Le 21ème régiment d'aviation de bombardement
de nuit de Malzéville puis d'Essey
1ère organisation
Les insignes métalliques des escadrilles du 21ème régiment de bombardement de Nancy-Essey de la période allant 1er août 1920 au 1er juillet 1930 - Faute de datation précise, les insignes présentés couvrent plus ou moins la période concernée - La numérotation des escadrilles est celle de la période en question - Insignes issus des collections de Mrs Philippe Bartlett, Alexandre Bouchet (2 et 3), Jean-René Bottelin (5) que je remercie pour leur aide.
> 1ère organisation du 21ème RABN :
Valable pour la période allant du 1er août 1920 au 1er juillet 1930.
Six escadrilles, numérotées de 1 à 7, réparties en 2 groupes de bombardement.
1er groupe de bombardement de nuit
1ère escadrille ---> traditions de la F 25
2ème escadrille ---> traditions de la VB 114
3ème escadrille ---> traditions de la F 110
- - - - -
2ème groupe de bombardement de nuit
5ème escadrille ---> traditions de la F 118
6ème escadrille ---> traditions de la F 121
7ème escadrille ---> traditions de la F 119
Les escadrilles du 21ème RABN sont alors équipées de Breguet 14B2 et de Farman F 50.
Changements de désignations :
Le 1er août 1920, la numérotation des régiments et de leurs unités organiques, jugée trop complexe, évolue. Au 2ème régiment de bombardement, ses six escadrilles sont re-numérotées de 1 à 6. La dénomination des régiments passe de "Régiment de bombardement" à "Régiment d'aviation de bombardement de nuit". Ces changements sont définis par la circulaire ministérielle n° 56.927, en date du 17 juillet 1920.
Le Col Alexandre Bouchet, commandant du 21ème RABN :
Le 1er août 1920, le Col Alexandre Bouchet conserve son commandement, malgré le changement de dénomination du 1er régiment de bombardement de nuit qui devient le 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit. Il restera à ce poste jusqu'au 4 février 1929.
Composition de l'aéronautique militaire, le 1er août 1920 :
Métropole :
- 1er régiment d'aviation de chasse de Thionville-Basse-Yutz,
- 2ème régiment d'aviation de chasse de Strasbourg-Neuhof,
- 3ème régiment d'aviation de chasse de Châteauroux-La-Martinerie.
- 11ème régiment d'aviation de bombardement de Metz-Frescaty,
- 12ème régiment d'aviation de bombardement de Neustadt (Allemagne),
- 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Malzéville,
- 22ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Luxeuil.
- 31ème régiment d'aviation d'observation de Tours et Pau,
- 32ème régiment d'aviation d'observation de Dijon-Longvic et Avord,
- 33ème régiment d'aviation d'observation de Mayence (Allemagne),
- 34ème régiment d'aviation d'observation du Bourget-Dugny,
- 35ème régiment d'aviation d'observation de Lyon-Bron.
Afrique du Nord et Levant :
- 36ème régiment d'aviation d'observation d'Algérie,
- 37ème régiment d'aviation d'obsertation du Maroc,
- Unités aériennes du Levant.
Série de cours à l'école de perfectionnement de Bordeaux :
Le 18 avril 1921 s'est ouvert à l’école de perfectionnement de Bordeaux, une nouvelle série de cours.
1) Les cours d'instruction technique du personnel navigant. Deux officiers et et deux hommes de troupe de carrière du 21ème RABN sont détachés à Bordeaux.
2) Les cours d'instruction technique du personnel non navigant. Les stagiaires ont été choisi d’abord parmi les engagés sous contrat de trois ans, les rengagés ou engagés à long terme, possédant les connaissances techniques leur permettant de suivre les cours. L’effectif a été complété par des appelés, issue de la 2ème partie de la classe 1920, qui présentaient des garanties en vue de leur utilisation ultérieure comme moniteurs dans leur unité. Le 21ème RABN a envoyé six stagiaires.
Cinq morts au cours d'un accident d'avion :
Le 26 mai 1921, vers 17 heures, le Sgt Maurice Berthelot (pilote), emmenant avec lui quatre élèves mitrailleurs du 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, décollait du terrain de Malzéville pour effectuer le parcours Nancy-Metz-Saint-Dizier-Nancy. Mais à peine son gros bimoteur, probablement un Caudron R XI, venait-il d'atteindre l'altitude de 50 mètres que les deux moteurs cessèrent de fonctionner. Encore en phase de décollage, sans moteur, la vitesse de l'avion a très vite chutée, l'appareil glissa sur l'aile et tomba en perte de vitesse. A cette altitude, aucun moyen d'échapper à la catastrophe. Quatre des occupants sont tués sur le coup. Le 5ème occupant a été transporté à l'hôpital militaire de Nancy dans un état désespéré. Les corps des quatre victimes ont été déposés dans un bâtiment où des soldats, leurs anciens camarades, ont assuré la garde. Les tués sont les Sgt Maurice Berthelot, Sol Marcel Thénot originaire de Mung-sur-Loire, Sol Alfred Muller originaire de Nancy, Sol Clément Bonneville originaire de Courbevoie. Leurs obséques ont eu lieu en la chapelle de l'hôpital militaire, en présence du Cdt Bouchet du 21ème RABN et le Ltt Gérald, commandant de leur escadrille. Le blessé grave, le sol Glinet qui venait d'être rappelé, est tombé dans le coma et n'a pas repris connaissance.
Mort du Sol Edouard Perrier :
Le 17 septembre 1921, le Sol André Marcel Perrier, un appelé du contingent âgé de 21 ans, a fait une grave chute en tombant de la plate-forme du tramway de la ligne d'Essey. Il a été évacué de toute urgence vers l'hôpital militaire, où les médecins ont constaté que ses blessures étaient trop graves pour qu'il survive. Il était originaire de la ville de Levallois-Perret.
Arrivée des premiers Breguet 16 BN 2 :
En octobre 1921, arrivée des premiers Breguet 16 BN 2 au régiment. Il s'agit d'un modèle dérivé du Breguet 14 B2. Le premier exemplaire a fait son premier vol, le 1er juin 1918. Presque 200 exemplaire ont été livrés à l'aéronautique militaire française. En voici les caractéristiques techniques : envergure 16,96 m, longueur 9,55 m, hauteur 3,32 m, Equipage un pilote et un observateur ou un mitrailleur, Poids à vide 1.265 kg, poids total 2.200 kg, un moteur 12Fe de 300 ch, Vitesse maxi 160 km/h, Montée à 2.000 mètres en 21,54 mn, Plafond 4.600 m, Automonie 900 km, armement une mitrailleuse Vickers de 7,7 mm synchronisée de capot montée à gauche, un jumelage de mitrailleuses Lewis de 7,7 mm en tourelle arrière, 550 kg de bombes.
Deux Breguet 17 B2 parcourent 1.100 km :
Le 4 août 1922, deux avions Bréguet 17 B2 à moteur Renault de 300 ch, du 21ème régiment d'aviation, avec chacun trois occupants, ont accompli le circuit Nancy-Tours-Avord-le-Bourget-Nancy, après un parcours de 1.100 kilomètres avec 8 h. 30 de vol. Ces avions, destinés aux bombardements de nuit, ont accompli ce parcours avec une grande régularité.
Dépannage d'un Breguet 14 :
Le 17 août 1922, le pilote du Breguet 14 B2 ou 16 BN 2 n° 16.607, venant de Romilly à destination de Mayence, a été contraint d'atterrir, sur panne, sur le territoire du village de Foug, entre la route de Paris-Strasbourg et la voie ferrée, au lieu-dit "Au Provencal". Ce sont les mécaniciens du 21ème RABN qui ont été chargés de dépanner l'avion sur place. Après mise au point du moteur, il a pu repartir.
Conseil de guerre pour un sous-officier :
Le 6 septembre 1922, le conseil de guerre de la 20ème région, siégeant à Nancy, a condamné par contumace à 5 ans de travaux forcés et à 10 ans d'interdiction de séjour, le Sgt François Gaillard, du 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit d'Essey-les-Nancy. Agé de 24 ans et originaire d'Aix-les-Bains, le sous-officier a déserté en emportant la caisse du mess des sous-officiers dont il était le gérant, le 16 février. Au cours des débats, il fut établi que le détournement important, dont le sergent s'est rendu coupable, a été rendu possible par un manque de vigilance de la part de ceux qui avaient à contrôler sa gestion.
Mission de nuit :
Le 7 septembre 1922, le Cne Vincent du 21ème RABN à Nancy-Essey, a quitté le terrain d'Essey à 10 h. 05, pour tenter un raid nocturne. Il est arrivé au Bourget à 0h10 et en est reparti à 0h45 pour Metz et Nancy.
Inspection par le maréchal Fayolle :
Le matin du 2 octobre 1922, le maréchal Fayolle est arrivé à Nancy, où a eu lieu une prise d'armes. Dans l'après-midi, le maréchal s'est rendu aux casernes d'Essey, où il inspecta le 21ème régiment d'aviation. Dans la soirée, sur le plateau de Malzéville, ont eu lieu des exercices de bombardement aérien, auxquels ont pris part tous les avions du régiment.
