Le 33ème régiment d'aviation mixte
de Mayence - Gonsenheim - Wackernheim
Du 1er juin 1924 au 1er juillet 1930
Onze escadrilles, numérotées de 1 à 16, réparties en 4 groupes d'observation et un groupe de chasse.
Les escadrilles d'observation ont été successivement équipées de Breguet 14A2, de Breguet 17 C2, de Breguet 19 A2, de Potez XV A 2 (une escadrille) et de Potez 25 A2.
Les escadrilles de chasse ont été successivement équipées de SPAD XIII, de Nieuport-Delage NiD 29, de Nieuport-Delage NiD 62 et 622 et de Loire-Gourdou-Leseurre LGL 32.
1er groupe d'observation
1ère escadrille ---> trad de la SAL 19
2ème escadrille ---> trad de la BR 104
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2ème groupe de chasse
5ème escadrille ---> trad de la SPA 37
6ème escadrille ---> trad de la SPA 81
7ème escadrille ---> trad de la SPA 93
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3ème groupe d'observation
11ème escadrille ---> trad de la SAL 17
12ème escadrille ---> trad de la SPAbi 53
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4ème groupe d'observation
13ème escadrille ---> trad de la BR 11
14ème escadrille ---> trad de la BR 244
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5ème groupe d'observation
15ème escadrille ---> trad de la SAL 33
16ème escadrille ---> trad de la SAL 6

Les insignes métalliques des escadrilles du 33ème régiment d'aviation mixte de Mayence de la période allant du 1er juin 1924 au 1er juillet 1930 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Plusieurs insignes proviennent de la collection de Philippe Bartlett et d'Oscar Laurent - Planche Albin Denis.
Le Lcl Bernard Orthlieb , commandant du régiment :
Le Lcl Bernard Orthlieb prend le commandement du 33ème RAM, le 6 août 1924. Il restera à son poste jusqu'au 28 juillet 1926.
Un vol sur 2.200 kilomètres :
Le Ltt René Larrozé, pilote du 33ème régiment d’aviation, a couvert 2.200 kilomètres en moins de 15 heures de vol effectif. Parti de Crefeld-Bochum, à 20 km de Dusseldorf à 3h30 du matin, aux commandes d'un Bréguet, il atterrissait à Istres, près de Marseille, à 12h45 et repartait à 13 heures et rejoignait Crefeld-Bochum à 20h45 après s’être arrêté 1h25 à Dijon pour se ravitailler.
Un avion s'écrase près de Birbach :
Le 16 septembre 1924, un Breguet 14A2 du 33ème RAM a décollé du terrain d'aviation de Mayence à destination de Sarreguemines. Alors qu'il survolait les environs de Birbach, près de Hombourg (Allemagne), l'appareil s'est écrasé. L’Adc Bessières, qui le pilotait, a été tué et le Sol Croix (mécanicien) grièvement blessé.
Raid Paris - Rabat :
Après le raid Paris-Rabat et retour effectué par le Cne Weiss / Ltt Van Caudenberg, la direction de l'aéronautique militaire a autorisé quatre autres équipages à rejoindre Rabat, à bord de leur avion de série. Le 29 septembre 1924, les Ltt Noir et Larrozé, du 33ème RAM, ont quitté Bochum et Crefeld pour le Bourget, à 13h10, pour prendre le départ vers Rabat. Ils suivent le même itinéraire que l'équipage Ltt Challes / Sol Lefèvre du 38ème RAM de Basse-Yutz qui est arrivé sur place, le même jour. Le lendemain, ils sont partis pour Toulouse.
Vol de 490 km en 2h40 :
Le 18 novembre 1924, le Ltt Schazer, du 33ème RAM de Mayence, est parti du terrain de Wackernheim (Mayence), à 11 heures. Il est arrivé sur celui du Bourget-Dugny à 13h42, aux commandes d'un Bréguet 14 A 2. Il a effectué le parcours de 490 kilomètres en 2h40, à une vitesse moyenne de près de 180 km/h.
Raid de 2.800 km :
Le 18 mai 1925, une escadrille (traditions de la SAL 19 ou BR 104) du 1er groupe du 33ème RAM de Mayence, sous les ordres du Cdt Bonneau, a effectué un vol autour de la France et a rejoint son terrain sans incident. Le général Chabord, commandant l'aéronautique de l’armée du Rhin et divers officiers de l’état-major y prenaient part. Partis le 11 mai de Mayence, six avions de cette unité ont atteint tour à tour Istres, Bordeaux, Tours, Douai et Nancy pour revenir à son point de départ. Il y a lieu de remarquer que ce raid de 2.800 km, dont tous les détails avaient été préparés par le Cdt Zarapoff, s’est effectué sans aucun incident.
