition du Ministre et embarqué pour la France, le 8 janvier 1916 - Affecté à l'état-major de la 7ème armée - Effectue un stage d'observateur à l'escadrille C 34 du 20 mars au 6 avril 1916 - Affecté à l'état-major de la 47ème division d'infanterie - Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation n° 4042 à l'ordre de l'armée, en date du 11 novembre 1916 - Citation n° 185 à l'ordre du 31ème corps d'armée, en date du 30 janvier 1918 - Commandant d'un bataillon du 44ème régiment d'infanterie, le 20 mars 1918 - Citation n° 105 à l'ordre de la 47ème division d'infanterie, en date du 25 mars 1918 - Nommé Chef de bataillon, à titre temporaire, le 24 mai 1918 - Affect au 151ème régiment d'infanterie, le 3 juin 1918 - Citation n° 108 à l'ordre du 44ème régiment d'infanterie, en date du 7 juillet 1918 - Affecté comme chef d'état-major à la 37ème division d'infanterie, le 8 juillet 1918 - Nommé Chef de bataillon, à titre définitif, le 24 septembre 1918 - Citation n° 540 à l'ordre de la 3ème armée, en date du 10 octobre 1918 - Croix de Guerre avec 3 palmes de bronze, 1 étoile de vermeil, une étoile de bronze, une étoile d'argent - Grade d'Officier de la Légion d'Honneur, en date du 16 juin 1920 - En occupation des pays rhénans du 24 octobre 1919 au 9 janvier 1923 - Chef d'état-major de la 37ème division d'infanterie, le 24 novembre 1919 - Stagiaire au sein de l'aéronautique militaire - Suit les cours du centre d'études de l'aéronautique à Versailles (Yvelines) en 1922 - Affecté au 101ème régiment d'infanterie, le 8 février 1923 - Affecté au 24ème régiment d'infanterie, le 1er janvier 1924 - Commandant de groupe de bombardement au sein du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, le 8 juillet 1924 - Classé dans l'arme de l'aéronautique militaire, le 31 juillet 1925 - Nommé Lieutenant-colonel, le 25 septembre 1925 - Commandant en second du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Chartres-Champhol - Admis dans la disponibilité, le 19 février 1927 - Affecté au 3ème groupe d'ouvriers d'aéronautique, le 8 juillet 1927 - Rappelé, à titre permanent, au service actif sur sa demande et affecté au 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, le 24 janvier 1928 - D'abord commandant, par intérim, du 21ème RABN de Nancy-Essey - Commandant du 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Nancy-Essey - Nommé Colonel, le 25 septembre 1930 - Affecté à l'inspection du matériel et des installations du 24 février au 1er septembre 1931 - Grade de Commandeur de la Légion d'Honneur, le 29 décembre 1931 - Chef d'état-major du général inspecteur général de l'armée de l'Air, vice-président du conseil supérieur de l'air - Nommé Général de Brigade, le 25 septembre 1933 - Nommé Commandant par intérim de la 4ème région aérienne, inspecteur de la défense antiérienne - Nommé Général de division, le 15 octobre 1936 - Membre du conseil superieur de l'Air, le 7 avril 1937 - Nommé Général d'armée aérienne, le XX XXX 1937 - Grade de Grand Officier de la Légion d'Honneur, en date du XXX - Inspecteur général de la défense aérienne et inspecteur de la défense antiaérienne du territoire - Membre du conseil superieur de l'Air, le 26 février 1938 - Chef de l'état-major général de l'armée de l'Air - En congé défiitif du personnel navigant, le 21 juin 1939 - Administrateur de la société Bronzavia - Président non exécutif de la société des forges et les ateliers de construction d'Eure-et-Loir (FACEL) - Décédé, le 11 mai 1978 - Sources : Fiche matricule du 3ème bureau de la Seine conservée aux archives départementales de la Seine - CCC de l'escadrille C 34 - JORF - La France Militaire du 28 octobre 1930 - Dernière mise à jour : 13 décembre 2024.

* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation n° 4042 à l'ordre de l'armée du Cne René Aloys Keller à l'état-major de la 47èùe division d'infanterie, en date du 11 novembre 1916 : "Brillant officier. Au cours des récentes opérations, a fait preuve des plus belles qualités de décision, d'activité et de sang-froid. A exécuté de nombreuses reconnaissances en première ligne, avant et après chaque action, rapportant chaque fois des renseignements très précis sur la situation."