Recrutement des mécaniciens électriciens militaires :
Les jeunes gens, qui sont susceptibles, par leur instruction générale et leurs connaissances en électricité, de devenir, après avoir suivi des cours spéciaux, destinés aux gradés mécaniciens-électriciens dans l’avialion militaire, peuvent contracter un engagement. de 4 ou 5 ans, au titre d’une des formations militaires suivantes :
- 21ème. RABN à Nancy-Essey,
- 35ème RAO à Lyon-Bron,
- 1er groupe d'ouvriers d'Aviation au Bastion 71, boulevard Victor à Paris,
- 2ème régiment d'aérostation à Toulouse.
L'instruction générale correspond à la 1ère partie du baccalauréat es-sciences ou au certificat d’études primaires supérieures, dont les programmes constituent le minimum de connaissance exigé des candidats. Si leur manière de servir et leur conduite donnent satisfaction, ces engagés suivront, peu de temps après leur incorporation, dans une école, des cours spéciaux d'instruction qui leur permettront de passer les examens du brevet de mécanicien-électricien d’aviation. Outre les avantages ordinaires réservés tous les engagés, ils bénéficieront, apres l’obtention de ce brevet, de primes journalières qui, le jour où ils dépassent la Jurée légale du service, atteignent 3,50 fr. pour les soldats; 4 fr. pour les Caporaux; 4 fr. 50 pour les sergents; 5 fr. pour les Adjudants.
Accident mortel :
Le 31 mars 1923, un très grave accident d'avion est venu endeuiller le régiment. Le Breguet 14 B2 de l'équipage Cal Robert Rogy (pilote) / Cal Frédéric Vandermissen (mitrailleur) de la 2ème escadrille (VB 114) du 21ème RABN décolle du terrain du plateau de Malzéville. Pris dans la brume, l'équipage tente d'atterrir en campagne, sur le flanc d'un côteau, près de la ferme de Pixerécourt. Malheureusement, comme c'était souvent le cas à l'époque sur un terrain non préparé, leur avion capote et prend feu presque aussitôt. Le Cal Rogy, qui a réussi à s'extraire seul de son biplace en feu, se débarrasse de sa combiniason de vol qui brûlait. N'écoutant que son courage, il repartit vers le brasier pour sauver son camarade, qu'il réussit à extraire de l'avion en feu. Malheureusement, les brûlures du Cal Vandermissen étaient bien trop profondes, avec la chair d'une grande partie de son corps mise à nu, la figure presque détruite et les mains calcinées. Il est décédé des suites de ses blessures dans de terribles souffrances, la nuit suivante. La Médaille Militaire et une citation à l'ordre du 20ème corps d'armée lui a été décernée à titre posthume. Il était originaire de Paris. Les médecins militaires de l'hôpital Sédillot de Nancy ne réussirent pas à sauver le Cal Rogy qui mourut au bout d'une semaine, des suites de ses graves brulûres, notamment à la tête, au dos et aux mains. Il était originaire de Mulhouse (Haut-Rhin).
Le parachute d'une bombe éclairante s'ouvre en vol :
Le 10 juin 1923, vers 23 heures, sur le plateau de Malzéville, un Breguet de la 2ème escadrille (traditions de la VB 114) du 21ème RABN, monté par l'équipage composé du Sgt Norbert Chirac (pilote) / Sol Viennoy (bombardier / mitrailleur), a pris feu, alors qu'il allait se rendant vers Metz pour simuler le bombardement du terrain d'aviation de Metz-Frescaty. L'appareil décolla normalement, mais arrivé à une trentaine de mètres du sol, l'éolienne d'armement de la bombe d'atterrissage, fixée sur un des côtés de l'appareil, se mit à tourner sous l'action du vent. Cette bombe, en cas de nécessité d'atterrissage en campagne, de nuit, permet d'éclairer une zone et au pilote d'atterrir sur une zone où il voit les obstacles. Le fil, qui bloquait l'éolienne, a probablement reculé sous l'action du vent, mal fixée en position. Le percuteur frappa sur l'amorce qui déclencha le mécanisme et fit ouvrir le parachute de 20 m² de surface. Le vent, s'engouffra dans le parachute, ce qui provoqua le déséquilibre de l'avion. Le pilote s'empressa d'atterrir mais, à la suite d'une trop brutale prise de contact avec le sol, l'avion capota. Le feu prit et s'entendit à l'ensemble de l'appareil. Le Sgt Chirac a été complètement carbonisé. Le soldat Viennoy, réussit à sortir de la carlingue et à se rouler dans l'herbe dans l'espoir d'éteindre les flammes qui l'entouraient, II a été transporté dans un état grave, à l'hôpital militaire de Nancy.
* Médaille militaire et citation à l'ordre du 21ème régiment d'aviation, à titre posthume, au Sgt Norbert Théodore Chirac, pilote de la 2ème escadrille du 21ème régiment d'aviation de bombardement de jour, en date du 8 novembre 1923 : "Excellent sous-officier pilote, ayant de beaux titres de guerre. Le 10 juin 1923, a trouvé la mort au cours d'une mission d'aviation de nuit pour laquelle il était volontaire. A été cité."
Le meeting de Jarville :
Le 5 août 1923, sur l'hippodrome de Jarville, près de Nancy, s'est déroulé un meeting d'aviation, devant une foule énorme. Fronval et Hœglen se sont livrés à des acrobaties dont ils ont le secret. M. Tourneur et Mlle Roy ont fait des descentes en parachute d'une hauteur de 300 mètres. Les meilleurs pilotes du 1er régiment d'aviation de chasse de Thionville-Basse-Yutz et du 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Nancy-Essey ont évolué en formations diverses. Au cours du meeting, Fronval ayant voulu exécuter une descente hélice calée, une des pales de son hélice, à l'atterrissage, s'accrocha dans un fossé. L'avion fut gravement endommage, sans conséquence pour son pilote.
Le meeting des Vosges :
Le 15 août 1923, le meeting des Vosges, cher au Cne René Fonck, As des As de la Grande Guerre et député des Vosges, a commencé par un simulacre de bombardement de la ville, exécuté par une escadrille du 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit de Nancy-Essey. Ces avions auront à se défendre contre les puissants projecteurs du 403ème régiment de DCA de Toul. Un programme très varié a été organisé avec des démonstations de pilotes Fonck, Douchy, Fronval, Haeglen, Lepetit, l'Adj Perrotey. M. Laurent Eynac, sous-secrétaire d'Etat de l'aéronautique, A présidé cette belle manifestation.
Accident mortel à Mourmelon :
Le 28 octobre 1923, le 2ème groupe de bombardement du 21ème RABN quitte le terrain d'aviation de Mourmelon où ses escadrilles avaient effectué un exercice, pour rejoindre le terrain du plateau de Malzéville. L'Adj Fernand Cros, pilote de la 5ème escadrille (F 121) du 2ème groupe de bombardement du 21ème RABN, en équipage avec le Sol Solignac (mécanicien), décolle mais très vite, le moteur de son avion faibli. Malheureusement, il commet une erreur fatale. Il tente de revenir sur le terrain en effectuant un large virage. Comme le moteur ne donne plus son régime normal, la vitesse chute très vite et son avion tombe en perte de vitesse. Il s'écrase en s'embrasant tout de suite. Il aurait fallu qu'il continue tout droit en se posant en campagne. Quand les témoins arrivérent sur place, ils dégagèrent l'équipage des débris mais l'Adj Cros avait cessé de vivre. Le Sol Solignac, originaire de Paris, a été évacué dans un état grave sur l'hôpital de Mourmelon. Couverts de brûlures, son état s'est vite aggravé. Fernand Cros repose dans la cimetière du Sud de Nancy.
Réorganisation de l'armée :
En janvier 1924, l'armée française est réorganisée. Pour l'aéronautique et la défense contre aéronefs militaires, nous avons :
1ère division aérienne avec son état-major à Metz :
* 2ème brigade d'aéronautique avec son état-major à Thionville-Basse-Yutz :
- 2ème régiment d'aviation de chasse de Strasbourg-Neuhof,
- 38ème régiment d'aviation mixte de Thionville-Basse-Yutz,
- 1er bataillon du 1er régiment d'aérostation à Epinal.
* 11ème brigade de bombardement avec son état-major à Nancy-Essey :
- 11ème régiment d'aviation de bombardement de jour à Metz-Frescaty,
- 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit à Nancy-Essey.
2ème division aérienne :
* 1ère brigade d'aéronautique avec son état-major au Bourget-Dugny,
- 22ème régiment d'aviation de bombardement de Chartres-Champhol,
- 34ème régiment d'aviation mixte du Bourget-Dugny,
- 1er régiment d'aérostation à Versailles (état-major et 3ème bataillon), Compiègne (2ème bataillon),
- 403ème régiment de défense contre aéronefs à Toul (état-major et deux groupes), Metz (2 groupes),
* 6ème brigade d'aéronautique avec son état-major à Tours-Parçay-Meslay :
- 3ème régiment d'aviation de chasse de Châteauroux-la-Martinerie,
- 31ème régiment d'aviation mixte de Tours-Parçay-Meslay,
- 36ème groupe d'aviation de Pau-Pont-Long,
- 3ème bataillon du 2ème régiment d'aérostation à Angers,
- 401ème régiment de défense contre aéronefs au fort de Romainville.
* 3ème brigade mixte aérienne avec son état-major à Dijon-Longvic :
- 32ème régiment d'aviation mixte de Dijon-Longvic,
- 1er bataillon du 2ème régiment d'aérostation à Nevers,
- 404ème régiment de défense contre aéronefs à Dijon.