Raid de 2.000 km :
L'équipage, composé de l'Adc Rimbaud / Sgt Droulez, appartenant à la 11ème escadrille (traditions de la SAL 17) du 33ème RAM, à bord d'un Breguet 14 A2, est parti de Sarreguemines à 3h25. Il est revenu sur place à 22h15, après avoir effectué le circuit passant par Lyon, Istres, Bordeaux, Tours et Paris, soit un total de 2.000 km, parcourus en 16h10 de vol. Ce raid s'est effectué comme un vol normal, sans préparation spéciale.
Mort du Sgt Jean Lombard :
Le (fin) juillet 1925, le Sgt Jean Lombard, pilote de chasse du 33ème RAM de Mayence, s'est tué en service commandé aux environs de cette ville. Agé de 21 ans, il a trouvé la mort au cours d'un accident au décollage, alors qu'il partait pour prendre part à des manoeuvres.
Félicitations pour le Cne Bonneau :
Le 15 juillet 1925, le président du Conseil, ministre de la guerre adresse ses félicitations avec citation inscrite au bulletin officiel au Cne Raymond Emmanuel Marte Emile Bonneau du 33ème régiment d'aviation pour le motif suivant : "A fait preuve de remarquables qualités d’organisation et de commandement en préparant et exécutant avec les dix avions de son escarbille, un voyage aérien collectif de 3.850 kilomètres couverts en cinq étapes, du 11 au 17 mai 1925. A rempli de bout en bout, à la tête de la première patrouille les fonctions de pilote, chef de l’expédition."
Formation des pilotes militaires de carrière :
En 1926, La formation des pilotes sous-officiers et hommes de troupe, militaires de carrière, a été assurée par le centre d'instruction d'aviation d'Istres (Bouches-du-Rhône). Le nombre des élèves pilotes provenant des formations de l'aviation militaire était fixé à 42. Le choix de ces élèves a donné lieu à une sélection sérieuse aux points de vue instruction militaire et instruction
Conditions à remplir :
- être volontaire et âgé de moins de 25 ans,
- être lié au service pour deux ans, après la désignation comme élèves pilotes,
- posséder une instruction générale voisine de celle du brevet simple. L'examen d'admission d’instruction générale comprendra : une rédaction, un problème d’arithmétique, un problème de géométrie plane, une composition de géographie (France),
- présenter toutes garanties au point de vue moral et instruction militaire,
- être apte physiquement.
Les désignation des élèves pilotes étaient les suivantes :
Pour les 12ème et 33ème régiments d’aviation, par le général commandant l'aéronautique de l’armée du Rhin. Maximum de désignations : 4. Pour les 2ème et 38ème régiments d’aviation, par le colonel commandant la 2ème brigade d’aéronautique. Maximum de désignations : 4. Pour les 11ème et 21ème régiments d'aviation, par le colonel commandant la 11ème brigade de bombardement. Maximum de désignations : 4. Pour les 3ème et 31ème régiments d'aviation et le 36ème groupe d’aviation, par le colonel commandant la 6ème brigade d’aéronautique. Maximum de désignations : 5. Pour le 32ème régiment d'aviation, par le général commandant la 3ème brigade mixte aérienne. Maximum de désignation : 2. Pour les 22ème et 34ème régiments d’aviation, par le général commandant la 1ère brigade d’aéronautique. Maximum de désignations : 4.
- Pour le 35ème régiment d’aviation, par le colonel commandant la 4ème brigade mixte aérienne. Maximum de désignations : 2.
- Pour les centres d’instruction de Cazaux et Bordeaux, par le commandant du camp d’instruction de Cazaux. Maximum de désignations : 2.
- Pour les 1er, 2ème, 3ème et 4ème groupes d’aviation d’Afrique, par le commandant de l'aviation d’Algérie. Maximum de désignations : 4.
- Pour le 1er groupe d’ouvriers d’aéronautique. par le chef du service général du ravitaillement en matériel d’aviation. Maximum de désignations : 2.
- Pour le 2ème groupe d’ouvriers d'aéronautique, par le commandant du centre d'instruction de l’aviation d’Istres. Maximum de désignations : 2.
- Pour les 3ème et 5ème groupes d’ouvriers d’aéronautique (Versailles et Avord), par le général commandant le centre d’études de l’aéronautique Maximum de désignations : 3.
- Pour le 37ème régiment d’aviation, par le commandant du 37ème régiment d’aviation. Maximum de désignations : 2.
- Pour le 39ème régiment d’aviation, par le commandant du 39ème régiment d’aviation. Maximum de désignations : 2.