* Citation n° 540 à l'ordre de la 3ème armée du Chef de bataillon René Aloys Keller à l'état-major dela 37ème division d'infanterie, en date du 10 octobre 1918 : "Chef d'état-major actif et méthodique. A réussi à mettre sur pied, en peu de jours une offensive montée dans le plus grand secret. A dirigé et surveillé sur le champ de bataille, le fonctionnement de tous les services de la division au cours des opérations du 8 au 10 août et du 28 août au 8 septembre 1918. A été la cheville ouvrière qui a permis de conduire victorieusement ces belles offensives."

L'équipage d'un Lioré et Olivier LeO 20 Bn 3 du 22ème RABN de Chartres-Champhol pose devant son avion entre 1929 et 1931 - En seconde position à partir de la droite, le Sol Alexandre Docaigne, mécanicien de bord   - Sol Alexandre Léon Charles Docaigne - Né au n° 10 rue Bornières à Caen (Calvados), le 18 février 1909 - Fils de Gustave Léon Alexandre Docaigne (charcutier) et de Victoria Charlotte Suzanne Marie - Classe 1929 - Recrutement de Caen (Calvados) sous le matricule n° 53 - Appelé pour faire son service militaire au titre du 22ème régiment d'aviation de bombardement de Chartres-Champhol en 1939 et 1930 - A été mécanicien de bord - Marié avec Mlle Raymonde Marie Fabienne Camille Lefèvre à Missy (Calvados), le 10 septembre 1932 - Profession Mécanicien - Le 3 juillet 1934, alors qu'il pilotait une moto et qu'il descendait le boulevard en direction de la place Gambetta, il est entré en collision avec M. Roger Clemembos, un platrier d'Ouistreham, qui voulait emprunter l'avenue Albert-Sorel - En raison du choc, M. Clerembos a été blessé au pied et M. Docaigne, demeurant à Cambes-en-Plaine, a été contusionné à l'épaule - Rappelé à l'activité par la mobilisation générale - Fait prisonnier lors de la campagne de France en 1940 - En captivité en Allemagne - Maire du village de Cambes-en-Plaine (Calvados) de 1961 à 1965 - Décédé à Falaise (Calvados), le 26 octobre 1980 - Sources : Registre d'état-civil (acte n° 156) de la ville de Caen (Calvados) - Fichier des décès de l'INSEE - Journal "L'Ouest Eclair" du 4 juillet 1934 - Acte de décès n° 200 de la ville de Falaise (Calvados) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo transmise par Marius Le Gallic, son arrière-petit-fils, que je remercie pour son aide - Dernière mise à jour : 27 décembre 2024.

 

Les photos de groupes

Une escadrille du 22ème RABN, qui reste à identifier, pose devant un Farman F 60 Bn 2 sur le terrain d'aviation de Luxeuil, le 22 juin 1922 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Collection Albin Denis.

Les photos de groupes

Une partie des officiers, sous-officiers et hommes du rang de la 5ème escadrille (traditions de la CAP 130) du 22ème RABN de Luxeuil posent devant le Farman F 60 Bn 2 codé "5", le 10 juillet 1922 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Photo collection Albin Denis.

 

Si vous possèdez un album photo concernant le 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, stationné successivement sur le terrain d'aviation de Luxeuil, puis de Chartres-Champhol, veuillez prendre contact avec l'auteur du site.

 

Photos des hommes

 

 

Photos des hommes

Sol André Brossard - Né le 22 octobre 1909 à Parigné-l'Evêque (Sarthe) - Classe 1929 - Recrutement du Mans (Sarthe) sous le matricule n° 852 - Appelé pour effectuer son service militaire au titre du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Luxeuil (Haute-Saône) en 1929 - Mécanicien du 22ème RABN - Pour la photo, il porte un insigne métallique de pilote militaire, mais il n'a pas obtenu le brevet de pilote militaire - Probablement une tenue prêtée par le photographe - Profession après guerre patissier - Rappelé en 1940 comme motocycliste d'une division d'infanterie motorisée - Son unité s'est repliée sur Dunkerque - A pu quitter la zone de Dunkerque - Après sa démobilisation en juin-juillet 1940, il a repris son métier de patissier qu'il a conservé après la fin de la 2ème GM - Domicilié à Saint-Calais (Sarthe) en 1954 - Titulaire de la carte de combattant n° 50.208 - Décédé au Mans (Sarthe), le 31 mars 1986 - Photo transmise par Colette Briot, sa fille, via William Lecocq que je remercie tous les deux pour leur aide - Sources : Liste des brevets militaires - Fichier des décès de l'INSEE - Dernière mise à jour : 9 septembre 2024.