* 4ème brigade mixte aérienne avec son état-major à Lyon-Bron :
- 35ème régiment d'aviation mixte de Lyon-Bron,
- 2ème régiment d'aérostation à Toulouse (état-major et 2ème bataillon)
- 403ème régiment de défense contre aéronefs à Sathonay.
* 5ème brigade mixte aérienne (armée du rhin) :
- 12ème régiment d'aviation de bombardement de jour de Lachen-Seyerdorf,
- 33ème régiment d'aviation mixte de Wackernheim (état-major et trois groupes), Lachen-Seyerdorf (un groupe), Gonserheim (un groupe),
- 3ème compagnie du 1er régiment d'aérostation (1er bataillon),
- 402ème régiment de défense contre aéronefs de Gonsenheim (état-major et trois groupes), Trêves (un groupe).
Recrutement de mécaniciens électriciens :
En 1924, les jeunes, après un examen préalable, qui seront reconnus aptes, en raison de leur instruction générale ou leur connaissances en électricité, à devenir, après des cours spéciaux, des sous-officiers mécaniciens-électriciens au sein de l'aéronautique militaire. Ils pourront alors contacter un engagement de 4 ou 5 ans au titre des unités suivantes :
-
le 21ème régiment d'aviation à Nancy-Malzéville,
-
le 31ème régiment d'aviation mixte àTours-Parcay-Meslay,
- le 35-me régiment d'aviation mixte à Lyon-Bron
-
le 3ème groupe d'ouvriers d'aéronautique à Versailles,
-
le 1er régiment d'aérostation (2ème bataillon) à Compiègne.
- le 2ème régiment d'aérostation à Toulouse.
L'instruction générale devait correspondre à la première partie du baccalauréat ès-sciences ou au certificat d'études primaires supérieures. Si leur manière de servir et leur conduite donnent satisfaction, ces engagés suivront en école des cours spéciaux d'instruction qui leur permettront de passer les examens du brevet de mécanicien-électricien d'aviation. Ils toucheront des primes journalières de 3,50 fr pour les soldats, 4 fr pour les caporaux, 4,50 fr pour les sergents et 5 fr pour les adjudants.
Indemnités pour vol de nuit :
L’instruction du 26 mai 1922, corrigée le 24 mai 1923 et le 11 mars 1924, précise les catégories de personnel auxquelles peuvent être allouées les indemnités spéciales pour vols de nuit n° 1 bis el 2 bis.
Ce sont :
1er) les officiers et les hommes de troupe pilotes, observateurs mitrailleurs, radiotélégraphiques en avion de l'active et de complément, accomplissant des périodes d’instruction appartenant aux formations désignées par le ministre.
2) Sur désignation nominative par le ministre, les officiers et hommes de troupe, pilotes, observateurs, mitrailleurs et radiotélégraphistes des autres formations de l’aviation.
Pour les formations d’aviation visées au paragraphe 2, les désignations nominatives sont faites dans les limites maximales suivantes :
- Régiments d’aviation de bombardement : 15 équipages, dont : 15 officiers (5 pilotes et 10 observateurs), 15 hommes de troupe (10 pilotes et 5 mitrailleurs).
- 38ème régiment d'aviation mixte : 6 équipages, dont 6 officiers (2 pilotes et 4 observateurs), 6 hommes de troupe (4 pilotes et 2 mitrailleurs),
- Régiments d’aviation de renseignement et 37ème et 33ème régiments d'aviation : 10 équipages, dont : 10 officiers (4 pilotes et 6 observateurs), 10 hommes de troupe (6 pilotes et 4 mitrailleurs).
- Algérie. Pour l’ensemble de l’aviation d’Algérie : 6 équipages, dont 6 officiers (3 pilotes et 3 observateurs), 6 hommes de troupe (3 pilotes et 3 mitrailleurs).
- Tunisie et 36ème groupe d'aviation : 2 équipages, dont : 2 officiers (1 pilote et 1 observateur), 2 hommes de troupe (1 pilote et 1 mitrailleur).
Nota : Seuls peuvent être désignés des hommes de troupe ayant dépassé la durée légale du service ou liés au service au delà de cette durée par un contrat d'engagement ou de rengagement
Les avantages consentis par le parlement ont eu pour conséquence une amélioration sensible de la valeur des équipages appelés à pratiquer les opérations aériennes de nuit. Les 21ème et 22ème régiment (et les escadrilles de chasse de nuit) seront alimentés en grande partie en pilotes hommes de troupe, par des pilotes engagés à long terme ou rengagés, très confirmés, provenant des autres formations de l'aviation et qui, ne bénéficiant pas de l’allocation des indemnités spéciales pour vols de nuit n° 1 bis, sont volontaires et qualifiés pour servir dans ces unités.
Formations d'aviation dont le personnel navigant bénéficie des avantages accordés par le décret du 4 mai 1922 :
- 21ème régiment d'aviation de bombardement de Nuit de Nancy-Essey,
- 22ème régiment d’aviation de bombardement de nuit de Chartres-Champhol,
- Groupes et escadrilles de chasse de nuit.
Un avion du 21ème RABN atterrit en Allemagne :
Le 20 juin 1924, un Breguet 14 B2, qui avait décollé de Mayence et monté par un équipage de sous-officiers appartenant au 21ème RABN de Nancy-Essey, a atterri sur panne dans un champ de pommes de terre, près de Gundelfingen, dans le Bade-Wurtemberg. L'avion a pénétré si profondément dans le sol, qui était très gras, qu'il a dû être démonté. Les deux aviateurs ont été interrogé par les autorités allemandes, puis remis en liberté.
Raid de 1400 km :
Le 20 août 1924, l'Adj Maurice Mascré, pilote de la 2ème escadrille (VB 114) du 21éme RABN a couvert 1800 kms en 14h25. Il a décollé du plateau de Malzéville à 4h35, et a relié Mayence, Mourmelon, Chartres, Dijon, Nancy, Mayence et retour de nuit sur Nancy.
Le concours d'avions de tourisme :
Le 14 septembre 1924, les avions prenant part au concours de tourisme se sont posés en escale sur le plateau de Malzéville. Comme plusieurs officiers participent à ce concours, le régiment apporte son concours à l'aéro-club de France pour le ravitaillement en carburant. C'est la section d'entrainement du 21ème RABN qui a été chargée de ce travail. Chaque pilote a payé le carburant de ses propres deniers. Arrivés de Strasbourg-Neuhof, ils repartirent en fin de journée sur Metz-Frescaty. Plusieurs pilotes célèbres participent à cette tournée, comme Fernand Lasne, Jean-Claude Bernard, Alfred Fronval, Emile Paumier, Jacques Roques, René Labouchère, Jules Patin, Jean Philippe, Jean Foiny, André Martenot de Cordoux et Mme Adrienne Bolland.
Tour de France de 20 équipages :
Le 15 septembre 1924, vingt équipages du 21ème RABN, sous le commandement du Lcl Bouchet, décollent du terrain du plateau de Malzéville. Le premier jour, ils se posèrent à Lyon-Bron, Istres-Le-Tubé, le 16 à Pau et Cazaux et le 17, Tours et le Bourget pour finalement rentrer à Nancy, le 18. En route, un seul Breguet 14 B2 a été contraint d'atterrir près de Saint-Girons (Ariège) où il est rentré en attente de dépannage et probablement de démontage, tous les autres, même s'ils ont été victimes de panne, ont pu poursuivre leur route. Même si les avions et leurs moteurs sont fatigués, ils ont rempli leur tâche.
Atterrissage en campagne :
Le 29 novembre 1924, le Breguet 16 B2 n° 9556 de bombardement de nuit, piloté par l'Adj Maurice Boyer, a décollé du terrain du Bourget à destination de Malvéville. En cours de route, victime d'une panne moteur, il a été contraint d'atterrir en campagne, près de la ferme du Poirier-Rond, sur le territoire de la commune de Stainville. L'avion a été détérioré avec une aile inférieure brisée, irréparable sur place. Il a été démonté et transféré sur le centre de dépannage de Saint-Dizier pour être remis en état. Les deux membres d'équipage n'ont pas été blessés.
Stage des officiers de réserve :
Du 27 juin au 23 juillet 1925, les officiers de réserve du 22ème RABN font leur stage au camp de Tahure. Certains ont choisi une autre possibilité en faisant plusieurs stages de courte durée de deux à cinq jours.
Erreur de cible la nuit :
Le 23 juillet 1925, un pilote du 21ème RABN, qui s'entrainait au bombardement de nuit, prit pour cible une ferme habitée. Heureusement, les deux bombes d'entrainement ne firent pas de victimes et pas beaucoup de dégâts au corps de ferme, juste deux trous que l'autorité militaire promit de reboucher. La voiture du Général Niessel, en tournée d'inspection, accompagné du Col Bouchet, commandant du 21ème RABN, est arrivée sur la zone peu de temps que les deux bombes n'aient touché la ferme. Soudain, un autre projectile est tombé à plusieurs centaine de mètres de la voiture, forçant le chauffeur à appuyer sur l'accélérateur et à quitter rapidement la zone. Une quatrième bombe tomba cette fois à seulement 150 mètres du véhicule. Les deux officiers supérieurs et leur chauffeur en furent quittes pour une belle peur rétrospective.
Un avion s'écrase en Belgique :
Le 8 octobre 1925, un Breguet 14 B2 appartenant au 21ème RABN de Nancy-Essey, s'est posé sur panne, vers minuit entre Habay-la-Neuve et Heinsch. L'avion n'a pas apprécié et a été détruit mais pour une fois le pilote et l'observateur sont sortis indemnes de leur biplan.