(Instruction n° 5904 4 0/12 du 7 novembre 1925)
Tour de France d'une escadrille du 33ème RAM :
Le 9 juin 1926, huit Bréguet 14 A2 à moteur Renault de 300 ch de la 11ème escadrille (traditions de la SAL 17) du 33ème RAM sont rentrés à Mayence, après avoir effectué un tour de France. Partis de Mayence de 2 juin, ils ont successivement fait escale à Istres-le-Tubé, Dijon-Longvic, Toulouse, Bordeaux, Tours, Villacoublay, Metz et finalement Mayence.
Les équipages engagés étaient les suivants :
Cne Bureau (pilote) / Ltt Douillot (observateur),
Adj Droulez (pilote) / Cdt de la Baume (observateur),
Adj Dubois (pilote) / Cne Tison (observateur),
Ltt Portot (pilote) / Sgt Chalirdal (mécanicien),
Adj Rimbard (pilote) / Cal Debout (mécanicien),
Adj Ouillisé (pilote) / Adj Abraire (mécanicien),
Sgt Baudins (pilote) / Sgt Uciani (mécanicien),
Sgt Mauvier (pilote) / Sgt Walbecque (mécanicien).
Raid Mayence-Perpignan :
Le 10 juin 1926, une formation du 33ème RAM à Mayence, qui avait quitté la Rhénanie la veille à 8h15, pour accomplir le raid Mayence-Perpignan-Dunkerque-Mayence, est arrivée à l’aérodrome de la Llabanère à 11 heures. Cette formation était composée de trois Bréguet 19, mis en service récemment. Ils ont quitté Perpignan pour Dunkerque dès le lendemain.
Voyage de 2.800 km :
A la fin juin 1926, la 1ère escadrille (traditions de la SAL 19) du 33ème RAM a effectué le voyage Mayence-Metz-Romilly-Tours-Cazaux-Pau et retour, soit 2.800 km.
Participation au meeting de Pau :
Au début juillet 1926, la 1ère escadrille du 33ème régiment d'aviation mixte, sous le commandement du Col Bernard Orthlieb, est allée représenter l'aviation de l'armée du Rhin au meeting de Pau, organisé par le 36ème groupe d'aviation. Cette unité, commandée par le Cne Chaignon, partie de Mayence, arriva à Pau au commencement du meeting après un voyage de 1.400 km. Elle se présenta par un vol de groupe après sept heures de vol en suivant l'itinéraire Mayence, Rouilly, Tours, Cazaux, Pau. Les pilotes de la 1ère étaient les Cne Chaignon, Ltt Cazabonne, Ltt Cael, Adc Emrich, Adc Hitier, Adc Thilier, Sgt Meyer. Le lendemain, elle regagnait l'Allemagne par le même itinéraire, précédé comme à l'aller par son commandant de groupe et son adjoint, le Cne Bonneau.
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En tête de la coupe Breguet :
Le 6 juillet 1926, le Cne Raymond Bonneau, adjoint au Cdt de Turenne, commandant du 1er groupe du 33ème RAM, a terminé le 4ème parcours entre Metz-Frescaty - Dijon-Longvic - Villacoublay - Dijon-Longvic - Metz-Frescaty. Il a réalisé ce parcours à la moyenne horaire de 202 km/h. Cet officier pilote a réalisé quatre circuits, les 29 juin, 30 juin, 1er et 2 juillet. Il a poursuivi par quatre jours consécutifs sur le trajet Metz - Dijon - Villacoublay - Dijon - Metz, à la moyenne de 202 km/h. Il est alors détenteur provisoire de la coupe Breguet. Le Ltt Marie, appartenant au même régiment, a effectué sur le même parcours à la moyenne de 178 km/h. Les deux officiers pilotaient des Bréguet 19 A2 à moteur Renault de 380 ch. La compétition se porsuivra jusqu'au 31 octobre.
Une vrille non rattrapée :
Le 7 août 1926, un jeune pilote, récemment affecté au 33ème RAM, déclenche une vrille en vol, n'est pas capable de la rattraper et saute en parachute. Il est sauf mais son avion n'a pas apprécié la figure et a été détruit.
Collision en vol entre deux avions du régiment :
Le 18 août 1926, au 33ème RAM, un Nieuport-Delage NiD 29 percute en vol un Breguet 14A2. Le pilote de l'avion de chasse, qui ne peut redresser son avion, saute en parachute et atterrit au sol sans blessure. Malheureusement, il n'en est pas de même pour les deux membres de l'équipage du Breguet 14A2 qui n'avaient pas de parachute et qui ont été tués.
Le Lcl Paul Bordes, commandant du régiment :
Le Lcl Paul Bordes prend le commandement du 33ème RAM, le 23 octobre 1926. Il restera à son poste jusqu'au 7 mars 1929.