 

Les avions

 

 
 

Les avions

 

 

Les accidents

 

 

Les accidents

 

 

Documents et
souvenirs en rapport

L'autre face de l'extrémité de l'hélice Régy-Frères détaillant sa marque à froid - Ce morceau d'hélice a été prélevé après l'accident à l'atterrissage d'un Caudron 23 Bn 3, piloté par le MdL Jean Jacob, pilote du 2ème régiment de bombardement, sur le terrain d'aviation de Luxeuil, le 30 avril 1920 - L'équipage, composé du MdL Jean Jacob et du Sol Gérard Oury, a été tué - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Collection Steve Leleu que je remercie pour son aide.

Documents et
souvenirs en rapport

Extrémité d'une hélice Régy-Frères d'un Caudron 23 Bn 3 détruit à l'atterrissage sur le terrain d'aviation de Luxeuil-Saint-Sauveur, le 30 avril 1920 - L'équipage, composé du MdL Jean Jacob (pilote) et du Sol Gérard Oury (mécanicien), a été tué - Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Collection Steve Leleu que je remercie pour son aide.

 

Monuments commémoratifs
et tombes

 

 

Monuments commémoratifs
et tombes

Si vous connaissez des monuments ou des tombes en rapport avec les aviateurs du 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, veuillez prendre contact avec l'auteur du site.

Remerciements à :

- M. William Lecocq pour l'envoi de la photo du pilote du 22ème RABN.
- Mme Colette Friot pour la mise à disposition de la photo d'André Brossard, son père.
- M Steve Leleu pour l'envoi des photos du morceau d'hélice de l'avion piloté par le MdL Jean Jacob.

Bibliographie :

- "Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920" - Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
- "L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes" - par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970.
- "The French Air Service War Chronology 1914-1918" par Frank W.Bailey et Christophe Cony publié par les éditions Grub Street en 2001.
- "De l'Aéronautique militaire 1912 à l'Armée de l'Air 1976" par Myrone N. Cuich publié à compte d'auteur en 1978.
- "Mémorial de l'Aéronautique navale (1910-2010)" par Lucien Morareau publié par l'ARDHAN.
- "The WW1 French Aces Encyclopedia" en huit tomes par David Méchin publié par Aeronaut books en 2021.
- "Les As de l'aviation française 1914-1918" de David Méchin, Claude Thollon-Pommerol et Philippe Guillermin.
- "Les As français de la Grande Guerre" en deux tomes par Daniel Porret publié par le SHAA en 1983.
- "Les Armées françaises dans la Grande Guerre" publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
- Le Journal Officiel de la République Française (JORF) mis en ligne sur le site internet "Gallica" de la grande bibliothèque de France.
- Etude "Luftwaffe Airfields 1935-45 with Corsica and Channel Islands" par Henry L deZeng IV.
- Site Internet "Leonore" mis en ligne par les Archives Nationales - Voir le lien
- Site Internet "Les traditions des escadrilles de l'Armée de l'Air" de Henri Guyot - Voir le lien
- Site Internet "Mémoires des Hommes" du Ministère de la Défense - Voir le lien
- Site Internet "Grand Mémorial" mis en ligne par le Ministère de la Culture - Voir le lien
- Site Internet des registres matricules militaires mis en ligne par les archives nationales d'outre-mer - Voir le lien
- Site Internet du CICR présentant les prisonniers de la 1ère guerre mondiale - Voir le lien
- Annuaire officiel de l'armée française édition de 1920.
- Journal "L'Union Républicaine des Vosges".
- Revue "L'Aerophile".
- Journal "Les Ailes".

Si vous avez des documents écrits ou photographiques pouvant compléter les données de cette page, veuillez contacter l'auteur du site.

21ème RAB 2ème RAC de Strasbourg-Neuhof

 

 

pas de fiche > 1918

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