Essai d'un nouveau parachute :
Le 15 février 1926, deux officiers du 21ème RABN de Nancy-Essey ont testé un nouveau parachute militaire qui a donné des bons résultats.
Panne moteur en vol de nuit :
Le 29 mars 1926, un avion, piloté par le Sgt-Major Morsch, en équipage avec un observateur, venait de décoller du terrain du plateau de Malzéville dans le cadre d'un vol de nuit. Victime d'une panne moteur, ils ont été contraints de tenter un atterrissage dans un verger qui couvre les pentes du plateau. Si le posé des roues s'est bien passé, la suite a posé des problèmes quand une des ailes a touché un mirabellier. L'avion a terminé sa course en capotant. Les secours, arrivés sur place, ont extrait le pilote qui était grièvement blessé et l'ont immédiatement évacué sur un hôpital militaire. Il souffrait d'une double fracture de la jambe. La réduction de la double fracture tibia-péroné a entrainé une hospitalisation d'un minimum de trois mois. Par chance, l'observateur, qui occupait la place arrière, n'a pas été blessé et porte seulement quelques petites contusions sans gravité.
Accident mortel lors du changement de terrain :
Le 16 avril 1926, un accident mortel est venu endeuiller le transfert des avions du plateau de Malzéville au terrain d'Essey. Le dernier avion sur place, un Breguet 16 BN 2, est sorti des hangars. L'équipage, composé de l'Adj Louis Lahaye (pilote) / Adc Faivre-Picon (mécanicien), prit place à son bord. Après le décollage, on vit l'avion faire un demi cercle avant de prendre de l'altitude. Soudain, le moteur eut des ratés. Le pilote n'avait plus le temps de revenir sur le plateau et dut tenter un atterrissage sur un terrain en pente, entre Pixerécourt et la Meurthe. A l'impact, l'avion fit un grand bond, éjectant ses deux membres d'équipage, vraisemblablement non ceinturés, et se retourna en retombant sur le dos. Le moteur, dont l'hélice a été brisée, s'est enfoncé lourdement dans la terre meuble. L'Adj Lahaye, victime d'une fracture du crâne, est décédé sur place peu de temps après sa chute et son passager, l'adjudant-chef n'a été que légèrement blessé. Le pilote décédé était titulaire de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre, de la Médaille coloniale et était affecté depuis quatre ans au 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit. Il habitait Saint-Max et laisse une veuve et une fillette de 12 ans. Ses obséques ont eu lieu, le 19 avril. Il a été inhumé dans le cimetière communal de Conflans (Meurthe-et-Moselle).
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Transformation sur Farman F 60 BN 2 Goliath :
Sitôt son arrivée sur le terrain d'Essey, le 21ème RABN passe sur Farman F 60 BN 2 Goliath. Il s'agit d'un gros bimoteur de bombardement de nuit dont 210 exemplaires ont été livrés à l'aéronautique militaire et l'aéronautique navale. Ses caractériques techniques étaient les suivants : envergure 26,50 m, longueur 14,77 m, hauteur 4,92 m, Equipage 4 hommes, un pilote, un navigateur et deux mitrailleurs, poids à vide 2.700 kg, poids total 5.145 kg, Deux moteurs Salmson 9Zm de 260 ch, vitesse maximale 150 km/h, Plafond 4.000 m. Le 21ème RABN sera doté de Lioré et Olivier Leo 20 à partir de mai 1928 mais gardera quelques Farman F 60 et Breguet 16 BN 2 jusqu'en 1929.
Atterrissage dans les vignes :
Le 6 juillet 1926, un bombardier du 21ème RABN, monté par l'équipage composé du Ltt Esperet (pilote) et Slt Marcieux, en panne d'essence, a été contraint d'atterrir dans un vignoble, près de Rochecorbon, dans la région de Tours (Indre-et-Loire). L'avion a été détruit mais heureusement les deux membres d'équipage sont indemnes.
Visite du sultan du Maroc à Nancy :
Le 17 juillet 1926, Moulay Youssef, le sultan du Maroc, accompagné de M. Steeg, résident général et du général Mougin, sont arrivés en train à Nancy. Ils sont été accueills par le maréchal Lyautey qui était venu en civil. Les honneurs ont été rendus au Sultan sur la place Stanislas avant que le Sultan ne s'installe au Grand Hôtel sur la même place. Une heure plus tard, ils sont partis pour la propriété qui appartient au maréchal Lyautey, l'ancien résident général du Maroc, à Thorey. Les escadrilles du 21ème RABN ont survolé le cortège à l'arrivée dans le village
Deux morts en forêt de Haye :
Le 29 juillet 1926, à 7h35, un Breguet 16 BN 2 de la 6ème escadrille (F119) du 21ème RABN, monté par l'équipage composé du Sgt Cros (pilote) / Slt Charles Marcieux (observateur), a décollé du terrain d'Essey. Les deux aviateurs avaient pour mission de survoler la gare de Toul, où un détachement du 18ème régiment du Génie effectuait un exercice d'embarquement. Après le décollage, le pilote fit le tour de piste réglementaire, puis dirigea son avion sur Nancy. Arrivant au-dessus de la forêt de Haye, le Br 16 BN 2 fut pris dans de gros nuages et un fort vent violent. Après être entré dans un nuage, l'avion sortit de celui-ci incliné sur l'aile gauche, puis piquer à la verticale, plein régime moteur avant de s'écraser au sol dans les bois des Trois-Fourchons sur le territoire de la ville de Champigneulles. Les témoins au sol mirent deux heures à retrouver l'avion qui était tombé dans un sous-bois très dense. Les deux occupants avaient été tués sur le coup et l'avion entièrement détruit. Le moteur a été trouvé profondément enfoncé dans le sol, preuve que l'avion avait percuté en pleine vitesse, presque à la verticale. Les ailes et le fuselage ont été réduits en miettes.
Accident mortel au cours d'un vol de nuit :
Le 20 août 1926, au cours d'exercices de nuit, un avion du 21ème RABN de Nancy-Essey, de l'équipage composé du Sgt-major Martin (pilote), et Sol Salvador (mitrailleur), s'est écrasé sur le sol, à 400 mètres de la commune de Bambiedersdorf. D'après les témoins, un feu important s'est déclenché dans l'avion provoquant sa chute, alors qu'il était à une altitude de 500 mètres. Les secours arrivés sur place trouvèrent, sous les débris de l'appareil détruits par le feu, les deux corps entièrement carbonisés. Ce n'est que dans la soirée du lendemain que l'identité des membres de l'équipage fut établie. L'enquête, diligentée par les autorités militaires, a tenté de faire la lumière sur l'origine de cet incendie, soit la foudre, soit le départ des fusées éclairantes que l'avion emportait. Il est fort vraisemblable que la seconde option soit la bonne.
Récompensés par l'union pour la sécurité en aéroplane :
En décembre 1926, le Cne Bonin et le Sgt Vincent, pilotes du 21ème RABN de Nancy-Essey, ont reçu une plaquette de bronze par l'union pour la sécurité en aéroplane pour les essais d'avions qui ont effectué, contribuant à la sécutité de la navigation aérienne.
Décès du Sol Pierre Rage :
Le 31 décembre 1926, le Sol Pierre Onésime Rage, affecté au 21ème RABN de Nancy-Essey, revenait de Couvignon, où il avait séjourné sans avoir bénéficié d'une permission régulière. Craignant des ennuis en arrivant en gare, il sauta du train alors qu'il était encore en marche. Malheureusement, il eut les deux jambes broyées. L'une a été entièrement arrachée et l'autre dut être enlevée par les médecins. Son état était critique car il avait perdu beaucoup de sang. Il est décédé des suites de ses blessures, le 9 janvier 1927.
Le pilote éjecté en plein vol :
Le 23 avril 1927, l'équipage d'un Breguet de la 7ème escadrille (traditions de la F 119) du 21ème RABN, qui avait décollé du terrain d'Essey, effectuait une mission de reconnaissance dans la région de Charmes et évoluait à 1.500 mètres d'altitude. Soudain, au-dessus du village de Portieux, leur avion fut pris par un violent coup de vent. L'avion piqua si violemment du nez que le pilote, le Cal René Magnas, lâcha les commandes et fut précipité en dehors de la carlingue, n'ayant visiblement pas attaché la ceinture qui le rattachait à son siège. L'avion, sans personne aux commandes, se mit d'abord à tournoyer puis à amorcer une descente en spirale. Le mitrailleur, le Sgt Rouget, quitta son poste et prit les commandes, bien qu'il n'eut jamais piloté, et redressa l'avion qui piquait vers le sol. Il faut signaler que pour prendre les commandes, il avait dû se séparer de son parachute dorsal, ce qui l'aurait condamné en cas de chute de l'avion. Heureusement, tout se passa bien, il réussit à rentrer sur Essey et atterrir sans casse. Après avoir expliqué sa mésaventure, il accompagna l'équipe de secours chargé de retrouver le pilote. Par chance, le Cal Magnas avait son parachute dorsal bien attaché et a pu l'utiliser pour arriver indemne au sol. Il a juste terminé sa course verticale dans une haie. Le Cal René Magnas était titulaire du brevet de pilote militaire n° 21.041 obtenu à l'école civile d'aviation Blériot, le 13 août 1926. Leur commandant d'escadrille est le Cne Henri Marie Antoine de Verdilhac.