Un raid de 8.200 km :
Du 2 au 14 novembre 1926, le Ltt Schmitter, accompagné de l’Adj Doizon, a réalisé un trajet aérien de 8.200 kilomètres, à bord de son avion d’arme, un Bréguet 19 A2 à moteur Renault de 480 ch. Ils ont successivement survolé la France, l’Espagne, la Méditerranée, le Maroc et l’Algérie et ont réalisé 20 étapes de ravitaillement. L'équipage a bénéficié de la grande régularité de fonctionnement du moteur Renault, strictement de série et en service depuis près d'un an. Ces deux aviateurs appartenaient au 33ème régiment d’aviation mixte de Mayence.
Activité aérienne de mai à juillet 1927 :
De mai à juillet 1927, les équipages du 33ème RAM de Mayence ont effectué 80 sorties individuelles, 50 sorties collectives d'escadrille, 250 sorties au profit d'autres armes, 1.700 sorties d'entrainement. Ces vols représentent 4.200 heures de vol.
Accident mortel :
Le 17 septembre 1927, un Breguet 19 A2, appartenant au 33ème régiment d’aviation mixte, détaché à Sarreguemines pour les manoeuvres du camp de Bitche, s’est écrasé dans la forêt, au lieu dit Hühnerbronn, à 300 mètres au nord de la gare de Woelfling. Le pilote, le Sgt Jean Granson et le Slt de réserve Marcel Bouthors (observateur) ont été tués. Le corps du pilote a été retrouvé à 20 mètres du moteur et celui de son compagnon sous les débris du fuselage qui avaient pris feu après l'impact au sol. Les corps des aviateurs ont été évacués à l’hôpital de Sarreguemines. Il est probable que l'accident est dû au brouillard. Désirant atterrir, le pilote est descendu dans la couche de brouillard pour tenter une percée mais son Breguet 19 A2 a percuté, à 200 km/h, dans la forêt, en tranchant une quinzaine d'arbres. Les manoeuvres étaient terminées à Bitche et ils rentraient en Allemagne. Un monument à leur mémoire a été érigé où l'avion s'est écrasé.
L'adc Sahuc prend la tête de la coupe Breguet :
Le 1er octobre 1927, l’Adc Claudius Sahuc, pilote du 33ème RAM, en équipage avec le Sgt Durand (mécanicien) concourant pour la Coupe Bréguet, a réalisé son dernier circuit. Parti du Bourget à 9h81, l’Adj Sahuc était de retour au Bourget à 11h44, ayant effectué une montée à 2.000 mètres et réalisé pour ce dernier circuit une moyenne horaire de 206,63 km/h. La moyenne générale des quatre circuits effectués par l’Adc Sahuc est de 208,83 km/h. Compte tenu des bonifications, cette moyenne générale est passée à 215,1 km/h. Ce pilote se classe premier de la Coupe Bréguet, devant le Ltt Lassalle qui a réalisé une moyenne de 202 km/h et l’Adj Muzard. L'Adc Sahuc détenait le brevet de pilote militaire n° 19.235 obtenu, le 24 octobre 1921 et avait reçu l'insigne de pilote militaire (macaron) n° 16.035.
Les manoeuvres de l'armée du Rhin :
En septembre 1927, les manoeuvres ont succédé à celles du 33ème corps d'armée dans l’Eifel en 1925 et du 32ème corps d'armée dans le Palatinat en 1926. Celles de l'année 1927 ont mis en oeuvre les forces du 30ème corps d’armée sur les terrains du Hunsruck et de la Basse-Moselle. Elles ont permis d'aborder des problèmes difficiles comme la prise de contact de deux armées au premier jour d'une guerre, la recherche de résultats rapides, la reconnaissance simultanée et combinée de l’ennemi par l'aviation, par la cavalerie et par des détachements automobiles. Ces opérations sont encore plus compliquées lorsque qu'elles se déroulent dans des régions extrêmement boisées et accidentées, dont le réseau routier s'avére insuffisant, et que le franchissement d’une rivière ou d'un fleuve devait être exécuté en force. Des félicitations ont été adressées aux unités suivantes car elles ont rempli toutes les missions qui leur avaient été demandées. D'abord pour l'aéronautique militaire, dont les escadrilles ont volé par tous temps, au-dessus d’une région difficile, puis aux chars de combat qui ont su triompher des réelles difficultés des routes et du terrain et finalement aux sapeurs du génie qui se sont illustrés lors du franchissement de la Moselle.