Un mort en vol de nuit :
Le 3 mai 1927, un Breguet 16 BN 2 de la 1ère escadrille (traditions de la F 25) du 21ème RABN s'est brisé en deux en plein vol au cours d'un vol de nuit dans les environs d'Hagondange. Le Sgt Joly, qui pilotait l'appareil, a eu la vie sauve grâce à son parachute, mais le pilote qui l'accompagnait, qui faisait rôle d'observateur, le Ltt René Olivier, s'est écrasé sur le sol, la sangle de son parachute n'étant pas attachée. La cérémonie religieuse eut lieu en la chapelle de l'hôpital militaire et le Ltt Olivier a été inhumé dans le cimetière de Somme-Suippe (Marne). L'enquête s'est orientée sur la rupture d'une pièce maitresse qui aurait provoqué la chute de l'avion.
Deux escadrilles effectuent un raid à longue distance :
Le 29 mai 1927, deux escadrilles du 21ème RABN de Nancy-Essey, ayant à leur tète les Cne Humbert et de Lapérelle, ont effectué, dans la même journée, le parcours de Nancy, Mayence, Neustadt, Strasbourg, Nancy, Mourmelon, Nancy. Malgré le mauvais temps, les quinze avions sont rentrés au port.
Troisième place au Military Zénith :
Le 1er juillet 1927, la commission d'aviation de l'Aéro-club de France a donné les résultats du Military Zenith des avions de bombardement de nuit.
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1er prix au Sgt Etienne, pilote de l'école pratique d'Avord, en équipage avec le Ltt Lefort (navigateur), Adj Foucher et Sol Chiezal,
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2ème prix à l'Adj Fouché, pilote de l'Ecole Pratique d'Avord en équipage avec le Ltt Fort (navigateur), Sgt Etienne et Sol Chieza,
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3ème prix à l'Adj Cantener, pilote, du 21ème RABN de Nancy-Essey, en équipage avec Cne Gereaud, Cne Houpert et Sgt Gein,
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4ème prix à l'Adc Hay, pilote du 22ème RABN de Chartres-Champhol, en équipage avec le Ltt Blamont (navigateur), Sgt Porte et Cal Reymond,
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5ème prix à l'Adc Guilbaud, pilote du 22ème RABN de Chartres-Champol en équipage avec le Ltt Dumas (navigateur), Sgt Morel et Sgt Bertholli.
Collision en vol de nuit :
Le 27 juillet 1927, une trentaine d'avions avaient décollé du terrain d'Essey pour des exercices de nuit. Après s'être rassemblés, le groupe prit la direction de Toul où les manoeuvres de nuit devaient se dérouler. Les feux de bord vert et rouge permettaient aux équipages de se voir les uns et les autres. Vers 22 h. 30, deux avions de la 5ème escadrille (traditions de la F 121) du 21ème RABN sont entrés en collision entre Gondreville et Villey-le-Sec (Meurthe-et-Moselle) alors qu'ils évoluaient à 800 mètres d'altitide. Volant à 130 km/h, l'impact fut très violent et les deux appareils se sont écrasés sur le sol. Seul un des avions possédait un éclairage permettant de le distinguer dans l'obscurité.
Le premier appareil, le Breguet 16 BN 2 n° 20.772 de l'équipage composé du l'Adj René Boileau (pilote) / Sgt-Major Georges Thévenot (mitrailleur) s'est écrasé à 100 mètres de la route reliant Gondreville à Villey-le-Sec, à mi-chemin des deux villages. Leurs corps ont retrouvés dans les débris de leur avion. Il a fallu dégager le moteur profondément enfoncé pour accéder à leurs cadavres. Le Sgt-Major Thévenot avait la tête écrasée et le corps de l'Adj Boileau était coupé en deux au niveau de la ceinture.
Au moment de l'impact, le moteur Renault du second avion a été arraché. Le Breguet 16 BN 2 n° n° 20799 s'écrasa à 150 mètres de l'autre appareil, mais plus au Nord, et le moteur fut retouvé à 100 mètres de là. Il fut retrouvé par un officier du 20ème bataillon d'ouvriers d'artillerie, caserné à Dommartin. Le Cne Lucien Orgéas, son pilote, a été sauvé grâce à son parachute, après une ouverture à 300 mètres du sol.
Le Cne Orgéas, le seul survivant de cet accident témoigne : "Le moteur de mon avion chauffait, je me suis mis à cheval sur la route de Toul en me disant que, si une panne brusque m'obligeait à descendre, j'atterrirais sans trop de peine. Je pouvais être à une hauteur de 800 mètres. Mes feux de bord étaient allumés. Tout à coup, j'aperçois à deux mètres un bout d'aile qui arrivait droit sur nous... Un choc, un enchevêtrement inextricable, une chute en vrille, un tourbillon où j'entrevoyais dans une sorte de cauchemar la mort inévitable et proche. J'étais coincé dans l'appareil... Impossible de bouger... L'Adj de Balmann comprit avec moi que nous étions perdus. Soudain, je suis projeté hors de la carlingue comme un boulet de canon. Avant que je me fusse rendu un compte exact de ce qui se passait, quelque chose de blanc m'apparut dans le ciel... Je devinais... Mon parachute s'ouvrait... J'étais sauvé."
Bien que blessé à la tête et ayant une côte cassée, il a marché jusqu'au village de Gondreville, situé à 2 km et a donné l'alerte. Heureusement pour lui, M. Paul Metz, un négociant en futailles (futs et barriques) passait par là et permit à l'officier de prévenir les secours. Entre quatre et cinq heures du matin, les secours découvrirent les débris des deux avions dont il ne restait pas grand chose. Le Cne Orgéas faisait équipage avec l'Adj Emmanuel de Balmann (observateur réserviste) qui a été précipité dans le vide. Des recherches ont été menées dans les environs pour le retrouver. Son corps a finalement été retrouvé à la lisière d'un champ d'avoine et d'un champ de pommes de terre. Probablement inanimé quand il est tombé, il n'a pu ouvrir son parachute et s'est écrasé au sol.
Les corps des victimes ont été transportés par ambulance vers l'hôpital Gama de Toul où le Cne Orgéas a également été soigné. Ils ont ensuite été transférés sur l'hôpital militaire Sédillot de Nancy. Les moteurs et les débris des deux avions ont été ramenés sur le terrain d'Essey. Le Cne Orgéas, titulaire de 4 citations, est un spécialiste des vols de nuit. Originaire d'Annonay (Ardéche), il était auparavant chef de piste de l'école d'aviation d'Istres. L'Adj de Balmann, originaire de Saint-Denis de la Réunion, était père d'un enfant de deux mois et rentrait d'un séjour à Dakar (AOF). Il était lui aussi titulaire de 4 citations. Il s'agissait donc d'un équipage très expérimenté. L'Adj Boileau qui avait été affecté au Maroc, était titulaire de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre et de la Médaille coloniale et était titulaire de sept citations. Il était titulaire du brevet de pilote militaire n° 19.397 obtenu directement au 37ème régiment d'aviation, le 23 décembre 1921. Il possédait l'insigne métallique (macaron) de pilote militaire n° 16.203. Le Sgt-Major Georges Thévenot, le mitrailleur, était originaire de Champigneulles. Sa veuve reçut la Médaille Militaire, à titre posthume de son mari lors de la prise d'armes à l'occasion de la fête de Jeanne d'Arc en mai 1928.
Un Breguet 16 BN 2 s'écrase et prend feu :
Le 7 juillet 1927, vers 10 heures, un Breguet 16 BN 2 de la 7ème escadrille (traditions de la F 119) du 21ème RABN, de l'équipage composé du Cal René Magnas (pilote) / Sol Mathiot (mécanicien), a décollé du terrain d'Essey pour effectuer un vol de contrôle. Après un quart d'heure de vol, l'avion se présenta pour atterrir. Toutefois, le pilote a présenté son avion beaucoup trop haut pour atterrir normalement. En désespoir de cause, il a amorcé un virage à seulement 80 mètres d'altitude pour prendre de la hauteur. Malheureusement, le pilote n'a pas remis les gaz, ce qui a provoqué une perte instantanée de vitesse. En percutant le sol, l'avion s’est brisé en deux et a pris feu à proximité des hangars. La rupture du fuselage a néanmoins permis aux deux aviateurs de s'éloigner du brasier naissant. Dans ce mouvement, le pilote s’est entravée dans la corde de son parachute et malgré la promptitude des secours qui lui furent apportées, ce léger arrêt explique la gravité de ses brûlures aux mains du 3ème degré. Ils ont été atteints par les flammes plus ou moins grièvement et évacués sur l'hopital militaire de Nancy. Il résulte de l'examen des blessures du pilote que les parties du corps découvertes sont à peu près les seules brûlées. C'est ainsi que le serre-tête a heureusement limité les brûlures de la face, protégeant le front, les joues, les oreilles et le menton. D'autre part, l'aviateur a été brulé au main car il ne portait pas de gants. Le Cal René Magnas avait été victime d'une mésaventure en vol, le 23 avril 1927. Il avait été éjecté de son avion et c'est son mitrailleur qui avait ramené l'avion au terrain. Leur commandant d'escadrille est le Cne Henri Marie Antoine de Verdilhac. Les deux aviateurs ont été décorés de la Médaille Militaire.
Accident au décollage :
Le 1er septembre 1927, le Slt Jean Lacroix, pilote du 21ème RABN, décollait aux commandes d'un Breguet 16 BN 2, en équipage avec le Sgt-Major Eugène Blaise (mitrailleur). Les deux aviateurs se rendaient au camp d'aviation d’Avord où ils devaient prendra part à une campagne de tir de bombardement devant durer plusieurs semaines. Arrivé à l'altitude de 150 mètres d'altitude, une panne moteur a causé la chute de l'appareil, qui s'est écrasé dans un champ, à 500 de mètres du quartier Kléber, en prenant aussitôt feu. Les premiers témoins arrivés sur place rèussirent à dégager le sergent-major et le sauver d'une mort certaine. Malheureusement le pilote était pris dans les débris de son appareil et avait le visage en sang, probablement pour avoir heurté avec son visage l'indicateur de pente. Les flammes firent leur oeuvre de destruction. Un officier, très courageusement, réussit à sortir le corps du Slt Lacroix des flammes mais il avait déjà été brulé à mort. Il était originaire de Toulouse et sortait de l'école militaire spéciale de Saint-Cyr. Après avoir suivi un entrainement au pilotage au camp d'aviation d'Avord, il avait obtenu le brevet de pilote militaire n° 21.358 à l'école d'aviation militaire d'Avord, le 22 février 1927, avant d'être affecté depuis quelques mois au 21ème RABN.
L'avion prend feu à l'atterrissage :
Le 12 octobre 1927, au cours d'un vol d'entrainement (de nuit) du 21ème RABN, l'équipage a été contraint d'atterrir en campagne, suite à une panne moteur. Leur avion a terminé sa course en capotant contre deux arches sur le territoire de la commune de Cercueil. Le feu s'est déclaré ensuite. Les deux membres d'équipage, le Sgt Denoual (pilote) et le Sol Bonnefoy (mécanicien), ont été grièvement brûlés. Le village de Cercueil a changé de nom, le 1er août 1972 et s'appelle désormais Cerville. Il se situe à 9 km à l'Est de Nancy. Le 15 octobre, leur état s'est stabilisé et les médecins déclarèrent qu'ils avaient de grandes chances de les sauver.
Un Farman F 60 Bn 2 prend feu en vol :
Le 15 mai 1928, à 10 heures, un Farman F 60 Bn 2 "Goliath" appartenant au 21ème RABN de Nancy-Essey, qui évoluait à basse altitude, a été victime d'un début d'incendie, alors qu'il volait dans les environs de Saint-Inglevert. Le Ltt Lamey (pilote) réussit, malgré l'incendie de son avion, à atterrir dans un champ et à sauver son équipage. Le gros bombardier a été détruit.
Un appelé tue sa grand-père :
Le 10 juin 1928, le Sol Henri Panighini, affecté au 21ème RABN, était parti en permission à Sarralbe, chez sa grand-mère, Mme veuve Scherrier, âgée de 81 ans, qui l'avait élevé. En rentrant du bal, vers 2 heures du matin, il se précipita sur la pauvre vieille qui était couchée et l'assomma à coups de poing sur la tête. Arrêté par les gendarmes, l'assassin a refusé de donner le mobile de son acte.
Tué par un coup d'hélice :
Le 13 juin 1928, le Sol (Aunoble ou annoble), âgé de 20 ans, mécanicien du 21ème RABN, voulut enlever les cales empêchant le départ d’un appareil, sur le terrain d’Essey. Il ne prit pas suffisamment garde à l’hélice qui tournait et fut tué net par celle-ci qui l'a touché au crâne.
Un mort dans la tempête :
Le 13 juin 1928, neuf bombardiers bimoteurs et monomoteurs de la 5ème escadrille (F 121) du 21ème RABN décollent du terrain d'aviation d'Essey pour un vol d'entrainement à destination du Bourget-Dugny. Le premier avion atteignit le terrain, put s'y poser sans difficulté et redécoller. C'est alors qu'il fut pris dans un fort coup de vent, obligeant son équipage à atterrir au Plessis-Belleville. Un groupe de cinq avions se présenta ensuite, il était minuit et demi. L'éclairage du terrain ne fonctionnait plus, suite à une panne. Après ravitaillement, ils redécollèrent dans l'obscurité. L'un des avions heurta une ligne d'arbres qui borde la Morée et brisa son train d'atterrissage. L'équipage réussit néanmoins à poser l'avion sur le ventre, sans mal pour eux. Pour les autres avions, le coup de vent repartit de plus belle. Un des Breguet 16 BN 2 atterrit en campagne et termina sa course en capotant. L'équipage, composé du Ltt de Lauzanne (pilote) / Adc Behety, fut légèrement blessé avec une main droite foulée pour l'officier et une entorse au pied gauche au sous-officier. Les aviateurs occupant le 3ème avion furent pris dans la temête et n'eurent comme solution de sauter en parachute.
Le Sgt Guyot témoigne : "Ballotté par le vent qui me faisait dériver au Nord, je ne me sentais plus très maître de mon appareil et, par signes, à la. lueur des éclairs, je demandai au lieutenant Sicard de rentrer. Par signes également, il me répondit de continuer vers le Bourget. La pluie et le vent redoublaient. De 1.200 mètres, l'avion ayant piqué, nous sommes tombés à 600 mètres. J'ai réussi à relever un peu l'appareil, mais il a repiqué. Alors je me suis retourné vers le lieutenant Sicard pour lui dire de sauter avec son parachute. Je ne l'ai pas vu. J'ai pensé qu'il avait été projeté hors de l'avion; maintenant, je suppose qu'il était cramponné au fond de la carlingue. J'ai sorti mon parachute et n'ai pas eu besoin de.sauter; j'ai été happé par l'air. Le vent était si violent que pendant ma descente je me suis un instant trouvé au-dessus du parachute, qui tourbillonnait sous moi. J'ai aperçu des flammes à 500 mètres à ma gauche; j'ai compris que mon avion venait de toucher le sol et de s'enflammer. Je continuai à descendre, dans la nuit noire, lorsque je me suis senti griffé au visage. J'étais dans les arbres. Je suis resté suspendu dans le vide sans savoir à quelle hauteur je me trouvais du sol. En me balançant, j'ai réussi à atteindre une grosse branche; j'ai gagné le tronc de l'arbre et me suis laissé glisser au sol."
Le Sgt Armand Guyot (pilote) fut éjecté de son appareil, pu ouvrir son parachute et termina sa course accroché à un arbre. Après s'être dégagé de l'arbre sur lequel il était suspendu, le Sgt Guyot erra une heure et demie avant d'atteindre le village de Lassy où il put prévenir les secours. Malheureusement l'observateur qui l'accompagnait, le Ltt Sicard n'a pas sauté et est resté dans la carlingue jusqu'à l'écrasement de l'avion dans les bois, près de Jagny-sous-Bois. Celui-ci en arrivant au sol, avait ouvert une large et profonde entaille dans les arbres, et partout, dans les branches, pendaient des lambeaux de toile. Le biplan n'était plus qu'une épave calcinée, car il avait pris feu aussitôt après l'impact. La tourelle du mitrailleur, dans laquelle se trouvait le cadavre du Ltt Sicard, avait été projetée à plusieurs dizaines de mètres des principaux débris. Le malheureux était mort sans avoir pu de se dégager. Le corps du Ltt Sicard a été évacué par une ambulance du 34ème RAM venant du Bourget-Dugny, puis fut transporté sur la morgue de l'hôpital Villemin de Paris. Agé de 25 ans, l'officier observateur était originaire de Damville (Eure). Les autres avions de la mission ont pu atterrir sans dommage.
Un LeO 20 s'écrase dans le jardin de l'hôpital :
Le 1er juillet 1928, en pleine nuit, l'équipage d'un Lioré et Olivier LeO 20 effectuait un vol de nuit entre Blainville et Charmes. Soudain, le pilote s'aperçut que le niveau d'huile n'était plus normal et qu'il était contraint de faire demi-tour pour rentrer sur le terrain d'Essey. Alors qu'il survolait Nancy, à la hauteur de l'église Saint-Pierre, un des moteurs câla net. Trop bas pour que l'équipage évacue en parachute, le gros bimoteur finit son vol dans un terrain situé entre l'hôpital civil et l'institut anatomique, détruisant au passage le clocheton de la chapelle. Le Sgt Repelard sauta au sol alors que l'avion était encore à quelques mètres du sol, fit un roulé-boulé et s'en sorti sans une seule égratignure. Trois des cinq aviateurs ont été blessés. Il s'agit du Ltt Piel, un réserviste, qui a eu une jambe brisée et des contusions multiples, le Ltt de la Vergne, un bras droit cassé et le Sgt Lemire une cuisse cassée. Le dernier occupant, le Sgt Harent est sorti indemne de l'accident. Le Ltt Piel est décédé des suites de ses blessures deux jours plus tard.
Vente des Domaines :
Le 3 juillet 1928, les Domaines procède à une vente de matériels d'aviation provenant du 21ème régiment d'aviation. Elle a eu lieu à la caserne Kléber, à Essey. Il s'agissait de deux camions photo-électrique Crochat, une remorque, 2 motos BSA, une voiture Ford, 17 moteurs d'aviation et magnétos brulés, 31 hélices et mats d'avions, 16 bidons et futs divers, 953 bougies d'aviation JAM, 68 batteries.