Lettre du général commandant l'armée britannique du Rhin :
Le 27 septembre 1927, le général W. Tuwaites, commandant de l'armée britannique du Rhin, a adressé au général commandant l'armée française du Rhin, la lettre suivante : "A la fin des manoeuvres d’ensemble de 1'armée britannique du Rhin pour l’année 1927, j ai 1'honneur do vous adresser mes remerciements les plus sincères pour les nombreuses facilités que vous m’avez procurées pendant l’instruction des troupes sous mon commandement. La zone entre Mayence et Kreuznach, que vous avez eu l'obligeance de mettre à ma disposition, m’a fourni l’occasion de faire de la manoeuvre pour l'instruction divisionnaire une reconstitution de la bataille de l’Ourcq, ce qui m'eut été difficile dans la zone britannique. Je tiens tout spécialement à exprimer ma reconnaissance au 33ème régiment d'aviation pour son excellent travail. Le travail des pilotes cl des observateurs a été au-dessus de tout éloge et j’ai été vivement impressionné par les rapports que. j’ai reçus d’eux alors qu'ils volaient dans les conditions atmosphériques les plus fatigantes, en particulier le 19 septembre. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir exprimer au général Chabord et à son état-major, au colonel Bordes et aux officiers ainsi qu'aux sous-officiers et aux soldats du 33ème régiment d'aviation, mes sincères remerciements pour leur adroite coopération qui a rehaussé efficacement la valeur de 1'instruction de l’armée britannique du Rhin. Puis-je aussi vous remercier de m’avoir donné l’occasion d'assister aux exercices de passage de la Moselle, qui ont été si admirablement et si adroitement exécutés."
Raid vers les pays du Nord :
Le 4 novembre 1927, un Breguet 19A2 à moteur 480 ch du 33ème RAM, monté par l'équipage composé du Cne Luguet et du Ltt Marie, a décollé pour une mission sur l’itinéraire Mayence-Amsterdam-Hambourg-Copenhague-Goteberg-Oslo et retour. L’avion utilisé est leur avion d’arme. Ils ont atteint Oslo, le 5 novembre et ont été retenus sur place par la neige. Ils ont ensuite atteint Copnehague, le 7. Ils entrepris le voyage retour, à partir du 8 novembre.
Un avion détruit au cours d'un atterrissage en campagne :
Le 24 novembre 1927, vers 11h30, un avion du 33ème RAM de Mayence, tombé en panne moteur, a atterri en campagne à proximité du village d'Offendorf. L’appareil a été totalement détruit mais heureusement son pilote n' été que légèrement blessé. Deux autres avions de la même escadrille, qui accompagnaient, ont atterri quelques centaines de mètres plus loin. Les deux pilotes se portèrent immédiatement au secours de leur camarade.
Un pilote tué lors d'une permission :
Le 25 décembre 1927, le Sgt Henri Close, âgé de 21 ans, pilote du 33ème RAM en permission dans sa famille à Amboise, circulait à motocyclette sur la route de Pocé-sur-Cisse, est entré en collision contre une voiture attelée. Le jeune homme, transporté à l’hôpital de Tours, a succombé aux suites de ses blessures. Ce pilote avait obtenu le brevet de pilote militaire n° 20.748 obtenu à l'école civile d'aviation Caudron, le 1er octobre 1925.
Suicide d'un appelé dans un train :
Le 20 mars 1928, dans le train venant de Paris et arrivant en gare de Château-Thierry à 1h05, on a découvert M. Raymond Denis, âgé de 19 ans, soldat au 33ème RAM, mort dans un compartiment de 3ème classe. Il s'était tiré une balle dans le cœur. Il venait de passer cinq jours de permission à Paris où il avait assisté à un mariage. Le corps a été évacué sur l'hôpital de Château-Thierry.
Deux morts au cours d'un accident :
Le 2 juin 1928, un Breguet 19 A2 appartenant au 33ème RAM, arrivé depuis peu à Trêves, est tombé d’une hauteur de 150 mètres et s’est écrasé sur le sol, dans les environs d'Euren. Le réservoir d’essence s'est brisé lors de l'impact et a immédiatement pris feu, transmettant l'incendie à l'appareil qui a entièrement brûlé. Les deux membres d'équipage, le Sgt Louis Lefèvre (pilote) et le Slt Raoul Massol (observateur) sont morts dans les flammes.
* Médaille Militaire et citation à l'ordre du 33ème régiment d'aviation, à titre posthume, du Sgt Louis Pierre Lefebvre, en date du 5 novembre 1928 : "Jeune pilote plein d'allant, aimant voler et toujours volontaire pour les missions aériennes. Excellent sous-officier, dévoué, qui avait toujours donné satisfaction par sa manière de servir. Tué le 2 juin 1928 au eours d'un accident aérien survenu dans l'exécution d'une mission. A été cité par application de l'article 277 du service courant.
* Grade de Chevalier de la Légion d'Honneur et citation à l'ordre du 33ème régiment d'aviation, à titre posthume, du Slt Louis Maurice Raoul Massol, en date du 15 août 1928 : "Jeune officier de réserve d'une grande valeur morale. Excellent observateur, aimant passionnément son métier. S'était fait remarquer par ses aptitudes professionnelles. A toujours exécuté les missions qui lui étaient confiées. A été tué au cours d'un accident aérien, le 2 juin 1923, survenu dans l'exécution d'une mission. A été cité."
Intoxication par gaz en vol :
Le 5 juin 1928, deux aviateurs militaires, dont un capitaine, avaient quitté Pont-Long à destination de Mayence, le terrain de stationnement de leur escadrille, lorsque, après quelques minutes de vol, ils se sentirent gravement incommodés. Sur le point de perdre connaissance, le pilote eut cependant la force de faire demi-tour et, grâce à son énergie, revint se poser sur le terrain de Pau. Les deux aviateurs furent aussitôt secourus et conduits à l'hôpital. L'enquête a déclaré que l'éclatement d'un extincteur, laissant échapper des gaz nocifs, aurait provoqué une intoxication chez l'équipage, qui, par chance, n' a pas eu de conséquense grave.
Mort du Sgc Joseph Rol :
Le 12 juillet 1928, au cours d'un vol d'observation, un avion du 33ème régiment d'aviation mixte s'est écrasé dans les environs de Frei-Weinheim. Le pilote a réussi à quitter son appareil en perdition et a sauter en parachute. Il a atterri sain et sauf au sol. Malheureusement, le mitrailleur, le Sgc Joseph Rol, n'a pas eu cette chance et a été tué au cours de l'écrasement de l'appareil. La presse d'époque n'a pas précisé l'identité du pilote qui faisait équipage avec lui.
* Médaille Militaire et citation à l'ordre du 33ème régiment d'aviation, à titre posthume du Sgc Joseph Rol, en date du 5 novembre 1928 : "Brillant sous-officier, d'une grande valeur morale. Excellent mitrailleur en avion, aimant voler et toujours volontaire pour les missions aériennes. Très grièvement blessé, le 12 juillet 1928, en service aérien .commandé, est mort très courageusement quelques heures après son accident. A été cité par application de l'article 277 du service courant.
Mort de l'Adj Robert Goyon :
Le 25 août 1928, un Breguet 19 A2 de reconnaissance, qui avait décollé du camp de Mourmelon (Marne) à destination du terrain d'aviation de Waekernkein qui se trouvait à trois heures de Mayence, s’est écrasé dans les environs du village de Nieder-Ingelheim en Rhénanie. L'Adj Robert Goyon (mécanicien) a été tué lors de l'écrasement de l'avion. Le pilote, qui faisait équipage avec lui, le Sgt Paul Lheureux est décédé des suites de ses blessures, au cours de son transfert vers l'hôpital. Le Sgt Lheureux était titulaire du brevet de pilote militaire n° 21.432 obtenu à l'école militaire d'aviation d'Istres, le 3 juillet 1927.
* Médaille Militaire et citation à l'ordre du 33ème régiment d'aviation, à titre posthume de l'Adj Robert Goyon, en date du 5 novembre 1928 : "Adjudant breveté mécanicien. Aimant passionnément son métier. Spécialiste de tout premier ordre; assurait d'une façon remarquable la mise au point et l'entretien du matériel volant de son escadrille. Aimant beaucoup voler, faisait partie volontairement de tous les déplacements aériens de son unité. Sous-officier modèle, homme de devoir, d'une conscience et d'un dévouement rares. Tué le 25 août 1928, en service aérien commandé, par chute d'avion." A été cité par application de l'article 277 du service courant.
Mort du Sgt Bernard Couturier :
Le 21 septembre 1928, le Sgt Bernard Couturier a trouvé la mort dans les environs de Mayence au cours d'un accident d'avion. Le Sgt Couturier était engagé volontaire au 33ème régiment d’aviation à Mayence. Il avait quitté le service en mai 1927, puis s’était engagé à nouveau en février 1928, au même régiment à Mayence. Il était alors pilote d'un Nieuport-Delage NiD 29 de la 6ème escadrille (traditions de la SPA 81). Aux commandes de son appareil, il revenait d’une mission accomplie à Strasbourg. A 18 heures, son appareil s'est écrasé dans les environs de Frankenthal. Les causes n'ont pas été dévoilées dans la presse. Les obsèques ont eu lieu en l'église Saint-Martin de Troyes, ville d'où il était originaire. Il repose dans le cimetière de la ville de Troyes.