Un aviateur fait dérailler un tramway :
Le 6 juillet 1928, un camion militaire du 21ème RABN, conduit par le Sol Pierre Guérin, débouchant de la rue de l'Etang, est venu percuter à pleine vitesse le tramway de la ligne n° 7 qui descendait la rue Jeanne-d'Arc à Nancy. La collision fut si violente que le tramway dérailla et termina sa course perpendiculairement à la voie de circulation, en défonçant la devanture du café, sans faire de victime heureusement. Le conducteur du tram ne fut pas blessé mais le receveur a été évacué sur l'hôpital civil victime d'une forte commotion mais que ne mettai pas sa vie en danger.
Le Military des avions de bombardement de nuit :
Le 25 juillet 1928, le Cne Bocquet, commandant la 2ème escadrille (traditions de la VB 114) du 21ème RABN, a été désigné pour disputer le Militray Zenith des avions de bombardement de nuit. Cette compétition a eu lieu du 25 au 29 juillet et du 31 juillet au 4 août 1928 :
- 1er avion avec l'équipage suivant : Cne Bocquet, Adc Mascre, Sgt Versevy, Sgt Henin,
- 2ème avion avec l'équipage suivant : Ltt Dumarget, Sgc Pongnoy, Sgt Borella, Sgt Gaulard,
- 3ème avion avec l'équipage suivant : Slt Saupont, Sgc Humbert, Sgc Sibille, Sgt Marchal,
- 4ème avion avec l'équipage suivant : Ltt Joumel, Sgt Bernière, Sgt Crépy, Sgt Rondu.
- 5ème avion avec l'équipage suivant : Adj Pilleur, Sgt Denax, Sgt Hetsmann, Cal Lalanne.
Les appareils sont des Farman F 60 BN 2 "Goliath", équipés de deux moteurs Salmson 9 Zm de 260 ch. Le parcours du Military Zenith mesure 850 kilomètres et doit être effectué entièrement de nuit. Il passe par les terrains d'aviation suivants : Nancy-Essey, Chartres-Champhol, Avord, Nancy-Essey. Au cours de ce parcours, les concurrents doivent monter à 2.000 mètres d'altitude.
Capotage mortel d'un Farman F 60 BN 2 :
Le 26 juillet 1928, cinq Farman F 60 BN 2 "Goliath" de la 2ème escadrille (VB 114) du 21ème RABN, commandée par le Cne Bocquet, avait quitté l'aérodrome d'Essey-les-Nancy pour tenter de remporter la coupe du Military Zenith des avions de bombardement de nuit, sur le parcours Essey - Chartres - Avord - Essey. Tout s'était bien passé, jusqu'à ce qu'un des F 60 BN 2 ne soit victime d'une panne moteur. L'équipage, composé de quatre sous-officiers, tente un atterrissage en campagne. Un champ de blé semble propice au pilote, près de Punerot (Vosges), à proximité de la Voie Romaine, derrière la propriété de M. Collotte, un marchand de bovins. Malheureusement, les tiges de blés sont hautes et s'enroulèrent vite dans le train d'atterrisage qui ne fit plus son office. Le gros bombardier capote et éjecte trois des membres d'équipage, l'Adj Pilleux, les Sgts Henin et Baroyer. Ceux-ci tombés dans le blé se relèvent avec seulement quelques contusions, mis à part une jambre brisée pour l'un d'eux. Pour son malheur, le Sgt Félix Denax (pilote) a été tué et git dans les débris de son appareil. Son crâne a été percuté par un morceau d'aile. Son corps a été évacué sur Punerot. Il avait 22 ans et était originaire de Sainte-Foy-de-Peyroliers (Haute-Garonne).
Un passager fait une chute de 600 mètres :
Le 8 août 1928, un appelé du contingent, le Sol Dreyer, du recrutement de Strasbourg, affecté à la 5ème escadrille (traditions de la F 121), qui assumait les fonctions de garde-magasin, s'est plaint de bientôt terminer son service militaire dans l'aviation militaire, sans jamais avoir monté en avion. Ses voeux sont comblés par le Sgt-Major Decalume de son escadrille, qui partait en vol d'exercice, à bord d'un Lioré et Olivier LeO 20, en l'emportant à son bord. L'équipage était alors composé de 5 personnes, pilote compris. Il faut préciser pour bien comprendre les circonstances de cet accident que l'accès au fuselage du bombardier se fait par une trappe située sous le fuselage. Le vol commence bien. Arrivé à 500 ou 600 mètres et que le LeO 20 survole Bosserville, le Sol Dreyer metta les pieds sur la trappe d'accès qui céda. Les circonstances réelles ne sont pas connues, il a probablement déverrouillé la trappe d'accès en butant dedans. Il fut alors précipité dans le vide et tomba, sans que les autres passagers, occupés à leurs différentes fonctions, ne s'en appercoivent. Après une chute de 600 mètres, son corps s'écrase dans un champ devant des pêcheurs qui se trouvaient en bordure de la Meurthe. Croyant d'abord à un mannequin qui avait été largué par avion, ils se trouvèrent devant la triste réalité d'un corps écrasé après une bien grande chute. Après avoir averti l'autorité militaire, son corps fut transporté sur l'hôpital militaire Sédillot de Nancy. Ses obsèques ont eu lieu dans son village natal d'Eckbolsheim en Alsace, le 13 août.
Mort de M. Bokanowski, ministre du commerce :
Le 2 septembre 1928, l'avion, qui emportait Maurice Bokanowski, ministre du commerce, s'est écrasé après une perte de vitesse, au décollage du terrain d'aviation de Toul. A bord, il y avait cinq occupants qui ont tous été tués.
Il s'agit du ministre, M. Hanin (pilote), M. Lefranc (président de la CINA), M. Vidal (mécanicien), M. Willins (radiotélégraphiste). Le ministre avait assisté au conseil de cabinet à Sampigny. Il avait accepté l'offre de M. Lefranc, secrétaire général de la compagnie internationnale de navigation aérienne, qui lui avait proposé de le conduire dans le Puy-de-Dôme, à bord de l'avion berline n° 56 équipé d'un moteur de 450 cv. Il avait fait le voyage entre Sampigny et Toul en voiture.
Après avoir décollé, l'avion de transport a continué sa route pendant environ deux kilomètres, en prenant de la hauteur, quand le moteur a eu des ratés. Dans cette phase critique, toute perte de vitesse est fatale. L'avion a viré sur l'aile et s'est écrasé à la verticale dans un champ. En touchant au sol, l’appareil a pris feu aussitôt. Les témoins de l’accident se sont rendus immédiatement sur les lieux et ont constaté que l’appareil était déjà détruit par les flammes. Les cinq passagers étaient carbonisés. Ce n'est qu’après deux heures d’efforts que les cinq cadavres ont pu être dégagés des débris de l’avion.
Un témoin décrit la scène : "J'étais à l’extrémité du terrain d’aviation, lorsque je vis passer un avion qui volait à une hauteur de 150 mètres environ. L'avion vira tout à coup sur la droite, donnant l’impression que le pilote avait l’intention d’atterrir. L’appareil descendit brusquement. Et, au moment où il touchait terre, à 100 mètres environ de la route qui limite le camp d’aviation, il prit feu. Je courus aussitôt vers le lieu de l’accident. Quelques instants après, arrivait le personnel militaire du camp. De l’appareil, il ne restait plus que quelques débris; tous les occupants avaient été littéralement carbonises."
Le Cne Wackeinheim et M. Bernoise, commandant du terrain d'aviation civil du Bourget, expliquent l’accident de cette manière : " Le moteur bafouillait au moment du départ et bientôt se produisit une perte de vitesse. Hanin, le pilote, essaya de revenir au terrain et de s’y poser. Il réussit un premier virage et à se rapprocher. Il en amorçait un second quand l’appareil tomba comme une pierre à 100 mètres à peine du champ d’aviation."
L’incendie de l’appareil, au moment de sa chute, fut foudroyant et d’une ter rible intensité en raison des 700 litres d’essence que contenaient ses réser voirs. Aussitôt qu’ils purent s’approcher du brasier, les militaires présents dégagèrent les corps des victimes qui purent être identifiées. L'expertise technique a déclarée que l'accident était dû à une perte de vitesse, alors que l’appareil se trouvait à 150 mètres d'altitude et que le pilote voulait virer à droite. L’appareil s’est écrasé dans un champ de blé fraîchement moissonné, alors seulement il a pris feu. Les cinq occupants de l’avion étaient morts avant que l’incendie se déclare. Le Cne Houpert du 21ème RABN, qui était venu de Nancy pour escorter l’avion du ministre, a été entendu par les magistrats.
Voici son témoignage : "A 9h15, l’avion décollait normalement et prenait de la hauteur ; en amorçant un virage sur la droite, une baisse de régime du moteur provoqua une perte de vitesse. L'appareil glissa sur l’aile, disparut sous l’une des ailes de mon avion et s’écrasa sur le sol ; des flammes jaillirent aussitôt. J’atterrissait immédiatement près du lieu de l’accident ; un paysan se joignit à moi pour essayer de porter secours aux passagers ; mais il nous fut impossible de nous approcher du foyer."
Tour de France des avions légers :
Le 15 septembre 1928, à 8h30, a eu lieu le départ des avions légers qui effectuent le tour de France. Le but de la 2ème étape était le terrain de Lyon-Bron. Six concurrents restent en présence. Des appareils du 21ème RABN ont escorté les avions légers pendant une période.