La ligne France-Madagascar :
Le ministre de l’Air, M. Laurent-Eynac, avait fait de supprimer tous les départs pour tentatives de records et pour traverser l’Atlantique. Le 25 octobre 1928, un équipage avait néanmoins résolu de prendre le départ de Villacoublay pour Madagascar. L’équipage se composait du Ltt Marie (pilote), du Ltt Boulmer (navigateur-radio) et de l’Adj Demeaux (mécanicien), appartenant tous trois au 33ème régiment d’aviation mixte. Leur but était de relier Paris à Madagascar et étudier en cours de route la nouvelle ligne postale et commerciale France-Madagascar. Pour cette mission, le laboratoire du service technique avait mis au point un nouveau poste de radio à ondes courtes. Il a été conçu par le pilote Minguet et l'ingénieur Cordonnier. Pour cette mission, le ministre a levé l'interdiction de vol. Ils ont décollé à 10h45 de Villacoublay, à bord du Breguet 19 A2 à moteur Hispano-Suiza de 600 ch baptisé "Général Laperrine". Les étapes de leur voyage ont été les suivantes : Paris, Perpignan, Alicante, Oran, Reggan, Gao, Niamey, Zinder, Fort-Lamy, Fort-Archambaud, Bangui et Coquillateville. Le 2 novembre, le Breguet 19 A2 est victime d'un accident mineur. La roue gauche s'enfonce dans une ornière du terrain de Luluabourg, au Congo Belge, provoquant la rupture de deux longerons de fuselage. La réparation ne peut être effectuée sur place et le Ltt Marie poursuit sa mission à terre jusqu’en juillet en délimitant 44 terrains de N’Guigmi (Tchad) à Bangui (Oubangui-Chari).
Le Col Emile Gudin de Pavillon, commandant du régiment :
Le Col Emile Gudin de Pavillon prend le commandement du 33ème RAO, le 17 avril 1929. Il restera à son poste jusqu'au 10 octobre 1931.
Incendie à bord :
Le 16 mai 1929, vers 9h30, un feu s'est déclaré à bord d'un biplace du 33ème régiment d’aviation mixte de Mayence quand il était dans la région des Petites-Loges, à 20 km de Reims. Ne pouvant venir à bout de l'incendie, le pilote tenta un atterrissage forcé dans un champ de blé. Plusieurs automobilistes, passant à proximité du lieu de l’accident, se précipitèrent au secours des aviateurs, qu'ils parvinrent à dégager des flammes. Ils retirèrent d’abord le Sol Dapremont, qui était sain et sauf. Il effectuait son premier vol. Le Sgt Lucien Assier (pilote) a été grièvement brûlé aux jambes et transporté d'urgence à l’hôpital de Châlons. Le Sgt Assier était tituliare du brevet de pilote militaire n° 19.457 obtenu, le 4 mar 1922 - Il détenait l'insigne métallique (macaron) de pilote militaire n° 16.272.
Résultats des épreuves lors des journées nationales de l'aviation :
Le 8 juin 1929, la commission sportive de l'Aéro-Club de France a prononcé les homologations suivantes : pour l'épreuve de passage à la verticale des avions de renseignement, le classement était :
- 1er - le 36ème groupe d'observation à Pau-Pont-Long,
- 2ème - 35ème régiment d'aviation mixte de Dijon-Longvic,
- 3ème - 33ème régiment d'aviation mixte de Mayence.
Meeting aérien :
Le 10 juin 1929, le 33ème RAM a organisé un grand meeting aérien sous la présidence du général Gaillaumat, commandant l'armée française du Rhin, et de M. Couhé, chef de cabinet du ministre de l’air. Dès la veille, de nombreux équipages de différents régiments ont atterri sur l'aérodrome militaire de Wackemheim. Favorisée par un temps superbe, la fête a été réussie. Le Col Gondin du Pavillon, commandant le 33ème RAM, présenta le drapeau aux jeunes soldats. Le général Fergault, accompagné de plusieurs officiers, avait atterri à 11h30, tandis que M. Couhé arrivait à midi pilotant un avion Potez. Les pilotes militaires rivalisèrent d'adresse dans les différentes épreuves comme la course de relais, la course handicap, les vol d'acrobatie et le défilé aérien final. La journée s'est terminée par un bal organisé dans un hangar.