Les manoeuvres aériennes de l'Est :
Dans le cadre des grandes manoeuvres de l'Est, le 21ème RABN de Nancy-Essey a envoyé quatre de ses escadrilles de nuit à Habsheim. Ils vont être engagés dans les forces adverses. Des postes de guet ont été échelonnés le long du Rhin. Dès qu'un avion est repéré, il est signalé aux postes de projecteurs et aux batteries de DCA qui sont disséminées dans la région de Belfort. Chaque appareil emporte un équipage de quatre hommes, un pilote, un navigateur, un radiotélégraphiste et un mitrailleur. Ces avions peuvent emporter 1.5 tonne de bombes.
Deux soldats renversés par une camionnette :
Le 15 novembre 1928, vers 19 heures, Louis Jacques, un conducteur de 80 ans, au volant d'une camionnette, renversa deux soldats du 21ème RABN à Essey-les-Nancy. L'un d'eux, le Sol Pierre Grandidier dut être amputé de la jambe gauche. En avril 1929, le conducteur fautif fut jugé par le tribunal correctionnel de Nancy et condamné à huit jours de prison avec sursis, une amende de 105 frs et accorda 60.000 frs de dommages-intérêts au soldat Grandidier, pour son préjudice.
Paris - Casablanca :
Du 17 au 21 novembre 1928, le pilote André Bailly, démobilisé comme sergent du 21ème RABN d'Essey en septembre de la même année, a réalisé le parcours du Villacoublay à Casablanca, via Bordeaux, Perpignan, Alicante, Malaga, Casablanca, Mogador, Fez, Oran, Alger et retour, soit 8.000 km, aux commandes d'un avion Morane à moteur Salmson de 120 ch.
Convocation des réservistes :
Les réservistes habitant sur le territoire du gouvernement militaire de Paris et susceptibles d’être convoqués pour suivre une période d’exercice de réserve dans la 20ème région ont été avertis que les convocations donneraient lieu à 4 séries distinctes.du 17 juin au 14 octobre 1929.
Prise de commandement du Col René Keller :
Le 1er mars 1929, le Col René Keller prend le commandement du 21ème régiment de bombardement de nuit. Il restera à ce poste jusqu'au 25 mars 1931.
Commandant de la 11ème brigade de bombardement :
Le 5 février 1929, le colonel Alexandre Bouchet, commandant du 21ème RABN de Nancy-Essey, est nommé au commandant, par intérim, de la 11ème brigade de bombardement à Metz.
Accident mortel d'un LéO 20 :
Le 8 mars 1929, un Lioré et Olivier LeO 20, de l'équipage composé du Ltt Paul Martin (pilote), des sergents Jean Bermont (mitrailleur), Pierre May (mitrailleur) et le sol Charenton (mitrailleur), appartenant à la 5ème escadrille (traditions de l'escadrille F 121) du 21ème RABN d'Essey, a été victime d'une panne du moteur droit, au cours de la phase de décollage. La perte du moteur a provoqué une perte de vitesse qui n'a pu être reprise par le pilote. Le gros bombardier a percuté le sol le nez en premier sur la route de Saulxures, ce qui a provoqué la rupture du fuselage et son renversement sur l'aile gauche. Trois des aviateurs ont été tués, il s'agit du pilote et des deux sous-officiers. Seul le soldat mitrailleur a survécu au drame. Le 11 mars, les obséques des trois victimes eurent lieu en la chapelle de l'hôpital militaire. Le Ltt Paul Martin, un Saint-Cyrien, a été inhumé dans le cimetière de Remiremont (Vosges). Le Sgt Bermont, originaire de Verfeil (Haute-Garonne), a été inhumé dans le cimetière du Sud de Nancy et le Sgt May, originaire de Gray (Haute-Saône), a été inhumé dans le cimetière de cette commune.
Paris - Saïgon :
En mars 1929, les aviateurs André Bailly, un ancien du 21ème RABN de Nancy-Essey et Jean Réginensi, un ancien moniteur d'acrobatie de l'école d'aviation d'Istres, puis pilote du 34ème RAM du Bourget-Dugny, ont entrepris de relier Paris à Saïgon, à bord d'un Farman 190 à moteur Gnôme et Rhone Titan de 230 ch à 5 cylindres en étoile à refroidissement par air. Ils ont suivi l'itinéraire suivant : Paris, Istres, Trieste, Belgrade, Alep, Bassorah, Bender, Abbas, Karachi, Allahabad, Calcutta, Akial, Bangkok, Saïgon.
Journée nationale de l'aviation à Vincennes :
Le 19 mai 1929, à l'occasion de la journée nationale de l'aviation à Vincennes, 180 avions militaires, ayant participé au meeting, ont défilé. Ont pris part à ce dispositif, quatre patrouilles de cinq Bréguet de bombardement et de reconnaissance, puis 30 secondes plus tard, quatre autres patrouilles de cinq Bréguet. Trente secondes plus tard, un 3ème groupe d'avions de reconnaissance se présente. A cent mètres derrière, à 200 à l’heure, le fourmillement des monoplans de combat, par groupe de trois, envahit le ciel. Après avoir effectué un regroupement, les appareils passent devant le public par groupe de 7.
* Résultats de l'épreuve de passage à la verticale :
1er prix - 36ème groupe d’observation de Pau.
* Avions de chasse :
1er prix - 32ème régiment d’aviation mixte de Dijon-Longvic.
* Avions gros porteurs (bombardement de nuit) :
1er prix : 21ème régiment d’aviation de bombardement de nuit de Nancy-Essey.
* Avions moyens porteurs (bombardement de jour) :
1er prix - 12ème régiment d’aviation de bombardement de jour de Reims-Courcy.
* Aviation maritime :
1er prix - Aviation d’Orly sur hydravion C.A.M.S.
* Classement de l’épreuve de réglage d’artillerie :
1er prix - 34e régiment d'aviation mixte du Bourget-Dugny.
La coupe Military des avions de bombardement de nuit :
Les eseadrilles désignées par le ministre de la guerre pour disputer le Military des avions de bombardement de nuit sont les suivantes :
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1ère escadrille (traditions de l'escadrille F 25) du 21ème RABN de Nancy-Essey avec l'équipage suivants : Ltt Archaimbault, Sgc Houet, Adc Canntener, Sgt Maigret, Sgt Grall,
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2ème escadrille (traditions de l'escadrille VB 125) du 22ème RABN de Chartres-Champthol : Sgc Minard, Sgt Goichot, Sgt Devos, Sgt Bridonneau, Sgt Marchal.
C'est la 1ère escadrille du 21ème RABN qui a remporté la compétition.
Meeting du 21ème RABN :
Le 4 août 1929, à 10 heures, le régiment s'est rendu en délégation au cimetière du Sud, pour fleurir les tombes de ses morts. A 11h15, un office a été célébré en la cathédrale de Nancy, en hommage aux morts du 21ème RABN. A 14h30, début du grand meeting avec la présentation des nouveaux avions du 21ème RABN d'Essey, puis manoeuvres de combat par les chasseurs du 38ème RAM de Basse-Yutz, du 2ème RAC de Neuhof et finalement l'ensemble des avions du 21ème RABN ont réalisé un grand défilé.
Liaison Nancy - Tunisie :
Le 31 août 1929, un détachement de six avions bimoteurs du 21ème RABN a décollé d'Essey et s'est posé sur le terrain de Perpignan à 15h. Ils sont repartis, après une escale technique d'une heure, pour Barcelone et Alicante. Chaque avion emporte un équipage de trois personnes, soit un détachement total de 18 hommes. La mission de 10.000 km parcourra successivement le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Le 18 septembre, deux des avions sont rentrés au régiment. Il s'agit de l'avion piloté par l'Adc Behety, en équipage avec le Ltt Chastagniet comme navigateur et celui du Sgt Marchand, en équipage avec le Ltt de France, comme navigateur.
Inspection de Laurent Eynac :
Après sa visite au 38ème RAM de Thionville-Basse-Yutz, Laurent Eynac, ministre de l'Air, a inspecté le 11ème RABJ de Metz-Frescaty et a assisté aux évolutions d'un groupe du régiment. Il a continué son périple et s'est posé à Essey vers midi. Il a poursuivi sa tournée d'inspection en visitant le 21ème RABN et est parti en fin de soirée pour Dijon.
Grave accident d'atterrissage :
Le 14 février 1930, un Lioré et Olivier LéO 20, appartenant au 21ème régiment d'aviation de bombardement de nuit, effectuait un vol d'entrainement dans la région de Metz. Au cours du vol, l'équipage a été contraint d'atterrir en campagne, suite à la panne simultanée des deux moteurs. L'équipage était composé de l'Adj Lebourg (pilote), Ltt Maurer (obs), Sgc Martin (radio), Cal Expert (mitrailleur). La présence de brume, sur la zone, a empêché la reconnaissance préalable de la zone d'atterrissage choisie par l'équipage. Après le posé des roues à proximité de la ferme de Grimont, sur le territoire de la commune de Saint-Julien-les-Metz (Moselle), l'avion percute un poteau téléphonique. Au cours de l'atterrissage, le Ltt Maurer (obs) a un bras fracturé à trois endroits, l'Adj Philéas Lucien Lebourg (pilote) victime d'une commission cérébrale et les deux derniers occupants étant indemnes. Les moteurs s'embrasent et transmettent le feu à l'ensemble du gros bombardier. L'équipage a heureusement le temps d'évacuer sans blessure supplémentaire. Les deux blessés ont été évacués sur l'hopital militaire de Plantières.
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