Grave accident d'avion :
Le 21 juin 1929, un biplace, piloté par le Cne René Charles Grappe, accompagné d'un sergent appartenant au 33ème RAM de Mayence, effectuait un tour de France. Après avoir décollé de Cazaux, l'avion a été victime d'une panne moteur qui a contraint le pilote à atterrir dans un champ, près d'Azay-le-Rideau. Comme souvent sur un terrain non préparé, l'avion a capoté et a été gravement endommagé. Les deux membres d'équipage ont été blessés et ont été évacués sur l’hôpital militaire de Tours. Le Cne Grappe, qui a eu une jambe cassée et probablement une fracture du bassin, était titulaire du brevet de pilote militaire n° 20.595 obtenu au C.E. Aéro, le 17 avril 1925.
Posé en panne séche :
Le 26 juin, le Cal Jean Candessus, pilote du 33ème RAM, effectuait un tour de France, aux commandes d'un monoplace. Après une escale de ravitaillement en essence et en huile à Cazaux, il a poursuivi son périple. A 9h30, il a été contraint d'atterrir à l'Île-Bouchard en raison d'une panne séche. A 15h00, il a pu poursuivre sa route après un ravitaillement. Le Cal Candessus était titulaire du brevet de pilote militaire n0 22.162 obtenu à l'école militaire d'aviation d'Istres, le 2 octobre 1928.
La 2ème escadrille à Sarreguemines :
Du 9 au 28 septembre 1929, la 2ème escadrille (traditions de la BR 104) du 33ème RAM a effectué des manoeuvres à Sarreguemines. Pendant cette période, ses équipages ont travaillé en liaison avec une division de cavalerie dans les environs du camp de Bitche et totalisa 360 heures de vol. Elle a mis en oeuvre huit Breguet 19A2, équipés de moteurs Renault de 480 ch. A la fin septembre , la 2ème escadrille a effectué 1.200 heures de vol pendant les six derniers moisd. L'ensemble de l'unité couvrit le parcours Sarreguemines, Luxeuil, Dijon, Moumelon, Sarreguemines et Mayence en 6 h10 de vol. Les pilotes étaient : Cdt Wizen, du 1er Groupe du 33ème RAM, Cne Luguet, commandant la 2ème escadrille, Ltt Leroy, Slt Berthou, Sgc Faure, Sgt Hamon, Cac Rousselet, Cal Dufour. Ils étaient en équipage avec : Sgt Baiguer,
Slt Anustoritz, Ltt Durand, Sgt Hurtevent, Adj Remion, Sol Delestre, Adc Demeaux, Sgt Billon.
Matériels mis à la réforme :
En février 1930, le parc du 33ème RAM de Mayence renfermait beaucoup de matériel mis à la réforme. Il s'agissait de 7 avions Nieuport-Delage NiD 29, 26 moteurs Hispano-Suiza de 300 ch, une quantité de pièces de rechange pour une valeur totale 1.740.000 francs. L'article de journal donne la valeur des sept avions, 364.700 fr et les 26 moteurs pour 1.106.000 fr. Une enquête parlementaire a été diligentée pour connaitre la raison de ces ventes et destructions. Les avions avaient été jugés dangeureux, devaient être détruits et vendus comme de la ferraille. Idem pour les moteurs qui avaient été rendus inutilisables à coups de marteaux. Par contre, les pièces de rechanges avaient été vendues neuves et intactes..
Dissolution du 33ème régiment d'aviation :
Le 1er juin 1930, par suite de l'évacuation de la Rhénanie. le ministre de la guerre a décidé que le 33ème régiment d'aviation mixte, qui tenait garnison à Mayence, à Wackernheim et à Gonsenheim, serait dissous et que ses escadrilles seraient réparties entre d'autres régiments.
En exécution de cette décision, les cinq groupes d'aviation qui composaient le 33ème RAM sont répartis de la sorte :
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le 4ème groupe (traditions de la BR 11 et BR 244) et le 5ème groupe (traditions de la SAL 33 et SAL 6), sous le commandement du colonel Gudin du Pavillon, ont rejoint Nancy-Essey, pour renforcer le 21ème régiment de bombardement de nuit.
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Le 3ème groupe (traditions de la SAL 17 et SPAbi 53) est parti pour Bouy, près de Mourmelon, et y constituera le 33ème groupe autonome d'aviation.
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Le 1er groupe (traditions des SAL 19 et BR 104) est incorporé au 31ème régiment d'observation à Tours.
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le 2ème groupe de chasse (traditions des SPA 37, SPA 81 et SPA 93) est intégré au 3ème régiment d'aviation de chasse, stationné à Châteauroux.
Les derniers avions quittent l'Allemagne :
Le 2 juin 1930, les derniers avions du 33ème régiment d'aviation, restés en Rhénanie, ont survolé Mayence, à haute altitude. Un vol de groupe impeccable, saluant une dernière fois le pays qui leur a servi de stationnement pendant plus de dix ans.
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